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Passion

Summary:

« Gally ? Je le hais de tout mon être.

- Dans ce cas, pourquoi rêves-tu de lui entre tes jambes ? »

 

Cette histoire se déroule quand les personnages sont encore dans le Bloc. Cami est arrivée un mois après Teresa et elle y est depuis deux mois.

Chapter 1: I.

Chapter Text

Cami tournait en rond dans le Bloc, profitant de sa petite pause. Elle entendait au loin Newt et Thomas qui se disputaient à propos du Labyrinthe, comme d'habitude.

Aujourd'hui, cela faisait deux mois qu'elle était arrivée ici. 

Deux mois que les Blocards ne parvenaient toujours pas à sortir de cet endroit. 

L'arrivée de Teresa, puis celle de Cami, avaient tout chamboulé car elles étaient les premières filles. 

Personne ne s'y était attendu. 

Mais cela n'avait rien changé pour autant en ce qui concernait les tentatives pour quitter le Bloc. 

Minho, Alby et Thomas n'arrivaient toujours pas à résoudre les mystères du Labyrinthe.

Plus le temps passait, plus les tensions au sein des Blocards s'envenimaient. 

Cami poussa un long soupir. 

La journée touchait bientôt à sa fin et elle était exténuée, de plus le temps n'était pas terrible. 

Le ciel était gris et l'air était lourd et humide.

-       Cami ! Ramène-toi ! Lui cria Newt au loin

Sans attendre, elle rejoignit le sarcleur qui se tenait près de la Ferme.

Là, elle remarqua Gally qui, très investi dans son rôle de maton des bâtisseurs, donnait des ordres à tout va. Les bras croisés sur son torse, la tête haute, il méprisait ses collègues lorsque ceux-ci exécutaient des mauvais gestes.

Cami leva les yeux au ciel. Elle le détestait. Cela faisait également deux mois qu'elle le connaissait, et ils ne s'étaient encore jamais parlés sans placer au moins une insulte dans leurs phrases.

La voix de Newt la ramena sur terre et elle détourna le regard de Gally. 

Elle n'aimait pas lui accorder son attention. 

-       Tu as l'air épuisée Cami, tu devrais aller dormir.

En effet, cela faisait plusieurs nuits que la jeune femme dormait très mal. 

Des cernes violettes s'étaient creusées sous ses yeux et elle tenait à peine debout.

-       Je n'ai pas fini ma journée. Répliqua-t-elle

Au même moment, Clint, le maton de Cami, était apparu.

-       Cami, il est hors de question que tu t'occupes des Blocards blessés si tu peines à garder les yeux ouverts. Assena-t-il d'un ton autoritaire

Cami était une Medjack. Après avoir testé tous les métiers pendant trois semaines, celui de Medjack était celui qui lui avait le plus convenu. Elle adorait venir en aide aux personnes, et elle devait avouer qu'elle aimait beaucoup créer des médicaments grâce aux plantes que Jeff faisait pousser.

-       Tu dois être en forme pour ce soir, nous organisons une fête de bienvenue pour le bleu.

C'est vrai

Elle avait oublié. 

Hier, la boîte avait ramené un nouveau dans le Bloc. 

Ils ignoraient encore son nom, mais il ne devait pas avoir plus de onze ans. 

Chuck était ravi de ne plus être le plus jeune.

-       Bon, d'accord. Je vais faire une petite sieste dans ce cas. Céda Cami

-       Dis donc, où est passée la Cami têtue ? Se moqua Newt qui reposait sa tête sur un râteau

-       Ne me cherche pas, ou je reste ici. Le menaça la jeune femme

Newt ricana et Thomas et Clint souhaitèrent à Cami une bonne sieste.

D'un pas pressé, Cami se dirigea vers le coin où les blocards dormaient. 

Elle dut donc passer devant la Ferme mais elle évita soigneusement de regarder le maton qui y travaillait durement.

Toutefois, tandis qu'elle s'éloignait, elle sentit que Gally avait posé les yeux sur son dos, et cela agaça Cami.

Les derniers temps, il ne cessait de la fixer sans relâche. 

Avec provocation, bien évidemment. 

Une fois posée dans un hamac, la Medjack s'endormit en à peine quelques minutes. 

Intérieurement, elle remercia ses amis de l'avoir poussée à faire une sieste. 

Elle n'aurait jamais tenu jusqu'à ce soir, autrement.

~ Cami se trouvait dans une salle vide. 

Sur les murs qui l'entouraient, il n'y avait que des miroirs. Posés les uns à côté des autres, elle pouvait se voir sous tous les angles. 

Où était-elle ?

Elle n'en savait rien, mais ce qui la perturba le plus, ce fut le reflet de ces miroirs.

À travers ces glaces, Cami put se voir... assise sur les jambes de Gally, qui était lui-même assis sur une simple chaise. Et elle était complètement nue. Le maton l'était presque lui aussi, il portait simplement un t-shirt.

Les jambes de la jeune femme étaient écartées, reposant sur celles de Gally. 

Elle était de dos à lui. Appuyée contre son torse. 

Dans cette position, son intimité était complètement exposée et Cami la vit dans le miroir. Tout comme elle pouvait voir que Gally enfonçait son sexe en elle grâce à des va-et-vient rapides et puissants.

L'une des mains du bâtisseur touchait le clitoris de Cami et les mouvements circulaires qu'il exécutait étaient précis et exquis. De son autre main, il agrippait le visage Cami, la forçant à se regarder dans le miroir pendant qu'il la pilonnait de toutes ses forces.

-       Tu aimes ça ? Tu aimes me voir te baiser ? Lui murmura-t-il en plongeant ses yeux dans les siens à travers le miroir

Cami gémit à l'entente de ses mots. 

Sa voix grave la rendait folle. 

Elle ferma les yeux, avec toujours en tête l'image du membre dur de Gally qui la pénétrait avec ardeur. 

L'excitation lui brûlait le bas-ventre et elle sentait qu'elle était en train de tremper les cuisses du bâtisseur. 

Jamais elle n'avait connu une telle sensation. 

Il était si... doué. 

Gally serra d'autant plus fort le visage de Cami, la forçant à ouvrir les yeux à nouveau. 

Il exerçait un tel pouvoir sur elle. 

-       Non. Garde tes yeux ouverts. Regarde-moi te baiser. Grogna-t-il en caressant plus rapidement sa petite boule de nerfs

Cami était en train de chavirer.

 Elle avait énormément de mal à garder les yeux ouverts tant le plaisir était intense.

 Comment faisait-il pour...

Soudain, Gally déposa ses lèvres sur la nuque de Cami et il fit glisser sa langue le long de celle-ci. Entre ses caresses sur son clitoris et ses baisers dans sa nuque, la jeune femme perdit la tête et son dos s'arqua contre le torse du maton.

Il se mit alors à la pénétrer avec férocité, continuant de la regarder à travers le miroir, et... ~

D'un coup sec, Cami se réveilla en sursaut, manquant de tomber de son hamac. 

Son souffle était haletant et elle était couverte de sueur.

Oh mon dieu. Elle venait de faire un rêve érotique avec le garçon qu'elle détestait plus que tout au monde dans ce Bloc.

Elle se releva à la hâte et inspecta les alentours. 

Heureusement pour elle, personne n'était venu faire une sieste. On ne l'avait pas entendue.

Et si elle avait gémi dans son sommeil ? Elle avait si honte en ce moment-même.

Tentant tant bien que mal de chasser ces images de sa tête, Cami sortit du hamac et courut vers une petite cabane où se trouvaient les douches. 

Il fallait qu'elle se rafraîchisse avant la fête qui avait lieu dans moins d'une heure. 

Elle avait dormi longtemps, car il commençait déjà à faire nuit.

En un rien de temps, elle se retrouva dans la salle de bains de fortune du Bloc. 

-       Putain de merde. Pesta-t-elle tandis qu'un jet d'eau tiède s'écoulait sur son dos

Elle n'oserait plus jamais regarder Gally à présent.

Quand elle était entrée dans la douche, elle avait réalisé qu'elle était complètement trempée entre ses cuisses.

Elle n'arrivait pas à croire que le maton des bâtisseurs avait réussi à la mettre dans cet état, rien qu'avec un rêve.

-       Mais qu'est-ce qu'il te prend Cami ? C'est ton pire ennemi. Se murmura-t-elle à elle-même

Après sa douche, Cami n'était même pas allée manger. 

Elle avait bien trop peur de tomber sur Gally.

Si elle le revoyait, elle aurait l'impression de se trouver dans son rêve à nouveau, et ce n'était pas possible.

La blocarde daigna enfin se montrer lors de la fête pour le bleu, autour du feu de camp. 

Aussitôt, elle se rua vers son groupe d'amis qui était assis sur l'immense tronc d'arbre. 

Heureusement, elle ne vit pas Gally. 

Et elle espérait que ce serait ainsi tout au long de la soirée. 

Cami se faufila entre Teresa et Minho. 

Newt était à côté de Minho, Thomas à côté de Teresa.

-       Hé Cami, te voilà enfin ! Tu avais tant besoin de dormir ? Ricana Minho

La jeune femme se racla la gorge, ses yeux se perdant dans les flammes du grand feu.

-       Oui, vous aviez raison, j'étais vraiment épuisée.

Alors, chaque détail de son rêve lui revint en tête. Elle avait tenté de le réprimer, mais c'était impossible. Au fur et à mesure qu'elle repensait à la scène, elle sentit ses joues rougir et chauffer. Jamais elle n'avait fait un tel rêve, elle n'arrivait toujours pas à réaliser. C'était si intense, et il avait paru si réel.

Mais il avait fallu qu'elle le fasse avec Gally. De tous les blocards, il avait fallu que cela tombe sur lui.

Toutefois, ce qui embêtait le plus Cami dans tout cela, c'était le fait qu'elle avait aimé ce rêve. En se réveillant, elle avait eu la sensation d'être au bord de la jouissance.

Elle se rappela de la voix grave du maton, la façon dont il la scrutait tel un prédateur dans le miroir. 

Sa main caressant son intimité mouillée. 

Était-il ainsi dans la vie réelle ? 

Cami sentit alors son bas-ventre se contracter. 

Non, il était hors de question qu'elle soit excitée par Gally. Cela ne se pouvait. 

Soudain, Teresa lui donna un petit coup d'épaule, la ramenant sur terre.

-       Mimi ? Tu vas bien ?

D'habitude, Cami aurait crié à son amie de cesser de l'appeler ainsi, elle détestait ce surnom. 

Mais là, elle était si perturbée qu'elle ne se rendit même pas compte de ce qu'elle avait dit.

Cami sentait ses jambes trembler, et Newt commençait à lui lancer des regards suspects.

-       Oui, oui, ça va. Répondit-elle hâtivement

Ce fut au tour de Minho de l'embêter.

-       Tu es sûre ? Tu respires difficilement. Insista-t-il en arquant un sourcil

-       Ça va je vous dis ! C'est juste... c'est juste que...

Newt s'était levé afin de se poster devant Cami. Il se retenait de rire, visiblement.

-       Tu as l'air très pensive depuis le réveil de ta sieste. Ajouta-t-il

Merde

Se doutaient-ils qu'elle avait fait un rêve avec un garçon du Bloc ?

Et pas n'importe lequel.

En y repensant, Cami rougit à nouveau. 

Et malgré la nuit qui les surplombait, Teresa aperçut ses joues rouges. 

La fille aux cheveux bruns plaqua une main sur sa bouche.

-       Non ! Tu as fait un rêve pendant ta sieste ! C'est pour cela que tu sembles si perturbée. S'exclama Teresa

Minho et Newt se lancèrent un regard malicieux, tandis que Cami était en train de se liquéfier sur place tant elle était gênée.

-       Ce n'est rien, c'était juste... juste un rêve étrange. Balbutia-t-elle en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille

Elle avait chaud, terriblement chaud, et le feu à quelques mètres d'elle n'aidait pas.

-       Avec qui ? Quel genre de rêve ? Sourit Minho

-       Tais-toi. Grogna Cami, se renfrognant

Thomas, qui était en train de discuter avec Chuck, s'intéressa soudain à la conversation et se tourna vers ses amis.

-       Comment ça avec qui ?

-       Laisse tomber Thomas, c'est juste Minho qui m'embête.

-       Est-ce que c'était un cauchemar... ou un rêve très plaisant ? Demanda Teresa avec malice

-       Je dirais plaisant, vu la couleur de ses joues. S'esclaffa Newt, toujours debout devant Cami

Si seulement un trou s'était formé sous les pieds de la Medjack, elle s'y serait jetée afin de se cacher.

-       Je ne vous dirai rien. Répliqua Cami, irritée

Minho s'avoua vaincu, mais il continuait de murmurer des prénoms dans son coin, essayant de deviner de quel blocard Cami avait rêvé.

Teresa, qui ne voulait pas lâcher l'affaire, profita du fait que les garçons retournaient à leurs occupations pour se pencher vers Cami et elle lui murmura, au creux de son oreille :

-       Est-ce que... tu as des vues sur quelqu'un ?

Cami se tourna vers son amie et lui fit de gros yeux.

-       Quoi ? Mais non ! J'ai fait un rêve et ils veulent simplement savoir qui était la personne présente dans mon rêve. Chuchota-t-elle d'un ton sec

Teresa se tut un instant, puis elle jeta à nouveau un coup d'œil vers Cami. Elle savait que la Medjack avait fait un rêve érotique.

Fait chier.

-       Qui était-ce ? La questionna Teresa, bien décidée à obtenir une réponse

Une image de Gally, nu, réapparut dans la tête de Cami. 

Son bas-ventre lui faisait si mal.

Pourquoi lui faisait-il tant d'effet ? 

-       Promis, je ne dirai rien. Lui promit Teresa

Cami soupira. 

Son amie n'allait pas abandonner, et Cami voulait qu'elle se taise. 

Gally ne devait absolument pas les entendre. Elle ne savait même pas où il était.

Comment allait-elle le prendre ? Tout le monde savait ici que Cami et Gally ne pouvaient pas se supporter. Le maton ne supportait pas grand monde, mais avec la jeune femme c'était pire.

Cami inspira un grand coup, et le plus doucement possible, elle marmonna :

-       Gally.

Cette réponse eut l'effet escompté. 

Teresa manqua de s'étouffer avec sa propre salive.

-       C'est pas vrai ! S'écria-t-elle

-       Teresa ! Tais-toi bon sang !

Cami épia furtivement les alentours. 

Heureusement, personne ne les avait entendues.

-       J'y crois pas ! De tous les blocards, il fallait que ce soit lui ! S'exclama Teresa, encore choquée

-       À qui le dis-tu...

-       Et il se passait quoi dans ce rêve ? Demanda son amie, curieuse

-       Alors ça, désolée mais...

Cami n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Soudain, comme par hasard, Gally se retrouva face à elle. La jeune femme déglutit en relevant la tête.

Il était si grand, et le fait d'être assise ne l'aidait pas. Elle dut presque se tordre la nuque pour enfin le regarder droit dans les yeux.

Le bâtisseur paraissait calme. 

Malgré sa carrure large et musclée, Cami remarqua que ses épaules se relevaient dès qu'il inspirait. 

Lentement. 

En l'entendant respirer, elle eut l'impression d'être de retour dans son rêve. Elle sentait encore le souffle chaud de Gally s'écraser sur sa nuque tandis qu'il tapait au plus profond de son intimité.

Cami fut complètement déboussolée et elle dut détourner le regard afin de ne plus penser à ce rêve. 

À côté d'elle, Teresa se retenait de sourire.

Elle priait intérieurement pour qu'il s'en aille. 

-       Bois ça, la bleue. Lui ordonna Gally, de sa voix suave, tendant un verre vers elle

Pardon ? 

Cami lui fit un regard noir avant de baisser les yeux à nouveau. 

Elle n'était plus la bleue depuis longtemps désormais, mais il continuait de l'appeler ainsi car il savait que cela l'énervait.

Lors de son arrivée, Gally l'avait aussitôt appelée la bleue, et cela avait été le sujet de nombre de leurs disputes.

-       Hors de question. Rétorqua-t-elle sans le regarder

C'était l'alcool très fort que Gally avait créé. 

Tout le monde l'adorait, mais Cami avait toujours refusé de le boire. Notamment pour embêter le bâtisseur.

-       Bois, ou je te le ferai boire.

« Garde tes yeux ouverts ». Ce ton autoritaire lui rappela son rêve, et Cami dut plaquer une main sur sa bouche pour s'empêcher de gémir.

Elle ne pouvait pas se disputer avec lui, pas ce soir. 

Pas avec ce rêve qu'elle avait fait. Cela finirait mal. 

Ainsi, elle obtempéra et saisit le verre que Gally lui tendait. 

En prenant soin de ne pas toucher ses doigts.

Cami continuait de l'ignorer. Ne le regarde pas. Ne le regarde pas. Puis, d'une traite, elle but le verre entier. Teresa et les garçons autour d'elle tapèrent dans leurs mains, poussant des exclamations étonnées.

Si Cami avait osé relever les yeux vers le bâtisseur, elle aurait vu qu'un rictus narquois s'était formé sur ses lèvres lorsqu'il l'avait regardée boire sans broncher.

Pourquoi avait-elle fait cela ? 

Elle le regrettait déjà. L'alcool était si puissant qu'il lui montait déjà à la tête. 

Minho se moquait d'elle, mais elle ne l'écoutait même pas.

Elle voulait partir d'ici. 

Elle n'en pouvait plus de sentir le regard perçant de Gally sur elle. 

Le même regard que celui qu'il lui avait lancé à travers le miroir. 

À bout, la Medjack décida donc de fuir.

Elle se leva du tronc d'arbre et salua ses amis à la hâte. 

Puis, en passant près de Gally, elle le bouscula tout en lui balançant :

-       Ton alcool est immonde.

Du coin de l'œil, elle vit que la mâchoire du maton s'était serrée, mais elle s'en alla avant qu'il ne la rattrape.

-       Tu le regretteras. Lui siffla-t-il avant de retourner avec les autres bâtisseurs

Cami ne comprit pas pourquoi, mais à l'entente de ces mots, des frissons lui parcoururent le corps entier.

Chapter 2: II.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Le lendemain, Cami se réveilla avec un affreux mal de tête. 

Elle avait l'impression que l'on lui arrachait les cheveux. 

Comment allait-elle faire pour travailler dans cet état ? Un regret amer la submergea. 

Foutu Gally et sa boisson à la con.

Elle poussa un soupir de soulagement en réalisant qu'elle n'avait pas rêvé de lui. 

Elle espérait qu'elle allait finir par oublier tout cela.

Ces miroirs. Son corps. Son érection dure et trempée en elle. 

Bordel.

-       Salut Mimi ! S'exclama soudain Teresa, faisant sursauter la Medjack

-       Teresa. Arrête ça. Grogna Cami 

La brune était déjà debout et se tenait près du hamac de Cami. 

Vu qu'elles étaient les seules filles, leurs hamacs avaient été éloignés des autres.

Cami se redressa, s'acclimatant à son mal à de tête qui la faisait tourner, puis elle finit par sortir, se dressant sur ses deux pieds.

-       Gueule de bois ? Devina Teresa en posant sa main sur le bras de son amie afin de l'empêcher de tomber

-       En effet. Souffla Cami

-       Tu as de la chance de travailler avec Clint et Jeff, ils s'occuperont bien de toi.

Cami ricana, ils allaient surtout se moquer d'elle.

-       Je le déteste. Pesta la jeune femme en fermant un instant les yeux

-       Je suis sûre que tu ne le détestes pas. Sourit Teresa tandis qu'elle enfilait un petit gilet, il faisait encore frais en ce début de matinée

Cami fronça les sourcils, ne comprenant pas.

-       Gally ? Je le hais de tout mon être.

-       Dans ce cas, pourquoi rêves-tu de lui entre tes jambes ?

Les yeux de Cami s'écarquillèrent. 

Elle donna aussitôt une tape sur l'épaule de Teresa tout en regardant autour d'elles, s'assurant que personne n'avait entendu. 

Heureusement, les blocards étaient déjà partis travailler.

-       Comment le sais-tu ?

-       En te voyant si gênée hier soir, j'ai compris que tu parlais d'un rêve érotique. Pour ce qui est de la position, je l'ai simplement devinée. Merci de me le confirmer.

Teresa gloussa avant de commencer à partir, afin de fuir les foudres de Cami. 

La bouche de celle-ci s'ouvrit puis se referma. Estomaquée.

Puis elle se retourna vers son amie et lui cria :

-       Pas un mot Teresa !

-       Promis ! Répondit-elle tandis qu'elle rejoignait la cuisine pour aider Frypan

Si son rêve parvenait jusqu'aux oreilles de Gally, Cami n'aurait plus qu'à se jeter dans le Labyrinthe.

La blocarde enfila rapidement un autre pantalon sans que personne ne la voit, ainsi qu'un t-shirt, et elle partit du camp rempli de hamacs.

En chemin vers l'infirmerie, elle ignora tout le monde. 

Elle avait bien trop honte quand elle repensait à ce qu'il s'était passé hier soir.

Cami fut soulagée de voir que Gally travaillait à l'autre bout du Bloc, elle ne le croiserait donc pas à la Ferme.

Clint et Jeff n'avaient pas l'air d'être au courant de la fameuse discussion et de l'altercation entre Cami et Gally lors du feu de camp. 

Cela la rassura. Elle n'allait pas passer la journée à être embêtée.

-       Tiens, Madame-Cul-Sec, une petite préparation qui devrait apaiser tes maux. Jeff lui tendit un petit verre avec un liquide brun à l'intérieur

Cela avait l'air dégoûtant, mais Cami lui fit confiance. 

Et elle fut bien contente de ne pas avoir rechigné.

Une heure plus tard, elle retrouva son énergie habituelle et son mal de tête s'en était allé. 

Comme par magie.

Si seulement cette préparation avait pu effacer Gally de son esprit. Il la hantait, bien malgré elle. À tel point qu'elle n'osait plus sortir de l'infirmerie, de peur de tomber sur lui.

Elle avait la tête ailleurs, elle ne faisait que de faire tomber les boîtes de pansements que Clint lui tendait, lorsqu'elle devait s'occuper des blessures superficielles de blocards qui allaient et venaient tout au long de la journée. 

-       Bon sang Cami, qu'est-ce qu'il te prend en ce moment ? Tu n'as jamais été si maladroite. Rouspéta le maton en croisant les bras sur son torse

-       Est-ce que tu manges suffisamment ? Tu as probablement des carences. Ajouta Jeff

Cami s'assit un instant sur une chaise abîmée de l'infirmerie, afin de souffler un peu. 

Il faisait terriblement chaud dans ce petit bâtiment de fortune.

-       Je n'ai pas encore récupéré toutes mes heures de sommeil. Je vais faire un effort, promis. Leur assura la jeune femme en levant ses petits yeux vers eux

Les deux medjacks considérèrent un instant ses paroles. 

Ils se souciaient de la blocarde et ils avaient l'impression qu'elle leur cachait quelque chose.

Mais comment pouvait-elle leur dire qu'elle était simplement bien trop perturbée et... excitée par un rêve qu'elle avait fait ?

Cami se sentait ridicule. Elle avait l'impression d'être un animal en chaleur. C'était tout comme si son corps ne pouvait plus fonctionner normalement tant que ses besoins les plus sombres n'étaient pas assouvis. Cela en devenait insupportable.

Était-ce les Créateurs qui lui infligeaient cela ? 

Ils contrôlaient tout ici. Alors pourquoi pas ses pensées, ses rêves ?

Non, arrête Cami, c'est illogique. Tu es simplement en manque. Au point de presque jouir en pensant à ton pire ennemi. Pathétique.

Clint s'apprêta à rajouter quelque chose, mais l'arrivée d'un blocard blessé sauva Cami d'un probable interrogatoire.

-       Newt ! S'exclama la jeune femme

Le sarcleur s'installa aussitôt sur un lit, un filet de sang coulait le long de sa joue.

-       Que s'est-il passé vieux ? Questionna le maton

-       Ce tocard de Chuck a eu peur en voyant un Scaralarme et sous la surprise il a balancé sa pelle droit sur ma figure. Expliqua le blond qui voulait rire mais s'en empêchait car cela tirait sur la plaie située en haut de sa joue

Cami se rua vers une petite commode et en sortit un flacon d'alcool, un coton ainsi qu'un pansement suffisamment grand pour la plaie. 

Elle revint vers son ami, un air soucieux sur le visage.

-       Il ne faut surtout pas que cela s'infecte. Lui dit-elle en imbibant le coton d'alcool

Elle posa ses doigts froids sur le menton de Newt afin de lui relever la tête, ce qui le fit frissonner, et il plongea ses yeux bruns dans ceux de la jeune femme tandis qu'elle passait le coton sur sa blessure. Il grimaça.

-       Chochotte. Se moqua Cami

-       Dit-elle, Madame qui s'est enfuie après un seul verre d'alcool. Répliqua le sarcleur avec un sourire en coin

La medjack lui tira la langue, appuyant plus fort sur sa plaie.

-       Hé, aïe ! Grogna Newt en se dégageant

-       Cesse de m'embêter avec cette foutue soirée.

-       Ah oui c'est vrai, je ne voudrais pas te rappeler ton rêve.

Cami tenta tant bien que mal de ne rien laisser transparaître, mais une panique soudaine s'empara d'elle. 

Teresa avait-elle craché le morceau ?

-       D'ailleurs, Minho et moi attendons toujours de savoir qui est la personne présente dans ce rêve. Sourit Newt, avec son petit air de lutin

Ouf. Fausse alerte. Ils ne savent rien.

-       Vous aimeriez que ce soit l'un de vous deux, n'est-ce pas ? Le taquina Cami

Newt et Cami se fixèrent un instant, sans un mot. 

Puis le sarcleur brisa le silence.

-       Pourquoi pas.

La blocarde leva les yeux au ciel en s'esclaffant. 

Pour unique réponse, elle déposa le pansement sur la blessure de Newt, ce qui le fit grogner de douleur.

-       Retourne travailler, ce n'est rien de grave. Lui ordonna Cami en l'abandonnant sur le lit

Newt se remit debout et il attrapa le bras de la jeune femme, la retournant vers lui.

-       Merci. Dit-il, simplement

-       Mais de rien Newt. Répondit Cami avec un sourire narquois

-       Nous finirons par le savoir, tu t'en doutes n'est-ce pas ?

-       Va-t'en d'ici avant que je ne te botte les fesses.

Le sarcleur explosa de rire et il sortit de l'infirmerie sans se retourner. 

Cami secoua la tête. 

Pourquoi fallait-il qu'ils lui rappellent constamment ce qu'elle essayait d'oublier ?

-       Cami, j'ai besoin de ton aide ! L'appela Jeff depuis la réserve

La medjack rejoignit son collègue. Il travaillait sur un « médicament » qui pourrait aider les blocards à mieux dormir, à l'aide d'une plante appelée camomille qu'il avait fait pousser. Il avait besoin de Cami pour écraser ce qui ressemblait à des fleurs, afin d'en extraire les vertus.

-       C'est exactement ce qu'il me faudrait. Souffla la jeune femme pendant qu'elle jetait ce qui était inutile dans la plante

-       Si je la crée, c'est justement parce que j'ai pensé à toi. Sourit Jeff à côté d'elle, qui s'attelait à mélanger des pétales séchées dans de l'eau chaude

Cami lui sourit en retour. 

Ses collègues étaient si adorables avec elle, cela lui donnait du baume au cœur.

Cela faisait deux longs mois qu'elle était ici, et les premières semaines avaient été extrêmement difficiles. Newt avait été le premier à venir vers elle, mais Minho, Thomas, Teresa, Clint et Jeff avaient eu du mal à l'accepter au début. Ils étaient très méfiants, et cela pouvait se comprendre. Mais Cami en avait longtemps souffert et s'était souvent sentie seule.

Heureusement, aujourd'hui elle faisait partie d'un groupe uni. Elle n'osait pas imaginer ce qu'il se serait passé si tous les blocards l'avaient détestée comme Gally la détestait.

L'Enfer. 

Comme si elle n'y était pas déjà.

Le soir arriva vite, et après avoir pris une bonne douche, Cami se dirigea vers la cuisine. 

Elle préférait manger là-bas aujourd'hui, car elle savait que le maton des bâtisseurs mangerait près du feu.

-       Salut Frypan. S'exclama-t-elle en entrant dans la petite cabane

-       Cami ! Tu faisais quoi les derniers jours, tu te cachais ?

Au même moment, Teresa apparut, une casserole remplie de pommes de terre dans les mains. 

Cami leva les yeux au ciel, s'attendant déjà à ce qu'elle allait dire.

-       Elle avait l'esprit occupé.

-       Va te faire voir Teresa !

-       Oh oh oh, notre petite Cam-Cam serait-elle amoureuse ?

La concernée explosa de rire. Un rire presque hystérique tant elle trouva cette question tout bonnement ridicule. Si seulement il savait que Gally était la personne mystérieuse de son rêve, il n'aurait jamais posé cette question.

-       Jamais de la vie. Nous sommes coincés dans le Bloc, entourés de multiples dangers, ce n'est pas le moment pour tomber amoureux. Arrêtez de m'embêter avec ça. Déclara Cami d'un ton ferme

-       Ah oui d'accord, ce n'est pas ton jour aujourd'hui. Ricana Frypan, s'avouant vaincu

-       Et toi Teresa, tu as plutôt intérêt à garder ta jolie petite bouche fermée. La prévint la medjack en lui lançant un regard noir

La brune posa la casserole au milieu de la table et leva les mains en l'air, montrant son innocence.

-       Je n'ai absolument rien dit. La rassura-t-elle en lui faisant un clin d'œil

-       J'espère bien. Grommela Cami

Soudain, Zart et Newt débarquèrent à leur tour. 

Le second donnait envie de rire à Cami, avec son pansement sur la joue.

-       Quelle journée ! Soupira Zart en s'installant aux côtés de Cami

-       C'est si dur que cela de ramasser des mauvaises herbes ? Le taquina la medjack

-       C'est plus difficile que de s'occuper des blessés en tout cas, surtout quand il fait chaud. J'aimerais bien être à ta place. La remballa Newt en la bousculant légèrement lorsqu'il s'assit à côté d'elle également

-       Je sais, tout le monde aimerait être à ma place. Tout le monde m'envie ici. Se vanta Cami

En face de la jeune femme, Teresa se pinça les lèvres.
Probablement pour s'empêcher d'en placer une, du style, « Ah oui, nous aimerions être à ta place, c'est sûr. Surtout quand tu rêves de Gally qui te baise. » et Cami la fusilla du regard. Cela convint la brune de se taire.

Comme par hasard, Zart décida d'amener le bâtisseur sur le tapis.

-       Gally a encore failli frapper quelqu'un cet après-midi. Heureusement, il se contrôle toujours au dernier moment. Je crois qu'il a été traumatisé de ses nombreuses semaines passées au Gnouf l'année dernière. Ricana-t-il

Cami ne voulait pas entendre parler de lui. 

Elle se concentra donc sur sa nourriture.

-       Quelle était la raison cette fois ? S'intéressa Frypan

-       Un des bâtisseurs ne faisait pas son travail correctement, bien évidemment. Répondit Newt qui avalait une bouchée de patates

Quel tyran. Rien que d'entendre cela, cela donnait envie à Cami de lui remettre les idées en place.

-       Personnellement, je ne comprends pas pourquoi ils n'écoutent pas ses ordres. Gally est un bosseur, c'est indéniable. Je n'oserais pas lui désobéir, vous avez vu ses bras ? Un coup de poing de sa part et tu voles à travers le Bloc ! Avoua Frypan

-       En même temps, il lui faut bien de la force pour combler son manque d'intelligence. Pouffa Newt

-       Tu devrais ouvrir les yeux Newt, Gally est loin d'être un idiot. Il est juste méchant. Le corrigea Teresa en se joignant à eux après avoir jeté les déchets du repas

Cami ne les écoutait même plus. « Garde tes yeux ouverts. ». Il avait fallu que Teresa prononce ces mots et le rêve entier était revenu dans l'esprit de la jeune femme. Elle n'en pouvait plus, cela devenait un vrai supplice.

Elle en vint même à se demander si, lorsqu'il était nu, Gally était vraiment comme dans son rêve. Ce n'était pas possible, il ne pouvait pas être si bien foutu.

Cami fut si déstabilisée qu'elle demeura silencieuse pour le reste du repas. 

Lorsque Newt et Teresa lui proposèrent d'aller se poser près du feu, comme tous les soirs, elle refusa.

-       Si je me couche tôt, peut-être que je pourrai enfin rattraper mon sommeil.

Ses amis n'insistèrent pas, ils voyaient bien dans ses yeux que la medjack était tout bonnement lessivée. Cela les peinait presque. 

Voilà plusieurs jours qu'elle perdait toute son énergie et n'arrivait pas à la retrouver.

Teresa la prit dans ses bras et lui souhaita bonne nuit. Newt en fit de même, et ils se sourirent.

Pour cette nuit, Cami décida qu'elle allait dormir dans un dortoir de la Ferme. 

Elle avait besoin d'un lit. 

Le hamac lui provoquait de terribles maux de dos lorsqu'elle enchaînait trop de nuits dedans.

D'un pas lent, elle marcha vers la Ferme. L'air était devenu plus frais, cela l'apaisait. De plus, elle n'avait pas croisé une seule fois le bâtisseur aujourd'hui. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir.

Elle grimpa les escaliers en piteux état et fut devant une chambre en quelques secondes. 

Elle y pénétra et éclaira la pièce en allumant une bougie.

Lorsqu'elle se détourna pour aller vers le lit, elle dut se retenir de pousser un cri de surprise et elle plaqua une main sur sa bouche.

Gally.

Il était debout, au fond de la chambre, un gilet en main. Il était probablement venu le chercher avant d'aller rejoindre les autres près du feu. Il s'était aussitôt tourné vers elle, le regard dur et fermé. Ses bras, remplis de veines saillantes, tombaient dans le vide.

-       Qu'est-ce que tu fais là ? Lui lança Cami, ce fut la seule chose qu'elle trouva à dire

Elle voulait à tout prix cacher le fait que le bâtisseur l'intimidait depuis qu'elle avait rêvé de lui. 

De ce fait, elle devenait froide dans ses paroles. 

Peut-être trop. 

Et si Teresa lui avait tout dit à propos de son rêve ?

C'était impossible. 

Rien n'avait changé dans le regard acier de Gally. Il regardait toujours Cami avec cette même haine. 

Il n'y avait aucun choc dans ses yeux. Il n'était au courant de rien.

-       Ton nom n'est pas marqué sur la porte, tocarde, j'ai parfaitement le droit d'être ici. Cracha-t-il en détournant le regard

Il n'en avait tellement rien à faire d'elle qu'il ne daignait même pas la regarder.

Il n'avait pas tort. 

Mais le fait qu'il l'ait appelée tocarde, cela enragea Cami. 

Elle serra les dents tandis qu'elle s'avançait vers le lit pour y déposer son petit sac.

-       Va te faire foutre. Grommela-t-elle

À l'entente de ces mots, Gally avait donné un coup de pied dans la chaise qui se trouvait devant lui afin de l'ôter de son chemin, puis il y eut un silence assourdissant.

Cami releva alors les yeux vers lui, et leurs regards se croisèrent.
À travers la faible lumière de la bougie, les deux blocards se fixèrent. Une tension palpable s'était installée entre eux.

-       Qu'est-ce que tu viens de dire, la bleue ? Siffla-t-il entre ses dents

Elle ne se laisserait pas faire. 

Qu'importe si elle était perturbée par sa présence désormais.

-       Je t'ai dit d'aller te faire foutre, toi et tous ces surnoms à la con que tu me donnes. Répéta-t-elle

Ces mots furent de trop, elle le savait bien. Mais ne l'avait-elle pas fait exprès, après tout ?

Dangereusement, Gally s'approcha d'elle. Il contourna le lit et se retrouva face à la jeune femme. À chaque pas qu'il faisait, Cami se reculait un peu plus. Jusqu'à se retrouver bloquée contre le mur.

Alors, Gally s'arrêta à quelques centimètres d'elle. 

Veillant à ne surtout pas la frôler.

La medjack dut lever la tête pour pouvoir le regarder droit dans les yeux. Elle se força à ne pas l'épier de haut en bas, craignant que les images de son corps dans son rêve ne lui reviennent en tête.

Le regard de Gally s'était assombri, et sa mâchoire était contractée. Cami déglutit lorsqu'elle sentit son souffle chaud s'écraser sur son front.

Pendant un instant, elle crut être de retour dans son rêve et elle sentit ses jambes trembler.

« Tu aimes ça ? »

Elle frissonna en se remémorant ses paroles.

Cami le regardait avec de grands yeux innocents. Et l'espace d'une seconde, elle crut voir dans le regard du bâtisseur une petite faiblesse, mais celle-ci s'en alla très vite.

-       Ne me regarde pas comme ça. Je ne te toucherai pas. Assena-t-il de sa voix grave et froide, la même voix que dans son rêve

Pourtant, elle le désirait plus que tout. Qu'il la touche. Mais cela, elle n'arrivait pas à se l'avouer.

Elle fut si déboussolée par cet échange qu'elle n'entendit pas Gally se retourner, sans un seul regard pour elle, et claquer la porte derrière lui.

Le claquement la ramena sur terre, et elle serra les poings.

Mon dieu, ce qu'elle le détestait. Pour ce qu'il était, pour la façon dont il la traitait depuis son arrivée, et pour cette tension qui s'était créée entre eux depuis qu'elle avait rêvé de lui.

Bien que cette dernière raison n'était absolument pas de la faute du bâtisseur.

Notes:

J'espère que ce chapitre vous a plu !

Laissez-moi un petit kudos ou un commentaire si vous voulez bien, j'ai envie de savoir votre avis. À bientôt. 💗

Chapter 3: III.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Au petit matin, Cami débarqua dans l'infirmerie telle une furie. Clint et Jeff firent de gros yeux en remarquant son visage tout rouge.

-       Tout va bien, Cami ? S'enquit le maton

-       Mais oui, tout va parfaitement bien ! Allez, au travail ! S'exclama-t-elle en se dirigeant vers la réserve

Elle passa à côté des deux blocards sans les regarder. 

Clint ricana.

-       Je te rappelle que je suis celui qui donne les ordres.

-       Oui, je m'encourageais moi-même en fait, pas vous. Cria la medjack depuis l'arrière de l'infirmerie

Cami n'arrivait pas à se remettre de son altercation avec Gally hier soir. Cela l'avait tant énervée qu'elle avait mis plus d'une heure à s'endormir.

Le bâtisseur la poussait constamment à bout. Mais quel était son but ? Était-ce sa mission ? Les Créateurs lui avaient-ils ordonné de l'embêter jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus se supporter ? Cami ne comprenait pas cet acharnement.

Gally était horrible avec tout le monde. Mais avec elle, il dépassait les limites.

Alors que Cami revenait dans la pièce principale de l'infirmerie, elle aperçut Teresa qui s'apprêtait à entrer.

-       Et merde... Soupira la blocarde tout en changeant les draps d'un des deux lits de l'infirmerie

Elle allait encore la taquiner, cela se voyait sur son visage qui, comme d'habitude, était radieux.

-       Bonjour Mimi ! La salua-t-elle

-       Bonjour Teresa. Grommela Cami, veillant à ne pas la regarder

La cuistot lui tendit un bol de flocons d'avoine en bouillie. 

Cami essaya de cacher sa grimace apparente.

-       Tiens, je t'ai préparé un petit-déjeuner. Il faut que tu manges, Mimi. Insista Teresa

Clint et Jeff débarquèrent aux côtés de leur collègue.

-       Dis donc, tu as même droit au traitement de faveur Cami ! Se moqua le maton

-       Génial, merci Teresa. La remercia la medjack avec un sourire forcé

Afin d'en être débarrassée le plus vite possible, Cami prit de grosses bouchées. Mais rien qu'à la première cuillère, ce fut si sec qu'elle lâcha un bruit comme si elle allait vomir. Elle se força tout de même à avaler.

-       C'est très bon. Balbutia-t-elle

Clint et Jeff explosèrent de rire.

-       De rien, Cami. Lui sourit Teresa

Avant de repartir, elle fit un clin d'œil à Cami. 

Ce qu'elle ne comprit pas.

Qu'est-ce qu'elle me cache encore ?

La matinée s'écoula lentement à l'infirmerie. Aucun blocard ne s'était blessé, étonnement, mais les medjacks continuaient de travailler sur l'infusion à la camomille de Jeff et d'ici quelques jours elle serait prête à être consommée.

Avant d'aller prendre leur déjeuner, Cami se tourna vers ses deux amis, soudain intriguée.

-       Est-ce que ça avance dans le labyrinthe ? Je veux dire, est-ce que Minho et Thomas ont trouvé quelque chose de nouveau ?

Clint soupira, passant une main dans ses cheveux bruns.

-       Pas vraiment, ils perdent le contrôle sur les changements du labyrinthe. Et Thomas est épuisé les derniers temps, il ne fait pas toujours attention à ce qu'il fait.

-       Je n'en peux plus de ces Créateurs. Ils nous mènent vraiment la vie dure. Se plaignit Cami

-       Et cela ne fait que commencer. Signala Jeff

D'habitude, c'était Minho qui la tenait au courant de tout ce qu'il se passait, mais Cami l'évitait depuis la soirée près du feu de camp car il ne cessait de lui glisser des petits, « c'était qui ? Alby ? Zart ? Newt ? Moi ? ». Elle avait envie de l'assassiner.

Et ce qui la faisait bien rire dans tout cela, c'était qu'il ne proposait jamais le prénom « Gally ».

D'ailleurs, alors que Cami et les deux autres medjacks étaient en chemin vers la cuisine, ils croisèrent le maton des bâtisseurs. 

Et lorsque la jeune femme posa les yeux sur lui, son cœur loupa un battement. 

Elle tourna aussitôt la tête et l'ignora.

Gally l'ignorait lui aussi et il se mit à marcher aux côtés de Jeff.

Fait chier

Il allait probablement manger avec eux.

-       Ce tocard de Thomas ne faisait que de geindre ce matin, il m'a réveillé à quatre heures du matin. Râla Gally tout en retirant de la poussière qui était tombée sur son bras

-       Tu sais que c'est difficile pour lui en ce moment. Lui rappela Jeff, mal à l'aise

Cami serra les dents. 

N'en avait-il pas marre de critiquer Thomas constamment ? Si ce n'était pas la medjack, c'était le coureur qu'il harcelait.

En entrant dans la cuisine, qui était déjà presque bondée, Cami ne résista pas à l'envie de répliquer et elle se retourna vers Gally qui marchait derrière elle.

-       Pourquoi es-tu si obsédé par Thomas ? Es-tu amoureux de lui ? Cracha-t-elle avec un regard mauvais

Le bâtisseur ne daigna même pas répondre. Il dépassait largement Cami, étant donné qu'il était le plus grand du Bloc, alors il baissa simplement la tête et fusilla la jeune femme du regard, avant de partir s'assoir à table.

-       Abruti. Murmura Cami, veillant à ce qu'il n'entende pas

-       Gally ? Amoureux ? La bonne blague. S'esclaffa Frypan qui était passé à côté d'eux afin de déposer la nourriture sur la table

Il avait raison. Cet homme était incapable d'aimer qui que ce soit. Tout ce qui lui importait, c'était de faire son boulot correctement et d'embêter le plus de personnes qu'il pouvait. Notamment celles qui, comme Thomas, essayaient de renverser les codes du Bloc car elles ne voulaient plus rester ici.

Elle exécrait son comportement, et le fait d'être ignorée énervait d'autant plus Cami.

Toutefois, en s'asseyant à table, elle ne réussit pas à résister à l'envie de le scruter.

Jeff s'était assis en face d'elle, et Gally était à côté de lui. Du coin de l'œil, la jeune femme se mit donc à l'observer. Il mangeait silencieusement et ne regardait personne autour de lui, simplement concentré sur son assiette. Cami écoutait à peine ce que Clint lui racontait.

Tout à coup, Theodore et Marcus, les deux autres bâtisseurs, se chamaillèrent en se balançant des bouts de pain. Leur maton les fusilla du regard.

-       Arrêtez ça. Grogna Gally d'une voix froide

Cette voix. Cami sentit un frisson lui parcourir la nuque et elle cessa aussitôt de fixer le blocard. Elle toucha enfin à son assiette.

En tant que maton, Gally savait qu'il exerçait un pouvoir énorme sur ses collègues, et il adorait cela. Il en était fier, lorsqu'il dominait les autres. Cela intimidait même Cami.

Est-il vraiment un abruti ? Oui, il l'était. Surtout avec elle. Il ne fallait pas que son rêve ne modifie sa perception de Gally. Dans son rêve, il avait semblé attentionné et loin d'être méchant. Mais cela ne reflétait en rien la réalité.

-       Cami, attrape le pot d'eau, tu veux ? Lui demanda Clint à côté d'elle

La jeune femme s'exécuta machinalement et saisit le pot. Au même moment, Gally décida d'en faire de même et sans s'en rendre compte il posa sa main sur celle de Cami.

Aussitôt, la medjack se figea et le regard du bâtisseur se plongea dans celui de la blocarde. Leurs doigts se touchèrent, trois secondes de trop.

Trois secondes pendant lesquelles Cami épia les mains du bâtisseurs, imprégnant dans son esprit ses veines et ses jointures serrées. La même main qui l'avait touchée dans son rêve.

Gally retira aussitôt sa main et Cami tourna la tête, les yeux écarquillés. 

Au final, Clint l'attrapa lui-même. Non sans lancer un regard suspicieux vers sa collègue.

-       Merci quand même. Pouffa-t-il de rire

Arrête Cami, arrête. N'y repense pas.

Elle se maudissait intérieurement. À cause de ce foutu rêve, elle était désormais attirée par son pire ennemi. Il lui avait simplement touché les doigts, et cela lui avait fait perdre la tête. Elle devait se reprendre.

Gally était détestable. Le Gally de son rêve n'existait pas, et il n'existerait jamais. Même si cela la désolait.

D'ailleurs, le bâtisseur termina son repas le plus rapidement possible et partit loin de la cuisine, faisant comme s'il ne voyait plus medjack. Il avait l'air énervé.

-       Quel lunatique. Frypan leva les yeux au ciel tout en servant l'un de ses amis

Lunatique, c'était trop gentil pour le définir. C'était lui accorder l'excuse de n'être qu'un pauvre idiot.

Bien évidemment, Cami y repensa tout l'après-midi. 

La scène se rejouait constamment dans sa tête, elle avait l'impression de devenir folle. 

Cela ne pouvait plus continuer ainsi.

Que devait-elle faire pour cesser de penser à lui ? L'ignorer et le remballer, cela ne fonctionnait pas. Oublier son rêve, elle en était incapable.

Il n'y avait qu'une seule solution, mais Cami refusait de s'y résoudre. Elle ne pouvait pas dire « même pas en rêve » car cela s'était déjà produit.

Vers dix-huit heures trente, Clint la congédia.

-       Allez va-t'en, tu as soigné suffisamment de blocards aujourd'hui !

-       Merci Clint. Lui sourit faiblement la jeune femme

Sans plus attendre, Cami sortit de l'infirmerie puis de la Ferme. 

L'air qui commençait à se faire frais lui fit du bien et il faisait déjà sombre, alors elle se posa un instant sur les marches en bois et ferma les yeux. 

Elle profita de cette tranquillité, car les autres blocards se dirigeaient déjà vers le feu pour manger.

Ils mangeaient de plus en plus tôt, les derniers jours. La medjack en était incapable et le fait de ne pas avoir énormément d'appétit depuis quelques temps ne l'aidait pas.

-       Salut Cami.

L'interpellée tourna la tête et découvrit Newt qui s'installait à sa droite. Il posa ses bras sur ses genoux qu'il avait ramenés contre son torse et il fixait l'horizon.

-       Salut toi. Sourit la jeune femme

-       Tu m'as manqué. Déclara Newt

Cami gloussa. 

Il était vrai qu'ils ne s'étaient pas vus aujourd'hui. 

Elle espérait qu'il n'allait pas s'y mettre avec la personne mystère de son rêve.

-       Pas trop dure ta journée ? S'intéressa Cami en regardant son ami avec un petit sourire sur le coin des lèvres

-       Zart était un peu pénible, mais j'ai vu Chuck se casser plusieurs fois la figure donc cela a refait ma journée.

Les deux blocards se mirent à rire. Un rire simple et sincère.

Cami remarqua que Newt avait enlevé son pansement, sa plaie cicatrisait déjà.

-       On dirait bien que mes mains font des merveilles. Le taquina la medjack

-       Ce n'est pas étonnant de ta part. Riposta le sarcleur

-       Tu me fais beaucoup de compliments les derniers jours. Une raison ?

Alors, Newt fit son regard le plus espiègle à la jeune femme, et elle comprit aussitôt ce qu'il attendait en retour. Une réponse.

-       Ok très bien, je m'en vais ! S'exclama-t-elle

Cami se leva d'un bond et partit loin de son ami.

-       On finira par trouver, on est sur la bonne voie Cami ! Lui cria Newt

-       Je vous hais ! S'écria-t-elle tandis qu'elle retournait dans la Ferme

Elle monta les escaliers un à un, jusqu'à se retrouver devant le même dortoir qu'hier. 

Elle voulait y déposer ses affaires afin de montrer qu'elle avait pris cette chambre, pour que personne ne lui la vole.

Dans la pièce, Cami alluma une bougie et laissa son petit sac ainsi que sa blouse de medjack sur le lit.

Il n'y avait pas grand-chose dans cette chambre, à part le lit, une table et une chaise, mais la blocarde aimait y passer du temps quand elle avait besoin d'être seule.

-       Cami ! Viens manger ! Hurla une voix depuis le rez-de-chaussée

Cami se rua vers la fenêtre de la pièce et aperçut Newt sortir de la Ferme et se diriger vers le camp.

-       Super. Souffla-t-elle

Elle n'aurait pas d'autre choix que de manger avec tout le monde ce soir.

Ainsi, Cami courut vers la porte, elle voulut rattraper Newt car il était hors de question qu'elle arrive seule près du feu et qu'elle ne tombe sur Gally.

Cependant, lorsqu'elle ouvrit la porte à la volée, elle trébucha dans une planche surélevée et mal fixée, ce qui la fit tomber en avant dans un bruit sourd.

-       Aïe. Couina-t-elle

Elle voulut se remettre sur pieds, mais lorsqu'elle leva les yeux, elle fut incapable de bouger.

Gally se tenait devant elle, dans l'encadrement de la porte. Il la dévisageait, confus.

-       Qu'est-ce que tu fais par terre ? Demanda-t-il, sans la quitter des yeux

C'est pas vrai.

Toujours à terre, et lui debout, Cami eut l'impression d'être complètement vulnérable. 

Mais elle n'arrivait pas à esquisser le moindre mouvement.

Elle déglutit et baissa les yeux, elle n'en pouvait plus d'avoir le regard posé sur ce qui se trouvait sous la ceinture du blocard.

-       Je ne sais pas. Répondit-elle, la voix légèrement tremblante

Au plus grand étonnement de la jeune femme, Gally entra dans la pièce et referma doucement la porte derrière lui. Cami n'osait plus relever la tête.

-       Et toi, qu'est-ce que tu me veux ? Parvint-elle à lui dire

-       Teresa et Minho m'ont dit que je devrais te parler.

Cami eut l'impression que l'on venait de l'assommer à coup de massue. 

Un élan de panique la traversa et ce fut comme si elle s'était gelée sur place. 

Ce n'était pas normal qu'il lui parle normalement, sans aucune once de méchanceté dans la voix.

Teresa avait tout balancé. À Minho. Puis à Gally. La garce.

-       Qu'est-ce que tu veux dire ? Questionna-t-elle en essayant d'effacer la culpabilité dans son ton

-       Je ne sais pas, ils ont dit que tu voulais me parler. Alors parle-moi. Dit-il en croisant les bras sur son torse

Que pouvait-elle dire ? Devait-elle mentir ? 

Cami continuait de scruter le sol.

-       J'attends. Continua Gally qui était devenu impatient

-       Cela n'a pas d'importance. Marmonna la medjack

-       Lève-toi.  Ordonna le maton d'une voix sombre

« Garde tes yeux ouverts. Regarde-moi te baiser. »

Putain.

Cami retrouva ses capacités motrices et elle se redressa.

Elle ne comprit pas vraiment pourquoi elle fit ça, mais elle se précipita vers la table de la chambre et elle se mit à jouer avec le verre qui traînait dessus. 

De dos à Gally, elle regagnait un peu plus confiance en elle.

Toutefois, ses jambes tremblèrent à nouveau lorsqu'elle sentit Gally s'approcher derrière elle. 

Il s'arrêta à quelques centimètres d'elle, comme hier soir.

-       Regarde-moi. Regarde-moi droit dans les yeux. Insista-t-il

Elle ne pouvait plus y échapper. 

Elle détestait être faible, il fallait qu'elle arrête de l'ignorer ainsi. Cela ne lui ressemblait pas.

Alors, Cami inspira un grand coup et elle se retourna pour lui faire face. 

Et là, elle croisa ses yeux bleus. 

Elle se fit violence pour soutenir le regard.

Il venait de prendre une douche et il sentait terriblement bon. C'était si difficile pour Cami de le regarder sans repenser à son rêve.

-       Maintenant, dis-moi ce dont tu voulais me parler.

Elle n'y arrivait pas. Aucun son ne sortait de sa bouche. L'atmosphère était devenue pesante. Il était si proche d'elle qu'elle dut se coller contre le rebord de la table. Elle était bloquée.

Mais pourquoi résistait-elle ? 

Si elle cédait, peut-être qu'elle cesserait enfin d'être torturée par ce rêve sans fin.

-       Non, tu ne veux pas ? Très bien, je vais te donner un petit indice alors. Ce que tu dois me dire, c'est en rapport avec le fait que tu agis très bizarrement depuis trois jours. C'est en rapport avec ce que je t'ai fait dans ce rêve.

Cami cligna plusieurs fois des yeux. C'était un cauchemar. 

Elle eut presque envie de se pincer le bras pour se réveiller. 

Mais non, c'était bien réel.

-       Qu... quoi ?

-       Qu'est-ce que je t'ai fait ? Qu'est-ce que je faisais ?

Le son de sa voix et ses yeux brûlaient. 

Il savait.

Teresa lui avait dit que c'était un rêve érotique, qu'elle avait rêvé de lui. Bordel.

Les lèvres de Gally se tordaient légèrement, mais son visage demeurait ferme, sérieux.

Cela ne servait à rien de mentir. Et elle n'en avait pas l'envie.

-       Tu... tu...

Mais comment était-elle supposée dire cela ?

-       Je... ? Répéta-t-il, retenant un rictus

Cami ne parvenait plus à regarder ses yeux, alors elle les baissa vers sa bouche.

-       Tu me... tu me faisais l'amour, et tu me demandais de regarder dans un miroir. Avoua-t-elle, les joues complètement rouges

Son bas-ventre ne cessait de se contracter.

Gally ne bougeait pas, son visage ne changeait pas d'expression et ses bras étaient toujours croisés sur son torse. Ses yeux ne quittaient pas ceux de Cami.

La jeune femme déglutit à nouveau. Elle s'en voulait terriblement en ce moment-même. 

Pourquoi avait-elle craqué ? Qu'allait-il faire maintenant ? 

Allait-il partir et le dire aux autres, afin de se moquer d'elle ? 

Peut-être comptait-il lui hurler dessus, la haïr encore plus qu'auparavant. 

Et cette idée lui retourna le ventre.

-       Est-ce que je t'ai touchée ?

Les yeux de Cami s'étaient perdus dans la contemplation du cou de Gally. 

À l'entente de ces mots, elle les releva. Estomaquée.

-       Je... je...

-       Est-ce que je t'ai touchée ? Répéta-t-il à nouveau, il était irrité

Le souffle de la blocarde était saccadé, sa gorge était devenue sèche. 

Elle se contenta de hocher la tête, en guise de oui.

-       Montre-moi. Montre-moi comment je t'ai touchée. Demanda-t-il d'un air dominant

Cami avait l'impression d'être sur une autre planète. 

Ce qu'il se passait là, ce n'était pas réel. Ce n'était pas possible.

Son ennemi n'était pas en train de lui demander de se toucher.

Pourtant, c'était bien réel, tout comme le désir qui était né dans les yeux de Gally.

Cami ne sut pas vraiment pourquoi, peut-être était-ce le fait qu'elle le détestait et qu'elle ne voulait pas flancher face à lui, mais elle obéit. 

Prenant confiance en elle, elle posa une main sur son ventre, à travers le t-shirt, et elle commença à la faire descendre vers son pantalon.

Et ce, sans lâcher Gally du regard.

Sa main glissa rapidement sous son jean, ainsi que sous sa culotte, et elle commença à caresser son point sensible. 

De la même manière que Gally l'avait fait. 

Une chaleur insoutenable s'empara de son corps et elle peinait à retrouver sa respiration.

Gally la dévorait du regard. Il buvait chaque détail de son visage, les expressions qui passaient sur celui-ci tandis qu'elle se caressait.

-       Retire tes vêtements.

-       Pourquoi ? Dit-elle entre deux souffles, continuant de s'occuper de son intimité à l'aide de ses deux doigts, toujours appuyée contre la table

-       Pour que je puisse regarder. Répondit-il simplement

Cami ne céda pas tout de suite, et cela agaça Gally qui fronça ses sourcils. Sans que la jeune femme n'ait le temps de réagir, elle sentit soudain les mains du bâtisseur se poser sur sa taille et elle fut soulevée.

En quelques secondes, elle se retrouva assise sur la table et Gally la lâcha aussitôt, se reculant légèrement. Il la détaillait de ses yeux clairs, donnant presque l'impression qu'il pénétrait son âme. Cami dut se retenir de gémir en le voyant la regarder ainsi.

Pour le peu de mémoire qu'elle avait, jamais personne ne l'avait scrutée ainsi. C'était tout comme si le maton la déshabillait, la rendait nue, alors qu'elle était encore complètement vêtue.

Allait-il lui faire l'amour, comme dans son rêve ? Bien qu'il la détestait ?

À cette pensée, Cami sentit presque les battements de son cœur taper dans son intimité, et elle céda.

Avec maladresse, elle enleva son t-shirt puis son pantalon. 

Avec hésitation, elle finit par retirer ses sous-vêtements également, voyant bien que Gally continuait à l'inciter dans ses yeux.

Il l'arpentait du regard avec une telle intensité que Cami ressentit le besoin de refermer ses cuisses, empêchant le bâtisseur de regarder son sexe.

Alors, Gally planta ses yeux dans les siens.

-       Non. Garde les ouvertes. Dit-il d'un ton sévère

Les mains de Cami tremblaient. Pourquoi ne la touchait-il pas ? Elle voulait sentir ses grandes mains sur son corps, mais il demeurait immobile.

Doucement, elle écarta ses jambes à nouveau. 

Elle réalisa alors à quel point elle était trempée, et Gally le remarqua lui aussi.

Un râle rauque se fit entendre dans le fond de la gorge du bâtisseur.

-       Tu m'attendais tant que ça ? Cingla-t-il avec un sourire en coin à peine perceptible

Cela faisait si bizarre à Cami de ne pas entendre Gally l'insulter. 

C'était encore mieux que dans son rêve.

-       Couche-toi sur la table. Ordonna-t-il, soudain

Cami ne broncha pas et elle se laissa tomber contre le bois froid de la table, son corps entièrement nu. 

Complètement exposée.

Soudain, le maton se rapprocha et il se pencha vers la jeune femme. Leurs visages ne furent plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, tout comme leurs lèvres, mais Gally ne toucha pas une seule seconde la bouche de Cami. Comme s'il refusait ce genre de contact.

Puis, remarquant que cette proximité torturait la medjack, Gally se redressa, se tenant droit. 

Cami cligna à nouveau des yeux.

-       Continue. Montre-moi comment je te touchais.

L'intérieur des cuisses de Cami était complètement mouillé. Elle n'en pouvait plus. Elle avait oublié toute sa haine pour le bâtisseur tant elle le désirait en ce moment-même.

Elle avait juste besoin que cette frustration soit apaisée. Après cela, tout redeviendrait comme avant. Ils se détesteraient à nouveau.

Cami se demandait pourquoi il ne le faisait pas à sa place. Pourquoi ses doigts fins ne venaient pas caresser son intimité ? Elle aurait tant aimé.

Elle chassa bien vite ces idées de son esprit et elle répondit à la demande de Gally. 

Elle s'attaqua à son clitoris, exécutant des mouvements circulaires dessus. 

Elle se mordit la lèvre afin de se retenir de gémir et elle ferma les yeux, désirant s'imaginer que c'était le maton qui la touchait.

Toutefois, la voix grave de Gally la ramena sur terre.

-       Garde tes yeux ouverts.

Cami se força à ne pas quitter les yeux de Gally, afin de le satisfaire. Mon dieu. La voix du bâtisseur était en train de la rendre dingue.

La chaleur entre ses jambes devenait de plus en plus insoutenable. Les caresses qu'elle exécutait étaient de plus en plus rapides, et le fait que Gally la regardait faire l'excitait d'autant plus.

Très vite, elle fut sur le point de jouir. Mais elle se stoppa juste avant. Elle voulait que ce soit lui qui la fasse venir. Elle ne serait pas satisfaite autrement. Elle se retint de grogner de frustration en cessant ses caresses. Le sourire en coin de Gally s'élargit. Ce n'était pas un sourire gentil, c'était plus un sourire d'une personne dominante qui était satisfaite qu'on lui obéisse.

Mais c'était la première fois que le maton souriait à la medjack.

-       C'est bien. La complimenta-t-il

Gally passa une main sur son érection devenue douloureuse, comprimée dans son pantalon ainsi que dans son boxer. 

Cami l'avait indéniablement excité. 

Puis, lentement, il commença à défaire sa ceinture. 

Il ne lâchait toujours pas Cami du regard. Ses yeux s'étaient assombris de désir.

Elle n'en pouvait plus.

-       Dépêche-toi, je n'en peux plus. Gémit-elle

Elle ne voulait pas perdre cette chaleur et cette excitation en elle. 

Elle était si proche de la jouissance.

-       Patience. Grogna-t-il, lui aussi excité face à ce spectacle que Cami lui offrait en étant complètement nue, il admirait chaque recoin de son corps

Gally se débarrassa de sa ceinture et la jeta à terre. 

Il retira son t-shirt et Cami sentit un nœud se nouer dans son estomac quand ses yeux se posèrent sur le torse du maton.

Il était incroyable. Cela l'embêtait de se dire cela, il ne méritait pas qu'elle pense cela, mais elle ne pouvait pas le nier. Le haut de son corps était musclé et trempé, ce qui faisait ressortir le galbe au niveau de ses bras larges. Son pantalon tombait sur le bas de ses hanches, exposant son bas-ventre juste au-dessus de son entrejambe. La bouche de Gally était entrouverte, sa respiration était devenue haletante elle aussi.

Sur ses épaules et sur sa poitrine, il avait même des cicatrices.

Jamais Cami n'avait vu quelque chose d'aussi excitant. 

C'était un pur supplice.

Le bâtisseur n'en pouvait plus lui aussi. 

Voir la jeune femme qui se tordait d'excitation le rendait dingue.

Ainsi, il baissa son pantalon, puis son boxer, suffisamment pour libérer son membre dur, mais il ne les enleva pas. Cami, toujours couchée, avait redressé sa tête afin de mieux voir. Elle fit de gros yeux en apercevant la longueur du maton. Elle ne s'attendait pas à cela.

Son sexe était long et épais, sans trop l'être. 

Cami n'aurait jamais imaginé qu'un jour elle aurait si hâte de l'avoir en elle. 

En voyant sa réaction, Gally eut un faible rire.

Alors, Cami se posa la question fatidique. L'avait-elle déjà fait ? Pas dans le Bloc, mais dans cette vie dont elle ne se souvenait pas ? Elle n'en savait rien, mais elle finit par se dire qu'elle allait bientôt le découvrir.

Le bas-ventre de la jeune femme était en train d'exploser. 

Elle avait besoin de lui, qu'il soit en elle. Comme dans son rêve.

Gally la scrutait avec insistance, tandis qu'il avait saisi son membre entre sa main et qu'il l'avait approché de l'entrée de Cami. Elle pouvait presque le sentir contre ses lèvres sensibles et trempées, mais il attendait qu'elle l'autorise à la pénétrer.

-       Je t'en supplie. L'implora-t-elle d'un ton désespéré

Du bout de son érection, il frotta son intimité, la narguant. 

Lorsqu'elle se mordit la lèvre et gémit d'une façon à peine perceptible, Gally céda. 

D'un seul coup, comme s'il attendait cela depuis longtemps, il enfonça son sexe en elle.

Cami poussa un gémissement de soulagement et ses yeux, remplis d'extase, se fermèrent un instant. Son intérieur était enfin rempli, elle était enfin comblée. Enfin, ce supplice dû à son rêve allait s'éteindre.

Voyant que Cami ne grimaçait pas et n'avait pas mal, Gally entreprit de lents va-et-vient en elle. 

Des grognements s'échappèrent de ses lèvres quand l'intérieur de la jeune femme se resserra autour de son membre.

Il empoigna les cuisses de la medjack afin de les enrouler autour de ses hanches, et ce fut la seule fois qu'il la toucha.

Après cela, il agrippa le rebord de la table avec une telle férocité que les muscles de ses bras se contractèrent. 

À la vue des veines saillantes sur ses avant-bras et sur ses mains, Cami se sentit défaillir.

-       Bordel, tu es si serrée. Grogna Gally qui dévorait du regard le corps de la jeune femme

La medjack gémissait de plus en plus, ce qui incita Gally à lui donner des coups de rein de plus en plus puissants. 

Ses hanches claquaient contre les cuisses de Cami.

À plusieurs reprises, le bâtisseur s'apprêtait à saisir l'une des jambes de la blocarde, mais il s'en empêchait à chaque fois, refusant de la toucher, et Cami ne comprenait pas pourquoi.

Quant à elle, elle ne se gênait pas de caresser son torse qui l'attirait tel un aimant. Elle adorait sentir les muscles de Gally se tendre sous ses caresses.

Les mouvements du bâtisseur étaient de plus en plus brutaux, il se pinçait les lèvres pour retenir ses râles rauques, mais bientôt il ne réussit plus.

Cami se tenait à la taille de Gally, comme si elle perdait l'équilibre bien qu'elle était couchée, et elle avait de plus en plus de difficulté à retrouver sa respiration sous les va-et-vient rapides.

-       Regarde-toi. Tu rêves de moi en train de te baiser, et te voilà, pilonnée contre une table. Dit-il entre deux grognements de plaisir

Un gémissement plus bruyant que les autres s'échappa de la bouche de Cami. Gally claqua alors brutalement ses hanches contre ses cuisses, la pénétrant profondément, ce qui arracha une nouvelle fois le même gémissement à la jeune femme.

Le bout de son membre gonflé de plaisir tapait dans son point G avec précision. Cami se demandait comment il savait faire cela. Il ne pouvait pas avoir déjà couché avec quelqu'un ici.

Il serrait tant les bords de la table qu'il enfonçait ses ongles dans le bois. 

Les râles qu'il lâchait donnaient à Cami l'envie de jouir.

C'était si bon qu'elle n'arrivait pas à y croire. Les va-et-vient de Gally étaient si profonds que le dos de la medjack tapait contre la table, mais elle ne sentait pas la douleur tant un plaisir immense parcourait son corps entier.

Cami se releva légèrement et elle enroula ses bras autour du cou de Gally, le forçant à se pencher vers elle. À présent, son torse était collé contre sa poitrine, et il déplaça ses mains de chaque côté de la tête de la jeune femme, s'appuyant sur ses coudes. Mais il ne daignait toujours pas la toucher.

Par contre, il continuait de la fixer droit dans les yeux, de son regard transperçant. 

Cela l'excitait terriblement de la voir prendre du plaisir grâce à lui.

Puis, tout en continuant de faire aller et venir son sexe en elle, il s'approcha de son oreille et murmura :

-       Je veux que tu dises mon nom. Que tu le cries, afin qu'ils t'entendent tous.

Il le désirait plus que tout, car ce serait la première fois qu'elle le prononcerait face à lui. Ce serait la première fois qu'il l'entendrait le dire, et ce en jouissant.

Cami était d'ailleurs au bord de la jouissance, elle avait abandonné le cou de Gally et caressait désormais son clitoris. 

Le membre dur du maton était toujours en elle, la remplissant d'une manière possessive, et elle y ajoutait ses caresses qui lui firent perdre la tête.

-       Gally ! Gémit-elle, plus fort qu'elle ne l'aurait pensé

Les lèvres de Gally n'étaient qu'à quelques centimètres du cou de la blocarde, et elle sentit son souffle chaud s'écraser contre sa peau lorsqu'il grogna de plaisir à l'entente de son prénom qui était sorti de la bouche de la jeune femme.

Il était proche lui aussi, sa respiration et ses râles étaient devenus incontrôlables.

-       Dis-le, dis-le à nouveau. Je veux que tu jouisses autour de ma queue en prononçant mon prénom. Ordonna-t-il après avoir poussé un râle, son regard planté dans celui de Cami

Les deux derniers coups qu'il donna dans l'endroit sensible de la medjack, mêlés à son clitoris qui explosa entre les doigts de Cami, la menèrent à sa perte. 

Elle poussa un cri qu'elle n'avait pas réussi à retenir, tout en gémissant « Gally ».

Ce fut de trop pour Gally qui atteignit lui aussi l'orgasme suite aux gémissements de la jeune femme. 

L'orgasme de Cami avait fait que son intérieur s'était contracté autour du sexe du maton et il n'avait pas réussi à se retenir.

-       Oh putain. Grogna-t-il entre ses dents, au bord de l'extase

Il se retira rapidement et jouit sur le ventre de la blocarde, la marquant de son liquide, ce qui fit gémir Cami une dernière fois tandis qu'elle observait la scène.

Gally se redressa légèrement, se tenant toujours à la table, au-dessus de la jeune femme. Ils essayaient tous deux de reprendre leurs esprits.

Et Gally fut le premier à les retrouver.

Il s'éloigna de Cami, remit son boxer ainsi que son pantalon et il prit son t-shirt pour essuyer les dégâts sur le corps de la jeune femme, tandis que celle-ci demeurait silencieuse.

Une fois assuré qu'il n'avait rien laissé sur Cami, Gally ne la regarda plus et il secoua soudainement la tête.

-       Putain. Pesta-t-il

Et sur ces mots, il abandonna Cami sur la table et quitta la pièce en claquant la porte, toujours torse nu.

Cami fit de gros yeux tandis qu'elle redescendait peu à peu sur terre après cette jouissance qui avait enfin calmé son désir ardent.

Il n'allait tout de même pas la laisser ainsi ?

Pourquoi l'avoir abandonnée comme cela ? Regrettait-il ? Avait-il réalisé qu'il avait simplement été pris d'une pulsion et qu'il n'aurait jamais dû craquer ?

Il a osé.

Notes:

Pas cool de la part de Gally hein ? Mais j'ai prévenu, il va encore faire tourner la tête de Cami pendant un petit moment... Ce petit con 😏

Regrette-t-il ? Ou a-t-il simplement la rage d'avoir craqué si facilement ?

Dites-moi, est-ce que cette fanfic lemon vous plaît ? 💗

Chapter 4: IV.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Quatre jours. Gally avait ignoré Cami pendant quatre fichus jours, et la jeune femme s'était donc résolue à en faire de même, bien que terriblement frustrée.

De nombreuses fois, ils s'étaient retrouvés l'un près de l'autre, lors des repas ou des balades dans le Bloc, mais ils ne se regardaient pas et s'adressaient encore moins la parole. 

Ils ne s'insultaient même pas. 

Cami osait à peine l'épier du coin de l'œil tant elle était embarrassée.

Elle avait couché avec Gally. Si l'on pouvait appeler cela coucher. Quatre jours après, elle n'en revenait toujours pas.

Comment avait-elle pu faire une telle chose avec la personne qu'elle détestait plus que tout depuis son premier jour au Bloc ? Comment son rêve avait-il pu devenir réalité ? Cela lui semblait irréel.

Lorsqu'elle repensait à la façon dont il l'avait abandonnée après l'acte, Cami bouillonnait de rage intérieurement. Il s'était servi d'elle, car il avait vu qu'elle avait besoin d'être soulagée après avoir fait ce rêve.

Il en avait profité, la traitant enfin comme une personne normale et en cessant d'être horrible avec elle pendant quelques instants.

Puis une fois qu'il avait obtenu ce qu'il voulait, ils étaient revenus au même stade.

Ennemis.

Gally avait pourtant été presque... attentionné avec elle. Il avait veillé à ce qu'elle prenne du plaisir et ne lui avait pas fait mal une seule seconde. Il lui avait même demandé de l'appeler Gally, comme si cela lui faisait du bien d'entendre ce prénom glisser sur les lèvres de Cami.

Mais il ne l'avait pas touchée. 

Ses mains n'avaient pas caressé un seul centimètre de sa peau. Le dégoûtait-elle ? Alors pourquoi avoir fait cela ? Elle avait bien vu le désir qui était né dans ses yeux avant qu'il ne la prenne sur cette table.

Elle n'arrivait plus à le comprendre. 

Et elle n'avait aucune réponse à ses questions, c'était en train de la rendre folle.

Après avoir fait son rêve, Cami s'était dit que si elle cédait enfin à la tentation, cette obsession cesserait enfin de la hanter.

Mais au contraire, maintenant qu'elle y avait goûté, elle n'arrivait plus à s'en passer. Désormais, cela la rongeait de l'intérieur et le désir était plus profond qu'auparavant. Tout comme sa haine pour le bâtisseur. Cela n'avait fait qu'empirer les choses.

Elle avait été si euphorique pendant l'acte qu'elle avait à peine profité. 

Cela s'était passé si vite, elle n'avait pas eu le temps de se rendre compte de ce qu'il s'était produit entre Gally et elle.

Elle n'en avait pas eu assez. 

Dorénavant, son corps lui criait qu'elle avait besoin de plus, mais sa raison lui hurlait qu'il ne fallait pas recommencer. 

Elle regrettait amèrement d'avoir été si faible face à lui.

-       Cami ? Les pansements, s'il te plaît !

La voix stridente de Clint sortit la jeune femme de ses pensées. 

Machinalement, sans vraiment faire attention à ses collègues, elle se dirigea vers la commode et en sortit les pansements demandés, qu'elle tendit vers son maton.

D'un air absent.

« Regarde-toi. Tu rêves de moi en train de te baiser, et te voilà, pilonnée contre une table. »

Un frisson lui parcourut la colonne vertébrale. 

Cami se maudissait intérieurement. 

Mais comment pouvait-elle réagir autrement ? Ce qu'il lui avait fait avait été incroyable. 

La scène tournait en boucle dans son esprit. Ce n'était plus un rêve qui occupait ses esprits, mais la réalité. C'était encore pire. Elle était accro à ce qu'il lui avait fait. Avec sa perte de mémoire, elle ignorait si elle avait déjà fait cela un jour, mais ce qui était certain, c'était que jamais on ne lui avait procuré tant de plaisir.

Mais il était hors de question qu'elle recommence, surtout avec lui. Elle le haïssait.

Foutu blocard.

-       La blessure est plutôt profonde. Jeff, cherche l'alcool. Cami, va prendre l'air un peu.

La medjack retrouva aussitôt ses esprits et ses sourcils se froncèrent.

-       Mais...

-       C'est un ordre. Tu es trop distraite, ressaisis-toi un peu ou j'en fais part à Alby. Répliqua Clint qui s'occupait d'un blocard

Cami déglutit et sortit sans plus attendre. 

Il avait raison, elle était ailleurs les derniers temps et plus les jours passaient, moins cela s'arrangeait. 

C'était invivable.

Elle quitta l'infirmerie, puis la Ferme, et elle s'installa sur les escaliers, comme elle aimait le faire pendant ses minutes de pause.

Heureusement, Gally n'était pas dans les environs, elle ne risquait pas de le voir. Il ne manquait plus que ça pour l'énerver d'autant plus.

Au loin, elle aperçut Teresa qui parlait avec Newt. 

Cela rappela à Cami ce qu'il s'était passé le lendemain de son instant partagé avec Gally.

Après avoir été lâchement abandonnée, Cami était partie se doucher enragée et elle s'était très vite endormie. 

Essayant tant bien que mal de ne plus penser à ce qu'il s'était passé, coincée entre la haine et l'euphorie suite à ce qu'elle avait vécu.

Et le lendemain matin, Teresa lui avait sauté dessus, lors du petit-déjeuner.

-       Alors ? Lui avait-elle demandé, sautillant sur place

-       Alors quoi ? Avait rétorqué Cami, de mauvaise humeur

Assise sur une chaise, la medjack avait veillé à bien remettre son t-shirt dans son pantalon. En effet, elle s'était réveillée avec un bleu immense sur le bas du dos, suite à sa petite aventure avec Gally. Elle avait tout fait pour que Teresa ne le remarque pas.

-       Eh bien, avec Gally ! Il est venu te parler, non ?

Cami n'avait toutefois pas réussi à cacher la rougeur naissante sur ses joues. 

Elle avait essayé de changer de sujet.

-       D'ailleurs, je te déteste Teresa, d'avoir tout révélé à Minho... et à Gally.

-       Pourquoi ? Il l'a mal pris ?

Cami était bien décidée à lui mentir et à ne surtout pas lui dire la vérité.

-       Nous avons simplement discuté. Il n'était pas enchanté d'apprendre ça et comme d'habitude nous avons fini par nous hurler dessus.

Une moue à la fois pensive et déçue était apparue sur le visage de Teresa.

-       C'est étrange. Je lui ai tout dit car je pensais que cela le ferait réaliser qu'il ne te détestait pas, ce n'était pas pour te mettre dans l'embarras Mimi, je te jure. Mais je suis étonnée.

-       Pourquoi ? Avait demandé Cami après avoir avalé un bout de pain

-       Quand je lui ai dit que tu avais fait un rêve érotique avec lui, je l'ai vu défaillir pour la première fois. Pendant quelques secondes, il a perdu cette froideur sur son visage. Il était presque déboussolé et il m'a même demandé de répéter, comme s'il n'en croyait pas ses oreilles. Je te jure, c'était trop bizarre.

Si Gally ne l'avait pas abandonnée sans aucune pitié après lui avoir fait l'amour, Cami aurait presque pu croire ce que Teresa lui disait. Mais le maton était toujours ce même homme froid et con. Il le lui avait prouvé, une fois de plus.

-       Et tu lui as dit de venir me parler, en plus de ça ?

-       Bien sûr ! On n'en peut plus de vous voir vous battre constamment vous deux, alors Minho et moi on s'est dit que cela pourrait peut-être enfin apaiser les tensions entre vous deux. Avait gloussé Teresa

Tu parles.

-       Et quand tu lui as dit de me parler, qu'a-t-il répondu ?

-       « Ouais, c'est ce que je vais faire », tout simplement. Punaise, moi qui pensais que vous alliez...

Cami lui avait aussitôt donné une tape sur le bras afin de la faire taire.

-       Eh non, que croyais-tu ? Gally reste Gally, et je reste moi-même. Nous nous détestons et cela ne pouvait se finir autrement qu'en dispute. Avait menti la medjack, à moitié

-       Je suis trop déçue. Je suis vraiment désolée dans ce cas, d'avoir tout révélé pour rien.

Si elle savait.

-       Tu fais bien. Je n'arrive même pas à croire que tu aies osé penser que j'avais envie de faire cela avec lui, Teresa. C'était un rêve et cela doit rester un rêve ! Avait pesté Cami en murmurant afin que les blocards autour d'elles ne les entendent pas

-       M'ouais. Nous verrons ça si tu rêves de lui à nouveau. Lui avait lancé Teresa avec un clin d'œil

Cami soupira en se remémorant cette conversation avec son amie.

Elle lui avait également fait promettre de ne rien dire aux autres et elle espérait que cette fois-ci Teresa tiendrait sa promesse. Elle avait également demandé à Minho de se taire et le coureur avait été déçu lui aussi d'apprendre qu'il ne s'était rien passé de plus qu'une dispute.

Ils n'en reviendraient pas, s'ils apprenaient la vérité.

Au bout d'un moment, Cami réussit à faire le vide dans sa tête et elle retourna travailler de façon plus sérieuse, ce qui apaisa les tensions entre Clint et elle. 

Elle n'avait certainement pas envie de s'attirer les foudres d'Alby.

Lors du déjeuner, la jeune femme décida de manger à l'infirmerie, elle n'avait envie de voir personne. 

Mais pour cela, elle devait d'abord récupérer de quoi se nourrir dans la cuisine.

Lorsqu'elle y pénétra, elle découvrit Jack, le petit nouveau de onze ans qui s'était enfin souvenu de son prénom. 

Cami le trouvait adorable avec ses cheveux noirs qui tombaient devant ses yeux.

-       Salut Jack, comment vas-tu aujourd'hui ?

Le petit garçon se mit à rougir.

-       Bi... bien, j'ai... j'ai travaillé avec... Chuck, il est très... très gentil ! Bredouilla-t-il en baissant la tête vers son assiette

-       Et tu...

-       Laisse-le tranquille la bleue, tu vois bien que tu lui fais peur non ?

Après cette phrase, des rires s'élevèrent dans la pièce.

À l'entente de cette voix grave, Cami se figea. Elle n'eut pas besoin de se retourner pour voir qui était la personne qui venait d'entrer dans la cuisine, elle la reconnut sans grande difficulté.

Toujours cette même voix.

« Couche-toi sur la table ».

Gally passa à côté de Cami, un air mauvais sur son visage. Il la regarda à peine une seconde et partit s'assoir à table. Son t-shirt était trempé, tout comme ses bras. Il avait passé la matinée à couper du bois, en plein soleil.

Les poings de Cami se serrèrent. 

Elle fulminait. 

Il l'ignorait depuis quatre jours, faisant comme si elle n'existait pas, et lorsqu'il daignait enfin lui reparler, c'était pour l'humilier devant tout le monde ?

Pauvre con.

D'un geste rageur, Cami s'empara de l'assiette que Frypan lui tendait et elle quitta aussitôt la cuisine. Elle entendit Gally rire derrière elle et elle dut se faire violence pour ne pas se jeter sur lui et le tuer.

Il s'était servi d'elle comme un vulgaire torchon et à présent il la traitait telle une moins-que-rien.

Et pourtant, ce qu'il s'était passé entre eux dans cette chambre ne cessait de lui revenir en tête à chaque pas qu'elle faisait.

-       Fait chier, merde ! Pesta-t-elle en revenant dans l'infirmerie

Clint et Jeff, assis sur un lit, haussèrent leurs sourcils avant de se regarder, interloqués.

-       C'est si mauvais que ça ?

-       Bien sûr que non, c'est toujours très bon ce que fait Frypan.

-       Donc tu t'es engueulée avec Gally ? Devina Clint avec un sourire moqueur

-       C'est si évident que ça ? Souffla Cami en se posant à leurs côtés

-       En même temps, vous ne pouvez pas vous blairer. S'esclaffa Jeff

-       C'est le cas de le dire. Grogna la jeune femme, encore énervée suite à ce que le bâtisseur avait dit

-       Il finira par s'en lasser un jour, ne t'en fais pas. Tenta de la rassurer Clint

Cami ne put s'empêcher de rire.

-       Cela fait déjà plus de deux mois, et c'est de pire en pire.

-       C'est vrai qu'il n'aime pas grand monde, mais toi c'est encore autre chose. Approuva Jeff

-       On va finir par s'entretuer.

-       Il ne vaudrait mieux pas, je n'ai pas envie que tu sois envoyée dans le labyrinthe. Sourit Clint

-       Gally me tuera avant. Pouffa Cami

À peine eut elle fini son assiette que Clint lui la prit des mains.

-       Je vais la ramener, si cela peut te sauver des griffes de Gally.

Cami lui fit un sourire et le remercia chaleureusement. 

Elle aimait tant ses deux collègues. 

Avec Newt, Teresa, Thomas et Minho, c'était eux qui lui remontaient le plus le moral. 

Dans ce Bloc, elle ne serait rien sans eux.

En fin d'après-midi, le maton des medjacks demanda à Cami d'aller lui chercher quelques pissenlits dans la forêt. 

Elle accepta avec grand plaisir car elle commençait à étouffer dans l'infirmerie.

 Il faisait terriblement chaud aujourd'hui.

En descendant les escaliers, elle entendit les Portes se fermer. En sortant, elle découvrit donc Minho et Thomas... qui avaient l'air terrifiés.

Sans réfléchir, Cami fonça vers eux tandis qu'ils se dirigeaient vers la salle des cartes.

-       Minho ? Thomas ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

Pour unique réponse, Thomas lui tendit un morceau de papier. Cami le déplia et ses yeux s'écarquillèrent.

'Protégez-les'.

-       Protégez-les ? Est-ce un message des Créateurs ? Qui devons-nous protéger ? Questionna Cami, le cœur battant à mille à l'heure

-       Nous ne savons pas, justement. C'est la première fois que les Créateurs entrent en contact avec nous.

Minho lui arracha le mot des mains et ils repartirent vers la salle.

-       Mais...

-       Pas maintenant Cami, nous devons parler à Alby d'abord. La coupa Thomas en lui lançant un regard désolé

Ils la laissèrent plantée au milieu du Bloc.

Cami n'arrivait pas à y croire. Les Créateurs leur avaient transmis un message. Mais que voulaient-ils dire ?

Il ne manquait plus que ça.

Dans la forêt, la medjack oublia où trouver les pissenlits tant ce qu'elle avait lu sur ce morceau de papier l'avait perturbée. 

De ce fait, elle tourna en rond pendant deux longues minutes. 

Ces bois n'étaient pourtant pas très grands.

Soudain, un craquement fit sursauter Cami. Elle se retourna aussitôt et le découvrit.

Gally. Il venait de marcher sur une branche. Ses bras nus étaient contractés tandis qu'il déposait des bouts de bois sur le stock près d'un arbre. La sueur sur ses bras faisait ressortir ses muscles saillants.

La jeune femme dut secouer la tête pour cesser de les scruter. 

Heureusement, il ne semblait pas l'avoir vue.

-       Tu t'es perdue, la bleue ?

En fait, il l'avait vue. 

Cami planta ses yeux dans ceux du bâtisseur. Elle l'assassinait du regard.

-       Je ne me perds pas si facilement, tout comme ta connerie malheureusement. Rétorqua-t-elle

Gally leva les yeux au ciel et il ricana. Un rire nerveux, qui montrait qu'il se retenait de s'en prendre à Cami.

-       C'est ça. Lâcha-t-il d'un ton plus froid que la glace

Il voulut partir, en ignorant la jeune femme une fois de plus, mais la medjack ne le laissa pas faire.

C'était le moment ou jamais si elle souhaitait obtenir des réponses. 

Personne ne pouvait les voir ici.

Alors, elle se précipita vers lui. 

Gally l'entendit et il se retourna vers elle, le visage dur. 

Elle se stoppa aussitôt, gardant une distance entre elle et lui.

-       Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu agis comme si rien ne s'était passé entre nous deux ? Lui assena-t-elle

La mâchoire du bâtisseur était contractée. Lorsqu'il croisa ses bras sur son torse, Cami sentit son bas-ventre se contracter.

Malgré toute la haine qu'elle éprouvait pour lui, elle se souvint de la façon dont ces bras l'avaient soulevée pour la poser sur la table.

Elle avait encore l'impression de sentir Gally en elle. Elle se l'imagina nu pendant quelques secondes et elle dut se pincer les lèvres pour ne laisser transparaître aucune émotion. Cela la rendait dingue.

Pourquoi lui faisait-il tant d'effet ? Il se tenait à presque un mètre d'elle et Cami sentait déjà ses jambes trembler. Elle se détestait de chavirer si facilement.

-       Parce que c'était une erreur. Il vaut mieux oublier ça. Répondit-il d'un ton catégorique, ne lâchant pas la medjack du regard

Une erreur ? 

Cami ne sut pas pourquoi, mais cette réponse lui retourna l'estomac.

-       Une erreur ? Ce n'est pas comme si cela s'était passé en une seconde ! En marchant du camp vers la chambre où je me trouvais, tu n'as pas eu le temps de réfléchir et de te rendre compte que c'était une erreur ce que tu comptais faire ?

-       Si. Mais tu as dû remarquer que j'agis souvent sous le coup de l'impulsion. Crois-moi, j'ai très vite regretté. À peine quelques secondes après l'acte.

Il était si dur dans ses paroles. Il n'avait aucune pitié pour la jeune femme. Pouvait-il ressentir de la pitié, d'ailleurs ?

-       Pourquoi ? Ce fut tout ce qu'elle trouva à dire

-       Tu es la pire personne de ce Bloc, la bleue. Dès ton premier jour ici, j'ai su que tu n'apporterais que des problèmes.

Les lèvres de Cami se mirent à trembler. Il y avait tant de haine dans ses paroles.

Une haine qu'elle n'avait pourtant pas vue dans son regard quand il lui avait fait l'amour.

-       Si tu me détestes tant, pourquoi as-tu joui entre mes jambes dans ce cas ?

L'espace d'une seconde, une étrange lueur passa dans le regard bleu du bâtisseur, mais Cami ne parvint pas à déchiffrer cette émotion soudaine.

-       Teresa et Minho m'ont expliqué à quel point tu n'arrivais plus à t'enlever ce rêve de la tête. Ils m'ont dit que je devais t'aider.

Un rire effaré s'échappa d'entre les lèvres de Cami.

-       Alors quoi, tu as juste fait ça pour le bien public ? Pour que je retrouve enfin mes esprits et que je cesse d'embêter les blocards avec mes sautes d'humeur causées par ce rêve ? Pour assouvir mon besoin ?

-       Entre autres. Confirma-t-il avec un sourire narquois

Je rêve. Gros con.

De plus, le désir qu'elle ressentait pour lui n'était absolument pas assouvi. Cela n'avait pas fonctionné.

-       Tu n'es qu'un tocard de merde. Cracha-t-elle, désormais hors d'elle

Le regard de Gally s'était assombri. D'un air menaçant, il s'approcha de Cami. Et à chaque pas qu'il faisait, la jeune femme se reculait.

Jusqu'à se retrouver coincée contre un arbre.

Comme la dernière fois, le maton se stoppa à quelques centimètres d'elle, la toisant de haut. Elle pouvait sentir son souffle sur elle.

-       Visiblement, ton besoin n'a pas été suffisamment assouvi. Se moqua-t-il avec un rictus mauvais

C'était une pure torture pour la medjack d'avoir Gally si près d'elle mais de ne pas pouvoir le toucher.

Il ne sera jamais assouvi. 

Car elle continuait de le désirer, encore et encore.

-       Oh non. Si c'était une erreur pour toi, tu ne peux même pas imaginer ce que c'était pour moi. Cela me dégoûte rien que d'y repenser. Mentit-elle, d'un ton plutôt convaincant

Cela fit aussitôt rire Gally. 

Il se rapprocha encore, d'un seul centimètre, mais cela suffit à faire déglutir Cami.

-       Si ça te dégoûte tant, si tu ne le voulais vraiment pas, alors pourquoi m'as-tu dit de quoi tu avais rêvé ? Toi aussi, tu avais le temps de réfléchir avant de répondre. Tu savais très bien ce qui allait se passer ensuite, en disant la vérité. C'est pour cela que tu as dit que je t'avais baisée. Ne joue pas à l'idiote avec moi.

Il avait raison. 

Mais il oubliait également que toute personne humaine ne pouvait pas contrôler ce qu'elle ressentait.

Cami était attirée par une personne qu'elle détestait. Le désir était encore plus intense lorsque celui-ci était ressenti pour une personne que l'on ne pouvait pas supporter. Le désir prenait toujours le dessus sur la haine. C'était incontrôlable. 

-       Quand on rêve de quelqu'un, qu'on la déteste ou non, elle finit par nous obséder. Et le désir surpasse tout, il nous fait oublier la haine quelques instants. Mais ne t'en fais pas, je crois que je t'exècre bien plus qu'avant désormais.

-       Parfait. Lâcha Gally du tac au tac

La medjack commençait à avoir mal à la nuque à force de lever sa tête pour ne pas rompre le contact visuel entre Gally et elle. 

Dans le silence, ils se lançaient des éclairs à travers leurs regards.

Mais Cami n'était pas satisfaite. 

Elle avait besoin d'une dernière réponse.

-       Tu ne m'as même pas touchée, tu n'as pas caressé un seul endroit de mon corps. Tu n'avais clairement pas envie de moi, alors certes, j'ai craqué. Et tu sais pourquoi. Mais toi, pourquoi as-tu craqué ? Tu avais encore le temps de fuir. Tu aurais pu choisir de m'humilier et de raconter cela à tout le monde. Mais non, tu es resté.

Pendant quelques secondes, Gally fut pris au dépourvu. Mais sa grande confiance en lui reprit le dessus. Un rictus réapparut sur ses lèvres.

-       J'en avais envie. Et je voulais également te satisfaire, mon égo voulait te satisfaire. Pour que tu cesses enfin de penser à ce rêve. Mais je te l'avais bien dit, je ne te toucherai pas.

« Ne me regarde pas comme ça. Je ne te toucherai pas. »

Exaspérée, Cami s'approcha légèrement de lui à son tour. 

Libérant son dos qui commençait à rougir sous les écorces de l'arbre.

-       Pourquoi ?

-       Parce que je te hais, la bleue. Assena-t-il avec fermeté

Cami serra les dents. Elle avait l'impression d'être une pure sous-merde en ce moment même.

Alors comme ça, toucher, caresser quelqu'un, c'était un geste d'affection pour Gally ? S'il touchait la jeune femme, c'était tout comme lui faire comprendre qu'il ne la détestait plus ?

Aucun d'eux ne bougeait. Une tension étouffante s'était installée entre les deux blocards, mais ils continuaient de se dévisager sans sourciller.

Soudain, Gally baissa la tête vers Cami et il s'approcha de son cou. La medjack se figea, rêvant au plus profond d'elle que le maton craque et dépose un baiser sur sa peau.

Mais il n'en fit rien. À la place, il murmura près de son oreille :

-       Qu'est-ce que tu attends, la bleue ? Tu crois que nous allons recommencer ? Que je vais te prendre contre cet arbre ?

Cami ne réussit pas à répondre. 

Elle n'y arrivait pas, car une partie au fond d'elle lui hurlait de ne pas craquer car Gally était horrible.

L'autre partie la suppliait de craquer, car elle était terriblement attirée par son plus grand ennemi. Bien malgré elle.

Dans tous les cas, le bâtisseur ne lui laissa pas le temps de répondre.

Il ricana, froidement. Lançant un dernier regard vers Cami avant de s'en aller. L'abandonnant à nouveau. Laissant une jeune femme complètement déstabilisée derrière lui.

Monstre.

Notes:

Vraiment étrange Gally, non ? Mais à la fois trop irrésistible. 😏

Aimez-vous cette histoire ? Est-ce que je la continue ou non ?

Chapter 5: V.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

-       Mais fermez-la ! Bordel.

Tous les blocards avaient aussitôt pincé leurs lèvres afin de se taire, Alby le premier.

Cami lança un regard effaré vers Gally. 

Mais pour qui se prenait-il ? Alby était le chef, pas lui.

-       Un problème Gally ? Demanda ce dernier en croisant les bras sur son torse

-       Vous me cassez les oreilles, on ne s'entend même plus parler. Répondit-il d'un ton froid, adossé contre une poutre

Ils se trouvaient tous dans la salle du conseil actuellement.

Alby leur avait demandé de venir suite à la découverte du message des Créateurs hier.

Assise à côté de Teresa, Cami ne cessait de bouger sa jambe droite tant elle était stressée.

Le mot que les Créateurs leur avaient transmis l'angoissait. Tout comme le fait que Gally continuait de l'ignorer malgré leur altercation dans la forêt hier.

Il était ignoble avec elle et pourtant il continuait de l'obséder. Cami avait envie d'exploser.

-       Ils ont le droit d'exprimer leur opinion, Gally. Pesta Alby en fronçant les sourcils

-       Ouais, mais en restant ordonnés. Chacun à la fois.

La medjack se retenait pour ne pas lui sauter à la gorge. Parce qu'il était le maton des bâtisseurs, il pensait avoir le pouvoir sur tout le monde. Cami ne pouvait pas le supporter.

-       Bien, tu as eu ce que tu voulais. Donne-nous ton avis à présent. L'invita le chef avec un sourire narquois

Gally ricana en levant les yeux au ciel.

-       C'est pourtant évident non ? Les problèmes ont commencé avec l'autre tocard, mais quand les deux filles sont arrivées, c'était fini. D'abord, un Griffeur a failli entrer dans le Bloc, puis nous n'avons pas reçu de provisions pendant plus de deux mois. Tout déraille depuis qu'elles sont là et maintenant les Créateurs veulent qu'elles soient protégées. C'est un test, c'est certain !

Plusieurs blocards crièrent au bâtisseur qu'il délirait complètement, mais Alby, Newt et Minho se regardèrent. 

Dans leurs yeux, Cami pouvait voir qu'ils étaient presque sur le point de donner raison à Gally.

-       Ils veulent vérifier si nous sommes capables de les protéger, et ce malgré tous les problèmes qu'elles apportent ? Questionna Alby, frottant son menton

Le maton des bâtisseurs leva ses mains en l'air, exaspéré.

-       Mais bien sûr ! Ils veulent voir qui seront les premiers à craquer et à s'en prendre à elles malgré le message. Soupira-t-il

Dans son coin, Minho s'esclaffa.

-       Vaut mieux t'éloigner de Cami dans ce cas.

Gally lança un regard noir au coureur, tandis que le visage de la jeune femme s'était décomposé. Elle eut envie de tuer Minho lorsque celui-ci lui fit un clin d'œil discret.

Bien sûr, le bâtisseur ne daigna même pas tourner la tête vers Cami.

-       Nous sommes là, vous savez, vous pouvez vous adresser à nous. Déclara Teresa en se raclant la gorge

-       Ce n'est pas de votre faute, ce sont les Créateurs qui ont décidé de jouer avec nous à nouveau. Cela ne sert à rien de s'emporter. Lui répondit Alby d'un ton calme

-       Nous allons faire ce qu'ils nous demandent et puis basta. Les blocards qui continuent de hurler sur Teresa ou Cami dès qu'il y a un problème, ils finissent au Gnouf. Qu'en penses-tu Alby ?

-       Je ne peux pas dire mieux, Newt. Approuva le chef

Cami dut se retenir de rire. 

Les blocards n'avaient pas intérêt à les traiter, Teresa et elle, tels des enfants.

-       Voilà où on en est... Lâcha Gally avec un rictus mauvais

-       Gally ne commence pas, nous ne devons pas attirer les foudres des Créateurs. Le réprimanda Alby

La mâchoire du bâtisseur était contractée, à tel point qu'il pouvait presque se casser une dent. 

De plus, il sentait que Cami le fusillait du regard et cela l'enrageait d'autant plus.

Elle était la seule à avoir l'audace de lui tenir tête et il ne pouvait pas l'accepter.

-       Ça me fait chier de devoir me soucier d'elles. Nous avons déjà suffisamment de travail. Déclara-t-il en toisant le chef

-       Fais un effort Gally, jusqu'à ce qu'ils nous disent que c'est bon. Après, tu pourras continuer de t'occuper de toi et toi seul. Intervint Minho d'un ton moqueur

Il était vrai que Gally était plutôt solitaire et ne pensait qu'à lui. Son cœur était déjà froid, mais en plus de cela il ne voulait le partager avec personne. Les amis, il ne connaissait pas cela. Il connaissait seulement des personnes qui le servaient, comme les autres bâtisseurs. Des blocards qui étaient à ses pieds car ils n'osaient pas le contredire.

Devoir être gentil avec Teresa et Cami, c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait.

-       Ce n'est vraiment qu'une putain de...

-       Tu vas la fermer oui ?

Cette fois-ci, Cami avait craqué. Elle s'était levée et avait hurlé ces mots, tout en fixant Gally.

Enfin, il tourna la tête vers elle. 

Enfin, il posa les yeux sur elle. 

Son visage était désormais déformé par la haine et ses yeux bleus étaient devenus glacials. 

Il aurait presque pu faire frissonner Cami de peur, mais elle était bien trop énervée pour cela.

Elle était fatiguée de son comportement. 

Fatiguée de voir qu'il n'en avait rien à faire de ce que les autres lui disaient.

Fatiguée qu'il l'ignore constamment, malgré ce qu'il s'était passé entre eux.

-       Répète pour voir ? La menaça Gally en s'approchant d'elle

Il n'eut pas le temps de faire un pas de plus que Minho et Newt s'étaient interposés entre Cami et lui. Teresa lança un regard effaré vers la jeune femme, elle l'avait rejoint.

-       Je crois que je n'aurais pas dû lui dire pour ton rêve. C'est encore pire qu'avant. Lui chuchota-t-elle

-       Non, tu crois ? Répliqua Cami d'un ton sarcastique

Alby s'était posté aux côtés de Gally, le regard dur.

-       Ça suffit ! J'en ai assez de vos gamineries ! Nous n'avons plus rien à dire de toute façon, la réunion est finie pour aujourd'hui. Déclara-t-il

Les blocards commençaient à se diriger vers la sortie, murmurant des paroles inaudibles, mais le bâtisseur n'avait pas bougé et dévisageait encore Cami.

-       Dernier rappel, dorénavant vous laissez Teresa et Cami tranquilles, sinon c'est le Gnouf ! Vous pouvez disposer. Ajouta Alby

Lui rappeler qu'il ne pouvait plus s'en prendre à la medjack, cela fit fulminer Gally et il sortit aussitôt de sa transe. Il poussa Minho et Newt afin de quitter la salle à son tour, poussant un grognement agacé.

Sauf que Cami n'en avait pas fini avec lui.

La jeune femme profita du brouhaha provoqué par la foule de blocards qui s'entassait vers la sortie pour se faufiler discrètement, et... elle suivit Gally.

Visiblement, il se dirigeait vers les douches.

Monsieur a besoin de se détendre.

Elle ne comptait pas le laisser se détendre. 

Elle allait le pousser à bout, tout comme il le faisait avec elle. 

Il ne méritait pas d'avoir le dernier mot.

Gally ouvrit brutalement la porte de la pièce et y pénétra, Cami en fit de même avant qu'elle ne se referme.

Le bâtisseur entendit ses petits pas et il se retourna. Les poings serrés.

-       Putain mais qu'est-ce que tu fous ici, tocarde ?

Un rictus mauvais se dessina sur les lèvres de la medjack. 

Gally avait été sur le point de retirer son t-shirt mais il s'était aussitôt stoppé.

-       J'en ai marre de ton comportement avec moi. Répondit Cami, ses yeux plantés dans ceux du maton

Alors, Gally se mit à rire nerveusement. 

Il secoua la tête en soupirant et il se détourna de la jeune femme. 

Il se dirigea vers le fond de la pièce, là où se trouvaient les douches de fortune.

Entêtée, Cami le suivit.

-       Ça tombe bien, je ne peux plus t'embêter. Tu es libre. Lui balança-t-il, toujours de dos à elle

Est-ce que Alby avait réussi à convaincre Gally ? Ce blocard plus borné que n'importe qui ?

-       Comment ça ?

Une fois devant une douche, Gally retira son énorme ceinture à laquelle il accrochait divers outils et il la lâcha par terre, dans un bruit sourd.

-       Je n'ai plus le droit de t'approcher, la bleue. Finit-il par répondre

Cami haussa les sourcils, étonnée.

-       Tu comptes vraiment respecter ce que Alby a dit ?

Gally lui fit face à nouveau. 

La tête haute, il baissa les yeux vers elle et ses lèvres se retroussèrent. 

Cami déglutit, déstabilisée.

-       Non.

Bien évidemment.

-       Tu n'as rien à me dire, dans ce cas ? Tu n'as pas l'air d'avoir apprécié que je te dise de la fermer. Insista Cami, prête à mettre ses nerfs à rude épreuve

Un ricanement ennuyé s'échappa d'entre les lèvres du bâtisseur, avant qu'il ne décide d'ignorer la medjack à nouveau.

Tout, mais sauf ça. 

Elle ne pouvait plus supporter le silence.

-       Donc tu préfères m'ignorer, comme d'habitude ? Malgré ce que tu m'as fait, dans la chambre ?

-       C'était une erreur, je te l'ai déjà dit. Rétorqua Gally tandis qu'il cherchait un savon rangé dans un pot

-       Menteur ! Tu n'es qu'un foutu gamin ! S'emporta Cami

Pendant quelques secondes, Gally se figea. 

Il était en train de perdre son sang-froid, mais la medjack n'en avait que faire. 

Il n'avait pas le droit d'agir comme si elle n'existait pas.

À bout, le maton grinça des dents et, sans qu'elle n'ait le temps de s'en rendre compte, il se rua vers Cami.

Il lui fonça dessus et il n'eut même pas besoin de la toucher, car la jeune femme s'était aussitôt reculée. 

Jusqu'à se retrouver coincée contre un mur, juste devant la douche.

Gally rapprocha alors son visage du sien, s'arrêtant afin de laisser quelques centimètres entre eux. Mais il était suffisamment proche pour que Cami puisse scruter chaque petit détail sur ses lèvres, son nez, ses yeux.

Avant qu'elle n'ose enfin plonger son regard dans le sien. 

Il la fixait avec intensité, les yeux sombres.

-       Écoute, tocarde, j'en ai assez de ton insolence. Ne peux-tu donc pas trouver une autre occupation à ta bouche, plutôt que celle de m'emmerder ? Siffla-t-il entre ses dents

Bordel.

Il était si proche... et il l'attirait tel un aimant. C'était de la pure torture.

Pourquoi le désirait-elle, même dans les moments où elle le détestait le plus ? Peut-être que les Créateurs la contrôlaient au final. Peut-être était-elle testée elle aussi.

Elle ne pouvait pas être excitée à ce point quand Gally s'approchait d'elle. 

Ce n'était pas normal. 

Le désir prenait le dessus sur la haine en un rien de temps. Quelque chose clochait.

Mais malgré ces questionnements, Cami n'arrivait pas à lutter. 

Elle chavirait, à chaque fois.

Elle détestait Gally car il se pensait puissant. Toutefois, elle était la première à succomber face à son pouvoir sur elle. Elle se haïssait autant qu'elle le haïssait.

-       Non, car c'est tout ce que tu mérites. Cracha-t-elle en reprenant ses esprits

Son visage toujours proche du sien, Cami put voir que les lèvres de Gally s'étirèrent légèrement.

-       C'est très simple pourtant.

La medjack lui lança un regard interrogateur, mais le blocard ne sourcillait pas. 

Son visage était impassible.

-       De quoi ? Se risqua-t-elle à demander

Gally s'était encore plus rapproché. 

Cette fois, ses lèvres effleuraient presque le lobe de son oreille. 

-       Soit tu te tais et tu t'en vas, la bleue, soit tu te mets à genoux.

Cami eut l'impression que son cœur s'était arrêté de battre.

Si elle s'attendait à cela.

Les yeux écarquillés, son regard allait et venait entre la bouche et les yeux du bâtisseur. 

Ils étaient devenus brûlants.

La bouche entrouverte, aucun son n'en sortait. Cami était sans voix.

Et le pire dans tout cela, c'était que son bas-ventre s'était aussitôt contracté. Une chaleur s'était emparée de son corps. Des frissons voyageaient le long de sa colonne vertébrale.

C'était trop. C'était trop dur pour elle. Cami ne pouvait pas résister. Gally avait un tel effet sur elle, jamais personne n'avait provoqué de telles sensations en elle.

Pourtant, il ne la touchait même pas. Mais avec la façon dont il la regardait, c'était tout comme.

Alors, le désir reprit une fois de plus le dessus, et Cami s'exécuta.

En quelques secondes, elle se retrouva au sol, à genoux. Un sol qui était trempé d'ailleurs, un blocard avait dû prendre sa douche avant le conseil. Heureusement, la jeune femme portait un short.

Gally avait baissé la tête vers Cami. 

Elle releva alors la sienne et rencontra son regard.

Ses yeux bleus la dévoraient, entièrement, il était tel un prédateur. En étant à genoux, par terre, le bâtisseur lui parut encore plus grand, plus intimidant.

Cami sentait son cœur battre dans son intimité désormais. 

À l'idée de ce qui l'attendait, elle était complètement excitée.

Tu es trop faible, Cami.

-       Toujours aussi obéissante. Fit remarquer Gally, un sourire narquois sur son visage

Ils ne se quittaient pas des yeux. 

Elle attendait, ses mains crispées qui traînaient sur le sol humide, qu'il lui dise quoi faire.

-       Tu peux toujours fuir. La prévint-il d'une voix ferme

Cami fit pivoter sa tête de droite à gauche, en guise de non. 

Son intimité, qui était en train de tremper sa culotte ainsi que son short, lui criait clairement qu'il était hors de question qu'elle s'en aille.

Elle voulait le satisfaire. Peut-être finirait-il par cesser de l'ignorer, après cela.

Elle se mit alors à l'épier avec des yeux innocents. 

Elle savait que cela le faisait vriller.

-       Putain, tu es vraiment...

Gally ne termina pas sa phrase.

Il passa sa langue sur l'intérieur de sa joue puis, d'un seul coup, il retira son t-shirt et déboutonna son pantalon brun.

Cami fixa un instant son torse, son ventre. Tout était aussi musclé que ses bras. 

Son travail en tant que bâtisseur payait. Elle n'avait jamais vu un corps si attirant. 

Sa bouche en devint sèche.

-       Baisse les yeux.

La jeune femme descendit lentement son regard, qui tomba sur l'entrejambe du bâtisseur. 

Désormais, seul un boxer noir la cachait.

Cami déglutit en voyant la bosse.

Gally était encore énervé, profondément énervé, et il avait perdu toute patience. Il retira ce dernier bout de tissu et le balança à quelques mètres de lui. Il prit aussitôt son membre dur entre sa grande main et regarda Cami.

La medjack se mordit la lèvre inférieure en le voyant.

-       La longueur t'intimide, la bleue ? Grogna-t-il

En effet, elle avait oublié qu'elle était si imposante. Elle se demandait comment elle avait fait pour avoir cela en elle et ne pas grimacer de douleur une seule fois.

Parce qu'il avait été doux, sur cette table. Il n'avait pas cherché à lui faire mal, contrairement à d'habitude.

Mais aujourd'hui, un mélange de rage et de désir était présent dans le regard du bâtisseur. Il n'allait pas être tendre.

Elle sentait que Gally n'arrêtait pas de la fixer, mais elle n'arrivait pas à détacher son regard de ce qui se trouvait entre ses jambes.

-       Prends-la, ou va-t'en. Ordonna-t-il d'une voix grave

Cami ne résista plus. 

D'abord hésitante, elle finit par approcher sa bouche du bout de son érection qui était déjà lubrifié par son liquide. 

Alors, elle passa un seul coup de langue dessus, et cela suffit à faire frissonner Gally.

Mais il ne bougeait pas, attendant la suite.

Et Cami reprit enfin confiance en elle. Lorsque le bâtisseur retira sa main pour la poser contre le mur derrière elle, elle enroula la sienne autour de son membre. Il était si gonflé d'excitation qu'elle pouvait sentir chacune de ses veines.

Ainsi, elle entreprit de masturber sa longueur, lentement puis plus rapidement. 

Quand elle décida de prendre son bout en bouche, Gally ne réussit pas à retenir un grognement rauque.

Cami fit en sorte de saliver suffisamment, puis elle se mit à le sucer, tout en continuant de masturber le reste de son érection.

-       Bordel... Grogna le bâtisseur, sa main se crispant contre le mur

L'entendre grogner et gémir la mettait dans tous ses états. Dire que quelques minutes plus tôt il avait presque eu envie de la tuer, et désormais son sexe était dans sa bouche.

Les deux blocards se vouaient une haine remplie de passion, dont le désir était toujours plus fort que tout. Ils ne pouvaient pas se résister, c'était impossible.

Tout ça à cause de ce foutu rêve.

Une fois plus à l'aise, Cami posa ses deux mains sur les cuisses musclées de Gally et elle entreprit de le sucer de plus en plus loin.

À présent, le bout de son érection tapait dans sa gorge, l'étouffant plusieurs fois. Les va-et-vient qu'elle exécutait étaient de plus en plus rapides et intenses. Le bâtisseur se pinçait les lèvres pour se retenir de gémir trop fort.

Sous un élan de courage, Cami releva les yeux vers lui et elle rencontra son regard.

-       Putain et en plus tu me regardes... on dirait que tu ne demandes que ça bordel. Où as-tu appris à faire ça ? Lâcha-t-il entre deux râles rauques

Ce fut de trop pour le bâtisseur.

Afin de relâcher toute cette haine qui le dévorait, il reposa ses deux mains contre le mur, ses veines saillantes sur ses avant-bras, et il se mit à pénétrer la bouche de Cami lui-même.

Elle avait cessé de bouger. Désormais, c'était Gally qui baisait sa bouche. Il faisait sortir et rentrer son érection, tapant de plus en plus loin à chaque fois.

Cami sentait que ses cuisses étaient trempées, tant elle mouillait. 

Jamais elle n'aurait pensé qu'elle serait tant excitée de faire cela.

La façon dont Gally la dominait lui faisait perdre la tête.

-       C'est ça, prends-la bien au fond. Dit-il d'une voix suave

Des larmes perlaient dans le coin des yeux de Cami. 

C'était si bon qu'elle gémissait elle aussi, ce qui provoquait des vibrations sur le sexe de Gally. 

Cela lui arracha un énième grognement.

Il la laissait parfois respirer, quelques secondes, avant de la pilonner à nouveau.

La medjack aurait aimé qu'il attrape ses cheveux et les tire, qu'il lui caresse la joue en lui disant qu'elle faisait ça bien.

Mais rien. Comme d'habitude, Gally ne la touchait pas. Ses mains étaient toujours plaquées contre le mur. Il prenait appui afin de mieux enfoncer son sexe dans sa bouche.

Il se servait simplement d'elle pour relâcher la pression, et cela ne la dérangeait même pas.

-       Putain, je vais jouir.

Il se retira de Cami un instant et planta ses yeux dans les siens.

-       Es-tu capable de tout prendre au fond de la gorge, la bleue ?

Comme hypnotisée par ses paroles, elle hocha instinctivement la tête, approuvant.

Sa nuque commençait à lui faire mal à force de regarder Gally qui était immense.

-       Bien.

Et sur ce dernier mot, Gally plaça à nouveau son érection dans sa bouche et Cami se mit à masturber ce qu'elle n'arrivait pas à atteindre, tandis qu'il continuait de la pilonner sans pitié.

Et ce fut là, que Cami reprit le dessus sur lui.

Elle posa une main sur le ventre de Gally. Surpris, il s'arrêta aussitôt. Ainsi, Cami en profita pour se reculer, abandonnant son membre au bord de l'explosion.

-       Qu'est-ce que tu...

La jeune femme se releva, un sourire triomphant sur le visage. Avec son pouce, elle essuya les coins de sa bouche remplis de salive, et ce sans quitter Gally du regard.

Alors, elle lui chuchota :

-       Ça t'apprendra.

Estomaqué, Gally ne sut même pas quoi répondre. 

Cami ne lui en laissa pas le temps, de toute façon.

Elle l'abandonna, nu devant la douche, les lèvres encore gonflées tant il les avait mordues pendant que la jeune femme lui faisait une fellation.

Avant de quitter la pièce, elle se retourna une dernière fois vers lui. 

Il la regardait encore, la mâchoire contractée.

-       De toute façon, tu l'as dit toi-même, tu ne peux plus m'approcher à présent.

Sur cette dernière phrase, Cami lui fit un clin d'œil et elle partit.

Le jeu ne faisait que commencer.

Notes:

Quelle fin ! 😏

Qu'en avez-vous pensé ?

Chapter 6: VI.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Cami se leva de bonne humeur ce matin, étrangement. Une belle journée l'attendait aujourd'hui, car les rayons du soleil battaient déjà leur plein et...

Elle s'était vengée.

Elle revoyait encore l'image de Gally, bouche bée et complètement nu, qu'elle avait abandonné dans les douches. 

C'était tout bonnement mémorable et terriblement jouissif.

La medjack aurait tant aimé pouvoir le raconter à Teresa. 

Mais cela impliquait le fait qu'elle devait également lui avouer tout ce qu'il s'était passé entre eux.

Et c'était tout bonnement hors de question.

Après s'être longuement étirée, Cami finit par se lever. 

À peine posa-t-elle les pieds au sol qu'elle grimaça.

Elle baissa alors la tête vers ses genoux et ses yeux s'écarquillèrent.

Ses rotules étaient remplies de bleus. Violets, jaunes, verts.

- Merde. Pesta-t-elle entre ses dents

Il allait faire horriblement chaud et elle ne pourrait pas mettre de short. Ses amis comprendraient aussitôt s'ils voyaient cela, ils n'étaient pas stupides.

Fait chier

Cami ne gagnait jamais complètement face à Gally, il finissait toujours par l'embêter, directement ou indirectement.

Mais qu'importe, ce n'était pas cela qui allait l'arrêter.

Lorsqu'elle arriva à l'infirmerie, Cami tomba sur Teresa qui discutait avec Clint. 

La brune se retourna aussitôt vers la medjack.

- Salut Mimi ! S'exclama-t-elle avec un sourire légèrement suspicieux

Qu'est-ce qu'elle me veut encore.

- Salut Teresa, tu n'as rien laissé sur le feu j'espère ? La taquina Cami qui se mettait déjà au travail

Clint leva les yeux au ciel devant leurs chamailleries et partit dans la réserve. 

Teresa en profita pour se rapprocher de son amie, un sourire malicieux sur le bout des lèvres.

- Tu as encore disparu hier soir, après le conseil. Lui glissa-t-elle

- Oui, j'ai préféré manger avec Frypan. Répondit Cami en haussant les épaules

La blocarde évitait de regarder Teresa, elle sentait qu'elle ne la croyait pas une seule seconde. 

Elle avait peur de se trahir si elle croisait son regard. Ses yeux en disaient trop.

- Mmh... qu'importe. Ce soir, tu n'as pas intérêt à t'éclipser, nous avons prévu une petite fête près du feu, avec des jeux.

Oh non

Cami poussa un long soupir désespéré, qui fit rire Teresa.

- Oh mais ne t'inquiète pas, Gally sera dans son coin avec les bâtisseurs, comme toujours !

Cami ferma un tiroir d'un coup sec et lança un regard agacé vers son amie.

- Pourquoi me parles-tu de Gally ? Je n'en ai rien à faire de lui, ce n'est pas à cause de lui que ces fêtes me soulent. Je suis fatiguée c'est tout.

Teresa fit de gros yeux et leva les mains en l'air.

- Ok ok très bien ! Excuse-moi, grincheuse. Je vais te laisser et aller préparer un bon repas pour ce midi, peut-être que ça te mettra de meilleure humeur !

- C'est ça. Grogna la medjack

- Mais ne crois pas que je te laisserai dormir à l'heure des poules ce soir, je viendrai te chercher par la peau des fesses s'il le faut ! Lui cria Teresa alors qu'elle quittait l'infirmerie

Elle n'avait absolument pas hâte.

- Allez Cami, ce sera marrant. Ajouta Jeff qui venait d'arriver

- Je n'ai pas le choix de toute façon. Répliqua la jeune femme

D'un côté, elle avait hâte de revoir Gally. De voir la tête qu'il allait tirer lorsqu'il poserait les yeux sur elle. Elle espérait qu'il mourrait de frustration au fond de lui.

« Où as-tu appris à faire ça ? Putain, je vais jouir. »

Elle avait eu un tel effet sur lui. Cami était fière d'avoir été celle qui l'avait chamboulé. Les rôles s'étaient enfin inversés.

C'était lui qui était perturbé désormais, et son rêve qui l'avait tant hantée était enfin en train de s'effacer de sa mémoire.

Rira bien qui rira le dernier.

*

L'après-midi, Cami prit une petite pause. 

Elle décida d'aller voir Newt, elle n'avait pas passé beaucoup de temps avec lui les derniers temps et il commençait à lui manquer.

Le sarcleur se trouvait près de l'une des grandes Portes, il arrachait des mauvaises herbes qui n'arrêtaient pas de s'entasser, avec Zart.

- Salut vous deux. Les salua Cami en les rejoignant, un grand sourire sur le visage

Newt se releva et lui fit un sourire étonné. Ses cheveux blonds étaient en bataille et son front perlait de sueur.

- Tiens, une revenante !

Cami lui donna un petit coup de coude, ce qui arracha un rire cristallin au blond. 

Quand il riait, son petit nez de lutin se retroussait et la jeune femme trouvait cela vraiment adorable.

- Pas trop chaud ? Demanda-t-elle

- Si, je vais sûrement faire une insolation. Prépare les compresses froides. S'esclaffa Newt en faisant un petit clin d'œil à Cami

Celle-ci leva les yeux au ciel en ricanant. 

Zart abandonna les mauvaises herbes à son tour, dégageant les cheveux mouillés de son visage.

- Tu sais que Jack est complètement effrayé quand on lui parle de toi ? Fit-il remarquer à Cami

La medjack arqua un sourcil, ne comprenant pas.

- Comment ça ? Je ne lui ai rien fait pourtant, au contraire, j'ai même réussi à convaincre Winston de lui laisser son hamac qui est bien plus confortable ! Se justifia Cami, peinée

- Au début je m'étais dit qu'il en pinçait pour toi mais j'en doute désormais. Pouffa Zart

- Mais...

Cami ne trouva même pas quoi répondre. 

Elle trouvait cet enfant si mignon et cela l'attristait énormément de savoir qu'elle lui faisait peur.

- Moi je pense que ta tête du matin doit l'horrifier au point de te fuir. L'embêta Newt avec un sourire en coin qui la narguait

Offusquée, la jeune femme le dévisagea avec la bouche grande ouverte. 

Le sarcleur en rajouta donc une couche, ce qui poussa Cami à se jeter sur lui.

Alors, elle le rua de coups. Des coups amicaux bien sûr, qui n'étaient pas très puissants également. Ils faisaient plus glousser Newt qu'autre chose.

Bientôt, ils se retrouvèrent au seuil de la Porte, toujours en train de se batailler. 

Cami ne cessait de le pousser pour lui sauter dessus à nouveau.

- Ce n'était vraiment pas gentil Newt ! Se plaignit-elle en riant à moitié

- Tu vas me mettre dans le labyrinthe ? La défia le garçon

- Peut-être bien !

Newt plongea ses yeux bruns dans ceux de Cami, un sourire espiègle sur le visage.

- Et si je t'y mets en premier ? Répliqua-t-il

Sur ces mots, Newt se mit à faire semblant de tirer Cami vers le labyrinthe, riant aux éclats. 

En les voyant, Zart souffla de désespoir devant leur stupidité. 

Il se remit très vite à travailler.

- Newt arrête !

- Oh allez Cam-Cam, une petite piqure de Griffeur dans les fesses ça ne fait jamais de mal ! Se marra-t-il

Bien sûr, il ne faisait que l'embêter. 

Cami ne posa même pas un pied à l'intérieur du labyrinthe.

- Eh !

Ni Newt ni Cami n'eurent le temps de réagir.

En quelques secondes, le sarcleur fut poussé loin de la jeune femme et celle-ci manqua de s'étaler de tout son long car Newt l'avait presque embarquée avec lui. Heureusement, elle s'était dégagée à temps.

Les deux amis découvrirent alors un Gally tout bonnement furieux. La tête haute et les sourcils froncés, il les fusillait du regard.

Cami ne perdit pas de temps, elle se rua vers lui et lui fit face. 

Elle était rouge de rage. 

Mais c'était à peine si le bâtisseur baissait les yeux vers elle.

- Je peux savoir ce qu'il vous prend ? Gally éleva la voix

- On s'amusait simplement Gally, arrête un peu ton cinéma. Souffla Newt, déjà fatigué de son comportement

- Mon cinéma ? Alors quoi, j'aurais dû te laisser la pousser dans le labyrinthe ? Non pas que ça m'aurait dérangé, mais je croyais qu'il fallait obéir aux messages des Créateurs ? Vociféra le maton des bâtisseurs

Cami eut envie de rire suite à son « non pas que ça m'aurait dérangé ». Elle trouvait cela bien drôle qu'il dise cela, lorsqu'elle se remémora la scène d'hier soir.

Comment fera-t-il pour se faire sucer la queue si je meurs ?

Elle aurait tant aimé qu'il puisse lire dans ses pensées en ce moment même. 

Idiot.

- Parce que tu agis avec douceur toi peut-être ? Tu as failli nous blesser en nous projetant comme ça ! Cria Cami à son tour

- Il y a des règles à respecter, bande de tocards, seuls les coureurs sont autorisés à entrer dans le labyrinthe. Cracha le bâtisseur

Il était vraiment horrible, elle avait envie de lui administrer une gifle magistrale, cela la démangeait.

Désormais, Gally et Cami se toisaient droit dans les yeux. Ils n'étaient qu'à moins d'un mètre l'un de l'autre mais jamais ils n'avaient senti autant de distance entre eux.

À travers cet échange, ils se transmettaient toute la haine qu'ils ressentaient l'un envers l'autre.

Même si, au plus profond d'elle, Cami luttait pour réprimer cette attirance qui naissait en elle dès lors que Gally s'approchait un peu d'elle.

- Laisse tomber Cami, Captain Gally est de mauvais poil aujourd'hui. Lui dit Newt qui partait déjà rejoindre Zart

Ils ne se lâchaient plus du regard. 

La blocarde voulut insulter son ennemi une dernière fois. Elle en avait besoin.

Mais contre toute attente, Gally se pencha vers elle, près de son oreille, la faisant taire immédiatement.

- C'est étrange que tu aies mis un pantalon par ce temps. Murmura-t-il le plus doucement possible

Complètement sidérée, Cami s'était figée. 

Il avait osé.

En se redressant, Gally afficha un air triomphant et narquois sur son visage. 

Un infime sourire en coin, à peine perceptible, se dessina sur ses lèvres. 

Un sourire qui fit comprendre à Cami qu'elle n'aurait jamais le dessus sur lui.

- Va travailler. Continua-t-il, d'un ton ferme

Dorénavant, la jeune femme bouillonnait intérieurement.

- Tu n'as pas d'ordres à me donner, je ne suis pas ton esclave !

Un ricanement moqueur glissa sur les lèvres du maton. 

Ainsi, il se contenta de lui lancer un simple regard.

Un regard qui voulait dire : « pourtant tu m'obéis d'habitude ». Cami eut envie de le tuer.

Sur ce, le bâtisseur l'abandonna sans même la considérer une seule seconde plus.

Connard.

Il ne perdait rien pour attendre.

*

La soirée arriva bien plus vite que Cami ne l'aurait souhaité. 

Elle n'avait pas encore recroisé Gally depuis leur altercation et elle priait les cieux pour qu'il ne la ridiculise pas à nouveau, devant tout le monde cette fois-ci.

- Bouge-toi Mimi, on y va ! La pressa Teresa

Cami n'hésita pas à montrer son mécontentement en déposant avec rage ses affaires sur son hamac.

- C'est bon je viens. Grommela-t-elle

- Oh lala mais tu as rêvé de Gally à nouveau ou quoi ? Se moqua la brune

La medjack pouffa de rire. 

Si seulement elle savait.

- Et toi, tu ne rêves jamais de Thomas ?

Les joues de Teresa s'étaient aussitôt empourprées. 

Cami sourit.

- C'est bien ce que je me disais.

Après cela, l'amie de la medjack n'osa plus l'embêter avec Gally.

Au final, la soirée ne fut pas si terrible.

Teresa discutait avec Thomas et Newt qui ne cessaient de se disputer pour un rien. Chuck et Jack s'amusaient à faire des ombres sur les arbres avec les reflets qui émanaient des flammes produites par le feu.

Gally, comme prévu, bavardait et buvait avec les bâtisseurs. 

Ce qui était très bien ainsi, même si Cami ne cessait de frissonner d'énervement dès lors qu'elle l'entendait rire de sa voix grave.

La medjack quant à elle avait décidé de passer la soirée avec Minho. Au début, ils avaient joué à un jeu qui consistait à dire trois faits sur soi. L'autre devait trouver le mensonge et les deux faits vrais.

Cami avait très vite décidé de mettre fin au jeu quand elle s'était rendu compte que son ami trouvait à chaque fois la vérité. C'était bien trop dangereux.

Au final, ils ne faisaient que boire et rire désormais. 

Minho était allé lui chercher un verre qui contenait l'alcool fait par Gally. 

Avec difficulté, elle l'avait accepté. 

Au moins, ce n'était pas le bâtisseur qui lui avait proposé d'en prendre. 

Là, elle aurait dit non.

- Newt m'a raconté ce qu'il s'est passé avec Gally. Ce n'est vraiment qu'un p'tit con.

Les yeux de Cami se perdirent soudain dans le grand feu.

- Laisse, ne lui accordons pas d'importance tu veux ?

- Moi qui pensais qu'on lui ouvrirait enfin les yeux avec ton... rêve.

Cami ricana et reporta à nouveau son attention vers Minho. 

Il la scrutait avec un petit sourire.

- Ce n'était qu'un rêve Minho, ce n'est pas la réalité. Gally ne changera jamais.

- Il ne sait pas ce qu'il rate.

Cette remarque fit rire les deux blocards, et en riant, Minho avait fini par poser sa main sur le bras de Cami. Le serrant légèrement tant il se marrait. La jeune femme en fit alors de même. Le verre d'alcool n'aidait pas non plus.

Mais ce fut alors que, pour la première fois de la soirée, la medjack daigna poser les yeux sur Gally. Il était de l'autre côté du camp, loin d'elle, mais à travers les flammes, Cami put voir qu'il lui lançait un regard noir.

À elle, ainsi qu'à Minho.

Et rien ne pouvait la rendre plus heureuse. Ainsi, elle détourna la tête et passa une dizaine de minutes à rire à gorge déployée avec le coureur. Elle était certaine que le bâtisseur continuait de les épier avec agacement. C'était si réjouissant.

- Excuse-moi Minho, je vais faire un tour dans la cuisine. Quand je bois je meurs toujours de faim. Lui expliqua Cami qui était devenue toute rouge à force de glousser aux blagues que le coureur lui faisait

- Dépêche-toi, je vais me sentir seul.

- Mais oui ne t'en fais pas.

Toutefois, lorsque Cami quitta le camp, elle aperçut Minho courir vers Thomas, Newt et Teresa. 

Elle roula des yeux en pouffant.

Malgré le verre qu'elle avait bu, la jeune femme avait les idées claires. Commençait-elle déjà à se faire à cet alcool juste immonde ?

- J'espère que Frypan a laissé quelques biscuits... Chuchota-t-elle pour elle-même

La cuisine était complètement vide, absolument tous les blocards avaient décidé de faire la fête ce soir.

Cependant, Cami eut à peine le temps de pénétrer dans la pièce qu'elle entendit quelqu'un derrière elle.

C'est pas vrai.

Bien évidemment, ce fut Gally qui se retrouva devant elle quand elle se retourna telle une furie.

- Je rêve ou tu me suis ?

Gally ricana. Se moquant ouvertement d'elle. De nombreux vaisseaux dans ses yeux étaient éclatés, par l'alcool mais probablement par la fatigue également.

- Ne te crois pas si importante, la bleue.

S'il voulait jouer, elle allait jouer. Aucun problème.

- Tu me donnais pourtant l'impression que je l'étais, hier soir. Rétorqua-t-elle avec un rictus

Le maton eut un souffle amusé, toisant Cami de haut, avec dédain. 

Il s'était légèrement rapproché d'elle, avant de croiser les bras sur son torse.

- On dirait bien que tu vas te rendre utile pour Minho désormais.

Me rendre utile ? Donc Gally insinuait avec fierté qu'il se servait d'elle uniquement pour se vider.

Et il osait faire une remarque avec Minho. 

Comme s'il était... jaloux ?

Ce n'était pas possible, elle était en train d'halluciner. 

La bouche entrouverte, il fallut plus d'une minute pour qu'elle réussisse enfin à répondre.

Effarée, elle regardait Gally sans le voir.

- Tu n'as pas le droit de me sortir une telle chose. Je ne suis pas un objet et puis... qu'est-ce que ça peut te faire si je vais vers un autre garçon ? Tu me détestes tout autant que je te hais.

- Je n'ai jamais dit que tu étais un objet, tocarde. Simplement une idiote. Alors quoi, tu veux te taper tous les mecs de ce Bloc ?

Les yeux bleus du maton brûlaient.

Cami ne parvenait même pas à déchiffrer les émotions qui traversaient son regard.

Elle aurait presque pu être déstabilisée tant Gally était imposant quand il se tenait face à elle.

Sauf que c'était à son tour de le perturber.

- Non, juste toi.

Cami se retint d'éclater de rire suite au choc qui s'était affiché sur le visage du bâtisseur. 

Il ne s'était pas du tout attendu à cette réponse.

Elle en profita donc pour se détourner en lui lançant un dernier regard méprisant.

- Maintenant casse-toi. Lui assena-t-elle

Gally reprit très vite ses esprits. 

Il ne bougea pas de l'endroit où il s'était posté.

- En quel honneur ?

- Tu n'as pas le droit de m'approcher, je te rappelle. Si on te voit seul avec moi, dans un petit endroit clos, on va te foutre au Gnouf.

- Je n'en ai rien à faire, si tu savais. Répliqua-t-il du tac au tac

Cami aurait aimé lui crier de dégager, à nouveau, mais Gally ne lui laissa pas le temps.

En quelques secondes, il s'était retrouvé à ses côtés. Et là, il agrippa son bras, en veillant à ne pas trop le serrer.

Il venait de la toucher. La peau nue de son bras. Cami en fut électrisée.

Sa grande main toujours enroulée autour de son bras, Gally la tira vers l'arrière de la cuisine, dans un coin sombre. Alors, il la lâcha et la colla presque, la forçant à se plaquer contre le mur.

Déglutissant, Cami releva les yeux vers lui. 

Il la surplombait de tout son haut. 

Le cœur de la jeune femme battait la chamade.

- Tu me touches maintenant ?

Pour la narguer d'autant plus, Gally approcha son visage du sien.

- Il n'y a que deux endroits que je toucherai ce soir, rien de plus. Susurra-t-il de sa voix suave, ne la quittant pas des yeux

Abasourdie, Cami en eut le souffle coupé. 

Toujours collée contre le mur, le corps de Gally n'était plus qu'à quelques centimètres du sien.

Elle s'en voulait, mon dieu, elle s'en voulait. Mais elle craquait. 

Comme d'habitude.

Il avait un effet sur elle qui était tout bonnement irrésistible.

Elle s'en était suffisamment prise à lui aujourd'hui. 

Elle s'était vengée hier soir. 

Mais elle n'arrivait plus à continuer cette vengeance. Pas pour l'instant.

Pas alors qu'il l'avait enfin touchée. Pas alors qu'il avait presque montré un semblant de... jalousie ?

- Je te hais, Gally. Siffla-t-elle entre ses dents

- Je sais, et c'est pour cela que tu me désires autant. Riposta-t-il d'un ton satisfait

Fait chier

Il avait raison et cela embêtait affreusement Cami.

Elle pouvait entendre la respiration lourde du bâtisseur tant il était proche. 

Son bas-ventre était déjà contracté alors qu'il n'avait absolument rien fait.

Et visiblement, elle n'arrivait pas non plus à cacher le désir qu'elle éprouvait, car Gally le devina dans son regard.

- Supplie-moi.

Les yeux de Cami s'agrandirent. 

L'atmosphère autour d'elle était devenue lourde, pesante.

Elle voulait que Gally la prenne contre ce mur, tout comme elle souhaitait lui donner un coup de pied entre les jambes. Cette contradiction était insupportable.

Et elle savait, elle savait au fond d'elle qu'elle allait supplier.

Car elle voulait qu'il la touche, encore et encore.

- Je t'en supplie. Finit-elle par dire, avec des yeux innocents qui rendaient Gally complètement dingue

Gally passa sa langue contre l'intérieur de sa joue, ne cessant de fixer Cami.

Alors, il posa l'une de ses mains sur le mur, juste au-dessus de la tête de la jeune femme, et l'autre trouva le bouton du pantalon de Cami.

Un souffle surpris s'échappa des lèvres de la medjack. 

Elle attendait cela depuis si longtemps.

Tout à coup, les lèvres de Gally effleurèrent l'oreille de Cami.

- Supplie-moi. Répéta-t-il après avoir défait son bouton en quelques secondes

- Je t'en supplie, touche-moi. Dit Cami à nouveau, devenue impatiente

Ainsi, le bâtisseur glissa sa main large dans le pantalon de la blocarde, ce qui la fit glapir. Elle avait l'impression d'être de retour dans son rêve. Là où Gally l'avait touchée en la forçant à regarder dans le miroir.

Enfin, ses doigts voyagèrent vers sa culotte. 

Et il se mit à caresser son intimité à travers le tissu, d'abord ses lèvres, puis son clitoris.

Des décharges électriques parcourent aussitôt le corps de Cami et elle laissa déjà un gémissement sortir de sa bouche.

Elle faiblissait sous les doigts de Gally. Il était capable de lui faire prendre du plaisir rien qu'avec ça.

Le bâtisseur s'était interdit de faire cela jusqu'à maintenant car c'était quelque chose qui l'excitait terriblement. Bien plus que n'importe quel autre acte.

- Comme ça ? Demanda-t-il, avec un sourire en coin qui faisait perdre tous les moyens de Cami

Furtivement, elle hocha la tête. 

Elle avait encore son sous-vêtement mais rien qu'avec cela, elle était déjà trempée.

De plus, il faisait cela dans la cuisine, là où tout le monde pouvait les surprendre. Ce danger les excitait affreusement.

Les jambes de Cami tremblaient, mais ce n'était pas suffisant pour Gally.

De ce fait, il saisit soudain les coutures de sa culotte et il la tira sur le côté. Son intimité était désormais nue.

La jeune femme avait fermé les yeux, s'attendant à enfin sentir les doigts de Gally sur son sexe qui était libre de tout tissu. 

Mais il les avait retirés.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle vit que le bâtisseur avait mis deux doigts dans sa bouche afin de les humidifier. Complètement hypnotisée, elle ne le lâcha pas du regard.

Puis, il plongea à nouveau sa main dans le pantalon de Cami et cette fois, ses deux doigts caressèrent le clitoris nu de la medjack.

- Put...

Cami ne réussit pas à en dire plus tant elle gémissait. 

Gally exécutait des mouvements circulaires sur son point sensible et il faisait cela si bien, elle n'arrivait pas à y croire.

Il détaillait chaque expression qui passait sur le visage de la jeune femme. Il ne demandait qu'à la voir jouir sous ses doigts.

C'était si bon que les yeux de Cami finirent par se révulser, avant de clore ses paupières.

- Regarde-moi. Grogna Gally

Si les caresses qu'il lui faisait la rendait dingue, elle n'osait même pas avouer ce que ses mots lui faisaient comme effet. Dès qu'il lui parlait, qu'il lui ordonnait des choses, elle vacillait.

Un cri de plaisir émana de la gorge de Cami quand Gally la pénétra soudain avec l'un de ses doigts. 

Très vite, il en glissa un deuxième, la remplissant d'autant plus.

Doucement, il les faisait sortir et entrer, augmentant petit à petit le plaisir de la medjack. 

Elle n'arrivait plus à arrêter de gémir désormais et son dos s'était arqué.

La respiration de Gally s'était accélérée elle aussi. Il avait même approché ses lèvres de celles de Cami, mais jamais elles ne se rencontrèrent. La jeune femme sentait simplement le souffle du bâtisseur s'écraser sur sa bouche, et cela ne faisait qu'amplifier son désir pour lui.

Gally se mit à accélérer les mouvements en Cami, les va-et-vient que ses doigts faisaient étaient de plus en plus puissants. 

Elle était complètement trempée.

- Regarde-toi, toute trempée, rien que pour moi. Tu crois vraiment que Minho serait capable de te rendre ainsi ?

Bien sûr que non. Cami était incapable de ressentir un tel désir pour quelqu'un d'autre. C'était irrévocable.

Les gémissements bien plus bruyants qu'avant firent comprendre à Gally qu'il avait raison.

Elle était proche et il voulait la voir jouir. Il voulait avoir cette satisfaction.

Pour la pousser à bout, le bâtisseur finit par s'occuper de son clitoris à l'aide de son pouce, tout en continuant de pilonner son intérieur à l'aide ses doigts.

- Putain je...

Un rictus mesquin s'était installé sur les lèvres de Gally. Il la possédait, il était le seul à lui procurer tant de plaisir.

Elle voyait dans son regard électrique, qu'elle n'arrivait plus à quitter, qu'il aimait avoir du pouvoir sur elle.

Cami finit par atteindre la jouissance lorsque Gally arqua ses doigts en elle et tapa dans son point G.

Comment pouvait-il être si doué ? Il n'était pas censé se souvenir de tout cela.

Elle laissa tomber sa tête contre le mur et jouit de toutes ses forces, le mélange des caresses sur son clitoris et les doigts en elle l'avait menée à sa perte.

À bout de souffle, Cami se remit droite et le spectacle auquel elle fit face lui brûla l'estomac.

Gally avait retiré ses doigts d'elle et les avait mis en bouche, les léchant. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure.

Sans se contrôler, elle baissa les yeux vers l'entrejambe du bâtisseur et y découvrit une énorme bosse. 

Gally suivit son regard.

Il ricana, froidement.

- Quoi ? Ça ne t'a pas suffi, tu en veux plus ?

- Je...

- Tu n'auras rien de plus.

Sur ces mots, le maton se recula. 

Vexée, Cami remit son pantalon correctement et le reboutonna.

Mais elle se reprit bien vite. Elle avait gagné, cette fois. Puisqu'elle avait joui, et lui non.

- Je t'ai laissé sur ta faim hier soir et toi, tu viens de me faire jouir. Je pense avoir gagné, non ?

Gally inclina légèrement sa tête en arrière et pouffa d'une façon narquoise.

- Tu crois vraiment me résister ? Demanda-t-il en plantant ses yeux dans ceux de Cami

- Oui. Assura-t-elle, bien qu'elle n'était elle-même pas convaincue

Le bâtisseur s'esclaffa à nouveau.

- C'est ce qu'on verra.

- Je peux t'assurer que j'en suis capable.

Gally s'avança vers Cami, qui recula une nouvelle fois jusqu'au mur. 

Proche de son visage, il lui murmura :

- Tu fais la fille forte, mais je viens de te faire jouir rien qu'à l'aide de mes doigts. Mes foutus doigts. En quelques minutes. Ça va te hanter pendant des semaines, la bleue. Tu ne peux pas me résister. Je sais que tu te retrouveras très vite à genoux devant moi, comme dans la douche. Et lorsque cela arrivera, tu me supplieras de te prendre, de te pénétrer au plus profond de toi, après que j'ai joui dans ta bouche.

Estomaquée, Cami avait cessé de respirer. 

Elle ne pouvait même pas le contredire, car même si elle arrivait à lui résister pendant quelques jours, elle finirait par revenir. 

Elle reviendrait vers cet aimant qui l'attirait irrésistiblement.

Avec un rictus figé sur le visage, Gally se dégagea, libérant Cami de son emprise.

Et il s'en alla, quittant la cuisine. Laissant derrière lui la medjack qui essayait tant bien que mal de se remettre de cet orgasme intense.

Eh bien.

1-1 partout.

Notes:

En même temps, moi non plus je ne résisterais pas à Gally. Mais on sent que Cami n'a pas fini de lui faire tourner la tête. Lui aussi craque facilement !

Dites-moi, vous avez aimé ce chapitre ?

Chapter 7: VII

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

« Tu me supplieras de te prendre, de te pénétrer au plus profond de toi. »

Cami plaqua une main sur sa bouche lorsque cette phrase lui revint soudain en tête. 

À côté d'elle, Clint arqua un sourcil. 

Ils étaient en train de préparer des flacons de camomille.

-       Tout va bien ?

Cela recommençait. Gally la hantait, comme au tout début avec son rêve. Elle ressassait tout. Elle sentait son bas-ventre se contracter quand elle imaginait sa main, ses doigts, sur son intimité. Il l'avait touchée.

Non.

Cela devait cesser. Elle ne pouvait plus vivre ainsi. 

Il ne méritait pas qu'elle lui accorde autant d'importance alors qu'il la traitait telle une moins-que-rien dès lors qu'ils avaient fini leur petite affaire.

Le bâtisseur ne l'utilisait que pour se faire plaisir, pour passer le temps dans ce Bloc où ils étaient retenus prisonniers. 

Et Cami avait l'impression qu'elle faisait la même chose, ce qui ne lui ressemblait pas.

Elle voulait que cela prenne fin. Mais en était-elle capable ? La jeune femme avait l'impression qu'une force invisible prenait possession d'elle et la poussait à ne jamais résister. C'était horrible.

-       Oui, je me suis simplement rendu compte que j'avais oublié de demander quelque chose à Teresa. Ce n'est rien. Mentit-elle

Le maton des medjacks lui fit un petit ''mmh'', peu convaincu. 

Nerveuse, Cami lui jeta un coup d'œil. 

Avait-il compris ?

-       Écoute Cami, tu dois te reprendre. Cela fait des jours que tu sembles ailleurs, tu es constamment déconcentrée et maladroite. Si Alby s'en rend compte, il va finir par te soupçonner lui aussi. Le fait que tu sois la seule fille avec Teresa, le message... ne te fais pas remarquer.

À l'entente de ces mots, Cami déglutit. 

Les yeux foncés de Clint pesaient sur elle. 

Elle ne pouvait même pas lui en vouloir de lui balancer cela à la figure, car il avait raison.

Elle allait finir par faire croire aux Blocards qu'elle cachait quelque chose de bien plus grave qu'une aventure interdite avec Gally.

-       Tu as raison, je ne sais pas ce qu'il me prend les derniers temps. Mais je peux te promettre que ce n'est rien de grave, peut-être que je deviens tout bonnement folle à force de rester ici.

C'était le cas de le dire. Se taper le pire garçon du Bloc, c'était la définition parfaite d'être folle.

Clint s'esclaffa, tout en déposant les petites fioles dans un tiroir. 

-       Je pense que nous sommes tous un peu fous ici.

Cami ne réussit pas à se joindre à ses rires. 

Elle était en train de dériver et cela l'inquiétait. 

Elle devait se reprendre. Et vite.

*

L'après-midi, Cami dut chercher de quoi prendre le goûter pour Clint et Jeff. 

Elle avait rouspété pendant près d'une minute avant de céder. 

Elle détestait quand ils la prenaient pour leur larbin.

-       Un p'tit creux Cam-Cam ?

-       Non Frypan, c'est pour mes chers collègues. Dépêche-toi, ils vont s'évanouir si je ne leur ramène pas des biscuits à temps.

Frypan se mit à rire en secouant la tête, puis il fouilla dans un petit placard construit avec des planches en bois.

-       Teresa n'est pas là ?

-       Elle prend une petite pause. L'informa le cuisinier en lui tendant des gâteaux uniquement composés de farine et de fruits

Cami se faisait violence pour ne surtout pas regarder le coin où Gally l'avait fait... jouir, la veille. 

Elle craignait que des souvenirs ne refassent surface en elle et que son estomac ne la brûle à nouveau.

Elle espérait que personne ne les avait vus d'ailleurs. Le maton des bâtisseurs avait provoqué des sensations si incroyables en la medjack qu'elle n'avait cessé de gémir. Ils n'auraient même pas pu entendre si quelqu'un était entré.

C'est honteux, Cami.

Pour ne pas arranger les choses, Gally venait d'arriver dans la cuisine.

Elle était de dos à lui, mais elle l'entendait rire avec ses collègues. 

Et elle était persuadée qu'un sourire en coin, moqueur et froid, était plaqué sur son visage quand il posait les yeux sur elle.

Gally la méprisait sans cesse, et ce malgré ce qu'il se passait entre eux. 

Il souriait car il voyait très bien que Cami était perturbée d'être ici. Il voyait qu'elle n'était pas à l'aise parce qu'elle repensait forcément à la façon dont il s'était occupé d'elle, dans ce coin caché. Il savait qu'il l'obsédait.

Et rien ne pouvait plus énerver la Blocarde. 

Petit con prétentieux.

-       Merci Frypan.

Cami saisit les biscuits et fit demi-tour. 

Lorsqu'elle passa à côté du groupe de bâtisseurs, elle les ignora royalement.

-       Salut Cami ! Dit l'un d'eux

Elle choisit de faire comme si elle n'avait pas entendu. 

C'était probablement pour se moquer d'elle de toute façon.

-       Toujours aussi polie cette tache.

Tache. 

Gally lui avait trouvé un nouveau surnom, visiblement.

Mais Cami décida de ne pas y prêter attention. De plus, elle savait que l'ignorance l'énerverait bien plus que si elle répliquait.

Ainsi, elle quitta la cuisine sans se retourner. 

Sans un seul regard pour lui.

Elle était certaine qu'il avait perdu son sourire narquois désormais. Il devait être enragé qu'elle l'ait esquivé de la sorte.

Il ne pouvait pas gagner à tous les coups.

*

Quelques heures plus tard, Cami était plantée au milieu du Bloc. Deux minutes avant, elle discutait avec Newt et Teresa, mais ces deux derniers avaient fini par s'engueuler à propos de Thomas et ils étaient partis chacun de leur côté, énervés tels des enfants. La medjack n'avait pas compris la raison, elle n'avait pas écouté.

À présent, elle était occupée à observer Jack et Chuck qui jouaient un peu plus loin.

Cami ne comprenait toujours pas pourquoi le nouveau la craignait et cela l'inquiétait. Il n'était pas censé la connaître puisque sa mémoire avait également été effacée.

Pourquoi donc Zart lui avait-il dit que Jack avait peur d'elle ? Qu'avait-elle fait ? 

Et si en vérité, ce message « protégez-les » n'était pas destiné aux deux filles, mais aux deux enfants ?

Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire et cela la tourmentait. Comme si elle n'était pas déjà suffisamment stressée.

-       Tu penses à moi Cami ?

La jeune femme se tourna vers son interlocuteur, sursautant. 

Minho.

-       Bon sang tu m'as fait peur !

Quand le regard de Cami tomba sur le coureur, elle stoppa un instant de respirer.

Le visage de Minho perlait de sueur et les gouttes s'étaient écoulées sur son t-shirt bleu. Il était trempé et sa respiration était saccadée. De ses yeux noirs, il scrutait Cami qui était en train de rougir.

-       Excuse-moi, ce n'était pas voulu. Ricana-t-il doucement

La medjack détourna le regard et se mit à rire nerveusement.

Mais qu'est-ce qu'il me prend ?

Était-elle remplie d'idées malsaines à ce point ? C'était affligeant.

-       Vous avez trouvé quelque chose de nouveau ? Demanda-t-elle afin de cacher son malaise

Pendant que Cami avait posé cette question, les yeux de Minho s'étaient attardés sur les lèvres de la jeune femme avant de remonter, doucement, vers ses iris.

Il se reprit et lui fit un petit sourire, avant d'hausser les épaules.

-       Pas vraiment. Thomas pensait avoir vu une ouverture mais ce n'était qu'un trou peu profond.

Cet échange entre Cami et Minho, Gally l'avait vu. Adossé contre une bâtisse quelques mètres plus loin, il fixait les deux blocards.

Lorsque Cami croisa furtivement son regard, elle crut un instant qu'il allait la tuer. Elle ne lui accorda pas une seule seconde de son temps et reporta son attention sur le coureur qui lui faisait toujours face.

Parfait.

La medjack en profita pour poser sa main sur l'épaule de Minho et elle lui adressa un sourire qui se voulait être réconfortant.

-       Vous allez réussir, j'en suis sûre. Vous allez nous sortir de là.

Cami put voir dans les yeux de Minho que cela lui faisait du bien d'entendre cela. 

Thomas et lui avaient besoin d'encouragement, plus que jamais.

-       Tu...

-       Hé Minho ! Ne t'approche pas d'elle. Tu as oublié le message ?

Sidérée, la jeune femme ne réalisa pas tout de suite que c'était Gally qui avait osé dire cela.

Était-il sérieusement en train de dire à Minho de rester loin d'elle ? Alors que le bâtisseur avait, littéralement, enfoncé ses doigts en elle hier soir ?

C'était une blague, ce n'était pas possible autrement.

Cami daigna enfin jeter un coup d'œil vers Gally. Il était toujours contre le mur, les bras croisés sur son torse. Un rictus mauvais s'était dessiné sur ses lèvres.

-       Tu es jaloux Gally ? Se moqua Minho

Le bâtisseur se retint de rire.

-       Jamais je ne serai jaloux pour une tocarde qui n'est qu'un foutu nid à problèmes. Assena-t-il

Il avait dit cela d'un ton si froid, Cami en eut le souffle coupé.

Sa respiration s'arrêta quelques secondes, jusqu'à ce que ses mains se referment sur elles-mêmes. 

Les serrant le plus fort possible afin de contenir la colère qui s'emparait d'elle.

Cami fulminait. 

Il avait osé l'humilier devant Minho.

Le coureur remarqua la rage soudaine de la medjack et il voulut la rassurer. 

Mais elle ne lui en laissa pas le temps.

Furieuse, Cami se rua vers la Ferme. Elle n'entendit même pas que Minho et Gally se disputaient déjà.

-       Pauvre con. Grogna-t-elle pour elle-même, tête baissée

Il fallait qu'elle se calme, sinon elle allait exploser. Pourquoi était-il si odieux avec elle ? Il n'était pas ainsi quand elle le laissait lui faire l'amour.

Lunatique de merde.

À l'intérieur, Cami dut se contenir pour ne pas monter les escaliers d'un pas trop lourd tant elle était énervée. 

Les marches étaient déjà suffisamment en lambeaux, il ne valait mieux pas les briser complètement.

Quand elle était enragée, le seul moyen qu'elle trouvait pour apaiser sa tension était de se réfugier dans l'une des chambres et de hurler dans un coussin. Le plus fort possible.

Ce fut donc ce qu'elle fit. 

Elle se dirigea vers l'une des premières portes et entra dans la pièce.

-       Calme-toi.

Le sang de Cami se glaça. 

Figée au milieu de la chambre.

C'était Gally qui venait de grogner cet ordre. 

Elle ne l'avait même pas entendu tant ses oreilles sifflaient de fureur.

-       Tu n'en as pas marre de me suivre ?

Elle avait presque crié ces mots en se retournant vers lui, mais elle ne souhaitait pas que les blocards l'entendent.

La tête haute, ses épaules larges légèrement inclinées en avant, Gally toisait la medjack. Il portait un t-shirt à manches longues noir et il avait retroussé ses manches, exposant ses avant-bras. Il s'était posé contre l'encadrement de la porte.

-       Tu dois arrêter d'agir comme une hystérique la bleue.

Le cœur de Cami battait la chamade. 

Il se fichait d'elle, ouvertement.

-       Tu me ridiculises devant tout le monde et je suis l'hystérique ?

Gally roula des yeux, soupirant.

-       Je n'ai fait que dire la vérité, tu es un nid à problèmes.

Ce fut de trop pour la jeune femme. 

Prise d'une pulsion éclatante, elle se rua vers le bâtisseur.

Et elle le poussa de toutes ses forces, jusqu'à ce qu'il recule dans le couloir, trébuchant presque. Mais Gally était gigantesque et son corps pesait bien plus lourd que celui de Cami.

Au bout d'un moment, il ne recula plus et il se contentait de fixer la medjack d'un air narquois, tête baissée vers elle.

-       C'est bien ce que je disais, une hystérique.

Les lèvres de Cami se pincèrent. 

Elle n'était plus qu'à quelques centimètres du visage de Gally et elle le fusillait du regard.

Pour une fois, elle ne flanchait pas. Même si le souffle chaud du maton s'écrasait sur son front et qu'il ne la lâchait pas du regard.

-       Va te faire voir. Cracha-t-elle

Sur ces mots, elle partit loin de lui et retourna dans la chambre.

Malheureusement, le bâtisseur ne fut pas de cet avis. En quelques secondes il la rejoignit et claqua la porte derrière lui.

-       Un conseil tocarde, calme-toi. Répéta-t-il d'un ton ferme

Tout en gardant une certaine distance, Cami lui fit face, les bras croisés sur sa poitrine. 

Elle pouffa de rire. 

À bout.

-       Sinon quoi, hein ? Tu as dit à Minho de ne pas m'approcher, alors pourquoi le fais-tu ? C'est bien hypocrite de ta part.

Ce fut au tour de Gally de ricaner nerveusement.

-       Tu ne veux pas le reconnaître la bleue, mais je suis le seul à pouvoir te calmer. Et tu le sais très bien.

Prise au dépourvu, Cami ne sut quoi répondre sur le coup. 

Elle regardait le maton sans vraiment le voir.

En effet, elle le savait. Mais elle ne voulait pas l'accepter.

-       Me calmer ? C'est toi qui me rends ainsi. Depuis ce foutu rêve, depuis cet instant dans la chambre, tu joues avec moi.

Les yeux bleus de Gally la pénétraient, la transperçaient. 

Elle s'y perdait sans le vouloir.

-       Je joue avec toi ? Tu joues tout autant avec moi, tocarde. Tu savais très bien que cela allait finir ainsi. Tu savais qu'en me révélant ton rêve, je finirais entre tes jambes. Si tu ne l'avais pas voulu, tu n'aurais rien dit et m'aurais hurlé dessus, comme d'habitude. Tu te sers de moi pour te soulager tout comme je me sers de toi, tu n'es pas une sainte. Arrête de te voiler la face.

-       Je...

Cami était incapable de terminer sa phrase, car le bâtisseur avait raison.

Elle ne savait pas s'il la désirait vraiment, mais elle le désirait. Plus que tout. À tel quel point qu'elle allait jusqu'à l'ignorer, le provoquer, pour qu'il revienne vers elle. C'était un cercle sans fin.

Elle préféra alors changer de sujet.

-       Dans ce cas, pourquoi pourrais-tu m'utiliser et pas Minho ?

À la mention de Minho qui pourrait peut-être le remplacer, le regard de Gally s'assombrit.

Sans s'en rendre compte, il s'était approché de la blocarde. 

Elle devait se tordre la nuque pour ne pas briser leur contact visuel.

-       Parce que ce tocard serait incapable de te faire ce que je te fais.

Un rire moqueur glissa sur les lèvres de Cami, des ridules se formant autour de ses yeux.

-       Tu n'es qu'un idiot si tu crois cela.

Un rictus presque machiavélique se forma sur le visage du maton.

-       Est-ce que tu penses toujours que je suis un idiot quand je te baise et que je te fais jouir ?

Cami avala sa salive avec difficulté.

Leurs visages étaient si proches à présent. Elle aurait presque pu sentir la texture de ses lèvres. Elle voulait tant y goûter, c'était insoutenable. Elle désirait savoir ce que cela faisait de l'embrasser.

Rien qu'à cette idée, son intimité se serrait déjà. 

Elle pouvait presque y sentir le battement de son cœur.

-       Eh bien, prouve-le-moi. Tu me dis constamment que tu me hais, pourtant dans la cuisine tu m'as assuré que tu me pénétrerais au plus profond de moi. Tu me hais mais tu sais d'avance que tu ne peux pas te passer de moi. Lui dit-elle, confiante

Une lueur de défi était née dans les yeux de Gally. 

Il se pencha vers l'oreille de Cami, lui murmurant d'une voix grave :

-       Tout comme tu ne peux pas te passer de moi. À tel point que tu es obligée d'aller vers d'autres tocards pour essayer de m'oublier.

Putain.

Comment faisait-il pour provoquer tant de choses en elle ? 

Il lui donnait toutes les raisons possibles de le haïr, mais il savait également quoi faire pour la rendre complètement folle de ce qu'il lui faisait quand il la possédait.

Il avait suffi de quelques mots, et Gally l'avait excitée. 

Alors qu'une minute plus tôt, elle avait eu envie de le trucider à mains nues. 

Elle n'en pouvait plus.

Tout comme elle ne put pas résister à l'envie de baisser les yeux.

Elle était si accro au bâtisseur que, même s'il était complètement habillé, elle arrivait parfaitement à imaginer son membre. Sa longueur, sa grosseur, ses veines. Et elle souhaitait l'avoir en elle à nouveau.

Gally suivit son regard et il comprit.

-       Prends-la. Ordonna-t-il

Cami releva la tête vers lui. 

Que voulait-il dire ? 

Qu'elle la prenne en bouche ? Ce n'était pas ce qu'elle voulait.

-       Non. 

Le rictus diabolique sur le visage du bâtisseur s'élargit. 

Il fit un pas de plus, touchant presque le corps de la jeune femme.

-       Très bien, alors mets-toi à quatre pattes sur le lit.

Cami eut l'impression que son cœur venait de tomber dans son estomac. 

Ses yeux s'étaient écarquillés. 

Il lisait en elle, c'était certain.

-       Je...

-       Ne joue pas à l'innocente, tu m'as demandé de te le prouver. La coupa Gally d'un ton sec

Cami déglutit. 

Elle ne pouvait pas le contredire.

Alors, prise d'une soudaine montée d'adrénaline, la medjack lui obéit. 

Elle fit même mieux.

Sans le quitter des yeux, elle retira son pantalon ainsi que sa culotte, lentement. Jusqu'à s'en débarrasser complètement.

Gally n'avait rien loupé du spectacle. 

Elle se tenait debout devant lui, à moitié nue, et il pouvait voir qu'elle était si mouillée que cela avait coulé sur l'intérieur de ses cuisses.

Il étouffa un grognement dans sa gorge, rempli de désir pour elle.

Il désirait la baiser. La ruiner. Jusqu'à ce qu'elle jouisse à n'en plus pouvoir. C'était tout ce qu'il voulait.

Confiante, Cami se retourna et se dirigea vers le petit lit.

-       Mets-toi bien au bord.

Il lui donnait des ordres avec une voix suave, profonde. 

Des papillons tournoyaient dans son bas-ventre quand il lui parlait ainsi. 

Elle n'arrivait pas à résister.

Elle s'exécuta, sans broncher. 

Elle se mit à quatre pattes sur le petit lit, prenant soin de placer ses genoux bien au bord.

Le regard glacial de Gally se faisait insistant derrière elle.

-       Écarte tes jambes.

Cami obéit, terriblement excitée. 

Elle regardait droit devant elle, contemplant le mur.

Elle se mordait la lèvre pour éviter de gémir. 

Elle ne voulait pas qu'il remarque qu'elle gémissait alors qu'il ne faisait rien d'autre que de lui parler. 

Elle ne souhaitait pas lui donner cette satisfaction.

Elle était de plus en plus impatiente. 

Les jambes écartées, elle était complètement exposée.

-       C'est bien. Siffla-t-il

Puis, elle entendit Gally s'approcher derrière elle. 

Il s'arrêta à quelques centimètres de ses fesses tendues vers lui.

Pendant quelques secondes, il ne fit rien. Il était probablement en train d'admirer ce qui se tenait face à lui. Sa respiration rapide et lourde prouvait à la jeune femme que ce qu'il voyait était en train de le rendre fou.

Ensuite, Cami l'entendit défaire sa ceinture.

En la retirant, il la fit glisser sur l'une des fesses de la medjack, avant de la faire tomber au sol. Une fois de plus, elle dut se retenir de gémir.

Et ce fut au tour de son pantalon et de son boxer. 

Pour une fois, il les avait retirés. 

Cami eut envie de pester de frustration. 

Elle ne pouvait même pas le voir dans cette position.

-       Tu...

Elle ne réussit même pas à terminer sa phrase.

Gally venait de placer son érection juste devant l'entrée de Cami. Son bout touchait ses lèvres sensibles. Cette fois-ci, elle ne réussit pas à garder un gémissement enfermé en elle.

-       Supplie-moi.

C'était un supplice. 

Le corps entier de la jeune femme brûlait de désir, ses bras tremblaient alors qu'elle se tenait sur eux pour rester à quatre pattes. 

Elle le voulait en elle, plus que jamais, et il lui demandait encore de le supplier.

-       Je ne la rentrerai pas en toi tant quand tu ne me le demanderas pas. La prévint-il d'un ton froid

Cami ferma les yeux. 

Il la torturait, il frottait son gland contre ses parois extérieures, qui étaient mouillées à souhait. 

Et le pire dans tout cela, c'était que cela l'excitait. 

Qu'il la torture ainsi.

Mais elle n'arrivait plus à résister.

-       Put... je t'en supplie. Baise-moi.

Un rire moqueur mélangé à un grognement de désir émana de la bouche de Gally, et sans qu'elle n'ait le temps de s'en rendre compte, il la pénétra.

Lui arrachant un gémissement plus bruyant que les précédents.

-       Ne gémis pas tout de suite, je ne l'ai même pas encore rentrée entièrement.

Comment était-ce possible ? Elle avait l'impression qu'il la remplissait déjà complètement. Son intérieur s'était déjà serré autour de son membre dur, volant un râle rauque au bâtisseur.

Toutefois, quand il débuta ses va-et-vient en elle, Cami comprit ce qu'il voulait dire.

Doucement, puis plus brutalement, avide de désir, il lui infligea des coups de rein de plus en plus profonds, veillant à ce qu'elle s'habitue à sa longueur.

-       Putain oui... Gémit-elle, déjà à bout de souffle

Dans cette position, le bâtisseur parvenait à taper dans son point G sans aucune difficulté. Son érection était presque en train de la transpercer.

-       Soit tu contrôles tes gémissements, soit tu te tais la bleue. On ne doit pas nous entendre. Gronda Gally entre deux râles

Il n'avait pas tort, une personne pouvait entrer dans la Ferme à tout moment.

Mais comment se contrôler alors qu'il était tout bonnement en train de la pilonner, de l'emplir avec possessivité.

Elle avait attendu cela depuis des jours.

Incapable de rester silencieuse, elle dut se résoudre à se mordre les lèvres jusqu'à presque se les arracher, se forçant à ne plus gémir.

-       Juste parce que tu es obéissante, je vais te baiser d'autant plus fort.

Et ce fut ce qu'il fit.

D'abord, il fit sortir son érection de son intimité, mais pas complètement, la moitié était toujours en elle. Puis il la rentra à nouveau, d'un coup sec.

Au plus profond d'elle, comme il le lui avait promis. 

Il fit cela plusieurs fois, la sortant et la rentrant sans cesse, atteignant à chaque fois son point sensible.

Quelques fois, Cami ne réussit pas à garder le silence. 

Elle lâcha quelques gémissements, presque des cris de plaisir. 

Et Gally grogna, car au fond, cela l'excitait affreusement de lui faire tant de bien.

Et là.

Enfin.

Il la toucha.

Il posa ses deux mains sur son corps qui était en surchauffe, qui tressautait de désir. 

Sur ses hanches, précisément.

Fermement, il les agrippa. Il y planta ses doigts, profondément. Ce qui arracha un autre gémissement à la blocarde.

Enfin il la touchait. La sensation était exquise. Ses mains étaient à la fois douces et rêches, se mariant parfaitement avec sa peau.

-       C'est si bon bordel. Murmura Cami, d'un ton presque désespéré

Maintenant qu'il la tenait par les hanches, ce fut le coup de grâce pour la jeune femme.

Il put la pénétrer avec plus d'ardeur. 

Ses cuisses musclées claquaient violemment contre ses fesses, les rendant complètement rouges. 

Plusieurs fois, Cami manqua de s'écrouler sur le matelas tant le plaisir qui nageait en elle l'affaiblissait.

Mais Gally la remettait en place à chaque fois, toujours en empoignant ses hanches, et il ne faisait qu'augmenter la cadence.

Jamais Cami n'avait connu une meilleure sensation que celle de sentir l'érection du bâtisseur aller et venir en elle, frotter contre son intérieur honteusement trempé et serré.

-       Putain tu es si bonne. Grogna Gally d'une voix rauque

La jeune femme se risqua à tourner légèrement la tête. 

Elle voulait le voir.

Et elle l'entrevit. Il avait basculé sa tête en arrière, exposant les veines saillantes sur son cou et sa pomme d'Adam. Sa bouche était entrouverte et ses paupières étaient closes, il lâchait parfois quelques râles de plaisir.

Et ce, tout en continuant de donner des coups de bassin à la blocarde. 

Enfonçant de plus en plus ses doigts fins dans la peau de ses hanches. 

Il allait lui créer de nouveaux bleus.

À cette vue, Cami fut sur le point de jouir. 

Elle se remit à regarder droit devant elle avant que Gally ne rouvre les yeux.

-       On verra si après ça tu continueras de m'ignorer. Chuchota-t-il d'un ton rempli de reproches, entre deux respirations lourdes

La medjack ne parvint pas à réprimer son sourire. 

L'ignorer ne lui avait pas plu. 

Elle avait réussi son coup.

Bientôt, Cami fut proche de la jouissance.

Mais Gally le sentait qu'elle allait jouir, car son intimité se resserrait autour de son membre gonflé de plaisir.

De ce fait, il cessait de la pilonner à chaque fois qu'elle était sur le point de jouir.

-       Putain... je t'en supplie, laisse-moi jouir. Le supplia la jeune femme, qui avait laissé tomber sa tête dans le vide tant elle n'en pouvait plus

Il s'arrêtait à chaque fois qu'elle était proche, car il savait que cela rendrait son orgasme d'autant plus puissant.

Et il avait raison.

Mettant fin à cette torture, il reprit ses va-et-vient devenus brutaux et il tamponna son point sensible. Le claquement de ses cuisses contre ses fesses et leurs gémissements respectifs emplissaient la pièce dans laquelle ils se trouvaient.

-       Jouis autour de ma queue. Ordonna Gally, entre ses dents serrées

Cami ne se fit pas prier.

À peine deux secondes plus tard, elle jouit. 

Son dos s'arqua et elle explosa sous cet orgasme intense, alors que Gally était encore en train de la pénétrer sans relâche. 

La poussant à bout.

Ce fut si bon qu'elle dut se mordre le bras pour s'empêcher de crier. 

À force de stimuler son point G, un liquide transparent noya l'érection de Gally et atterrit même sur ses cuisses. 

En voyant cela, le bâtisseur ne put plus se retenir.

-       Putain de merde. Grogna-t-il

Aussitôt, il se retira et saisit son membre entre sa main, le masturbant juste au-dessus de la fesse droite de Cami.

Et il atteignit la jouissance à son tour, poussant un dernier râle de plaisir, se vidant sur la peau rouge de la blocarde.

Épuisée, Cami se laissa tomber à plat ventre sur le lit. 

La tête dans les nuages.

Gally resta immobile quelques instants, toujours debout, perdant ses moyens tant il avait du mal à se remettre de cet orgasme. Il n'en avait jamais connu un aussi puissant. Ses jambes tremblaient encore de plaisir.

-       Bordel la bleue, tu m'as trempé. Lâcha-t-il en regardant ses cuisses dont les poils étaient mouillés

Cami n'avait même plus la force de relever la tête. 

Elle sentit simplement Gally qui passa un coup de linge sale sur ses fesses afin de la débarrasser de la semence qu'il avait laissée sur elle.

Elle avait à nouveau craqué, faible. 

Mais il lui avait fait tant de bien, pas une seule seconde elle ne regrettait. 

Elle n'arrivait pas à réaliser ce qu'il venait de se passer.

Elle le détestait, bordel, elle le détestait. Mais jamais personne n'avait été capable de la mettre dans cet état.

Euphorique, elle voulut répondre à Gally, mais malheureusement elle n'en eut pas le temps.

-       Cami !

Le bâtisseur et la medjack s'étaient aussitôt figés.

Ce n'était pas Gally qui venait de prononcer son prénom, mais un autre blocard qui se trouvait dans le couloir.

Notes:

Désolée pour cette fin 😄

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Chapter 8: VIII

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Les yeux de Gally s'étaient écarquillés, il regardait Cami sans vraiment la voir.

- Putain, c'est la merde. Grogna-t-il en murmurant

- Cache-toi sous le lit, vite ! Le pressa la jeune femme

Le bâtisseur lui lança un regard noir.

- Pardon ?

Cami lâcha un soupir exaspéré.

- Nous n'avons pas le temps, il est dans les escaliers bordel !

En effet, les pas approchaient de plus en plus. Gally réalisa que dans quelques secondes ils allaient se faire surprendre.

Alors, le plus vite possible, il enfila son boxer et embarqua le reste de ses affaires avec lui, se ruant sous le lit. 

Cami, qui se rhabillait, dut se retenir de rire.

- Cami ?

- Deux secondes Minho, je suis en train de me changer !

Respectueusement, le coureur attendit derrière la porte.

Stressée, la blocarde manqua plusieurs fois de tomber en enfilant son bas. Elle entendait la respiration lourde de Gally, caché sous le lit.

- Pas un bruit. Siffla-t-elle en s'adressant à lui, à quelques pas du meuble

Elle inspira un grand coup et remit ses cheveux en place, avant de crier :

- Tu peux venir Minho !

En attendant que son ami rentre, le regard de Cami tomba sur le matelas.

Merde.

Le drap était complètement taché tant elle l'avait trempé. Le cœur battant la chamade, elle se précipita vers le lit et posa un coussin sur l'endroit mouillé.

Pile à ce moment, Minho pénétra dans la pièce.

- Désolé de t'embêter, je voulais voir si tu allais bien. Je sais que ce tocard de Gally te mène la vie dure en ce moment.

C'est le cas de le dire.

- Ne t'en fais pas Minho, j'avais juste besoin de souffler un peu.

Le coureur s'approcha d'elle, un petit sourire moqueur sur le bout des lèvres.

- Allez la guerrière, ne te laisse pas abattre. Tu mérites mieux que lui.

Cami ricana.

- Qui t'a dit que je voulais de lui ? Répliqua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine

Ce fut au tour de Minho de rire.

- Tes yeux ne mentent pas. Mais bon, tu finiras par te rendre compte que tu vaux mieux que ça.

Mon dieu. Cela devenait terriblement gênant. Dire que Gally pouvait tout entendre, il devait trouver cela jouissif.

Mais Minho avait totalement faux, il se trompait sur toute la ligne. Il pensait que Cami tombait amoureuse du maton des bâtisseurs, mais ce n'était pas le cas.

Elle aimait simplement ce qu'il lui faisait. L'adrénaline qu'il lui procurait. C'était ça qui l'attirait vers lui. Rien de plus.

- Je ne veux personne dans ce Bloc. Nous n'avons pas le temps pour ça.

Une lueur malicieuse naquit dans le regard du coureur.

- Mmh, j'espère que tu viens manger avec nous au camp. On va s'amuser, et je te changerai les idées avec mes blagues.

Cami arqua un sourcil, un sourire espiègle sur le bout des lèvres.

- J'ai hâte de voir ça. Le défia-t-elle

Minho s'esclaffa puis, avec douceur, il caressa quelques secondes le bras de Cami. Celle-ci en frissonna.

C'était un contact chaleureux, qui ne lui voulait que du bien. 

Cela l'apaisa aussitôt. 

Elle en avait besoin les derniers temps, avec cette vie compliquée.

La medjack lui sourit, heureuse que le blocard lui apporte du soutien.

Pourtant, quand Minho retira sa paume, un flashback fit éruption dans l'esprit de Cami.

Alors, elle eut l'impression de sentir les doigts de Gally se planter dans la peau de ses hanches à nouveau. Les y enfonçant jusqu'à presque la transpercer. Tandis qu'il assenait des coups profonds en elle, tapant exactement là où il fallait.

Cela lui manquait déjà et rien ne pouvait plus l'enrager.

Comment faisait-il pour exercer un tel pouvoir sur elle ? Il l'avait enfin touchée et elle se sentait comme si on lui avait annoncé qu'elle allait sortir du Bloc.

- Je vais me laver. On se voit au dîner !

- À tout à l'heure Minho. Lui sourit Cami, d'un air absent

À peine la porte fut-elle claquée que Gally surgit de sous le lit. 

Cami demeura immobile telle une statue, elle ne se retourna pas vers lui afin de le laisser se rhabiller.

Au final, ce fut le bâtisseur qui vint en premier vers elle. 

La blocarde se figea lorsqu'il frôla presque son bras en passant à côté d'elle.

Là, leurs regards s'ancrèrent l'un dans l'autre. Les yeux clairs de Gally étaient devenus noirs. Elle craignait ce qu'il allait lui dire.

Il s'éloigna légèrement de Cami, ne la lâchant pas du regard. Son cou rempli de veines était encore trempé de sueur suite au moment intense qu'ils venaient de partager. La jeune femme déglutit.

- Tente quoi que ce soit avec Minho, la bleue, et tu le regretteras. La prévint-il d'un ton dur

Estomaquée, Cami perdit l'usage de la parole. 

Elle ne le vit même pas quitter la chambre tant elle était sidérée suite à ce qu'elle venait d'entendre.

Gally avait eu ce qu'il voulait, il l'avait à nouveau baisée et il avait joui. En plus de cela, il avait également fait jouir la medjack. Satisfaisant son égo.

Une fois de plus, il avait abandonné Cami après l'acte. 

Le plus froidement possible. 

Pas un seul compliment, pas un seul sourire, rien.

Ils se donnaient l'un à l'autre, mais ils continuaient de se haïr.

Et en plus de cela, aujourd'hui, Gally avait décidé qu'elle n'avait pas le droit d'approcher un autre garçon.

Elle avait mal entendu, ce n'était pas possible autrement.

Cela ne pouvait pas être de la jalousie. Il n'en avait rien à faire de Cami et il désirait simplement lui prouver qu'elle ne pouvait pas trouver mieux que lui.

Alors quoi, il marquait simplement son territoire ?

Elle croyait rêver.

Le plus aberrant dans tout cela, c'était que Cami aurait aimé lui tenir tête. 

Lui prouver qu'elle pouvait aller vers un autre.

Mais elle ne désirait que Gally.

~~

Cela faisait désormais près d'une semaine que Cami et Gally s'ignoraient. Pas un mot, pas un regard. Comme la première fois où ils avaient fait l'amour.

Comme s'ils avaient besoin de s'éloigner après avoir été si proches.

La medjack se surprenait parfois à repenser à la façon dont il l'avait prise, à quatre pattes sur le lit. La façon dont il lui avait parlé avec autorité. Son bas-ventre était parcouru de décharges électriques à chaque fois.

À force, Cami ne savait plus vraiment si c'était le fait de le sentir en elle qui lui manquait, ou si c'était Gally en lui-même qui lui manquait.

Elle ne voulait pas y croire, car dès qu'elle repensait à lui elle avait envie de le frapper de toutes ses forces tant elle le détestait d'agir ainsi avec elle.

Au final, elle avait fini par s'y faire. Elle passait à autre chose et son envie pour le bâtisseur commençait à être bien moins omniprésente. Elle se calmait enfin.

Toutefois, Cami avait remarqué les derniers jours que Gally la fusillait du regard dès lors qu'elle était trop proche de Minho. Peut-être était-il sincère quant à la mise en garde qu'il lui avait faite dans la chambre.

Au fond d'elle, cela la réjouissait de le voir si frustré quand elle était avec un autre. Elle adorait en jouer et le provoquer.

Qu'avait-elle d'autre à faire dans ce foutu Bloc, de toute façon ?

En cette fin de soirée, Cami était assise sur le tronc avec Minho et Newt. Ils parlaient de tout et de rien, explosant de rire de nombreuses fois. À tel point que Teresa les avait laissés car elle n'en pouvait plus de leurs piailleries.

Soudain, Newt décida d'amener un sujet qui apportait toujours beaucoup d'angoisse et de questions.

- Nous allons bientôt sortir d'ici, Thomas le sent. Il se passe de plus en plus de choses les derniers temps et il est souvent ailleurs quand je lui parle.

- Ouais, on se rapproche du but je crois, le labyrinthe ne bouge plus vraiment. Approuva Minho, même s'il ne semblait pas complètement convaincu

Le ventre de Cami se tordit. Elle était très mitigée quant à tout cela.

- Et puis, avec notre Cami et cette chère Teresa, ça risque de partir en vrille assez rapidement. Ricana Minho en donnant un petit coup de coude à la jeune femme

La medjack n'avait pas envie de rire. 

Elle en avait marre d'être perçue comme la responsable de tout ce qu'il se passait dans le Bloc. 

Elle décida donc de changer de sujet.

- Qu'allons-nous faire en dehors du Bloc ? Et si tout était... détruit, réduit en cendres ?

Les sourcils de ses deux amis se froncèrent.

- Ça ne pourra jamais être pire qu'ici, jamais. Rétorqua Minho

- Tu sais que l'on doit partir Cami. Ajouta Newt d'un ton grave, tandis qu'il buvait la dernière goutte de son verre d'alcool

- Oui je le sais, j'en ai envie également mais je crains ce qui nous attend.

Le sarcleur lui sourit tendrement.

- Comme nous tous Cami, c'est normal.

Cami ne sut pas pourquoi, mais à l'idée de partir d'ici, son regard se tourna vers Gally. Il était assis près du feu, un verre dans la main. Sa tête était baissée et il semblait contrarié, presque blessé.

Sûrement une mauvaise journée.

Newt se rendit compte que son amie épiait le bâtisseur. Il déclara donc :

- S'il y en a bien un qui refusera de partir d'ici, c'est Gally.

Et aussi étrange que cela puisse paraître, Cami n'avait pas vraiment envie qu'il reste ici.

Mais après tout, cela lui permettrait enfin de l'oublier, si elle partait loin de lui. 

Elle cesserait enfin d'être constamment méprisée par un garçon à qui elle n'avait jamais rien fait.

De ce fait, la medjack détourna le regard et se remit à rire avec ses vrais amis. 

Ceux qui étaient toujours là pour elle.

Elle avait hâte de fuir d'ici, de fuir Gally.

~

~Cami était dans une pièce qu'elle n'avait jamais vue auparavant. 

Il n'y avait qu'un seul lit, et elle était dessus.

À quatre pattes, à nouveau. Complètement nue, les jambes écartées, elle regardait droit devant elle.

La lumière était tamisée, mais Cami semblait être seule. 

Il n'y avait aucun bruit autour d'elle, tout était calme. 

S'était-il moqué d'elle ? Ne comptait-il pas venir ?

- Regarde droit devant toi la bleue.

Cami sursauta lorsque cette voix autoritaire et ferme s'éleva dans l'air. 

Elle la reconnut aussitôt. 

Les pas lui faisaient comprendre que la personne était derrière elle et s'approchait de plus en plus.

Obéissante, elle ne bougea pas sa tête d'un seul centimètre.

Alors, Gally apparut devant elle. Il était complètement habillé. Il portait un pantalon noir ainsi qu'un t-shirt à manches longues lui aussi noir, qui moulait chaque centimètre de son corps.

Il se posta à quelques centimètres de sa tête, la surplombant de sa grandeur.

Et là, il posa sa main sur le crâne de Cami. Lentement, puis plus férocement, il agrippa une poignée de ses cheveux et il la tira en arrière, arrachant un gémissement à la medjack.

Ainsi, elle leva les yeux vers lui, les plantant dans les siens. 

Le regard océan de Gally brûlait de désir.

- J'espère que tu es toujours partante. Lui dit-il, en ne lâchant pas ses cheveux

Cami hocha rapidement la tête, en guise de oui. 

Un rictus à la fois moqueur et satisfait se dessina sur les lèvres de Gally. 

C'était la réponse qu'il attendait.

Alors, le bâtisseur libéra sa poigne autour des cheveux de la blocarde et il l'abandonna.

Il partit vers le mur juste en face d'elle, et il s'y adossa. Croisant les bras sur son torse, ne la quittant pas des yeux.

Pourquoi la narguait-il ? Elle n'en pouvait plus. 

Elle avait besoin qu'on la...

Oh.

Tout à coup, des doigts fins et doux glissèrent sur son dos, jusqu'à ses fesses. Ils traçaient des cercles sur sa peau sensible. Cami frissonna de plaisir.

- Tu es sûre, Cami ?

La medjack fit de gros yeux. C'était une voix féminine, elle ne la connaissait pas.

Intriguée, Cami tourna à peine la tête, et du coin de l'œil elle aperçut une jeune femme qui devait avoir son âge. Elle avait de longs cheveux blonds et des yeux bruns. Elle portait tous ses vêtements elle aussi.

Cami se sentait exposée aux yeux de Gally et de cette fille, nue de la tête aux pieds, mais cela l'excitait honteusement.

Cette fille était magnifique. Et elle était en train d'aventurer ses doigts jusqu'à ses cuisses, se rapprochant dangereusement de son intimité qui était en surchauffe et qui était très certainement déjà trempée.

Le simple fait d'être à la merci de ces deux personnes et d'être touchée du bout des doigts suffisait à rendre Cami complètement dingue.

- Regarde-moi. Ordonna soudain le bâtisseur

La blocarde s'exécuta sans broncher. 

Elle rencontra à nouveau le regard de Gally, qui était encore plus excité que quelques minutes plus tôt.

Il observait Cami se faire toucher, à quatre pattes sur un lit. Vulnérable. Il aurait pu jouir rien qu'en voyant cela.

- Est-ce que tu veux ses doigts en toi ?

La medjack gémit quand Gally lui posa cette question. 

Lui faisant comprendre qu'elle n'attendait que cela.

Sans se faire prier, la blonde fit glisser deux de ses doigts sur les lèvres gonflées de plaisir du sexe de Cami. Un gémissement de surprise s'échappa de sa bouche.

- Elle est... mouillée, presque inondée. Fit remarquer l'inconnue, en s'adressant à Gally

Le rictus du maton s'élargit et il émit un souffle amusé.

- Ce n'est pas étonnant de sa part.

Il disait cela en continuant de fixer Cami. Il ne détournait jamais le regard. Captivé, subjugué par ce spectacle.

La medjack serra fermement les draps du lit lorsque la blonde appuya son pouce sur son clitoris, y exerçant une pression exquise.

- Pu...

Cami ne put pas terminer sa phrase, l'inconnue venait également d'enfoncer son index et son majeur en elle, entamant des va-et-vient rapides.

- Elle est si serrée. Murmura la blonde, retenant un gémissement

- Je sais. Grogna Gally d'une voix rauque

Il avait laissé tomber sa tête contre le mur, à présent il scrutait Cami de haut. 

La bouche entrouverte, les muscles de ses bras contractés.

La medjack ne rompait jamais leur contact visuel. 

Quand elle gémissait en contemplant Gally, elle voyait dans ses yeux bleus qu'il en perdait la tête. Elle était en train de le faire vaciller.

Le corps entier de Cami tremblait désormais. Lorsque la fille inconnue arqua ses doigts dans son intérieur humide et qu'elle tapa dans son point G, Cami fut déjà au bout. Elle luttait pour ne pas détourner le regard de Gally.

La blonde s'occupait d'elle à merveille, le bâtisseur le remarqua.

- C'est bien. Souffla-t-il, les yeux toujours baissés vers Cami

Il s'adressait aux deux personnes qui se trouvaient sur le lit.

- Plus vite, je t'en supplie. Demanda Cami à la jeune femme qui continuait de la pilonner de ses doigts

Un grognement se fit entendre dans la gorge de Gally. 

Il commençait à ne plus tenir en place.

- Regarde-toi la bleue, elle te baise et te fait gémir rien qu'avec ses doigts. Et toi tu la supplies, tout en me regardant. Tu es complètement désespérée.

En effet, elle l'était. 

Elle avait besoin de jouir, constamment. Elle ne se reconnaissait plus.

Et elle ignorait si c'était les doigts de cette fille qui lui donnaient envie d'atteindre l'orgasme, ou si c'était la façon dont Gally la dévorait du regard.

- Tu vas jouir, la bleue. Et quand tu jouis, tu me regardes moi. Rien d'autre.

Ces mots menèrent Cami au bord de la jouissance.

L'inconnue n'était pas aussi habile que Gally avec ses doigts, elle ne connaissait pas son intimité par cœur, contrairement à lui, mais elle était tout de même douée.

Et le regard du maton était si intense que Cami finit par chavirer. Il se délectait de la voir être baisée par une autre que lui. Cela lui permettait de voir ce qu'il lui faisait d'habitude, mais d'un point de vue extérieur.

Son érection dans son pantalon était devenue douloureuse. 

Un sourire en coin était né sur le visage de Gally.

Elle était en train de gémir pour lui. Elle allait jouir pour lui. Il avait tant de pouvoir sur elle, et ce malgré le fait qu'il n'était pas celui qui lui faisait du bien.

Lorsque les yeux de Cami se révulsèrent sous le plaisir, il grogna une nouvelle fois.

- C'est ça, la bleue, jouis. Tu seras prête et suffisamment serrée pour accueillir ma queue. Susurra-t-il de sa voix suave~

Boum.

Cami était actuellement étalée au sol. En se réveillant de ce rêve, elle avait sursauté si violemment qu'elle en était tombée de son hamac.

- Aïe.

- Cami ! Ça va ?

C'était Teresa. 

Le bruit sourd de sa chute l'avait réveillée et elle s'était aussitôt jetée de son propre hamac pour accourir vers Cami. 

Celle-ci se releva avec difficulté, encore endormie.

- Oui ça va ne t'en fais pas. J'ai un sommeil très agité en ce moment.

Heureusement, Teresa était bien trop fatiguée pour faire sa curieuse. 

Il faisait encore nuit. 

Elle s'assura que son amie n'était pas blessée et elle partit se rendormir.

Cami grimpa dans son hamac à son tour, chamboulée. 

Par cette chute, mais aussi par ce rêve.

Mais qu'est-ce qu'il me prend ?

Venait-elle vraiment de rêver de Gally qui la regardait se faire masturber par une fille ? Elle l'entendait encore grogner de plaisir à chaque fois qu'elle gémissait, quand la blonde la pénétrait de plus en plus profondément.

Comme si le bâtisseur avait voulu qu'une autre personne s'occupe de Cami, qu'elle la prépare, pour qu'il puisse la baiser ensuite. 

Puisqu'il refusait de la toucher.

La medjack fut si perturbée qu'elle ne réussit pas à se rendormir.

~

Le lendemain matin, sans grande surprise, Cami fut de très mauvaise humeur. 

Heureusement, Clint et Jeff travaillaient dans la réserve. Personne ne pouvait l'embêter.

Mais qui était cette fille ? Pourquoi avait-elle fait cela avec elle ? Pourquoi Gally lui avait proposé cela ?

Et surtout, pourquoi était-elle si excitée lorsqu'elle repensait à ce rêve ?

Que lui arrivait-il ? Les créateurs jouaient-ils avec elle ? 

Elle avait l'impression de devenir folle.

Cami dut s'assoir un instant et elle prit sa tête entre ses deux mains, s'arrachant presque les cheveux.

Elle qui pensait passer à autre chose, oublier Gally, c'était fichu.

Et quand on parle du loup.

Le bâtisseur venait d'arriver dans l'infirmerie, d'un pas lourd.

Son bras était en sang. Et merde.

Il ne dit rien et attendit, fixant Cami. 

Celle-ci se leva et se racla la gorge. 

La façon dont il la regardait lui rappelait son rêve de cette nuit et cela la mit extrêmement mal à l'aise.

Mais elle devait rester professionnelle.

- Installe-toi sur le lit.

Pour une fois qu'elle pouvait lui donner un ordre. Et il lui obéit en plus de cela.

Il s'avachit de tout son long sur le lit de fortune et il ne cessait de toiser la medjack. 

Ses sourcils froncés et son regard glacial la plombaient.

Cami commençait à se sentir mal. Tout se retournait contre elle. Le monde entier la forçait à se rappeler de son rêve. Pourquoi fallait-il qu'il la contemple de la même manière que dans ce songe d'une nuit ?

Elle fit tout son possible pour ne pas croiser ses yeux. 

La jeune femme chercha tous les ustensiles dont elle avait besoin et elle s'assit sur une chaise à côté du lit, ne regardant que le bras du maton.

Lorsqu'elle posa sa main sur la peau de Gally, elle aurait pu jurer qu'il venait de frissonner et de presque sursauter. Toutefois, Cami décida de ne pas y faire attention.

Le regard du bâtisseur pesait sur elle alors qu'elle désinfectait et pansait sa blessure, une coupure qui faisait la taille de son avant-bras. 

Elle dut résister à l'envie de lui demander ce qu'il s'était passé.

Tout était silencieux, seule la respiration régulière de Gally emplissait la pièce. Ils ne s'étaient pas parlé depuis ce moment dans la chambre et personne n'osait faire le premier pas. Surtout pas Cami après ce nouveau rêve.

Il la hantait jusque dans ses rêves. Il était encré en elle.

Une fois sa plaie quelque peu arrangée, Cami prit tout son équipement et s'éloigna rapidement de lui.

- Tu peux partir, ce n'est rien de grave.

Gally ne se le fit pas dire deux fois, il bondit hors du lit.

Sauf qu'il resta planté à côté de celui-ci. Et il sondait encore Cami du regard.

Alors, elle se retourna vers lui. Le visage froid et agacé.

- Va-t'en. Lui ordonna-t-elle

Elle n'aurait pas dû dire cela.

En une fraction de seconde, Gally s'était précipité vers elle et il avait encerclé son bras de sa grande main. Puis, Cami fut plaquée contre le mur de l'infirmerie.

- Mais...

- Tu joues à quoi, la bleue ? Tu m'ignores pendant une semaine et maintenant tu me parles mal ? Cracha-t-il

Le corps du bâtisseur n'était plus qu'à quelques centimètres de Cami. 

Elle cligna plusieurs fois des yeux, la bouche ouverte, avant de répondre :

- Je t'ignore ? Tu m'as ignorée tout autant !

- Je fais ça pour ton bien, pauvre tache. Ce qu'il se passe entre nous, c'est malsain et tu le sais.

Cami ne put s'empêcher de ricaner.

- Dans ce cas-là, pourquoi me parles-tu en ce moment même ? Pourquoi touches-tu mon bras ? Pourquoi ne pars-tu pas ? Pourquoi ne continues-tu pas de m'ignorer, si c'est malsain ?

La mâchoire de Gally se contracta alors que la jeune femme plongeait dans l'immensité de ses yeux bleus.

- Parce que je n'arrive pas à me passer de ce qu'il y a entre nous.

Alors là.

Si Cami s'attendait à entendre ces mots sortirent de la bouche de Gally. 

Elle était tout bonnement ébahie.

Le bâtisseur se rapprocha un peu plus près d'elle, leurs hanches respectives se touchaient presque désormais. Une tension palpable s'était immiscée entre eux.

- Tu n'as pas osé me regarder en me soignant. Pourquoi ? Tu as l'air perturbée. Qu'est-ce que tu me caches ?

- Mais rien du tout ! Se précipita-t-elle de répondre, offusquée

- Arrête tes petits secrets, la bleue. Tonna-t-il d'une voix grave

Et en disant cela, les yeux de Gally s'étaient perdus sur les lèvres de Cami. Il les scrutait toujours, d'ailleurs.

Désirait-il l'embrasser ? 

La respiration du maton était soudain plus saccadée. 

La jeune femme se sentait vaciller à cette idée.

Embrasse-moi. Elle voulait tant lui dire cela. Elle désirait plus que tout goûter à ses lèvres. Elle avait goûté à tout, sauf à sa bouche.

Lorsque Gally releva les yeux vers ceux de Cami, la jeune femme craqua.

Furtivement, ne résistant plus à la tentation, elle approcha sa tête de celle de Gally et elle tenta de prendre possession de ses lèvres.

Sauf que la main du bâtisseur avait quitté le bras de la medjack et elle se retrouva à présent autour de son cou. Il le serra légèrement et força Cami à plaquer sa tête contre le mur à nouveau, l'éloignant de lui.

Les yeux de la medjack s'écarquillèrent tandis que Gally la pénétrait de son regard froid. Ses doigts glacés qui entraient en contact avec la peau chaude du cou de Cami lui fit l'effet d'une brûlure. Une brûlure exquise.

Il la touchait, l'étouffait presque avec sa main. 

Et rien qu'avec cela Cami sentit qu'une chaleur s'était logée entre ses cuisses.

- Règle numéro une la bleue, on ne s'embrasse pas. Assena-t-il, resserrant légèrement sa poigne autour du cou de la medjack, plaquant d'autant plus sa tête contre le mur

Cami lui sourit d'une façon narquoise.

- Et la deuxième ? Réussit-elle à dire

Le visage de Gally était impassible, mais une lueur diabolique traversa son regard.

- Tu la découvriras bien assez vite.

Et sur ces derniers mots, le bâtisseur relâcha son emprise autour du cou de Cami et il s'en alla sans se retourner.

Tant bien que mal, la jeune femme essaya de reprendre son souffle. 

De reprendre ses esprits alors que cette tension oppressante était en train de la quitter.

Elle n'était définitivement pas prête à passer à autre chose.

Notes:

Tadam ! Sacré rêve 😄

Vous avez bien aimé ce chapitre ? 💗

Chapter 9: IX

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Pourquoi, pourquoi est-ce que vous me faites ça ?

-       Tu sais pourquoi, Cami.

Les yeux de la jeune femme se brouillaient de larmes. Elle n'en pouvait plus, elle n'y arrivait plus. Son corps tremblait de fatigue. Et malgré cela, ils allaient continuer.

Couchée sur une table froide, les mains et les pieds attachés, Cami ne pouvait pas bouger. 

Elle n'avait d'autre choix que de subir. 

La forte lumière l'aveuglait tant qu'elle ne parvenait pas à distinguer ce qui se trouvait autour d'elle.

-       Allez-y. Ordonna une voix féminine

Cami décida alors de fermer les yeux. 

Ce serait plus simple.

Elle était prête. Elle les sentait déjà venir. Elle finirait par s'habituer, elle était forte.

Sauf que rien ne se passa, car une autre voix s'éleva dans l'air.

-       Arrêtez !

-       Cami !

La blocarde fut remise sur ses deux pieds avant d'être couchée sur un lit de l'infirmerie. Elle venait de faire un malaise, s'effondrant au sol.

Clint tapota la joue de Cami et elle daigna enfin revenir à elle, ouvrant ses yeux faiblement.

-       Merde Cami, tu nous as fait peur ! S'exclama Jeff derrière le maton

La medjack grommela des paroles incompréhensibles avant de se redresser avec difficulté, s'adossant contre le mur contre lequel le lit était collé.

-       Fais doucement, tu es encore faible.

-       Non sans déconner, Clint ? Ironisa Cami, légèrement agacée

Elle venait de tomber dans les pommes et elle n'avait très clairement pas envie de discuter. 

Ses collègues le comprirent assez vite et ils lui ordonnèrent alors de rester couchée pour le moment, la laissant tranquille.

Elle n'avait pas mangé depuis hier midi et c'était probablement la cause de ce malaise. 

Jeff lui chercha donc de quoi se remplir le ventre.

Cami fixait le plafond sans vraiment le voir. 

Elle avait l'impression d'être sur une autre planète.

Que venait-il de se passer ?

La blocarde se sentait complètement dépassée suite à ce rêve. 

Elle avait presque pu ressentir la douleur infligée dans ce cauchemar.

Mais était-ce vraiment un rêve ? Cela lui avait paru si réel.

Les Créateurs étaient-ils en train d'entrer dans sa tête ? Misère. Si les blocards venaient à découvrir qu'elle avait quelque chose à voir avec eux, ils la banniraient sur-le-champ.

Cela ne pouvait pas être un souvenir. On ne pouvait pas lui avoir fait subir cela pour de vrai, c'était impossible. Ils n'étaient tout de même pas si malsains.

Il fallait à tout prix que Cami oublie cela et qu'elle n'en parle à personne. Elle priait pour que ce ne soit qu'un cauchemar futile et insensé.

*

En fin d'après-midi, le mal-être de Cami s'était évaporé et elle essayait tant bien que mal de penser à autre chose. Elle venait de terminer sa journée et décida donc d'aller aider Newt qui n'avait pas encore fini son travail.

Les sarcleurs se trouvaient à l'autre bout du Bloc. 

Cami finit par se perdre dans ses songes alors qu'elle marchait vers eux, la tête baissée vers ses pieds.

Ce fut alors que son autre rêve lui revint en tête. Celui avec Gally... et cette mystérieuse fille aux cheveux blonds.

Entre ça et le premier où elle se trouvait dans une salle remplie de miroirs, la medjack se disait qu'elle avait un esprit si tordu que c'était probablement pour cela qu'elle avait été envoyée ici.

Pitié, que ces rêves ne soient pas des souvenirs. Il ne manquait plus que ça.

Cami en était si perturbée qu'elle en venait à se demander si en parler à Gally l'aiderait à mieux comprendre. Peut-être connaissait-il cette fille ?

C'était complètement stupide, bien sûr.

Le bâtisseur ne pouvait pas s'en rappeler. 

De un, leurs mémoires avaient été altérées. 

De deux, si ce n'était qu'un rêve, Gally la prendrait pour une folle à rêver de ce genre de choses. 

Elle s'était déjà ridiculisée une fois, pas deux.

Toutefois, s'il s'en souvenait, cela voulait dire que cela s'était réellement passé.

Et Cami n'était pas certaine de vouloir apprendre la vérité.

-       Quelle merde... Soupira-t-elle

-       Bonjour à toi aussi Cami !

La medjack releva les yeux et découvrit Newt qui se tenait devant elle. Son t-shirt était plein de terre. Il lui faisait un petit sourire malicieux, et derrière lui Zart envoyait un baiser volant vers Cami.

Quels gamins.

-       Je viens vous aider, je n'ai pas assez travaillé aujourd'hui.

Newt arqua un sourcil avant de s'esclaffer.

-       Avec plaisir, Cami. Ce n'est pas de refus.

Si cela pouvait lui permettre de se vider la tête, c'était avec plaisir. De ce fait, la jeune femme aida ses deux amis à s'occuper des plants de tomates.

Au bout d'un moment, ils durent travailler la terre et ils se mirent à genoux.

Plusieurs fois, Newt se levait et faisait quelques pas sur lui-même en secouant légèrement sa jambe. Elle le faisait encore souffrir et cela peinait énormément Cami.

Elle aurait tant aimé pouvoir le soulager, mais ce n'était pas avec des plantes qu'elle pourrait l'aider malheureusement.

Alors, quand Newt s'agenouilla à nouveau à côté d'elle, la blocarde lui fit un sourire réconfortant.

-       Écoute tocard, si tu n'es pas foutu de faire ton boulot correctement, tu vas dans une chambre et tu te reposes en attendant d'être capable de travailler sans faire des bourdes à la con qui nous ralentissent !

Cami sentit son sang se glacer à l'entente de cette voix grave et autoritaire.

-       Compris ? Insista-t-il

-       Oui Gally, c'est bon...

La jeune femme entendit Newt soupirer à côté d'elle.

-       Il est constamment en train de râler cet idiot.

Discrètement, Cami jeta un coup d'œil vers Gally.

Il passait à côté d'eux, la tête haute et les bras ballants. Il s'avançait de sa démarche assurée et il dévisageait son collègue qu'il venait de réprimander.

Son t-shirt brun était trempé et lui collait à la peau. Comme d'habitude, il avait passé la journée à s'acharner sur son travail, sans prendre de pauses. Il ne s'arrêtait jamais.

Sauf pour embêter Cami, ou pour vider sa frustration en elle quand il ne parvenait plus à résister.

La medjack déglutit et détourna le regard. 

Depuis cet instant dans l'infirmerie où Gally lui avait en quelque sorte avoué qu'il n'arrivait plus à se passer de ce petit jeu entre eux, les deux blocards n'avaient plus osé se retrouver face à face.

Ou peut-être était-ce simplement Cami qui avait trop honte de continuer à le désirer alors qu'il se servait ouvertement d'elle. Et Gally n'en avait rien à faire.

Elle n'y pouvait rien. C'était incontrôlable. 

Elle était attirée vers lui tel un aimant.

-       Pas trop chaud ? Leur balança Gally alors qu'il s'approchait d'eux

Et merde

Pourquoi fallait-il qu'il vienne ? Il les ignorait toujours d'habitude.

Le bâtisseur n'avait même pas idée à quel point Cami avait chaud quand il était près d'elle, mais elle comptait bien ne jamais lui en faire part.

Ce fut pour cela qu'elle décida de l'ignorer, faisant comme s'il n'était pas là. Même s'il se tenait debout à côté d'elle, tandis qu'elle était toujours à genoux.

-       Si, mais tu nous fais de l'ombre maintenant. C'est parfait Gally, reste comme ça. Se moqua Newt sous les rires de Zart

Elle ne le regardait pas, mais Cami entendit le maton croiser ses bras sur son torse, sa peau frottant contre son vêtement mouillé.

Les sens de la jeune femme étaient surdéveloppés quand Gally se trouvait non loin d'elle. C'était insupportable.

Ou était-ce plutôt parce qu'elle commençait à connaître ses faits et gestes par cœur, sans avoir besoin de les détailler du regard ?

C'était d'autant plus effrayant.

-       Ce n'est pas pour nous qu'il fait de l'ombre, mais pour sa chère Cami. Renchérit Zart

Il n'était tout de même pas sérieux ?

Furtivement, Cami fusilla Zart du regard. 

Celui-ci se mit aussitôt à pouffer de rire. 

Comment osait-il dire cela devant Gally ?

En face d'elle, Newt se mordait la lèvre pour ne pas se joindre aux gloussements de l'autre sarcleur.

Bande d'enflures.

-       Tu n'as rien à dire, la bleue ?

Mais pourquoi donc frissonnait-elle dès lors que Gally lui adressait la parole ? Pourquoi était-elle si faible ?

Son cerveau ne comprenait pas ce que « détester quelqu'un » voulait dire, de toute évidence.

Pour unique réponse, Cami releva la tête vers lui et ses yeux lui lancèrent des éclairs.

Elle se rendit compte qu'il abordait un rictus narquois sur le bout des lèvres et il la regardait de haut.

En fait, il était probablement en train de se moquer d'elle car elle était à genoux et lui était debout juste devant elle.

-       C'est fou, ça me rappelle quelque chose ça.

En ce moment même, les yeux de Cami auraient pu être comparés à deux énormes soucoupes volantes. 

L'espace d'une seconde, son souffle s'était coupé et ses joues étaient aussitôt devenues rouge pivoine.

Devant Newt et Zart, Gally venait de lui rappeler cette fois où elle lui avait obéi et s'était mise à genoux pour prendre son sexe au plus profond de sa gorge. Dans les douches.

L'espèce de...

-       Je...

Gally ne lui laissa même pas le temps de répondre. Satisfait de voir qu'il avait déstabilisé Cami, il s'en alla sans un dernier regard pour les trois blocards.

La jeune femme s'était figée. Sur le coup, elle n'osait même plus regarder ses amis. Et s'ils avaient compris ? Elle n'aurait plus qu'à se jeter dans le labyrinthe.

Mais si elle continuait d'agir aussi bizarrement, ils allaient s'en douter à coup sûr.

Ainsi, Cami secoua la tête et se reprit. Elle lâcha un rire agacé.

-       Quel gros con.

Au final, Zart et Newt ne semblaient même pas avoir fait attention à ce que Gally avait dit, car ils étaient en train de terminer leur travail.

-       C'est le moins qu'on puisse dire. Approuva Newt en levant les yeux au ciel, il avait de plus en plus de mal à tolérer Gally

Cami dut se faire violence pour agir comme si de rien n'était.

Après réflexion, elle se dit qu'il était peut-être temps qu'elle leur avoue la vérité. À Newt, Teresa, Minho. Elle ne pouvait pas leur mentir éternellement et elle craignait qu'ils ne finissent par le découvrir... ou pire, par les surprendre.

Les prochains jours, Cami allait devoir retrouver son courage et leur parler. Enfin.

**

Le lendemain matin, Cami s'était levée un peu plus tôt pour aller se promener dans les petits bois à l'autre bout du Bloc. Elle aimait s'y ressourcer car il y faisait plus frais et ils étaient placés assez loin des bâtisses et donc loin des blocards. Tout était plus calme en ce lieu.

Et puis, Cami avait besoin de se défouler. Son altercation avec Gally hier l'avait mise sur les nerfs. Elle n'arrivait toujours pas à croire qu'il avait sorti cela devant ses amis.

La jeune femme avait envie de tout casser autour d'elle. Mais bien sûr, ce n'était pas avec ses petits bras qu'elle allait couper un arbre en deux.

Elle désirait hurler sur le bâtisseur. Lui faire comprendre qu'elle souhaitait qu'il arrête de la hanter ainsi, de la faire tourner en bourrique et surtout qu'il cesse de l'humilier devant les autres.

Elle le voulait plus que tout.

Et malgré cela, Cami se dégonflait à chaque fois.

Dès qu'elle voyait ses yeux la dévorer du regard, ses lèvres qu'elle n'avait encore jamais goûtées, son torse et ses bras divinement musclés, elle vacillait. Dès qu'elle repensait à la façon dont il s'occupait d'elle, dont il la faisait jouir, elle craquait car elle ne souhaitait qu'une chose.

Que cela recommence.

Gally était, malheureusement, sa seule échappatoire dans cette prison.

Était-elle la seule à vivre cet enfer ?

Elle savait que Thomas n'en menait pas large lui aussi, mais rêvait-il d'une fille qu'il baisait sur une chaise devant plein de miroirs ? Rêvait-il d'un foutu plan à trois ? Rêvait-il qu'il était sur le point de se faire torturer ?

C'était peu probable. 

Pourquoi lui infligeait-on cela à elle ?

Prise d'un soudain élan de rage, Cami donna un coup de pied dans le tronc d'un arbre qui était juste devant elle. 

Elle se mordait la langue pour ne pas crier de contrariété face à toutes ces questions sans réponse.

-       Déjà énervée de bon matin ?

C'est pas vrai.

Cami se retourna à la hâte, faisant face à son interlocuteur. C'était Gally, sans grande surprise. Et il avait toujours ce même rictus scotché sur le visage.

Il portait un t-shirt gris aujourd'hui et la jeune femme pouvait presque tout voir à travers. Bordel.

-       Laisse-moi tranquille tocard.

Cami bomba le torse et toisa Gally avec assurance, lui montrant bien qu'elle ne comptait pas le laisser rire d'elle à nouveau.

Elle n'aurait peut-être pas dû ajouter le mot tocard. 

La mâchoire du maton venait de se contracter. 

Il planta ses yeux de glace dans les siens.

-       Je ne viens pas pour toi, je dois chercher du bois. Comme tous les matins. Ne te crois pas si importante, idiote. Cracha-t-il d'un ton dur

Cami ne lâcha pas son regard pour autant. Elle avait envie de jouer avec lui.

-       C'est ça.

Gally lui répétait sans cesse qu'il la détestait, mais il ne pouvait jamais s'empêcher de revenir vers elle.

-       Un conseil, la bleue, ne m'embête pas. J'ai mal dormi cette nuit.

Tiens. Rêvait-il d'elle lui aussi ?

-       Sinon quoi ? Le défia-t-elle

La medjack était remontée ce matin. 

Comme elle l'avait dit plus tôt, elle avait besoin de se défouler.

Sauf que ces mots furent de trop, comme d'habitude. 

Car Gally montait très vite dans les tours.

En une fraction de seconde, le bâtisseur se retrouva à quelques centimètres de Cami, leurs poitrines respectives se touchant presque.

Cette fois-ci, Cami ne flancha pas et elle ne recula pas d'un centimètre. Gally voulait certainement qu'elle se plaque contre l'arbre derrière elle, mais c'était hors de question.

Ils ne se quittaient plus des yeux. Ils étaient si proches que le bâtisseur pouvait presque entendre le cœur de Cami qui tambourinait dans sa poitrine.

Ces battements la trahissaient. 

Un sourire machiavélique, à peine perceptible, se dessina sur les lèvres du bâtisseur.

-       Tu sais très bien comment ça finit à chaque fois. Répondit-il

Cami cligna plusieurs fois des yeux, comme si elle avait mal entendu.

« Tu seras prête et suffisamment serrée pour accueillir ma queue. »

Le bas-ventre de la jeune femme se mit à brûler lorsqu'elle se remémora les paroles de Gally.

En effet, elle savait très bien comme cela finissait. 

Et comment cela allait finir là, maintenant, tout de suite.

Une énorme tension venait de naître entre eux, elle la ressentait et elle savait que Gally la percevait lui aussi. Car leurs respirations étaient toutes deux haletantes désormais.

Ils se scrutaient tels des prédateurs avec leurs proies, et pourtant aucun d'eux n'osait faire le premier pas.

La façon dont le maton avait encerclé le cou de Cami avec sa main large lui revint à l'esprit. Et elle voulait que cela se produise à nouveau.

Mais Gally était borné et il refusait de la toucher.

Cami commençait à comprendre que s'il tenait tant à garder une distance entre elle et lui, c'était parce que toucher le corps de la medjack le rendait dingue. Cela l'excitait plus qu'autre chose.

Et il ne souhaitait pas se montrer vulnérable devant Cami.

Dans ce cas, elle allait le faire à sa place. Aujourd'hui, elle comptait prendre les devants.

Ainsi, sans prévenir, Cami posa sa main sur le ventre contracté de Gally. Celui-ci fut si surpris que ses yeux s'élargir et il tressaillit.

Mais il ne bougea pas. 

Il épiait les gestes de Cami, comme hypnotisé.

Ne comptant pas s'arrêter là, la jeune femme fit descendre sa main un peu plus bas. Lentement. Jusqu'à la stopper juste au-dessus de son entrejambe.

Elle put entendre Gally retenir un grognement dans sa gorge. Elle était en train de lui faire tourner la tête. Cette fois-ci, c'était elle qui obtenait ce qu'elle voulait de lui.

Cami avait repris confiance en elle, et elle rapprocha son visage au plus près de celui de Gally. 

Elle effleura presque ses lèvres qu'elle désirait tant embrasser.

Puis, elle lui chuchota, tout en le regardant droit dans les yeux :

-       Touche-moi, brise-moi, ruine-moi, étrangle-moi, fais ce que tu veux. Mais touche-moi, Gally.

À présent, le jeune homme qui la surplombait de sa grandeur, était estomaqué. 

Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle lui dise cela. 

Tout comme il fut surpris de l'entendre dire son prénom.

Et tout en prononçant ces mots, Cami avait fait glisser sa main vers la bosse qui s'était formée dans le pantalon du maton.

Mais Gally l'arrêta avant qu'elle ne l'atteigne. Il venait d'entourer le poignet de la medjack avec ses longs doigts.

Putain.

Il le serrait à présent, de la même manière qu'il avait serré son cou avant-hier, et ce geste envoya des coups d'électricité dans le corps de Cami. 

Elle dut se retenir de gémir tant cette situation était en train de l'exciter.

La jeune femme voulut le chercher à nouveau, en lui lançant une pique. Si elle faisait cela, Gally s'énerverait et il se soulagerait. En la baisant.

Mais apparemment, elle n'eut besoin de rien faire.

En tirant sur son poignet, Gally fit tourner Cami sur elle-même. 

Désormais, elle faisait face à l'arbre devant elle et était de dos au bâtisseur.

Alors, le maton grogna :

-       Penche-toi en avant.

Oh, bordel.

Comment un ordre si simple pouvait-il lui faire tant d'effet ?

-       Tout de suite. Et retire ton short.

Intérieurement, Cami était en train de se liquéfier. 

Mais comme d'habitude, elle obéit, parce qu'elle en avait terriblement envie.

Comme demandé, la blocarde retira son vêtement, et même le sous-vêtement avec un soudain élan de courage, avant de se pencher en avant. 

Elle posa ses mains contre l'arbre afin de prendre appui.

Ses fesses étaient tendues vers lui, son intimité était exposée.

Elle entendit Gally lâchait un petit souffle amusé.

-       Tu es tellement désespérée à l'idée de recevoir ma queue, la bleue, que tu mouilles déjà.

En effet, son liquide dégoulinait sur l'intérieur de ses cuisses. Mais ce n'était pas de sa faute. Comment pouvait-elle contrôler cela quand elle se trouvait face au seul garçon qui pouvait la mettre dans cet état ?

Cami fut sur le point de répliquer quand un léger cliquetis se fit entendre.

Gally venait de retirer sa ceinture, la lâchant par terre.

-       Crois-moi, tu vas bien la prendre.

Et sur ces mots, Cami eut à peine le temps de sentir le bout de son sexe dur frotter contre son intimité, qu'il rentra l'entièreté de son membre en elle. D'un seul coup. La comblant.

-       Oh putain. Lâcha-t-elle en veillant à ne pas gémir trop bruyamment

Ses ongles s'étaient enfoncés dans l'écorce de l'arbre. 

Des râles rauques s'échappaient d'entre les lèvres de Gally tandis qu'il laissait l'intérieur de Cami s'habituer à la largeur de son sexe.

-       J'ai presque oublié à quel point tu es serrée... rien que pour moi. Siffla-t-il entre ses dents

Cami se mordit l'intérieur de la joue pour s'empêcher de crier de plaisir lorsque le bâtisseur agrippa ses hanches en les serrant le plus fort possible, afin de donner des coups de rein bien plus puissants à la jeune femme.

Heureusement que Cami pouvait se tenir contre l'arbre, car elle était secouée dans tous les sens suite aux va-et-vient de Gally en elle, qui étaient de plus en plus rapides et intenses.

Elle n'arrivait pas à croire qu'il était en train de la baiser dehors, dans la nature.

Les cuisses musclées du bâtisseur claquaient contre les fesses de la medjack et ce son était probablement ce qui excitait le plus Cami. Tout autant que la façon dont Gally parvenait toujours à taper son point sensible avec son gland.

C'était de plus en plus difficile pour elle de retenir les gémissements trop bruyants.

Ce qu'ils étaient en train de faire, c'était animal. Brutal. 

C'était une simple pulsion car ils avaient tous les deux besoin d'évacuer la haine qu'ils avaient en eux. 

Rien d'autre.

Et Gally faisait ça tellement bien.

-       Putain, c'est trop bon... Grogna Gally entre deux râles suaves

Cami laissa tomber sa tête dans le vide tant elle n'en pouvait déjà plus. 

Ses yeux se révulsaient. 

Le maton était en train de la marteler de coups de bassin et elle ne sentait même plus ses jambes.

Son intérieur surchauffait de plus en plus, elle devenait de plus en plus sensible. Elle était déjà sur le point de jouir et elle ignorait comment cela était possible. Gally ne pouvait tout de même pas être si doué.

Malheureusement, un bruit sourd mit fin à ce plaisir matinal et passionné.

C'était la Boîte qui arrivait. Plus tôt que prévu, ce qui n'était pas normal.

-       Fait chier ! Tonna Gally

Aussi sec, le bâtisseur se retira, arrachant un gémissement de frustration à Cami.

-       Rhabille-toi la bleue. Lui ordonna-t-il

La medjack était dépitée. Elle avait été sur le point d'atteindre l'orgasme et tout s'était arrêté en quelques secondes.

Ils remirent leurs bas en un rien de temps et Cami, qui s'était retournée vers Gally, retint un ricanement quand elle remarqua que l'érection était encore très proéminente dans le pantalon du blocard.

Gally réalisa qu'elle se moquait de ce problème qu'il allait avoir du mal à faire partir et il lui jeta un regard noir. 

Il était frustré lui aussi, cela se voyait.

-       Tu ne perds rien pour attendre. La menaça-t-il

Cami lui fit un sourire diabolique. C'était tout ce qu'elle désirait, qu'il se venge.

Notes:

Ah ce Gally, il nous rend dingues !

J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Dites-moi tout en commentaire !

Chapter 10: X

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

-       Mais c'est quoi ce bordel ?

Visiblement, tous les blocards étaient très étonnés de l'arrivée de la Boîte qui n'était absolument pas prévue. 

Alby fulminait. 

Ils s'étaient tous réunis autour d'elle, attendant de pouvoir l'ouvrir.

Derrière eux, Cami se tortillait sur place. 

Elle se sentait nerveuse à l'idée de ce qui se trouvait à l'intérieur, mais elle était également mal à l'aise.

Quelques minutes plus tôt, elle était encore penchée contre un arbre, avec le sexe de Gally en elle. La pénétrant profondément, sans aucune retenue.

Désormais, la medjack se tenait à côté de ses amis, comme si rien ne s'était passé. Comme si elle n'avait pas une énorme frustration en elle car ils n'avaient pas pu finir ce qu'ils avaient commencé.

Le bâtisseur quant à lui, qui était un peu plus loin devant Cami, patientait avec les bras croisés sur son torse. 

Comme d'habitude. Imperturbable. 

Il ignorait totalement la jeune femme.

Il fait un peu trop le malin pour un gars qui a failli jouir en moi car, je cite, « tu es si serrée... rien que pour moi ».

Si seulement il pouvait lire dans ses pensées. 

Cami trouverait cela si jouissif.

Lorsque l'ascenseur se stoppa, les blocards ouvrirent les grilles sans plus attendre.

-       Gally, occupe-toi de ça ! Ordonna Alby

Le maton ne se fit pas prier. 

Il bouscula certains garçons afin de passer et il sauta dans la Boîte.

Aussitôt, Gally fit part de son mécontentement. Cami ne voyait rien mais elle entendit son soupir agacé.

-       C'est encore une fille putain.

Encore ?

Cami sentit son cœur battre à mille à l'heure. 

Soudain piquée d'une curiosité insoutenable, elle se fraya un chemin entre les blocards qui s'étaient agglutinés et elle fit face à la Boîte.

Lorsque ses yeux se posèrent sur la nouvelle, elle eut l'impression qu'elle allait s'évanouir.

Ces cheveux blonds. Ce nez fin et ces yeux bruns qui la regardaient avec une peur inouïe dans leurs iris.

C'était la fille qui, dans son rêve, l'avait masturbée avec ses doigts fins et pâles.

-       Non... Murmura Cami, abasourdie

Prise d'une panique lancinante, Cami décida de fuir. Ce n'était peut-être pas la bonne chose à faire, mais elle ne réussit pas à faire autrement.

Heureusement, personne ne sembla remarquer sa fuite. 

Ils étaient bien trop occupés à toiser la jeune femme qui était sous leurs pieds.

La medjack courut jusqu'à se réfugier dans la Ferme. 

Elle monta les escaliers à toute allure et s'engouffra dans la première chambre.

Avant de refermer la porte qui partait en lambeaux et de se laisser glisser contre elle.

Avec l'impression d'avoir un nœud dans l'estomac, Cami enfouit sa tête dans ses mains.

Elle vivait un cauchemar éveillé, ce n'était pas possible autrement. Rêver de Gally dans cette salle remplie de miroirs, elle voulait bien croire que ce n'était peut-être qu'un fantasme. La haine qu'elle lui portait faisait qu'elle n'avait cessé de lui accorder de l'attention depuis son arrivée, et de ce fait elle avait fini par rêver de lui.

Rien de surprenant, jusque-là.

Toutefois, rêver d'une femme quelques jours avant qu'elle ne soit envoyée dans le Bloc, cela n'avait rien d'anodin.

Cami craignait que ce rêve fût en réalité un souvenir.

Mais ce n'était pas possible. Elle n'avait tout de même pas fait un plan à trois avec cette fille et... Gally.

Peut-être connaissait-elle la nouvelle, avant. 

Tout comme Gally. 

Mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait fait cela avec eux. C'était surréaliste. 

Son esprit avait simplement mélangé une part de souvenir avec des idées plutôt... extrêmes.

-       Fait chier... Pesta Cami en tapant son pied contre le sol

Pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle ?

Si quelqu'un venait à apprendre que Cami connaissait cette fille, les Blocards penseraient aussitôt qu'elle avait quelque chose à voir avec les Créateurs.

Et c'était hors de question.

Mais tout de même. Cela commençait à peser sur sa conscience. Elle cachait bien trop de choses. Son aventure avec Gally, ses rêves... et probablement souvenirs.

Il fallait qu'elle en parle à quelqu'un, et vite. Autrement, Cami finirait par devenir complètement folle. Comme si elle ne l'était déjà pas assez.

Cependant, avant cela, elle devait affronter la nouvelle. Comment allait-elle pouvoir agir normalement devant elle, en sachant qu'elle avait rêvé que la blonde la préparait sur un lit pour ce foutu Gally ?

Cami avait envie de creuser un trou, s'y jeter et ne plus jamais en ressortir.

**

Les jours qui suivirent furent les pires pour la medjack.

De un, Gally ne lui avait plus adressé la parole depuis ce moment inachevé dans la forêt.

Toutefois, il n'avait pas hésité à lui lancer ses plus beaux regards noirs. La dévisageant comme si elle était la personne la plus détestable sur cette terre. Et notamment lorsqu'elle traînait avec Minho.

De deux, Cami n'avait pu discuter avec la nouvelle, qui s'appelait d'ailleurs Rosie, que trois ou quatre fois. Elle était très gentille, voire peut-être trop douce pour ce monde, et elle ne semblait pas connaître la medjack. Ce qui avait soulagé Cami. Peut-être que ce rêve n'était vraiment pas un souvenir au final, et c'était très bien ainsi.

Elle n'arrivait jamais à rester trop longtemps à ses côtés. 

Des flashs de son rêve lui revenaient constamment en tête lorsqu'elle se trouvait trop près de la nouvelle.

Quand Cami jetait un coup d'œil, par mégarde, vers les doigts de Rosie, elle rougissait instantanément.

Alors, elle préférait rester loin d'elle et ne quittait presque plus l'infirmerie ou la cuisine.

Cependant, Rosie passait énormément de temps avec Newt. Elle avait rejoint le travail des sarcleurs et Cami se sentait quelque peu délaissée par son ami au visage de lutin. Elle espérait que la blonde n'était pas en train de la remplacer.

De trois, et c'était certainement ce qui enrageait le plus Cami, Rosie était tout bonnement époustouflante. Elle dégageait un charme inégalable, ses yeux de biche charmaient tous les garçons du Bloc et elle possédait une voix qui pouvait envoûter n'importe qui.

Cette même voix mélodieuse que dans son rêve.

Même Teresa l'appréciait. Tout le monde l'aimait. Personne ne semblait se soucier du fait qu'une troisième fille avait été envoyée dans le labyrinthe. À part peut-être Alby, mais il ne disait rien et manigançait quelque chose dans son coin, avec Thomas.

De ce fait, il n'y avait aucune raison de se méfier de Rosie. 

Cami et Teresa n'avaient pas eu le droit à ce traitement de faveur, bizarrement.

Et le pire, dans toute cette histoire, c'était que Gally était gentil avec elle.

Gentil. Le bâtisseur était putain de gentil avec Rosie. Il n'avait jamais été ainsi avec personne.

Il ne la remballait pas quand elle venait vers lui pour discuter de tout et de rien, il acceptait de manger à ses côtés, parfois. Quand il était de bonne humeur. Et il riait quelques fois à ce qu'elle lui racontait.

Il riait. C'était un son que Cami n'avait pas souvent entendu.

Une fois, elle avait même surpris Rosie qui était adossée contre le mur de la Ferme et Gally qui se tenait droit devant elle. Quand elle parlait, les yeux du bâtisseur étaient rivés sur ses lèvres parfaitement dessinées.

C'était là, que Cami s'était rendu compte de ce qu'elle avait tant redouté pendant des jours.

Elle avait réalisé, avec désespoir, qu'elle était jalouse. Jalouse que Gally prête tant d'attention à Rosie, et pas à elle.

Cami refusait de l'accepter, bien sûr, mais dès lors qu'elle les voyait ensemble, elle sentait son cœur se serrer jusqu'à lui donner l'impression qu'un trou béant s'y formait. Et ça, cela ne trompait pas. Cela voulait tout dire.

Elle se haïssait de ressentir cela pour le bâtisseur. 

Il ne le méritait pas.

Aujourd'hui, la medjack avait fait en sorte de ne pas les croiser. 

Si elle était tombée sur Gally et Rosie dès le matin, elle n'aurait pas pu affronter cette journée sans hurler sur Clint ou Jeff à la moindre contrariété.

À la place, elle avait passé le plus clair de son temps à se demander si Gally avait fait à Rosie tout ce qu'il lui avait fait. L'avait-il fait jouir sur une table elle aussi ? L'avait-il menée au septième ciel rien qu'avec ses doigts, dans un coin de la cuisine ?

Au plus profond d'elle, Cami espérait que non. 

Et cela l'embêtait terriblement d'en venir à ne pas vouloir que le bâtisseur fréquente quelqu'un d'autre.

Malheureusement, Teresa avait supplié la medjack de venir manger près du feu ce soir. En ne cessant de l'appeler « Mimi », Cami avait été obligée d'accepter pour qu'elle arrête enfin de la surnommer ainsi.

À contrecœur.

Maintenant qu'elle s'y trouvait, Cami ne pouvait plus y échapper. Gally, Rosie et d'autres bâtisseurs étaient assis ensemble. À quelques mètres d'elle.

C'était un supplice de voir le maton des bâtisseurs discuter normalement avec la nouvelle. Pourquoi avait-elle le droit de connaître le bon côté de Gally ? Pourquoi elle et personne d'autre ?

Cami n'arrivait pas à y croire. 

Tout comme ses amis d'ailleurs.

-       Est-ce que les Créateurs ont empoisonné Gally ? Est-ce un clone ? Ça ne peut pas être le Gally qu'on connaît ! Plaisanta Zart

-       En même temps, Rosie est la douceur incarnée. Il était horrible avec elle le premier jour et malgré cela elle continuait de lui sourire et de lui rendre service. Il n'a pas l'habitude que l'on soit si gentil avec lui. Il n'avait pas d'autre choix que d'être moins con.

L'hypothèse de Minho sembla mettre tout le monde d'accord. 

Presque tout le monde.

-       Il a surtout craqué pour elle.

En prononçant cette phrase, Cami n'avait pas pu s'empêcher de serrer les dents. Elle fixait Gally avec des yeux assassins. Ce que Teresa remarqua.

Alors, la brune se pencha vers la medjack et lui murmura au creux de l'oreille :

-       Moi je pense qu'il fait surtout ça pour te rendre jalouse.

Avec des yeux aussi ronds que des ballons, Cami tourna la tête vers Teresa.

-       Mais qu'est-ce que tu racontes ?

Qu'insinuait-elle ? Elle n'était au courant de rien. 

Teresa était toujours persuadée que rien ne s'était passé malgré le fait qu'elle avait tout raconté à Gally à propos du rêve de Cami.

Pour unique réponse, la brune se contenta de faire un clin d'œil à son amie.

Cami ne préféra pas surenchérir. Elle allait se trahir elle-même.

Au bout de vingt minutes, la medjack craqua. 

Elle n'en pouvait plus de voir les deux autres en train de rire ensemble. 

Elle avait accepté de venir manger et c'était chose faite, elle pouvait donc partir.

-       Je vais boire un coup puis je vais me coucher, je suis lessivée. Bonne nuit tout le monde !

-       Bonne nuit Cami. Sourit Newt

-       Bonne nuit, et rêve bien surtout. Lui souhaita Teresa avec un sourire en coin

Quelle petite peste

Elle se vengerait un jour.

Mais alors que Cami passait à côté de Gally et Rosie, elle crut un instant que son cœur avait cessé de battre.

Le bâtisseur venait d'appeler la blonde par son prénom.

Techniquement, Rosie était la bleue désormais. Mais il ne lui attribuait aucun surnom stupide, non. Il l'appelait par son prénom.

Ce fut de trop pour Cami. La goutte d'eau qui fit déborder le vase. Furieuse, elle ne put pas s'en empêcher. Elle se tourna vers Gally et le fusilla du regard, avant de partir d'un pas enragé.

Et Gally l'avait très bien vue.

Tandis qu'elle marchait vers la Ferme, elle l'entendit qui courait derrière elle pour la rattraper. Cela fit bien rire Cami intérieurement.

Il suffisait qu'elle le regarde comme un moins-que-rien, comme lui l'avait fait avec elle les derniers jours, et il montait aussitôt dans les tours.

-       Je peux savoir quel est ton problème la bleue ?

La bleue. Elle ne méritait pas d'être appelée ainsi. Si Rosie pouvait être appelée par son vrai prénom, pourquoi pas elle ? C'était injuste.

De ce fait, Cami ne prit pas le temps de lui répondre. 

Elle continua son chemin jusqu'à arriver dans la cuisine.

Mais bien sûr, Gally l'avait suivie.

Tandis que la jeune femme buvait un verre d'eau, posée contre la table, le bâtisseur se posta devant elle. 

La tête haute et le regard froid.

-       Tu sais que je déteste quand tu m'ignores la bleue ?

Qu'est-ce qu'il ne détestait pas chez elle, après tout ?

-       Tu sais, je ne suis plus la bleue maintenant. C'est Rosie. Alors pourquoi tu ne l'appelles pas ainsi, elle ?

Lorsque Cami releva les yeux vers lui, elle le vit sourire. 

Un sourire narquois et machiavélique.

-       On dirait bien que tu es jalouse. Lâcha-t-il de sa voix grave

La medjack prit un air révolté et se mit à rire nerveusement.

-       Tu rêves. Jamais je ne t'envierai, ni toi, ni elle. Encore moins votre relation à deux balles.

Un esclaffement mauvais s'échappa d'entre les lèvres de Gally. 

Ses yeux bleus détaillaient Cami avec précision, comme s'il attendait de la voir exploser.

-       Il n'y a rien entre nous, tocarde.

-       Ah oui ? Tu ne lui as pas encore mis ta queue au fond de la gorge ?

Le bâtisseur arqua un sourcil, étonné de l'entendre parler ainsi.

-       Ça ne saurait tarder. Finit-il par répondre

Il avait dit cela d'un ton qui cherchait très clairement à narguer Cami. 

Et ce fut réussi.

Non. Elle ne voulait pas que cela se produise. Elle ne supportait pas l'idée de savoir Gally avec Rosie. De la voir prendre sa place. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ressentait ça, mais cela lui retournait l'estomac.

Gally devait partir. 

S'il restait là une seconde de plus, cela allait mal finir.

Ainsi, Cami posa ses deux mains sur le torse de Gally et elle le repoussa de toutes ses forces. Elle sentait que son nez la picotait et que ses yeux s'embuaient. Ce n'était pas le moment.

-       Casse-toi, casse-toi avant que je ne finisse par craquer ! Lui cria-t-elle, à bout

Sur le coup, Gally fut d'abord surpris. 

Il avait à peine reculé de deux pas, mais il ne s'était pas attendu à ce qu'elle s'en prenne à lui ainsi.

-       Refais ça, la bleue, et tu vas le regretter. La menaça-t-il, sa mâchoire se contractant

-       Je t'ai dit de dégager bordel, laisse-moi seule ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ?

En vérité, Cami ne voulait pas qu'il la laisse seule, et Gally le comprenait très bien. Mais il avait bien trop de fierté pour accepter qu'on lui parle ainsi.

-       Je ne suis pas ton chien, pauvre tache.

-       Putain mais va-t'en d'ici !

Après avoir hurlé ces mots, Cami s'était littéralement jetée sur Gally. À présent, elle le martelait de coups. Sur le torse, le ventre, les bras. Elle tenta même d'atteindre son visage.

C'était le résultat de ces nombreux jours où il avait joué avec elle. 

En l'ignorant et en se rapprochant d'une autre fille, juste sous ses yeux.

-       Je te déteste Gally, putain je te déteste ! S'écria-t-elle, sa voix se brisant

Gally la repoussait à chaque fois, mais elle continuait de revenir à la charge. 

Au bout d'un moment, il craqua.

En à peine une seconde, il posa sa main sur le cou de Cami et il le serra. Ses longs doigts l'entourant complètement.

-       Mets-toi à genoux.

Sa voix grave fit frissonner Cami.

Les yeux du bâtisseur étaient plongés dans ceux de la medjack. 

Et le cerveau de la jeune femme était si brouillé par toutes les émotions qui fusaient en elle qu'elle ne parvenait plus à réfléchir correctement.

Elle obéit.

Désormais, elle était à genoux sur le sol sale de la cuisine, et Gally était toujours debout. Tout comme sa main empoignait toujours le cou de Cami.

-       On dirait bien qu'il n'y a que ça qui puisse te calmer, la bleue. Fit-il remarquer, son regard s'était assombri

Cami avait du mal à l'admettre, mais elle se sentait brisée intérieurement. Il se fichait d'elle depuis le début et elle continuait d'être à ses pieds.

Elle n'était pas comme ça. Cela ne lui ressemblait pas. 

Que lui arrivait-elle ?

-       Tu ne peux pas. Tu ne peux pas te servir de moi puis m'abandonner par la suite. Pour elle.

Les doigts de Gally se resserrèrent légèrement autour du cou de Cami.

Ce qui la rendait la plus dingue dans tout cela, c'était que ce simple geste continuait de lui faire de l'effet. Même dans les moments où elle était plus bas que terre.

Perdue dans son regard glacial, elle succombait à chaque fois. 

Elle ne lui résistait pas, et c'était ce qui lui faisait le plus mal.

Elle déglutit quand elle remarqua que Gally la scrutait avec une lueur de pitié dans les yeux.

-       Quand vas-tu réaliser qu'il n'y a rien de bon en moi ? Lui dit-il d'une voix froide, sans aucune émotion

Les lèvres de Cami se mirent à trembler. 

Elle ne savait même pas quoi répondre à cela.

À la place, elle profitait simplement de la sensation des doigts de Gally contre sa peau. C'était si rare qu'il lui offre cela.

Soudain, le bâtisseur s'abaissa légèrement, ne lâchant pas son cou pour autant. Alors, il approcha son visage et leurs lèvres ne furent plus qu'à quelques centimètres les unes des autres.

-       Fuis-moi, la bleue, avant que ce ne soit trop tard. Lui murmura-t-il, en ne la quittant pas du regard

Mais elle n'y arrivait pas. Pourquoi ne le comprenait-il pas ?

-       Pourquoi joues-tu au con comme ça ? Je suis sûre que tu ne cesses de penser à moi, toi aussi, depuis le jour où je t'ai raconté ce qu'il s'était passé dans mon rêve.

Le visage de Gally était tout à coup devenu indéchiffrable. Cami aurait presque pu voir une faiblesse le traverser, mais il se reprit bien vite.

-       Bien évidemment. Je ne t'aurais jamais baisée à nouveau sinon.

Hébétée, la bouche de la jeune femme s'entrouvrit, mais aucun son n'en sortit. Était-il en train de se moquer d'elle ? Venait-il vraiment de dire qu'il ne cessait de penser à elle lui aussi ?

-       Alors pourquoi est-ce que tu vas vers elle maintenant ?

Cami avait presque du mal à parler tant la main de Gally était serrée autour de son cou. Pourtant, pour rien au monde elle n'aurait voulu qu'il l'enlève.

Voyant qu'il ne répondait pas, Cami en rajouta :

-       Tu aimes les filles innocentes, n'est-ce pas ? Les voir si vulnérables, cela te donne envie de les détruire.

Suite à cette question, un sourire à peine perceptible se forma sur les lèvres du maton. Un sourire qui confirmait très bien les propos de la medjack. Elle en eut un haut-le-cœur.

Après un long silence, durant lequel Gally et Cami n'avaient fait que de se regarder intensément, se noyant dans la tension palpable qui s'était installée entre eux, le bâtisseur mit fin à cette torture silencieuse.

-       Règle numéro deux, la bleue. Je ne suis pas à toi, donc tu me laisses faire ce que je veux.

Et sur cette dernière phrase, Gally relâcha enfin son emprise autour du cou de Cami et il se détourna d'elle. 

L'abandonnant, toujours à genoux, sans un seul autre regard pour elle.

Sidérée, Cami ne bougea pas pendant près de deux minutes. Perdue dans ses pensées. 

Ah bon, c'est ça ta deuxième règle ? Il lui avait pourtant dit qu'il refusait qu'elle aille vers un autre garçon.

Mais lui, il avait le droit ? Il pouvait faire ce qu'il voulait ?

Eh bien dans ce cas, elle n'allait pas se gêner elle aussi.

Notes:

J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Dites-moi tout et n'oubliez pas de me laisser un petit kudos ! :-)

Chapter 11: XI.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Cami était à bout.

Après s'être rendu compte qu'elle commençait peut-être à s'attacher un peu trop à Gally, elle avait décidé de ne plus l'approcher.

Comment pouvait-elle ressentir cela pour un être si exécrable ? Elle refusait de lui donner son attention, et bien plus encore. Il ne méritait rien.

Quand elle se rappelait tout ce que le bâtisseur lui avait dit, elle avait envie de hurler. Il lui interdisait de voir d'autres personnes mais lui avait le droit de se faire plaisir.

Il l'avait insinué, il avait fait comprendre à Cami qu'il comptait se taper la nouvelle.

Alors, la medjack avait passé plusieurs jours à se morfondre. Toutes les heures, elle s'était demandée si Gally était en train de faire jouir Rosie, de la même façon qu'il l'avait fait avec elle.

Cami était terriblement jalouse de l'attention que le maton portait à la blonde. Et cela ne pouvait plus continuer.

Ainsi, la blocarde s'était résolue à ne plus faire attention à Gally.

Une semaine était passée et elle perdait peu à peu l'attachement qu'elle avait eu pour lui. Elle respirait enfin.

Toutefois, Cami n'évitait pas que le bâtisseur. 

Elle faisait également tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas croiser Rosie.

Se retrouver face à elle, c'était repenser à son rêve. Mais c'était également être exposée à la dure vérité.

Cami était moins belle, moins intéressante que Rosie. Et le pire, c'était que l'on s'était habitué à elle. Rosie quant à elle était nouvelle. C'était pour cela que Gally l'avait choisie.

Et ça, la medjack ne parvenait toujours pas à l'accepter.

Alors, elle faisait comme s'ils n'existaient plus. 

C'était mieux ainsi.

D'ailleurs, ce soir, les blocards avaient prévu une fête. Et pas n'importe quelle fête.

Une fête où ils envisageaient de boire jusqu'à ne plus tenir debout. Cela faisait très longtemps qu'ils n'avaient plus fait cela, peut-être un mois. Cami ne s'en souvenait même plus.

La jeune femme comptait bien profiter de cette soirée pour se changer les idées. Et pour passer définitivement à autre chose.

-       Mimi, bouge tes fesses ! Cria Teresa depuis les escaliers

Cami poussa un grognement de frustration. Elle était encore à moitié nue dans la chambre et elle détestait être pressée.

-       Vas-y déjà, je te rejoins ! Répliqua-t-elle

Elle entendit Teresa pousser un soupir avant qu'elle ne quitte la Ferme.

Enfin tranquille.

Cami enfila un pantalon ainsi qu'un t-shirt puis elle recoiffa brièvement ses cheveux, avant de sortir à son tour. 

Elle pouvait entendre des cris et des rires au loin, ils étaient déjà tous près du feu.

Comme d'habitude, elle était en retard.

Et visiblement, elle n'était pas la seule.

Alors qu'elle marchait vers le camp, Gally surgit soudain devant Cami. Il était de dos à elle et semblait l'ignorer lui aussi.

Bien.

Ainsi, ils marchèrent en silence pendant une minute. 

Jusqu'à ce que le bâtisseur ne finisse par craquer.

-       Même les bruits que tu fais en marchant sont agaçants, la bleue. Insupportable.

Il avait dit cela sans même daigner la regarder. Quelle ordure.

-       Eh bien, tu devrais t'entendre. C'est pire que l'enfer. Riposta Cami en accélérant le pas

Suite à ces mots, Gally s'était stoppé d'un coup. Désormais, il assassinait la medjack du regard.

-       Continue de faire ton insolente, tu le regretteras.

Cami passa à côté de lui en le regardant de haut en bas, avant de ricaner.

-       C'est ça. Tais-toi tu veux ? Pauvre tocard. Le défia-t-elle

Ce fut au tour de Gally de se marrer.

-       Quelle vulgarité. Tu devrais utiliser cette bouche pour quelque chose de plus utile.

Putain. Comment osait-il ?

Cami se sentit fulminer intérieurement, cela lui brûla l'estomac tant cette phrase l'avait enragée.

Mais plutôt que de s'énerver, elle eut une bien meilleure idée. Elle allait le faire regretter d'avoir dit cela.

Lentement, elle tourna la tête vers lui et un sourire machiavélique se dessina sur ses lèvres.

-       C'est déjà fait. Quand j'étais à genoux ce matin, en train de sucer Minho.

Puis, Cami lui fit un clin d'œil et elle se détourna avant de reprendre sa route. Le feu n'était plus très loin et le maton ne pourrait donc pas la rattraper.

La medjack était en train de se faire violence pour ne pas sourire, tant ce fut jouissif. 

Une satisfaction indescriptible était née en elle.

Totalement abasourdi, Gally en avait eu le souffle coupé. Il ne pouvait même plus bouger.

Avant de l'abandonner, Cami avait pu voir dans son regard acier à quel point cela l'avait touché. Il n'arrivait pas à y croire, et la jeune femme pouvait parier qu'il était au bord de l'explosion.

Elle n'osait même pas se retourner. 

Il devait être en train de lui assener des regards remplis de haine.

C'était exactement ce qu'elle attendait.

Pour une fois, Cami avait gagné.

En arrivant au camp, la jeune femme se précipita aussitôt vers ses amis. 

Il valait mieux éviter Gally ce soir, si elle ne voulait pas se faire tuer. 

Maintenant qu'elle avait lâché cette bombe, il devait encore plus la détester.

Sauf que Cami eut la surprise, plutôt désagréable, de découvrir Rosie. Assise entre Newt et Teresa.

-       Pourquoi, seigneur, pourquoi... Grommela la blocarde

Pourquoi était-elle venue ? Elle le regrettait déjà.

Sur le coup, la medjack resta un instant immobile, mais très vite les blocards commencèrent à poser des regards intrigués sur elle, alors Cami secoua la tête et elle s'avança vers ses amis.

Rosie n'allait tout de même pas la manger. Pourquoi craignait-elle tant de se retrouver à côté d'elle ? Était-elle si jalouse, si intimidée ?

En soufflant longuement, Cami salua Newt, Thomas et Minho. 

Elle s'installa entre les deux coureurs.

-       Tu en as mis du temps. Tu t'es battue avec Gally ? Se moqua Minho

-       Il avait l'air assez énervé en arrivant. Ajouta Newt, assis de l'autre côté

-       Mais pas du tout ! Vous n'allez pas me dire que ça vous étonne de le voir énervé ? Comme s'il ne l'était pas tous les jours, à chaque minute !

Les amis de la medjack se mirent à rire suite à cette remarque. 

Elle avait raison.

Même Rosie avait rejoint l'hilarité des blocards. Et rien que d'entendre le son de sa voix, Cami sentit sa gorge la piquer sous l'irritation.

Il fallait qu'elle boive, et vite. Elle ne tiendrait pas toute la soirée autrement.

Comme d'habitude, Newt remarqua qu'elle était nerveuse. Il pouvait lire en elle comme si elle était transparente. Il la devança donc.

-       Toi, tu as besoin d'un verre !

En quelques secondes, il quitta le tronc et revint presque aussitôt avec un énorme verre d'alcool.

-       Faites attention, Gally a doublé les doses ce soir. Prévint Minho en pouffant

Parfait.

Cami dut se raisonner pour ne pas tout boire d'un coup. Elle voulait vite être bourrée afin de ne plus avoir à supporter la nouvelle à côté d'elle.

Avec l'esprit plus léger, elle accepterait peut-être de l'entendre parler.

Contre toute attente, la fête fut plus surprenante qu'autre chose.

En deux heures à peine, tous les blocards furent complètement soûls. Effrayés par leurs comportements, Chuck et Jack étaient partis au lit.

C'était compréhensible, entre les bâtisseurs qui ne cessaient de se battre, Thomas et Newt qui se tournaient autour avant de se chamailler comme un vieux couple et Minho et Teresa qui dansaient comme des idiots autour du feu, il y avait de quoi avoir peur.

Mais dans toute cette histoire, ce que Cami avait tant redouté avait fini par arriver.

Alors qu'elle souriait en regardant ses amis faire des bêtises, une petite voix l'interrompit dans sa contemplation.

-       Cami ?

La medjack avait pas mal bu et elle mit près d'une minute pour revenir sur terre et réaliser que Rosie venait de lui parler.

-       Oui ? Dit-elle, d'un ton peut-être trop sec

La blonde s'était assise à côté d'elle, la collant presque. 

Elle se tortillait sur place, les joues rouges.

Que lui arrivait-elle ? C'était Cami qui était censée être gênée face à elle. Pas l'inverse.

-       Je... je voulais savoir si tu avais quelque chose contre moi. Avoua Rosie avec une petite moue

Cami, qui s'apprêtait à prendre une énième gorgée, fut coupée dans son élan. 

Prise au dépourvu suite à cet aveu. Elle arqua un sourcil.

-       Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu veux dire ?

-       Oh c'est juste que tu ne m'as pas vraiment adressé la parole depuis mon arrivée et puis... dès que je tentais de t'approcher, tu me fuyais presque.

Soudain mal à l'aise, la medjack se racla la gorge et détourna le regard. 

Qu'allait-elle sortir comme excuse ? Elle ne pouvait pas lui parler de Gally.

Mais était-elle capable de lui mentir ? 

Cami n'arrivait même plus à réfléchir correctement, et quand elle buvait elle avait tendance à dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas.

-       Est-ce que c'est à cause de Gally ?

Eh merde.

Était-ce si évident que ça ? Cami roula des yeux. Elle s'en voulait de ne jamais réussir à garder un secret.

-       Tu n'as pas besoin de me répondre. Je l'ai deviné. Je vois la façon dont tu le regardes quand il me parle. Je voulais te dire que j'étais désolée de ne pas l'avoir remarqué avant. Je l'aurais empêché d'essayer de te rendre jalouse. La rassura Rosie avec un sourire sincère, elle était stressée elle aussi car elle jouait avec ses doigts

Le cœur de Cami battait à cent à l'heure. 

Elle était en train de rêver à nouveau, ce n'était pas possible autrement. 

Elle s'esclaffa nerveusement.

-       Il... il n'essaye pas... de me rendre jalouse ! Il est... il est simplement intéressé... tu l'intéresses.

Rosie ricana en levant les yeux au ciel.

-       Que tu es naïve.

Naïve ? Elle peut parler elle. C'était la première à flirter avec Gally alors qu'il était le garçon le plus horrible du Bloc.

-       Si Gally t'intéresse, alors laisse-moi te dire que tu es bien plus naïve que moi. Rétorqua Cami avec un petit rictus moqueur

L'espace de quelques secondes, il y eut un blanc. Un silence durant lequel les deux jeunes femmes se regardèrent.

Avant que Rosie ne s'approche de l'oreille de Cami et ne lui murmure :

-       S'il y a bien des blocards qui m'intéressent ici... c'est Newt. Et toi.

La medjack venait tout bonnement de s'étouffer avec sa propre salive. Pendant près d'une minute, elle toussota jusqu'à devenir rouge cramoisi. Rosie, avec une douceur innée, lui tapota le dos.

Bien évidemment, la première pensée qui lui vint en tête fut son rêve.

Pouvait-elle encore appeler cela un rêve ? Suite à cette révélation, Cami commençait à se dire que c'était bel et bien un souvenir.

-       Oh putain... Chuchota-t-elle en passant une main sur son front, sidérée

À côté d'elle, Rosie gloussa.

-       Ne t'en fais pas, je ne vais pas te demander de m'apprécier en retour. Je sais très bien que ton cœur est déjà pris.

Cami avait l'impression d'halluciner. 

Si on lui avait dit que la soirée prendrait cette tournure, elle n'y aurait pas cru une seule seconde.

-       Mon cœur n'est pas pris, arrête de...

Rosie leva sa main, faisant comprendre à la medjack qu'elle devait se taire.

-       Je sais ce que c'est. Je suis intéressée par un garçon qui au final est gay et par une fille qui est déjà éprise d'un autre. J'ai eu du mal à l'assumer, mais j'ai fini par l'accepter. Toi par contre, tu es encore dans le déni apparemment. Rit la blonde

Cami ne savait même plus quoi répondre. 

Elle était sans voix.

Elle comprenait désormais pourquoi tous les blocards appréciaient cette fille. Elle n'avait aucune mauvaise intention en elle, elle était simplement très douée pour analyser le monde qui l'entourait.

-       Je... je ne sais même pas quoi dire. Souffla Cami en se grattant la tête

-       J'espère simplement que tu cesseras de m'ignorer à présent. Tu ne crains rien avec moi.

Alors, Cami lui sourit. 

Un sourire vrai et apaisé.

La jeune femme se trouvait presque bête en ce moment même. Comment avait-elle pu penser de si mauvaises choses de Rosie ? Elle n'avait jamais rien fait de mal, au final.

Tout ça à cause de Gally. 

Cami se détestait d'être si faible pour lui.

Au final, la medjack passa le reste de la fête avec Rosie. Ensemble, elles dansèrent, rirent et se taquinèrent.

Parfois, Cami avait malencontreusement jeté quelques coups d'œil vers Gally et elle l'avait, à chaque fois, surpris en train de la toiser.

Il la fixait. Si intensément que la jeune femme ne réussit plus à le regarder au bout d'un moment.

Lorsque Cami et Rosie retournèrent s'assoir, la blonde prit sa main dans la sienne. 

La blocarde ne put s'empêcher de sourire timidement.

-       Tu es une fille superbe Cami, tu ne dois pas te sous-estimer. Il ne s'en rend tout simplement pas encore compte.

Cami aurait aimé que la nouvelle ait raison, mais c'était tout comme croire que le monde extérieur était en fait le paradis que de croire que Gally finirait un jour par être attaché à elle comme elle l'était.

La blocarde en avait marre de se faire de faux espoirs.

-       Il ne te mérite pas. Ne te tracasse pas pour lui.

C'est pas vrai

Rosie lisait dans ses pensées, Cami n'avait pas d'autres explications.

Une fois de plus, c'était d'ailleurs la troisième fois que cela se produisait ce soir, les deux filles se scrutèrent longuement, en silence.

Et Cami ne sut pas si c'était l'alcool ou simplement le fait qu'elle avait réalisé que Rosie était une personne géniale, mais elle se retrouva à se pencher vers elle.

De façon incontrôlable. Instinctivement.

Bien sûr, Rosie ne bougea pas. Elle attendait même avec impatience, ne quittant pas les lèvres de Cami des yeux.

Sauf que la medjack n'eut même pas le temps d'approcher ses lèvres des siennes.

Elle venait d'être tirée en arrière.

Gally.

Il la tira avec une telle puissance qu'elle se retrouva debout, loin de Rosie.

-       Putain mais tu fais...

Gally venait d'encercler le bras de Cami avec sa main, le serrant légèrement.

-       Tu es bourrée, la bleue, ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter le lendemain. Lui murmura-t-il au creux de l'oreille

Les deux ennemis se faisaient désormais face.

Heureusement, les autres blocards étaient soit endormis à même le sol, soit en train de vomir. Newt et Thomas s'amusaient à compter combien de flammes il y avait dans le feu. Se disputant car l'un disait qu'il y en avait trois et l'autre vingt-sept.

-       Suis-moi. Ordonna Gally, impatient

Quoi ? Il rêve.

Sans grande surprise, le bâtisseur ne lui laissa pas le choix. 

Il continuait de tenir son bras et il l'incita à avancer en la tirant.

Cami lança un regard inquiet vers Rosie, mais celle-ci se contenta de lui faire un clin d'œil. Bon sang mais qu'est-ce qu'il leur prend ?

Dans son autre main, Gally avait encore un verre d'alcool à moitié plein.

À présent, ils marchaient en direction de la Ferme, et lorsqu'ils furent à l'intérieur, le maton la mena vers la salle du conseil.

-       Mais merde qu'est-ce que tu fais ? Tu peux me répondre oui ? S'énerva Cami

Enfin, Gally la lâcha. 

Elle croisa donc les bras sur sa poitrine, sourcils froncés. 

Comment osait-il l'amener ici, l'empêchant de continuer cette soirée qu'elle avait fini par adorer ?

Les yeux de Gally étaient rouges, dû à tout l'alcool qu'il avait probablement ingurgité.

Sa respiration était lourde, ses épaules s'élevaient et redescendaient, lentement. Il ne lâchait pas Cami du regard.

-       Minho ne t'a pas suffi ? Tu cherches à te faire Rosie maintenant ?

Rosie. Cela lui faisait toujours mal d'entendre le bâtisseur l'appeler par son prénom, alors qu'elle, elle avait seulement le droit à des surnoms horribles comme la bleue ou tocarde.

Cami ne comptait pas se laisser faire ce soir.

-       Tu m'as interdit d'approcher des garçons, mais tu n'as rien dit à propos des filles. Le nargua-t-elle avec un sourire mauvais

Gally baissa un instant la tête, ricanant. 

Avant de plonger ses yeux dans ceux de Cami à nouveau.

-       Ouvre la bouche.

Décontenancée, Cami ne réagit pas tout de suite. 

Seuls ses yeux s'étaient écarquillés.

Que venait-il de dire ?

En plus de cela, il s'était approché d'elle. Bien trop près. Leurs corps se touchaient presque.

-       Ouvre la bouche. Répéta-t-il

C'était instinctif. 

Cami n'avait pas pu quitter les lèvres de Gally quand il avait prononcé ces mots. 

Elle rêvait encore d'y goûter un jour.

-       Pour... pourquoi ? Balbutia-t-elle

Le regard du bâtisseur s'était assombri. 

Elle devait se tordre la nuque pour réussir à continuer de le regarder.

-       Ne me fais pas te le répéter une quatrième fois, la bleue. Ouvre la bouche.

Cami déglutit.

Faible, Cami. Tu es faible.

Tant pis, demain elle mettrait la faute sur l'alcool.

Cédant, la medjack s'exécuta. 

Elle était bien trop curieuse de voir ce que Gally lui réservait. Elle ne pouvait pas s'en empêcher.

C'était une addiction.

Doucement, ses lèvres se séparèrent et s'entrouvrirent légèrement.

-       Plus que ça. Insista Gally de sa voix grave

Mais qu'attendait-il d'elle ? 

Ne souhaitant pas l'énerver, Cami lui obéit. Encore et toujours.

Alors, ce qu'il fit la fit perdre tout contrôle. Son bas-ventre s'était aussitôt mis à chauffer.

Gally venait de tremper deux de ses longs doigts dans son verre d'alcool. Et après avoir fait cela, il les avait mis dans la bouche de Cami. La faisant vaciller sous la surprise.

-       Suce-les. Dit-il en la dévorant du regard

Si Cami avait un jour osé imaginer que cette situation l'exciterait au plus haut point, elle aurait explosé de rire.

La façon dont Gally la regardait, alors qu'elle avait ses doigts en bouche. 

Elle n'arrivait même pas à décrire la sensation qui traversait son corps en ce moment même.

Ainsi, Cami fut si excitée qu'elle ne se fit pas prier. 

Elle suça les doigts de Gally, comme si cela avait été son sexe.

Et ce, sans le quitter des yeux. L'épiant avec innocence.

Gally, irrévocablement hypnotisé, grogna de désir.

-       Putain, tu aimes ça n'est-ce pas ? Avoir quelque chose en bouche ?

Sans même réfléchir, Cami hocha la tête de haut en bas. 

Oui.

Cela arracha un autre râle rauque au bâtisseur.

-       Est-ce que tu as vraiment sucé Minho ?

Bien sûr que non. Elle avait voulu le faire, pour se venger, mais elle n'y était pas parvenue. Si elle avait couché avec Minho, elle s'en serait voulue. Car elle savait très bien qu'elle aurait imaginé Gally à sa place.

Ne cherchant pas à lui mentir, Cami bougea désormais sa tête de la droite vers la gauche. Non.

Alors, une lueur presque soulagée traversa le regard bleu de Gally.

Était-il vraiment soulagé d'apprendre que Cami n'avait rien fait avec Minho ? 

C'était surréaliste.

Sans prévenir, le bâtisseur retira ses doigts de la bouche de la medjack. 

Puis, en veillant à ne pas les toucher, il approcha ses lèvres des siennes.

-       Règle numéro trois, la bleue, tu ne fais rien avec les autres blocards. Filles, ou garçons.

Sortant peu à peu de cette transe exquise, Cami pouffa.

-       En quel honneur ?

Gally arqua un sourcil, n'appréciant guère l'insolence de la jeune femme.

-       Parce que je refuse qu'une autre personne te touche.

-       Je fais encore ce que je veux ! Je ne t'appartiens pas. Répliqua-t-elle

-       Tais-toi. Grogna le maton, se reculant légèrement

-       Non, je ne vais certainement pas me taire.

Cami n'avait pas fini de jouer avec lui.

Mais ce qu'elle n'arrivait toujours pas à rentrer dans sa tête, c'était qu'elle était perpétuellement perdante. Qu'importe ce qu'elle faisait, Gally gagnait toujours.

-       Eh bien, on verra si tu continueras d'être aussi bavarde une fois que je t'aurai baisée.

Et c'était bien pour cela qu'elle perdait à chaque fois. 

Ces simples mots suffisaient à la faire chavirer.

Bouche-bée, Cami perdit toutes ses capacités motrices et fut incapable d'esquisser le moindre mouvement.

-       Qu... quoi ?

-       Tu m'as très bien compris. Maintenant, si tu veux que je te prenne contre ce mur, tu retires ton pantalon. Assena-t-il, sa voix était devenue autoritaire

À partir de ce moment, tout se passa très vite.

En moins d'une minute, Cami se retrouva seulement avec son t-shirt et sa culotte. 

Gally, lui, avait baissé son pantalon.

Cami n'eut même pas le temps de cligner des yeux que les mains du bâtisseur se retrouvèrent sur ses cuisses. Comme si elle était aussi légère qu'une plume, il la souleva et fit en sorte qu'elle enroule ses jambes autour de sa taille.

Bordel. Jamais ils n'avaient été si proches. Et ses mains larges ne quittaient toujours pas ses cuisses. Il les agrippait même avec férocité.

Rien que cela aurait pu faire gémir Cami.

Tout à coup, elle fut plaquée contre le mur de la salle. 

Elle ne ressentit même pas la douleur infligée par le matériel peu agréable qui avait heurté la peau de son dos.

Gally profita du fait que la jeune femme prenait désormais appui contre le mur pour baisser son boxer.

Son membre déjà dur se dressa aussitôt devant lui, déjà lubrifié par son propre liquide. En voyant cela, Cami se mordit la lèvre inférieure.

Elle pouvait voir qu'il attendait, peut-être bien plus que Cami, d'être en elle depuis un long moment.

Alors que leurs lèvres furent à nouveau à quelques centimètres les unes des autres, Gally enfonça son sexe en elle. Brutalement. La medjack poussa déjà un cri de plaisir.

-       Putain de merde tu es si serrée. Siffla-t-il entre ses dents

Très vite, le bâtisseur entama des va-et-vient plus intenses les uns que les autres. 

À nouveau, il saisit les cuisses de Cami entre ses doigts et il les serra le plus fort possible, ce qui lui permit de pénétrer la jeune femme bien plus profondément.

Cami avait besoin de le sentir entièrement en elle. Alors, elle resserra son emprise autour de la taille de Gally avec ses jambes, l'incitant à taper plus loin dans son intérieur. Jusqu'à trouver son point sensible, l'endroit qui pouvait la faire jouir en quelques minutes.

Comment faisait-il pour être si doué ? 

À chaque coup de rein qu'il lui infligeait, elle atteignait presque la jouissance.

Désormais, ses va-et-vient étaient si rapides que le dos de Cami cognait contre le mur.

Elle n'osait pas imaginer tous les bleus qu'elle allait avoir demain.

-       Tu me détestes toujours ? Lui demanda-t-il tout à coup en se perdant dans son regard

Cami émit un faible sourire.

-       Plus que tout.

-       Parfait. Grogna-t-il

Sur ce, Gally la pilonna sans aucune retenue, à tel point que Cami faillit glisser à plusieurs reprises mais le maton la rattrapa à chaque fois. Renforçant sa poigne autour de ses cuisses. Intensifiant les pénétrations en elle.

Il aimait tant la sentir si mouillée autour de son membre. Et Cami n'arrêtait pas de gémir, se mordant parfois l'intérieur de la joue pour s'empêcher de crier. Cela excitait Gally comme jamais.

-       Putain... Lâcha-t-il entre deux râles rauques

-       Oh merde mais c'est quoi ce bordel ?

À l'entente de cette phrase, qui n'avait été prononcée ni par Gally ni par la medjack, Cami crut un instant qu'elle allait faire un malaise. Elle se figea instantanément.

Le bâtisseur cessa ses va-et-vient, mais il ne se retira pas pour autant. Il demeura entre les jambes de la blocarde, son sexe toujours en elle.

Cachée par la carrure large de Gally, Cami ne pouvait rien voir.

-       Putain Newt, dégage d'ici ! Cracha le maton d'un ton tranchant

Oh non, tout mais pas ça.

Notes:

Oops !

Ça craint pour eux vous pensez ?

J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! Laissez-moi un petit kudos ou un commentaire, ça m'encourage ! 💗

Chapter 12: XII

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Pendant quelques secondes, le temps s'était arrêté.

Toujours cachée par l'immense carrure de Gally, Cami put entendre ce qui ressemblait à des mains qui venaient de claquer contre des yeux. 

-       Merde, je... je suis désolé ! J'ai entendu des bruits et Cami n'était plus là alors j'ai voulu m'assurer qu'elle... qu'elle allait bien ! Bafouilla Newt, paniqué et encore alcoolisé

-       Bon sang mais casse-toi Newt ! Siffla Gally

Le bâtisseur s'était d'autant plus penché vers Cami afin de la cacher. Comme s'il ne voulait pas que le sarcleur puisse voir son corps à moitié nu.

Newt ne se fit pas prier plus longtemps et il partit de la salle, en courant presque.

Alors, un silence oppressant et rempli de malaise émergea entre les deux blocards. Gally n'osait plus regarder la jeune femme.

Et pourtant, il était toujours entre ses jambes. Toujours en elle. Sa respiration lourde était devenue invasive, suffocante. Il tenait encore ses cuisses, fermement. Comme s'il n'avait pas envie de partir.

Malheureusement, il le fallait.

Cami en avait encore envie. Elle ne voulait pas qu'il s'en aille, elle sentait que son bas-ventre était encore en ébullition, mais une fois de plus ils avaient été coupés dans leur élan. Avec ce qui venait de se passer, l'excitation avait cessé.

Toutefois, Gally fit quelque chose qui la surprit. Aussi rapide que l'éclair, il porta sa main droite vers le cou de la medjack et le serra suffisamment pour amoindrir sa respiration.

Puis, il donna un dernier coup puissant et profond en elle.

Tout en ne la quittant pas des yeux. Son visage à quelques millimètres du sien. C'était un coup de rein qui démontrait son immense frustration.

Cette fois-ci, Cami s'était mordu la lèvre pour s'empêcher de faire du bruit. Ses sourcils se fronçant sous ce dernier plaisir.

-       Crois-moi, la bleue, je te baiserai jusqu'à ce que tu ne puisses plus marcher la prochaine fois. Sauf que tu auras plutôt intérêt à te taire.

Sur ces mots, avec une douceur étonnante, le bâtisseur se retira et lâcha Cami. Son sexe était encore dur et trempé et il renfila son pantalon en grognant. Énervé de ne pas avoir pu aller jusqu'au bout, une fois de plus.

Cami retomba sur ses deux pieds, complètement déboussolée, reprenant peu à peu son souffle.

Se sentir si vide et voir Gally s'éloigner d'elle lui tordit l'estomac. Elle en avait marre d'être interrompue à chaque fois.

Cela n'allait pas l'aider si elle ne parvenait jamais à ses fins avec le maton. 

Cela ne ferait qu'empirer son désir pour lui. 

C'était inévitable.

Après avoir poussé un long soupir, Gally tourna la tête vers Cami qui s'était rhabillée à son tour.

Pendant près d'une minute, il la fixa. Sans cligner des yeux, la bouche entrouverte. Et sans grande surprise, il ne sut pas quoi dire.

Alors il s'en alla, simplement. Sans se retourner une seule fois.

Et d'un seul coup, l'euphorie s'évanouit. 

Maintenant que Cami était toute seule dans la salle, elle réalisait.

Newt les avait surpris, et il avait probablement été le raconter aux autres.

-       Oh la poisse... Murmura la jeune femme en se laissant tomber sur un tabouret en bois

Gally était-il retourné au camp ? Comment faisait-il pour ne pas avoir honte ? Cami se sentait terriblement mal en ce moment même.

Le bâtisseur n'avait même pas semblé perturbé. Comptait-il rattraper Newt et le menacer pour qu'il ne dise rien ? Ou Gally en avait-il tout bonnement rien à faire d'être découvert avec Cami ?

Les blocards ne pouvaient pas l'apprendre. 

C'était bien la seule chose que la medjack redoutait. C'était son pire cauchemar.

Et il était en train de prendre vie.

-       Merde merde merde... Pesta-t-elle en se relevant

Elle prit sa tête entre ses mains, s'arrachant presque les cheveux.

Newt l'avait vue en train de faire l'amour avec Gally. Il l'avait même entendue. Rien que d'y repenser, Cami était rouge de honte.

Elle ne pouvait pas rester ici. 

Elle ne voulait pas tomber sur une autre personne et être humiliée à nouveau.

Et il était hors de question pour elle de retourner près du feu.

De ce fait, d'un pas pressé, Cami se rua vers les douches et jamais elle ne s'était lavée si rapidement. 

Elle s'étonnait elle-même.

Sans plus attendre, les cheveux encore mouillés, elle se réfugia dans une chambre et se jeta dans un lit. Se cachant sous la couette.

Elle n'arrivait plus à réfléchir correctement tant elle avait honte.

Au fond d'elle, Cami espérait de tout cœur que Newt n'allait rien dire. Il n'était tout de même pas si vicieux.

Si elle se réveillait demain et que tous les regards étaient posés sur elle, elle n'aurait plus qu'à laisser un Griffeur l'emmener.

Après avoir cogité pendant plus d'une heure, l'esprit encore embué par l'alcool et avec un désir inassouvi qui la dévorait intérieurement, la medjack réussit à s'endormir.

**

Le lendemain matin, Cami sortit de la Ferme avec la boule au ventre. Elle était si stressée que sa lèvre inférieure saignait tant elle n'arrêtait pas de la mordre.

Comment devait-elle agir ? Normalement ? 

Faire comme si de rien n'était ? 

Qu'allait-elle dire à tous ses amis ?

Elle savait que Teresa réagirait bien, ainsi que Zart ou encore Frypan. Mais Minho s'était rapproché d'elle les derniers temps et elle lui avait fait comprendre qu'il ne se passait rien avec Gally. Le coureur se sentirait trahi d'apprendre qu'elle lui avait menti.

-       Ressaisis-toi Cami, tu dois assumer tes bêtises. Murmura-t-elle pour elle-même, alors qu'elle marchait tête baissée

Inspirant un grand coup, elle avança vers le camp où plusieurs blocards étaient en train de prendre leur petit-déjeuner.

Autant les affronter maintenant, ainsi le pire serait passé.

Cependant, quand Cami arriva près du feu éteint, elle se rendit très vite compte que personne ne la regardait. Soit ils parlaient entre eux comme si tout était normal, soit ils en bavaient car ils avaient du mal à se remettre de leur gueule de bois.

Aucun blocard ne lui lançait des coups d'œil intrigués ou choqués. Cami arqua un sourcil.

Peut-être que...

Ne comprenant pas, elle se dirigea vers Newt qui mangeait seul.

Lorsqu'il la vit arriver vers lui, il manqua de s'étouffer avec ses flocons d'avoine et évita le regard de la medjack.

-       Newt ? Tenta Cami d'une voix hésitante

Elle s'installa à ses côtés, mais le sarcleur ne daignait toujours pas la regarder.

-       Newt écoute, je peux...

Enfin, le garçon aux cheveux blonds se tourna vers Cami. 

Il poussa un soupir exaspéré et leva les yeux au ciel.

-       Ça va, Cami. C'est de ma faute, j'aurais dû m'en douter. Je n'avais pas à débarquer comme ça... quel con.

-       Mais pas du tout Newt, c'est de notre faute ! Nous n'avions pas à faire... ça. Je suis vraiment désolée que tu aies dû voir cette scène. S'empressa d'ajouter Cami

Newt émit un petit rire.

-       J'ai vu pire, ne t'en fais pas.

Pire ? La medjack se demandait de qui, ou de quoi, il pouvait bien parler.

-       Mais je t'avoue que ça m'a... surpris. Sur le coup. Voir cet idiot entre tes jambes... j'ai cru perdre la vue. Je pense que ma rétine a brûlé.

Cami lui donna une tape sur l'épaule en riant nerveusement, ce qui fit redoubler les rires du sarcleur.

-       Non mais vraiment. J'ai juste été choqué, mais je ne te juge pas... pour tes goûts plutôt étranges.

Après s'être esclaffée une nouvelle fois, Cami reprit un air sérieux et toisa Newt, qui se calma à son tour.

-       Donc tu n'as rien dit aux autres ?

-       Bien sûr que non ! C'est vrai que cela aurait été marrant... mais j'attends ton accord avant. Répondit le jeune homme avec un clin d'œil

-       Hors de question !

Newt leva aussitôt les mains en l'air, démontrant son innocence.

-       Très bien, je n'en ferai rien !

La medjack fut soudain soulagée d'un poids énorme.

Elle ignorait comment elle faisait pour se tenir devant Newt sans se liquéfier sur place, puisqu'il l'avait presque vue nue avec le sexe de Gally en elle, ce qui était affreusement honteux.

Mais au moins il était le seul au courant et il n'avait pas l'air d'avoir envie de la charrier sur cela sans arrêt.

-       Est-ce que Gally est venu te parler ?

Newt se mit à réfléchir un instant. 

Sa gueule de bois l'empêchait certainement de se souvenir des moindres détails.

-       Non, il est revenu comme si de rien n'était. À vrai dire, il avait surtout l'air mal en point. Enfin je veux dire, pas malade, mais un peu perdu et presque déçu.

Perdu et déçu ? Regrettait-il à nouveau ce qu'il avait fait avec Cami ? Comme d'habitude.

Cami préféra ne pas répondre à cela. 

Elle ne souhaitait pas faire comprendre à Newt qu'elle était plus attachée à Gally qu'il ne le fallait.

-       Par contre j'ai une question Cami... pourquoi ? Ne me dis pas que c'est l'alcool, je ne te croirai pas.

Cami détourna les yeux de son ami et elle souffla longuement avant de répondre.

-       Non, ce n'est pas l'alcool. Je le déteste probablement plus que ce fichu Bloc, mais en même temps je n'arrive pas à me passer de lui. Il lui suffit de me murmurer des choses ou de s'approcher de moi et je ne résiste plus. J'espère qu'un jour cela cessera. Il ne me mérite pas. Avoua-t-elle, serrant les poings en repensant à la façon dont Gally la traitait parfois

Newt ne répondit pas tout de suite, il était pensif. 

Il se mit ensuite à jouer avec ses doigts.

-       Ouais, je comprends. Tu sais déjà ce que j'en pense. Ce connard ne mérite personne, et si un jour il te fait du mal tu as intérêt à me le dire et à stopper toutes tes conneries avec lui.

Cami hocha la tête. 

Cela lui faisait du bien d'entendre qu'au moins une personne la soutenait en ce lieu maudit.

Mais Newt n'avait pas l'air d'en avoir fini.

-       Et si tu te le demandes, non je ne t'en veux pas d'avoir caché cette... aventure. Je sais ce que c'est. Je ressens ça avec Thomas parfois. Il m'énerve souvent à être aussi borné, je pourrais le haïr de toutes mes forces quand il me tient tête, mais d'un autre côté je serais prêt à tuer pour lui. Même s'il est horrible avec moi, je le suivrai toujours. Et je n'en ai parlé à personne, à part toi désormais. Ajouta-t-il

Cami sourit, heureuse de voir que le sarcleur assumait enfin ce qu'il ressentait pour le coureur. Cela crevait les yeux de toute façon, tout le Bloc était au courant.

Toutefois, ses paroles la firent réfléchir.

Serait-elle prête à tuer pour Gally ? 

Bien sûr que non, et lui non plus. Ils n'en étaient pas à ce stade.

Pourraient-ils s'entretuer ? Oh ça oui.

*

Le cœur plus léger, Cami put affronter cette journée sans aucune crainte. 

Newt ne lui en voulait pas pour ce qu'il s'était passé et personne d'autre n'était au courant. 

Elle n'avait pas vu Gally une seule fois et rien ne pouvait plus la soulager.

Après le travail, elle décida d'aller voir les sarcleurs. Rosie était là, et elle accueillit Cami avec un grand sourire.

La medjack avait presque oublié qu'hier soir elles s'étaient énormément rapprochées.

En se rappelant cela, elle rougit instantanément. Sous le sourire amusé de Newt qui se souvenait probablement du fait qu'elles avaient failli s'embrasser.

-       Comment vas-tu, Cami ? Lui demanda Rosie d'une voix douce

-       Mieux. Je pense que je ne vais plus boire avant un long moment. Plaisanta Cami

-       C'est ce qu'on dit tous, au final on recommence quand même. Se marra Zart qui arrachait des carottes

Une fois de plus, Cami se trouva très idiote d'avoir réagi ainsi avec Rosie depuis son arrivée.

Elles parlèrent de tout et de rien pendant plus de trente minutes et la medjack la trouvait de plus en plus attachante. Comment avait-elle pu penser du mal d'elle ?

La jalousie n'apportait vraiment rien de bon.

Et ce qui allait suivre ne ferait que le prouver d'autant plus à Cami.

Alors que Rosie lui racontait une blague, Gally apparut tout à coup non loin d'eux. Transportant une planche de bois sur son épaule.

Comme si cela ne suffisait pas, Rosie choisit ce même moment pour poser sa main sur le bras de Cami, et elle le caressa. Ce que le bâtisseur remarqua dans la seconde.

La medjack avait cessé de rire en voyant le regard sombre de Gally. Il s'était arrêté non loin d'eux et lâcha la planche, la faisant s'écraser lourdement au sol.

-       La bleue, viens ici.

Newt ricana et devança Cami.

-      Aux dernières nouvelles, Gally, Cami n'est pas un chien.

La mâchoire serrée, le maton des bâtisseurs jeta un regard mauvais au sarcleur. Puis il surenchérit :

-       S'il te plaît.

Gally qui la suppliait presque. Ça c'était nouveau.

Zart, Rosie et Newt épièrent Cami avec une certaine inquiétude, mais elle leur sourit.

-       Ne vous en faites pas. Je reviens.

Déglutissant, Cami abandonna ses amis et rejoignit Gally. 

Que voulait-il ?

D'un signe de main, il lui fit comprendre qu'il désirait qu'ils s'éloignent un peu plus. Ce qu'ils firent.

Lorsqu'il fut certain que plus personne ne pouvait les entendre, Gally fit face à Cami et il croisa les bras sur son torse.

La tête haute, un rictus sur le bout des lèvres, il la scruta.

-       Je t'ai dit quoi par rapport à Rosie ? Lâcha-t-il d'un ton froid

Cami s'esclaffa, roulant des yeux.

-       Je n'ai même plus le droit de parler avec mes amis ?

-       Ne joue pas à l'idiote avec moi. Nous savons tous désormais que Rosie souhaiterait être à ma place.

Cami, qui avait voulu répliquer, se tut. Abasourdie, elle cherchait une explication dans les yeux électriques de Gally.

-       Elle me l'a dit, ce midi. Qu'elle adorerait s'occuper de toi.

Heureusement que la medjack n'était pas en train de boire ou de manger en ce moment même. 

Elle se serait étouffée.

Mais pourquoi Rosie avait-elle dit cela ? À quoi jouait-elle ?

Bien décidée à ne pas se laisser intimider, Cami rétorqua :

-       Cela t'étonne ?

Gally répondit du tac au tac.

-       Non, pas du tout. Je lui ai même dit que j'étais certain que ça te plairait toi aussi. Après, je lui ai balancé qu'elle pouvait toujours rêver.

À son tour, Cami croisa les bras sur sa poitrine. 

Elle haussa les sourcils, défiant Gally du regard.

-       Ah bon, elle peut toujours rêver ? Et pourquoi ça ?

Un rire presque diabolique glissa entre les lèvres du bâtisseur.

Lentement, il s'approcha de Cami. La forçant à se tordre la nuque pour que leur contact visuel ne soit pas rompu.

Puis, le plus doucement possible, Gally lui murmura :

-       Je dois te baiser devant tout le monde pour leur montrer que tu m'appartiens ? Ou est-ce que m'obéir te suffit ?

Les yeux de Cami s'étaient tout bonnement écarquillés. 

Jamais elle n'avait vu une personne avec une telle audace en elle.

Il pensait vraiment qu'elle était à lui ?

-       Il n'y a rien entre nous, tocard, je ne t'appartiens pas. Riposta-t-elle d'un ton ferme

Un sourire en coin machiavélique se dessina sur le visage de Gally. Il s'était légèrement baissé, amenant son visage près de celui de Cami.

-       Ah bon, il n'y a rien entre nous ? Pas plus tard que cette nuit, je te baisais contre le mur où tous les blocards s'adossent lors des fichus conseils instaurés par Alby.

Mais quel petit con.

-       Rien de sérieux, je veux dire ! Se rattrapa Cami qui commençait à être agacée

Gally n'avait pas l'air d'avoir envie de laisser tomber.

-       Qu'importe, la bleue. Cela ne te donne tout de même pas le droit d'aller vers quelqu'un d'autre.

Je vais me gêner.

Ce fut Cami qui, à présent, s'avança un peu plus vers Gally. Leurs bouches n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'une de l'autre.

-       Toi aussi tu peux toujours rêver. La prochaine personne qui sera entre mes jambes, Gally, ce sera Rosie. Que tu le veuilles ou non.

Cami ne réussit même pas à décrire la fureur qui venait de naître dans le regard du bâtisseur. 

Il était sur le point d'exploser suite à ces paroles, la medjack pouvait le sentir.

Sauf qu'il n'en eut pas le temps. Les deux blocards ne purent pas continuer leur altercation.

-       Cami, Gally ! Venez vite !

Ils avaient été si obnubilés par la haine qui les aveuglait tous les deux qu'ils n'avaient même pas remarqué que la plupart des blocards s'étaient rués vers l'une des grandes portes. 

Dorénavant, ils poussaient tous des cris apeurés et paniqués.

-       Thomas ! Minho ! Vite, dépêchez-vous !

-       Bougez-vous ! La porte se referme ! Hurla un autre

Gally et Cami se firent un regard éberlué avant de revenir sur terre avec violence. 

Ils se précipitèrent vers la porte, leurs cœurs battant la chamade.

Lorsqu'ils arrivèrent près du groupe qui s'était formé devant l'une des entrées du labyrinthe, 

Cami les bouscula tous afin de se frayer un chemin. Et là, son souffle se coupa.

Elle aperçut Minho qui essayait de porter Thomas. Visiblement, il s'était évanoui et ne se réveillait pas.

Non.

Thomas. Minho

La porte se refermait de plus en plus. 

Pourquoi personne ne faisait rien ? Ils allaient rester coincés dans le labyrinthe.

Quand Cami posa les yeux sur Newt, elle vit la terreur et la tristesse sur son visage. Il se sentait impuissant. Il savait ce qui les attendait et il savait que la personne qu'il aimait plus que tout allait probablement mourir si la porte se refermait devant lui.

Ce fut de trop pour Cami. Elle ne pouvait pas accepter cela.

Sans réfléchir une seule seconde de plus, elle courut le plus vite possible vers la porte et s'apprêta à s'y engouffrer. Elle avait encore le temps, une vingtaine de secondes.

Cela faisait quelques mois qu'elle était ici, elle avait pu compter le temps que cela prenait à cette gigantesque pierre de se refermer.

Mais bien évidemment, on ne lui laissa pas l'occasion d'aller sauver ses amis.

Gally avait couru plus vite qu'elle et il avait attrapé son bras, l'arrachant presque pour la retenir.

-       Non ! Putain non ! Rugit Cami, prête à bondir sur le bâtisseur pour s'extirper de son emprise

-       Tu n'as pas le droit d'y aller et tu le sais ! S'écria Gally qui ne la lâchait pas

-       Espèce de pauvre con ! Il faut les aider !

Cependant, Cami ne sut pas par quel miracle cela avait pu se produire, mais Minho avait réussi à regagner le Bloc avec Thomas sur son dos.

Ils étaient sains et saufs.

Sauf que cela ne suffit pas à la medjack pour se calmer.

C'était tout comme si la terre s'était arrêtée de tourner. 

Plus rien n'existait autour d'elle.

Il n'y avait que Gally, qui avait libéré son bras et qui se tenait devant elle avec un regard menaçant, et toute la rancœur et le dégoût qu'elle éprouvait envers lui.

Seuls les tambourinements dans sa poitrine se faisaient entendre.

Elle tremblait de rage. Elle n'arrivait plus à se contrôler.

Elle n'arrivait pas à croire que Gally l'avait empêchée d'essayer de sauver Minho et Thomas. Comme si lui, il avait accepté de les voir mourir.

Il ne pensait qu'à lui, et rien ne pouvait plus enrager Cami que cet égoïsme pur et dur.

-       Tu n'es qu'un monstre Gally, un monstre ! Cria-t-elle, à bout de nerfs

Gally, complètement ébranlé suite la réaction de Cami, recula légèrement. 

Il était encore perturbé par le fait qu'ils avaient failli perdre deux blocards, et l'énervement de la jeune femme le fit perdre tous ses moyens pendant quelques secondes.

Autour d'eux, les autres habitants du Bloc s'étaient immobilisés. 

Ils étaient tous hébétés face à Cami.

-       Écoute la tache, ils vont bien d'accord ? Ils sont là. Tu n'as plus besoin d'avoir peur, alors tu vas te calmer.

Tu vas te calmer.

Ce fut la phrase de trop pour la medjack. 

Ce ton autoritaire, elle ne pouvait plus l'entendre.

-       Arrête de me donner des ordres, je ne suis pas à ta merci bordel !

Après avoir vociféré ces mots, Cami avait fini par craquer. Elle s'était jetée sur Gally et avait commencé à l'assener de coups sur le torse.

-       Je ne suis pas ton putain de chien ! Quand est-ce que tu vas me traiter avec respect ? Je ne t'ai jamais rien fait !

Cami était si désespérée face au comportement immonde du bâtisseur qu'elle sentait ses yeux se remplir de larmes.

Et ne sachant pas comment réagir, Gally fit la pire erreur qu'il soit.

Il repoussa Cami, peut-être trop violemment car elle s'étala sur le sol.

Ce geste, Minho et Newt ne réussirent pas à l'accepter.

Clint et Jeff venaient de prendre Thomas en charge, alors les deux autres blocards en profitèrent. 

Ils repoussèrent Gally à leur tour en lui hurlant de dégager s'il ne voulait pas finir défiguré ou pire, au Gnouf.

Ce fut le chaos.

-       Tu n'en as pas marre de n'être qu'un pauvre con sans aucun sentiment ? Rugit Minho qui le poussa à nouveau

-       Putain Gally, tu ne vois pas que tu la pousses constamment à bout ? Pesta Newt qui abandonna le bâtisseur pour aller aider Cami

Ils réagissaient tous de façon exagérée. Mais ce n'était pas de leur faute.

Pendant une longue minute, ils avaient cru que Thomas et Minho allaient mourir. 

Les coureurs avaient frôlé la prison mortelle qu'était le labyrinthe.

Il y avait de quoi perdre son sang-froid. 

On ne pouvait pas leur en vouloir.

Et cette dispute entre Gally et Cami les avait tous choqués. Cela n'avait pas aidé.

Cela faisait des semaines que la jeune femme se comportait bizarrement avec tout le monde à cause de lui, et les blocards n'en pouvaient plus.

Il fallait que cela explose, à un moment ou un autre. Et ce jour était arrivé.

-       Tu dois rester loin d'elle, Gally. Pour son bien. Lui cracha Newt, lui qui était rarement énervé, il ne se reconnaissait même pas

Gally, qui jusque-là s'était laissé faire et n'avait pas cherché à se battre car il savait qu'il était fautif, finit par craquer.

-       Tu crois que je n'essaye pas ? J'aimerais ne plus l'approcher, mais je n'y arrive pas putain ! Siffla-t-il en repoussant Minho

Cami, qui s'était relevée, se figea net.

Que venait-il de dire ? Devant tout le monde ?

Notes:

Aïe aïe aïe les embrouilles arrivent !!

J'espère que vous avez aimé ce chapitre ! N'hésitez pas à me laisser un petit kudos ou commentaire ! <3

Chapter 13: XIII

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Minho s'était figé. Ses yeux voyageaient entre Gally, qui passait une main sur son crâne afin de se calmer, et Cami qui essayait de freiner les tremblements de son corps.

Très vite, Minho fut coincé entre deux émotions. 

Il était visiblement énervé, mais il était également en train de rire nerveusement.

-       Attends, qu'est-ce qu'il vient de dire là ? Siffla-t-il, la mâchoire contractée

Il n'arrivait pas à y croire. Une déception indescriptible pouvait se lire sur son visage. Cami lui avait donc menti.

Il s'était bel et bien passé quelque chose entre Gally et elle, et le bâtisseur venait même d'avouer qu'il n'arrivait pas à se passer d'elle. 

Devant tout le monde.

-       Minho écoute...

Minho était si abasourdi qu'il n'entendait même plus Cami. À vrai dire, il n'avait pas envie d'écouter ses mensonges. Il détestait l'idée que l'on puisse lui mentir ainsi. Il se sentait trahi.

À côté de lui, Newt était devenu tout rouge. Il ne savait plus où se mettre. Jamais il n'aurait pensé que cela finirait ainsi.

Les autres blocards étaient d'autant plus sous le choc. La bouche de Teresa était grande ouverte, les yeux de Frypan étaient exorbités et Alby secouait la tête d'un air désemparé. Rosie avait plaqué une main sur sa bouche.

Elle était au courant de ce qu'il y avait entre Gally et Cami, mais elle était sidérée de voir que Gally avait osé révéler cela. Lui qui cachait toujours ses émotions les plus oppressantes.

Agacé suite à cette révélation, Minho décida de partir. 

Il préférait s'assurer que Thomas allait s'en sortir plutôt que rester ici.

Il s'en alla donc, ne manquant pas de bousculer Gally au passage. Le bâtisseur ne dit rien, même si ses poings s'étaient soudainement serrés.

-       Mais qu'est-ce que vous avez fait, vous deux ? Questionna Alby qui se retenait de leur crier dessus

Cami ne faisait que bégayer, elle ne parvenait pas à trouver les bons mots. 

Elle voulait se jeter sur Gally à nouveau. 

Comment avait-il pu aborder leur aventure devant tout le Bloc ?

Il se doutait très bien qu'en révélant cela, les amis de Cami le prendraient très mal. Parce qu'elle leur avait caché la vérité pendant des semaines et des semaines. Elle allait les perdre à cause de lui.

Si elle avait pensé un jour qu'elle ne pouvait pas plus le détester, aujourd'hui lui prouvait qu'elle n'avait pas encore atteint la limite.

Puisque Cami ne leur donnait aucune réponse, les blocards se tournèrent tous vers Gally.

Les yeux bleus du bâtisseur étaient assombris par la haine. Il s'en voulait d'avoir craqué bêtement et d'avoir laissé cet aveu sortir d'entre ses lèvres. Tout comme il en voulait aux autres de l'avoir poussé à bout.

Il avait simplement voulu empêcher Cami de partir dans le labyrinthe. Rien de plus.

Alors, d'une lenteur presque insupportable, il finit par poser le regard sur la jeune femme. Il la dévisageait comme si elle était le diable en personne. Cami en déglutit.

-       Ce n'était qu'une erreur, c'est tout. Ne vous faites pas d'idées.

Quel connard.

Jamais il ne pourrait l'assumer. Jamais. Avait-il si honte d'elle ? Cami sentit son estomac se nouer à cette idée.

Après tout, ce n'était pas plus mal. S'il comptait nier, cela l'arrangeait. 

Peut-être que ses amis la laisseraient tranquille.

Dans tous les cas, Gally ne leur accorda pas l'opportunité de répliquer.

En lançant un dernier regard mauvais vers les blocards, il tourna les talons et les abandonna.

La tête haute, gardant sa fierté éternelle. Il ne changerait pas, qu'importe ce qui lui arrivait.

Les lèvres tremblantes, Cami eut enfin le courage de se tourner vers ses amis. 

Et contre toute attente, elle réalisa qu'ils n'avaient pas l'air fâchés. 

Bien au contraire.

Teresa et Rosie lui souriaient d'une façon réconfortante. Frypan et Zart haussèrent les épaules, pas si choqués que cela au final.

Newt quant à lui avait repris ses esprits et il ne perdit pas plus de temps ici. 

Il passa à côté de Cami, lui tapotant l'épaule, puis il courut vers l'infirmerie.

-       Tout le monde déraille ici, tu sais. Il fallait bien que ça arrive. Se moqua gentiment Frypan

Il fallait bien que ça arrive. Tu parles.

Chaque jour qui passait, Cami regrettait un peu plus d'avoir fait ce foutu rêve.

Néanmoins, Alby ne semblait pas décidé à laisser passer cela.

Après avoir hurlé aux blocards de terminer leur travail de la journée, il s'était précipité vers la Ferme. 

Là où Gally s'était enfui.

Le chef du Bloc venait de comprendre que le bâtisseur s'était peut-être un peu trop approché de Cami, alors que cela lui avait été interdit après le message des Créateurs.

Ça allait barder.

**

Une semaine s'était déjà écoulée, et l'ambiance était affreusement maussade.

Thomas ne s'était toujours pas réveillé et personne ne comprenait pourquoi.

Newt en devenait malade, il ne travaillait presque plus tant il ne quittait plus le chevet du coureur. Il en venait parfois à ne pas dormir de la nuit, attendant sans arrêt que Thomas ne sorte de ce sommeil interminable.

Tous les blocards étaient inquiets et cela entraînait une tension constante. 

Lors des repas, peu de personnes parlaient et si c'était le cas, c'était très souvent pour se prendre la tête jusqu'à la crise de nerfs.

Plusieurs garçons en avaient conclu que c'était de la faute de Gally. Il avait désobéi à l'ordre donné par les Créateurs en se rapprochant de Cami et ils s'étaient donc vengés.

Cami ne faisait rien pour les contredire. 

Elle n'avait pas envie de défendre le maton des bâtisseurs. Il ne méritait pas de sa pitié.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Gally s'était isolé. Il n'adressait plus la parole à un seul blocard et ne sortait que pour travailler. Personne ne saisissait pourquoi il réagissait ainsi.

Cami ne l'avait plus revu depuis leur altercation, et elle ne cherchait plus à le voir.

Cette terrible dispute leur avait ouvert les yeux et ils s'étaient rendu compte que ce qu'ils faisaient n'avait rien de sain.

Et la medjack ne lui pardonnait pas de l'avoir ridiculisée devant les habitants du Bloc. Comme d'habitude, il n'avait pas assumé et avait préféré la traiter d'« erreur ».

De ce qu'elle avait entendu par la suite, Alby avait été assez sévère avec lui. C'était probablement pour cela qu'il se montrait moins.

Bien fait pour lui.

Mais bien évidemment, cette situation ne dura pas plus longtemps.

En cette journée pluvieuse, Gally daigna enfin montrer le bout de son nez. En dehors du travail.

Alors que l'après-midi touchait à sa fin, le bâtisseur rejoignit ses collègues qui étaient en train de boire sous un abri. 

À ce moment-là, Cami n'était pas très loin et il passa à quelques mètres d'elle.

Toujours aussi rempli d'audace, Gally ne manqua pas de lui adresser un regard assassin avant de tourner la tête.

Il avait fini sa petite crise et revenait en étant encore plus con qu'avant. 

Il n'était pas croyable.

-       Quel abruti. Grommela Cami qui préféra ignorer son attitude et partit donc vers la Ferme

Cami était très tracassée les derniers jours. 

Minho se retrouvait seul dans le labyrinthe et Alby et lui peinaient à le déchiffrer et à trouver ses secrets les plus enfouis. Maintenant que Thomas était plongé dans une sorte de coma.

Et Cami ne pouvait plus accepter cela. 

Elle ne voulait plus être enfermée dans le Bloc et voir que les recherches n'avançaient pas, cela la dépitait.

De ce fait, elle avait décidé ce matin que, une fois sa journée à l'infirmerie terminée et après s'être assurée que Minho et Alby n'étaient pas prêts d'aller dans la salle des cartes, elle s'y rendrait afin de chercher à comprendre ce que le labyrinthe cachait.

Ce fut donc ce qu'elle fit.

En lançant des coups d'œil autour d'elle afin d'être sûre que personne ne la voyait, elle fila vers la salle des cartes.

Après tout, les Créateurs avaient demandé à ce que Teresa et elle soient protégées. Peut-être était-elle spéciale pour eux ? Peut-être serait-elle capable de trouver des réponses ?

Elle devait agir, il était plus que temps.

À pas de loup, Cami entra dans la salle. 

Elle souffla de soulagement lorsqu'elle comprit que pas un blocard ne l'avait vue. 

Alby et Minho étaient en train de discuter dans la forêt, non loin des hamacs.

Ne désirant pas perdre de temps, Cami se mit à fouiller dans toute la pièce.

Des maquettes, des feuilles, des notes. 

Elle était impressionnée face au travail acharné dont Alby, Thomas et Minho avaient fait preuve.

Comment avaient-ils pu récolter tant d'informations ? Et pourquoi étaient-ils toujours incapables de les sortir d'ici avec tout cela ?

Avant de se mettre à faire ses propres recherches, Cami devait d'abord essayer de comprendre tout ce charabia. Entre l'écriture illisible de Minho et les maquettes qui partaient dans tous les sens, il y avait de quoi s'y perdre.

-       Eh bien bon courage Cami... Se souffla-t-elle pour elle-même

Elle n'abandonnerait pas pour autant. 

Elle était déterminée à fuir cet endroit, coûte que coûte.

À fuir cet endroit, mais également Gally.

Cami passa près d'une trentaine de minutes à relire toutes les notes, les changements du labyrinthe. 

Elle avait l'impression que cela n'en finissait pas.

Alors qu'elle commençait à avoir mal à la tête tant elle était concentrée, Cami aperçut tout à coup un objet scintillant au milieu d'une table.

Elle aurait pu jurer qu'il n'était pas là quelques minutes plus tôt.

Intriguée, Cami se leva du tabouret sur lequel elle s'était assise et elle se dirigea vers la table. D'abord hésitante, elle finit par tendre son bras afin de saisir l'objet.

Sauf qu'elle n'en eut pas le temps.

Une main venait de se poser sur la sienne, l'empoignant fermement. Une main large, dont l'avant-bras était rempli de veines saillantes.

Lorsque Cami releva les yeux, elle découvrit le regard froid de Gally.

-       Bien tenté. Cingla-t-il de sa voix grave

La medjack ne put pas s'empêcher de frissonner. 

Il touchait sa main, et il ne la lâchait pas.

Pourquoi était-elle si accro à ce contact en particulier ? Pourquoi avait-elle tant désiré qu'il la touche un jour ?

-       Qu'est-ce que tu fais ici ? Cracha-t-elle

Cami se reprit aussitôt et elle dégagea sa main de celle de Gally, s'éloignant de lui.

-       Je t'ai vue venir ici, je ne suis pas un idiot comme les autres. Avec ton âme de sauveuse, comme quand tu as voulu te jeter dans le labyrinthe. C'était évident que tu allais aider Alby et Minho. Sauf que tu n'as pas le droit d'être ici.

Cami ricana nerveusement.

-       Dis donc, on dirait bien que tu m'accordes beaucoup d'attention. Passes-tu ton temps à m'observer ?

Ce fut au tour de Gally de rire. 

Un rire toutefois plus sombre.

-       Plus que tu ne le crois. Répondit-il sans hésiter

La blocarde perdit aussitôt de son insolence en entendant cela. 

Comment faisait-il pour la dérouter et la surprendre à chaque fois ?

Elle se racla la gorge, le fuyant un instant du regard.

-       Je pensais être une erreur. Murmura-t-elle

Elle sentit Gally se rapprocher d'elle et elle ne pouvait pas s'empêcher de reculer. 

Sa taille imposante continuait encore de l'intimider.

-       Tu l'es, mais on ne regrette pas toujours nos erreurs.

Cami secoua la tête en poussant un soupir à la fois désespéré et amusé. 

Il ne pouvait pas s'empêcher de placer une méchanceté dans les phrases où il se dévoilait un minimum.

Cela la fit monter dans les tours dans la seconde.

-       Pourtant tu as bien fait comprendre aux autres que tu le regrettais, la dernière fois. Juste pour te sortir de l'embarras. Tu n'es qu'un lâche, Gally. Tu n'assumes jamais rien.

Les pupilles de Gally s'élargirent d'un coup et sa mâchoire se serra. Il n'avait toujours pas l'habitude d'entendre Cami prononcer son prénom et cela le perturbait à chaque fois.

-       Je suis lâche ? Tu n'arrivais même pas à parler quand Alby a demandé ce qu'il se passait entre nous. Et je n'ai pas cherché à fuir, je me suis simplement dit qu'en lâchant que tu étais une erreur, toute cette... aventure, se finirait enfin. Que tu ne voudrais plus me voir.

Cami lui fit un regard abasourdi.

Elle était si énervée qu'elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle était désormais adossée contre un mur et que Gally l'emprisonnait après s'être placé devant elle.

-       Parce que c'est ce que tu veux ? Ne plus me voir ?

-       Oui.

Il se fichait d'elle, ce n'était pas possible autrement. 

Et Cami détestait quand on se moquait d'elle.

-       Alors qu'est-ce que tu fous ici ? Tu ne peux pas simplement me tirer hors de cette salle et me balancer dehors ? Non, à la place tu préfères que l'on se dispute. Alors je t'en prie, ne dis pas des conneries pareilles. Si tu ne voulais plus me voir, tu ne serais pas à quelques centimètres de moi en ce moment même. Je suis même sûre que tu m'aurais laissée dans la salle en espérant que Minho ou Alby me prenne sur le fait et me jette au Gnouf.

Sur le coup, Gally ne sut pas quoi répondre. 

Il ne s'était pas attendu à ce que Cami lui dise cela, et cela rendit la medjack très fière d'elle.

Mais la colère reprit très vite le dessus.

-       Maintenant laisse-moi partir, tocard.

Sur ces mots, Cami le poussa de toutes ses forces. 

Sauf que Gally ne bougea pas d'un cil.

À la place, il la plaqua à nouveau contre le mur.

La jeune femme le fusilla du regard, les sourcils froncés.

-       Bordel mais tu n'en as pas marre d'être aussi lunatique ?

-       Je ne suis pas lunatique. Je n'ai jamais été ainsi avant. Avant que tu n'arrives. Siffla Gally tout en se frottant la nuque afin de calmer sa rage

-       Tu n'es qu'un putain de lunatique. Tu dis ne plus vouloir me voir, tu m'insultes d'erreur devant tout le monde, et pourtant tu reviens toujours vers moi ! Tu es ignoble !

Leurs corps se touchaient presque, et pourtant jamais ils ne s'étaient sentis si éloignés l'un de l'autre. 

L'atmosphère en devenait pesante et Gally commençait à perdre le contrôle.

-       Un conseil la bleue, baisse d'un ton...

-       Sinon quoi, hein ? Merde Gally, mais qu'est-ce que tu attends de moi ?

-       J'en sais rien, ok ? Je ne sais plus !

Le bâtisseur avait tout bonnement hurlé ces paroles, faisant sursauter Cami. Ses yeux s'étaient écarquillés.

Qu'insinuait-il ?

-       Alors... alors pour... pourquoi est-ce que tu agis... bêtement avec moi pour ensuite revenir ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu me dis que tu aimerais que notre aventure prenne fin, pour au final la recommencer dès que tu en as l'occasion ?

Tout au long de cette tirade, les yeux de Gally s'étaient automatiquement baissés vers les lèvres de Cami et il n'avait cessé de les fixer. La bouche entrouverte.

-       Pourquoi ? Insista Cami, perdue et déboussolée

Gally ne dit rien.

Et sans que Cami n'ait le temps de comprendre, le bâtisseur se retrouva à genoux devant elle.

D'un geste brutal, il retira le short, ainsi que le sous-vêtement, de la medjack. Instinctivement, elle leva une jambe, puis l'autre, pour s'en débarrasser complètement.

Elle était si étonnée qu'elle en oublia leur dispute.

-       Mais qu'est-ce que tu... Pourquoi... Alby t'a pourtant interdit de recommencer, de m'approcher !

Cami cherchait toutes les excuses pour ne pas être la première à faiblir, comme d'habitude. 

Elle ne voulait pas céder avant lui.

Malheureusement, son intimité déjà mouillée la trahissait.

Avec un rictus sur le bout des lèvres, Gally releva légèrement la tête vers Cami, plantant ses yeux dans les siens.

-       C'est bien pour ça que j'ai d'autant plus envie de le faire.

Il ne lui laissa même pas le temps de rétorquer.

En un rien de temps, les mains puissantes du bâtisseur avaient écarté les cuisses de Cami et il avait déposé ses lèvres sur son sexe, avec un désir avide dans son regard.

Cami en poussa un gémissement de surprise lorsque la langue de Gally glissa le long de ses lèvres sensibles, du bas vers le haut. 

Il ne chercha pas à la narguer et fit tourner sa langue autour de son clitoris déjà gonflé, le suçotant quelques fois.

Putain de merde.

Le bâtisseur avait tant de désir en lui qu'il était en train d'embrasser l'intimité de Cami.

Il l'embrassait comme si c'était sa bouche. Mais il avait toujours refusé d'accorder cela à la jeune femme. Cela avait toujours été sa limite. Cami n'avait jamais pu goûter à ses lèvres.

À la place, il le faisait donc plus bas.

Il la léchait comme s'il avait attendu cela toute sa vie.

Sous l'extase, la tête de Cami bascula en arrière et elle posa soudain sa main sur le crâne de Gally.

Étonnamment, il la laissa faire et elle en profita donc pour le coller contre son sexe afin que sa langue insiste d'autant plus sur son clitoris.

-       Plus vite je t'en prie... Gémit-elle entre deux souffles de plaisir

Les mains de Gally agrippaient les cuisses de Cami et il y enfonçait ses doigts sans aucune retenue, espérant y laisser des traces. Espérant la marquer.

Rien que pour lui.

Il faisait également cela pour l'empêcher de les refermer. 

Elle tremblait déjà de plaisir et cela devenait compliqué de s'occuper d'elle tandis qu'elle était debout et lui à genoux.

Et rien n'excitait plus Cami que cette vue. 

Il était à genoux, à ses pieds, et il ne souhaitait que lui faire du bien.

Mais où était donc passé le Gally au cœur plus dur que la pierre ?

Soudain, il amena deux doigts vers son intimité. 

Il caressa d'abord ses lèvres désormais trempées, donnant un petit coup sur son clitoris au passage, puis il les mena vers son entrée.

-       S'il te plaît Gally, s'il te plaît. Le supplia Cami

Le bâtisseur ne se fit pas prier.

D'un seul coup, il la pénétra de ses deux doigts. Ses doigts qu'il arqua aussitôt, atteignant son point G sans aucune difficulté.

Ainsi, il tapa dans cet endroit sensible, tout en continuant de faire tournoyer sa langue sur le clitoris de Cami. 

Elle avait désormais droit à deux plaisirs à la fois et cela la fit presque crier.

-       Putain oui, c'est trop bon.

Les doigts du bâtisseur ne valaient pas son sexe, qui d'ailleurs était au bord de l'explosion dans son pantalon, mais avec le mélange de sa langue contre son clitoris et de ses doigts en elle, c'était presque aussi bon.

Cami n'allait pas tenir longtemps.

Jamais elle ne se serait doutée que Gally pouvait être si doué avec sa langue. Mais comment avait-il appris cela ? C'était insensé.

À présent, la main de Cami empoignait l'épaule du bâtisseur et elle le griffait presque. 

Cela faisait grogner Gally et les vibrations de ses râles contre son intimité étaient exquises.

Ses longs doigts continuaient de faire des va-et-vient alors que l'intérieur de Cami se resserrait autour d'eux, et sa langue abandonnait parfois son clitoris pour prendre en bouche l'entièreté de son sexe devenu rouge. 

Le léchant avec férocité. 

Cami devait plaquer une main sur sa bouche pour s'empêcher de gémir trop fort. 

Ses yeux se révulsaient sous le plaisir provoqué par Gally.

Comment pourrait-elle se passer de lui après cela ? Elle se disait toujours que c'était la dernière fois, mais elle craquait toujours. Parfois sans même s'en rendre compte.

C'était mauvais ce qu'ils faisaient, c'était l'interdit.

Cela finissait toujours mal, et malgré cela ils recommençaient sans cesse. Ils se détestaient plus que tout mais ils ne pouvaient jamais se résister, se donnant l'un à l'autre sans aucune hésitation.

Inlassablement. 

Comme s'ils avaient besoin de ces moments. Parce qu'à travers leurs gémissements, leurs râles, ils se disaient ce qu'ils étaient incapables de formuler avec des mots.

Parce que quand Gally était en elle, se mouvant jusqu'à en perdre la tête, la haine qui les animait s'évaporait.

C'était une pause dont ils avaient besoin, car ils étaient parfois fatigués de se haïr.

Les doigts de la main libre de Gally étaient désormais plantés dans la cuisse de Cami, et cette douleur ne faisait qu'accroître son plaisir.

Les gémissements qu'elle retenait dans sa gorge menaçaient de s'échapper à tout moment, tandis que le sang lui montait peu à peu à la tête.

Elle allait bientôt perdre pied. Une fois de plus, elle allait pactiser avec le diable.

-       Regarde-moi. Lui ordonna Gally d'une voix rauque

Les yeux à moitié fermés, Cami baissa la tête vers le bâtisseur.

Il l'épiait avec une telle intensité. 

Son regard était voilé par le désir et son front perlait de sueur, mais il ne s'arrêtait plus.

Cami ne put s'empêcher de repenser à cette fois, dans les douches, où elle lui avait fait une fellation mais qu'elle ne l'avait pas menée jusqu'au bout. Frustrant Gally plus que jamais.

La jeune femme avait été odieuse avec lui ce jour-là, pourtant le bâtisseur n'était pas rancunier, car il comptait la faire jouir une nouvelle fois.

Il voulait l'entendre jouir, c'était tout comme une mélodie pour lui.

Et cela surprenait Cami.

-       Jouis pour moi. Jouis autour de mes doigts. Montre-moi que tu n'es qu'à moi. Murmura-t-il avec fermeté

Ce fut les mots de trop pour Cami. 

Gally savait toujours comment lui parler, comment la faire chavirer.

Et il la lécha et la pénétra de plus belle, récoltant son liquide par la même occasion. 

Elle voyait dans ses yeux qu'il adorait cela, et cette vision la mena à sa perte.

Elle jouit. Peut-être trop violemment. 

La langue de Gally toujours contre son clitoris, ses doigts toujours en elle.

Elle cria même son prénom, et Gally dut se retenir pour ne pas jouir à son tour. Elle l'excitait tant qu'il aurait pu se vider sans même se masturber.

Cet orgasme fut si intense que Cami faillit s'effondrer mais Gally la retint en ne lâchant pas sa cuisse.

Lorsque la medjack se calma un peu, Gally retira ses doigts de son intimité et il les porta à sa bouche, les léchant sans aucune gêne. Les coins de ses lèvres étaient trempés tant Cami avait mouillé.

-       Putain... Grogna-t-il entre ses dents, comme s'il était accro à ce qu'il venait de goûter

Se remettant peu à peu de ses émotions, Cami rencontra le regard de Gally. Un regard qui était perdu, qui ne savait plus quoi faire face à cette situation qui tournait en boucle depuis des semaines et des semaines.

Le bâtisseur était en train de vaciller. 

Lentement, sa carapace se craquelait.

Cette aventure, qui n'était qu'occasionnelle, ne lui suffisait-elle plus ?

Notes:

Ça devient encore plus compliqué entre Gally et Cami...

J'espère que vous avez aimé ce chapitre 💗

Chapter 14: XIV.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Cami n'arrivait pas à oublier ce regard.

Après l'avoir fait jouir rien qu'à l'aide de sa langue et de ses doigts, quelque chose avait changé dans les yeux de Gally.

Une émotion que Cami n'avait pas réussi à déchiffrer.

Et cela avait tant perturbé les deux blocards qu'ils s'étaient quittés sans un mot, partant chacun de leur côté.

Toutefois, Cami y repensait tous les jours.

Sans cesse.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis cet instant.

La medjack ne savait pas combien, elle ne les comptait plus.

Et depuis ce moment passé dans la salle des cartes, Cami et Gally ne s'étaient plus retrouvés rien que tous les deux.

Il ne s'était donc plus rien passé entre eux.

Après avoir mis sa fierté de côté, Cami avait tenté de revenir vers lui alors qu'il était seul dans une chambre.

Sauf qu'il l'avait violemment remballée. Lui criant qu'il n'avait pas la tête à ça.

Encore aujourd'hui, Cami se demandait s'il avait réagi ainsi parce qu'il n'acceptait pas que leur « relation » était en train de changer.

Cela importait peu désormais.

La blocarde avait été très vexée qu'il la rejette ainsi et elle l'avait complètement laissé tomber.

Cela l'irritait d'autant plus de voir que Gally acceptait parfaitement cette distance entre eux et ne revenait plus vers elle.

C'était la première fois.

Mais qu'importe, elle ne pouvait rien y faire de toute façon.

Alors le temps passait, et Cami reprenait enfin une vie à peu près normale au Bloc.

Sans être constamment perturbée par Gally, ce qui lui faisait du bien.

-       Putain je suis à bout !

Cami fut aussitôt sortie de ses pensées, sursautant sous la voix agacée de Jeff.

Elle se trouvait dans l'infirmerie, et comme d'habitude depuis quelques jours, elle s'occupait de Thomas.

Il s'était finalement réveillé, mais il éprouvait encore des difficultés à marcher et à parler.

Les medjacks n'arrivaient pas à trouver de quoi le soigner et la Boîte n'était toujours pas remontée, ce qui les énervait au plus haut point.

Ils espéraient qu'elle arrive bientôt, accompagnée d'un remède.

En attendant, ils faisaient ce qu'ils pouvaient. Mais Jeff et Clint perdaient souvent patience.

Newt passait très souvent voir Thomas, il restait parfois des heures à ses côtés.

Il essayait de le faire parler, en vain. Mais le sarcleur ne perdait pas espoir.

Le plus gros problème dans tout cela, c'était que l'incident avec Thomas retardait énormément les recherches dans le labyrinthe.

Alby l'avait remplacé, il accompagnait Minho désormais et travaillait avec lui dans la salle des cartes.

Malheureusement, il n'était pas aussi efficace que Thomas.

Cami en venait à se dire que les Créateurs le faisaient exprès, pour les empêcher de sortir.

Cela les rendait tous fous. Ils priaient pour que ce chaos cesse vite.

-       Ne t'en fais pas Jeff, on va y arriver. Clint tenta de rassurer son ami et collègue

Était-ce vrai ?

Cami commençait à en douter.

*

Le lendemain fut une meilleure journée.

Voyant que tout le monde était à cran, Alby avait décidé d'accorder la journée aux Blocards.

Personne ne travaillait aujourd'hui.

Sauf les Bâtisseurs, car Gally avait déclaré qu'une journée de repos leur suffisait, pas besoin de deux.

En l'entendant dire cela, Cami avait levé les yeux au ciel.

Il avait surtout besoin de travailler pour se changer les idées et ne pas penser à tout ce qui le tourmentait.

Imbécile.

Plus les jours s'écoulaient, moins il lui manquait. Elle était ravie qu'il l'ignore au final.

Après avoir mangé un bon déjeuner, Cami décida d'aller faire une sieste.

Comptant bien profiter de sa journée de repos.

Jeff et Clint s'occupaient de Thomas dès que nécessaire.

Néanmoins, la medjack allait très vite regretter d'être partie dormir.

*

-       Qu'est-ce que vous comptez faire ?

Cami ne comprenait pas ce qu'il se passait.

Des torrents de larmes roulaient sur ses joues, elle n'arrivait pas à s'arrêter de pleurer.

Elle se trouvait dans une pièce blanche, les lumières reflétaient sur les murs, ce qui l'aveuglait.

Elle était à quatre pattes... complètement nue. Une fois de plus.

Et ses mains et pieds étaient attachés, retenus par des sortes de robots.

Il lui était impossible de bouger.

-       Répondez-moi !

Cami entendait des pas autour d'elle, des agitations.

Mais elle n'arrivait pas à voir avec les éclairages.

-       Vous ne m'aviez jamais parlé de ça ! Ce n'est pas normal, qu'allez-vous me faire ? Cria Cami d'un ton désespéré

Soudain, une personne apparut devant elle. Elle s'agenouilla.

Cette fois, Cami réussit très bien à la percevoir.

-       Theo ? Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu fais ? Bafouilla-t-elle, les yeux brouillés de larmes, toujours aussi apeurée

Theo lui fit un regard désolé.

Dans sa main droite, il tenait une énorme pipette. Qui contenait un liquide étrange.

Cami se mit aussitôt à paniquer, elle en eu un haut-le-cœur.

Maintenant, elle comprenait ce qui l'attendait.

-       Je suis navré Cami, je n'ai pas le choix. Tu le sais, c'est pour le bien de tous. Pour le bien de Wi...

Le jeune homme n'eut pas le temps de terminer sa phrase.

Une autre personne venait d'entrer en bombe dans la pièce, fracassant presque la porte.

-       Putain mais qu'est-ce qu'il vous prend ? Vous êtes devenus tarés !

Theo s'éloigna de Cami dans la seconde.

Cette voix... elle la connaissait. Elle en était certaine.

-       Dites-moi que je suis en train d'halluciner. Dites-le-moi !

Ce n'était plus que des hurlements à présent.

-       Cami n'est pas un putain d'animal ! Relâchez-la ou je fous tout en l'air !

-       Écoute, on peut tout t'expliquer...

Boum.

Il y eut un bruit sourd. Puis ce fut le trou noir.

Cami se réveilla au bord de la crise cardiaque.

Elle était couverte de sueur.

Paniquée, elle regarda autour d'elle avant de souffler de soulagement.

Elle était toujours dans le labyrinthe, et non pas dans cette pièce étrange.

-       Putain de merde. C'était quoi ça ?

Ce n'était pas un rêve. C'était impossible.

Cela semblait bien trop réel, bien trop précis, bien trop détaillé.

Cami en était presque persuadée désormais.

Quand elle dormait, elle ne rêvait pas.

Elle se rappelait de certains souvenirs.

Les seules choses qui l'empêchaient d'en être totalement certaine, c'étaient les rêves avec Gally et Rosie.

Cela ne pouvait pas être vrai.

Elle ne pouvait pas partager de tels souvenirs avec eux.

Devait-elle en parler avec Alby ?

Et si les Créateurs étaient les personnes qui comptaient lui faire du mal dans ce souvenir ?

Non, elle ne pouvait pas lui dire. À personne.

On la soupçonnait déjà bien assez d'être en lien avec les Créateurs.

-       J'en ai marre, marre de cette foutue vie. Se plaignit-elle alors qu'elle sortait de son hamac, encore chamboulée

En chemin vers les douches, Cami repensa à ce qu'elle avait vu et entendu pendant son sommeil.

Qui était ce Theo ? Il n'était pas avec eux dans le Bloc.

Qu'avait-il voulu dire par « Wi » ? Qui était-ce ?

Et cette personne qui était venue la sauver ? Cami tapa du pied en réalisant qu'elle avait oublié sa voix.

Était-ce l'un des blocards ?

Et surtout. Que comptaient-ils lui faire alors qu'elle était emprisonnée, à quatre pattes et dévêtue ?

Avec une pipette remplie de liquide ?

Non.

Ils n'avaient tout de même pas envisagé de...

Non.

Cami secoua la tête, comme pour chasser ces idées.

Elle ne voulait plus y penser. Elle voulait oublier tout cela.

C'était malsain, perturbant. Elle n'avait pas besoin de ça en ce moment.

Ce fut ainsi que, après avoir pris une bonne douche, Cami se retrouva dans la cuisine.

Frypan et Teresa s'y trouvaient, ils étaient en train de boire.

Et ce n'était pas de l'eau.

-       Parfait !

Les deux cuisiniers se retournèrent vers la medjack, fronçant leurs sourcils.

-       Oui je sais Cami, on me dit souvent que je suis parfait. Ricana Frypan

Cami émit un rire forcé.

-       Servez-moi un verre, vite.

Teresa pouffa de rire alors qu'elle se levait pour lui chercher de quoi se joindre à leur beuverie.

-       Oula, tu as une de ces têtes Mimi. On dirait que tu reviens de l'Enfer.

-       C'est le cas. Ronchonna la concernée en s'asseyant à côté de Frypan

-       Raconte-nous tout ! L'incita le blocard

-       Non merci, ça ira. Buvons à la place.

Cami était vraiment au bord du gouffre après cette sieste et il fallait que tout cela lui sorte de la tête.

Et rapidement.

Ses amis ne se firent pas prier.

Au bout de même pas une heure, ils furent complètement bourrés.

Ils riaient de tout, ne pensaient plus à rien et disaient absolument n'importe quoi.

-       Alors, personnellement je parie que l'on va rester encore cinq mois dans le Bloc. Cami ? Dit Teresa après avoir bu les dernières gouttes de son énième verre

-       Je dirais un mois. C'est peut-être trop optimiste mais j'y crois. Et toi Frypan t'en penses quoi ?

-       Moi j'aime beaucoup les saucisses avec du riz. Répondit-il en haussant les épaules, le regard dans le vide

-       C'est meilleur avec des lentilles ! Rétorqua Teresa, outrée

-       Punaise vous êtes chiants, ça n'a aucun rapport avec notre discussion initiale ! Râla Cami en passant une main sur son front, avant de rigoler

Elle commençait à avoir terriblement chaud.

Cela lui faisait toujours cela avec l'alcool de Gally.

Et comme par hasard, c'était quand il lui revenait à l'esprit qu'il décidait de se pointer.

Le maton des Bâtisseurs venait d'entrer dans la cuisine et les trois blocards avaient cessé de parler.

Gally étouffa un rire méprisant en les voyant si soûls, puis il les ignora royalement tandis qu'il se cherchait un verre d'eau.

-       Quel rabat-joie lui... Murmura Teresa dans l'oreille de Cami, en gloussant

Cami ne parvenait pas à faire autrement.

Elle était obligée de le scruter, de le sonder du regard.

Gally venait de s'asseoir sur la chaise collée contre le mur, juste en face de leur table.

Cami eut l'impression de faire face à une œuvre d'art.

Et ce n'était pas l'alcool qui lui faisait dire cela.

Le maton était avachi sur la chaise. Il était torse-nu et ne portait qu'un pantalon brun qui le moulait parfaitement.

Il avait basculé sa tête en arrière afin de fermer les yeux quelques minutes.

Cela faisait des mois qu'il n'avait pas coupé ses cheveux et ils étaient désormais suffisamment longs pour qu'il puisse les tirer en arrière.

Une mèche s'écrasait sur son front.

Ses bras étaient posés sur les accoudoirs et leurs muscles étaient saillants.

Son torse, qui était complètement trempé de transpiration, s'élevait à chacune de ses lourdes inspirations.

Cami en eut le ventre retourné.

Comment cet homme tout bonnement ignoble pouvait être si beau ?

-       Ben putain... il est quand même bien foutu. Chuchota Teresa, le plus doucement possible

Cette remarque calma aussi sec les ardeurs de Cami.

Gally ne méritait pas d'être complimenté.

Ce fut donc plus fort qu'elle. Cami décida de le critiquer.

Bien sûr, l'alcool ne fut pas d'une grande aide.

-       Ce n'est qu'en apparence. Crois-moi, il en a une petite.

Teresa et Frypan durent mettre une main devant leur bouche pour s'empêcher d'exploser de rire bêtement.

Ça, Gally l'avait entendu.

Lentement, il redressa la tête et l'inclina légèrement sur le côté.

Il planta son regard sombre dans celui de Cami.

Un sourire en coin, à la fois narquois et amusé, se dessina sur les lèvres du bâtisseur. 

-       Ah ouais ? Dit-il simplement, d'une voix rauque

Et cela suffit à déstabiliser Cami.

-       Il ne l'a pas contredit, il ne s'est pas énervé. Ça prouve bien qu'il a tout le contraire. Marmonna Frypan

Bien évidemment.

Gally savait tout autant que Cami qu'il était loin d'en avoir une petite, et c'était bien pour ça que cela ne l'avait pas perturbé une seule seconde.

La medjack avait raté son coup, tout ce que cela avait fait, c'était qu'une énorme tension venait de s'installer entre le bâtisseur et elle.

Ils ne se lâchaient plus du regard.

Cela faisait des semaines qu'il ne s'était plus passé une telle chose entre eux.

Et à travers cet échange, ils se dirent tout. Silencieusement.

Toute la haine et la rancœur qu'ils ressentaient l'un envers l'autre.

Tout le désir qu'ils gardaient enfoui au fond d'eux.

Cami entendit à peine Frypan dire à Teresa qu'il valait mieux partir.

Elle les entendit encore moins quitter la cuisine.

Il y eut un silence de quelques minutes, avant que Gally ne le brise.

-       Tu es vraiment une gamine la bleue.

Cami, encore bien alcoolisée, ricana tout en se laissant tomber contre le dossier de sa chaise.

-       Tout comme toi. On se ressemble quelque peu, au final.

-       Oh ça non. Riposta Gally tout en continuant de la fixer

La medjack soupira. Elle ajouta, afin de l'embêter :

-       Ça y est, tu as fini de m'ignorer ?

-       Je te retourne la question. Répliqua-t-il d'un ton presque méchant

-       Je ne t'ignorais pas, je n'en ai simplement rien à faire de toi. Répondit Cami avec un sourire sournois

-       Mon instinct me dit que c'est tout le contraire, et que je hante tes pensées. Surenchérit Gally, moqueur

Fait chier.

Il avait constamment raison.

Alors, Cami tenta le tout pour le tout.

-       Et toi ? Je n'occupe pas ton esprit ?

Gally étouffa un rire mesquin.

-       Ne rêve pas trop, tocarde.

La blocarde roula des yeux.

Jamais il ne serait gentil avec elle, pas même un seul quart de seconde.

Et c'était pourtant dans ces moments précis qu'elle le désirait plus que tout.

Cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas touché.

Bien trop longtemps qu'il n'avait pas été en elle.

Alors, prise d'une pulsion incontrôlable, Cami se leva de sa chaise.

Et elle se dirigea vers Gally.

Celui-ci n'arrêtait pas de la fixer, sans relâche.

D'une façon à peine perceptible, il l'épia de haut en bas, s'attardant sur ses jambes et ses hanches.

Cami se posta juste devant lui, à quelques centimètres.

Pour une fois, c'était elle qui le surplombait, qui le regardait de haut.

C'était lui qui levait les yeux vers elle, la bouche entrouverte.

L'atmosphère était devenue affreusement oppressante.

Cami ne réussit pas à rester ainsi quelques secondes de plus.

Sans prévenir, elle s'assit à califourchon sur les cuisses larges du bâtisseur.

Tout en prenant soin de bien poser son entrejambe sur celui de Gally.

-       Putain... Grogna-t-il, baissant les yeux vers l'endroit sensible où elle s'était assise

Et pour lui faire tourner d'autant plus la tête, Cami déposa ses fines mains sur le torse dénudé du maton.

Elle fut soulagée de voir que Gally ne la rejetait pas.

Au contraire, il semblait être en extase devant le spectacle qui s'offrait à lui.

Cami, vêtue d'un petit t-shirt et d'un mini short, qui se frottait légèrement sur son sexe qui commençait déjà à être en érection.

Le tissu des vêtements de Cami était si fin que Gally pouvait sentir l'intimité mouillée de la medjack contre son pantalon.

-       Bordel la bleue, tu me rends...

Gally ne parvint pas à aller au bout de sa phrase.

Cami était en train de caresser son torse.

Elle touchait chacun de ses muscles avec délicatesse, tandis qu'elle continuait d'appuyer son sexe contre celui du bâtisseur.

Puis, le plus lentement possible, elle descendit l'une de ses mains vers l'érection de Gally.

Lorsqu'elle l'atteignit, elle gémit et en eut des papillons dans le ventre.

En effet, elle avait oublié à quel point son sexe était long.

Ainsi, à travers son pantalon, Cami masturba Gally. D'une manière qui le torturait.

-       Tu ne devrais pas faire ça, la bleue.

Cami sourit d'une façon sournoise.

Pour en rajouter, elle se pencha en avant. Jusqu'à atteindre l'oreille du maton.

Alors, elle donna un coup de langue sur son lobe.

Ce qui arracha un râle puissant à Gally. Sa respiration était haletante, il n'en pouvait plus.

-       Et pourquoi ? Susurra-t-elle au creux de son oreille 

-       Parce que je vais te détruire. Jusqu'à ce que tu n'en puisses plus.

Il disait cela d'une voix à la fois froide et suave.

Cami en était accro. Cela lui provoqua un autre gémissement.

-       Ça me va. Réussit-elle à dire

Elle se redressa à nouveau et planta ses yeux dans ceux de Gally.

Il y avait encore tant de haine dans le regard du maton, mais Cami n'en avait rien à faire.

Tout en le scrutant, elle accéléra les mouvements de sa main sur le sexe du bâtisseur.

Gally était en train de perdre le contrôle, il se faisait violence pour ne pas poser ses mains sur les cuisses, sur les hanches ou sur les fesses de Cami.

Il ne pouvait pas la toucher, il ne voulait pas devenir accro lui aussi.

Cami resserra sa poigne autour de son érection et Gally se mordit la lèvre pour s'empêcher de grogner. Fronçant les sourcils.

-       Je te hais, la bleue. Je te hais à m'en rendre fou. Et le problème c'est qu'à cause de ça, je ne pense qu'à toi.

Putain.

Mais à quoi jouait-il ?

Ce que Gally venait de dire fut l'effet d'une bombe.

Cami eut un déclic inattendu. Enfin, elle réalisa tout.

Elle réalisa à quel point leur petit jeu était mauvais.

Quand ils passaient ces moments ensemble, tout semblait s'apaiser.

Ils se détestaient moins et se faisaient du bien. Plus que du bien.

Mais une fois que c'était fini, la spirale infernale était de retour.

Gally traitait à nouveau Cami comme la pire des merdes. Comme si elle n'était qu'une bonne à rien.

Et cela ne pouvait plus continuer.

Jamais Gally n'envisagerait quelque chose de plus sérieux avec Cami, jamais il ne la respecterait.

Elle ne pouvait rien attendre de lui. Elle se voilait la face depuis bien trop longtemps.

Jamais il ne changerait envers elle.

De ce fait, Cami stoppa tout.

Elle se dégagea de Gally et se releva, l'abandonnant avec une érection douloureuse.

Gally la dévisagea, à la fois surpris et déçu.

-       Qu'est-ce qu'il y a ?

-       C'était la dernière fois. Ce qu'il y a entre nous, Gally, c'est fini.

Visiblement, le bâtisseur ne semblait pas être d'accord.

Son regard était devenu noir.

D'un geste vif, il se mit debout à son tour et il tenta d'attraper le poignet de Cami alors qu'elle comptait partir sans même lui adresser un dernier regard.

Mais il n'en eut pas le temps.

Un bruit assourdissant figea sur place les deux blocards.

La Boîte.

Cami sentit son cœur s'accélérer.

Elle arrivait à nouveau à un moment où elle n'était pas censée venir.

-       Putain c'est reparti. Cracha Gally, déjà énervé

Sans plus attendre, ils sortirent de la cuisine, puis de la Ferme, avant de courir vers la Boîte.

Lorsqu'ils arrivèrent, ils se frayèrent un chemin parmi la masse de blocards. Ils étaient tous très agités.

Ils l'avaient déjà ouverte et Newt se trouvait à l'intérieur.

-       Alors ? Assena Gally d'un ton froid

-       C'est un gars. Et il y a un remède pour Thomas, enfin c'est ce que nous pensons. Annonça Newt

Curieuse, Cami s'approcha au bord de la Boîte.

Titubant encore sous les effets de l'alcool.

Lorsque la jeune femme aperçut le nouveau, sa respiration se coupa.

Il était bien réveillé et comme tout bon bleu, il était effrayé.

Mais surtout, il était magnifique. D'une beauté comme on en voyait peu.

Cami n'en revenait pas.

Et lorsque le nouveau trouva le regard de la medjack, celle-ci eut un choc.

Elle avait l'impression de l'avoir déjà vu. Il n'y avait pas très longtemps.

Oh.

Et si... et si c'était Theo ? Ce jeune homme qu'elle avait rencontré dans son souvenir.

Non, ce n'était pas possible.

Enfin, elle ne s'en souvenait pas. Elle n'arrivait pas à s'en remémorer.

Son cerveau embué par ce qu'elle avait bu l'empêchait de s'en rappeler.

Elle se faisait probablement des idées.

Cela ne pouvait pas être lui.

Toutefois, Cami n'était certainement pas prête pour ce qui allait suivre.

Alors que Newt essayait de relever le nouveau pour le faire sortir, celui-ci continuait d'épier la blocarde.

Il ne regardait qu'elle. Avec intensité.

Et là, il ouvrit enfin la bouche.

-       Cami ?

Puis dans la seconde qui suivit, le bleu s'évanouit.

Quoi ? Non !

Il n'avait tout de même pas...

Le nouveau ne pouvait pas connaître son prénom. Il ne connaissait même pas le sien.

Comment cela se faisait-il ?

Cami avait probablement mal entendu. Cela ne pouvait qu'être ça.

Mais non, car tous les blocards avaient à présent les yeux rivés sur elle.

Et ils étaient tous aussi choqués que la medjack.

Même Gally avait tourné la tête vers elle.

Sauf que dans ses yeux, Cami y décela une rage indescriptible... ainsi que de la déception.

Le corps entier de la jeune femme se mit à trembler.

Paniquée, elle ne savait plus où regarder. Ses yeux bougeaient dans tous les sens.

Elle était foutue.

Notes:

J'espère que vous avez aimé !

Alors, c'était quoi ce rêve/souvenir ?

Et ce nouveau mec, vous en pensez quoi ?

Chapter 15: XV.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

- Aïe.

Tout en grimaçant, Cami se redressa en position assise.

Clignant plusieurs fois des yeux, elle finit par réaliser qu'elle se trouvait dans l'infirmerie.

- Qu'est-ce que...

Elle n'eut pas le temps de sortir du lit sur lequel elle se trouvait, Clint venait de surgir devant elle, sourcils froncés.

- Doucement Cami, attends quelques minutes avant de te lever. La prévint-il

- Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Cami passa une main sur son front, elle mourrait de chaud.

Tout comme son crâne lui donnait l'impression qu'il allait exploser. Elle n'avait jamais eu un tel mal de tête.

Et surtout, elle se rendit compte qu'elle avait comme un trou de mémoire.

La medjack semblait avoir oublié ce qu'il s'était passé les dernières heures.

- Tu t'es évanouie hier soir, quelques minutes après que le nouveau t'ait appelée par ton prénom. On est le lendemain matin là et tu viens seulement de te réveiller.

Quoi ?

Un malaise ? Le nouveau qui connaissait son prénom ?

Comment avait-elle pu oublier cela ?

Chamboulée, Cami se laissa retomber sur le lit, son regard vide se perdant dans le plafond.

Elle ferma les yeux le plus fort possible.

Il fallait qu'elle se rappelle tout. Ses souvenirs devaient absolument lui revenir.

Foutue gueule de bois.

Cami attendit quelques minutes, inspirant et expirant longuement.

Au bout d'un quart d'heure, elle réussit enfin à se remémorer de la journée d'hier.

- Oh putain...

Elle se souvint du nouveau, à quel point sa beauté l'avait troublée.

Il l'avait scrutée avec une telle intensité. Ce n'était pas normal.

Aussi, Cami se rappela la façon dont tous les Blocards l'avaient regardée avec des yeux remplis de soupçon, après que le bleu ait dit son prénom.

Si le nouveau la connaissait vraiment, elle serait jetée dans le labyrinthe dès ce soir.

Mais ce n'était pas tout.

Il y avait surtout...

Non.

Gally.

Cette fois-ci, Cami bondit hors du lit à toute vitesse.

Clint n'eut pas le temps de la retenir, il la regarda quitter l'infirmerie en soupirant.

Affolée, la medjack sortit en trombe de la Ferme et courut dans tout le Bloc.

À la recherche du bâtisseur.

La scène dans la cuisine lui était réapparue. Et Cami regrettait terriblement.

Comment avait-elle pu lui dire que c'était fini ?

Ce n'était pas ce qu'elle voulait, c'était l'alcool qui avait parlé à sa place.

Elle avait simplement souhaité lui tenir tête, afin de ne pas être rabaissée une fois de plus.

Il fallait qu'elle le trouve, et vite.

Par chance, Gally était assis seul sur un rocher à la lisière de la petite forêt.

- Enfin te voilà. Se murmura Cami à elle-même

D'un pas pressé, elle avança vers lui, jusqu'à finalement l'atteindre.

Elle se posta devant lui, debout, tandis qu'il demeurait assis. Le surplombant.

Cela rappela à Cami ce moment partagé dans la cuisine et cela lui retourna le bas-ventre.

Sauf que cette fois-ci, Gally ne daigna pas relever les yeux vers elle.

Il tailladait un bout de bois avec un couteau, tête baissée.

- Qu'est-ce que tu veux ? Cracha-t-il d'un ton mauvais

Cami déglutit. Visiblement, il lui en voulait.

- Il faut que l'on parle. Déclara-t-elle, ne se laissant pas abattre

Gally ricana, d'une façon peut-être trop méchante.

Il avait sûrement, comme d'habitude, beaucoup travaillé aujourd'hui.

Son t-shirt noir était trempé et lui collait à la peau. Des mèches de cheveux tombaient devant ses yeux.

La medjack dut se faire violence pour ne pas le contempler trop longtemps, elle ne voulait pas lui accorder cette satisfaction.

- Je t'écoute, la bleue. Mais ne sois pas longue. La prévint-il

Connard.

Cami inspira afin de reprendre son calme, puis elle lâcha :

- C'est par rapport à ce qu'il s'est passé dans la cuisine hier, je...

La blocarde n'eut même pas le temps de terminer sa phrase.

Gally avait relevé la tête vers elle, la fusillant du regard.

Cela la coupa aussitôt dans son discours, perturbée.

- Il n'y a rien de plus à dire là-dessus.

Cami recula d'un pas, brusquée qu'il la rejette ainsi.

Il ne la lâchait pas du regard, ce qui n'arrangeait pas les choses.

- Et pourquoi ? Tenta-t-elle tout de même

Le bâtisseur se mit à rire à nouveau, bien plus froidement qu'avant.

- Tu m'as dit que c'était fini, entre nous. De toute façon, il n'y a jamais eu de nous, tocarde.

Cami ne comprit pas vraiment pourquoi, mais ce qu'il venait de dire lui donna l'impression que son cœur se tordait de douleur.

Pourquoi ressentait-elle une telle chose ?

Ce n'était qu'un passe-temps ce qu'il y avait entre eux, mélangé à des scènes de haine et de rage. Il n'y avait rien de plus.

Et pourtant.

Cami en avait besoin. C'était sa seule échappatoire.

- Je... je regrette. Je ne... je ne le pensais...

- Je m'en fous, d'accord ? La coupa Gally en serrant les dents afin de ne pas crier

Agacé, il s'était relevé et faisait désormais face à Cami.

Tête baissée, Gally s'était rapproché le plus possible.

Leurs nez, leurs bouches, se touchaient presque. Ils pouvaient même entendre la respiration de l'un et de l'autre.

Et malgré cela, jamais Cami n'avait senti une telle distance entre eux.

C'était la fin.

Les mains de la blocarde se mirent à trembler.

- Je pense la même chose. Je ne veux plus rien avec toi. Cracha-t-il

Tout en prononçant ces mots, Gally lui avait adressé un regard des plus durs.

Cami s'était figée.

Elle ne se rendit même pas compte que le bâtisseur commençait à s'en aller, l'abandonnant là.

Elle reprit très vite ses esprits et elle essaya de le rattraper.

- Pourquoi, Gally ?

Cami avait su quoi faire pour le perturber.

Elle l'avait appelé par son prénom.

Le concerné se stoppa dans la seconde, mais il resta de dos.

Il lança un regard vers Cami par-dessus son épaule.

- Parce que je ne peux plus t'approcher. Sinon tu hantes mes pensées sans arrêt, et je le refuse.

Qu'est-ce que...

Mais à quoi jouait-il ?

- Gally...

Le blocard ne lui laissa pas le temps de continuer, il partit sans se retourner.

- On se voit au conseil, la bleue. Bonne chance, surtout. Lui balança-t-il

Puis son imposante carrure finit par s'effacer du champ de vision de Cami.

Un conseil ? Bonne chance ?

Bien trop chamboulée par cet échange avec Gally, elle n'arrivait plus à réfléchir correctement.

Cami n'était au courant de rien, elle ne comprenait pas ce qu'il insinuait.

Elle n'était visiblement pas prête pour ce qui l'attendait.

**

Cami avait passé le reste de la journée dans l'une des chambres de la Ferme.

Les paroles de Gally tournaient en boucle dans sa tête. La torturant.

Et au bout de plusieurs heures, elle en vint finalement à se dire qu'il avait sûrement raison.

C'était mieux ainsi, ils avaient assez joué.

Il était temps que tout cela se termine.

Avec tout ce qu'il se passait dans le Bloc, ils ne pouvaient plus se permettre de faire cela.

Et ce qui comptait se produire dans les prochaines heures le rappela bien à Cami.

Soudain, quelqu'un ouvrit la porte.

La medjack se redressa sur le lit et leva la tête.

C'était Newt, qui sourit faiblement à Cami.

- Tu viens ? Le conseil va commencer.

Cami déglutit avec difficulté.

Ce midi, ses amis lui avaient annoncé qu'un conseil avait été organisé à la suite de l'arrivée du nouveau.

Et cela ne sentait pas bon pour la blocarde.

Une fois arrivée dans la salle du conseil, Cami fut accueillie par un Alby énervé au plus haut point.

D'un ton sec, il ordonna à la medjack d'aller s'asseoir sur le tabouret qui se trouvait au milieu de la pièce.

Super.

Cela commençait bien.

Très vite, tous les blocards arrivèrent, s'installant assez vite.

C'était bondé.

Pourtant, le regard de Cami ne se posa que sur un seul d'entre eux.

Gally venait d'arriver parmi les derniers et il partit s'adosser contre une poutre au fond de la salle, mais veillant tout de même à garder Cami dans son champ de vision.

Son visage était impassible, la medjack ne parvenait pas à déchiffrer ce qu'il ressentait.

Il la regardait sans vraiment la voir.

Soudain, deux garçons apparurent devant elle, avant de se poser sur les deux chaises qui se trouvaient en face de Cami.

C'était le nouveau et...

- Thomas ! S'exclama-t-elle, heureuse de le revoir enfin debout

Elle avait complètement oublié qu'un remède avait été apporté par la Boîte.

Il semblait encore fatigué mais il avait retrouvé toutes ses capacités motrices.

Toutefois, le coureur lui fit un faible sourire. Il était tracassé.

- Cami ! La réprimanda Alby

Cami se renfrogna. L'heure n'était pas à la rigolade.

Lorsque tout le monde fut prêt, Alby demanda à tout le monde de se taire.

Et le conseil démarra.

- Bien, j'imagine que vous vous doutez tous pourquoi nous sommes ici. Mis à part toi peut-être, Cami.

La concernée, qui sentait absolument tous les regards posés sur elle, se racla la gorge.

- Oui en effet.

- C'est très simple. Il est temps que la vérité éclate. Nous sommes pris pour des cons depuis bien assez longtemps, et nous en avons assez.

Cami fronça les sourcils, perdue.

Ses yeux se posèrent d'abord sur Gally, puis sur Teresa, Newt, Rosie ou encore Minho.

Mais aucun d'eux ne la regardait. Comme s'ils n'osaient pas le faire.

Qu'allait-il se passer ?

Cami n'arrivait plus à parler, son corps s'était crispé et des sueurs froides la traversaient.

Elle commençait à paniquer.

- Pour cela, on va d'abord interroger Theo.

Theo ?

La medjack fixa le nouveau, c'était de lui dont Alby parlait.

Comment avait-il fait pour que son prénom lui revienne aussi vite ?

D'ailleurs, Cami était persuadée d'avoir déjà entendu ce prénom quelque part.

Theo.

Mais rien. C'était le vide absolu dans sa tête.

- Je t'écoute Alby. Dit-il, simplement

Cami se perdit dans la contemplation du nouveau.

Sa voix était douce, calme. Tout le contraire de celle de Gally.

Il était plus âgé qu'elle, c'était certain.

Il avait des cheveux aussi noirs que le jais et ses yeux étaient aussi gris que l'argent.

Sa peau était légèrement bronzée et les traits de son visage étaient fins et délicats.

Il respirait la gentillesse et aucune once de méchanceté ne pouvait se lire dans son regard.

Cami l'avait peut-être contemplé trop longtemps, car elle remarqua que Gally les toisait.

Et cela ne semblait pas l'enchanter. Sa mâchoire s'était contractée.

- Comment se fait-il que tu te sois souvenu du prénom de Cami avant le tien ? Questionna Alby tandis qu'il tournait autour de Theo

- Comme je l'ai déjà dit, je n'en ai aucune idée. Je ne me souviens de rien, et encore moins de Cami. Je ne sais pas ce qu'ils m'ont fait, ces Créateurs dont vous m'avez parlés, mais ils n'y sont pas allés de main morte, car tous mes souvenirs ont disparu. Répondit le nouveau, du tac-au-tac

- Et ne crois-tu pas qu'en disant Cami, tu voulais en fait nous faire passer un message ? Avant que tu ne t'évanouisses ?

- Impossible. Quand je me suis réveillé dans la Boîte, j'avais déjà perdu la mémoire. Quand j'ai prononcé son prénom, c'était probablement un infime fragment qui me restait et qui a ressurgi sous l'adrénaline, mais il a aussitôt disparu après mon malaise.

Theo était sincère, cela se voyait.

Aucun blocard ne semblait le soupçonner de mentir.

Toutefois, Alby continuait de marcher en cercle, se frottant le menton.

- À quoi tu joues Alby ? Tu sais très bien que Cami est une victime, comme nous. Elle n'a rien à voir avec les Créateurs ! Intervint Teresa, ne supportant pas de voir son amie être accusée

Cami tourna la tête vers la jeune femme, et elle lui sourit.

Elle serait probablement l'une de seules à prendre sa défense ce soir.

- Très bien. Nous allons voir ça, dans ce cas. Thomas. Raconte-nous ce que tu as vu lors de ton coma.

Avant de parler, le coureur regarda Cami un court instant.

Et la medjack comprit que dans ses yeux, Thomas s'excusait.

Il s'excusait de ce qui allait suivre, car il allait révéler quelque chose qui coûterait très cher à Cami.

Il reporta ensuite son attention sur Alby, puis sur tous les Blocards.

- Je... Plusieurs souvenirs me sont revenu lors de mon... coma. Tous étaient futiles, inutiles. Sauf un. J'ai vu Cami, dans un bureau. Elle parlait avec une femme assez âgée aux cheveux blonds. Je ne dis pas que dans ce souvenir elle était liée aux Créateurs, mais dans tous les cas elle n'avait pas l'air d'être une victime.

Boum.

À partir de ce moment, tout éclata en morceaux.

Les Blocards partirent complètement en vrille.

À coups de « est-ce qu'elle a été envoyée ici en tant qu'espionne ? », « est-ce qu'elle nous injecte des trucs la nuit quand on dort ? ».

Plus personne ne s'entendait parler.

Ils écoutaient encore moins Cami, qui essayait de se défendre.

Elle leur jurait qu'elle n'avait rien à voir avec les Créateurs.

Elle aurait préféré mourir que d'être de leur côté.

- Comment est-ce qu'on peut en avoir le cœur net ? Ce n'était peut-être que des rêves ! Ajouta Rosie, qui essayait de venir en aide à Cami

La medjack ne réussit pas à entendre la réponse d'Alby.

Le stress qui l'envahissait était en train de lui faire perdre la tête, elle ne savait plus où regarder, qui écouter.

Alors, contre toute attente, une chose inattendue se produisit.

Theo s'empara de sa chaise et il vint s'installer aux côtés de Cami.

Et là, il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme, tout en lui murmurant :

- Je sais que tu n'as rien à voir avec eux, c'est évident. Ils réagissent à chaud, ils ont peur, mais crois-moi. Ils réaliseront vite qu'ils ont tort.

En temps normal, Cami aurait rejeté la main de Theo.

Elle ne supportait pas quand un inconnu la touchait.

Mais là, elle ressentit en elle un sentiment de réconfort, de sécurité.

Le sourire que le nouveau lui faisait la rassurait, et elle voyait bien que contrairement à la plupart des blocards dans la pièce, il n'avait aucune mauvaise intention envers elle.

Elle comprenait pourquoi les blocards ne se méfiaient pas de lui malgré son arrivée forte en rebondissements. Il était adorable.

Il avait trouvé les mots justes pour lui faire oublier les horreurs que les autres garçons insinuaient sur elle.

Cependant, la voix irritée d'Alby la ramena très vite sur terre.

- Parfait, dans ce cas vous savez ce que nous allons faire ? Nous allons enfermer Cami dans le Gnouf pendant une semaine, et nous verrons bien ce qu'ils feront.

Les yeux de Cami étaient devenus aussi gros que des soucoupes volantes.

Elle n'arrivait pas à y croire.

- Bonne idée, si elle a quelque chose à voir avec les Créateurs, ils feront en sorte de la faire sortir de là. Puisqu'on est censés la protéger.

Ce fut l'intervention de trop.

C'était Gally qui venait de déclarer cela.

Et lorsque Cami rencontra son regard, elle n'y vit que de la colère et de la rancœur.

Espèce de sale...

- Non par contre là vous allez trop loin ! S'énerva Newt qui s'était levé de son tabouret

- Tu deviens fou Alby, tu dérailles ! Renchérit Minho qui n'acceptait pas non plus cette sentence

Cami, terrorisée, tourna la tête vers Theo.

Une nouvelle fois, il lui sourit.

C'était un sourire triste, mais un sourire tout de même.

- Je te le promets, ils réaliseront vite leur erreur.

Theo était nouveau, il ne connaissait pas le Gnouf. Il ne savait pas à quel point c'était désagréable d'y être enfermé.

Cami n'eut le temps de rien faire, elle fut soudain empoignée par le bras.

C'était Alby, qui était déterminé à l'enfermer.

- Je suis désolé Cami. S'excusa Thomas qui n'osait même plus la regarder

Elle ne lui en voulait pas.

Il n'y pouvait rien, Alby l'avait forcé.

Même si Thomas était son ami, il détestait les Créateurs, comme tout le monde. Et il ne pouvait pas défendre Cami si elle était en lien avec eux.

Elle le comprenait.

Toutefois, elle ne saisissait pas la décision d'Alby.

Alors qu'il la menait vers le Gnouf, Cami tenta de lui faire retrouver la raison.

- Alby s'il te plaît, écoute-moi. Je n'ai rien à voir avec tout ça, je te le jure. Ne m'enferme pas là-dedans !

Derrière eux, Newt, Minho, Teresa et Rosie essayaient eux aussi de le calmer, mais le chef n'écoutait plus personne.

Sans aucune pitié, il jeta Cami dans le Gnouf et referma aussitôt la porte.

Il s'agenouilla quelques secondes.

Il était devenu dingue, Cami pouvait le voir dans son regard.

- Une semaine, Cami, et nous verrons ensuite si tu dis la vérité.

Il ne lui accorda pas une seule seconde de plus, l'abandonnant.

- Alby ! Hurla la medjack, désormais folle de rage

Elle n'allait tout de même pas passer une semaine dans ce trou.

- Laisse tomber Cami. Souffla Teresa qui s'était accroupie non loin d'elle

- Ne t'en fais pas, tu ne resteras pas longtemps là-dedans. Enchaîna Minho

- On te le promet. Termina Newt

Cami, dont le corps rempli de terre tremblait, voulut leur répondre.

Mais ce fut à ce moment que Gally passa devant le Gnouf.

Il ne put pas s'empêcher de chercher le regard de Cami.

Et une fois de plus, la medjack ne vit aucune émotion sur son visage.

Aussi froid que la glace.

Gally finit par tourner la tête, avant de la secouer.

Puis il disparut.

Cami soupira longuement, épiant alors ses amis avec un désespoir immense.

Même si elle ne restait que deux jours ici, cela allait lui paraître infiniment long.

***

Au final, Cami demeura dans le Gnouf un peu moins d'une semaine.

Des jours où elle eut l'impression de séjourner en Enfer.

Mais lors de ces longues journées, elle put parfois entrevoir un peu de gaité dans l'obscurité, quelques rayons de soleil.

Grâce à Teresa, Rosie et... Theo.

Les deux jeunes femmes s'en voulaient.

Les Créateurs avaient demandé que les filles soient protégées, elles auraient très bien pu être accusées elles aussi.

Mais seule Cami était apparue dans le souvenir de Thomas, alors elles y avaient échappé.

Par culpabilité mais aussi car leur amie leur manquait, elles passaient beaucoup de temps avec elle.

Et lorsque ce n'était pas le cas, Newt ou Minho prenaient le relais... mais pas aussi longtemps que Theo.

Pendant plus de quatre jours, Theo passa la voir plusieurs fois dans la journée.

Il lui apportait également ses repas, serviable.

Alors, ils parlaient trente minutes, voire une heure.

Une heure durant laquelle Cami se perdait dans la beauté de ses yeux gris.

Theo était d'une douceur inégale, elle n'avait jamais vu ça.

Cami ne savait pas comment l'expliquer, mais elle sentait une connexion avec le nouveau.

Comme si elle l'avait toujours connu, alors que ce n'était pas le cas.

Lorsqu'elle en avait fait part à Teresa, celle-ci s'était aussitôt emballée.

« Je crois que tu as trouvé ton âme-sœur ! » lui avait-elle dit.

Cami avait ri au début, mais elle en était venue à se demander si elle n'avait peut-être pas raison.

Cela avait fonctionné dès le début entre eux deux.

Comme une évidence.

Cami s'était alors rendu compte que c'était de cela qu'elle avait besoin.

Un garçon doté d'une gentillesse inouïe, qui lui faisait tout oublier.

Même le fait qu'elle se trouvait dans un trou boueux et où elle dormait horriblement mal la nuit.

Il avait agi tel un remède sur Cami, à tel point que même Gally s'effaçait peu à peu de sa mémoire.

D'ailleurs, le bâtisseur ne passait même plus devant le Gnouf.

Cami ne comprenait pas pourquoi il l'évitait tant, et elle avait fini par ne plus se poser la question.

C'était mieux ainsi.

Ce matin, Cami se réveilla avec un mal de dos affreux.

Elle pria pour que cette cinquième journée soit la dernière dans ce trou à rats, mais elle perdait peu à peu espoir.

Les Créateurs n'avaient rien fait, ils n'avaient donné aucun signe qui montrait que les Blocards devaient la sortir de là.

Peut-être qu'ils allaient finir par croire Cami.

- Salut Cam.

La medjack releva la tête et découvrit Rosie.

Elle était rayonnante ce matin, comme d'habitude à vrai dire.

Elle lui tendit son petit-déjeuner et Cami la remercia.

- Dis, Cam, il faut que je te parle de quelque chose.

Cami fronça les sourcils, avant de toiser la blonde.

L'incitant à continuer.

- Oui alors euh... c'est à propos de Gally.

- Non merci. Répliqua Cami aussi sec, reportant son attention sur la nourriture

- S'il te plaît, écoute-moi. Je sais que tu lui en veux et c'est normal, mais je pense que ça va t'intéresser.

Après un long soupir, Cami accepta.

- En fait, je crois bien... enfin, nous croyons tous que Gally et Theo sont en train de devenir amis. De vrais amis. Un ami comme Gally n'en a jamais eu.

Rosie sursauta lorsque Cami manqua de s'étouffer avec ses flocons d'avoine, recrachant la moitié.

- Quoi ? S'égosilla la prisonnière

- Je te jure. Nous aussi on n'en revient pas. Au début on pensait que Gally se rapprochait de lui pour obtenir des informations sur toi, tu vois ce que je veux dire... mais au final, ils sont tout le temps fourrés ensemble. Copains comme cochons. J'ai l'impression que Theo est un peu devenu son... confident.

Cami avait l'impression d'halluciner, d'être dans une autre dimension.

Theo ne lui en avait même pas parlé.

Il ne pouvait pas être ami avec Gally.

Pas avec lui.

Tout le monde sauf lui.

- Merci Rosie, mais je crois que j'ai besoin d'être seule là.

- Je comprends. Je repasserai vers midi.

- Merci encore.

Cami s'en voulait de la rejeter ainsi, mais ce qu'elle venait d'apprendre l'avait déçue.

Pourquoi donc Gally tenait tant à se rapprocher de Theo ?

Cela n'avait aucun sens. Gally n'aimait personne ici.

Elle espérait qu'il ne comptait pas retourner Theo contre elle.

C'était bien la dernière chose dont elle avait besoin.

- Une journée de merde en plus. Marmonna la medjack en jetant son assiette dans la terre

D'ailleurs, en fin d'après-midi, Theo vint voir Cami.

Et la blocarde ne réussit pas à aborder le sujet Gally.

Theo était tel un être lumineux. Il l'apaisait à peine arrivé à ses côtés.

Il lui raconta ce qu'il avait fait aujourd'hui, et il lui annonça également une grande nouvelle.

- Je vais probablement rejoindre Thomas et Minho dans le labyrinthe. Ils pensent que je pourrais être un bon coureur, ainsi que d'une grande aide.

- Mais c'est génial Theo ! Je suis contente pour toi, je ne doute pas une seule seconde de tes capacités.

Theo la remercia chaleureusement, avec un grand sourire comme il savait si bien les faire.

Cami était vraiment ravie pour lui, mais elle cacha le fait qu'au fond d'elle elle avait peur pour lui.

Le labyrinthe n'était jamais un lieu sûr.

Le nouveau resta une vingtaine de minutes avec Cami, la faisant rire et sourire sans arrêt.

Et là, avant de la quitter pour rejoindre Thomas et Minho dans la salle des cartes, il s'avança vers la porte et passa son bras entre les barreaux en bois.

Alors, il attrapa la main de Cami et la caressa avec douceur.

- Je vais essayer de parler à Alby, afin de te faire sortir de là. Lui murmura-t-il en plantant ses yeux gris dans les yeux

Cami fut si attendrie par sa peau douce qui touchait la sienne qu'elle ne réussit pas à répondre.

Elle l'observa partir, l'esprit ailleurs.

C'était nouveau pour elle, que l'on soit si tactile.

Elle n'avait pas l'habitude.

Et pourtant elle en redemandait encore.

Finalement, cette journée se terminait plutôt bien.

*

- Regarde-toi dans le miroir.

Cami, dont les cheveux trempés de sueur collaient contre son front, obéit dans la seconde.

Gally et elle venaient de quitter la chaise sur laquelle ils se trouvaient quelques secondes plus tôt.

Désormais, Cami était à quatre pattes à même le sol, devant l'un des nombreux miroirs.

Lorsqu'elle se fixa dans le miroir, elle découvrit Gally derrière elle.

À genoux. Ses larges mains posées sur ses hanches.

Elle l'aperçut pousser un râle rauque lorsqu'il la pénétra sans plus attendre.

Cami gémit à son tour, c'était si bon de le sentir en elle dans cette position.

D'entendre ses cuisses claquer contre ses fesses.

Elle continuait d'observer Gally, avide de voir son visage se crisper de plaisir à chaque coup de rein qu'il lui donnait.

Allant de plus en plus profondément.

D'un coup, il devint plus violent. Ses doigts s'enfoncèrent dans la peau de la jeune femme.

Il la scruta à travers le miroir, la mâchoire serrée.

- Promets-moi quelque chose.

Entre deux gémissements, Cami réussit à lui répondre.

- Oui.

- Promets-moi que tu ne l'approcheras plus. Grogna-t-il après avoir poussé un râle rauque

Elle contractait son intérieur autour de son érection afin de le déstabiliser.

Elle savait très bien de quoi il parlait, alors elle hocha précipitamment la tête.

- Je te le promets.

Alors, Gally attrapa les cheveux de Cami et il les tira, la forçant à se cambrer d'autant plus.

Tapant plus loin en elle.

- C'est si bon. Gémit Cami, à bout de souffle

- Je sais, je sais que tu aimes ça. Lâcha Gally d'une voix rauque

Puis, il se baissa vers Cami et il déposa un long baiser sur le haut de son dos.

La jeune femme aurait pu en jouir tant elle n'avait pas l'habitude qu'il lui fasse cela.

Lentement, tout en continuant de l'assener de va-et-vient brutaux, Gally lui glissa près de son oreille :

- Approche-le encore une fois, et je te jure que je te baiserai si fort que tu en oublieras ton propre prénom.

Cami ouvrit grand les yeux, avec l'impression qu'un rocher avait roulé sur son corps.

Putain de merde.

- Mais c'est pas vrai ! Pourquoi ? Cria-t-elle en se redressant

Son corps entier était détruit à force de dormir sur la terre ferme.

Et en plus de cela, elle venait de rêver de Gally.

- Pourquoi ? Répéta-t-elle, d'un ton rempli de désespoir

Elle était pourtant persuadée de l'avoir complètement oublié, et malgré cela il était de retour dans son esprit endormi.

C'était une continuité du rêve qu'elle avait fait au tout début.

Avant que tout ne commence entre eux.

- Fait chier putain !

Il fallait à tout prix que Gally disparaisse de sa tête à nouveau.

Elle était si fière d'elle d'avoir réussi à passer à autre chose.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre non loin du Gnouf.

Cami plissa les yeux afin de mieux voir mais c'était peine perdue.

Il faisait nuit noire. Il devait être très tard, car il n'y avait plus aucun bruit à part ces pas.

Tout le monde dormait.

- Qui est-ce ?

Cami eut à peine le temps d'esquisser le moindre mouvement que la porte du Gnouf s'ouvrit et qu'un bras attrapa le sien, la tirant avec brutalité hors de la petite prison.

La medjack faillit tomber à quatre pattes tant elle n'avait plus l'habitude d'être debout, mais elle retrouva très vite son équilibre et fit face à la personne qui lui faisait face.

- Putain mais...

- Tais-toi, la bleue.

Le cœur de Cami loupa un battement.

Gally.

Pourquoi ?

Pourquoi était-il celui qui la libérait alors qu'il avait approuvé l'idée d'Alby ?

- Qu'est-ce que tu...

Grâce aux légers reflets de la lune, Cami entrevit Gally lever les yeux au ciel avant de la sonder du regard.

- Je ne supporte plus de te voir là-dedans. Et surtout de t'entendre te plaindre.

Elle n'arriverait décidément jamais à le comprendre.

- Mais Alby va te tuer !

- Je n'en ai rien à foutre de l'avis d'Alby, il est juste taré. Tout le monde ici a bien compris que tu n'as rien à voir avec les Créateurs. Alby est borné, c'est tout.

Cami n'arrivait pas à lâcher Gally du regard.

Elle le toisait comme s'il était un extraterrestre.

Il l'avait libérée, alors qu'il avait ignoré son existence pendant plus de cinq jours.

Mais qu'est-ce qu'il pouvait bien se passer dans la tête de cet homme ?

Elle voulut lui répondre mais Gally l'en empêcha.

- Tais-toi. File dans la Ferme et va dans une chambre.

Cami était si fatiguée et amochée qu'elle ne se fit pas prier.

De plus, elle souhaitait à tout prix fuir le regard que Gally lui lançait.

Elle se précipita vers la Ferme, et avant d'aller se coucher elle prit soin de prendre une bonne douche.

Tentant d'oublier tout ce qui venait de se passer.

Tout ceci la bouleversait, et elle était à bout.

Elle avait hâte de passer une vraie bonne nuit. Réparatrice.

Néanmoins, Cami eut à peine le temps de se glisser sous le drap du lit que quelqu'un toqua à la porte.

Elle poussa un grognement agacé.

- Oui ? Finit-elle tout de même par dire

Ce fut Theo qui surgit derrière la porte, un petit air timide sur le visage.

Cami retrouva le sourire dans la seconde.

Et elle l'invita à entrer.

Notes:

Ouille ouille ouille, retournement de situation...

Pas sûre que Gally apprécie, mais bon il l'a bien cherché hein !

J'espère que vous avez aimé ce chapitre <3

Chapter 16: XVI

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text


Gally se réveilla en grommelant.

Winston n'avait fait que ronfler toute la nuit, dans le hamac juste à côté du sien.

Le bâtisseur avait arrêté de compter le nombre de fois où il avait voulu se lever en pleine nuit et retourner le hamac du trancheur afin de le faire tomber par terre.

Déjà énervé pour la journée, Gally quitta le camp après s'être rapidement changé.

Attachant sa ceinture remplie d'outils autour de ses hanches.

Lorsqu'il passa devant la Ferme, il jeta un coup d'œil vers une fenêtre de l'une des chambres.

Il soupira avant de détourner le regard.

Il avait libéré Cami hier soir. Alby allait le tuer.

Cela l'importait peu. C'était bien le cadet de ses soucis.

Aujourd'hui, Gally et ses collègues devaient réarranger la salle du conseil qui partait en lambeaux à certains endroits.

Et comme d'habitude, les bâtisseurs finirent par agacer Gally.

Plus les jours passaient, moins ils écoutaient. Ils n'étaient plus concentrés et ne comprenaient pas la moitié des tâches que leur maton leur confiait.

Alors, Gally n'avait d'autre choix que de leur hurler dessus.

Deux bâtisseurs étaient adossés contre le mur, riant aux éclats.

D'une démarche assurée, Gally s'avança vers eux.

La tête haute, il leur jeta un regard mauvais avant de lâcher d'un ton sec :

-        Si vous n'êtes pas foutus de faire les choses correctement, vous dégagez. Allez en cuisine ou faites du jardinage, mais ne me faites pas perdre mon temps. 

Les deux garçons déglutirent aussitôt devant les yeux aciers de Gally.

Lorsqu'ils remarquèrent qu'il tenait une clé molette dans sa main et qu'il la serrait un peu trop fort, ils déguerpirent dans la seconde.

Gally était capable de leur assener un coup sur la tête afin de les réveiller et ils ne préférèrent donc pas le contrarier davantage.

-       Bande d'incapables. Pesta Gally en retournant travailler

Il faisait terriblement chaud aujourd'hui et le blocard avait l'impression d'étouffer dans son t-shirt qui devenait trop petit.

Avec le travail acharné qu'il exécutait chaque jour, le corps de Gally devenait de plus en plus imposant et il commençait à manquer de vêtements adaptés à sa morphologie.

Pour ne pas arranger les choses, Gally entendit tout à coup Newt qui passait près de la salle.

Il parlait de Thomas et du labyrinthe, un sujet qui ne plaisait pas du tout au bâtisseur.

-       C'est Thomas qui t'a dit ça ? Demanda le sarcleur

-       Et Minho. Ils ont découvert une sorte de faille, mais ils ne parviennent pas à l'ouvrir. Ils pensent qu'un objet pourrait les aider mais ils ignorent quoi. Répondit Alby

-       Donc il se pourrait que nous puissions enfin en venir à bout et quitter cet endroit ?

Malheureusement, Gally ne parvint pas à écouter le reste.

Les deux blocards s'étaient éloignés.

Intérieurement, le bâtisseur bouillonnait.

Jamais ils ne sortiraient d'ici.

S'ils découvraient les secrets du labyrinthe, ils ne feraient qu'enrager les Créateurs qui se vengeraient par la suite.

De plus, Gally se rendait compte qu'il n'avait plus envie de quitter cet endroit.

Le Bloc, c'était sa maison. Les blocards, même s'il ne supportait pas la plupart d'entre eux, ils étaient sa seule famille.

Gally avait constamment envie de s'en prendre aux personnes qui vivaient dans le Bloc, mais d'un autre côté il souhaitait plus que tout les protéger.

Et si Thomas et Minho provoquaient les Créateurs, les blocards finiraient par être en danger.

Comment pouvaient-ils désirer partir d'ici alors que l'extérieur leur était totalement inconnu ?

Au fond de lui, Gally était persuadé que le monde en dehors du Bloc était bien pire.

Ils n'avaient pas été envoyés ici pour rien.

Le bâtisseur n'avait aucune raison de vouloir quitter ce lieu où il vivait depuis des années.

Thomas, Minho, Newt, Alby... Ils n'étaient que des idiots.

-       Pauvres tocards. Marmonna Gally dans sa barbe

Au final, Gally réussit à rattraper le retard de ses collègues et la salle du conseil fut entièrement rénovée.

Se tenant debout au milieu de la pièce, les bras croisés sur son torse, le maton regarda autour de lui et il lâcha un soupir satisfait.

Il avait bien travaillé, il ne demandait rien de plus.

La journée était passée à une vitesse folle et Gally méritait bien une petite heure de pause avant d'aller manger.

Sauf qu'il n'eut même pas le temps de passer le pas de la porte de la salle que Chuck surgit devant lui.

Le bâtisseur baissa la tête vers lui, sourcils froncés.

-       Tu dois rester ici, Alby arrive. Il veut te parler. Lui annonça le jeune garçon

Gally eut un ricanement mauvais, déjà agacé par ce qui l'attendait.

Le chef du Bloc ne se fit pas attendre longtemps, il apparut et congédia Chuck dans la seconde.

Il se posta devant Gally, une lueur enragée dans ses yeux et le souffle rapide.

Le bâtisseur avait toujours eu un mauvais caractère, mais le fait d'être bien plus grand qu'Alby ne l'aidait pas vraiment à le respecter.

Il le dépassait d'une bonne vingtaine de centimètres.

Gally n'avait pas peur de lui, et il le défia du regard.

-       De quel droit te crois-tu permis de libérer un prisonnier ?

-       J'ai fait ce que tu aurais dû faire bien plus tôt. Répondit le maton du tac-au-tac, sans quitter Alby des yeux

Le chef fulminait, et cela réjouissait Gally.

-       Si je l'ai envoyée au Gnouf, c'était pour une bonne raison. Qu'est-ce qu'il te prend, Gally ? Qu'est-ce qui ne tourne pas rond avec toi ? Et surtout, pourquoi elle ? Pourquoi Cami ?

Le visage du bâtisseur demeura impassible. Il ne bougeait pas d'un cil.

Gally avait très bien compris ce que Alby insinuait avec ses deux dernières questions.

Et c'était bien pour cela qu'il décida de tout bonnement les ignorer.

-       Tu savais très bien que les Créateurs n'allaient rien faire, la bleue n'a rien à voir avec eux. J'ai évité le pire en la libérant. Newt, Minho et les autres idiots auraient fini par se retourner contre toi. Sur ce coup, tu es celui qui a commis une erreur, alors arrête de m'emmerder.

Gally venait de dire cela d'un ton calme, bien trop posé, ce qui voulait dire qu'il pouvait exploser à tout moment.

Et ça, Alby le comprit très vite.

Alors, il se contenta de se pincer les lèvres afin de s'empêcher d'en rajouter.

Gally était le seul à tenir tête au chef et celui-ci n'osait pas toujours le contredire.

Il valait mieux éviter d'enrager le bâtisseur, Alby en avait fait l'expérience de nombreuses fois.

De ce fait, il le prévint simplement :

-       Veille à ne plus faire ta loi sans me demander avant, la prochaine fois.

Sur ces mots, Alby quitta la salle du conseil sans un dernier regard pour Gally.

Le maton leva les yeux au ciel puis il partit à son tour.

Il détestait que l'on gâche ses fins de journée ainsi.

Et pour ne pas arranger les choses, Gally tomba sur la dernière personne qu'il souhaitait voir, tandis qu'il marchait vers les hamacs.

Cami sortait de la forêt, des fleurs dans les mains.

Ce n'était pas le moment.

Au fond de lui, Gally avait envie de poser les yeux sur elle, voire de lui balancer une méchanceté, mais il le réfutait.

Ainsi, il passa à côté d'elle comme si elle n'existait pas.

Se faisant violence afin de ne pas craquer.

Il l'ignora autant qu'elle l'ignorait.

Et cela ne fit que le mettre d'autant plus à bout de nerfs.

-       Fait chier. Pesta-t-il le plus doucement possible

Lorsqu'il s'installa dans un hamac, Gally eut le pressentiment que sa sieste n'allait pas du tout être réparatrice.

Et pour cause.

Gally n'avait qu'une seule faiblesse dans sa misérable vie.

Cami.

-       À quoi tu joues, hein ?

Gally se trouvait dans une salle de bains au design moderne.

La salle de bains de l'hôtel dans lequel il séjournait.

-       Je ne vois pas de quoi tu parles.

Gally ferma un instant les yeux et il inspira longuement.

Essayant de contenir sa colère.

Puis ses paupières se rouvrirent et son regard se posa sur Cami.

Elle était collée contre le lavabo, simplement vêtue d'une petite robe noire.

Une robe légèrement fendue qui dévoilait une partie de sa cuisse droite.

Gally se faisait violence pour ne pas baisser la tête vers ce qui l'attirait tant.

À la place, il fixa les yeux de Cami. Intensément.

Un rictus agacé se forma sur ses lèvres.

-       Tu veux te faire tuer, c'est ça ? Tu dois arrêter de leur désobéir. Assena Gally qui se retenait de crier

Ce fut au tour de Cami d'être énervée, ses sourcils se froncèrent et elle croisa les bras sur sa poitrine.

Toujours appuyée contre le lavabo.

-       Tu as bien vu ce qu'ils ont essayé de me faire, non ?

Les poings de Gally se serrèrent.

Il n'avait pas envie de repenser à ça, cela lui donnait envie de les tuer sans une once de pitié.

-       Je les ai empêchés d'aller plus loin et je ne veux pas que ça recommence, ou qu'ils te fassent bien pire. Tu dois leur obéir, pour le moment. On partira d'ici, je te l'ai déjà dit. Il me faut juste encore un peu de temps.

Cami se renfrogna, les lèvres pincées. Elle ne savait plus quoi dire.

Gally lui n'en avait pas fini.

Ce n'était pas la seule chose qui l'embêtait.

-       Theo. Tu dois arrêter de l'approcher.

Cami eut un rire nerveux et elle leva les yeux au ciel.

-       Sinon quoi, Gally ? Arrête avec ça. Je ne t'appartiens pas.

Ce fut au tour de Gally d'émettre un rire suffisant, moqueur.

Sa bouche se tordit en un sourire en coin à la fois mauvais et sournois.

Alors, lentement, il s'approcha de Cami.

Jusqu'à la surplomber.

Avant de pencher légèrement sa tête sur le côté, ne quittant pas Cami des yeux.

-       Tu es sûre de ça ? Murmura-t-il d'une voix grave et menaçante

Gally était persuadé que le cœur de la jeune femme battait la chamade, elle était déjà en train de perdre ses moyens.

-       Tu m'énerves. Parvint-elle à dire en essayant de ne pas laisser transparaître cette faiblesse qui l'emparait quand Gally s'approchait d'elle

Suite à ces mots, le sourire en coin de Gally s'élargit.

Alors, il combla le vide entre Cami et lui.

Gally empoigna les cuisses de Cami, y enfonçant ses doigts, et il la souleva afin de la déposer sur la vasque.

Envoûtée, Cami écarta instinctivement ses jambes tandis qu'elle s'agrippait au t-shirt du jeune homme avec une main et au lavabo avec l'autre.

Et là, Gally se glissa entre ses jambes, appuyant son entrejambe contre celle de Cami.

Relevant légèrement sa robe, jusqu'à dévoiler son sous-vêtement blanc.

Lentement, Gally se baissa, jusqu'à atteindre l'oreille de Cami.

D'une voix froide, il lui chuchota, frôlant presque son lobe :

-       Je t'énerve, mais ce n'est pas ce que tu disais hier quand je t'ai foutue à quatre pattes à même le sol et que je t'ai baisée comme jamais on ne t'a baisée.

La bouche entrouverte, les yeux écarquillés, Cami ne parvint pas à répondre.

Elle dévorait Gally du regard et bientôt la tension entre eux fut insoutenable.

Gally bouillonnait intérieurement désormais et il ne réussit pas à se contrôler.

Il releva complètement la robe de Cami, saisit la couture de sa culotte et la plaça sur le côté afin de libérer son intimité déjà trempée.

-       Putain. Grogna-t-il entre ses dents

En quelques secondes, son pantalon et son propre sous-vêtement furent baissés et il pénétra aussitôt Cami.

Sans aucune retenue. Agrippant ses cuisses, les écartant d'autant plus.

L'intérieur de Cami se resserra autour du sexe de Gally et ils gémirent tous deux de soulagement et de plaisir.

Elle l'avait tant énervé que Gally ne parvint pas à se contrôler.

Il lui assena des coups de rein brutaux, profonds.

À plusieurs reprises, Cami glissa du lavabo mais Gally la rattrapait toujours, ne lâchant pas ses cuisses qui claquaient contre ses hanches à chaque va-et-vient.

À présent, les fesses de Cami tapaient contre la vasque, mais elle ne ressentait aucune douleur tant le plaisir était intense.

Gally ne la quittait pas des yeux.

Il l'admirait tant qu'elle laissait tomber sa tête en arrière, gémissant de plus en plus fort dès que Gally la pénétrait un peu plus profondément, un peu plus fort.

Cela le rendait fou.

-       Regarde-toi, regarde à quel point tu es à ma merci. Il n'y a que ma queue qui puisse te mettre dans cet état. Râla-t-il d'une voix rauque, empoignant si fermement les cuisses de Cami qu'elles devenaient rouges

Gally ouvrit grand les yeux d'un seul coup.

Il passa une main sur son visage, comme pour vérifier que ce rêve était bien fini.

Les hamacs et la forêt qui l'entouraient lui confirmèrent la chose.

-       Bordel de merde. Cracha-t-il en soupirant longuement, toujours allongé dans son hamac

Il avait à nouveau rêvé de Cami.

C'était la deuxième fois.

La première fois, cela s'était produit à peine quelques semaines après l'arrivée de Cami.

Et c'était bien pour cela qu'il avait été choqué d'apprendre que, des semaines plus tard, Cami avait rêvé de lui à son tour.

Une fois de plus, ce rêve n'avait aucun sens. Tout comme le premier.

Ils paraissaient réels, peut-être trop.

Mais ils ne pouvaient être vrais.

Gally ne pouvait pas être si proche de Cami dans sa vie antérieure.

C'était impossible.

Et puis, pourquoi auraient-ils voulu fuir ?

Fuir quoi ? Qui ?

-       Putain de conneries. Claqua-t-il en fermant les yeux quelques instants

Pour ne pas arranger les choses, Gally sentit soudain un inconfort dans son pantalon.

Il bandait suite à ce rêve, bien évidemment.

À tel point qu'il en vint à se demander s'il ne devait pas aller voir Cami.

Mais très vite, il se dit que c'était une très mauvaise idée.

Il refusait de l'approcher à nouveau.

C'était fini.

Ainsi, à la place, Gally sortit brusquement du hamac et il partit vers les douches.

La tête encore embuée après ce rêve des plus déroutants.

Une fois sous l'eau tiède, il fit ce dont il avait le plus besoin.

Il laissa les gouttes d'eau s'écouler le long de son corps imposant et musclé, parcourant chaque recoin où les muscles avaient besoin d'être soulagés.

Puis, Gally fit descendre sa main vers son membre qui commençait à le faire souffrir.

Lorsqu'il se mit à se masturber, des images de Cami nue, à quatre pattes devant lui, apparurent aussitôt dans son esprit.

Elle ne le quittait jamais, bien malgré lui.

Et il jouit en à peine quelques minutes, poussant un râle plein de rage.

Plein de rage car Gally se rendait compte qu'il n'arrivait pas à passer à autre chose.

Il la détestait plus que tout, mais elle le hantait sans cesse.

-       Fait chier ! Pesta-t-il

Et sur ce juron, Gally donna un coup sur le mur en bois de la douche.

Écrasant son poing contre celui-ci.

Pas assez fort pour le casser, mais suffisamment violent pour montrer à quel point il n'en pouvait plus de cette situation.

Il ne savait plus quoi faire.

*

Avant d'aller dîner, Gally décida d'aller s'asseoir sur un rocher au milieu du Bloc.

En ce début de soirée, les Créateurs leur offraient un coucher de soleil, ce qui était rare.

Le bâtisseur eut envie de l'admirer, afin de ne plus penser à rien.

Lorsqu'il se posa sur le rocher, il poussa un long soupir avant de tourner le regard le soleil qui s'en allait doucement.

Ses reflets orangers caressèrent le visage de Gally, le rendant pour une fois plus doux.

Révélant ses petites taches de rousseur, ses minuscules cicatrices sur son front et sa mâchoire. 

Son t-shirt noir mettait en contraste ses yeux gris.

Ce visage si dur, si froid, qui derrière cachait une personne constamment emplie de haine.

Et de lassitude.

Et d'incertitude.

Gally était perdu, et il haïssait ce sentiment.

Il avait envie de tout foutre en l'air.

Soudain, un bruit de pas se fit entendre.

Bien sûr, Gally devina que c'était Cami.

Et du coin de l'œil, il la vit se poster à côté de lui.

Elle le toisait de haut, elle arpentait son visage du regard.

Ne ratant rien. Demeurant silencieuse.

Très vite, cette insistance finit par être pesante pour Gally.

Tout en continuant de fixer le coucher de soleil, il lâcha :

-       Va-t'en.

Il ne voulait pas la regarder.

S'il osait poser les yeux sur elle, il la reverrait comme dans son rêve.

À sa merci, assise sur une vasque, les jambes écartées, prête à l'accueillir.

-       Pourquoi ? Demanda-t-elle, parlant enfin

-       Pourquoi quoi ? Répliqua Gally dans la seconde, d'un ton sec

Il n'avait pas envie d'être gentil, il ne l'avait jamais voulu.

-       Pourquoi m'as-tu sortie du Gnouf alors que tu n'avais pas le droit ?

Gally n'en avait aucune idée lui-même, il avait agi sous le coup de l'impulsion.

-       Passe à autre chose la bleue. Cingla-t-il

Toutefois, Cami semblait avoir des comptes à régler.

-       Pourquoi est-ce que tu es devenu ami avec Theo ? Qu'est-ce que tu cherches, Gally ?

C'était insoutenable.

Dès lors que Cami prononçait son prénom, un frisson parcourait le corps de Gally.

Mais il oublia bien vite cette sensation et il se mit à rire froidement suite à cette question.

Gally ne savait pas s'il pouvait considérer Theo comme un ami.

Au début, il s'était méfié de lui. Notamment à cause du fait qu'il avait prononcé le prénom de Cami.

Cependant, Gally avait très vite réalisé que Theo était le seul à le comprendre ici.

Et c'était pour cela qu'il l'appréciait.

Un minimum.

-       Je ne crois pas que cela te regarde, tocarde. Répondit Gally, ignorant toujours Cami

La medjack soupira, irritée de son comportement.

-       C'est parce que tu es jaloux, c'est ça ?

Ce fut la question de trop pour Gally.

Il explosa de rire. Un rire mauvais.

Et là, son rêve lui revint en tête.

Cette phrase qu'il avait dite à Cami.

La menaçant de ne plus s'approcher de Theo.

Ce n'était que des conneries. Il n'était pas jaloux.

-       Qu'est-ce qui te fait croire que je suis jaloux ? Questionna-t-il d'un ton moqueur

-       Parce que tu aurais aimé qu'il y ait plus entre nous deux, mais j'ai tout arrêté.

Cette fois-ci, Gally avait cessé de rire.

Enfin, il daigna tourner la tête vers Cami.

Il planta ses yeux de glace dans les siens, la dévisageant.

La déstabilisant.

Elle paraissait très sûre d'elle dans ses paroles, dans son regard.

Mais elle se trompait sur toute la ligne.

-       Je n'ai jamais rien voulu de plus avec toi, la bleue. Tout ce que je désirais, c'était te baiser, te détruire. Et c'est toujours le cas. Je ne peux pas t'aimer. Et je ne peux pas être aimé. Maintenant, laisse-moi tranquille.

Gally avait déclaré cela sans aucune once d'émotion dans sa voix.

Cela en était presque effrayant.

Bouche-bée, Cami dut refaire sa phrase plusieurs fois tant elle balbutiait.

-       Tu es juste torturé Gally.

Et sur ces derniers mots, Cami rebroussa chemin.

L'abandonnant pour de bon.

Gally ne la regarda même pas partir.

Il avait plongé sa tête dans ses mains, se retenant de tout casser autour de lui.

Il en avait assez.

Il fallait que tout cela cesse, et vite.

Au bout de quelques minutes, il s'en alla à son tour.

Au loin, il aperçut Cami près du feu.

Alors, il décida d'aller manger dans la cuisine, l'évitant à tout prix.

Par chance, Gally découvrit que Theo et un autre bâtisseur avaient décidé d'y manger également.

-       Oh salut Gally, ça va ? S'enquit Theo en le voyant arriver vers eux

-       Bien évidemment. Ricana Gally avec un rictus

Lourdement, il se laissa tomber sur une chaise vide.

Tendant ses longues jambes devant lui, reposant ses bras sur les accoudoirs.

Gally s'affala contre le dossier de la chaise, soufflant enfin.

-       J'ai goûté ton alcool Gally, pas mal je dirais. Lui fit remarquer Theo alors qu'il terminait son assiette

Gally s'esclaffa à nouveau, secouant la tête.

-       Bravo le bleu. La prochaine fois, tu ne te contenteras pas de goûter. Tu te prendras une cuite avec.

Theo se mit à rire lui aussi.

-       J'y compte bien.

-       Bon Theo, tu devais me raconter ce qu'il s'est passé hier. Lui rappela le bâtisseur assis à côté de lui

-       Ah oui c'est vrai excuse-moi, eh bien...

Très vite, Gally n'écouta plus et reporta son attention sur la nourriture que Teresa venait de poser devant lui.

Il n'en avait que faire de ce que les autres racontaient.

Plus rien ne l'intéressait.

-       Et c'est de là que j'ai été voir Cami, je me faisais trop...

Quoi ?

Gally avait mal entendu, ce n'était pas possible autrement.

Lentement, très lentement, Gally tourna la tête vers Theo et il le dévisagea.

Le nouveau cessa aussitôt de parler et il scruta le maton des bâtisseurs.

Gally ne put pas s'en empêcher, ce fut plus fort que lui.

-       Répète un peu ?

Theo perçut une pointe de menace dans cette question et il se racla la gorge, mais il obéit tout de même.

-       Je m'inquiétais pour Cami, alors quand j'ai appris qu'elle était sortie du Gnouf, je suis allée la voir dans sa chambre. Nous avons discuté quelques minutes puis je suis parti, elle avait besoin de quelqu'un pour s'endormir je crois. Cela lui a fait du bien.

Dans la seconde, les poings de Gally s'étaient serrés, jusqu'à rendre ses jointures aussi blanches que le nacre.

Theo n'avait tout de même pas osé.

Il n'était pas allé dans sa chambre.

Il ne pensait pas que sa présence faisait du bien à Cami.

Le sang de Gally ne fit qu'un tour suite à cette réponse.

Il refusait que cela arrive. C'était hors de question.

Teresa ou Rosie, il n'en avait rien à faire.

Mais pas elle.

Alors, Gally se radoucit.

Ses nerfs se décontractèrent, ses poings libérèrent ses mains. 

Puis, tout en continuant de fixer Theo, Gally lâcha d'un ton calme, bien trop calme :

-       Un conseil d'ami Theo, touche-la. Touche-la plus que tu ne le devrais, et tu verras. Tu me supplieras de te jeter dans le labyrinthe et tu souhaiteras ne m'avoir jamais connu.

Notes:

Et voilà, un chapitre du point de vue de Gally, j'espère que vous êtes content.e.s !

Ça promet pour Theo hein ? Va-t-il écouter Gally ?

J'espère que vous avez aimé <3

Chapter 17: XVII.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Depuis qu'elle avait injustement été accusée et enfermée dans le Gnouf, Cami ignorait plus de la moitié du Bloc.

Newt, Minho, Teresa, Theo, Rosie, Frypan, Zart, Clint, Jeff et Chuck étaient les seules personnes à qui elle daignait encore adresser la parole.

Elle n'accordait pas même un regard à Alby. Elle lui en voulait terriblement.

Et Gally. Cami ne préférait même plus en parler.

Il n'existait plus pour elle, tout bonnement.

Leur discussion face au coucher de soleil avait été la dernière. Ce qu'il lui avait craché à la figure la hantait encore aujourd'hui.

Je n'ai jamais rien voulu de plus avec toi, la bleue. Tout ce que je désirais, c'était te baiser, te détruire. Et c'est toujours le cas. Je ne peux pas t'aimer. Et je ne peux pas être aimé.

Cami riait intérieurement quand elle repensait à ces mots.

Elle riait nerveusement car elle avait osé croire, pendant quelque temps, qu'il pourrait y avoir quelque chose de plus, un ''nous''.

Mais Gally avait raison. Il ne désirait que la détruire, et au fil du temps Cami avait fini par agir comme lui.

Ils n'étaient guidés que par la haine, s'accordant parfois une pause malsaine où ils se donnaient leur corps avec passion, mais toujours sans aucune douceur ni affection.

Alors, ils s'étaient dit adieu sous un beau spectacle de la nature, que les Créateurs leur avaient offert.

Du moins, Gally était celui qui avait décidé de tout arrêter. Et c'était mieux ainsi.

Au début, cela avait été difficile pour Cami de réaliser que c'était la fin de cette aventure avec Gally, mais désormais elle l'acceptait. Elle n'avait plus choix, elle était fatiguée de lutter pour une relation qui finissait toujours par la détruire.

Avec ce dégoût que Cami ressentait envers la plupart des Blocards, l'ambiance était plutôt morose les derniers jours.

Heureusement, Theo était là pour redonner un peu de vie au regard éteint de Cami. Ainsi que ses autres amis, sans qui elle n'était rien.

- Tu peux me passer ta boisson Cam Cam ?

Cami, adossée contre le tronc d'arbre près du feu, releva les yeux vers Newt.

Elle arqua ses sourcils, ne comprenant pas pourquoi le sarcleur voulait lui prendre l'alcool.

Newt s'expliqua aussitôt.

- Tu n'y touches pas, alors laisse-moi la terminer !

- Tu bois un peu trop les derniers temps. Lui fit remarquer Thomas, assis à côté de lui

Newt lui fit alors son plus beau doigt d'honneur, ce qui fit rire le coureur.

Les épaules des deux jeunes hommes se touchaient, et l'on pouvait voir à travers le sourire de Thomas que cela ne le laissait pas indifférent.

Petit à petit, Thomas reprenait son rôle de coureur. Ce qui mettait Newt dans un état déplorable, chaque matin lors du départ du maton.

Il s'inquiétait terriblement pour Thomas.

Cami finit par céder et elle tendit son verre vers Newt.

Elle n'avait pas envie de boire les derniers temps, elle n'avait plus la tête à ça.

- C'est bizarre, Gally ne vient pas ce soir. Lâcha Frypan

Cami inspira et soupira lourdement, ses épaules s'élevant de haut en bas. Une certaine tension l'envahit, la faisant serrer sa mâchoire involontairement.

Elle n'avait pas du tout pensé à Gally aujourd'hui, elle n'avait même pas réalisé qu'il n'était pas là.

Et il fallait qu'on lui rappelle constamment son existence.

Cami dut se retenir de ne pas remballer Frypan. Après tout, il n'y pouvait rien.

Si seulement elle n'avait jamais fait ce foutu rêve. Elle aurait aimé qu'il ne traverse jamais son esprit.

Elle n'en serait pas là aujourd'hui.

Foutus Teresa et Minho, de lui en avoir parlé. Ils étaient eux aussi fautifs.

Alors qu'elle s'apprêtait à continuer de fulminer, Cami trouva le regard de Theo, assis un peu plus loin d'elle.

Il lui sourit dans la seconde. Ses yeux gris s'illuminant.

Cami en eut le souffle coupé, pendant un instant. La lueur des flammes dansait sur le visage de Theo, il était si beau.

C'était étrange, mais elle ressentait au fond d'elle l'envie profonde de se réfugier dans ses bras. Quand elle le voyait, Theo provoquait toujours un sentiment de sécurité en Cami.

Mais elle était bien trop timide pour se rapprocher de lui devant tout le monde.

Comme si l'au-delà avait entendu son souhait, les Blocards allèrent peu à peu se coucher. Et bientôt, Theo et Cami ne furent plus que deux.

Après un énième sourire échangé, le jeune homme se leva et vint s'assoir aux côtés de Cami.

- Nous voilà seuls. Souffla-t-il

Il se serra contre la medjack, leurs bras collés l'un contre l'autre. Cami aurait pu jurer sentir des frissons sur la peau de Theo.

Ils regardaient droit devant eux, perdus dans les flammes du feu de camp qui commençait à diminuer.

Cette proximité était en train de réveiller tous les sens qui somnolaient en Cami. Mais la gêne était trop forte pour qu'elle tente quoi que ce soit.

Ainsi, ils demeurèrent silencieux pendant quelques minutes, ne bougeant pas. Profitant simplement de la chaleur qui émanait de leurs bras, peau contre peau.

- Gally m'a menacé, il y a quelques semaines. Déclara Theo, de but en blanc

Cami manqua presque de s'étouffer avec sa propre salive, tant elle ne s'était pas attendue à entendre cela.

- Qu'est-ce que...

- J'expliquais à un autre blocard que j'étais venu te réconforter, après ta sortie du Gnouf. Il n'a pas supporté. Il m'a dit que si je te touchais plus que je ne le devrais, il me ferait regretter d'être en vie.

Les yeux de la blocarde étaient désormais aussi ronds qu'un ballon. Son cœur battait la chamade après avoir écouté ces derniers mots.

Tout ce que je désirais, c'était te baiser, te détruire. Et c'est toujours le cas. Je ne peux pas t'aimer.

Ah oui ?

Si Gally désirait la détruire, si elle n'était qu'un vulgaire objet pour lui... alors pourquoi menaçait-il Theo de le tuer s'il s'approchait trop d'elle ?

Elle n'en croyait pas ses oreilles.

Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez le maton des bâtisseurs ?

Cami avait l'impression qu'elle ne pourrait définitivement jamais échapper à Gally.

- Mais... je croyais que Gally était ton ami ? Lui demanda-t-elle, incrédule

- C'est le cas, enfin... je crois. Il m'a reparlé, depuis. Et ça a l'air d'aller, tant que je ne lui parle pas de toi. Mais ce que je comprends pas, c'est pourquoi il a réagi ainsi. Tout le monde ici sait qu'il te déteste. Alors pourquoi être si énervé à l'idée que je m'approche de toi ? Je pensais qu'il blaguait.

Cami était la première à savoir que Gally la haïssait, il lui avait suffisamment fait comprendre.

Toutefois, cela lui faisait encore tout drôle quand quelqu'un d'autre l'affirmait.

- En effet, il me déteste et il n'a absolument aucune raison de te menacer comme ça. Je pense qu'il a simplement voulu t'embêter, il aime agir comme s'il était l'homme le plus puissant du Bloc. Ricana Cami, nerveusement

Theo se joignit à son rire, avant de scruter la jeune femme avec plus de sérieux.

- Il s'est passé quelque chose entre vous ?

Cami eut un air outré.

- Bien sûr que non, je te l'ai déjà dit. Je ne peux pas me le voir en peinture, alors tenter quoi que ce soit avec lui... Hors de question.

Parfois, la jeune femme s'étonnait elle-même. Elle était capable des plus grands mensonges, depuis son aventure avec le bâtisseur.

À part ses amis les plus proches, personne ne savait ce qu'il s'était passé entre eux deux, et certains de ses amis pensaient même qu'il n'y avait eu que des baisers échangés, rien de plus.

Le reste du Bloc ne les voyait que comme des ennemis, et ce malgré la fois où Gally avait avoué devant tout le monde qu'il n'arrivait pas à s'éloigner de Cami.

Et c'était tant mieux, pour Cami.

Theo parut aussitôt rassuré.

- Ça m'embêterait qu'il y ait eu une aventure entre vous, je veux dire... ça me ferait chier que tu ressentes quelque chose pour un gars aussi nul avec les filles. Tu mérites bien mieux.

Cami lui sourit, se perdant dans la contemplation du visage de Theo. Précisément sur ses quelques taches de rousseur qui séjournaient sur la peau bronzée de ses pommettes.

- Ne t'inquiète pas, ça ne risque pas.

- M'enfin, je lui ai dit qu'il n'y avait rien entre nous. Que c'était purement amical. Il s'est un peu calmé, depuis ça.

Purement amical ?

Cami et Theo savaient pertinemment que ce qui se déroulait entre eux n'avait absolument rien d'amical.

Enfin, Cami espérait que Theo était dans la même optique qu'elle. Elle ne comptait définitivement pas être amie avec le nouveau.

Et le fait que Gally interdisait au jeune homme quelconque relation avec Cami, cela la poussait d'autant plus à craquer.

Theo avait raison. Elle méritait bien mieux.

Et si ce ''bien mieux'' était le blocard qui avait posé les yeux sur elle, alors qu'il était encore coincé dans la Boîte ? Qui avait passé la plupart de son temps à la consoler les derniers jours ?

Ce garçon qui, naturellement, lui donnait le respect et la tendresse qu'elle avait longtemps demandés à Gally. Elle avait supplié ce monstre pour le strict minimum, en vain.

Theo, quant à lui, lui offrait le monde alors qu'elle ne lui rendait même pas la moitié.

Ce qui attirait Cami, ce n'était pas que physique cette fois. C'était différent avec lui.

- Ne faisons pas attention à lui. Il n'a pas à te donner des ordres.

Theo eut un sourire en coin et il lança un petit regard espiègle vers Cami.

Elle se demandait s'il avait compris ce qu'elle insinuait.

Visiblement non, puisqu'il détourna la tête et s'éloigna d'elle, avant de se mettre debout en soupirant lourdement.

- Je crois qu'il est l'heure, je commence à fatiguer. Et tu devrais en faire autant, tes yeux se ferment à moitié. La taquina-t-il

Cami se leva à son tour, essayant de cacher sa déception.

Il ne se passerait rien ce soir. Ni la medjack, ni Theo, n'avaient le cran de faire le premier pas.

- Il faut qu'on soit en forme demain. Approuva Cami

- Pour de nouvelles aventures dans le Bloc. Continua Theo

La jeune femme ricana.

Elle avait hâte de voir quelles aventures les attendaient.

Chaque jour ici avait son lot de surprises. Qu'elles soient positives... ou négatives.

*

Cami ne se souvenait plus de la dernière fois où elle s'était réveillée... heureuse.

Cela ne lui était jamais arrivé dans le Bloc, à vrai dire. Elle avait connu des jours avec, grâce à ses amis, mais bien trop de jours sans.

Et ce matin, une joie agréable la submergeait.

Parce qu'elle allait revoir Theo et passer du temps avec lui. Elle aurait aimé que ce moment avec lui, hier, ne s'arrête jamais.

- Eh fais doucement Mimi, tu vas t'étouffer ! La prévint Teresa, un sourcil arqué

En effet, Cami avait si hâte de retrouver le jeune homme qu'elle mangeait son petit-déjeuner le plus vite possible.

Frypan ricana en secouant la tête.

- Tu as beaucoup de travail aujourd'hui, pour être si pressée ?

Cami marmonna un oui, toujours en train de mastiquer un bout de pain beurré.

Il était hors de question qu'elle dise quoi que ce soit à propos de Theo. Elle avait commis l'erreur de parler du rêve avec Gally à Teresa, quelques mois plus tôt, et voilà où elle en était aujourd'hui.

Cami ne risquerait pas de gâcher ce qu'il y avait entre Theo et elle. Aucun de ses amis ne serait tenu au courant, pour l'instant.

À peine sortie de la cuisine, elle aperçut Alby sur le perron de la Ferme. Elle remarqua également le blocard qui lui faisait face. On ne pouvait que le voir après tout, il faisait deux têtes de plus que le chef.

Toutefois, Cami ne fit pas attention à lui. Ce qu'Alby racontait l'interpella aussitôt.

- Ça y est, c'est son premier jour. Il avait l'air serein. Déclara le chef

- Il a les épaules pour ça. Bien plus que l'autre tocard de Thomas.

- Gally, quand arrêteras-tu de...

- De qui parlez-vous ? Intervint soudain Cami, se rapprochant d'eux

Les blocards se retournèrent vers elle, l'épiant.

Cela faisait des semaines que Cami ne s'était pas approchée aussi près de Gally, et cette proximité ne provoquait rien en elle. Elle parvenait à l'ignorer sans aucune difficulté.

Elle ne ressentait plus rien. Elle n'avait que Theo en tête, et cela lui faisait tant de bien.

- Tiens, une revenante. Plaisanta Alby

Le chef avait essayé de s'excuser auprès de Cami, pour l'avoir injustement enfermée dans le Gnouf. Mais elle avait refusé catégoriquement, le laissant en plan au milieu du Bloc.

Et Alby restait Alby. Il n'était pas du genre à supplier le pardon aux autres.

Alors, il tentait d'adoucir les choses d'une autre manière.

Le temps de cette conversation, Cami mit sa rancune de côté.

- De qui parlez-vous ? Répéta-t-elle, sans une seule once de sourire sur le visage après la blague d'Alby

- Theo. Il est officiellement coureur et il vient de partir ce matin. Annonça Alby

Pardon ?

Il ne lui en avait même pas parlé hier soir, elle ne comprenait pas.

Theo lui avait déjà confié qu'il désirait devenir coureur, et elle l'avait encouragé.

Mais elle ne pensait pas que cela deviendrait officiel. Et surtout, elle n'était pas encore attachée à lui quand il lui avait dit cela.

- Non... Souffla-t-elle, peut-être plus fort qu'elle ne l'aurait voulu

L'idée qu'il puisse arriver à Theo ce qui était arrivé à Thomas lui tordit le ventre.

Elle allait passer ses journées à l'attendre et à angoisser. Sa gaîté inhabituelle retomba à néant.

À côté d'elle, Gally eut un rire agacé. Il leva les yeux au ciel, remarquant bien que le fait de savoir Theo dans le labyrinthe inquiétait Cami.

Mais une fois de plus, Cami n'y fit pas attention. Elle partit sans rien dire, sans se retourner.

Avait-il été suffisamment entraîné pour ce lieu hostile ?

Et Alby, était-il stupide ? Il avait pour ordre de protéger les filles, sûrement parce qu'elles étaient les dernières à être arrivées. Puis Theo était arrivé. Il n'avait pas été envoyé à ce moment-là par hasard.

Les Créateurs, allaient-ils accepter qu'il devienne un coureur ?

Cami entendit encore les deux blocards au loin.

- Tu penses que je me suis trompé, en acceptant ?

- Non. J'ai confiance en Theo, c'est un bon type. Il est venu m'aider quelques fois les derniers jours. Je l'aurais même bien vu en tant que bâtisseur.

Pff, imbécile.

Quelques semaines plus tôt, il menaçait Theo de lui faire du mal s'il s'approchait de Cami, et aujourd'hui il le complimentait tel un ami.

Une amitié avec tout ce qu'il y a de plus sain.

Cami devait désormais se résoudre à se réfugier dans son travail à l'infirmerie. Afin d'oublier ses tracas pour Theo, et son agacement envers Gally.

*

Peu avant la fin de son ennuyante journée, Cami eut une visite inattendue à l'infirmerie.

Rosie. Qui n'était absolument pas malade ou blessée. Elle semblait juste... perturbée.

- Tout va bien ? S'enquit Cami alors qu'elle déposait les pots de camomille séchée sur l'étagère

- J'aurais bien besoin de quelques plantes pour tout oublier. Couina la blonde

La medjack fronça les sourcils, perdue face à cette réaction.

- Que se passe-t-il Rosie ?

Cami s'approcha d'elle, afin de la mettre en confiance.

Rosie lui prit alors la main, la menant vers une pièce au fond de l'infirmerie. Là où personne ne pourrait les entendre.

- J'ai fait un rêve. Et ce n'était pas normal.

Le cœur de Cami fit un bond.

Faire des rêves dans le Bloc, cela ne signifiait rien de bon. Elle parlait en connaissance de cause.

La jeune femme déglutit puis elle regarda Rosie droit dans les yeux. Elle essayait de ne pas laisser transparaître ses émotions.

- Raconte-moi.

Rosie s'assura une dernière fois qu'elles étaient bien seules, et elle cracha enfin le morceau.

- J'ai rêvé de Gally et toi. Et ça ne se passait pas dans le Bloc. Non... je me suis vue dans le couloir d'un immeuble, d'un hôtel si je me souviens bien. Je comptais probablement rentrer dans ma chambre, quand vous êtes sortis de la vôtre. Gally te tenait la main, vous aviez l'air inquiets... mais très proches l'un de l'autre. Et il te disait quelque chose du style « j'ai trouvé un plan. On va s'enfuir, rien que nous deux. On recommencera tout. ». C'était vraiment bizarre, mais ça paraissait si réel à la fois. Et je ne sais pas ce qu'il m'a pris mais j'en ai parlé à Teresa, puisqu'elle est aussi au courant pour Gally et toi. Tu dormais encore, toi, à ce moment-là. C'est pour ça que je lui en ai parlé. Toutefois, je n'avais pas vu que Gally prenait son petit-déjeuner à côté de nous. Il a tout entendu, et tandis que je sortais de la cuisine, il m'a rattrapé. Il m'a demandé de lui raconter ce rêve à nouveau. Et là... il m'a avoué qu'il avait lui aussi fait un rêve dans un hôtel. Dans une chambre d'hôtel avec toi. Il était tout chamboulé et il m'a laissé en plan dans la seconde. C'est une sacrée coïncidence non ?

Mais...

Cami s'était parfois demandé si les rêves qu'elle avait faits n'étaient pas en réalité des souvenirs. Puis elle avait vite retrouvé ses esprits. Ce n'était pas possible, après tout. Les Créateurs avaient tout effacé.

Et voilà que Rosie venait de lui raconter un rêve où Gally et elle séjournaient dans un hôtel. En plus de cela, elle lui apprenait que Gally avait fait un rêve similaire.

Tous ces rêves avec Gally, qui parfois étaient la continuité d'un précédent.

Ce rêve avec Rosie qui lui faisait l'amour sous les ordres du bâtisseur. Elle n'en avait jamais parlé à la concernée, d'ailleurs.

Tout cela, juste avant que la blonde n'arrive au Bloc, comme par hasard.

Ce n'était pas des rêves, mais des souvenirs. Rosie venait de le confirmer et cela ne pouvait pas être une simple coïncidence comme elle le prétendait.

Et s'ils étaient bel et bien des souvenirs, cela voulait dire que Gally et Cami avaient été... en couple. Avant le labyrinthe.

Cami ne réussit plus à contenir ses émotions.

Elle secoua frénétiquement sa tête de gauche à droite, plusieurs fois, comme si elle était devenue folle. Un sourire à la fois nerveux et affolé se dessina sur ses lèvres.

- Non... non. Non.

Elle refusait d'y croire.

- Non, Rosie. Non... non.

- Cami ?

La panique de Cami inquiéta la blonde et elle tenta de la prendre dans ses bras pour la calmer, mais la medjack ne se laissa pas faire. Elle devenait incontrôlable.

- C'est pas possible. Non, non.

Instinctivement, Cami s'empara d'un petit sachet qui contenait un mélange de plantes qu'elle avait préparé, sur l'étagère.

C'était elle qui allait en avoir besoin. Pas Rosie.

Sans un mot de plus, Cami sortit en trombe de l'infirmerie et elle partit se réfugier dans une chambre après avoir demandé une tasse d'eau chaude à Frypan.

Il fallait que cette conversation s'efface de son esprit, et vite.

*

Après une petite heure de sieste, Cami avait retrouvé son bon sens. Elle se sentait ridicule d'avoir réagi ainsi.

Il n'y avait aucune raison de croire que ces rêves étaient des souvenirs. À force de vivre ensemble dans cet endroit, enfermés et seuls au monde, il était tout à fait possible de faire des rêves similaires. Cela n'avait rien d'étonnant.

Dans tous les cas, il y avait des choses bien plus importantes que des rêves à la noix.

Cami quitta la Ferme et se dirigea vers le feu de camp, le cœur plus léger.

Elle allait enfin voir Theo après l'avoir tant attendu depuis sa déception de ce matin.

Elle sentait le bas de son ventre se contracter tant elle avait hâte d'être auprès de lui. Elle avait l'impression d'être une adolescente.

- Cami ! L'appela Newt depuis le tronc d'arbre

Cami se dépêcha, se frayant un chemin parmi tous les autres blocards. Tous ses amis étaient déjà là, à leurs places habituelles.

Theo ne manquait pas à l'appel. Lorsqu'il releva la tête vers Cami, le corps de celle-ci trembla légèrement.

Comment pouvait-il lui faire tant d'effet ? Ce n'était pas que physique. Cami s'imaginait déjà sa voix douce qui s'adresserait à elle dans quelques secondes, les conversations agréables qu'ils allaient avoir.

Tout était si simple avec lui.

- On t'a gardé un verre. Sourit Teresa

- Que c'est gentil de votre part. Ricana Cami

Bien sûr, elle s'installa à côté de Theo. Son cœur tambourinant dans sa poitrine.

- Salut. Lui chuchota-t-il près de son oreille

Elle ne le voyait pas, mais elle sentit le blocard sourire.

- Salut, Theo. Comment s'est passée ta journée dans le labyrinthe ?

Cami daigna alors planter son regard dans le sien, toujours aussi intimidant avec cette couleur gris acier. Elle chavira un instant.

Il lui rapporta chaque détail. À quel point il s'était senti utile à l'idée de faire avancer les choses avec les autres coureurs, du mieux qu'ils le pouvaient. Comment il avait été également dépité, quand Thomas et Minho lui avaient dit que leur piste de la semaine dernière s'avérait être fausse.

- Et... tout s'est bien passé, niveau sécurité ? S'enquit Cami, jouant avec son gobelet déjà vide

Comme s'il percevait l'angoisse en Cami, Theo combla le petit espace entre eux et il se colla contre elle. Leurs doigts se frôlèrent quelques secondes, et cela suffit à nouer le bas-ventre de la jeune femme.

- On fait d'autant plus attention, depuis le coma de Thomas. Ne t'en fais pas. Je reviendrai toujours. Pour les autres, et surtout pour toi. Répondit-il, d'une voix à la fois grave et chaleureuse

La bouche de Cami s'entrouvrit, ne laissant échapper qu'un souffle surpris.

Les yeux de Theo pétillaient de malice, avec une lueur de sincérité pure. Cami n'arrivait pas à s'arrêter de les contempler, et avec les derniers mots qu'il venait de prononcer, elle ne sut quoi répondre.

Parce que c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre. Pour s'assurer que ce qu'elle comptait faire serait réciproque.

- Tu veux un autre verre ? Lui demanda-t-il

Cami lui sourit timidement. Theo savait qu'elle ignorait quoi répondre, pour l'instant, ainsi il la sortait de l'embarras sans même la questionner. Elle n'avait pas besoin de parler, il comprenait tout.

- Je veux bien, merci.

Le nouveau coureur s'empara de son verre avec un clin d'œil et il s'éclipsa quelques minutes.

Et quand il revint, ils trinquèrent avec un énième sourire sur leurs visages et la discussion coula de source. Ils se ressemblaient tant sur plusieurs choses qu'ils n'arrivaient pas à s'arrêter de parler.

Plus rien n'existait autour d'eux. Ce qui faisait bien rire leurs amis, qui les observaient discrètement.

- Il y a de l'amour dans l'air. Gloussa Rosie, la tête reposée sur l'épaule de Newt

- Je préfère ça que du sexe dans l'air avec Gally. Lui murmura Newt

Les gloussements de Rosie redoublèrent, avant qu'elle ne lui fasse signe de se taire.

Au bout d'une heure, Cami réalisa à quel point Theo et elle étaient de plus en plus proches. Ils n'étaient plus assis l'un à côté de l'autre, mais face à face, et le jeune homme prenait parfois les mains de la medjack dans les siennes.

Les papillons dans le ventre de Cami ne s'étaient toujours pas envolés.

Avec un tel rapprochement, elle finit par repenser aux menaces de Gally. Elle avait complétement oublié qu'il était là.

Tandis que Theo faisait une blague à Newt juste derrière eux, Cami en profita pour jeter un coup d'œil vers les bâtisseurs.

Et quelle ne fut pas sa surprise de voir que Gally riait, de bon cœur. Il s'amusait avec ses collègues, avec un sourire comme elle en avait peu vu sur son visage.

Il ne s'intéressait aucunement à Cami et Theo.

Bien.

Peut-être que la hache de guerre allait définitivement s'enterrer, qu'il passait enfin à autre chose lui aussi, et que les deux ennemis pourraient un jour être cordiaux l'un envers l'autre.

Voilà pourquoi Gally avait été si gentil envers Theo avec Alby ce matin. Il n'en avait plus rien à faire de Cami.

La jeune femme se sentit plus légère. Cela enlevait un énorme poids en elle.

Après quelques autres taquineries de la part de Theo, Cami atteignit sa limite. Ils n'arrêtaient pas de se chercher et cela la frustrait de ne pas pouvoir aller plus loin, avec ce monde autour.

Elle avait besoin de discuter d'un sujet sérieux, et plus si affinités.

- Ça te dirait que l'on aille dans une chambre ?

Theo avala le reste d'alcool qu'il était en train de boire de travers, toussotant légèrement. Il ne s'était pas attendu à ça.

- Ouais... ouais bien sûr ! Balbutia-t-il, non sans enthousiasme

Cami se mordit l'intérieur de la joue, réprimant un sourire. Elle se réjouissait déjà.

Ils se levèrent, saluèrent leurs amis qui ne manquèrent pas de leur souhaiter une bonne nuit, puis ils partirent vers la Ferme.

En chemin, Theo saisit la main de Cami. Avec l'alcool qui embuait son esprit, il avait bien plus confiance en lui.

- Tu ne veux pas un verre d'eau avant que l'on monte ? S'assura-t-il

- Non ça va, merci.

D'un pas pressé, ils atteignirent le perron. L'excitation en Cami montait de plus en plus.

Une excitation qui, malheureusement, s'évanouit vite.

Ouvrant la porte, ils tombèrent sur la dernière personne qu'ils auraient aimé voir en ce moment même.

Gally.

Bien évidemment.

Cami avait presque oublié la taille immense du maton. Elle devait basculer sa tête en arrière pour pouvoir croiser son regard.

Il venait probablement de se passer un coup d'eau sur le visage. Ses cheveux étaient en bataille, des mèches tombaient sur son front mouillé.

Ses yeux bleus étaient gorgés de sang. Il avait bu, trop bu, mais Cami pouvait voir qu'il était encore lucide.

Un rictus mauvais apparut sur le visage de Gally quand il tourna la tête vers Theo, mais il ne dit rien.

Gally les contourna et il descendit les quelques escaliers du perron, les ignorant.

Tiens tiens.

C'était étonnant de sa part, mais ce n'était pas pour déplaire à Cami.

Si Gally comptait enfin les laisser tranquilles, alors tout s'arrangerait enfin.

Cependant, la medjack eut la soudaine impression que tout était trop beau pour être vrai.

Et lorsque Theo et Cami entendirent Gally se stopper dans son élan, ils se retournèrent vers lui, la gorge nouée.

Le bâtisseur était immobile. Il était toujours de dos à eux, mais il tourna la tête sur le côté d'une façon à peine perceptible.

- Dis-moi Theo, est-ce que tu as envie de mourir ce soir ? Lâcha-t-il de but en blanc, d'un ton bien trop sérieux au goût de Cami

La jeune femme se figea, et Theo se racla la gorge.

- Gally sérieux, je comptais juste raccompagner cette demoiselle et la laisser s'endormir seule, sous la lueur de la lune.

Le coureur tenta d'user de son humour, en vain.

Gally leur fit face à nouveau. La tête haute, les bras ballants de chaque côté de son corps, il méprisait Theo comme s'il n'était qu'un moins-que-rien.

Le Gally de ce matin, qui ne faisait que des louanges pour Theo, était fort loin désormais.

- On dirait bien que tu aimes jouer au sourd quand je m'adresse à toi. As-tu oublié ce que je t'ai dit, il y a quelques temps ?

Cami ne comprenait plus, Gally et elle s'étaient pourtant mis d'accord. Ils avaient tous les deux déclaré que c'était fini, ce qu'il y avait eu entre eux. Et ce, il y a presque un mois de cela.

Pourquoi agissait-il ainsi ?

- Non, je n'ai pas oublié. C'est pour ça que...

Cami toisa Theo d'un air effaré. Il n'allait quand même pas obéir à Gally ?

- Oh et puis vous savez quoi ? Amusez-vous, j'en ai ma claque ! Soupira-t-elle

Sur ces derniers mots, elle abandonna les deux garçons et rentra dans la Ferme. Elle n'avait pas le temps pour ces bêtises.

- Fuis autant que tu veux, la bleue. Tu sais très bien vers qui tu finiras par revenir. Lui assena Gally, plus confiant que jamais

Et cela eut le don d'énerver d'autant plus Cami.

Une fois arrivée dans une des chambres, la medjack claque la porte derrière elle.

- Mais quel con ! Ragea-t-elle

Il avait tout gâché, encore et encore. Cela faisait un mois qu'il ne s'était rien passé entre eux et il parvenait tout de même à lui pourrir la vie.

La hache de guerre ne s'enterrerait jamais. Ils se détesteraient à vie, c'était certain dorénavant.

- Allez tous vous faire voir. Grommela-t-elle

Fatiguée, elle se déshabilla en balançant ses vêtements dans la pièce, d'un geste enragé.

Elle s'assit quelques minutes sur le bord du lit, reprenant ses esprits. Elle ne devait pas se laisser abattre et abandonner ce qu'elle envisageait avec Theo.

Certainement pas pour cet idiot, en plus.

Toc toc.

Cami sursauta, avant de lâcher un petit oui. Permettant à la personne d'entrer.

La jeune femme fut soulagée de découvrir Theo.

- Cami, ne m'en veux pas. Je voulais juste apaiser les choses. Gally était trop bourré, il a rejoint les autres au feu de camp sans problème. Il s'en fiche au final.

Gally avait donc laissé Theo rejoindre Cami.

En voilà une bonne nouvelle.

- Allume les bougies sur ta gauche. Il y a des allumettes. Lui ordonna-t-elle, changeant de sujet

Theo mit un petit temps avant de réagir, ne captant pas sur le coup.

Puis, après avoir exécuté la demande de la jeune femme, il comprit.

Le spectacle qui s'offrait à lui le laissa bouche-bée.

Toujours assise au bord du lit, Cami ne portait sur elle qu'un soutien-gorge et une culotte. Ses longues jambes croisées, sa poitrine s'élevant de haut en bas sous sa respiration.

Theo dut détourner le regard quelques secondes pour se calmer, puis il retrouva les yeux de Cami. Il brûlait de désir, c'était évident.

- Cami tu es... tu es...

- Viens là. Dit-elle d'une voix mielleuse, tapotant le matelas

Le coureur ne se fit pas prier. À peine fut-il assis que Cami posa sa main sur sa joue, le forçant à la regarder droit dans les yeux.

- Je ne veux pas que du... sexe, avec toi. Je veux être avec toi Theo, je te veux dans ton entièreté, pour ce qu'il y a au fond de toi. Quand je suis avec toi, mon monde si terne reprend des couleurs et c'est ça qui me rend dingue. Cette façon que tu as de rendre ma vie meilleure sans même le vouloir. C'est inné chez toi.

Cami remercia son état alcoolisé qui lui permettait de se confier avec autant de facilité.

C'était au tour de Theo de ne pas savoir quoi répondre. Il n'en revenait pas. Il avait attendu qu'elle lui avoue tout cela pendant des jours.

- J'en ai rêvé que tu me dises ça, Cami. Tu n'imagines même pas.

Cami eut un petit rire, heureuse. C'était si bon de connaître une relation saine, autre qu'amicale. Elle n'aurait jamais pensé avoir cette chance.

Lentement, sa main, encore posée sur la joue de Theo, descendit vers son torse, puis sa cuisse. Qu'elle caressait, de plus en plus près de son entrejambe.

Theo grogna sous le plaisir. Cami avait terriblement envie de lui, et il ne la tortura pas en la faisant patienter. Il plongea à son tour sa main vers son entrejambe, touchant directement ses lèvres déjà mouillées, à travers le tissu.

- Cami...

Ils désiraient tous deux se donner l'un à l'autre, officialisant ainsi cette relation naissante. Le début de ces sentiments cachés en eux.

Quand Theo enfouit sa tête dans le cou de Cami et qu'il commença à y déposer des baisers, la jeune femme poussa un gémissement incontrôlable. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui fasse cela. Elle ne connaissait pas la douceur de lèvres posées contre sa peau.

C'était... indescriptible.

- Oh Theo...

Doucement, elle ferma les yeux afin de profiter de ces nombreux baisers sur son cou, ses clavicules, ses épaules. De cette main qui était à présent sous sa culotte et dont les doigts faisaient des cercles lents sur son clitoris.

Elle en frissonnait. De la tête aux pieds.

Lorsque Theo accéléra la cadence avec ses doigts, Cami rouvrit les yeux.

Et par malheur, son regard tomba sur la table, de l'autre côté de la pièce.

Là où Gally lui avait fait sauvagement l'amour pour la première fois. Lui procurant un plaisir comme elle n'en avait jamais connu. La soumettant à lui avec une telle confiance que depuis ce jour, elle n'avait plus réussi à se passer de lui.

Des images de ses mains qui tenaient férocement la table et de son sexe qui la pilonnait avec une telle justesse, comme s'il avait fait ça toute sa vie, lui revinrent en tête.

- Non !

Brusquement, elle retira la main de Theo et se recula.

- Cami ? Est-ce que tout va bien ?

C'était mal. Terriblement mal, de s'imaginer un autre à la place de Theo. De s'imaginer Gally, d'autant plus.

Cami refusait de faire l'amour avec Theo si elle avait encore de tels souvenirs en tête.

Elle essaya de reprendre sa respiration, avant de lui répondre.

- Bien sûr Theo, tout va bien. C'était... incroyable. C'est juste que... je ne me sens pas prête. C'est trop tôt.

Et c'était vrai, Cami ne mentait pas.

C'était sérieux, avec Theo. Ce n'était pas que du sexe, elle était en couple avec lui. Elle voulait faire les choses bien.

Et pour cela, il fallait que son cerveau efface son passé avec Gally. C'était à cause de l'alcool que ces moments refaisaient surface. Sinon, cela faisait des semaines qu'elle n'y avait plus pensé.

Sobre, cela n'arriverait pas. Elle se concentrerait uniquement sur Theo.

Alors, malgré la frustration énorme qui s'installait en elle, elle décida de ne pas aller plus loin ce soir.

Ce n'était que partie remise. Cami souhaitait que leur première fois soit magique.

- Tu as raison, tu aurais même dû m'arrêter avant. Moi aussi je veux que tout soit parfait.

Cami le scruta, ébahie. C'était fou. Soit il lisait dans ses pensées, soit ils étaient tellement faits l'un pour l'autre, que leurs esprits s'alignaient.

- Par contre, j'espère que ce n'est pas trop tôt pour ça.

La medjack n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il insinuait.

Theo venait de déposer ses lèvres sur les siennes. Un baiser hésitant, mais doux, enivrant. Il agrippa les hanches de la jeune femme, l'embrassant d'autant plus. C'était presque aussi excitant que quand il avait caressé le sexe de Cami.

Cami se remit rapidement de ses émotions et elle l'embrassa en retour, timidement elle aussi. Et le fait que ce baiser était sincère, innocent, le rendait d'autant plus beau.

Puis Theo y mit fin et ils se firent un dernier câlin.

C'était la première fois que Cami embrassait quelqu'un, et même si ce n'était pas aussi passionné qu'elle se l'était imaginé autrefois, c'était une sensation divine.

Elle aurait aimé recommencer, mais cela empirerait les choses, puisqu'ils ne feraient rien de plus ce soir.

Maladroitement, elle se leva du lit et s'habilla en vitesse après avoir récupéré ses vêtements éparpillés dans la pièce.

Theo la rejoignit et il l'embrassa une dernière fois, sur le coin de ses lèvres, logeant ses mains dans le creux de ses reins, sous son t-shirt. La peau de Cami était telle de la soie, il en était fou.

- Bonne nuit. Lui souhaita-t-il en frôlant son lobe

- Bonne nuit, Theo.

Cami quitta alors la chambre, laissant son... copain derrière elle. Cela lui faisait si bizarre de se dire ça.

Son copain.

Cami descendit les escaliers avec un sourire scotché aux lèvres. Elle n'arrivait pas encore à réaliser. Elle avait embrassé quelqu'un pour la première fois, et elle était en couple.

Oui, elle méritait tout ça. Elle méritait d'être embrassée, aimée, contrairement à ce que l'on lui avait fait croire. Elle était sur un petit nuage.

Un nuage qui disparut bien vite une fois qu'elle fut dehors.

La réalité la frappa de plein fouet.

Elle n'avait pas pu coucher avec Theo, à cause de Gally.

Tout lui était revenu en tête, sans qu'elle ne puisse rien faire. Comme s'il continuait de la contrôler, l'empêchant de vivre.

Alors qu'elle se dirigeait vers les hamacs, Cami donna un coup de pied dans un caillou, se retenant de crier. Elle était frustrée et en colère.

Elle espérait sincèrement que tout ça était juste la faute de la quantité d'alcool qu'elle avait bu. Que lorsqu'elle retrouverait sa lucidité, elle pourrait profiter pleinement de Theo.

Bien sûr, pour rejoindre le camp, elle dut passer près du feu. Gally était encore là.

Et le visage du bâtisseur demeura impassible quand il observa Cami. Il n'y avait aucune haine, bizarrement.

En fait, Cami réalisa très vite pourquoi il n'était pas énervé.

Il savait. Il savait qu'il ne s'était rien passé entre Theo et elle, du moins, pas ce qu'il pensait.

Il savait qu'ils n'avaient pas couché ensemble. Les cheveux de Cami n'étaient pas en bataille, ses jambes ne tremblaient pas, elle ne transpirait pas. Elle n'était pas dans le même état que toutes ces fois où Gally l'avait baisée, où il l'avait fait jouir jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.

Le bâtisseur savait, et on pouvait voir une grande satisfaction dans son regard.

- Connard. Pesta Cami, pour elle-même

Cami décida de dormir dans le hamac le plus isolé du camp, afin de se calmer.

Une fois allongée, elle admira un instant le ciel faussement étoilé. Inspirant et expirant longuement.

Puis, un sourire diabolique étira ses lèvres.

Elle n'avait peut-être pas couché avec Theo, pas encore, mais elle était en couple avec lui, à présent.

Et ça, Gally ne l'accepterait jamais, si Cami se fiait aux menaces qu'il avait faites à Theo.

Il en deviendrait fou, lorsqu'il l'apprendrait.

Et il n'y aurait rien de plus jouissif pour Cami.

Tu as gagné quelques batailles, Gally. Maintenant, prépare-toi à me voir gagner la guerre.

Notes:

Tadam ! Me revoilà, pour vous torturer l'esprit à nouveau ;) j'abandonnerai jamais cette histoire, pas d'inquiétude !

Alors, qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? Le couple Cami/Theo ? Les réactions de Gally ? Et Rosie qui fait un rêve à son tour, c'est quoi ce bordel ?

Laissez-moi vos meilleurs commentaires et kudos <3

Vous pensez avoir tout vu ?

Un conseil, préparez-vous pour les chapitres 18, 19 et 20. Vous allez hurler. Vous m'insulterez dans les commentaires tant cette histoire va vous foutre en PLS.

Et même pour tous les chapitres suivants en fait, mais ces trois-là particulièrement, mmh...

Je vous aurai prévenu.e.s hein !

Allez, en attendant, gros love sur vous <3

Chapter 18: XVIII.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

- Genre toi, Teresa, tu arrêtes de boire alors que tu es celle qui bois le plus d'entre nous ? Mais bien sûr, et Thomas va me sucer ce soir tiens !

- Newt ! S'offusqua Teresa, avec un sourire surpris

Cami explosa de rire. L'audace de Newt l'étonnait vraiment, parfois.

Aujourd'hui, Cami et Teresa n'avaient pas beaucoup de travail, c'était une journée tranquille. Alors, elles avaient décidé d'aider Newt. Il travaillait seul, Zart était avec Alby, et il n'était pas au top de sa forme.

Cela faisait deux heures qu'ils travaillaient sans arrêt, et Newt dut faire une petite pause.

En se couchant dans l'herbe, le sarcleur couina de douleur.

- Ça va, Newt ? Se soucia Cami

- C'est rien, c'est ma jambe qui n'en fait qu'à sa tête. Répondit-il en s'allongeant

Le cœur de la medjack se serra. Teresa et elle se lancèrent un regard peiné.

Même si elle n'était pas encore dans le Bloc quand cela s'était produit, Cami connaissait toute l'histoire qui se cachait derrière cette jambe meurtrie.

Et cela la brisait intérieurement, de s'imaginer Newt subir une telle détresse. Lui qui était toujours si taquin et bienveillant avec les autres.

Elle aurait tant aimé être là pour l'aider. Elle en voulait aux autres blocards de n'avoir rien remarqué.

- Non mais sincèrement Teresa, pourquoi cette décision soudaine et... bizarre ? Newt revint sur le sujet précédent, afin de ne plus parler de sa jambe

Teresa se posa aux côtés de Newt en soupirant. Cami les rejoint sans plus attendre. L'herbe était fraîche, cela faisait du bien.

- Je ne bois que pour oublier la misère ici. En plus d'être déprimée, je vais empirer ma santé physique si je continue d'avaler autant d'alcool par jour.

- La misère est moins pénible avec ce soleil, non ? Sourit Newt, qui essayait d'apporter un peu de bonne humeur

- C'est toujours la même chose, on s'ennuie terriblement.

Teresa s'était levée ce matin et avait décidé qu'elle passerait sa journée à se plaindre.

- Comment ça, on s'ennuie ? T'en plantes souvent des citronniers, toi ? Ricana le sarcleur

Les deux jeunes femmes se joignirent à son rire.

En effet, la Boite leur avait envoyé des citronniers hier. Depuis ce matin, ils les plantaient sans relâche.

- Mais pourquoi des citronniers, d'ailleurs ? Gloussa Teresa, tandis qu'elle s'amusait à arracher de l'herbe

- Probablement pour donner un meilleur goût à l'alcool immonde de Gally. Suggéra Newt

Ses deux amies ricanèrent, approuvant cette réponse.

- Il est passé où cet abruti ? On ne le voit même plus. Fit remarquer Teresa

Cami ne pensait plus à lui, mais il était vrai que cela faisait environ deux semaines que Gally ne s'était pas montré.

Elle ne l'avait même pas aperçu de loin, pas une seule fois. Ce qui était assez étrange.

- Il s'acharne à finir l'agrandissement de la Ferme, c'est tout. Vous le connaissez, il veut toujours que tout soit bien fait et vite. Newt fit une moue perplexe

Le maton, avec l'accord d'Alby, avait décidé d'agrandir la Ferme pour construire plus de chambres. Notamment pour les bâtisseurs, qui avaient mal au dos à force de dormir dans les hamacs.

Cami se dit que c'était peut-être mieux ainsi. Elle espérait que les travaux allaient durer un long moment.

- Allez, on y retourne ! Si on se dépêche de les planter, on pourra demander à Frypan de nous faire de la glace au citron pour le goûter. Bonne idée avec cette chaleur, non ? S'exclama Newt en se relevant avec difficulté

- Tu es courant qu'il faut qu'ils poussent, les citrons, avant ça ? Le taquina Cami

- Ah merde.

- Pas très connaisseur pour un sarcleur. En rajouta Teresa

- Mais si, là j'ai dit n'importe quoi parce que j'ai fait une insolation je pense.

**

Cami traînait la patte alors qu'elle marchait vers le feu de camp. Elle était fatiguée, elle aurait préféré être au lit.

- Eh, Cami !

La medjack releva la tête vers la personne qui venait de l'appeler, et un sourire timide apparut sur son visage.

Minho.

Depuis cette scène où Gally avait explosé devant tout le monde et avait révélé qu'il n'arrivait pas à s'éloigner de Cami, Minho avait tout fait pour éviter la jeune femme. Un certain froid s'était installé entre eux, ce que Cami n'avait jamais compris.

Pourquoi les mots de Gally avaient tant touché Minho ?

Heureusement, le maton des coureurs revenait peu à peu vers la medjack. Comme si rien ne s'était passé. Il n'osait pas expliquer la raison de cette distance et Cami ne cherchait pas à savoir, elle ne voulait pas le brusquer et le perdre à nouveau.

Minho était l'un de ses meilleurs amis.

- Je suis généreux, je t'ai gardé une petite place à côté de moi. Lui sourit-il

Cami s'esclaffa en levant les yeux au ciel. Elle s'installa entre Newt et lui.

Elle déposa son assiette remplie de pommes de terre à la crème, avec un petit bout de pain à côté, sur ses genoux.

- Frypan nous rationne de plus en plus, ce salaud. Grommela Zart, assis dans l'herbe

- Les stocks se vident pas mal en ce moment, on attend les prochaines récoltes. L'informa Teresa

Les portions diminuaient, mais la qualité était toujours là. Frypan avait un don pour la cuisine, il était fait pour ce travail.

Le groupe d'amis mangeait en silence, savourant leur dîner.

Du coin de l'œil, Minho remarqua que Cami venait d'engloutir son bout de pain et semblait désespérée à l'idée de ne plus en avoir pour le reste de crème qui traînait dans l'assiette. Cela fit doucement rire le coureur.

- Tiens, prends-le.

Minho tendit son bout de pain vers Cami. Celle-ci fronça les sourcils.

- Certainement pas ! Tu as eu une journée bien plus éprouvante que la mienne, tu en as besoin.

- Cami. J'ai eu plus de pommes de terre que toi. Insista le jeune homme

Il approcha légèrement son visage de celui de Cami, comme pour l'intimider. Les joues rouges, la medjack plongea son regard dans le sien, à la fois sombre et malicieux.

Puis elle sourit et s'avoua vaincue, elle accepta le bout de pain.

Alors que les deux amis terminaient leur repas, le ton commençait à monter à côté d'eux.

Comme d'habitude, Newt et Thomas se chamaillaient. Pour un rien.

Aucun des deux n'arrivait à faire le premier pas vers l'autre, aucun des deux n'osait poser des mots sur ce qu'il ressentait pour l'autre.

Et ce manque de communication créait une frustration en eux. Une frustration qui les menait constamment vers des disputes.

- Misère mais prenez-vous une chambre ! Leur lança Teresa, exaspérée, avant de partir vers la cuisine pour aider Frypan à faire la vaisselle

- Ça vous fera du bien, croyez-nous. Ajouta Minho

- Minho ! Souffla Cami, outrée, en lui donnant un coup de coude dans le bras

Minho émit un petit rire, passant sa langue contre l'intérieur de sa joue. Ses yeux transmettaient un air espiègle ce soir.

Cami passait un bon moment. Un très bon moment. Cela lui faisait bizarre, de ne plus être importunée. Que l'on ne lui arrache plus le bonheur quand il daignait enfin frapper à sa porte.

Pour une fois, elle n'avait même pas besoin d'alcool pour ne pas penser à ses tracas, puisqu'elle n'en avait plus. Elle pouvait profiter librement.

Néanmoins, il manquait une personne pour que Cami puisse vraiment qualifier cette soirée de parfaite.

- Au fait, que penses-tu de Theo ? Il assure, dans le labyrinthe ?

Minho eut un air pensif, alors qu'il regardait le feu devant lui après avoir fini son troisième verre.

- Il est vraiment très beau, avec ses yeux gris de petit charmeur là. Finit-il par répondre

Cami haussa un sourcil, avant d'éclater de rire. Le coureur eut un sourire en la voyant rire ainsi.

La jeune femme ne s'était pas attendue à cette réponse.

- Plus sérieusement, c'est un bon gars. Il a compris bien plus vite que Thomas à ses débuts, par exemple. Je pense qu'il va nous être d'une aide précieuse. Minho reprit son sérieux

- Mmh.

Cami aurait aimé entendre une réponse différente. Que Minho lui dise que Theo était mauvais, qu'il n'était pas fait pour ce métier.

Alors, il ne quitterait pas la Bloc et serait toujours auprès de la medjack. C'était tout ce qu'elle désirait.

Theo lui manquait ce soir. Elle ne l'avait pas vu de la journée, et Alby avait décidé de l'accaparer pour la soirée.

Elle espérait de tout cœur qu'il allait la rejoindre en douce, cette nuit. Qu'il allait la réveiller en plein dans son sommeil, pour se glisser sous les draps à ses côtés. Sa peau chaude contre la sienne.

Elle trépignait d'impatience.

*

- Cami...

Cami se réveilla en un sursaut à l'entente soudaine de cette voix, qui était pourtant très douce. Les yeux grands ouverts, elle tourna la tête sur sa droite.

Theo.

Il faisait encore nuit, la lune éclairait à peine le visage du jeune homme. Cami ne distinguait que sa mâchoire finement dessinée et sa bouche qui s'étirait en un sourire.

- Je vais devoir partir. Lui annonça-t-il en murmurant

- Déjà ?

- On ne doit pas nous voir ensemble, tu te rappelles ? Rit-il, doucement

Cami était encore à moitié endormie, elle entrevit à peine Theo se rhabiller.

Elle aimait leur relation secrète, de cette façon personne ne pouvait leur causer de problèmes. Toutefois, elle ignorait si elle allait supporter cette distance imposée entre eux encore longtemps.

- On ne se revoit pas avant ce soir, alors ? Grommela Cami, d'un ton triste

- Malheureusement.

Il semblait aussi déçu qu'elle.

- Fais attention dans le labyrinthe, je t'en prie.

Theo n'imaginait probablement pas à quel point cela rendait Cami malade de l'imaginer là-bas.

- Bien sûr. Je sais que tu m'attends dans le Bloc. Je ferai toujours en sorte de te revenir.

Cami n'aurait pas pu espérer meilleure réponse. Cela lui réchauffait le cœur quand le jeune homme lui disait de tels mots. Elle n'avait pas l'habitude.

Cami inspira une dernière fois l'odeur si particulière de Theo tandis qu'il déposait un baiser sur son front.

Puis il disparut en quelques secondes, comme s'il avait craint de ne plus réussir à partir s'il était resté une minute de plus.

Cami soupira lorsqu'elle se rendit compte que la place à côté d'elle était à nouveau vide et froide. Une sensation désagréable qu'elle devait connaître à chaque fin de nuit, à contrecœur.

*

- J'ai envie de me barrer d'ici.

- Bonjour à toi aussi, Newt. Se marra Cami alors qu'elle rangeait des pansements dans un tiroir

Newt venait d'entrer dans l'infirmerie et son visage exprimait une certaine lassitude.

- N'est-ce pas ce que l'on souhaite tous ? Intervint Clint, avant de se diriger vers les réserves de l'infirmerie

- Je suis épuisé et je perds espoir petit à petit. J'y croyais, il y a encore quelques semaines, mais j'ai l'impression que les recherches des coureurs ne mènent à rien.

Le sarcleur se posa sur un tabouret, soupirant longuement.

- Ne dis pas ça. Le labyrinthe ne pourra pas leur résister éternellement. Les Créateurs finiront par commettre une erreur. Cami tenta de le rassurer, même si elle-même ne paraissait pas totalement convaincue

Newt ne répondit pas, il se contenta de souffler à nouveau.

- Tu pourrais me faire une petite tisane avec vos plantes relaxantes ? Demanda-t-il

- Une tisane avec cette chaleur ?

- J'ai vraiment besoin de me détendre. Surenchérit le jeune homme, le regard désespéré

- Thomas vient de rentrer du labyrinthe non ? Tu devrais aller te détendre avec lui.

Newt fit de gros yeux à Cami, comme pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas que les autres medjacks entendent cela.

- Mimi, va te faire fou...

- Va-t'en d'ici Newt, tu déranges ma collègue. Lui lança Jeff

- Je ne vois pas de patients à l'horizon, que je sache. Répliqua Newt

Ce fut au tour de Cami de lui faire comprendre de se taire. Jeff n'était pas d'humeur aujourd'hui.

- Toi, tu ferais mieux de rejoindre Theo. Sourit Newt, malicieusement

Les joues de la jeune femme devinrent rouges comme une tomate. Elle détourna le regard, de peur que ses yeux n'en disent plus qu'il ne le fallait.

- Je ne suis pas avec lui.

Newt ne devait pas savoir. Pas pour l'instant, en tout cas.

- Ah oui c'est vrai, tu préfères Gally.

Cami se retourna brusquement, indignée. La bouche grande ouverte, elle ne sut quoi rétorquer.

À la place, elle lui balança un rouleau de scotch qui avait été oublié sur le comptoir.

Newt évita l'attaque de peu et il leva les mains en l'air, riant à tue-tête.

Il s'apprêta à ajouter quelque chose mais une autre scène attira son attention.

- Eh ben tiens, d'ailleurs ! Regarde ça.

Le sarcleur pointa la fenêtre du doigt. Quand Cami regarda à travers celle-ci, sa gorge se noua un instant.

Theo était là, et il discutait avec Gally.

Theo était assis sur un rocher, les yeux levés vers le bâtisseur qui le surplombait. Debout, Gally avait les bras croisés sur son torse. La tête haute, comme d'habitude.

Il aimait dominer les autres, il avait toujours été ainsi.

L'espace d'une seconde, Cami crut que cette discussion allait dégénérer. La dernière interaction entre les deux blocards s'était mal passée et Cami craignait que cela ne recommence.

Peut-être Gally avait-il appris pour Theo et elle, mais comment ?

Cette peur s'évanouit aussitôt quand elle remarqua qu'un grand sourire venait d'apparaître sur le visage de Gally. Un sourire comme on en voyait peu chez lui.

Étaient-ils à nouveau meilleurs amis ? Cami espérait sincèrement que non.

C'était bizarre de les revoir comme cela, agissant de façon si amicale, mais c'était également étrange pour Cami de poser les yeux sur Gally.

Cela faisait des semaines que les blocards ne l'avaient pas vu.

Le maton des bâtisseurs était de retour. Les travaux étaient probablement terminés.

S'était-il calmé ? Ou comptait-il se remettre à semer la terreur au sein du Bloc ? Comment allait-il réagir lorsqu'il recroiserait Cami, après tout ce temps ?

Elle priait intérieurement pour ne plus se retrouver face à lui. Tout allait mieux depuis qu'il n'existait plus dans sa vie.

Soudain, Newt s'approcha au plus près de Cami.

Le regard toujours tourné vers les deux blocards qui discutaient dehors, le sarcleur lui murmura :

- Alors, lequel vas-tu choisir ?

- Bordel Newt, t'as fini avec ça ? Pesta Cami, le repoussant

Les rires du sarcleur redoublèrent. Il savait toujours comment l'embêter.

*

Étrangement, le lendemain, Gally et Theo ne s'adressaient déjà plus la parole.

En rentrant du labyrinthe, Theo avait tenté une approche.

Les bâtisseurs avaient officiellement terminé les travaux de la Ferme, qu'Alby avait approuvés.

Alors, Gally s'autorisait enfin quelques moments de détente en fin de journée.

De retour dans le Bloc, Theo, avec un grand sourire, s'était dirigé vers le maton qui sortait de la cuisine. Il l'avait salué, lui demandant comment il allait.

Gally ne lui avait pas répondu. Il lui avait lancé un regard plus froid que la glace, avant de tout bonnement l'ignorer. Comme il savait parfaitement le faire.

Vexé, Theo n'avait pas cherché plus loin.

Cami avait assisté à cela depuis l'infirmerie. Une scène totalement opposée à celle de la veille.

Putain de lunatique, s'était-elle dit.

Le soir, la medjack voulut demander à Theo ce qu'il se passait. Pourquoi Gally avait-il agi de cette façon ?

Cami craignait que Theo ait parlé d'elle à Gally. C'était la pire erreur à faire.

Le maton des bâtisseurs était vraiment la dernière personne à laquelle Cami souhaitait faire part de sa relation amoureuse avec Theo. Elle ne voulait pas que Gally les embête et gâche tout ce qu'ils étaient en train de construire.

Cami était heureuse, comme elle ne l'avait jamais été auparavant. Grâce à lui, Theo.

Et ce fut pour cela qu'elle décida de ne pas poser la question à son petit ami. Ils étaient actuellement au feu de camp, ils buvaient quelques verres avec leurs amis, la soirée battait son plein.

Ce n'était pas le moment d'entamer une conversation avec Gally pour sujet principal. Cela ruinerait l'ambiance.

Lorsque Cami tourna la tête vers Theo, assis à sa gauche, il était déjà en train de la regarder.

- Tu es tellement belle quand tu es perdue dans tes pensées.

Cami se mordit l'intérieur de la joue, intimidée par ces phrases que Theo lui lâchait toujours quand elle ne s'y attendait pas.

Elle n'avait nullement l'habitude de recevoir des compliments. Elle ne se souvenait même pas de la dernière fois où une personne l'avait complimentée, avant que son petit ami n'arrive dans le Bloc.

Et Theo avait constamment cette voix grave et ce ton admiratif lorsqu'il lui faisait des louanges tel un fanatique envers sa Déesse. Elle se sentait défaillir à chaque fois.

- Tu n'es pas trop fatigué ?

- Un peu, Thomas nous a bien fait courir dans le labyrinthe aujourd'hui. Et toi ?

- C'était une journée tranquille pour moi, alors ça va. Cami haussa les épaules

- Faisons la fête jusqu'au bout de la nuit, dans ce cas.

Sur ces mots, Theo se leva puis il saisit le poignet de Cami. Alors, il la tira pour la mettre debout à son tour.

- Qu'est-ce que...

La jeune femme réalisa que son copain venait de faire cela car plusieurs blocards étaient déjà en train de danser, sur l'une des chansons qu'ils pouvaient écouter grâce à une radio que les Créateurs leur avaient envoyée quelques semaines plus tôt.

- Jusqu'au bout de la nuit, j'ai dit. Répéta Theo avec un sourire malicieux

Cami roula les yeux en gloussant, mais elle ne sut résister au rythme de la musique. Son corps se mit à bouger instinctivement.

Newt et Teresa, non loin d'eux, étaient endiablés. Ils sautaient dans tous les sens, comme s'ils ne s'étaient jamais amusés dans leur vie. Ils étaient inarrêtables.

Ils furent bientôt rejoints par Chuck et Jack, qui riaient comme les enfants qu'ils étaient. Innocents.

Newt et Teresa prirent les mains de Chuck et Jack dans les leurs, et ils se mirent à tourner en rond, si vite qu'ils en tombèrent presque à plusieurs reprises.

Cami, quant à elle, avait envie de craquer.

Sa relation avec Theo était secrète, alors ils dansaient éloignés l'un de l'autre. Comme des amis.

Elle ne pouvait plus continuer ainsi. Elle avait besoin d'aller plus loin. Son intérieur le lui criait.

Elle rêvait de danser collée contre Theo. Les mains du jeune homme qui voyageraient entre ses bras et ses hanches, respectant toujours les limites.

Et Cami ne voudrait plus avoir de limites. Son dos serait plaqué contre le torse de Theo, ses fesses s'appuyant de plus en plus contre son entrejambe. Et malgré la musique, elle pourrait entendre la respiration du coureur qui devenait de plus en plus forte.

Les paupières de Cami se fermèrent un instant, s'imaginant tout ceci. Enivrée par la musique et la présence de son petit ami.

C'était si frustrant.

Bien évidemment, ce fut au moment où Cami réouvrit les yeux que Gally décida d'arriver au camp.

Le cœur de Cami tomba dans son estomac instantanément. Sans même pouvoir le contrôler, elle l'épia. Il saluait ses amis, ou plutôt collègues, en tapant son poing contre les leurs.

Puis, sans grande surprise, les yeux de Gally finirent par trouver ceux de Cami. Pour la première fois depuis de longues semaines, il la regardait à nouveau.

Le bâtisseur la scrutait alors qu'elle dansait. Pendant quelques secondes, il l'observa de haut en bas. Son visage éclairé par les flammes orangées, le regard sombre.

Avant de replonger ses yeux dans les siens.

Et ce fut de trop pour Cami. Elle lui tourna le dos et se concentra à nouveau sur Theo, retrouvant cette paix intérieure qu'il lui procurait à chaque fois.

Quand s'étaient-ils regardés dans les yeux pour la dernière fois ? La medjack ne s'en rappelait même pas. Comment avaient-ils pu vivre tous ces moments si intenses et passionnés, pour finir par ne même plus daigner se regarder ?

Cami secoua la tête, chassant ces pensées qui l'avaient effleurée, et elle s'approcha un peu de son petit ami, assez pour qu'il puisse l'entendre.

- Dans cinq minutes on y va, d'accord ? Lui lâcha-t-elle, de but en blanc, presque comme un ordre

D'abord, Theo arqua un sourcil, étonné. Mais un sourire finit vite par se dessiner sur ses lèvres.

- O... ok ! Rit-il

Cami ne pouvait plus se retenir. Elle brûlait intérieurement. Elle n'avait jamais autant désiré Theo qu'en cet instant.

Ainsi, lorsque les regards de leurs amis furent tournés, ils en profitèrent pour s'éclipser.

Sans plus attendre, Cami et Theo se retrouvèrent dans l'une des chambres fraîchement construites de la Ferme, sombre et intime. Assis côte à côte sur le piètre lit.

La lumière douce d'une lampe de chevet de fortune, faite d'une simple bougie, baignait le lit d'une lueur chaleureuse.

L'alcool leur avait donné une légèreté joyeuse, mais aussi une vulnérabilité réconfortante. Leurs regards se rencontraient avec une intensité nouvelle.

Cami ne semblait pas être la seule à ressentir cette envie insoutenable.

Theo tourna doucement le visage de la medjack vers lui, ses yeux exprimant une tendresse sincère. Il la prit par la main, la caressant doucement avec le pouce.

- Cami, je... je ne peux pas te dire à quel point je suis heureux de t'avoir à mes côtés. Murmura-t-il

Cami le regarda avec un sourire timide.

- Moi aussi, Theo. Je ne me suis jamais sentie aussi en sécurité qu'avec toi. Répondit-elle, sa voix empreinte d'une douceur émue

Qu'avait-elle fait pour mériter une personne comme lui ? Elle n'avait en sa possession aucun mot pour le décrire à sa juste valeur.

Theo la serra contre lui, ses bras entourant Cami avec une chaleur protectrice, et ils s'embrassèrent lentement, leurs lèvres se frôlant avec une délicatesse infinie.

Theo effleura doucement la peau de la jeune femme, chaque caresse se traduisant par un mélange de respect et de désir. Il n'en pouvait plus, lui aussi, elle le sentait.

Les gestes du coureur étaient lents et attentifs, chaque mouvement montrait à quel point il chérissait ce moment.

Après un dernier regard, qui exprimait presque une supplication, il se permit de saisir le t-shirt de Cami.

Alors, Theo retira les vêtements de la medjack avec une douceur presque révérencielle, ses mains parcourant sa peau avec une tendresse délicate.

Cami en eut le souffle coupé, tant elle n'avait jamais connu de telles attentions.

- Tu es magnifique, Cami. J'ai envie de te montrer combien tu comptes pour moi. Chuchota-t-il, ses lèvres effleurant son cou

Cami se laissa aller à la douceur de ses caresses, son corps réagissant aux gestes tendres du jeune homme.

Elle était complètement nue et elle ne se sentait pas gênée, bien au contraire. Theo la regardait avec une admiration si puissante, elle avait l'impression d'être une œuvre d'art.

Theo se déshabilla à son tour, dévoilant son corps finement musclé. À cette vue, Cami s'en mordit l'intérieur de la joue. Intimidée.

Theo continuait à parler doucement, ses mots remplis de promesses, cherchant à la rassurer sans cesse.

Il ignorait qu'elle avait déjà fait l'amour, que ce n'était pas sa première fois. Il agissait comme un parfait gentleman, cela faisait fondre Cami d'autant plus.

Et bientôt, ils ne résistèrent plus. La chaleur écrasante qui montait entre eux avait pris le dessus.

Arrachant un souffle de surprise à Theo, Cami se positionna à califourchon sur les cuisses du jeune homme, tandis qu'il demeurait assis.

- Purée Cami, tu...

Avec un sourire sournois, Cami posa son doigt sur les lèvres de Theo, le sommant de se taire.

Là, elle se mit à frotter son sexe déjà mouillé contre celui du coureur. Ce qui fit gémir le couple à l'unisson.

Ils n'étaient jamais allés aussi loin, et ils ne parvinrent plus à se contrôler.

Theo agrippa les hanches de Cami, les serrant légèrement, afin de la guider. Il la souleva légèrement, suffisamment pour permettre à son érection d'entrer en elle.

Enfin.

Ils poussèrent tous deux un gémissement de soulagement. Ils avaient attendu cela avec une impatience insupportable.

Cami avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle n'avait plus goûté à ce plaisir.

Doucement, la jeune femme entama des va-et-vient, de haut en bas. Au rythme des râles profonds que lâchait Theo. Des râles étouffés par leurs lèvres qui ne se quittaient plus.

Cami enfouit sa main dans les cheveux de jais du coureur. Les tirant quelques fois alors qu'il tapait en elle.

Le jeune homme mit fin à leur baiser fougueux pour pouvoir regarder Cami dans les yeux.

- Tu es... à couper le souffle. Lui susurra-t-il, alors qu'il poussait de plus en plus loin en elle

Les gémissements de la medjack redoublèrent à la suite de ces mots. Le regard gris de Theo la faisait chavirer.

- À mon tour.

Cami n'eut pas le temps de réagir. En quelques secondes, elle fut allongée sur le dos, le matelas frais rafraîchissant immédiatement son corps trempé.

Même s'il était à présent au-dessus de Cami, Theo n'avait pas quitté l'intérieur chaud et serré de la jeune femme. Il se délectait de chaque seconde.

Rien que de le voir fermer les yeux sous le plaisir, Cami eut envie de jouir. Cela lui avait tant manqué de voir le plaisir qu'elle pouvait procurer.

Ayant repris le pouvoir, le coureur en profita pour accélérer la cadence, de plus en plus excité par le bruit que provoquaient les claquements de ses cuisses contre celles de Cami.

Leurs lèvres, leurs jambes, leurs corps s'entremêlèrent.

Cami sentit que son petit ami ne tiendrait plus très longtemps. De ses dents, elle mordit tendrement le lobe de son oreille, un endroit sensible pour Theo. Puis elle lui demanda, entre deux va-et-vient :

- Jouis sur mon ventre, s'il te plaît.

Bien trop concentré, le jeune homme se contenta de hocher la tête.

Cami avait raison. Très vite, Theo ne réussit plus à se retenir. Dans un dernier gémissement, plus bruyant qu'il ne l'aurait voulu, il atteignit la jouissance.

Il se retira à temps, se déversant sur son ventre comme elle le lui avait demandé. Il enleva directement toutes les traces, comme honteux d'avoir fait cela.

- Ce n'est rien ne t'inquiète pas. Gloussa Cami

Ils étaient aux anges, sans voix. Savourant encore la fin de cette rencontre au septième ciel.

Pourtant, lorsque Theo se laissa tomber à côté de Cami, il poussa un soupir déçu.

- Je ne t'ai pas fait jouir, je suis désolé.

La medjack tourna la tête vers lui, avec un petit sourire.

- Tu as tout le temps de te rattraper.

- Promis. Lui assura-t-il

Elle n'en doutait pas.

Cami s'endormit rapidement, apaisée d'avoir assouvi ce désir qui l'avait rongée pendant de longs jours. Elle n'entendit même pas les mots que Theo lui souffla près de son oreille.

*

- Tu vas où Gally ?

Le maton des bâtisseurs toisa son collègue qui venait de s'adresser à lui. Ils se trouvaient sur le perron de la Ferme.

- À ton avis ?

Gally était mort de fatigue, à cause de sa longue journée de travail mais également parce qu'il n'arrivait pas à se remettre de la soirée deux jours plus tôt. Il avait bien trop bu.

Et surtout, il ne parvenait pas à dormir la nuit.

Dès lors qu'il fermait les yeux, il la voyait encore danser. Mouvoir son corps à quelques mètres de lui, lors de cette fameuse fête au camp.

De ce fait, il n'était pas clairement pas d'humeur à ce que l'on lui pose des questions stupides.

- Désolé, je voulais juste te parler d'un truc.

- Plus tard. Rétorqua aussitôt le maton

- C'est à propos de Cami.

Gally, qui s'apprêtait à ouvrir la porte pour se diriger vers les douches, se stoppa net.

- Pourquoi veux-tu me parler de cette fille ?

Son ami esquissa un sourire qui voulait tout dire.

- Je sais, Gally, inutile de faire semblant.

- Tu ne sais rien du tout. Assena Gally d'un ton dur

- Bref. Ils sont ensemble. Theo et elle.

Il fallut quelques secondes à Gally pour intégrer ce qu'il venait d'entendre. Il était figé, plus rien ne pouvait le faire bouger. Il regardait l'autre bâtisseur sans vraiment le voir.

Soudain, Gally émit un rire nerveux. Nerveux ou énervé, il était impossible à déchiffrer à vrai dire.

- Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?

- Tu as l'air d'être le seul qui l'ignore. Ce matin, ils se sont embrassés avant que Theo ne parte dans le labyrinthe.

À l'entente de ces derniers mots, le sang de Gally ne fit qu'un tour.

Plus rien n'existait autour de lui. Il n'avait plus qu'une seule chose en tête désormais.

- Gally, ne fais...

Le maton n'en avait rien à faire de ce qu'il avait à dire. Il était déjà dans les escaliers.

Arrivé à l'étage, il ouvrit chaque chambre à la volée, claquant chaque porte contre le mur.

Cami était dans l'une d'elles. Gally savait qu'elle faisait souvent des siestes après une journée de travail.

Au bout de cinq chambres, il la trouva enfin.

Lorsque Gally se dévoila dans l'encadrement de la porte, Cami sursauta.

Heureusement, elle venait de terminer sa sieste et s'était rhabillée. Elle bondit hors du lit et se mit debout, à quelques mètres du bâtisseur.

Voilà bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ainsi, face à face.

Cami sentit son corps entier trembler, mais elle tentait de ne rien laisser paraître. Les yeux d'habitude si bleus de Gally étaient désormais noirs de rage.

Il savait, c'était évident.

Mais que savait-il ?

Que Theo et elle s'étaient embrassés devant des blocards ce matin, ou qu'ils avaient couché ensemble pour la première fois, deux jours plus tôt ?

Il ne supporterait pas de savoir qu'elle avait couché avec Theo. Il en deviendrait fou. Cami en était persuadée.

Mais d'un autre côté, la jeune femme se souvenait également des paroles du bâtisseur. Ces propos immondes qu'il lui avait balancés il y avait un peu plus d'un mois.

Gally la détestait plus que tout, pour rien au monde il ne désirait retourner vers elle, il le lui avait dit de façon très explicite.

Ils ne se regardaient plus, s'ignoraient depuis des semaines. Il n'en avait plus rien à faire d'elle.

Alors, que voulait-il ? Pourquoi se tenait-il face à elle ?

Avec la tête haute, Gally intimidait toujours autant Cami, c'était indéniable. Elle ne se faisait jamais à sa taille. Elle avait l'impression d'être haute comme trois pommes à côté de lui.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

La jeune femme essayait de se montrer menaçante, mais elle était si surprise de voir que Gally montrait à nouveau de l'intérêt pour elle après ces semaines d'ignorance, elle ne réfléchissait plus correctement.

Elle aurait aimé que Theo vienne à sa rescousse, mais il était occupé avec Alby. Et dans tous les cas, sa présence n'aurait fait qu'envenimer les choses.

Cami était donc seule, avec Gally, dans cette pièce.

C'était étrange pour elle, elle avait un sentiment de déjà-vu enfoui en elle. C'était exactement la même scène que quand Gally était venu la retrouver dans une chambre, après que Teresa lui avait avoué que Cami avait rêvé de lui. Des mois plus tôt.

Là où tout avait commencé entre eux.

- Tu l'as embrassé ?

Cami afficha un air surpris. Ce n'était pas la question qui la surprenait, mais le ton que Gally avait employé.

Il semblait confiant. Comme s'il était persuadé que Cami n'avait rien fait, qu'elle était toujours à lui.

Mais Cami n'était pas à lui, elle n'avait pas à l'être. Elle ne l'avait jamais été. Gally lui avait suffisamment répété qu'il ne voulait plus d'elle.

- Bien sûr que l'on s'est embrassés.

Gally ne réussit plus à demeurer impassible, comme il l'était toujours devant la medjack.

Cette fois, son visage se décomposa.

- Tu mens.

Cami se mit à rire, elle était estomaquée face à tant de culot.

Comment pouvait-il agir ainsi alors qu'il était celui qui l'avait sans cesse rejetée ?

Elle se remémora toutes les fois où il l'avait fait souffrir, où il l'avait rabaissée plus bas que terre, toutes ces fois où elle avait craint que sa relation avec Theo ne soit dévoilée, à cause de lui.

Par conséquent, cela ne lui donna qu'une envie. L'enfoncer au plus profond du gouffre.

- C'est horrible pour toi, n'est-ce pas ? De savoir que Theo m'a embrassée. Parce que toi, tu as toujours refusé de m'embrasser, pour je ne sais quelle raison stupide. Maintenant, un autre que toi l'a fait. Et ça te rend malade. Ça te rend malade de savoir que je ne suis plus à toi.

- Va te faire voir, la bleue.

Gally bouillonnait intérieurement, mais il n'avait pas encore atteint le point de non-retour. Cami gardait le meilleur pour la fin.

- Toi, va te faire voir. Va-t'en.

Gally ne se laissait jamais abattre bien longtemps. Ça, Cami l'avait oublié.

D'un pas certain, un air suffisant sur le visage et un petit sourire mauvais sur le bout des lèvres, le maton des bâtisseurs s'approcha de la jeune femme. Jusqu'à la forcer à relever la tête vers lui afin de maintenir son regard dans le sien.

Sans crier gare, Gally reprit le pouvoir et la déstabilisa en quelques mots :

- Je ne me fais pas de soucis, la bleue. Quand tu l'auras baisé, tu reviendras vers moi en me suppliant, car personne ne peut te baiser et te faire jouir comme je le fais. Je connais chaque centimètre de ton corps, chaque réaction que je lui provoque. Et tu le sais autant que moi.

C'était plus fort qu'elle, Cami craqua quelques secondes. Faible. La bouche entrouverte, elle en eut le souffle coupé.

Cependant, elle se reprit bien vite. Il était l'heure pour le coup de théâtre. Celui qui allait probablement tout faire basculer.

- Pourtant c'est déjà fait, Gally. Et bizarrement je ne suis pas revenue vers toi.

Boum. L'effet fut pire qu'un coup de massue.

La bouche de Gally s'était légèrement ouverte à son tour, comme s'il avait souhaité répliquer mais qu'il en était incapable, avant de se refermer.

À la place, sa mâchoire se serra et son regard s'assombrit d'autant plus. Cami ne réalisa même pas que le visage du bâtisseur s'était approché du sien.

Provoquant une lourde tension entre eux. Le silence était si vif qu'ils n'entendaient plus que la respiration de l'un et l'autre.

Cami perdit rapidement l'élan de confiance qui l'avait gagnée. Son cœur battait la chamade, empoisonné par l'adrénaline.

Gally était blessé. Probablement comme jamais on ne l'avait blessé auparavant. Il cherchait à ne pas le montrer, en gardant un infime sourire narquois sur son visage.

Mais ses yeux le trahissaient. Ils exprimaient toute la douleur d'avoir entendu ces mots tranchants.

Bien évidemment, Gally restait Gally. Il avait plus d'un tour dans sa poche. Ce n'était pas cette révélation qui allait le faire sombrer, seul du moins.

Il comptait bien faire sombrer les autres avec lui.

Gally ne daigna pas répondre à cette attaque, il décida simplement de se détourner et de quitter la chambre. Sans un seul dernier regard pour la jeune femme.

- Gally ! L'appela-t-elle, craignant le pire

Le bâtisseur s'arrêta une énième de seconde, car Cami avait prononcé son prénom, et cela le perturbait toujours autant.

Malheureusement, ce ne fut pas assez.

La folie s'était emparée de lui et Cami le comprit bien lorsqu'elle l'entendit descendre les escaliers à toute vitesse.

Non.

S'il trouvait Theo, c'était fini.

- Gally ! Cria-t-elle à nouveau, une pointe de panique dans la voix

La medjack manqua de s'étaler de tout son long dans les escaliers, ses jambes avançaient mais son esprit ne suivait pas. Elle ne ressentait plus rien, si ce n'était de la peur. Elle devait rattraper Gally à tout prix.

Pourquoi j'ai répondu ça bordel, pourquoi.

- Gally ! Hurla-t-elle une troisième fois alors qu'elle sortait de la Ferme

Même en courant elle ne parvint pas à le rattraper.

Et pour ne pas arranger les choses, Theo était en plein milieu du Bloc. Seul.

Tous les blocards allaient assister à ce massacre.

- Theo ! Viens ! Beugla Cami

Elle voyait bien que son copain ne comprenait rien à la situation. Pourquoi Gally marchait-il d'un pas déterminé vers lui ? Et pourquoi Cami courait-elle derrière lui ?

- Theo, je...

C'était trop tard, Gally avait atteint le coureur.

Étonnamment, le maton des bâtisseurs essaya de se contenir, de rester calme. Même si sa posture menaçante et dominante prouvait le contraire.

Il était à quelques centimètres de Theo, leurs fronts se touchaient presque.

- Qu'est-ce qu'il se passe, Gally ? Tenta Theo, les sourcils froncés

- Tu l'as baisée, hein ? Ouais, bien sûr que tu l'as baisée. C'était bon ? Tu as joui où ? Sur ses seins, sur son ventre ? Sur le creux de ses reins ?

Gally avait demandé cela le plus doucement possible, mais d'un ton affreusement glacial et provocateur.

- Mais Gally tu deviens...

- Allez le bleu, dis-le-moi. Insista le bâtisseur, avec un sourire qui démontrait sa folie

Theo avait l'impression d'halluciner, cela ne pouvait pas être réel.

- Disons que ça ne te regarde pas, Gally.

À ces mots, Gally s'esclaffa lourdement. Il n'y avait plus aucun bon sens en lui, il devenait de plus en plus dément à chaque seconde qui s'écoulait.

- Gally, va-t'en ! S'impatienta Cami, la boule au ventre

Le bâtisseur secoua la tête, montrant qu'il était encore abasourdi à la suite de la réponse de Theo.

- Quelle audace. Murmura Gally, avec un regard aussi mauvais que le diable en personne

Alors, sans laisser le temps à qui que ce soit de faire un seul mouvement de plus, Gally assena un coup-de-poing à Theo, en plein dans le nez.

Si puissant que le coureur en tombât à la renverse.

Horrifiée, Cami plaqua une main sur sa bouche, étouffant son propre cri.

Theo se releva avec peine, prêt à ne pas se laisser faire. Mais cela ne fit qu'exacerber la démence de Gally.

- Je t'avais prévenu, le bleu, je t'avais dit que si tu la touchais à nouveau, tu souhaiterais ne jamais m'avoir connu.

Cette fois, Gally avait vociféré ces paroles. Tout le Bloc l'avait entendu.

À partir de là, tout s'enchaîna.

Le maton des bâtisseurs ne réussit plus à s'arrêter. Littéralement, il fracassa le visage de Theo, multipliant les coups-de-poing. Il se défoula, déversa toute sa haine sur lui.

Sous le choc, Cami était restée immobile, paralysée par cette atrocité dont elle était témoin. Mais lorsqu'elle eut l'impression d'entendre les os de Theo se briser sous les coups de Gally, elle réagit enfin.

Elle tenta de s'interposer, se glissant entre les deux blocards afin de repousser le bâtisseur.

- Dégage Gally, pauvre...

Elle ne termina pas sa phrase. Theo, qui tentait d'esquiver les coups et de répliquer, la poussa le plus loin possible. Pour rien au monde il n'aurait voulu qu'elle se blesse dans cette bagarre. Il craignait que Gally ne la frappe elle aussi.

Gally se mit alors à ricaner.

- Crois-tu vraiment que je vais la toucher, imbécile ? Il n'y a que toi qui vas souffrir aujourd'hui. Lui rappela-t-il entre deux coups

Enfin, Theo réunit assez de force pour lui rendre la pareille.

Gally reçut deux coups au niveau de son œil droit et de sa pommette. Il gémit bruyamment sous la douleur.

La rage avait pris une telle possession de Gally que cela ne le stoppa pas.

Machinalement, il continuait de tabasser Theo. Sans jamais s'épuiser. Les phalanges de ses poings étaient rouges de sang, probablement éclatés en morceaux après les nombreux coups donnés.

Cami, enragée à son tour, essaya une dernière fois d'intervenir tout en criant à l'aide.

Après des minutes qui avaient semblé interminables, des blocards accoururent finalement vers les deux hommes qui se battaient encore.

Minho et Alby attrapèrent les bras de Gally pour le tirer en arrière, mais cela ne suffisait pas. Le bâtisseur avait développé une force surhumaine.

Thomas et Newt durent les aider. Ainsi, à quatre sur un seul homme, ils parvinrent à mettre fin à ce carnage.

Theo était conscient, mais il resta couché au sol. Il reprenait son souffle et retenait des râles de douleur en lui. Il ne voulait pas affoler Cami qui venait de se ruer vers lui.

Le voir grimacer sous la souffrance, cela accabla la jeune femme de tristesse. Elle en eut les larmes aux yeux. Lui qui était si gentil, si doux avec tout le monde, il ne méritait pas ça.

Ce n'était pas seulement de la faute de Gally, mais de celle de Cami également. Elle s'en voulait terriblement.

Délicatement, elle posa sa main sur son torse.

- Ça va aller Theo, les Créateurs vont nous envoyer de quoi te soigner ne t'en fais pas. Le réconforta-t-elle, les lèvres tremblantes

Clint, qui venait d'arriver à leurs côtés, le rassura à son tour.

- On a vu pire, mec. On va remettre ton nez en place et apaiser tout ça.

Cami se demandait comment cela pouvait être pire. Theo était défiguré. Ses deux yeux étaient gonflés, son nez ne cessait de saigner avec une plaie en plein milieu qui l'avait tordu, et ses lèvres étaient parsemées de coupures.

- Pire ? Demanda Cami, qui n'y croyait pas

- Ouais, Ben avait failli tuer Winston il y a quelques années. Il lui manque plusieurs dents aujourd'hui, et il avait failli tomber dans le coma.

- Je sais encaisser les coups, ne vous en faites pas, je pense que j'ai un passé de boxeur. Theo voulut dédramatiser la situation, plaisantant un peu

Hormis les blessures externes, le coureur avait l'air d'aller bien. C'était vrai, il pouvait encaisser.

À quelques mètres d'eux, Gally se dégagea de l'emprise des blocards d'un geste brusque.

Il recula un peu et leva les mains en l'air. Un sourire sournois s'afficha sur son visage.

- C'est bon, ne vous inquiétez pas, je ne lui ferai pas de mal.

Newt le dévisageait, incrédule.

- Tu te fous de notre gueule ?

Une foule de blocards s'était agglutinée autour de la scène. Aucun d'entre eux n'osait dire quoi que ce soit. Ils étaient tous abasourdis.

Alby avait les poings serrés. Il se torturait intérieurement pour ne pas exploser.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris, putain de merde ? Pesta-t-il entre ses dents

- On a juste eu un petit différend. Avoua Gally, simplement

Il avait dit cela avec un sourire et un ton insolents. Tandis qu'il avait encore du sang de Theo près de sa bouche. Témoignant de ce qu'il lui avait infligé.

Un souffle s'échappa de Cami, qui exprimait son ébranlement face à cette insolence inouïe.

Le bâtisseur n'avait vraiment peur de rien. Il se pensait toujours plus puissant que tout le monde. Alby y compris.

- Tu n'es qu'un pauvre con, Gally. Cracha le chef du Bloc

Gally se contenta de fixer Alby, droit dans les yeux, silencieux. Il ne voulait pas nier cette insulte, il savait qu'il était con. Toutefois, il ne s'excuserait jamais de l'être.

- C'est pas possible Alby, tu ne peux pas laisser passer ça ! S'écria un blocard dans la foule

- C'est contraire à notre règlement ! En ajouta un autre

Le maton des bâtisseurs leva les yeux au ciel. De quoi se mêlaient-ils ? Ils n'avaient rien à voir dans cette histoire. Cela ne regardait que Theo, Cami et lui.

Ils ne pourraient jamais comprendre.

D'ailleurs, lorsque Gally finit par poser les yeux sur Cami, qui était accroupie près de Theo, toujours à le réconforter, il sortit de sa transe et repensa à tout ce qu'elle lui avait avoué dans la chambre.

Theo et Cami étaient ensemble, ils s'étaient embrassés, ils avaient couché ensemble.

Gally avait envie de tout casser, encore et encore.

- Allez vous faire foutre, tous autant que vous êtes. Siffla-t-il

Sur ces derniers mots, le bâtisseur s'en alla alors qu'il frottait ses poings ensanglantés et meurtris contre son pantalon.

Sans une seule excuse, ignorant tous les regards posés sur lui. Il les haïssait tous.

- Alby bon sang, réagis ! C'était la fois de trop. Il doit être envoyé dans le labyrinthe ! S'indigna Minho, qui défia le chef en se positionnant face à lui

- Minho arrête, n'exagère pas. Intervint Newt

- Pourquoi ? Pourquoi on devrait lui faire une faveur ? Surtout lui.

Autrefois, Cami aurait réagi dans la seconde. Elle n'aurait pas supporté que l'on mentionne la possibilité de tuer Gally. De tuer qui que ce soit, d'ailleurs.

Mais là, elle n'en avait que faire. Seul Theo comptait.

- C'est hors de question, Gally ne sera pas envoyé dans le labyrinthe. Refusa Alby, qui regardait le bâtisseur s'éloigner au loin

- En quel honneur ? C'est écrit dans notre règlement. Il a déjà frappé un blocard il y a plus d'un an. Tu lui avais dit que si cela recommençait il serait foutu dans le labyrinthe ! S'énerva Minho

- Il séjournera dans le Gnouf pendant une semaine, et voilà.

Minho fit de gros yeux, désabusé face à la réaction incompréhensible d'Alby.

- Tu ne peux pas...

- La ferme, Minho !

D'instinct, Minho recula. Il venait de pousser son chef à bout.

- Je n'enverrai pas Gally droit vers la mort. Il a tout construit ici. Il a un foutu caractère de merde, je le sais. Nous le savons tous, ce n'est une surprise pour personne. Mais il s'est toujours démené pour que l'on ait un toit sur la tête, pour que notre salle des Cartes reste en bon état afin de mener nos recherches à bien. Et tout ça, il l'a fait sans rechigner. Malgré toutes ces fois où on l'a rabaissé à cause de ce dit caractère de merde, il a toujours veillé à ce que le Bloc soit le meilleur endroit pour nous. Sans rien attendre en retour. Nous ne sommes rien sans Gally. Je ne pardonnerai pas ce qu'il vient de faire à Theo, mais si je devais choisir entre un bleu et Gally, je choisirais toujours Gally. Toujours, sans hésiter. Il reste ici, et vous n'aurez rien à redire.

Alby n'attendit pas de réponse à ce qu'il venait de déclarer. Il partit rejoindre le bâtisseur, afin de l'envoyer au Gnouf. Parce qu'il ne pouvait pas rester impuni non plus.

L'entièreté du Bloc fut bouche bée. Ils ne s'étaient jamais rendu compte de l'importance qu'Alby portait envers Gally.

Et d'un côté, ils ne pouvaient pas contredire Alby. Il avait raison.

- Très utile ce règlement décidément. Je me casse, j'en ai ma claque. Marmonna Minho en grognant, désespéré

Le coureur se dirigea vers la forêt, bien décidé à rester loin de tous les blocards pendant un long moment.

- Allez Theo, on va essayer de soigner tout ça.

Clint et Jeff remirent le jeune homme sur pied. Cami déposa un baiser sur son front, faisant sourire Theo. Avant qu'il ne la quitte pour un séjour à l'infirmerie.

Rosie et Teresa, encore choquées elles aussi, prirent Cami dans leurs bras. Elles se doutaient bien que la scène remplie de violence à laquelle elle avait assistée l'avait probablement traumatisée.

- On est là, si tu as besoin de parler. Lui assura Rosie, avec un sourire compatissant

Jeff cria aux filles de s'occuper de Chuck et Jack, ce qu'elles firent aussitôt. Le petit Jack avait les joues remplies de larmes. Chuck avait l'habitude de voir les dérives et les violences dans le Bloc. Jack, quant à lui, pas encore.

Bientôt, il ne resta plus que Cami et Newt au milieu du Bloc.

La jeune femme n'arrivait même plus à bouger, son regard était perdu dans le vide. Sa tête tournait, c'était le chaos dans son cerveau.

Le sarcleur vint à ses côtés, posant une main sur son épaule.

- Ne t'en fais pas Cami, Theo est costaud, il va s'en remettre.

- Mmh.

Maintenant que tout le monde était parti, que le calme s'était lentement réinstallé, Cami se remit de ses émotions. Elle pouvait à nouveau respirer, son corps n'était plus comprimé, oppressé.

Et ainsi, la réalité la frappa de plein fouet.

- Il... il a failli le tuer. Balbutia-t-elle, les yeux brillants de douleur

- Bien sûr que non, Gally n'allait pas le tuer. Il allait le frapper jusqu'à ce qu'il perde conscience, peut-être. Mais c'est tout.

- Newt ! S'exclama Cami, scandalisée

Newt ne put s'empêcher de lâcher un petit rire, mais il redevint vite sérieux.

- Pardon, je voulais détendre l'atmosphère. Raté, visiblement. M'enfin, en tout cas, il ne l'aurait pas tué. Gally a déjà fait ça, pire même, et il a su se stopper seul.

Cami n'avait même pas envie de savoir pourquoi et à qui il avait fait pire.

- Mais tu as vu ce qu'il a fait ? Je ne l'ai pas reconnu, il n'a jamais été aussi monstrueux. Je ne comprends pas.

- Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?

- Gally et moi. On s'était dit que c'était fini, nous deux. Qu'il n'y aurait plus jamais rien entre nous. Il était le premier à ne plus me vouloir dans sa vie. C'était terminé pour lui. Alors pourquoi a-t-il réagi ainsi en apprenant que j'étais en couple avec Theo ?

Cami renifla et cligna des yeux, se forçant à ne pas pleurer. Cela la rendait malade de voir qu'elle détruisait autant Gally que Theo.

Newt, qui avait enroulé son bras autour des épaules de la jeune femme, lui fit un sourire peiné.

- Tu sais Cami, ce n'est pas parce qu'on a terminé un livre qu'on ne peut pas le recommencer.

Notes:

Surprise surprise les copains, je suis de retour !!

Alors, vous en avez pensé quoi ? Je vous l'avais dit que les prochains chapitres allaient être intenses :D

Est-ce que vous comprenez la réaction de Gally ? Et Cami/Theo, on kiffe ? Haha

Mais que va-t-il se passer ensuite ? Mystère mystère ! Les deux prochains chapitres vont encore être riches en émotions, préparez-vous !

J'attends vos meilleurs commentaires <3

N'oubliez pas de me laisser un kudos pour me montrer que vous avez aimé !!

Merci d'être encore là après tout ce temps ! Gros love et à très vite ! <3

Chapter 19: XIX.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

- Tu sais Cami, ce n'est pas parce qu'on a terminé un livre qu'on ne peut pas le recommencer.

Cami toisa son meilleur ami, offensée.

- Mais ça va pas ? Je suis avec Theo, c'est lui que je veux. Il n'y a aucune histoire à recommencer avec Gally. Certainement pas après ce qu'il a fait.

- Oui... bien sûr... je n'ai pas dit le contraire. Se rattrapa Newt

Pourtant, le regard du sarcleur démontrait qu'il ne croyait absolument pas Cami.

- Newt !

- C'est bon, c'est bon, j'arrête. Allez viens, on va voir ton petit copain.

La jeune femme était encore bien trop perturbée par les événements, elle souhaitait simplement se retrouver seule.

- Oui je vais le voir. Toi, rejoins ton propre petit copain.

Newt arqua un sourcil, étonné de cette réponse.

- Tu me jettes comme ça, toi ?

- J'ai besoin d'être seule avec lui. Tout comme toi avec Thomas, tu dois faire bouger les choses.

- Je...

- Tais-toi et vas-y ! Il n'arrête pas de te regarder en ce moment même.

C'était vrai, Thomas était assis près du feu de camp et il scrutait intensément le sarcleur. Celui-ci se pinça les lèvres, retenant un sourire timide.

- Ouais. À plus Mimi.

Cami observa Newt se diriger vers le coureur, celui qui le faisait chavirer depuis tout ce temps, sans qu'il n'ait le courage de tout lui avouer. Préférant évanouir ses sentiments.

Puis la medjack se décida enfin à rejoindre Theo à l'infirmerie. La boule au ventre.

Qu'allait-elle lui dire ? Comment pourrait-elle lui expliquer la raison de la colère et de la haine de Gally ? Devait-elle continuer de mentir ?

Cesse d'être lâche, bon sang.

Cami sentit ses jambes défaillir lorsqu'elle fit face à Theo, couché sur l'un des lits de l'infirmerie.

Il était méconnaissable. Ses yeux étaient encore plus gonflés, une bosse s'était formée sur son front et ses pommettes étaient dans un sale état. Ses lèvres étaient si abîmées que l'acte de parole était une torture pour lui.

- Theo...

Malgré la douleur, le coureur sourit légèrement à sa petite amie. Sa simple présence le rendait heureux.

Cami s'attela à le soigner, avec l'aide de Jeff. Par chance, il restait encore quelques anti-douleurs, ce qui allait le soulager en plus des différentes pommades aux plantes. Les medjacks espéraient que les Créateurs allaient rapidement les ravitailler.

- Quel idiot ce type. Grommela Clint qui venait de les rejoindre

- Gally refuse de se faire soigner ? Demanda Jeff, à peine surpris

- Il gardera son ego de merde jusqu'au bout. En tout cas, Theo, tu ne l'as pas loupé non plus. Son œil est salement amoché.

Theo ne releva pas cette remarque. Gally n'avait qu'un œil blessé. En revanche, il avait massacré le visage entier du coureur.

Theo n'éprouvait aucune satisfaction de savoir qu'il avait réussi à rendre quelques coups.

Lorsque Clint et Jeff décidèrent d'aller manger, le jeune couple se retrouva seul. Sous un silence de plomb.

Cami s'assit sur le rebord du lit, jouant avec ses doigts. Comment aborder la chose ? Ils étaient encore tous deux sonnés de ce qu'il s'était passé à peine deux heures plus tôt.

- Je suis... désolée, Theo. Terriblement désolée. Cela n'aurait jamais dû se produire.

Theo s'empara de la main de Cami, comprenant bien qu'elle stressait.

- Tu n'y es pour rien. Chuchota-t-il, avec difficulté

- Il est venu me parler, et je l'ai provoqué. Admit Cami, sa voix se brisant alors qu'elle regardait le coureur dans les yeux

Une lueur d'inquiétude traversa le regard de Theo.

- Est-ce... est-ce qu'il t'a... t'a fait du mal ?

- Non ! Bien sûr que non, pas physiquement. Il ne ferait jamais ça, enfin je pense.

- Que s'est-il passé, mon amour ?

À l'entente de ce surnom, prononcé avec une telle douceur, le cœur de Cami s'emballa. Mais la gravité de la situation reprit très vite le dessus.

Elle détourna le regard, baissant la tête.

- Gally a appris que nous sommes ensemble, et pour je ne sais quelle raison, il ne le supporte pas. Je l'ai toujours rejeté, il ne s'est jamais rien passé entre nous, et c'est probablement pour cela qu'il ne peut pas accepter la relation que j'ai avec toi. Et pour bien l'enfoncer, je lui ai dit que nous avions déjà couché ensemble.

Theo se retint de rire, afin de ne pas empirer les plaies qu'il avait sur les lèvres. Cami fronça les sourcils.

- Il n'y a rien de drôle. Dit-elle, tristement

- Je t'imagine tellement bien, lui balancer ça à la figure. Tu ne te laisses vraiment pas faire, j'aime cette insolence.

Le coureur réussit à arracher un infime sourire à la jeune femme. Mais ses yeux reflétaient toujours cette même peine.

- Mais à cause de cette insolence, il s'est défoulé sur toi. J'en suis désolée, vraiment. Je ne veux pas te perdre.

- Ce n'est pas ta faute Cami, Gally aurait pu réagir autrement. Une simple discussion aurait suffi, mais il a préféré en venir aux mains. C'est son caractère le problème, pas toi. Et puis, je comprends sa jalousie. Tu m'as choisi, moi, et pas un autre. J'ai vraiment de la chance.

- Theo...

- Gally est mort pour moi. Il paiera pour ce qu'il a fait, et il finira sûrement par s'en vouloir. Ce n'est pas à moi de faire son procès, je n'ai pas envie de lui accorder autant d'importance. Je ne veux plus parler de lui. Faisons comme s'il n'existait pas, et tout ira bien. Crois-tu vraiment que tu vas me perdre à cause de cet idiot ?

Cami releva la tête vers Theo, pleine d'espoir. Elle ne le perdrait pas. Il était inutile de se faire un sang d'encre pareil.

Comment pouvait-il être si parfait ? Comment un être humain pouvait-il être dépourvu de toute méchanceté et empli d'une telle bienveillance ? Cela la dépassait.

Avec précaution, elle embrassa la joue de Theo, l'un des seuls endroits qui n'était pas meurtri.

- Je t'ai choisi, en effet. Et je te choisirai toujours.

**

Deux semaines ou plus s'écoulèrent, Cami ne savait plus vraiment. Le temps passait si vite auprès de Theo.

Tout était devenu plus facile depuis qu'elle était avec lui. Le travail se faisait sans aucune plainte, elle pouvait manger sans ressentir une envie de vomir constante, les nuits se déroulaient sans insomnies. L'anxiété se dissipait peu à peu.

Les coureurs étaient de plus en plus optimistes quant à une probable découverte des secrets du Labyrinthe. De ce fait, une certaine bonne humeur régnait dans le Bloc.

Les rêves, ou souvenirs, avaient cessé de perturber Cami. Ils ne se produisaient plus. Tout allait pour le mieux.

Cependant, depuis quelques jours, Cami avait des absences durant la journée. Des absences durant lesquelles elle repensait à ce qu'il ne fallait pas.

- Quel temps de merde aujourd'hui. Fit remarquer Teresa, qui déposait le repas du midi devant Cami et Newt

- Ça fait toujours du bien un peu de pluie. Contredit Newt

- Parle pour toi.

Très vite, Cami se lassa de leur dispute enfantine. Les deux coudes sur la table, la tête posée dans la paume de sa main, la jeune femme attendait que son riz soit moins chaud.

- En tout cas, les bâtisseurs doivent être ravis. Travailler sur les toits alors qu'il pleut ce n'est pas le top. Rajouta Teresa

Les bâtisseurs. Gally.

Le regard de Cami se perdit dans le vide.

La dernière fois qu'elle avait aperçu Gally, c'était deux jours après son attaque envers Theo. Il était assis sur un rocher derrière la Ferme, son œil complètement violet.

Parce que oui, Gally n'était même pas resté deux jours dans le Gnouf. Alby avait craqué, car les bâtisseurs n'étaient pas capables de travailler sans lui. Cela avait provoqué une vague d'indignation au sein du Bloc, mais le chef avait fini par avoir le dernier mot. Comme d'habitude.

Cami avait failli se ruer vers Gally avec une envie brûlante de se venger. De lui faire aussi mal qu'elle le pouvait. Mais elle s'était ravisée, se rappelant les paroles de Theo. Il ne fallait plus lui accorder de l'importance.

Après cela, il avait disparu. La cuisine, le camp, les chambres. Il n'avait fréquenté aucun de ces lieux. Il évitait tout le monde, ne parlait plus. Ses collègues devenaient fous.

Durant son absence, de nombreuses questions avaient fusé dans le cerveau de Cami.

Gally avait fait preuve d'une telle rage envers Theo, cela ne pouvait pas être uniquement parce que Cami et lui étaient ensemble. La jeune femme se demandait si cela pouvait avoir un lien avec les rêves, ou souvenirs.

Le bâtisseur rêvait possiblement de Theo lui aussi. Il n'y avait pas d'autres explications. Mais de quoi rêvait-il, ou plutôt, de quoi se souvenait-il ?

Ces nombreuses questions demeuraient sans réponse, et Cami n'osait pas en discuter avec Theo. Encore moins avec Gally.

Elle avait ainsi laissé tomber, ne se souciant plus de lui. Cela lui était égal dorénavant.

- Tu feras mes compliments au chef cuistot, Teresa, la sauce avec le riz est vraiment très bonne. Sourit Cami, revenant sur terre

**

- Bonsoir Cami.

La jeune femme, qui se trouvait devant la porte de la Ferme, sursauta et manqua de crier sous la peur.

- Bon sang Alby, ça va pas ?

Le chef du Bloc était plongé dans la pénombre, assis dans un coin du perron. La lune l'éclairait à peine.

- Sais-tu pourquoi les Créateurs ont décidé de ne plus nous envoyer de quoi écrire ? Cela devient compliqué pour nous d'établir les plans.

Cami dévisagea Alby. Il était en train d'insinuer qu'elle était peut-être en contact avec les Créateurs. Il doutait d'elle, encore et encore, il ne lui accordait plus aucune confiance.

Alors qu'elle n'avait rien fait.

Un rictus mauvais apparut sur le visage de la jeune femme.

- Va te faire foutre, Alby.

Cami entra dans la Ferme sans un mot de plus, alors qu'elle entendait le chef ricaner derrière elle.

La medjack n'avait toujours pas digéré cette fois où Alby l'avait enfermée dans le Gnouf, de manière injustifiée. Depuis, elle le rembarrait sans aucune vergogne. Notamment lorsqu'il sous-entendait qu'elle était du côté des Créateurs.

Lorsqu'elle rejoignit Theo dans l'une des chambres, Cami claqua violemment la porte.

- Toi, il y a quelque chose qui te chiffonne.

Cami ne répondit pas, elle se contenta simplement de se déshabiller d'une traite.

Nue, le corps bouillonnant à la suite de cet énervement qu'Alby avait provoqué en elle, elle s'approcha du lit.

Theo comprit immédiatement, un petit sourire malicieux sur le bout des lèvres.

Remplie de désir, avec une envie d'apaiser cette haine en elle, Cami posa ses mains sur le torse du coureur et elle le poussa jusqu'à l'allonger sur le dos. Ainsi, elle se mit à califourchon sur son entrejambe.

Les derniers temps, le couple faisait très souvent l'amour. Peut-être trop. Parfois par envie, d'autres fois pour calmer leurs démons intérieurs.

En quelques secondes à peine, Cami retira le caleçon de son petit ami, saisit son membre déjà dur et le fit lentement glisser en elle. Arrachant un râle de plaisir à Theo.

- Tu me rends fou, Cami. Murmura-t-il, se mordant la lèvre afin de retenir un gémissement

- Baise-moi Theo, fort.

Theo s'exécuta, la basculant sur le côté afin de se placer au-dessus d'elle. Il ne la quittait pas des yeux.

Cami voulait que le coureur la pénètre avec férocité, qu'il soit obligé d'agripper les rebords du lit tant il taperait avec son sexe au plus profond de ses entrailles. Qu'il stimule son point G, à tel point que ses jambes en trembleraient.

Toutefois, alors que Theo reprenait le dessus et allait et venait en elle, Cami se surprit à penser qu'il était bien trop doux avec elle. Qu'il ne répondait pas toujours à ses attentes à ce niveau.

Alors, ce fut inévitable.

Comme cela s'était produit au tout début de sa relation avec Theo, Cami repensa à Gally. Alors que son petit ami était en train de lui faire l'amour.

Alors qu'elle scrutait le corps fin de Theo, sa vision fut envahie par celui de Gally.

Ses épaules et ses bras larges, qui lui avaient permis de pilonner Cami sans merci, sur cette fameuse table. Son torse, son ventre, son corps entier, parfaitement sculpté après ces années passées à travailler en tant que bâtisseur. Trempé de sueur à chaque fois qu'il s'était démené pour faire jouir Cami, parce que c'était le seul moyen pour lui d'être satisfait.

Son sexe, qui la remplissait parfaitement. Une sensation qu'elle ne retrouvait pas avec Theo.

Ce...

Cami ! Bordel.

Elle se sentit si honteuse d'avoir osé laisser ces pensées frôler son esprit. Elle ne pouvait pas y croire. Si bien qu'elle ne réussit plus à profiter de l'instant présent et elle simula ses gémissements.

Heureusement, Theo jouit rapidement.

- Ça t'a plu ? S'enquit le jeune homme

- Bien sûr, comme d'habitude. S'empressa-t-elle de lui répondre avec un sourire, avant de l'embrasser tendrement

Bien trop perturbée, Cami lui souhaita rapidement bonne nuit et elle lui tourna le dos.

Mais elle ne comptait absolument pas dormir tout de suite. Ses yeux étaient grands ouverts, horrifiés.

La medjack refusait d'accepter ce qu'elle venait de faire.

Elle ne venait pas de penser à Gally en plein acte avec Theo. Elle n'avait pas fait une telle chose. Pas après ce qu'il avait fait à son petit ami.

Comment pouvait-elle le comparer à lui ? Comment pouvait-elle s'imaginer Gally à la place de Theo, alors qu'il avait agi comme un monstre en le massacrant ?

Cami se trouvait répugnante, et elle ne parvint pas à se calmer avant une bonne dizaine de minutes.

La raison finit par la retrouver, elle se dit simplement que Gally était le seul garçon qu'elle avait connu avant Theo. Il était tout à fait normal de comparer les différentes expériences. C'était humain, d'être submergé par des pensées soudaines qui n'étaient pas forcément désirées.

Et cela ne changeait en rien ce que Cami ressentait pour Theo. Tout le reste, c'était du passé.

**

- Je ne vais quand même pas mettre ça ! S'offusqua Cami

La medjack dévisagea son amie, Teresa, qui lui tendait une robe.

- C'est la fête ce soir ! Et les Créateurs n'ont pas envoyé ces vêtements pour rien. Insista Teresa

- Allez Cami, tu vas être ravissante. Soutint Rosie avec un petit sourire

Cami ne comprenait pas pourquoi les Créateurs avaient envoyé des robes. Juste trois, pour chaque fille. Probablement pour une occasion unique.

Ce qu'elle saisissait encore moins, c'était que seule une robe était attitrée. Celle pour Cami. Sur un mot, les Créateurs avaient indiqué qu'elle devait uniquement être portée par Cami.

- Je ne vais pas être à l'aise.

- Cami ! C'est juste le temps d'une soirée. Rouspéta Teresa

La medjack leva les yeux au ciel, soupirant. Elle arracha presque la robe des mains de son amie, cédant.

- Tu vas être canon !

Cami laissa ses amies dans la chambre et partit se changer dans une autre.

Après plusieurs minutes à se battre pour enfiler ce bout de tissu qu'elle n'avait pas l'habitude de porter, la jeune femme réapparut.

- Putain ! S'exclama Teresa, bouche bée

Les Créateurs ne s'étaient pas loupés. Ils avaient choisi la robe parfaite pour Cami. Comme si elle avait été créée pour elle.

- Allons-y ! Se réjouit Rosie, attrapant la main de Cami

L'arrivée des jeunes femmes au feu de camp se fit largement remarquer.

Teresa portait une robe bleu cobalt à paillettes, dont le bas donnait l'impression qu'elle revenait d'une compétition de patinage artistique. Rosie était sublimée par une robe rose pâle qui mettait ses cheveux blonds en valeur.

Pourtant, et elle ne comprit pas pourquoi, tous les blocards s'attardèrent un peu plus longtemps sur Cami.

Leurs yeux ne pouvaient quitter sa robe d'un vert émeraude. Ni trop longue, ni trop courte, elle était assez serrée pour dévoiler les courbes du corps de Cami, qui n'avaient jamais été remarquées auparavant, toujours cachées sous des vêtements amples. Le décolleté était défini grâce au bijou en or finement cousu sur le tissu. Cette robe faisait de Cami une véritable œuvre d'art.

Cette robe qui, par ailleurs, devait valoir une fortune.

Cami ne savait plus où se mettre tandis qu'elle marchait au milieu des garçons, afin de rejoindre son groupe d'amis. Jamais autant de monde ne l'avait regardée avec autant d'insistance.

De plus, elle était terriblement inconfortable, habillée ainsi. Ce n'était pas du tout idéal pour une soirée au camp.

Même Newt fut estomaqué lorsqu'il vit Cami s'approcher.

- Eh ben dis donc. J'ignorais que tu pouvais être si... époustouflante.

C'était sa façon à lui de complimenter.

La medjack ricana. Heureusement, Newt était toujours là pour la détendre dans des situations stressantes.

Cami tourna la tête et fit face à Minho. Il était tout aussi choqué que les autres et ne sut même pas quoi dire. Il se contenta de baisser la tête tout en la secouant, se mordant la lèvre inférieure.

- Mais on a l'air ridicules à côté de vous, nous ! Se plaignit Zart, offrant un gobelet rempli d'alcool aux trois filles

- C'est vrai, c'est tout de même bizarre que les Créateurs n'aient rien envoyé pour les gars. Approuva Thomas

- On est trop beaux au naturel, pas besoin d'artifices. Newt haussa les épaules

Thomas lança un regard amusé vers le sarcleur. Cami n'était pas la seule personne que Newt faisait rire ce soir.

- Il n'y en a que pour les filles de toute façon. Râla Zart, sur le ton de la rigolade

- Arrêtez un peu de vous plaindre, quand vous avez vu les robes dans la Boîte vous n'aviez qu'une hâte. Les voir portées. Intervint Minho

Zart pouffa de rire.

- Toi le premier ! Et on sait tous que tu voulais surtout voir Cami dans la sienne.

- La ferme Zart. Se renfrogna le coureur

La jeune femme n'avait même pas entendu cet échange.

Alors que Cami avalait sa première gorgée d'alcool, Theo se leva du tronc et poussa doucement les personnes devant lui, se frayant un chemin jusqu'à atteindre sa copine.

À son tour, il fut sans voix. Ses yeux d'habitude si froids de par leur couleur acier, brillaient d'émerveillement. C'était tout comme s'il voyait Cami pour la première fois, que le coup de foudre le frappait de plein fouet à nouveau.

- Qu'ai-je fait pour te mériter, Cami ? Lui murmura-t-il tout en saisissant l'une des mains de la jeune femme, y entremêlant ses doigts

Sa main libre se posa quant à elle sur la taille de Cami. Celle-ci sentit ses joues rougir.

Theo, lui, avait mis un simple t-shirt blanc et un pantalon beige. Et cela suffisait à charmer Cami.

Alors qu'ils se souriaient amoureusement, Theo se baissa légèrement afin d'embrasser sa petite amie. Toutefois, sorti de nulle part, Newt surgit entre eux, les séparant.

- Vous avez goûté ? Mes citrons font la différence, non ? L'alcool immonde Gally est devenu... passable, maintenant !

Cami se mit à rire aux éclats, sous le regard attendri de Theo.

Cette soirée promettait d'être bien différente des autres, la medjack le sentait au fond d'elle.

- Je ne sais même pas si je vais réussir à danser avec cette robe. Gloussa Rosie, un peu plus loin

- J'ai bien envie de reprendre une saucisse. Cria Thomas à Frypan qui partait vers la cuisine

- Je lui aurais bien proposé la mienne, mais bon. Murmura Newt à Theo et Cami, toujours à côté d'eux

Cette fois-ci, ce fut Theo qui explosa de rire. La fête venait à peine de commencer et l'alcool les ravageait déjà.

- Faites péter la musique ! Hurla Zart, du liquide coulant sur son menton alors qu'il portait son gobelet à sa bouche

À partir de cet instant, cela partit dans tous les sens.

Ils jonglaient entre nourriture, alcool et danse.

La lumière des torches tourbillonnait sur les visages des blocards rassemblés autour du feu. Les rires résonnaient dans l'air frais de la nuit, créant un espace chaleureux dans l'immensité du Bloc.

Minho, assis sur le tronc avec un sourire taquin, lança un bout de pomme au nez de Newt, qui s'écria en feignant l'indignation. Les filles, dansant en cercle, chantaient une chanson entraînante, leurs voix se mêlant aux craquements des gobelets qui se vidaient bien trop rapidement.

- Bon les mecs, vous venez danser ? Demanda Teresa, les yeux pétillants

Thomas puis Minho, un peu hésitants, se levèrent finalement, rejoignant la ronde improvisée.

Les blocards gigotaient comme des fous, leurs soucis oubliés pour un moment, savourant la liberté de ces instants volés. La camaraderie, comme une lueur dans l'obscurité, réchauffait leurs cœurs.

Soudain, Minho, qui ne lâchait pas Cami du regard, prit sa main dans la sienne et il la fit tournoyer sur elle-même.

- C'est pour mieux admirer ma robe ? Cria Cami afin de se faire entendre malgré la forte musique

Le coureur leva les yeux au ciel en souriant, il ne répondit pas mais son expression sur le visage le fit à sa place.

Cami dansa encore quelques minutes avec Minho, se taquinant l'un et l'autre comme d'habitude, puis Theo vint la lui arracher après avoir longuement discuté avec Alby un peu plus loin.

- Est-ce que mon collègue te draguait ?

Cami comprenait bien qu'il disait cela sous le ton de l'humour, mais elle le rassura aussitôt.

- Bien sûr que non, on se chamaillait comme d'habitude.

- Mmh.

- Tu sais que je ne suis qu'à toi.

Theo sourit, fièrement.

- Je le sais. Confirma-t-il

Theo et Cami dansaient près du feu, entourés de rires et de lumière. Ce moment leur appartenait, personne ne le leur volerait.

Chaque mouvement les rapprochait un peu plus, leurs yeux se cherchant dans la pénombre.

Cami ne se lassait jamais de le regarder, il était si beau. Son visage était à la fois charismatique et angélique. La couleur de sa peau bronzée ressortait d'autant plus avec son t-shirt blanc. Elle ne lui trouvait aucun défaut.

Soudain, Theo attira la medjack vers lui et il plongea sa tête dans son cou, son souffle chaud le caressant.

Avant d'y déposer un baiser, deux, puis trois, atteignant sa clavicule.

Cami frissonna, une onde de chaleur parcourant son corps. Theo l'excitait tellement. Et l'alcool qui les enivrait tous les deux les rendait d'autant plus fous l'un de l'autre.

- Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, j'ai encore plus envie de toi que d'habitude. Ta robe me fait de l'effet je crois... mais tu serais bien mieux sans. Murmura-t-il

Cami lui répondit par un regard enjoué, son cœur battant plus fort. La tension dans l'air était palpable, un mélange de défi et d'envie. C'était tout comme s'il n'y avait plus qu'eux sur terre.

- Toutefois, je m'occuperai de toi plus tard. Profitons encore.

Cami, avec un petit sourire charmé, hocha la tête. Elle était d'accord, cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas autant amusés lors d'une fête au camp.

En plus de cela, avec tout cet alcool ingurgité, elle avait extrêmement faim.

- Je meurs de faim, attends-moi ici, je reviens tout de suite. Lui signala Cami, l'abandonnant auprès de Newt et Minho qui dansèrent d'emblée avec lui

Cami quitta le camp en direction de la cuisine. Les talons qu'elle portait n'étaient pas très hauts, mais elle manqua plusieurs fois de se briser la cheville. C'était plus compliqué qu'elle ne le pensait, de marcher dans l'herbe avec de telles chaussures.

La jeune femme baissa la tête et se mit à rire, les murs du Bloc et les arbres tournaient un peu autour d'elle. Il fallait peut-être qu'elle ralentisse l'alcool.

Elle entendait encore la musique au loin, ce qui amenait une atmosphère particulière dans le reste du Bloc qui était silencieux.

À quelques mètres de sa destination, Cami entrevit une ombre de presque deux mètres sortir de la Ferme. Elle plissa les yeux, incertaine de ce qu'elle tentait de discerner.

- Au secours. Pesta-t-elle lorsqu'elle réalisa

Gally, perdu dans ses pensées, partait quant à lui vers le camp.

Ce ne fut qu'à un mètre de Cami qu'il releva la tête, et qu'il la vit enfin.

Le bâtisseur se stoppa net, les bras ballants, la bouche légèrement entrouverte. Un infime souffle surpris s'en échappa, avant de laisser place à un certain choc dans son regard.

Cami voyait bien qu'il n'arrivait pas à croire ce qui s'offrait à lui.

La jeune femme dans cette robe. Jamais Gally n'aurait pensé voir cela un jour. Si bien qu'il ne parvint plus à réfléchir correctement et fut incapable de bouger. Ses yeux parcouraient l'entièreté de Cami. La transperçant.

C'était la première fois depuis des semaines qu'ils se revoyaient, et Cami ne sut pas comment réagir non plus. L'air autour était devenu plus lourd, plus oppressant.

Le bâtisseur était vêtu de noir, de la tête au pied. Son t-shirt définissait parfaitement ses bras qui ne cessaient de se muscler.

Cami détourna le regard, soudainement furieuse. Elle n'allait certainement pas s'attarder sur l'homme qui avait voulu tuer son petit ami.

Comme si Gally n'était qu'un fantôme, elle passa à côté de lui en faisant mine de ne même pas l'avoir vu. Elle sentit tout de même que Gally se retourna pour la regarder partir.

- Qu'il aille en Enfer. Grogna-t-elle, une fois qu'elle fut assez loin de lui

Heureusement, grâce à son état d'ébriété, Cami oublia bien vite cette rencontre et elle fut presque soulagée quand Frypan lui donna un bol de riz avec du bouillon, dans la cuisine.

Cela suffit à la requinquer et elle fut prête à continuer la soirée.

Cependant, Cami n'était définitivement pas préparée à toutes ces scènes auxquelles elle allait assister dans les prochaines heures.

Quand elle retrouva ses amis au camp, ce fut à son tour de se figer sous la stupeur. Immobile telle une statue.

Thomas et Newt s'étaient un peu mis à l'écart... et ils se tenaient la main. Ils se souriaient, leurs visages proches l'un de l'autre.

- Mais non !

Cami se retourna vite, ne souhaitant pas les perturber durant ce moment intime. Un moment qui ne leur était encore jamais arrivé, du moins pas à la connaissance de la medjack.

Eux qui passaient leur temps à se disputer pour des pacotilles. Ce qui se produisait en ce moment même était un miracle.

Cami fut tout à coup tirée en arrière, par Rosie et Teresa.

- Bouge-toi les fesses Mimi, danse ! S'écria Teresa, les yeux à moitié fermés sous l'ivresse

- Vous avez vu ? Thomas et Newt ?

- Ils n'arrêtent pas de se tourner autour depuis avant. Je ne serais pas étonnée qu'ils finissent dans une chambre ce soir. Sourit Rosie, malicieusement

La medjack n'en revenait pas. C'était incroyable.

Après une vingtaine de minutes à danser avec ses amies, Cami fut interrompue.

- Te... revoilà.

Cami, déjà très heureuse pour son meilleur ami à la suite de ce qu'elle venait de voir, le fut encore plus lorsque Theo apparut devant elle.

Mais elle déchanta bien vite.

Son copain titubait de gauche à droite, un sourire idiot sur le visage. Il n'arrivait même plus à parler correctement.

Il était complètement bourré et il continuait de boire à grandes gorgées. Bientôt, il s'effondrerait.

Inquiète, Cami posa ses mains sur le torse de Theo.

- Theo tu...

- Il... il m'é... énerve. Sa... présence m'é... m'é... m'énerve. J'avais d-dit qu'on devait... l'ignorer. Je... je sais. Mais je-je veux juste le... le massa...crer, à-à mon tour.

Le coureur jeta un coup d'œil mauvais vers le bâtisseur, qui était debout de l'autre côté du feu.

Theo ricana bêtement.

- En... en plus, il a le cu... culot de nous... nous regarder.

Cami épia Gally à son tour, puis elle se pinça les lèvres.

Gally ne les regardait pas, non. Il regardait uniquement Cami. Intensément, sans relâche. C'était presque s'il la dévorait du regard. Comme s'il désirait plus que tout la posséder.

Parce qu'il était jaloux, et il ne supportait pas de la voir avec Theo. Que ce soit le coureur qui ait la chance d'admirer le spectacle que Cami offrait dans cette robe.

C'était ce que les yeux bleus transperçant du bâtisseur transmettaient, indéniablement.

Mais Cami n'en avait que faire.

- Theo, tu dois arrêter de boire, s'il te plaît. Le supplia Cami, qui commençait à stresser

Elle ne voulait pas qu'une deuxième bagarre ait lieu. Si cela se produisait, elle serait probablement mortelle cette fois.

- Je veux... je veux qu'il... qu'il se casse ! S'emporta Theo, s'éloignant de Cami

Alerté par ces mots criés qui s'étaient fait entendre malgré la musique à fond, Minho s'interposa entre Theo et Cami.

- Qu'est-ce qu'il se passe, vieux ?

Le coureur était si ivre qu'il n'arrivait même pas à regarder Minho. Ses yeux reflétaient le néant.

- Je... veux... qu'il... qu'il... se... casse ! Répéta Theo

Minho haussa les sourcils, déjà agacé par ce comportement inhabituel.

- Tu veux te faire péter la gueule à nouveau, c'est ce que tu cherches ? T'aimes ça ? T'es un peu maso sur les bords ?

Theo pouffa de rire, trébuchant alors qu'il avait à peine fait un pas.

- T'es... drôle, Minho.

- Je déconne pas. Gally ne fera qu'une bouchée de toi. Assena Minho, d'un ton des plus sérieux

Theo se tut aussitôt, se raclant la gorge. À côté de lui, Cami semblait en pleine détresse. Ce que Minho comprit sans grande difficulté.

- Viens Theo, on va se reposer tous les deux. Une longue journée nous attend demain.

Cami remercia Minho, reconnaissante.

- Désolée. S'excusa Cami

- C'est pas de ta faute. Je comptais aller dormir de toute façon. La rassura Minho

La jeune femme observa les deux coureurs s'éloigner. Elle ne prit pas la peine de compter le nombre de fois où Minho dut rattraper Theo qui tombait presque.

Cami soupira, déçue. Elle sentait encore ses jambes trembler. Elle avait craint que cela ne recommence, et elle n'osait pas imaginer comment cela se serait terminé.

La medjack mit quelque temps à se remettre dans l'ambiance, mais ses amis étaient toujours là pour lui remonter le moral.

- Les filles les plus belles, les garçons à la poubelle ! S'exclama Newt en enroulant son bras autour des épaules de Cami

Lui aussi avait bien bu, et l'instant qu'il venait de partager avec Thomas le rendait d'autant plus euphorique.

- Tu sais que tu t'inclus dedans, là. Gloussa Cami

- Oui m'enfin, c'est surtout Theo et Gally à la poubelle ce soir.

- On s'en fiche d'eux, faisons la fête ! Intervint Rosie, toujours à fond avec Teresa

Cami approuva, il ne restait plus beaucoup de temps avant que son énergie ne soit complètement à plat, elle devait donc profiter. C'était la meilleure soirée qu'elle ait faite, jusqu'ici.

Après s'être déchaînés pendant encore une heure au moins, les blocards quittèrent un à un le camp. Les pieds engourdis à force de sauter dans tous les sens, la tête prête à exploser avec la radio bien trop forte qui s'était enfin éteinte. Ils étaient désireux de rejoindre les bras de Morphée, ou peut-être les bras d'une autre personne.

Alors, sans s'en rendre compte, Cami fut la dernière survivante de la fête.

Avec Gally.

Elle était assise sur le tronc, et lui sur un rocher à trois mètres d'elle. Le regard de Cami s'était perdu dans le feu qui s'éteignait peu à peu, Gally regardait son gobelet vide sans vraiment le voir.

Cami sentit très vite la présence du bâtisseur et elle souffla longuement. Elle s'abreuva des dernières gouttes d'alcool dans son verre, probablement pour se donner de la force.

Cela lui fit reprendre confiance en elle, un peu trop.

- Casse-toi d'ici. Siffla-t-elle, mauvaise

C'étaient les premiers mots qu'elle lui adressait, depuis la bagarre entre Theo et lui. Elle se demandait encore comment c'était possible pour eux de s'éviter si longtemps, eux qui se détestaient tant. Qui se détruisaient tels l'eau et le feu, dès qu'ils en avaient l'occasion.

Gally se contenta de ricaner, secouant la tête. Il n'avait pas l'air d'avoir envie de se disputer ce soir.

Ils ne se regardaient toujours pas. Parce que quand l'un croisait le regard de l'autre, cela finissait toujours mal.

- Bien, je me casse dans ce cas.

Cami se leva d'une allure furibonde, les mains tremblantes.

- Je ne t'ai pas demandé de te casser. Lâcha Gally alors qu'elle passait devant lui

Cami fut clouée sur place. Lentement, elle se tourna vers lui. Pour une fois c'était elle qui le surplombait, qui avait le dessus sur lui.

Il était toujours assis, mais ses yeux étaient relevés vers la jeune femme. Il la regardait enfin, la mâchoire serrée.

La medjack ne parvenait pas à déchiffrer les émotions qui fusaient dans le regard de Gally.

Et la rage en elle était bien trop puissante pour qu'elle puisse y prêter quelconque attention. Malgré l'ivresse, elle demeurait lucide et n'avait pas oublié ce que le bâtisseur avait commis.

- Tu as failli tuer Theo. Assena-t-elle d'un ton tranchant, rempli de rancœur

Gally poussa un ricanement agacé, roulant des yeux.

- Je n'ai pas voulu le tuer. Je lui ai donné une bonne leçon car il m'a manqué de respect.

Cami le dévisagea, indignée.

- Il t'a manqué de respect ? En quel honneur ?

Elle connaissait pertinemment la réponse, bien sûr qu'elle la connaissait. Et Gally savait qu'elle avait déjà la réponse à cette question.

Le bâtisseur s'en tint donc à replonger ses yeux dans les siens. Il la scrutait au plus profond de son âme. Rattrapant toutes ces semaines où il n'avait pas pu la voir, même de loin.

Le cœur de Cami battait la chamade, cela faisait très longtemps qu'elle n'avait pas ressenti des émotions si négatives.

- Oui, je ne sais pas pourquoi je te pose la question. J'ai déjà la réponse. Je suis en couple avec Theo... et j'ai couché avec lui. J'ai couché avec quelqu'un d'autre que toi. Je n'ai respecté aucune de tes trois règles.

Cette confession fit naître un infime rictus sur le bout des lèvres de Gally. Son regard ne lâchait toujours pas celui de Cami. Il n'avait pas encore fini de la tourmenter.

Ses cheveux blonds, tirés en arrière, brillaient sous le reflet de la lune.

- Je vous avais prévenus. Tous les deux. Lui remémora-t-il, d'une voix étrangement calme

Il ne perd pas de son audace lui.

- Je ne t'appartiens pas. Lui rappela Cami, grinçant des dents sous la colère

- Fut un temps, si. Et je sais qu'un jour ce sera à nouveau le cas.

Cami dut retenir un rire hystérique en elle.

- Tu n'es qu'un abruti, si tu crois cela. Tu es celui qui a tout arrêté, et maintenant que je suis amoureuse de quelqu'un, tu me veux à nouveau ?

Cette fois, ce fut Gally qui rit.

- Tu n'es pas amoureuse de lui. Dit-il, simplement

- Bien sûr que si. Répliqua Cami dans la seconde

- Non.

Cami était estomaquée, stupéfaite face à ce culot incessant de la part du bâtisseur.

- Je ne sais pas ce que tu espères, mais tu ne lui arrives même pas à la cheville. Dans tous les domaines.

Gally resta silencieux, mais son sourire narquois s'élargit. Il avait confiance en lui, cela se lisait dans son regard, et l'alcool encourageait tout cela. Il n'avait pas besoin de se défendre.

Enragée, Cami s'approcha un peu plus près de lui, se voulant intimidante.

- Oui, même quand il me baise c'est mieux qu'avec toi, si c'est ce que tu veux savoir.

Cami se maudit intérieurement. Pourquoi venait-elle de dire cela ? Cela ne le regardait pas. C'était sa vie intime, avec celui qu'elle aimait.

Elle donnait simplement l'occasion à Gally de lui rappeler ce qu'ils avaient eu, autrefois.

- Essaye de te persuader autant que tu le veux, la bleue. Le résultat est le même.

Il savait qu'elle se mentait à elle-même, sur certains points. Toutefois, elle ne voulait pas se l'admettre.

Cami arqua un sourcil, ne saisissant pas ce que le maton insinuait.

- Quel résultat ?

Gally la sondait avec une telle intensité, la medjack commençait à perdre ses moyens. Elle luttait pour ne pas se laisser marcher dessus.

- Je sais que tu penses à moi quand il te baise, parce qu'il ne le fera jamais aussi bien que moi. Tu es bien naïve, la bleue, si tu oses croire que Theo te suffira. Je te connais, je connais chacune de tes envies. Et il ne les comblera jamais.

C'est pas possible.

Cami passa une main sur son front, tant le choc avait traversé son corps d'une traite. Elle se mit à respirer lentement, essayant de contenir la furie en elle. En vain.

- Tu es insupportable. Tu as été amené ici pour foutre le bordel partout autour de toi. Tu ne sers qu'à ça ! S'emporta la jeune femme

Gally ne se laissa pas abattre. Il lui en fallait bien plus.

- Et c'est justement ce qui te manque. Ce bordel dans ta vie. Rétorqua-t-il

- Alors là, plutôt mourir que de revivre ça.

- Dans ce cas, qu'est-ce que tu fais encore là ?

Cami se mordit l'intérieur de la joue, terriblement frustrée. Comment faisait-il pour toujours avoir le dernier mot ?

Si elle ne partait pas, c'était parce qu'elle souhaitait lui balancer toute sa haine à la figure, tout ce dégoût qu'elle ressentait pour lui depuis qu'il avait massacré Theo.

Il ne méritait pas de s'en sortir. Pas après ce qu'il avait fait.

- Parce que tu mérites de crever pour ce que tu as fait à Theo. Mais je ne peux pas te tuer, alors j'ai bien le droit de te dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

À présent, Gally avait perdu son sourire insolent. Il fut également lassé de voir Cami le prendre de haut.

Lentement, il déposa son gobelet à côté de lui, puis il se leva. Reprenant le dessus sur Cami, se rapprochant d'un air menaçant. La jeune femme n'osa plus bouger, leurs bras se touchaient presque. La respiration de Gally était lourde, il se contenait lui aussi, difficilement.

Cami déglutit.

- C'est ça ton problème, pauvre idiote, tu ne réfléchis jamais avant de parler, avant d'agir. Et cela t'entraîne dans des situations que tu regrettes. Mais c'est toi, uniquement toi, qui les cherches. Et quand tu ne les cherches pas, tu me pousses à t'y enfoncer avec moi. Tu es aussi insupportable que moi, la bleue, et c'est bien pour cela qu'on se détruira toujours. Jusqu'à notre perte, mais celles des autres également. Theo sombrera avec nous.

La jeune femme eut le souffle coupé en entendant ces paroles. Il ne pouvait pas penser tout cela, il ne pouvait pas avoir raison. C'était l'alcool qui parlait à sa place, rien d'autre.

La tête légèrement inclinée en arrière, afin de ne pas rompre le contact visuel, Cami tenta d'utiliser une dernière fois le peu de courage et de force qu'il lui restait. Toujours motivée par cette animosité en elle.

- Pourquoi, putain, pourquoi ? Depuis mon arrivée dans le Bloc, tu fais de ma vie un enfer. Tu m'accordes parfois une pause, en disparaissant quelque temps, puis tu surgis à nouveau, plus décidé que jamais à ruiner ma vie. Qu'ai-je fait pour mériter ça ? Pourquoi me hais-tu autant, au point de t'en prendre à ceux que j'aime ? Pourquoi m'as-tu fait subir tout ça ?

Une tension insupportable les empêchait de s'éloigner l'un de l'autre, ils étaient incapables d'esquisser le moindre mouvement. Ils étaient comme seuls au monde, bloqués dans cette bulle où ils ne désiraient qu'une seule chose, s'exécrer jusqu'à s'entretuer. Avec des mots, ou pour de vrai.

Gally, dont le visage était devenu impassible, ne mit qu'une fraction de seconde à répondre à ces questions qui l'imploraient. Telle une évidence.

- Parce que tu m'as laissé faire.

Et ces simples mots furent l'effet d'un coup-de-poing dans le ventre, pour Cami. Cela l'avait ramenée sur terre et elle s'était immédiatement reculée.

Parce que Gally avait raison, elle l'avait laissé faire.

Elle était entrée dans son jeu depuis le début, à chaque fois. Elle lui avait tenu tête, mais avait toujours fini par craquer. Et cela les avait menés à cette aventure passionnée qu'ils avaient partagée, puis à leur perte.

Il n'était pas l'unique fautif, comme elle l'avait pensé les dernières semaines.

Gally était un monstre, mais un monstre que Cami avait créé.

Et il fallait mettre fin à tout cela, il était temps de refermer les portes de cet Enfer qui les avait tant attirés. Et pour ce faire, ils devaient cesser de s'adresser la parole, pour de bon.

Ils ne pourraient plus jamais se fréquenter, s'approcher ne serait-ce qu'à quelques mètres l'un de l'autre. Ils avaient fait leur temps, et le créateur devait libérer le monstre.

Même si aucun d'eux ne le désirait vraiment. La jeune femme le percevait dans le regard du bâtisseur. Malgré la haine et l'amertume, il ne désirait pas que cela s'arrête, il la désirait, elle.

Mais ce n'était plus possible. Ils l'avaient compris tous les deux, depuis longtemps à vrai dire.

Alors, Cami mit fin à cet interminable duel de regards et elle partit enfin, abandonnant Gally derrière elle. Sans se retourner une seule fois.

Notes:

Et voilà pour le chapitre 19 ! :D

Pouah ! Sincèrement, je crois que c'est un des moments entre Gally et Cami que j'ai préféré écrire, quelle tension !

Qu'est-ce que vous en avez pensé ? Vous avez aimé j'espère !

Ça y est, Cami prend enfin conscience de ses erreurs ! On avance héhé

Maintenant, à voir comment la suite va se passer. Quels sont vos pronostics ?

N'oubliez pas de me laisser votre avis en commentaire, et surtout de me laisser un kudos, c'est important pour nous, les écrivains <3

À très vite <3

Chapter 20: XX.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

- Oh putain de merde. Grommela Cami, les yeux plissés

Lorsqu'elle s'assit sur le rebord du lit, elle serra les dents sous la douleur.

Elle avait des courbatures dans tout le corps et son crâne lui faisait l'effet d'une bombe prête à exploser.

Cami déplora le fait d'avoir autant bu hier soir, et elle se trouva bien idiote d'avoir aidé Newt et Zart à porter des sacs de terre juste avant la fête.

Sa journée de travail promettait d'être très rude. Elle pouvait à peine bouger.

Elle repensa d'ailleurs à Theo. Une heure plus tôt, il l'avait réveillée pour lui souhaiter une bonne journée. L'embrassant avec amour.

Comment avait-il fait pour aller travailler ? Comment pourrait-il explorer le Labyrinthe toute la journée ? Il avait presque fini ivre mort hier soir.

Il avait bu bien plus qu'elle et il semblait s'en être parfaitement remis. Cami trouvait cela injuste.

- J'espère que Clint et Jeff ont concocté quelques potions. Souffla-t-elle alors qu'elle enfilait un t-shirt et un pantalon avec difficulté

En arrivant à son lieu de travail, Cami eut la mauvaise surprise de découvrir que Clint et Jeff étaient tout aussi dans le mal qu'elle.

Et il y avait quelques patients couchés sur les lits, souffrant d'une gueule de bois remplie de vomis.

Quand Jeff vit la tête déterrée de Cami, il ricana.

- Eh bien, nous voilà beaux. On est aussi pitoyables que nos patients, quels professionnels nous faisons.

La medjack ne fut pas d'humeur à rire, elle avait simplement besoin d'un cachet d'aspirine pour faire passer tout cela et être efficace pour le reste de la journée.

Heureusement, comme si les Créateurs avaient prédit cette fameuse soirée, ils avaient envoyé une tonne de médicaments quelques jours plus tôt.

Une trentaine de minutes plus tard, une pilule et une tisane de différentes plantes avalées, Cami fut à nouveau en forme. Du moins, suffisamment pour s'occuper des malades.

- Ben alors Zart, on manque le travail ? Se moqua Cami tout en lui tendant une tisane qui allait apaiser les nausées

- Tu ressembles à un crapaud séché Cami, n'essaye pas de te foutre de moi. Grimaça Zart, qui semblait souffrir à cause de son mal de tête

Cami lui donna une petite tape sur le haut de crâne, ce qui le fit gémir de douleur.

- Oups, pardon.

La jeune femme partit s'occuper d'un autre patient en riant de sa bêtise. Absolument tous les blocards avaient abusé hier soir, à l'exception de Chuck et de Jack.

Cami se doutait que d'autres personnes allaient finir à l'infirmerie au cours de la journée.

Bon courage, Cami.

*

Le déjeuner avait probablement fait du bien aux blocards, l'infirmerie fut déserte en milieu d'après-midi. Ce qui permit à Cami de souffler un peu.

Et pour se changer les idées, il n'y avait qu'un seul remède.

Rejoindre ses amis.

Newt, Teresa et Rosie étaient assis au milieu du Bloc, se prélassant dans l'herbe.

Cami avait dû reprendre de l'aspirine avant de quitter le travail. Elle en venait à se demander s'ils avaient bien bu l'alcool habituel hier soir. Jamais cela ne leur avait fait cet effet.

En arrivant auprès du groupe d'amis, Cami se força à ne pas rire.

Ils étaient encore au bout de leur vie, prêts à rendre l'âme.

- Bonjour à tous. Sourit la medjack

Les trois blocards relevèrent la tête vers leur amie. Un petit sourire apparut sur leurs visages.

- Eh bien, tu as l'air plus en forme que nous. Fit remarquer Teresa, se couchant sur l'herbe chaude

- Vous auriez vu ma tête au réveil, c'était vraiment pas beau à voir. Les rassura Cami

- Quand je me suis réveillé j'étais assis sur les toilettes. Avoua Newt, honteux

Les filles explosèrent de rire, surprises de cette situation inédite.

- Tu plaisantes ? Demanda Cami, tout en s'asseyant à ses côtés

- Non, vraiment. J'avais même un bout de papier toilette dans la main. Assura le sarcleur

Les rires redoublèrent, résonnant dans le Bloc. Mais qu'avait-il bien pu se passer pour qu'ils finissent tous ainsi ?

- Je crois que l'alcool a fait bien plus de ravages que d'habitude.

- Personnellement, ce n'est pas l'alcool qui m'a le plus ravagée. Contesta Teresa

Cami arqua un sourcil, tournant la tête vers la jeune femme.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Oui Teresa, raconte donc à Cami ce que vous avez fait avec Rosie. La taquina Newt, avec un regard malicieux

Cami toisa Teresa et Rosie à tour de rôle, ne comprenant rien.

- Qu'est-ce que...

- On a...

Teresa ne réussit pas à terminer sa phrase, se mordant l'intérieur de la joue. Elle n'osait même pas regarder Cami dans les yeux. Rosie, quant à elle, était aussi rouge qu'une tomate.

- Vous avez... ?

- Après la soirée, on a fait un petit tour dans la cuisine... et on a couché avec Frypan. Avoua Rosie

Il y eut un blanc soudain, tandis que Cami dévisageait la blonde avec un air hébété sur le visage. Elle avait mal entendu, elle ne voyait pas d'autres explications.

- Cha... chacune votre tour ou en même temps ?

- À ton avis. Lâcha Newt, à présent couché, les mains derrière la tête

- C'était une expérience... intéressante. Gloussa Teresa

- Et très agréable. Ajouta Rosie avec un sourire espiègle

Cami savait que Rosie cachait un tas de choses derrière son visage symbole de pureté, mais elle n'aurait pas pensé Teresa capable de cela.

C'était surréaliste, la medjack ne s'était pas attendue à apprendre cela aujourd'hui. Mais après tout, il n'y avait rien d'étonnant. Toutes les folies avaient été permises hier soir.

D'un côté, cela rassurait Cami.

- Ma foi, au moins je ne suis plus la seule à avoir fait des folies dans le Bloc. Ricana-t-elle

- On n'est pas encore prêtes de te rattraper, Mimi. S'esclaffa Teresa

- C'est clair, et on sait tous que tu vas faire la même chose qu'elles. Mais ce sera avec deux mecs. Theo et Gally. Affirma Newt

- Newt !

Cami lui donna un coup de pied dans le talon, ce qui arracha un petit aïe au sarcleur.

- Super le plan à trois qui finit en bain de sang. Se marra Teresa

- Allez vous faire voir. Pesta la medjack, vexée

- Très endurant le cuisinier, en tout cas. Newt revint sur le sujet principal

Les deux filles approuvèrent d'un signe de tête.

- Eh bien, les robes ont fait leur effet. Dit Cami, se rappelant de la beauté de ses amies dans ces tenues

- D'ailleurs, toi, qu'est-ce que tu as fait après la fête ? Les garçons étaient tous fous de toi ! Tu as bien fini avec l'un d'eux, non ? Minho ? La taquina Teresa

- Teresa ! Je suis avec Theo je te rappelle.

- Et alors ? Teresa haussa les épaules

Newt partit dans un fou rire, avant de taper sa main dans celle de Teresa, démontrant son approbation.

- Vous êtes pas croyables vous deux, sérieux. Soupira Cami

Cami se rappela alors qu'elle n'avait pas eu la chance de profiter avec son petit ami. Il avait préféré boire à outrance plutôt que de finir sa nuit en lui faisant l'amour.

- Non mais tu as fait quoi, du coup ? Insista Teresa

Cami avait presque oublié ce moment déplaisant, mais cela lui revint en tête contre son gré.

Elle avait discuté avec Gally. Trop longtemps à son goût, avec une certaine envie de violence.

Cami se retint de rire quand elle repensa à ce qu'ils s'étaient dit. Cela avait été très dramatique et un peu exagéré. Elle n'arrivait même pas à croire qu'une telle scène avait eu lieu.

M'enfin.

Au moins, ils avaient mis les choses au clair et désormais c'était terminé pour de bon. Elle n'entendrait plus parler de lui.

Elle n'avait sincèrement pas envie de leur faire part de cette conversation ridicule qu'elle avait eue avec Gally. C'était inutile.

- Rien, vous avez bien vu comment Theo a fini. Et j'étais trop fatiguée avec tout ce que j'avais bu, je n'allais pas continuer de danser seule jusqu'au petit matin.

- Nul. Teresa fit une moue déçue

- Mon petit Newt, tu fais le malin depuis avant, mais entre nous... c'est tout de même toi qui as le plus de choses à nous raconter. Non ?

Cami avait visé juste. Il n'avait encore rien dit à qui que ce soit. Et trois regards insistants étaient à présent posés sur lui.

- Vous êtes chiantes. Souffla Newt avec un sourire en coin qu'il peinait à cacher

- Allez ! Tu es toujours le premier à nous questionner. À ton tour ! Força Rosie

Newt se remit en position assise. Son visage démontrait clairement une certaine satisfaction.

- On a dormi ensemble, on est restés collés dans les bras l'un de l'autre toute la nuit.

Rosie avait des étoiles plein les yeux.

- C'est si romantique.

- Enfin, bon sang. Il était temps ! S'exclama Cami, soulagée pour son meilleur ami, lui qui avait tant souffert

Le sourire de Newt accentuait son petit nez de lutin, ce qui attendrissait toujours la medjack.

- Il a même voulu me sucer mais on s'est dit que c'était mieux de faire ça sobre, pour notre première fois. Termina Newt

Cette dernière phrase entraîna un fou rire général.

- Franchement Newt, tu sais comment finir tes histoires toi. Toujours dans la grâce. Ironisa Cami

- Je suis honnête, c'est tout.

- J'espère que vous vous êtes embrassés ? S'assura Teresa

- Non, même pas. Je crois qu'on veut tous les deux que ce soit fait correctement, et pas sous l'influence de l'alcool. Ce qui est sûr, c'est qu'on avance.

Cami secoua la tête et se leva soudainement. Ce fut de trop.

- Ouais, ok, on va arrêter de discuter de tout ça je pense. J'ai trop de potins à intégrer là.

La jeune femme avait l'impression d'être coincée dans un univers parallèle. Comment tous ces événements, Thomas et Newt, Rosie, Teresa et Frypan, avaient pu se dérouler en une nuit ? En même pas quelques heures ?

Elle craignait presque de discuter avec les autres blocards. Qu'allait-elle encore découvrir ?

- Si tu veux te changer les idées et que tu n'as pas de travail, tu peux nous aider Rosie et moi. On doit s'occuper des fleurs. Proposa Newt, se levant à son tour

- Avec plaisir. Je préfère ça que de ramasser du vomi toutes les dix minutes.

Newt toisa son ami avec une expression de dégoût, plissant le nez.

- Je retourne en cuisine moi, à ce soir ! Les salua Teresa

- Tu feras un petit coucou à Frypan de ma part !

Teresa adressa son plus beau doigt d'honneur au sarcleur, avant de disparaître.

- Allons-y ! Déclara Newt, en invitant Rosie et Cami à le suivre

Heureusement, les courbatures de Cami s'étaient estompées. Elle put travailler la terre du jardin sans difficulté.

La jeune femme attendait impatiemment le retour de Theo. Elle avait envie de le taquiner un peu, par rapport à son état à la fin de la fête.

- Plantez les camomilles ici, les lavandes seront mieux à cet endroit. Leur indiqua Newt

Cami voulut lui poser une question à propos de la lavande, mais elle fut coupée dans son élan.

Cami était assise sur le rebord du lit, entièrement dévêtue. Son corps nu, son esprit, son âme, tout était à la merci de Gally.

Gally, qui se tenait debout devant elle, la dominait de sa grandeur, de sa prestance. La nonchalance sur son visage le rendait insaisissable, l'insolence dans son regard montrait à la jeune femme qu'il était confiant, qu'il savait pertinemment qu'elle lui appartenait et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle. Tant qu'elle l'autorisait.

Gally était torse nu. Le haut de son corps parfaitement sculpté était méticuleusement défini par les reflets de la lune. Il n'avait pas mis de ceinture, son pantalon brun tombait en bas de ses hanches, dévoilant son bas-ventre.

Cami se délectait de cette vision, elle en était captivée.

Tout à coup, la main de Gally se posa sur le bras de la jeune femme, le parcourant lentement de ses doigts longs.

Il la touchait sans s'arrêter. Jusqu'à atteindre son cou. Là, il le caressa. D'abord avec douceur, effleurant sa mâchoire, ce qui provoqua des frissons dans la nuque de Cami. Elle pinça les lèvres, se retenant de gémir.

Gally remarqua cette détresse, à quel point Cami le désirait. Ainsi, il saisit le cou de la jeune femme, l'empoignant, le serrant suffisamment pour exercer une pression qui accentuait l'excitation de Cami.

Il poussa la tête de Cami en arrière, la forçant à le regarder droit dans les yeux.

Comme d'habitude, le visage de Gally demeurait froid, mais elle put voir dans son regard à quel point il brûlait d'envie pour elle.

Cami était trempée entre ses cuisses, elle sentait le matelas de plus en plus mouillé sous elle. Ce qui arrivait toujours avec Gally.

Tu es si belle avec ma main autour de ton cou. La complimenta-t-il, d'une voix rauque

Lorsque Cami revint sur terre, elle en lâcha la pelle qu'elle tenait dans sa main gauche. Abasourdie.

Elle ne pouvait pas y croire. Les rêves, ou souvenirs, lui apparaissaient même quand elle était parfaitement éveillée dorénavant. Elle qui avait cru être débarrassée de ces cauchemars.

Était-ce les Créateurs qui jouaient avec elle ?

Pourquoi ? Pourquoi cela se produisait à nouveau ?

Tu es si belle.

Dans quel monde Gally la complimentait de cette manière ? Qu'avaient-ils vécu, autrefois, pour qu'il soit ainsi ?

Ce n'était pas le Gally qu'elle connaissait aujourd'hui.

- Tout va bien ? S'enquit Newt, se retournant vers sa meilleure amie

- Oui oui, juste une petite perte de force dans ma main.

Cami ramassa la pelle et s'attela au travail que le sarcleur lui avait donné.

Néanmoins, elle ne parvint pas à penser à autre chose.

Maintenant que le choc s'évanouissait, ce fut la fureur qui prit sa place, agrémentée d'un goût amer au fond de la gorge.

Elle savait qu'elle n'aurait pas dû parler à Gally hier soir. Quand elle restait loin de lui, les rêves disparaissaient. Dès lors qu'elle était trop longtemps en sa présence, il la hantait à nouveau.

Cela devait cesser, et vite.

*

Avant de prendre le dîner, Cami fit un détour à l'infirmerie afin d'y déposer quelques fleurs récoltées. Elle les installa sur le rebord d'une fenêtre pour les faire sécher.

Quand elle revint près des lits, elle découvrit Minho allongé sur l'un d'eux. Elle ne l'avait même pas vu en arrivant.

Il avait l'air mal-en-point. Un bandage entourait son crâne, parsemé de taches de sang à l'arrière.

Cami se précipita à son chevet, un air inquiet sur le visage.

- Bon sang Minho, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Le coureur ouvrit les yeux, toujours souffrant.

- Je... je suis tombé dans le labyrinthe. Rien de bien méchant, ne t'inquiète pas.

- Tombé ? Comment ?

- J'ai essayé d'escalader du lierre, je crois.

- Je crois ? Cami fronça les sourcils

- Je ne sais plus, en fait. Je me suis évanoui juste après. C'est le trou noir complet, c'est à peine si je me souviens de ma journée.

Cami ravala un souffle terrifié.

- Tu en as parlé à Alby ?

- Ouais, forcément. Il pense que ce sont les Créateurs. Ils essayent de nous ralentir. Mais comment ils ont fait ça, on l'ignore.

La medjack resta un instant interdite. Depuis qu'on l'avait accusée d'être une complice des Créateurs, elle n'osait plus dire quoi que ce soit à ce sujet.

- Jeff et Clint t'ont bien donné des anti-douleurs ? Tu as besoin d'autre chose ? Attends, je vais te préparer une petite potion pour...

- Non, Cami, ça va. Refusa le coureur

Minho planta ses yeux noirs dans ceux de Cami. Une certaine détermination pouvait s'y lire.

- Je ne sais pas quand exactement, mais c'est pour bientôt, Cami. Et crois-moi, ça va exploser.

Cami ne sut quoi répondre. Elle avait cessé d'espérer s'enfuir d'ici un jour. Rien n'avançait. Minho avait probablement perdu la tête après sa chute.

Elle se contenta donc de lui sourire.

- Repose-toi bien. Tu en as grandement besoin.

Sur ces derniers mots, Cami quitta l'infirmerie. Son corps entier était en sueur, une douche n'était pas de refus. Ses sens lui jouaient probablement des tours, mais c'était tout comme si elle sentait encore l'odeur de l'alcool sur sa peau.

Putain, tu es trempée. Rien que pour moi, en plus de ça. N'est-ce pas ?

Cami hocha frénétiquement la tête, incapable de contenir ce feu qui brûlait son intérieur. Elle ne contrôlait plus ce qu'elle faisait, tant elle désirait ne faire qu'un avec Gally.

Mais le jeune homme comptait bien faire durer le plaisir. Jusqu'à la torturer, tordre ses entrailles sous l'excitation inassouvie.

Gally était couché sur le lit et de ses bras musclés, il avait sauvagement placé Cami sur lui. Elle était assise à califourchon sur son ventre.

Il la souleva légèrement, dévoilant le liquide qu'elle avait laissé couler sur sa peau.

Regarde dans quel état je te mets. Tu es une vraie petite...

Gally ne put terminer sa phrase. Désespérée, complètement avide de désir, Cami avait fait passer sa main derrière elle et avait saisi le sexe dur de Gally.

Alors qu'elle commençait à le caresser de haut en bas, elle regardait le jeune homme droit dans les yeux.

Gally lâcha un gémissement rauque, il devenait fou quand elle lui faisait de telles choses tout en le regardant.

Mais ce n'était pas ce qu'il voulait, pas maintenant. Ainsi, il attrapa les deux poignets de Cami, la forçant à lâcher.

Tu auras ma queue si tu jouis. Pas avant.

Cami devenait folle. Ses jambes étaient sur le point de trembler, tant elle n'en pouvait plus d'être privée de cette façon.

Il faisait chaud, terriblement chaud, elle sentait des gouttes dévaler la longueur de son dos.

Et tu vas jouir sur mon visage.

Cami hoqueta de surprise quand Gally la tira, jusqu'à la positionner au-dessus de son visage.

Là, il empoigna ses fesses avec fermeté, jusqu'à les faire rougir et leur provoquer des fourmillements. Enfin, il amena le sexe mouillé de Cami à quelques centimètres de sa bouche.

Maintenant assise sur le visage de Gally, Cami n'eut d'autres choix que de s'agripper à l'étagère fixée au-dessus du lit.

D'abord, Gally massa le pubis de la jeune femme, prenant soin d'éviter son clitoris.

Elle est parfaite. Murmura-t-il alors qu'il regardait le sexe de Cami

L'un de ses doigts glissa entre l'une de ses grandes lèvres humides, l'écartant légèrement afin d'accéder aux petites. Cami se dit qu'il allait enfin la libérer de ce supplice.

Un souffle surpris s'échappa de sa bouche lorsque la langue de Gally toucha enfin sa peau. Mais il commença par lécher l'intérieur de sa cuisse, avant de se diriger lentement vers son sexe.

Encore une fois, il fit en sorte d'éviter son clitoris. Cami émit un gémissement misérable, qui résonnait presque telle une supplication, quand Gally lécha ses grandes, puis petites lèvres, pour terminer jusqu'à son entrée. Collectant tout son liquide.

Il fallait que ce tourment cesse, le corps de Cami lui criait un besoin urgent de jouir, mais Gally évitait toujours ce petit bouton de chair qui lui permettrait d'atteindre l'orgasme.

Plus il s'en approchait, plus Cami gémissait bruyamment. Ses ongles s'enfonçaient dans le bois de l'étagère.

Gally, j'en... j'en peux plus.

Regarde-moi. Ordonna Gally

Avec difficulté, Cami baissa la tête, croisant le regard sombre du jeune homme. Sa bouche s'était à nouveau éloignée de son sexe et cela la rendait folle.

Gally tenait les cuisses de la jeune femme, les écartant suffisamment pour être à l'aise et mieux atteindre son sexe.

Malgré cela, elle l'écrasait complètement, elle ignorait comment il faisait pour respirer correctement.

Tu vas jouir, ne t'inquiète pas, je veux que tu jouisses. Mais tu te tais. Tu te tais tant que ma queue n'est pas en toi. La menaça Gally

Il était couché, vulnérable, et elle était assise sur son visage, elle le dominait littéralement. Pourtant, il parvenait à garder le contrôle sur elle. Même dans cette position, elle lui obéissait au doigt et à l'œil. Parce qu'il n'y avait que lui pour lui faire ressentir tout cela.

Cami vacilla et faillit trébucher dans les escaliers, lorsque le rêve se termina.

C'est une foutue blague.

Cela allait la poursuivre encore combien de temps ?

En arrivant dans la pièce des douches, Cami se déshabilla d'une traite et balança ses vêtements d'un geste enragé.

Elle s'efforça de se changer les idées lorsque l'eau coula sur sa peau, en vain. Elle avait le sentiment qu'elle reconnaissait la pièce dans laquelle ce rêve se déroulait, mais elle n'était pas sûre.

Et si c'était dans la continuité de ses autres rêves...

Souvenirs, Cami, souvenirs. Tu dois l'accepter maintenant.

Alors, cela se passait après les souvenirs dans l'hôtel. Après le souvenir de Rosie, où elle avait entendu Gally parler d'une évasion. D'ailleurs, le bâtisseur avait lui aussi rêvé de Cami et lui dans un hôtel, mais encore aujourd'hui Cami ignorait le contenu de ce souvenir.

Avaient-ils réussi à fuir, dans le souvenir dont elle venait de se rappeler ?

Cami secoua la tête en soupirant alors que les gouttes d'eau se bataillaient sur son visage.

Non, ils ne pouvaient pas fuir les Créateurs. Ils n'auraient pas été envoyés dans le Bloc, sinon.

- Ma vie est une véritable comédie foireuse. Se plaignit Cami

Et ce qui l'énervait le plus dans tout cela, c'était la sensation qui jaillissait dans son bas-ventre dès lors que ces souvenirs refaisaient surface dans son esprit.

Elle refusait que ces souvenirs lui provoquent de telles sensations.

- Bordel, mais pourquoi donc lui ai-je adressé la parole hier soir ? Pesta-t-elle, pour elle-même

Une heure plus tard, remise de ses émotions, Cami se motiva à rejoindre ses amis et son petit ami qui l'attendaient pour manger dans la cuisine.

Le soleil se couchait de plus en plus tôt les derniers jours et cela la déprimait.

- Prends encore plus de temps à venir la prochaine fois ! L'accueillit Newt avec un ton taquin

Cami prit place entre Theo et Newt, tirant la langue à ce dernier, sous ses esclaffements. Puis elle tourna la tête vers son petit ami, et son cœur s'apaisa instantanément.

- Bonjour toi. Lui glissa-t-il à l'oreille, avec son sourire charmeur qui devenait sa signature

La jeune femme ne put s'empêcher de lui voler un baiser. Ses lèvres chaudes lui avaient tant manqué.

- Tu te sens mieux ? S'enquit Cami, l'embrassant une dernière fois avant de reporter son attention sur l'assiette qui lui faisait face

- Comme s'il ne s'était rien passé. Répondit Theo, avec assurance

Cami avait attendu toute la journée pour charrier le coureur. Elle avait même réfléchi à certaines blagues avec Newt, afin de se moquer un peu de l'état de Theo la veille.

Finalement, Cami n'eut aucune envie de parler de cela. C'était Minho qui la tracassait ce soir. D'abord Thomas, qui avait fini dans le coma, et maintenant Minho et cette chute.

Cela ne présageait rien de bon.

- Tu... tu étais là quand Minho a chuté dans le labyrinthe ?

- Non, j'étais dans une autre allée. On avait décidé de se séparer, Thomas n'était pas avec lui non plus. On avançait plus vite comme ça, chacun de notre côté, mais j'imagine que ce n'était pas une bonne idée.

Cami crut entendre une pointe de culpabilité dans la voix de Theo. Elle posa une main sur l'arrière de son crâne et caressa ses cheveux.

- Tu n'y es pour rien.

Theo s'en tint à sourire, il n'était pas vraiment d'accord.

- T'en fais pas Mimi, c'est déjà arrivé deux ou trois fois. Minho est un vrai casse-cou quand il le veut. La rassura Teresa

- La chute lui a provoqué une perte de mémoire, il ne se souvient même pas de sa journée. C'est normal, ça ? S'inquiéta Cami, les sourcils froncés

Teresa eut un air dubitatif. Ce n'était pas normal, non.

- Il m'a dit que c'était pour bientôt, que ça allait bientôt exploser. Ajouta la medjack

- C'est pas trop tôt, on attend ça depuis des années. Se moqua Newt, avec une trace de sauce tomate sur son menton

- On peut peut-être y croire, non ? Tenta Cami

La détermination et la ténacité dans le regard de Minho lui avaient donné envie d'y croire à nouveau. Mais elle semblait être la seule. Ses amis avaient haussé leurs épaules, peu convaincus.

- Je vais lui apporter un peu de nourriture et lui tenir compagnie. Annonça Teresa

Newt était bien décidé à embêter Cami. Il faisait toujours cela quand il la voyait pleine de tracas. Elle appréciait cela, d'habitude, car cela lui changeait les idées. Mais ce soir, elle n'était pas d'humeur, absolument pas. Entre les souvenirs qui la submergeaient à nouveau et l'accident de Minho, il n'y avait pas de place pour la plaisanterie.

- Cami, je crois que ce soir tu aurais besoin de te prendre...

Cami, lassée et agacée, le coupa aussitôt.

- Écoute Newt, arrête, tu n'es même pas drôle c'est gav...

Mais la jeune femme ne réussit pas à terminer sa phrase.

Une brusque douleur au niveau de son bas-ventre l'avait surprise. Une sensation de brûlure et de picotements se fit ressentir, probablement exacerbée par l'énervement qui avait pris possession de Cami lorsqu'elle s'en était prise à Newt. Cela la lançait.

Cami serait passée outre, si la douleur n'avait pas continué. La sensation désagréable était toujours présente et cela l'intriguait plus que cela ne l'inquiétait. Oubliant même la présence de ses amis autour d'elle.

- Ex... excuse-moi Newt. Je... je reviens. Bredouilla-t-elle

Elle se leva sans faire attention à son petit ami qui l'appelait, alarmé par ce comportement étrange. Elle devait comprendre ce qui était en train de se passer.

La medjack courut jusqu'aux douches et à peine arrivée, elle se débarrassa de son pantalon comme s'il était contaminé par la peste.

Sans tarder, Cami leva son t-shirt et baissa la tête vers ce point douloureux qui la picotait, du côté gauche de son ventre. Sauf qu'elle ne vit rien, au premier abord.

Parce que cette douleur ne se situait pas dans son bas-ventre comme elle l'avait ressenti, mais un peu plus bas.

Précisément entre l'os gauche de sa hanche et son pubis, au niveau de l'aine.

Et la douleur n'était pas intérieure, mais extérieure.

Qu'est-ce que...

Cami se pencha un peu plus pour mieux voir. Puis ce fut le silence complet dans sa tête.

Toutes ses pensées s'évanouirent et elle se figea, sonnée par la stupeur. Elle n'arrivait pas à croire ce qu'elle était en train de regarder.

C'était une plaie. Rouge et fraîche.

Elle était si énervée quand elle avait pris sa douche avant qu'elle ne l'avait même pas vue.

Le cœur de Cami s'emballa, son corps devint brûlant sous l'angoisse qui l'avait emprisonnée dès lors qu'elle avait posé les yeux sur cette blessure.

C'était une toute petite plaie, qui n'était pas plus grande que l'ongle de son pouce.

Toutefois, ce n'était pas cela qui avait horrifié Cami. Ce n'était pas la plaie en elle-même, mais sa forme.

La plaie avait été tailladée intentionnellement et elle représentait une lettre.

Plus précisément : G.

Cami lâcha un hoquet empli d'effroi.

À présent, c'était tout comme si le cœur de la jeune femme avait cessé de battre. Le monde se mit à tourner autour d'elle et elle dut se plaquer contre le mur de la pièce pour ne pas s'effondrer, remontant son pantalon à toute vitesse.

De plein fouet, la vérité lui explosa à la figure.

Les deux souvenirs qu'elle avait eus aujourd'hui ne dataient pas d'avant le Bloc, non.

Ils s'étaient produits hier soir.

Cami plaqua une main sur sa bouche et ferma les yeux, submergée par la panique et la honte.

- Merde ! Hurla-t-elle, étouffant son cri dans sa main

Elle avait couché avec Gally. Alors qu'elle était en couple avec Theo.

Cela faisait plus de trois mois depuis la dernière fois qu'elle avait partagé un moment intime avec son pire ennemi, et hier soir elle avait craqué en un claquement de doigts.

Comment avait-elle pu oublier cela ? La soirée n'avait pas été suffisamment arrosée pour expérimenter un tel trou noir. Ce qui était d'autant plus honteux, c'était qu'elle avait été parfaitement lucide et avait désiré que cela se produise. Cela avait été entièrement consenti. Malgré sa relation avec Theo.

Regrettait-elle d'avoir trahi son petit ami, au point d'en faire un déni ?

- Mais qu'est-ce que j'ai foutu ?

Les mains de Cami tremblaient sous le stress.

Elle dut s'empêcher de crier de toutes ses forces. Elle ne désirait qu'une chose, tuer Gally. Mais il n'était pas l'unique fautif dans tout cela, c'était irrévocable.

Leur discussion hier soir s'était pourtant si mal terminée. À quel moment cela avait dérapé ? Cela n'avait aucun sens.

Cami devait lui parler. Elle devait confronter le bâtisseur. Ce n'était qu'une erreur regrettable et il fallait lui faire comprendre qu'il était tout aussi coupable et qu'il devait avoir honte également.

- Pourquoi est-ce que tu fous toujours tout en l'air, Cami ? Se demanda-t-elle à elle-même, désespérée, se laissant glisser le long du mur jusqu'à se retrouver assise par terre

Comment allait-elle cacher cela à Theo ? Elle ne pouvait pas lui dire la vérité, c'était hors de question. Dans aucun monde elle ne comptait le perdre à cause de cet idiot de Gally. Ce qu'il s'était passé hier soir ne voulait rien dire.

Le souci, c'était la plaie. Elle était très petite, mais suffisamment voyante lorsque Cami était nue. Et elle allait forcément se retrouver déshabillée face à son petit ami.

Cami inspira et expira longuement, retrouvant peu à peu son calme. Elle trouverait une solution, rien de tout ça n'allait se savoir. Car cela ne se reproduirait pas.

Les vrais coupables étaient l'euphorie de la fête, l'alcool qui lui avait donné du courage, la discussion mêlée de passion et de haine hier soir, ainsi que cette fois où elle avait couché avec Theo et qu'elle avait repensé à Gally. La jeune femme se dit qu'elle avait eu besoin de faire ça une dernière fois pour enfin tourner la page. Et ne plus jamais rouvrir le livre. Maintenant, elle pourrait avancer avec Theo sans regarder en arrière.

- Quelle putain d'idiote. Ragea Cami en se relevant

Elle se décida enfin à quitter la pièce des douches, Theo était probablement en train de la chercher.

Comment allait-elle agir face à lui ? Elle devait faire comme si de rien n'était, garder un visage impassible. Cami s'en sentait incapable, actuellement.

Elle se haïssait tellement d'avoir fait cela et était dégoûtée que Gally n'ait pas hésité lui non plus, sachant très bien qu'elle était en couple. Désormais, c'était sûr et certain qu'elle ne voudrait plus l'approcher.

Connard sans aucune pitié.

Comme Cami l'avait prédit, elle tomba sur Theo qui revenait du camp, pensant trouver la jeune femme là-bas.

- Cami ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Le coureur attrapa le bras de Cami avant de la tirer vers lui et de l'enlacer.

Cami se racla la gorge, mal à l'aise.

Elle avait l'impression de sentir les battements de son cœur dans sa plaie, tant elle ne faisait qu'y penser.

Calme, Cami, calme. Agis normalement. Tu dois te dire qu'il ne s'est rien passé.

- Le repas n'était pas frais ce soir, je crois. Répondit la jeune femme avec un sourire embarrassé

Theo déposa un baiser dans le cou de la medjack, puis il lui demanda d'un ton toujours inquiet :

- Tu te sens mieux ?

Cami mit fin à leur étreinte en se reculant, mais elle prit la main de son petit ami dans la sienne.

- J'ai encore un peu mal au ventre mais ça va aller. Mentit-elle

Le jeune homme porta la main fine de Cami à ses lèvres et il l'embrassa, avec une douceur qui lui était propre.

- Je vais me coucher, je suis claqué après cette journée de travail et cette foutue soirée. Tu viens ?

La jeune femme gloussa en repensant à l'état de Theo hier soir.

- Je dois juste passer à l'infirmerie, je te rejoins dans une dizaine de minutes. L'informa-t-elle

Theo hocha la tête et sans attendre, il se dirigea vers la Ferme. Il était épuisé, il serait déjà endormi lorsqu'elle se glisserait sous les draps, à ses côtés. Elle aurait aimé qu'il plonge dans les bras de Morphée avec elle, mais elle avait quelque chose à régler avant cela.

Il lui fallait affronter Gally.

Cami sentit une colère indescriptible monter en elle, mais elle devait garder son calme. Si leur discussion se faisait remarquer, ce serait la fin pour Theo et elle.

La medjack n'eut aucun mal à trouver le maton des bâtisseurs. Il était assis sur un rocher près du potager, seul.

Et il avait vu Cami avant qu'elle ne le voie, il ne la lâchait pas du regard. Comme s'il avait attendu son arrivée.

Il affichait une telle nonchalance et insolence sur son visage. Les reflets de la lune sur ses cheveux blonds lui donnaient un faux air angélique, en plus de ça. Cela énervait Cami au plus haut point.

- Toi ! Pesta-t-elle entre ses dents, le moins fort possible afin de ne pas se faire entendre par le Bloc entier

Lorsqu'elle ne fut plus qu'à un mètre de Gally, Cami se stoppa, les poings serrés et le visage rouge de rage. Le bâtisseur arqua un sourcil et un petit sourire en coin étira ses lèvres.

- Tu en as mis du temps à revenir vers moi, je t'attendais. Railla-t-il

- Je ne reviens pas vers toi, abruti. Cracha Cami, la mâchoire serrée

Un instant, le regard bleu de Gally s'assombrit.

- Eh bien, pourquoi viens-tu me faire perdre mon temps alors ?

Cami serra d'autant plus les dents pour s'empêcher de crier de frustration. Il était infect.

- Est-ce que... est-ce que tu réalises, au moins ? Tu te rends compte de ce qu'il s'est passé hier soir ?

Il semblait faire comme s'il n'y avait rien eu entre eux, alors qu'il avait littéralement baisé Cami hier. Et ce, malgré le fait qu'elle avait un copain.

Il l'avait d'ailleurs baisée dans une chambre non loin de celle du dit copain.

Gally ricana doucement.

- Bien sûr que je m'en rends compte. Et j'assume totalement ce qu'il s'est passé.

Enfoiré.

- Je n'ai jamais voulu que cela se produise. Je n'étais pas d'accord, je n'en avais pas envie. Tu n'avais pas le droit de faire ça.

Cami se trouva ridicule. Rien de ce qu'elle disait était vrai, elle tentait simplement de se dédouaner et de le faire regretter.

Mais elle l'avait autant voulu que lui, et c'était ça qui l'horrifiait.

Gally, lui, ne comptait pas accepter cela. Cami ne pourrait pas lui faire porter le chapeau. Ils étaient deux, dans cette histoire.

Ainsi, Gally quitta son rocher et se retrouva face à la jeune femme, à une vingtaine de centimètres d'elle. Il continuait de l'épier et fit rouler sa langue contre l'intérieur de sa joue, il essayait de ne pas s'énerver.

- C'est faux, et tu le sais. Tu m'as donné ton accord, et telle la fille en manque que tu es, tu m'as conjuré de te baiser. Plus de trois mois sans rien faire avec toi et tu n'as jamais réussi à oublier les sensations que je te procurais en étant en toi. Au plus profond de toi. Parce que je suis le seul à te satisfaire comme tu le désires. Parce qu'il n'y a qu'avec moi que tu te sens pleine.

Cami fulminait. Il n'avait pas le droit de dire ça. Il parlait comme si elle lui appartenait.

- C'était une erreur. Affirma-t-elle d'un ton assassin

Cela non plus, Gally ne semblait pas le concéder. Ses yeux étaient noirs désormais et sa respiration devenait lourde. Cami l'agaçait. Elle ne cessait de se mentir à elle-même et cela le fatiguait.

- Une erreur ? Tu appelles cette nuit une erreur ? Tu es sûre de toi ?

Cami voulut rétorquer aussi sec, mais elle en fut incapable. Elle ignorait quoi inventer de plus, elle n'arrivait plus à retourner la situation. À la place, ses lèvres se mirent à trembler, donnant l'impression qu'elle cherchait tout de même quoi dire pour se sauver de cet embarras.

Sans réussir à le contrôler, la medjack regarda alors les mains de Gally qui pendaient de chaque côté de ses cuisses, et des souvenirs de la veille lui revinrent. Quand il les avait posées sur ses fesses, ses hanches, son cou. Avec férocité.

Cami ferma les yeux, chassant cela de son esprit, et elle fut contrainte de détourner le regard un instant. Néanmoins, elle put voir du coin de l'œil que Gally souriait légèrement. Il adorait ce pouvoir qu'il exerçait sur elle.

Elle reporta son attention sur lui, prête à ne pas se laisser marcher dessus.

- Tu es immonde, Gally. Tu m'as fait l'amour alors que j'ai un petit ami. Un petit ami qui était ton ami. Tu as profité de ma faiblesse.

Le sourire du bâtisseur s'élargit un peu plus. Malgré la froideur sur son visage, une lueur de désir malsain traînait dans ses yeux.

- Et toi tu es allée dormir auprès de ton copain bourré comme si de rien n'était, comme si ma queue n'avait pas tapé au plus profond de toi juste quelques minutes avant. Moi, je n'ai pas de copine. Alors, qui est immonde dans cette histoire, la bleue ?

Cami se pinça les lèvres, bouillonnante de frustration. Peu à peu, elle s'avouait vaincue.

Elle ne comprenait pas, elle n'arrivait pas à saisir comment tout cela avait pu se produire. Comment avait-elle pu faiblir si facilement ? C'était tout comme si une force invisible l'attirait constamment vers Gally et qu'elle ne pourrait jamais y échapper. Même Theo, son petit ami qu'elle aimait de plus en plus chaque jour qui passait, n'était pas suffisant pour la retenir.

Comme si elle n'était destinée qu'au bâtisseur, et à personne d'autre.

- Va te faire voir, Gally.

Un souffle amusé glissa entre les lèvres du maton. Il était si sûr de lui, c'était insupportable pour Cami.

- Non, je n'irai pas me faire voir. En revanche, je te baiserai, bientôt. Tout comme je l'ai fait hier soir. Tout ce que tu auras à faire pour que cela se produise, c'est me supplier. La nargua-t-il, d'une voix grave

Cami fit de gros yeux, sa bouche s'entrouvrant, stupéfaite. Il pensait sincèrement que cela allait se passer à nouveau.

Elle tenta de le fusiller du regard, mais l'on ne percevait dans ses yeux que du désespoir.

- Je ne te supplierai pas.

Cami sentait le souffle chaud de Gally sur elle. Même sans rien dire, il la possédait complètement, et cela la terrifiait.

- Vraiment ? Tu ne veux pas que je te baise à nouveau ? Demanda-t-il, presque comme une question rhétorique

La jeune femme paniquait, son cœur s'emballait. Elle était en train de perdre.

- Moi je pense que tu en as envie, la bleue. Ajouta Gally, d'une voix rauque

Il était si proche d'elle, c'était insoutenable. Cami tenta une dernière fois de ne rien laisser transparaître. Elle ricana.

- Qu'est-ce qui te fait croire que je ferai quoi que ce soit avec toi ?

Le petit sourire narquois de Gally réapparut.

- Tes gémissements de la nuit dernière me convainquent plutôt bien.

Cami était bouche bée devant cette éternelle insolence. Son ventre la tiraillait sous l'angoisse. Il fallait qu'elle parte, qu'elle coure loin de lui, mais cela lui était impossible. Ses jambes refusaient d'obéir à son cerveau, de bouger. Elle était clouée au sol.

- Je le réitère, tocard, c'était une erreur. Répéta la medjack

Elle aurait aimé que l'insulte fasse vriller le maton, qu'il lui hurle de partir, mais il n'en fit rien. Cela ne le perturba pas une seule seconde, bien au contraire.

À la place de s'emporter comme il l'aurait fait encore quelques mois plus tôt, Gally demeura serein. Il avait changé. Son objectif n'était plus de martyriser la jeune femme. C'était terminé tout cela.

Il voulait Cami, rien que pour lui, pour de bon.

Et pour ce faire, Gally devait lui prouver qu'elle ne pourrait jamais se passer lui. Qu'il lui était indispensable. Pour qu'elle le comprenne, il n'avait qu'à cesser de l'insulter, de l'enrager constamment. Il devait enfin agir avec maturité.

Tout en continuant de la chercher et de la conquérir avec cette passion néfaste et empoisonnée pour eux, car c'était ce qui animait Cami. C'était ce qui lui manquait dans sa relation avec Theo. L'amour ne suffisait pas à la jeune femme, dès lors que l'ennui s'installait et que le désir fougueux s'évaporait, elle se ruait vers le bâtisseur.

Gally la connaissait bien mieux que Theo ne le pourrait jamais.

Le bâtisseur décida de s'approcher encore un peu, jusqu'à ce que la peau de leurs bras se touche presque. Il n'avait toujours pas rompu le contact visuel avec elle, la sondant intensément.

Leurs visages étaient si proches l'un de l'autre que la medjack put voir les quelques taches de rousseur autour des lèvres de Gally. Cela la déstabilisa.

Et là, à la plus grande surprise de Cami, il porta sa main vers les cheveux de la jeune femme et les dégagea de son épaule gauche.

Ainsi, il put pencher sa tête vers son oreille, tout en posant sa grande main sur la taille de Cami. L'agrippant avec possessivité.

- Ce n'était pas une erreur, et tu sais pourquoi. Lui susurra-t-il

D'une lenteur intenable, Gally fit glisser un de ses doigts sur le t-shirt de Cami, puis sur son pantalon, jusqu'à arriver au niveau de la plaie qu'il lui avait tailladée. Appuyant dessus à travers le vêtement.

Cami étouffa un couinement et elle déglutit, paralysée. Seuls ses yeux bougeaient, ils cherchaient dans le regard de Gally une explication à ce qu'il était en train de faire.

- Il l'a vue ?

Il parlait de l'initiale, l'initiale de son prénom gravée sur la peau de Cami.

Il l'avait marquée. Pour Gally, la jeune femme lui appartenait.

Cami ne parvenait à émettre aucun son.

- Bien sûr que non, il ne l'a pas vue. Il ne serait plus avec toi autrement. Pourquoi voudrait-il encore de toi alors que tu n'es pas à lui ? Ajouta Gally, les yeux brûlants

Cette fois, ce fut de trop pour Cami.

Et puisqu'elle était inapte à dire quoi que ce soit, elle décida de partir sans un mot. Non sans repousser Gally loin d'elle, d'un geste hargneux, avant de s'en aller.

Cela exaspéra Cami d'autant plus, de voir que le maton n'eut aucune réaction après qu'elle l'eût poussé. Il l'observa tout bonnement, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision.

Le Gally d'autrefois l'aurait engueulée, lui aurait fait regretter ce geste. Mais ce Gally n'était plus.

Il désirait Cami, plus que jamais. Et il ferait tout pour l'avoir. Il était prêt à changer du tout au tout, et cela effarait la jeune femme.

En arrivant à la Ferme pour rejoindre les chambres, Cami se posa quelques minutes dans les escaliers, reprenant ses esprits.

Cette confrontation n'avait fait qu'empirer la situation, finalement. Elle regrettait amèrement de ne pas être directement allée au lit avec Theo.

Un mauvais choix de plus, débile que tu es.

Dans quel bordel s'était-elle encore foutue ?

Cami monta les escaliers à l'allure digne d'une tortue. Elle redoutait tant de se retrouver auprès de son petit ami.

Elle s'en voulait tellement, elle en avait mal au cœur.

Mais ce qui était fait, était fait. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. Elle ne comptait pas lui avouer ce qu'elle avait fait, elle allait donc devoir passer au-dessus et faire disparaître tout ça de sa mémoire.

Si les Créateurs pouvaient effacer ce souvenir également, cela l'arrangerait.

Theo se trouvait dans leur chambre habituelle. Quand Cami passa le pas de la porte, il releva la tête, encore à moitié endormi.

- Tu es là, mon amour.

Le cœur de Cami se serra, une énième fois. Toutefois, elle se ressaisit très vite.

Gally n'allait pas tout foutre en l'air entre les deux amoureux. Ils étaient plus forts que ça.

Alors, Cami retira son pantalon, prenant soin de garder son t-shirt. Elle le tira vers le bas, dans l'espoir de l'étendre suffisamment afin qu'il ne dévoile pas la plaie.

Cette dangereuse plaie, qui pourrait tout révéler.

Sans plus attendre, elle se faufila sous la couette et Theo enroula immédiatement ses bras autour d'elle. Il inspira longuement, s'imprégnant de son odeur qu'il aimait tant.

- Tu m'as manqué. Chuchota-t-il

- Je ne suis même pas partie une heure, Theo. Gloussa la jeune femme

- C'est déjà trop.

Theo était si exténué qu'il se rendormit quelques secondes après avoir tendrement embrassé sa petite amie.

Cami ne fit pas long feu à son tour, ce trop-plein d'émotions l'avait usée. Au moins, elle ne penserait plus à tout ça, une fois plongée dans le vide et dans le silence du sommeil.

Jouis, jouis rien que pour moi. Montre-moi qu'il n'y a que moi qui peux te mettre dans cet état. Lui demanda Gally, avant de glisser sa langue sur son clitoris à nouveau

Ce fut ce qu'elle fit, se laissant complètement aller. Cami emmêla ses mains dans les cheveux blonds de Gally, tandis que l'extase possédait son corps et fit basculer sa tête en arrière, son dos se courbant sous le plaisir.

Elle ne pouvait plus rien voir, sa vision était remplie d'étoiles blanches. Gally avait raison, il n'y avait que lui qui la rendait ainsi. Aussi embêtant que cela était.

Cami chercha à se dégager du bâtisseur, pour reprendre son souffle après ce nouvel orgasme, mais il ne la laissa pas faire.

Ses mains s'accrochèrent à elle, tenant sa taille, afin de la maintenir en place au-dessus de son visage.

Gally, qu'est-ce que tu...

Avec la force de son bras droit, Gally souleva légèrement Cami afin de frayer un chemin à son autre bras, lui permettant ainsi de faire entrer ses doigts dans le sexe de la jeune femme.

Cami lâcha un souffle surpris, avant de gémir.

Jouis une nouvelle fois, je veux que tu jouisses encore une fois. Maintenant. Lui ordonna-t-il

Et sur ces mots, Gally cracha sur le clitoris de Cami et le lécha avec avidité, tout en exerçant des va-et-vient en elle, avec ses longs doigts.

Ses longs doigts qu'il courba quand il trouva le point G de la medjack, tapant dedans au même rythme que sa langue tournoyait sur son sexe.

Cela acheva Cami, les sensations la rendaient folle.

Je... je ne peux pas, Gally. Pas tout de sui...

Jouis. Répéta le maton alors qu'il fixait la jeune femme, se délectant du spectacle qu'elle lui offrait

Ce qu'il voyait l'excitait tant, son membre dur posé contre son bas-ventre était sur le point d'exploser.

Cami émit un bruit entre le gémissement et le pleur, parce que cette stimulation jouait avec l'entièreté de ses nerfs. Au point de faire perler une larme dans le coin de son œil.

Gally lui avait toujours fait du bien sexuellement, mais jamais à ce point. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre où il avait appris tout cela.

La jeune femme se mordit la lèvre inférieure, se retenant de gémir trop fort. Il ne fallait pas qu'on les entende. Et elle n'avait pas le droit de faire trop de bruit, tant que le sexe de Gally n'était pas en elle. C'était la condition.

Le bâtisseur n'était pas satisfait, elle ne jouissait pas assez vite. Il redoubla la cadence et sourit légèrement quand il sentit le corps de Cami qui commençait à trembler.

De sa main libre, il engloba un sein de Cami. Puis trouva son téton. Le caressant, le titillant, le faisant rouler entre ses doigts, le pinçant suffisamment pour l'accompagner dans sa jouissance mais pas assez pour lui faire mal.

Cami était sur le point de jouir, mais quand elle croisa le regard de Gally, elle ne put s'empêcher de lui dire :

Je croyais que tu t'interdisais de trop me toucher, sinon cela allait te rendre accro à moi.

Gally cessa de la lécher et ses deux mains prirent le relais. Tandis que des doigts s'occupaient toujours de son point G, les autres frottaient son clitoris avec un mouvement de cercle. De plus en plus vite.

De cette façon, il put lui répondre en la regardant droit dans les yeux.

Peut-être que j'ai accepté le fait que je suis accro à toi, et que je le serai toujours, la bleue.

Et ce fut ce qui la mena à sa perte. À son troisième orgasme en une dizaine de minutes.

Cami se réveilla en toussant. Sous le choc, elle avait avalé sa salive de travers.

Heureusement, Theo ne se réveilla pas.

Les yeux de la jeune femme étaient grands ouverts, comme si elle ne s'était même pas endormie.

Les souvenirs de la veille lui revenaient petit à petit. À chaque flashback, elle découvrait un Gally qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Il lui disait des choses qu'elle n'aurait jamais imaginé sortir de sa bouche.

Et ce qui compliquait d'autant plus la chose, c'était que Cami recommençait elle aussi à être accro. Inlassablement. Bien malgré elle.

Notes:

Héhéhéhéhé, je suis sûre que vous ne vous y attendiez pas à tout ça, n'est-ce pas ?

Bon, qu'est-ce que vous en avez pensé ? J'espère que vous avez aimé ce chapitre et que vous êtes satisfait.e.s !!

Entre Newtmas, Teresa, Rosie et Frypan... et Gally et Cami. Ça en fait beaucoup à assimiler non ? Les dégâts d'une soirée trop arrosée !

Bien sûr, je ne cautionne pas la tromperie dans la vie réelle... mais ici c'est une fiction, et dans la fiction, j'ai envie d'être trash. Désolée pas désolée !

J'attends vos avis avec hâte !

N'oubliez pas de me laisser un commentaire et/ou un kudos, c'est important !

À très vite !

Chapter 21: XXI.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Cami tremblait encore alors qu'elle marchait en plein milieu du Bloc pour rejoindre la Ferme.

Une fois de plus, Gally avait réussi à retourner la situation en sa faveur.

La medjack en était persuadée maintenant, elle était la principale fautive. Cette discussion en était une énième preuve.

Et cela ne faisait qu'étendre sa rancœur envers le bâtisseur.

Espèce de sale petit con, j'en ai...

Cami voulut hurler lorsqu'une main se posa sur sa hanche, mais une autre se plaqua sur sa bouche et étouffa son cri.

Shh shhh. Lui souffla à l'oreille une voix masculine

Cami n'eut le temps de rien faire. Son bras fut agrippé et on la retourna d'un geste vif.

Alors, elle fit face à Gally qui la fixait intensément. La jeune femme fit de gros yeux sous la surprise.

Pourquoi faisait-il cela ? Ne venaient-ils pas de mettre un terme, pour de bon, à leur histoire ? Quelles étaient ses intentions ?

Ga...

Cami fut encore coupée, car Gally venait de la soulever à l'aide d'un seul bras. La déposant sur son épaule.

La medjack émit un petit cri mécontent.

Gally, qu'est-ce que tu...

Le bâtisseur plaça sa main sur le bas du dos de Cami, la bloquant pour qu'elle ne tombe pas.

Ainsi, Gally se mit à marcher. Se dirigeant exactement là où Cami comptait aller deux minutes plus tôt.

Encore sous le choc, et ignorant pourquoi, Cami se laissa faire. Elle ne cherchait pas à se débattre pour que le maton la fasse descendre. Le t-shirt de Gally était encore chaud, probablement parce qu'il avait été de dos au feu tout au long de leur discussion envenimée.

Cette chaleur était agréable. Et le cœur de Cami battait à mille à l'heure, à l'idée de ce qui l'attendait.

Sans qu'elle n'ait le temps de réaliser, Gally se baissa et la fit descendre de son épaule, tandis qu'il fermait la porte derrière lui le plus silencieusement possible.

Ils étaient dans l'une des chambres de la Ferme. Et certainement pas dans celle qu'elle partageait avec Theo.

Ils étaient dans la chambre dans laquelle Gally et elle avaient fait l'amour pour la première fois.

Cami regarda autour d'elle, et quand elle retrouva le regard de Gally, elle s'éclaircit la gorge.

Pour... pourquoi tu fais ça ? Lui demanda-t-elle, perdue

Ses mains étaient devenues moites. Encore un peu et son cœur allait sortir de sa poitrine.

Parce que tu en as envie, autant que moi, la bleue. Répondit Gally d'un ton certain, la tête haute

Cami était dans l'incapacité la plus totale de bouger, de prononcer un seul mot.

Mais que faisait-elle encore là ? Pourquoi restait-elle debout face à Gally, à quelques centimètres de lui ? Pourquoi ne fuyait-elle pas, pourquoi ne rejoignait-elle pas Theo qui dormait dans une pièce non loin de celle-ci ?

Pourquoi ne contredisait-elle pas Gally, alors qu'elle venait justement de lui faire comprendre qu'elle le haïssait plus que jamais, qu'elle désirait même le voir mort ?

Pourquoi ne le contredisait-elle pas, alors qu'elle avait un petit ami qu'elle aimait ?

Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez elle ?

Tu en as envie, j'ai raison ?

En demandant à nouveau cela, le maton des bâtisseurs s'était d'autant plus rapproché de la jeune femme. Sa main frôla le dos de celle de Cami.

Et ce contact subtil fut assez pour envoyer une décharge électrique dans le corps de la medjack.

Ce qui la força à relever un peu plus la tête et à lier ses yeux avec ceux de Gally.

Alors, comme si Cami avait perdu toute possession de son corps et de son esprit, elle hocha la tête en se mordant l'intérieur de ses lèvres. Confirmant ce que Gally pensait.

Le regard de la jeune femme s'était vidé de toutes les émotions négatives et seule de l'excitation pouvait s'y lire, désormais.

En une fraction de seconde, elle oublia tout. L'environnement autour d'elle, celui qu'elle aimait et qu'elle s'était promis de ne jamais décevoir, Theo. Et elle oublia notamment toutes les horreurs qu'elle avait pensées de Gally, quelques minutes plus tôt.

Plus rien ne comptait, à part Gally et elle. Et ce qui allait se produire. Les retombées qui allaient découler de ce hochement de tête qu'elle venait de faire.

À nouveau, tout allait être sa faute.

Parce qu'elle laissait Gally faire. Il avait raison, depuis le début.

Cami ne lui résistait jamais, car elle était addict à cette passion que le bâtisseur provoquait en elle.

Et ce manque de passion dans sa relation avec Theo ne serait jamais rassasié. Comme Gally l'avait si bien dit.

Elle avait besoin de « bordel » dans sa vie. Et rien que pour une nuit de plus avec Gally, elle était prête à mettre le bordel dans sa relation avec Theo.

Cami ne l'acceptait pas encore, mais cela faisait plus de trois mois qu'elle mourrait d'envie de revivre un tel moment avec le maton. Elle avait simplement gardé cela enfoui dans ses entrailles, dans une partie d'elle dont elle avait honte.

Les reflets de la lune éclairaient à peine le visage du bâtisseur, mais Cami put y voir un rictus qui démontrait une certaine fierté, une fierté car il obtenait ce qu'il voulait. Comme toujours.

Mais il n'y avait pas que de la fierté. Du soulagement était aussi présent sur ce sourire en coin et dans ses yeux.

Du soulagement, parce que Gally avait rêvé de ces retrouvailles de nombreuses fois.

Mais lui, il ne le cachait pas. Il ne cachait pas le fait qu'il n'avait jamais cessé de désirer Cami. Il assumait complètement le fait qu'il ne la voulait rien que pour lui, à nouveau.

Il le lui avait clairement exprimé.

Toutefois, malgré ce hochement de tête, Gally ne bougea pas. Ce geste n'était pas suffisant pour lui, et Cami le comprit bien.

S'il te plaît. L'implora-t-elle, d'une voix à la fois terrifiée et excitée

Cami était apeurée, car elle se lançait dans l'interdit. Elle allait tromper son copain pour celui qui l'avait malmenée pendant des mois.

Cami était excitée, car c'était Gally.

C'était Gally, depuis toujours. Et ce serait lui, à jamais.

Elle reniait tout cela à l'extérieur, mais au fond d'elle, elle en était persuadée.

Cami avait à peine prononcé ce s'il te plaît, que Gally lui avait foncé dessus.

Il la souleva une nouvelle fois et cette fois-ci, il enroula les jambes de Cami autour de sa taille. Serrant ses cuisses avec bestialité, ce qui arracha un gémissement à la jeune femme.

Elle posa ses bras autour du cou de Gally, s'accrochant à lui, se collant contre lui.

Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, ils sentaient leurs souffles s'écraser sur leurs peaux respectives.

Ils se regardaient droit dans les yeux. Des yeux qui étaient de vrais fouillis d'émotions. Gally et Cami semblaient tous deux embrasés par l'envie, mais également perdus, car ils n'auraient pas imaginé que tout cela se produise si vite après la discussion envenimée de ce soir.

Cami était inapte à décrire les sensations que cela lui procurait, de sentir Gally la toucher à nouveau après plus de trois mois.

Cela lui avait tellement manqué qu'elle ne parvenait plus à se sentir coupable quant à Theo. Et ce n'était pas bon signe.

Gally, on... on ne devrait pas...

Pour simple réponse, Gally mit fin à cet échange de regards et il enfouit sa tête dans le cou de Cami.

Embrassant sa peau, tendrement. La mordant avec douceur, quelques fois.

Cami lâcha un souffle mêlé de surprise et de plaisir. Mais qui était ce Gally ? Elle ne le reconnaissait pas.

Se laissant complètement aller, Cami bascula sa tête en arrière, offrant un peu plus son cou au bâtisseur. Il en profita alors pour descendre lentement, jusqu'à déposer des baisers sur la clavicule de la jeune femme, puis sur sa poitrine.

Cami ne réalisait pas pleinement ce qu'il était en train de faire. Elle en était bien trop stupéfaite.

Il n'avait jamais été ainsi avec elle, hormis dans ses rêves. Ou souvenirs.

Cami pouvait sentir le sexe dur de Gally contre son entrejambe. Elle le rendait complètement fou, impatient, avide.

Les lèvres du maton quittèrent la peau brûlante de la jeune femme et il fit quelques pas jusqu'au lit.

Là, il se baissa pour installer Cami sur le matelas. Lâchant ses cuisses qui portaient encore la trace des longs doigts du maton.

Puis Gally recula un peu, ne quittant pas la medjack des yeux.

Il la contemplait avec émerveillement, à vrai dire.

Dès le moment où il l'avait croisée pour la première fois ce soir, alors qu'il se dirigeait vers le camp, Gally avait su qu'il ne pourrait plus laisser Cami lui filer entre les doigts. Elle l'avait rendu malade dans cette robe.

Et maintenant elle était là, rien que pour lui. Comme il l'espérait depuis des mois.

Dans cette robe vert émeraude qui la sublimait, qu'il parvenait à voir malgré la faible luminosité de la lune.

Parce que même dans le noir des plus complets, Gally serait capable de voir Cami.

Tu es spectaculaire. Lâcha Gally, la bouche entrouverte, d'une voix grave

Cami ferma les yeux quelques secondes, inspirant longuement, imprégnant ces mots en elle. Ces mots si rares de la part du maton.

S'il continuait de la complimenter ainsi, il pourrait la faire jouir rien qu'au son de sa voix.

Qu'était-il arrivé pour que Gally se comporte ainsi avec la medjack ? Était-ce réel ? Cela paraissait trop beau pour être vrai.

Le bâtisseur avait un regard qui voulait dire à Cami « et je suis prêt à tout pour te prouver que je le pense vraiment ».

Cami en était estomaquée.

Gally porta sa main à l'épaule de la jeune femme et tira sur la bretelle droite de sa robe.

Il hésita un instant, puis se ravisa. Il n'allait pas la déshabiller tout de suite, il voulait encore profiter de ce spectacle.

À la place, il poussa délicatement Cami jusqu'à ce qu'elle soit couchée sur le lit.

Gally se pencha alors sur elle, son corps massif la surplombant. Ses yeux brillaient d'un désir intense dans la pénombre. Cami frissonna, sentant la chaleur du corps de Gally si proche du sien.

Cami fut soudain prise d'une audace qui la poussa à faire un geste qu'elle n'aurait jamais osé avec le bâtisseur.

D'une main tremblante, elle caressa la joue et la mâchoire de Gally. Il ferma les yeux à ce contact, savourant la douceur de sa peau contre la sienne. Un contact qu'il n'avait et qu'il ne s'était jamais autorisé auparavant. Cela le rendit fou.

Il ne voulait pas qu'elle prenne le pouvoir. Pas maintenant.

Lentement, Gally approcha son visage de celui de Cami. Leurs souffles se mêlèrent, chargés d'anticipation. Puis Gally s'éloigna à nouveau, loin des lèvres de la jeune femme.

Cami gémit doucement, de consternation. Il était en train de la torturer, inconsciemment ou consciemment, elle ne savait pas.

Gally se releva, avant de se mettre à genoux devant le lit. Devant les jambes de Cami.

Cami eut le souffle coupé devant cette scène. Gally, à genoux, qui n'attendait que d'assouvir les désirs de la medjack.

Sans plus attendre, il saisit le bas de la robe de Cami et la fit remonter, caressant en même temps sa peau devenue brûlante. Il se stoppa au niveau de son bas-ventre, dévoilant sa culotte en dentelle.

Gally déglutit, ses yeux s'agrandissant.

Putain.

Cette fois-ci, il ne réussit pas à se retenir, la tension était bien trop forte. Il céda à la tentation, ne torturant plus Cami.

Il porta sa main vers le sexe de Cami, et se mit à le caresser à travers le sous-vêtement.

Cami laissa échapper un gémissement de plaisir, son corps s'exaltant sous les caresses expertes de Gally. Elle se délectait de chaque sensation.

Pourquoi était-il le seul à lui faire tant de bien ? Pourquoi ne ressentait-elle pas le quart de ces sensations avec...

C'était insoutenable.

Gally continua ses attentions, devenant de plus en plus audacieux. Il fit glisser un doigt sous l'élastique de la culotte, effleurant la peau sensible. Cami se cambra, en voulant plus.

S'il te plaît. Murmura-t-elle d'une voix rauque

Gally releva la tête vers elle, son regard assombri par le désir. Un rictus sur le bout des lèvres. Sans la quitter des yeux, il fit descendre lentement la culotte le long de ses jambes.

Le souffle court, Cami écarta légèrement les cuisses, prête à enfin être soulagée.

Sauf que Gally n'avait finalement pas fini de la tourmenter.

Au plus grand désespoir de Cami, il abandonna son sexe désormais inondé de mouille et se remit debout.

D'une main, Gally empoigna la taille de la jeune femme et la releva à son tour. Les jambes de Cami tremblotaient tant qu'elle peinait à rester en place.

Empli d'excitation, le maton déshabilla Cami, veillant à ne pas déchirer la robe tant le désir était grand. Elle lui allait trop bien pour qu'il la détruise.

Il fit glisser la robe le long de son corps, jusqu'à rejoindre la culotte qui était en bas de ses pieds. Cami s'en débarrassa alors, puis elle remarqua dans le regard de Gally qu'il attendait qu'elle se rasseye sur le lit.

Ce fut ce qu'elle fit.

Parfait. Grogna-t-il d'une voix grave

Cami était assise sur le rebord du lit, entièrement dévêtue. Son corps nu, son esprit, son âme, tout était à la merci de Gally.

Gally, qui se tenait debout devant elle. Il la dominait de sa grandeur, de sa prestance. La nonchalance sur son visage le rendait insaisissable, l'insolence dans son regard montrait à la jeune femme qu'il était confiant, qu'il savait pertinemment qu'elle lui appartenait et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle. Tant qu'elle le laissait faire.

Gally était torse nu. Le haut de son corps parfaitement sculpté était méticuleusement défini par les reflets de la lune. Il n'avait pas mis de ceinture, son pantalon noir tombait en bas de ses hanches, dévoilant son bas-ventre.

La chambre était plongée dans le noir, seulement éclairée par la lune. Il était difficile pour Cami de tout discerner, mais elle aperçut très vite ce pourquoi elle brûlait d'envie.

Le bout du sexe de Gally dépassait de son boxer, humidifiant légèrement son bas-ventre.

Cami savoura cette vision, elle en était captivée. Cela ne fit que la rendre d'autant plus impatiente.

Tout à coup, Gally se pencha au-dessus d'elle et sa main se posa sur le bras de la jeune femme, le parcourant lentement de ses doigts fins.

Il la touchait. Sans s'arrêter. Jusqu'à atteindre son cou. Là, il le caressa. D'abord avec douceur, effleurant sa mâchoire, ce qui provoqua des frissons dans la nuque de Cami. Elle se mordit l'intérieur de la joue, se retenant de gémir.

Gally remarqua cette détresse, à quel point Cami le désirait. Ainsi, il saisit le cou de la jeune femme, l'empoignant, le serrant suffisamment pour exercer une pression qui accentuait l'ébullition à l'intérieur de Cami.

Il poussa la tête de Cami en arrière, la forçant à le regarder droit dans les yeux.

Comme à l'accoutumée, le visage de Gally demeurait froid, mais elle put voir dans son regard à quel point il brûlait d'envie pour elle.

Cami était trempée entre ses cuisses, elle sentait le matelas de plus en plus mouillé sous elle. Ce qui arrivait toujours avec Gally.

Ce qui ne se produisait jamais avec Theo. Une pensée qu'elle chassa très vite de son esprit, honteuse de le trahir ainsi.

Mais elle n'y pouvait rien.

L'attraction était plus forte, plus foudroyante.

Tu es si belle avec ma main autour de ton cou. Lui dit Gally, la voix enrouée

Si belle.

Cami fut estomaquée à l'entente de ces mots. Il ne venait pas de dire cela, ce n'était pas possible.

Que s'était-il passé pour qu'il devienne ainsi ? Avait-il enfin eu un déclic ?

Cami en fut si secouée qu'elle ne réalisa même pas que Gally venait de la mettre au-dessus de lui.

Bordel, tu es trempée. Rien que pour moi, en plus de ça. N'est-ce pas ?

Cami hocha frénétiquement la tête, incapable de contenir ce feu qui incendiait son intérieur. Elle ne contrôlait plus ce qu'elle faisait, tant elle désirait ne faire qu'un avec Gally.

Mais le jeune homme comptait bien faire durer la chose. Jusqu'à la faire souffrir de plaisir, tordre ses entrailles sous l'excitation inassouvie.

Gally était couché sur le lit et de ses bras musclés, il avait sauvagement placé Cami sur lui. Elle était assise à califourchon sur son ventre.

Il la souleva légèrement, dévoilant le liquide qu'elle avait laissé couler sur sa peau.

Regarde dans quel état je te mets. Tu es une vraie petite...

Gally ne put terminer sa phrase. Désespérée, complètement avide de désir, Cami avait fait passer sa main derrière elle et avait saisi le sexe dur de Gally.

Alors qu'elle commençait à le caresser de haut en bas, elle regardait le jeune homme droit dans les yeux.

Gally lâcha un râle rauque, il était fou quand elle lui faisait de telles choses tout en le regardant.

Mais ce n'était pas ce qu'il voulait, pas maintenant. Ainsi, il attrapa les deux poignets de Cami, la forçant à lâcher.

Tu auras ma queue si tu jouis. Pas avant.

Cami devenait folle elle aussi. Ses jambes étaient sur le point de flancher, tant elle n'en pouvait plus d'être privée de cette façon.

Il faisait chaud, terriblement chaud, elle sentait des gouttes dévaler la longueur de son dos.

Et tu vas jouir sur mon visage.

Cami hoqueta de surprise quand Gally la tira, jusqu'à la positionner au-dessus de son visage.

Là, il empoigna ses fesses avec fermeté, jusqu'à les faire rougir et leur provoquer des fourmillements. Enfin, il amena le sexe mouillé de Cami à quelques centimètres de sa bouche.

Maintenant assise sur le visage de Gally, Cami n'eut d'autres choix que de s'agripper à l'étagère fixée au-dessus du lit.

D'abord, Gally massa le pubis de la jeune femme, prenant soin d'éviter son clitoris.

Elle est parfaite. Murmura-t-il alors qu'il regardait le sexe de Cami

L'un de ses doigts glissa entre l'une de ses grandes lèvres humides, l'écartant légèrement afin d'accéder aux petites. Cami se dit qu'il allait enfin la libérer de ce supplice.

Un souffle surpris s'échappa de sa bouche lorsque la langue de Gally toucha enfin sa peau. Mais il commença par lécher l'intérieur de sa cuisse, avant de se diriger lentement vers son sexe.

Encore une fois, il fit en sorte d'éviter son clitoris. Cami émit un gémissement misérable, qui résonnait presque tel un pleur, quand Gally lécha ses grandes, puis petites lèvres, pour terminer jusqu'à son entrée. Collectant tout son liquide.

Il fallait que ce tourment cesse, le corps de Cami lui criait un besoin urgent de jouir, mais Gally évitait toujours ce petit bouton de chair qui lui permettrait d'atteindre l'orgasme.

Plus il s'en approchait, plus Cami gémissait bruyamment. Ses ongles s'enfonçaient dans le bois de l'étagère.

Gally, j'en... j'en peux plus.

Regarde-moi. Ordonna Gally

Avec difficulté, Cami baissa la tête, croisant le regard sombre du jeune homme. Sa bouche s'était à nouveau éloignée de son sexe et cela la rendait cinglée.

Gally tenait les cuisses de la jeune femme, les écartant suffisamment pour être à l'aise et mieux atteindre son sexe.

Malgré cela, elle l'écrasait complètement, elle ignorait comment il faisait pour respirer correctement.

Tu vas jouir, ne t'inquiète pas, je veux que tu jouisses. Mais tu te tais. Tu te tais tant que ma queue n'est pas en toi. La menaça Gally

Il était couché, vulnérable, et elle était assise sur son visage, elle le dominait littéralement. Pourtant, il parvenait à garder le contrôle sur elle. Même dans cette position, elle lui obéissait au doigt et à l'œil. Parce qu'il n'y avait que lui pour lui faire ressentir tout cela.

Cami hocha la tête, incapable de parler. Elle se mordait la lèvre inférieure, déterminée à obéir malgré le désir qui la consumait.

Satisfait de sa réponse, Gally replongea entre ses cuisses. Cette fois, sa langue trouva directement son clitoris, le caressant avec des mouvements lents et appuyés. Cami dut se retenir de crier, son corps tremblant sous l'assaut de sensations.

Ses hanches commencèrent à onduler contre le visage de Gally, cherchant plus de friction.

Le bâtisseur la maintint fermement en place, imposant son rythme. Sa langue traçait des cercles autour de son clitoris, alternant entre des coups rapides et des caresses plus douces.

Cami sentait l'orgasme arriver. Une chaleur grimpait jusqu'à son visage, embrasant ses joues.

Jouis, jouis rien que pour moi. Montre-moi qu'il n'y a que moi qui peux te mettre dans cet état. Lui demanda Gally, avant de glisser sa langue sur son bouton de chair à nouveau

Et ce fut qu'elle fit, se lâchant complètement. Cami emmêla ses mains dans les cheveux blonds de Gally, tandis que l'extase possédait son corps et fit basculer sa tête en arrière, son dos se courbant sous le plaisir.

Ce fut si intense, qu'un deuxième orgasme se produisit, sous les coups de langue de Gally qui n'avaient pas cessé.

Gally... Chuchota Cami, à bout de souffle

Quelques secondes, Cami eut les oreilles bouchées à la suite de cet enchaînement d'orgasmes. Cela ne lui était jamais arrivé. Gally avait raison, il n'y avait que lui qui la rendait ainsi. Aussi embêtant que cela était de l'admettre.

Cami chercha à se dégager du bâtisseur, pour retrouver sa respiration après ce nouvel orgasme, mais il ne la laissa pas faire.

Ses mains s'accrochèrent à elle, tenant sa taille, afin de la maintenir en place au-dessus de son visage.

Gally, qu'est-ce que tu...

Avec la force de son bras droit, Gally souleva légèrement Cami afin de frayer un chemin à son autre bras, lui permettant ainsi de faire entrer ses doigts dans le sexe de la jeune femme.

Cami lâcha un souffle surpris, avant de gémir.

Jouis une nouvelle fois, je veux que tu jouisses encore une fois. Maintenant. Lui ordonna-t-il

Et sur ces mots, Gally cracha sur le clitoris de Cami et le lécha avec avidité, tout en exerçant des va-et-vient en elle, avec ses longs doigts.

Ses longs doigts qu'il courba quand il trouva le point G de la medjack, tapant dedans au même rythme que sa langue tournoyait sur son sexe.

Cela acheva Cami, l'effet que cela lui faisait... Elle était sans voix.

Je... je ne peux pas, Gally. Pas tout de sui...

Jouis. Répéta le maton alors qu'il fixait la jeune femme, se délectant de la vue qu'elle lui offrait

Ce qu'il voyait l'excitait tant, son membre dur posé contre son bas-ventre était sur le point d'exploser.

Cami émit un bruit entre le gémissement et le pleur, parce que cette stimulation jouait avec l'entièreté de ses nerfs. Au point de faire perler une larme dans le coin de son œil.

Gally lui avait toujours fait du bien sexuellement, mais jamais à ce point. Elle n'arrivait toujours pas à comprendre où il avait appris tout cela.

La jeune femme tentait par tous les moyens de garder sa bouche fermée, se retenant de gémir trop fort. Il ne fallait pas qu'on les entende.

Le bâtisseur n'était pas satisfait, elle ne jouissait pas assez vite. Il redoubla la cadence et sourit légèrement quand il sentit les jambes de Cami qui commençaient à convulser.

De sa main libre, il engloba un sein de Cami. Le caressant, le titillant, faisant rouler le téton entre ses doigts, le pinçant suffisamment pour l'accompagner dans sa jouissance mais pas assez pour lui faire mal.

Cami était sur le point de jouir, mais quand elle croisa le regard de Gally, elle ne put s'empêcher de lui dire :

Je croyais que tu t'interdisais de trop me toucher, sinon cela allait te rendre accro à moi.

Gally cessa de la lécher et ses deux mains prirent le relais. Alors que des doigts s'occupaient toujours de son point G, les autres frottèrent son clitoris avec un mouvement de cercle. De plus en plus vite.

De cette façon, il put lui répondre en la regardant droit dans les yeux.

Peut-être que j'ai accepté le fait que je suis accro à toi, et que je le serai toujours, la bleue.

Et ce fut ce qui la mena à sa perte. À son troisième orgasme en une dizaine de minutes seulement.

Gally assistait à ce spectacle, à la fois bouche bée et fier de lui. Fier d'être celui qui lui offrait l'apothéose sexuelle.

Toutefois, pour ne pas changer, cela ne lui suffisait pas. Cela ne suffirait jamais, tant qu'il n'était pas certain qu'elle n'était qu'à lui.

Est-ce que tu m'appartiens ? Lui demanda-t-il, de but en blanc

Effarée par cette demande, Cami baissa la tête vers lui, les yeux ronds. Elle était toujours assise sur lui et lui, couché.

Il l'observait, déterminé.

Que... que veux-tu dire...

Il faisait référence à sa relation avec Theo, c'était évident. La noirceur dans son regard démontrait sa rage envers le coureur.

Je refuse que tu sois à lui. Assena Gally, empoignant les cuisses de Cami, la collant d'autant plus contre son torse, resserrant son emprise

La gorge de Cami se contracta, elle se remettait à peine de ses trois orgasmes et voilà qu'il lui posait un ultimatum.

Un ultimatum qu'elle serait incapable de refuser, elle le savait.

Est-ce que tu m'appartiens, la bleue ?

Le cœur battant à mille à l'heure, Cami répondit immédiatement.

Oui.

C'était incontestable.

D'un coup sec, Gally inversa les positions. Cami se retrouva couchée, le bâtisseur au-dessus d'elle, ses mains plantées dans le matelas, de chaque côté de la tête de la jeune femme.

Es-tu prête à me le prouver ?

Une certaine panique naquit dans le regard de la jeune femme. Gally était si désespéré à l'idée de récupérer Cami, il était prêt à tout pour le faire.

Et ce qui était d'autant plus problématique, c'était que Cami lui obéirait dans tous les cas.

Comment ?

Pour unique réponse, Gally se baissa sur le côté du lit et attrapa son pantalon, fouillant dans une poche. Ainsi, il en sortit...

Un petit couteau.

Cami hoqueta de surprise. Ses yeux s'écarquillèrent et sa respiration entrecoupée se stoppa à la vue du couteau.

Dire que cela la rendait nerveuse était un euphémisme. Son cœur tambourinait dans sa poitrine tandis que Gally se replaçait à genoux sur le lit, entre ses jambes, les écartant d'autant plus.

Es-tu prête à me prouver que tu m'appartiens ? Répéta-t-il

Cami déglutit alors qu'elle sentait l'adrénaline monter en elle lorsqu'elle acquiesça. Au fond d'elle, elle souhaitait plus que tout satisfaire Gally, et elle remerciait l'alcool de lui donner tant de courage.

La medjack ressentit une peur compréhensible pendant quelques secondes, mais elle connaissait Gally, bien malgré elle. Il ne lui ferait jamais de mal.

Dis-le-moi, utilise cette jolie petite bouche. Lui ordonna-t-il d'une voix basse

Cami venait de jouir trois fois, trois fois en quelques minutes. Pourtant, il suffisait de quelques mots de la part de Gally, et l'excitation naissait à nouveau en elle.

Je t'appartiens, Gally, et je suis prête à te le prouver.

La jeune femme aurait pu jurer que le fait de prononcer son nom avait fait frissonner Gally. Cela lui faisait toujours autant d'effet. C'était bien le seul moment où elle était celle qui avait le pouvoir.

Doucement, Gally fit glisser la lame du couteau le long de la jambe gauche de Cami, en partant de la cheville.

Aie confiance. Lui marmonna-t-il, remarquant que son corps était tendu

Quand la lame atteignit la cuisse, Cami chercha le regard de Gally afin de comprendre ce qu'il comptait faire, mais il était bien trop concentré.

Enfin, il s'arrêta au niveau de l'aine, entre l'os de la hanche et le pubis. Et juste au moment où Cami crut que Gally allait retirer le couteau, il enfonça la pointe dans sa peau douce, provoquant une minuscule déchirure.

Cami attrapa les draps du lit et les serra de toutes ses forces, ne sachant comment réagir face à cette sensation.

Étrangement, cela ne lui faisait pas mal. Bien au contraire, cela l'excitait d'autant plus.

Ne bouge pas. Lui demanda Gally d'un ton dur

En quelques secondes, Gally termina son œuvre. Avec son index, il retira les quelques gouttes de sang qui coulaient sur la peau de Cami.

Les yeux de Cami tombèrent ce qu'il avait fait, et elle inspira bruyamment.

La lettre G trônait sur sa peau, encore rouge.

Un instant, Cami paniqua. Theo allait la tuer s'il découvrait cela, Gally venait de les mettre en danger en la marquant ainsi. Comment allait-elle cacher cette plaie qui portait la première lettre du prénom de celui qu'elle disait être son ennemi ?

Cependant, la perspective de Cami changea très vite et cette situation en vint à l'exciter. Terriblement. Vivre dans l'interdit était ce qui l'animait, depuis toujours. Depuis sa rencontre avec Gally.

Elle était certainement folle à lier, mais c'était probablement la chose la plus excitante que Gally lui avait faite.

Quand Cami releva les yeux vers Gally, elle le découvrit en train de la fixer profondément.

J'espère que maintenant, tu comprendras. Tu n'es qu'à moi, la bleue.

Gally se redressa un peu et prit son membre dans sa main, commençant à le masturber.

Je ne suis qu'à toi. Approuva Cami, ne le lâchant pas du regard

Putain. Grogna le bâtisseur

Cami avait appris à trouver les bons mots pour l'exciter.

Si Cami avait déjà joui trois fois, Gally quant à lui n'avait encore rien eu. Il n'en pouvait plus, son sexe en devenait douloureux, cela se lisait sur son visage.

Ce n'était pas comme si Cami l'empêchait de lui faire l'amour. Elle n'attendait que cela. C'était tout comme si son corps avait été créé pour Gally. Il n'était fait que pour lui et ses entrailles la suppliaient chaque jour de laisser le bâtisseur la remplir. Comme un instinct presque animal. C'était inexplicable.

Et il était certain que Gally ressentait la même chose. C'était pour cela qu'il leur était impossible de mettre fin à cette relation passionnée et toxique.

Tu la veux en toi ?

Cami ne pouvait pas détourner le regard, son bas-ventre était à nouveau écrasé par le désir alors qu'elle scrutait les mouvements de haut en bas que Gally exerçait sur son membre si dur, gorgé de sang, que les veines en ressortaient.

Regarde-moi.

Cami planta ses yeux dans ceux de Gally aussi sec. Il s'était replacé au-dessus d'elle et il ne se tenait qu'à l'aide d'un seul bras, une force qui étonnait encore la jeune femme aujourd'hui.

Son autre main était toujours occupée à masturber son sexe, et à présent il narguait Cami.

Gally frottait son érection contre l'intimité de Cami, faisant glisser son gland entre ses lèvres humides. Évitant bien évidemment l'entrée. C'était bien pire que de la torture, Gally était un véritable bourreau avec Cami.

L'atmosphère était si lourde, il faisait tellement chaud, on ne pouvait qu'entendre leurs respirations qui s'étaient accordées, expirant et inspirant en même temps. Ils ne feraient bientôt plus qu'un.

Cami ne résistait plus, il l'avait bien trop tourmentée.

Baise-moi, Gally, j'attends depuis trop longtemps.

Gally la transperçait du regard, il regardait Cami comme s'il ne l'avait plus vue depuis des années. Elle était enfin à lui et il comptait bien en profiter le plus longtemps possible.

Supplie-moi. Susurra-t-il, s'étant approché de son oreille

Il ne lui demandait pas de le supplier par simple satisfaction. Il ne voulait pas qu'elle le supplie pour son ego, non. Il souhaitait qu'elle le supplie pour en réalité s'excuser. S'excuser d'avoir osé choisir Theo plutôt que lui, ces derniers mois. S'excuser d'avoir osé croire qu'elle pourrait se passer du bâtisseur.

Et Cami le comprit sans difficulté.

Je t'en supplie Gally, baise-moi comme tu ne l'as jamais fait auparavant.

Ce fut au tour de Gally de ne plus en pouvoir. Il en était fou. Fou quand elle l'appelait par son prénom, fou quand elle le scrutait droit dans les yeux sans relâche, fou quand elle lui murmurait ces supplications.

Le bâtisseur était fou de Cami.

Il en était fou, autant qu'il la détestait parce qu'il pensait qu'elle ne serait jamais complètement à lui.

Enfin, Gally plaça son sexe à l'entrée de l'intimité de Cami. Les deux amants continuaient de se regarder, ne désirant pas rompre le contact visuel.

Puis il posa ses deux coudes de chaque côté de Cami, se positionnant bien.

Alors, d'un seul coup, Gally la pénétra et Cami ne put retenir un gémissement, surprise. Elle ferma les yeux quelques secondes, et le bâtisseur ne la lâchait pas des yeux.

Il attendit un peu, laissant le temps à Cami de s'habituer à la longueur, à l'épaisseur de son membre. Cela faisait si longtemps. La medjack était certaine que Gally était en train de se dire qu'elle n'était plus habituée à en prendre une d'une telle taille.

Il avait malheureusement raison, une fois de plus.

Quand Gally sentit que cela allait mieux, il entama de lents va-et-vient.

Le bâtisseur lâcha des râles rauques incontrôlés, ses sourcils se froncèrent. On aurait pu croire à son visage qu'il souffrait, mais c'était si bon pour lui de retrouver l'intérieur de Cami après de longs mois. Les sensations étaient démultipliées.

Cami pouvait voir dans le regard de Gally qu'il n'en revenait pas, de n'avoir la jeune femme rien que pour lui à nouveau. Elle n'était bel et bien qu'à lui. Il était celui qui la possédait, entièrement. Son copain se trouvait dans une chambre à quelques mètres d'eux, mais c'était Gally qui lui faisait l'amour, et pas lui.

Cette idée le rendait dingue et ne faisait qu'augmenter son plaisir.

Très vite, le maton accéléra le mouvement, la pénétrant de plus en plus profondément. Cami commençait à ne plus pouvoir se retenir de gémir de plus en plus fort.

Elle enroula ses bras autour du cou de Gally, le rapprochant d'elle d'autant plus. En même temps, le bâtisseur en profita pour prendre l'un de ses seins en bouche et il le lécha avec avidité. Les entrailles de Cami s'en tordirent de plaisir.

Tu es tellement étroite bordel. Grogna Gally, la mâchoire serrée

Les coups devinrent de plus en plus violents, Cami ne faisait qu'en redemander. De nombreuses fois, leurs lèvres se rapprochèrent, bien trop au goût de Gally, qui refusait encore d'embrasser la jeune femme. Pour s'en empêcher, il enfouit sa tête dans le cou de Cami, leurs corps trempés collés l'un contre l'autre.

Les hanches de Gally tapaient contre celles de Cami, jusqu'à appuyer sur la plaie fraîche. Cela picotait la medjack, mais plutôt que de lui faire mal, cela ne faisait qu'agrandir son plaisir. Elle aimait se dire qu'elle était marquée. Qu'elle était la possession de Gally, même si elle était en couple. Cela alimentait son fantasme.

C'est si bon, Gally. Gémit-elle, les yeux à moitié fermés sous l'extase

Gally étouffa un râle dans sa gorge.

Arrête, arrête de m'appeler par mon prénom. Ça me rend fou.

Mais Cami n'avait pas envie de s'arrêter là.

Soudain, elle posa sa main sur le torse de Gally et elle le repoussa. Celui-ci se retira directement, de peur qu'elle n'ait plus envie ou qu'il lui ait fait mal. Il la toisa, interloqué.

Il n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche que Cami se décala sur le côté du lit et se mit à genoux. Elle fit comprendre à Gally qu'elle attendait qu'il prenne sa place, et ce fut ce qu'il fit.

Toujours en regardant Cami droit dans les yeux, il se coucha.

Un instant, Cami l'admira grâce aux quelques reflets de la lune. Les muscles de son ventre, de son torse, ses bras et ses cuisses, étaient parfaitement dessinés. Et son sexe, qui l'attendait, toujours aussi dur. Elle ne s'en lassait jamais.

Sans plus attendre, Cami enjamba le bâtisseur et elle se plaça au-dessus de lui. D'abord, elle s'assit sur ses cuisses, afin de s'occuper un peu de son érection.

Ainsi, elle l'empoigna de ses deux mains et la masturba, lentement, puis un peu plus rapidement. N'oubliant pas de ne pas lâcher le regard de Gally.

Putain...

La tête du bâtisseur s'enfonça dans l'oreiller. Il brûlait, il ne comptait même plus le nombre de fois où il avait voulu jouir. Il ne cessait de se retenir.

Il n'y avait qu'elle pour lui faire ressentir toutes ces choses.

Néanmoins, ce n'était pas de cette façon que Cami souhaitait faire jouir Gally. Elle voulait le surprendre.

Et pour ce faire, elle se mit au-dessus de son sexe et le dirigea une nouvelle fois vers son entrée. Là, elle s'empala dessus et commença à le chevaucher. Bondissant de haut en bas.

Les yeux ronds, la bouche entrouverte, Gally n'arrivait pas à y croire. C'était la première fois qu'elle le chevauchait, et elle faisait cela à la perfection.

Son intimité si chaude englobait parfaitement son sexe et ses mouvements faisaient rebondir ses seins, ses cheveux sur ses épaules. La vision qui s'offrait au maton était divine.

Elle avait posé ses mains sur le torse de Gally pour prendre appui, et le bâtisseur tenait ses poignets en même temps, donnant quelques à-coups lui aussi, de temps en temps.

Puis il attrapa les fesses de la jeune femme, les serrant jusqu'à les faire rougir. De cette façon, il l'aida dans ses va-et-vient, les rendant des plus en plus profonds.

Elle ondulait sur lui, telle une déesse. Gally ne pourrait pas tenir ainsi très longtemps.

Au bord de la jouissance, la tête de Cami était tombée en arrière. Elle se concentrait pour ne pas crier, alors que l'érection de Gally tapait au plus profond d'elle.

Quand Cami redressa sa tête et retrouva le regard de Gally, elle le découvrit en train de l'admirer.

Il n'y a que toi que je désire, Cami.

Ce dernier mot fit l'effet d'une bombe pour Cami. Elle s'immobilisa, sous le choc.

Il venait de l'appeler Cami. Pour la toute première fois. Il l'avait dit d'une voix à la fois douce et grave, cela avait résonné comme une mélodie. Que la jeune femme aurait aimé écouter pour l'éternité.

Elle l'avait tant déstabilisé en prenant le dessus qu'il venait de craquer. Il s'était dévoilé, l'espace d'une seconde.

Elle sentait son cœur s'emballer, sa respiration saccadée.

Gally...

Gally se redressa, attrapant Cami par la taille, il la força à enrouler ses jambes autour de lui puis il se leva du lit. Son sexe toujours en elle.

À la vitesse de l'éclair, il la plaqua contre le mur de la chambre et se mit à la pilonner avec férocité. Il dut poser sa main contre la bouche de Cami pour la faire taire.

Personne d'autre ne t'aura comme ça, personne. Lui dit-il, d'une voix presque menaçante

Étant privée de la parole à cause de la main de Gally, Cami hocha la tête, acquiesçant. Elle ne s'était toujours pas remise du fait que Gally venait de l'appeler par son prénom, mais il était en train de la baiser si fort que bientôt elle fut incapable de réfléchir à quoi que ce soit.

Son dos heurtait sans cesse le mur alors que le sexe de Gally glissait entre ses parois intérieures, d'un rythme effréné. Cami se demandait comment il faisait pour tenir si longtemps, c'était incroyable.

Gally ressentit le besoin d'entendre Cami, c'était ce qui le stimulait le plus, d'entendre ses gémissements. Il retira sa main, et en profita pour libérer d'autres pensées.

Il te baise comme ça, lui ? Lui demanda-t-il, entre deux coups profonds

La medjack ne pouvait plus s'arrêter de gémir.

Non. Souffla-t-elle, se faisant violence pour réussir à parler entre les va-et-vient incessants

Non, bien sûr que sa queue n'est pas aussi bonne que la mienne. S'amusa Gally, un rictus sur le coin des lèvres

Gally dut se résoudre à retourner sur le lit, ils allaient réveiller les autres s'il continuait à marteler Cami contre le mur.

Son érection n'avait toujours pas quitté le vagin de Cami lorsqu'il la redéposa sur le lit. Ils changèrent toutefois de position. Gally resta à genoux et il poussa Cami pour la coucher.

Être à genoux lui permit d'être bien droit et il put ainsi la pénétrer d'autant plus loin.

Cela lui donna également accès à son point G, enfin. Le moment qu'il avait tant attendu.

Ce n'était pas la façon la plus facile, mais rien ne pouvait plus le satisfaire que quand il faisait jouir Cami à l'aide de sa queue.

Cami peinait de plus en plus à respirer tant la jouissance était proche. Gally avait toujours été doué, mais c'était de loin la meilleure baise qu'ils avaient eue. Sa vue commençait à être brouillée par des petits points blancs et scintillants.

C'était si bon que Cami ne pouvait plus se retenir, elle était de plus en plus bruyante.

Tout à coup, Gally attrapa le cou de Cami et le serra légèrement, l'obligeant à le regarder.

J'aimerais plus que tout te faire crier jusqu'à ce que tu en perdes ta voix, qu'ils comprennent tous que tu m'appartiens, mais je ne suis pas en état de me battre si on les réveille. Sache-le.

Cami se mordit l'intérieur de la joue, se forçant à ne plus faire de bruit.

Mais en plus de cela, et pour ne pas l'aider, Gally restait un petit con. Il venait de lui demander de se taire, mais il avait en même temps augmenté la force de ses coups en elle.

Tu n'es qu'un...

Gally ne lui laissa pas la possibilité de terminer sa phrase, il était sur le point de l'achever. De lui offrir son dernier orgasme.

Alors qu'il continuait de la pénétrer avec ardeur, à un tel point qu'elle avait la tête qui tournait, il se mit à frotter son clitoris à l'aide de ses doigts experts.

Son autre main libre, quant à elle, se posa sur le bas-ventre de Cami et Gally y exerça une pression, appuyant dessus jusqu'à même sentir son sexe qui allait et venait en Cami.

Encore une nouveauté, qui titilla les nerfs de Cami.

On ne lui avait jamais fait ça.

Putain, Gally...

Cami s'excusa d'avance, mais elle ne pourrait plus retenir ses gémissements à présent.

Gally continuait de jouer avec son clitoris, tout en la pénétrant, tapant au bon endroit, et en appuyant sur son bas-ventre. Les sensations que la jeune femme expérimentait étaient indéfinissables, cela électrifiait son corps.

Les yeux du bâtisseur tombèrent sur le G gravé sur sa peau, ce qui le fit légèrement sourire, mais cela ne le déconcentra pas pour autant.

Respire, la bleue, respire. Tu serres ma queue trop fort, je vais jouir si tu continues comme ça. Râla-t-il

Cami essayait de reprendre le contrôle, mais c'était impossible. Elle ferma les yeux, prête à éclater.

Ouvre tes yeux, regarde-moi.

Rapidement, Cami sentit le bas de son corps se serrer, se crisper, se tendre. L'orgasme arrivait, plus puissant que jamais.

Est-ce que tu vas jouir pour moi ? Lui demanda Gally, haletant, à bout de souffle lui aussi

Le corps entier de Cami devenait de plus en plus sensible, Gally la torturait encore. Cela allait être l'orgasme le plus puissant qu'elle ait connu.

Oui, Gally, oui !

Cami craqua. Elle se mit à trembler, ses hanches se soulevèrent du matelas et ses yeux se révulsèrent. Alors, l'orgasme la gagna et elle eut un cri d'extase, à moitié étouffé car elle avait mordu sa main pour éviter de se faire entendre.

Et au même moment, un liquide sortit par jets de son entrejambe et cela trempa Gally.

Ouais, c'est ça, c'est bien. La complimenta-t-il, d'une voix rauque, dévorant cette scène du regard

Cette jouissance dura bien plus longtemps que d'habitude alors Gally se retira, son sexe dégoulinant de liquide, afin de laisser Cami savourer son orgasme.

Le bâtisseur transpirait tant, des gouttes dévalaient ses mèches de cheveux, il n'en pouvait plus. Et il n'avait même pas joui.

Mais c'était le plaisir de Cami qui l'importait. Pas le sien.

La jeune femme était actuellement sur une autre planète, elle avait été si excitée et stimulée par ces multiples orgasmes, avec le dernier qui l'avait complètement assommée, qu'elle commençait à avoir mal. Mais c'était un mal délicieux.

Toutefois, elle revint vite à la réalité quand elle remarqua que Gally était toujours à genoux entre ses jambes, son sexe toujours aussi dur, qui n'avait toujours pas été vidé.

Cami fronça les sourcils, refusant que Gally ne jouisse pas après toutes les émotions exquises qu'il lui avait procurées. Elle attrapa son bras et le tira vers elle, le rapprochant ainsi suffisamment pour saisir son membre entre sa main.

Elle serait incapable de l'accueillir en elle à nouveau, les orgasmes avaient rendu son corps si sensible que rien que d'être touchée lui était insupportable.

Mais elle n'avait pas l'intention de laisser Gally comme ça.

De ce fait, elle masturba Gally, pour la deuxième fois de la soirée, mais cette fois-ci bien plus vite. Cami lâcha l'érection du maton quelques secondes pour cracher dans sa main. Elle humidifia alors son sexe, puis elle resserra sa poigne, donnant ainsi l'impression au bâtisseur qu'il était à nouveau en elle.

Gally était à bout de force, il peinait à maintenir son corps au-dessus de Cami, il était proche de l'orgasme. Son seul et unique orgasme, mais qu'il avait tant attendu.

Il s'approcha de l'oreille de Cami, et d'une voix grave, il lui murmura :

Tu m'as tellement manqué, la bleue.

Cami, qui le branlait de plus en plus intensément, ne put s'empêcher de sourire au son de ces quelques mots. Des mots que Gally n'aurait jamais dits avant.

Cami, le souffle saccadé et le front mouillé de transpiration, colla sa bouche contre l'oreille du maton, à son tour. Elle lui chuchota :

Tu es et resteras le seul à me faire ressentir tout ça, Gally. Pour toujours.

Et cette simple phrase donna un orgasme à Gally. Il jouit sans précédent, déversant son liquide sur le ventre de Cami, étouffant un râle assourdissant.

Si Cami n'avait pas été épuisée, elle aurait pu jouir une nouvelle fois rien que d'assister à cela.

Complètement vidé, Gally se laissa tomber à côté de Cami. Il leur fallut quelques secondes pour redescendre sur terre.

Et parce que cette nuit échangée ne ressemblait en rien aux autres qu'ils avaient partagées quelques mois plus tôt, Gally et Cami restèrent quelques minutes ensemble, à simplement se regarder yeux dans les yeux. Dans un silence des plus paisibles.

Si leurs regards avaient pu parler, ils se seraient dit nombre de mots. Ils auraient confessé nombre de pensées interdites. Ils se seraient avoué ce qu'ils n'avaient jamais cessé de ressentir l'un pour l'autre. Et ce, malgré la haine évidente entre eux.

Mais ce n'était pas possible, car Cami était en couple avec un autre. Et maintenant que cet effet d'ecstasy s'était évanoui, que le plaisir et les orgasmes avaient disparu, que l'alcool s'était évaporé, la réalité la frappa de plein fouet.

Je dois partir. Déclara-t-elle

Elle bondit hors du lit, secouée par l'adrénaline qui était en train de prendre part d'elle. Car elle venait de faire l'amour avec son ennemi, avec l'ennemi de son petit copain.

Elle se rhabilla en vitesse, ignorant Gally.

Le bâtisseur se redressa, posant le haut de son corps contre le mur. Il tenta alors de garder Cami auprès de lui.

Reste...

Je ne peux pas. Répliqua la medjack, d'un ton sec

Et sur ces dernières paroles, sans même se retourner pour regarder Gally une dernière fois, elle quitta la chambre. Pour rejoindre celle de Theo.

Durant quelques minutes, Gally demeura immobile. Il ressentit une certaine colère en lui. Il eut l'impression que Cami venait seulement de l'utiliser pour assouvir les besoins qu'elle n'arrivait pas à combler avec Theo.

Mais après réflexion, il vit la chose sous un autre angle.

N'était-ce pas ce qu'il avait lui-même voulu ? Prouver à Cami qu'il était le seul à connaître son corps si parfaitement ? Même si pour cela il devait être utilisé comme un vulgaire objet de plaisir, il avait été prêt à le faire pour lui montrer qu'il avait raison.

Et cela lui convenait, en fin de compte.

Qu'importe si elle retournait encore vers Theo après ce moment inouï qu'ils venaient de partager. Theo n'était plus un adversaire, aux yeux de Gally.

Le bâtisseur en était désormais persuadé, au fond de lui.

Cami était à Gally, et inversement. Et jamais personne ne pourrait changer cela.

En ce début de matinée déjà ensoleillé, Cami était secouée, bouleversée.

En se réveillant, une dizaine de minutes plus tôt, tout lui était revenu. Envahissant son esprit.

Elle avait même eu l'impression de ressentir ces multiples orgasmes à nouveau. Elle avait sursauté, croyant que Gally était encore couché à côté d'elle dans le lit. Alors qu'elle était seule.

Comment avait-elle pu oublier plus de la moitié de ce moment avec le bâtisseur ? Cela avait été si intense.

- C'est de la pure folie...

Cami était complètement désarçonnée. Elle comprenait maintenant pourquoi elle s'était réveillée avec de telles courbatures, hier. Ce n'était définitivement pas à cause des sacs de terre qu'elle avait transportés avec les sarcleurs.

La jeune femme était tout bonnement incapable d'aller travailler, pour l'instant.

Elle tourna en rond dans sa chambre, une boule au ventre. Elle ne semblait pas réaliser l'étendue de la situation.

Mais petit à petit, les détails de cet instant partagé emplissaient ses pensées.

Gally l'avait appelé par son prénom, pour la première fois depuis son arrivée au Bloc. Il lui avait dit qu'elle lui avait manqué. Il lui avait demandé de rester avec lui, avant qu'elle ne fuie.

Et elle lui avait affirmé qu'elle lui appartenait, que ce serait lui et uniquement lui pour toujours.

Instinctivement, la main de Cami se glissa sous son pantalon, sous sa culotte, et elle trouva la plaie en forme de G, qu'elle effleura du bout des doigts.

Pour ne rien arranger, il l'avait marquée. Et elle ignorait si ce G allait disparaitre un jour.

- Mais qu'est-ce que tu as fait Cami... Soupira-t-elle, le regard perdu dans le vide

Cami se détesta d'autant plus quand elle réalisa que son bas-ventre la chatouillait, quand elle repensait au moment où Gally avait gravé cette lettre sur sa peau. Au moment où il lui avait donné ce dernier orgasme, sans rien attendre en retour.

Au moment où elle avait compris qu'il n'y aurait que lui pour la mener vers une telle transcendance.

Agacée, Cami donna un coup de pied dans la chaise à côté d'elle.

- Pourquoi maintenant ? Pourquoi pas avant que Theo n'arrive dans ma vie ? Pesta-t-elle

Le fait qu'elle s'était mise avec Theo, cela avait tout changé pour Gally. Cela avait réveillé ce qu'il ressentait au plus profond de lui, même s'il essayait de le cacher en continuant d'être insolent avec Cami.

En plus de cela, elle s'était donnée à lui, après des mois sans l'approcher. C'était donc normal, s'il était persuadé qu'elle était à lui, et pas à Theo.

Plus rien ne l'arrêterait dorénavant.

- Il va falloir que je prenne une décision, rapidement. Se sermonna-t-elle

La première étape fut d'aller à l'infirmerie.

Déjà, Cami devait respecter son devoir et travailler. Elle souhaitait aussi s'assurer que Minho allait mieux, après sa chute.

Ce qui semblait être le cas. Quand elle arriva sur son lieu de travail, le coureur tirait la gueule, couché sur un lit.

- Bonjour, Minho. Le salua Cami, avec un sourire moqueur

Minho croisa les bras sur son torse, tel un enfant. Il n'était pas content d'être ici, assurément.

- B'jour. Marmonna-t-il dans sa barbe, ne la regardant même pas

Cami se posta face à son lit, croisant les bras elle aussi.

- Tu pourras reprendre le travail demain, Minho. Un jour de repos ne te fera pas de mal.

- Je déteste Alby et ses ordres à la con. Grommela le coureur

Cami ricana tout en se dirigeant vers l'armoire afin de chercher des antidouleurs pour son patient.

- On doit s'assurer que ton traumatisme crânien est sans gravité. Lui rappela-t-elle après lui avoir tendu les médicaments

- Theo et Thomas vont être perdus sans moi.

Theo.

Cela lui rappela très vite pourquoi elle était venue ici. Ce n'était pas seulement pour travailler ou pour s'occuper de Minho.

- Repose-toi un peu, d'accord ?

Cami ne lui laissa pas l'occasion de répondre, elle fila à l'arrière de l'infirmerie, là où tout était stocké.

La jeune femme tint son menton, pensive. Comment pourrait-elle faire disparaître ce G ? Un pansement ne suffirait pas, elle ne pourrait pas en mettre éternellement.

Elle posa les yeux sur un briquet. Elle pourrait brûler la plaie. Cela ferait très mal et la cicatrice serait immonde, mais le G ne serait plus visible.

Non, pas possible.

Elle ne trouverait aucune explication logique à cette brûlure, si Theo venait à lui poser des questions.

Parce que tu auras des explications logiques s'il te demande pourquoi tu as un G gravé sur la peau ? Guignole.

Cami se souvint de cet instant où Gally l'avait tailladée. Elle n'avait même pas eu mal, bien au contraire. Elle pourrait se couper elle-même et étendre la plaie, afin qu'elle ne forme plus un G.

C'est l'alcool et les orgasmes que Gally t'a procurés qui ont inhibé la douleur. Réfléchis un peu.

Elle devait également abandonner cette option, alors.

- Peut-être que si j'applique une crème pendant plusieurs...

- Cami ?

Cami se retourna en sursautant, faisant tomber plusieurs boîtes posées sur la table.

- Clint ! Désolée, je ne t'avais pas entendu.

- Tu as besoin d'une crème ? Pourquoi ?

- Je.. pour... pour rien ! Rit-elle, nerveusement

Pourquoi agissait-elle comme si elle était coupable de quelque chose ? Clint n'était au courant de rien. Il fallait qu'elle se calme.

- Il y a un trancheur qui vient d'arriver, il s'est encore charcuté la main. Soupira Clint, ne cherchant pas à comprendre ce que Cami trafiquait

- Bien, j'y vais.

Là, tout de suite, elle n'avait qu'une seule envie.

Étriper Gally.

*

Cami n'eut pas de mal à trouver Gally. Il se trouvait dans la salle du conseil, il rafistolait un mur qui menaçait de s'effondrer.

Par chance, il était seul.

Ses bras dégoulinaient de sueur, rendant ses muscles saillants. Son t-shirt brun lui collait à la peau, il serait bientôt trop petit.

Cela fit réapparaître des flashbacks dans la tête de Cami, dont elle se serait bien passée.

Se pinçant les lèvres, elle se racla la gorge, signalant sa présence au bâtisseur.

Celui-ci tourna la tête vers Cami. À peine posa-t-il les yeux sur elle que son visage devint impassible. Une fois de plus, il cachait toutes ses émotions.

- On doit parler. Lâcha Cami, imperturbable

Gally leva les yeux au ciel, descendant de la chaise sur laquelle il était pour mieux atteindre le plafond, et il posa le marteau qu'il avait en main sur une table.

- J'imagine. Tu ne serais pas là sinon. Répliqua-t-il d'un ton sarcastique

Voilà. Il l'énervait déjà.

Analysant d'abord la situation, Gally finit par s'approcher de Cami. Mais au fur et à mesure, Cami recula. Elle ne pouvait pas être trop proche de lui. Les souvenirs de ce qu'ils avaient fait étaient encore trop vifs.

La medjack détourna le regard, incapable de le regarder dans les yeux. Sinon, elle repenserait à cette façon dont il l'avait admirée, à chaque fois qu'elle avait joui.

- C'est... c'est la faute de l'alcool, de l'euphorie de la fête, tout ça. Rien de plus. On doit oublier ce qu'il y a eu, faire comme si cela ne s'était jamais passé.

Gally, ne cessant de se rapprocher de Cami, arqua un sourcil. Lentement, un petit sourire en coin apparut sur son visage.

Cami sentit son odeur. La même que quand ils avaient fait l'amour. Elle en était dingue.

Elle secoua discrètement la tête, chassant ces pensées.

- On devrait, peut-être, mais tu n'as pas envie d'oublier tout ça, n'est-ce pas ? Lui murmura Gally

Il était désormais à quelques centimètres d'elle, Cami avait cessé de reculer.

Elle tourna la tête de droite à gauche, péniblement. Elle n'arrivait pas à le contredire avec des mots. Elle n'arrivait plus à lui mentir, à se mentir.

- Je refuse d'oublier, de faire comme s'il ne s'était rien passé. Et je pense qu'aucun de nous deux veut oublier. Soutint Gally

Enfin prête à le défier, Cami osa plongea ses yeux dans les siens. Ses yeux bleus qui étaient toujours aussi électriques. Tant d'émotions y défilaient, mais comme d'habitude Cami ne parvenait pas à les déchiffrer.

Ce qui était sûr, toutefois, c'était qu'il n'y avait plus de haine dans le regard de Gally. Et cela inquiétait Cami.

- Moi je pense qu'on sait pertinemment que c'était une erreur. On avait besoin de clore ce chapitre une bonne fois pour toutes, mais on l'a fait de la mauvaise façon.

Gally ricana doucement, exaspéré de voir Cami se terrer dans de perpétuels mensonges.

- Je n'ai jamais pensé que c'était une erreur, la bleue, je l'ai voulu. C'est moi qui t'ai couru après, je te rappelle. C'est moi qui t'ai emmené dans la chambre. Et je le referai sans hésiter. Affirma-t-il, plus sûr de lui que jamais

Cela devint très difficile pour Cami de ne pas rompre le contact visuel, de ne pas flancher.

Mais elle avait encore quelques contre-attaques en réserve.

- Et toi, tu te rappelles tout ce que tu m'as dit ? Tu m'as appelé par mon prénom, toi qui ne voulais jamais le faire, tu m'as dit que je t'avais manqué, toi qui m'as tant détestée pendant des mois au point de me faire souffrir, tu m'as demandé de te dire que j'étais à toi, rien qu'à toi, toi qui n'as cessé de me rejeter pendant des mois. Tu regrettes d'avoir dit toutes ces choses, n'est-ce pas ?

Gally la sondait du regard, avec ce même feu qui brûlait de désir dans ses yeux dès lors que Cami était en face de lui.

- Non, pas du tout, je le pensais. Et je le pense toujours. Je suis parfaitement conscient de ce que j'ai fait et dit. Répondit-il d'une manière posée, avec une confiance en lui insolente

Cami était perdue dans sa contemplation du visage de Gally, cherchant la moindre faille. Elle n'avait même pas réalisé que leurs mains se touchaient presque, tellement ils étaient proches l'un de l'autre.

Cela était insensé, pour elle. Gally ne pouvait pas réellement penser tout ce qu'il lui avait dit quand ils avaient fait l'amour. Ce Gally n'existait pas, hormis dans ses rêves, ou souvenirs.

Elle ne devait pas craquer, surtout pas. Qu'importe si elle le désirait plus que tout.

- Je suis en couple, Gally.

Le maton des bâtisseurs rit une nouvelle fois, d'un ton narquois.

- Ça ne t'a pas dérangé d'être en couple, quand je te baisais contre le mur de la chambre à côté de celle de ton copain.

Cami se pinça les lèvres, frustrée. Il avait constamment le dernier mot.

- Qu'est-ce que tu veux, Gally ? S'énerva-t-elle

Gally n'hésita pas une seule seconde avant de répondre, du tac au tac.

- Toi. Je te veux toi, rien que pour moi. Pour toujours. Et si c'est trop demandé, alors reste avec ton copain, mais je te veux. Je veux te baiser, sans relâche, je veux que tu m'utilises comme tu m'as utilisé après cette fête. Je veux te combler, te remplir, parce que Theo ne pourra jamais le faire. Ça tu l'as bien compris, le lendemain de notre nuit ensemble.

Cami se racla la gorge, elle était devenue sèche sous sa respiration haletante.

La Cami d'il y avait quelques mois aurait rêvé que le bâtisseur lui dise cela. La Cami d'aujourd'hui en était terrifiée.

Elle n'était pas terrifiée à cause de Gally, non, elle était terrifiée à l'idée de perdre le contrôle si Gally la laissait l'utiliser comme il venait de le dire.

Son cerveau lui hurlait de ne pas trahir Theo, il lui assurait que leur relation était ce qu'il y avait de mieux pour elle.

Mais son cœur lui rappelait ce qu'elle avait dit à Gally quand elle l'avait mené vers l'orgasme.

« Tu es et resteras le seul à me faire ressentir tout ça, Gally. Pour toujours. »

Elle n'avait pas dit cela dans le vent, elle le pensait sincèrement, tout comme Gally pensait tout ce qu'il avait dit à Cami.

C'était Gally, depuis toujours et à jamais.

Pendant quelques secondes, Cami ne réussit pas à lui répondre. Déboussolée.

Le bâtisseur saisit alors l'occasion et il posa sa main sur la taille de la jeune femme.

Cami hoqueta de surprise. Ce simple geste fit renaître une excitation intolérable dans tout son corps.

- Gally... Souffla-t-elle d'une voix cassée, désespérée

Avec précaution, Gally fit glisser ses doigts. D'abord vers les hanches de la medjack, puis vers son bas-ventre. Là, il appuya doucement.

- Ça ne te manque pas, ce que je t'ai fait ressentir juste ici ? Lui demanda-t-il en enfonçant un peu plus ses doigts dans son bas-ventre, son visage à quelques millimètres de celui de Cami

Cami inspira longuement, la bouche entrouverte, retenant un gémissement.

Si, cruellement.

Mais elle ne pouvait pas le lui dire. Elle s'interdisait de céder.

- Cami !

Les yeux de Cami s'écarquillèrent.

Theo.

Il venait de rentrer du Labyrinthe et il la cherchait.

Machinalement, elle s'éloigna de Gally et elle sentit une fureur grandir en elle. Non pas envers Gally, mais envers elle-même. Elle se haïssait de s'être mise dans une situation pareille et d'y impliquer Theo indirectement.

Mais comme d'habitude, c'était Gally qui allait subir cette colère.

- Laisse-moi tranquille, tocard ! Pesta-t-elle

Cami n'écouta pas ce que Gally lui répondit, elle s'en alla sans se retourner. L'abandonnant comme elle l'avait fait deux jours plus tôt.

Parce qu'elle n'était pas encore prête à faire face aux sentiments qui refaisaient surface, ces sentiments qui s'étaient cachés au plus profond d'elle les derniers mois. Elle les avait reniés, en vain.

Aujourd'hui, ils lui sautaient à la figure.

Elle sortit de la salle du conseil en trombe, les poings serrés, une moue dépitée sur son visage. Ses yeux étaient embués par les larmes et elle dut ravaler un sanglot.

Comment allait-elle se sortir de ce bourbier ? Elle était coincée.

Elle n'écoutait plus son cerveau, elle ne lui obéissait plus. À la place, elle donnait raison à ce que son cœur lui criait.

Et les conséquences allaient être terribles.

Notes:

Et voilà pour ce chapitre tant attendu !

Fiouuuu, je n'ai jamais écrit une scène lemon aussi longue de toute ma vie !

Qu'est-ce que vous en avez pensé ? J'espère que cette scène lemon vous a plu !

Que va-t-il se passer maintenant ? Gally et Cami vont-ils enfin être ensemble ?

En tout cas, Gally est en train de craquer. Est-ce que Cami va en faire tout autant ?

N'oubliez pas de me laisser votre avis, ainsi qu'un petit kudos ! C'est important pour moi !

À plus !

Chapter 22: XXII.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

- Dégage ! Bordel de merde !

Cela faisait cinq minutes que Cami passait un jet d'eau brûlante sur sa plaie, avec un espoir naïf de la faire disparaître. Elle était si désespérée qu'elle tentait tout et n'importe quoi, du moins, des techniques qui ne lui faisaient pas trop mal.

Sans grande surprise, cette tentative ne lui amena qu'une énorme tache rouge autour de l'œuvre du bâtisseur. Elle dut arrêter, avant d'atteindre la brûlure au troisième degré.

Le G trônait encore fièrement sur sa peau, vif et brillant.

Cami se mit à rire nerveusement. C'était tout comme si Gally, en tailladant cette lettre sur son corps, lui avait fait passer un message très clair.

Le maton des bâtisseurs serait à jamais encré en elle, qu'elle le veuille ou non, elle ne pourrait jamais y échapper.

Chaque jour qui passait, ses yeux finiraient toujours par tomber sur cette cicatrice, sur cette lettre G, et chaque jour elle penserait à lui.

C'était inévitable.

Chaque jour, elle se rappellerait toutes les sensations qu'il lui avait procurées cette fameuse nuit, tous les mots sincères qu'il lui avait murmurés au creux de l'oreille, ce moment où il l'avait enfin appelée par son prénom.

C'était fatidique.

Chaque jour, cette plaie la mettrait face à ce qu'elle tentait de rejeter depuis des mois.

Son amour impossible, douloureux, foudroyant et passionnel, pour Gally.

C'était inexorable.

Toutefois, Cami demeurait têtue, probablement l'un de ses plus grands défauts.

Si elle devait refouler ses sentiments pour Gally pour le restant de sa vie, elle le ferait. Même si cela était la pire des tortures à subir, elle les refoulerait. Sans hésiter.

Car elle aimait Theo, bien plus qu'elle n'aimait Gally. Le coureur devait être sa priorité, son tout. Il était son pilier depuis son arrivée dans le Bloc. Il ne l'avait jamais déçue, trahie, encore moins trompée. Il méritait tout l'amour du monde.

Cami se devait de lui rendre tout cela.

Elle ne laisserait plus jamais le bâtisseur gagner.

- Va en Enfer. Grogna-t-elle après avoir abandonné l'idée de se débarrasser de sa plaie

Il ne lui restait plus qu'à être créative. Elle possédait suffisamment d'imagination pour cacher cette création immonde et scandaleuse à Theo.

Elle n'avait pas le choix, de toute façon.

**

Quatre jours s'étaient écoulés depuis cet instant partagé avec Gally.

Cette erreur.

Cami fuyait le bâtisseur autant que possible, mais il ne semblait pas décidé à en faire de même. Bien au contraire, Gally trouvait toujours un moyen pour qu'ils ne soient rien que tous les deux, éloignés des autres.

Mais Cami ne lui laissait même pas le temps de dire quelque chose qu'elle s'échappait, filant aussi vite que l'éclair. Abandonnant à chaque fois un bâtisseur à la fois frustré et enjoué.

Elle finirait par s'avouer vaincue, il le savait. Il ne comptait pas lâcher l'affaire.

Durant des mois, Gally avait fait comme si Cami n'existait pas, par rancœur mais aussi par déni, car il n'avait jamais accepté cette attirance puissante et insoutenable.

Cette lâcheté ne se reproduirait jamais, Gally se l'était promis. Aujourd'hui, il lui courrait après. Lui faisait sans cesse comprendre qu'elle était à lui.

Il l'attendrait, qu'importe le prix à payer. Theo ne lui faisait pas peur, sa relation avec Cami ne lui faisait pas peur. Gally était patient, pour l'instant. Cami se débarrasserait elle-même de Theo, elle réaliserait. Le maton ne se faisait pas de soucis à ce propos.

*

Depuis deux jours, Cami ne parlait presque plus, elle se montrait de moins en moins. Theo était le seul à avoir la chance de passer des moments avec elle, elle ne s'ouvrait qu'à lui.

Au bout d'un moment, cela finit par agacer Teresa, Newt et Rosie.

En cette belle journée ensoleillée, les trois amis décidèrent que cela ne pouvait plus durer.

- Qu'est-ce qu'on fait ? On la kidnappe ? Proposa Newt, tout à fait sérieux

Rosie explosa de rire alors qu'elle s'occupait d'un plant de tomates.

- Pour aller où ? À l'autre bout du Bloc ? Quand on kidnappe une personne, Newt, c'est pour qu'on ne puisse pas la retrouver. Ricana Teresa

- Eh bien, on la kidnappe à l'infirmerie, on l'enferme dans une chambre, on l'attache à une chaise, et on la fait avouer pourquoi elle prend ses distances comme ça. Je crois qu'on a encore quelques bonnets que les Créateurs nous avaient envoyés pour les quelques jours de neige qu'on avait eus, l'année dernière. On peut les transformer en cagoules !

Clairement, Newt faisait part d'un rêve inavoué. Il se croyait dans un film et il devait bien s'ennuyer pour en venir à vouloir réaliser cette folie.

- C'est ça qui t'excite, Newtie, les kidnappings ? Se moqua Rosie

- Oui allez, moquez-vous ! Mais comment la faire avouer ce qui ne va pas, dans ce cas ? Elle nous évite et refuse de nous répondre quand on lui parle. Se renfrogna Newt, arrachant des carottes du sol

- J'ai une idée ! Venez en cuisine avec moi, on va lui préparer son gâteau préféré. Un carrot cake !

- Merveilleuse idée, faisons ça ! S'exclama Rosie

Newt soupira, ne désirant absolument pas pâtisser, mais Teresa avait raison. La nourriture était un bon moyen de faire parler Cami.

- Entre Gally et le carrot cake... Cami a vraiment des goûts de merde. Lâcha le sarcleur, derrière les deux jeunes femmes

*

Cami se posa une minute sur une chaise, à l'arrière de l'infirmerie. Il n'était que seize heures, mais elle avait déjà dû soigner plus de sept blocards. Elle ne comprenait ce qu'ils avaient à tous se blesser aujourd'hui.

- Tu peux partir, Cam.

La concernée releva la tête et découvrit Jeff, qui se tenait dans l'encadrement de la porte. Il lui souriait.

- Je...

- Tu t'es occupé de tous les patients aujourd'hui, on va gérer les derniers. File, avant que je ne change d'avis !

Cami remercia son collègue, soupirant de soulagement. Elle avait bien cru que cette journée ne se terminerait jamais.

Le bon côté de ce genre de journée bien remplie au travail, c'était que cela lui permettait de ne plus penser à rien. D'oublier complètement sa vie personnelle. Sa vie désastreuse.

La medjack eut à peine le temps de mettre un pied dehors, que trois petites têtes lui firent face. Avec de grands sourires joyeux sur leurs visages.

Sans plus attendre, Teresa lui tendit un magnifique gâteau, un carrot cake. Son préféré. Elle avait même mis une vraie carotte dessus, une carotte glacée.

Cami le saisit, retrouvant une once de bonne humeur en elle.

- Joyeux anniversaire ! S'écria Newt

Cami le toisa, un sourcil arqué.

- Et qu'est-ce qui te dit que c'est mon anniversaire aujourd'hui ?

Newt haussa les épaules.

- Je l'ai décidé.

La blocarde pouffa de rire, roulant des yeux.

- Je ne sais même pas quel âge j'ai, Newt.

- Probablement quarante ans, vu la crise avec les hommes que tu nous fais en ce moment. Répondit Teresa

- Eh ! S'offusqua Cami

- Ou quinze ans, puisque tu nous fais la tête depuis des jours sans que l'on ne sache pourquoi. On a l'impression d'être de retour au collège. Ajouta Newt, une légère rancœur dans le ton de sa voix

Cami regardait ses amis à tour de rôle, seule Rosie demeurait silencieuse, mais elle lui souriait avec compassion.

La medjack souffla longuement. Elle ne pouvait plus s'échapper.

- Bon, j'ai le droit de goûter à ce gâteau ? S'impatienta Cami, mal à l'aise

Elle se mit à marcher vers le milieu du Bloc, loin de tous les endroits où les autres blocards étaient en train de travailler.

Le trio infernal la suivait de près. Cami les ignorait, se forçant à examiner le gâteau dans ses mains. Malgré le stress qui la rongeait de l'intérieur les derniers temps, elle mourrait de faim. Teresa avait visé juste, Cami adorait les gâteaux. Particulièrement celui-ci.

Après avoir trouvé l'endroit parfait, la medjack se laissa presque tomber sur l'herbe et elle attrapa une cuillère sur l'assiette. Elle n'attendit même pas ses amis pour attaquer le gâteau.

- Je savais qu'il te plairait. Sourit Teresa, s'installant sur sa droite

Quand Cami distribua les autres cuillères, Newt la refusa, une expression écœurée sur le visage.

- Berk.

La jeune femme leva les yeux au ciel.

- Et après c'est moi qui agis comme une ado de quinze ans, hein ?

- Chacun ses goûts, c'est tout. J'ai failli vomir tout le long de la préparation du gâteau. Raconta Newt

- Parce que vous avez aidé Teresa à le faire ? Demanda Cami, s'adressant au sarcleur et à la blonde

- Bien sûr. Affirma Rosie, toute fière

Il était délicieux. Cami se régalait à chaque bouchée, n'en laissant pas une miette.

- Vous avez passé une bonne journée ? Questionna-t-elle, cherchant à éviter la discussion qui lui pendait au nez

Le soleil tapait sur le dos et la nuque de Cami, cette chaleur lui fit du bien. Il faisait toujours très froid dans l'infirmerie.

- Oui, même si c'est toujours un peu gênant de travailler avec Frypan après ce qui s'est passé... Avoua Teresa, jetant un coup d'œil vers Rosie

- Tu m'étonnes. Vous avez recommencé ? S'esclaffa la medjack

- Non ! Répondit Rosie, les joues rouges

- Pas encore. Ajouta Teresa avec un petit sourire

Cami sentait le regard insistant de Newt, elle tourna donc la tête vers lui. Il n'avait pas l'air content.

- Ça y est, tu reparles ? Comme par magie ? Lui lança-t-il

- C'est le gâteau, je vous l'avais dit. Rit Teresa, essayant de détendre l'atmosphère

- Tu es vraiment bizarre les derniers temps, Mimi. L'assena Newt, le regard dur

La gorge de la medjack se noua. Comment pouvait-elle leur faire comprendre cet éloignement si soudain ?

- Je crois que tu ne t'en rends pas compte, mais tu nous as ignorés pendant des jours. Renchérit Teresa

Super. Ils étaient tous contre elle.

- Vous...

- Tu n'as jamais été comme ça avec nous. La coupa Newt, déterminé à obtenir la vérité

Cami avait abandonné son gâteau. À présent, ses mains arrachaient l'herbe autour d'elle, machinalement.

- Je...

- Qu'est-ce qu'on t'a...

L'intervention de Rosie fut de trop, Cami craqua. De but en blanc, épiant ses amis droit dans les yeux, elle avoua enfin ce qui la tracassait :

- J'ai trompé Theo. J'ai couché avec Gally.

Si cela n'avait pas été à propos d'un sujet qui contrariait Cami, elle aurait explosé de rire. La scène qui se déroulait devant elle était très drôle.

Les trois blocards avaient les yeux écarquillés, l'incrédulité peinte sur leurs visages. D'abord, un silence gêné prit place, chacun essayait de digérer cette révélation inattendue.

Même s'ils avaient plusieurs fois plaisanté avec Cami, la taquinant au sujet de Gally, au fond d'eux, Newt, Teresa et Rosie, avaient toujours pensé que Cami était fidèle à Theo. Ils la croyaient amoureuse.

Que s'était-il passé pour en arriver là ?

Puis, sans grande surprise, un immense sourire étira les lèvres de Newt. Son regard, énervé quelques minutes plus tôt, brillait à nouveau d'espièglerie.

- Je savais que tu finirais par choisir Gally !

Cami, sourcils froncés, se pencha en avant pour lui donner une petite tape sur son bras.

- Moins fort, idiot ! Et je ne l'ai certainement pas choisi.

- Mais oui, tu n'as pas choisi de te mettre à quatre pattes sur un lit et la queue de Gally est entrée en toi par accident, bien sûr !

- Newt, merde ! Rouspéta Cami

Les deux autres jeunes femmes firent des bruits à la fois dégoûtés et amusés.

Au plus grand étonnement de Cami, le choc se dissipa très vite au sein de ses amis. Ils semblaient plus intrigués qu'autre chose.

- Et... j'imagine que ça s'est passé lors de la dernière fête ? Supposa Teresa

- La nuit de toutes les folies, non ? Confirma Cami

- Ah ben là, c'est le cas de le dire. Je me disais bien, comment Newt, Rosie et moi avions pu faire tout ça et toi rien ? C'était pas normal.

- Tu nous as donc menti ? Réfléchit Newt, ses lèvres pincées

- Tu sais très bien que je ne ferais pas ça. J'ai eu un trou noir total, ça m'est revenu petit à petit. Et à partir de là, je me suis éloignée de tout le monde. J'espère que vous comprenez pourquoi. Soupira Cami

Comme d'habitude, Rosie scrutait Cami avec bienveillance.

- C'est vrai que ce que tu as fait, cela complique les choses avec Theo. Admit la blonde

- Et ce n'est pas le pire. Pendant qu'on couchait ensemble, Gally a pris un couteau et il a gravé la lettre G sur ma peau, en dessous de ma hanche. Murmura Cami, une légère panique dans sa voix

Afin de ne pas mourir bête, Newt avait enfin pris un petit bout de gâteau pour le goûter.

En entendant ce que Cami venait de dire, il recracha tout sous la surprise, manquant de s'étouffer.

- Sérieusement, Newt ? Se plaignit Rosie qui avait reçu quelques morceaux sur sa jambe

- Pas grave, c'était pas bon de toute façon. Siffla Newt en lui retirant les bouts de gâteau

Teresa était tout bonnement estomaquée.

- Je pensais vraiment pas que Gally était si...

- Pervers, Teresa, c'est le mot. Purée, vous vous ennuyez pas sexuellement, tous les deux. Se marra Newt

Cami replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, gênée. Elle-même n'arrivait pas à croire que Gally et elle avaient fait de telles choses.

- Mais tu étais complètement bourrée pour accepter ça, ou tu aimes ça autant que lui ?

La medjack hésita un instant, avant de céder. Cela ne servait à rien de continuer à mentir.

- Les deux, Newt, les deux. Confessa Cami, baissant la tête

Elle avait déjà honte d'avoir trahi Theo, mais avouer ses crimes devant ses amis était encore pire.

- Comment fais-tu pour cacher cette... plaie, à Theo ? L'interrogea Rosie, sans aucune mauvaise arrière-pensée, avec une simple curiosité

- Je reste habillée, je garde un long t-shirt la nuit... et j'aviserai quand on recommencera à... enfin voilà. Cami se racla la gorge, embarrassée

Il y eut un blanc, et Cami se rendit compte que ses trois meilleurs amis la fixaient d'un air grave.

Ils ne la regardaient pas d'un air grave parce qu'ils la jugeaient pour ce qu'elle avait fait, non.

Ils la scrutaient d'un air grave car ils se demandaient pourquoi elle restait avec Theo. Pourquoi elle ne le quittait pas.

Parce que pour Teresa, Newt et Rosie, c'était clair comme de l'eau de roche.

C'était avec Gally que Cami finirait, elle pouvait nier autant qu'elle le souhaitait. Elle pouvait se taper tous les garçons du Bloc. L'issue ne changerait pas.

Ça avait toujours été et ce serait toujours Gally.

Les amis de la medjack avaient beau détester le bâtisseur, lui trouver tous les défauts du monde, ils n'étaient pas naïfs et stupides pour autant.

Même s'ils avaient du mal à accepter le fait que ce soit tombé sur cet imbécile, le lien qui unissait Cami et Gally était puissant, indestructible. Ils reviendraient constamment l'un vers l'autre, tant pis si cela devait prendre des années. Ils termineraient leur vie ensemble.

Alors, putain, qu'est-ce qu'elle fout encore avec Theo ? Voilà ce que le trio pensait, tandis qu'il sondait Cami du regard.

- Question toute bête Cam-Cam, mais... est-ce que tu rêves de Theo également ? Est-ce que tu rêves de lui entre tes jambes ?

- Teresa, arrête un peu. La gronda Rosie

Perplexe, le regard de Cami se perdit dans le vide. Elle se rendait compte que non, effectivement, elle n'avait jamais rêvé de Theo. Elle partageait des tonnes de rêves, de souvenirs, avec Gally. Rien avec Theo.

Mais quel était le rapport ?

- Voilà, tu ne rêves que de Gally.

- Et donc ? Qu'est-ce que tu cherches à dire, Teresa ? Demanda Newt qui jouait avec une petite pâquerette entre ses doigts

- Parce que toute cette histoire a commencé avec ce fichu rêve que Cami a fait et qu'elle nous a raconté !

- Que je t'ai dit, et que tu as raconté à tout le monde, dont Gally. La rectifia Cami

- Bref. Gally et toi vous vous détestiez au point de presque vous entretuer, et d'un coup, tu as fait ce rêve sorti de nulle part. À partir de là, Gally est devenu ton obsession, et ce malgré la haine. Et tu te souviens quand je t'ai raconté comment Gally avait réagi après lui avoir dit que tu avais fait un rêve érotique avec lui ? Il n'arrivait pas à y croire et il m'avait même fait répéter, tu te rappelles ? Eh bien, j'avais omis de te dire qu'il avait aussi eu une réaction que je n'oublierai jamais. Quand je lui ai rapporté que tu avais rêvé de lui, il est devenu une tout autre personne. Tu le connais peut-être plus que moi, donc tu sais qu'il bloque toujours ses émotions. Il a bâti un mur devant son âme, c'est impossible de lire ce qu'il ressent à travers son regard. Mais cette fois-là, quand il a appris pour ton rêve, je suis persuadée d'avoir lu du soulagement dans ses yeux. Comme s'il avait attendu cela toute sa vie. Sans aucune réticence, il s'est dévoilé. Même Minho m'a dit que c'était la première fois qu'il le voyait ainsi. Et Minho est avec lui dans le Bloc depuis bien plus longtemps que nous.

Ils écoutaient tous Teresa, attentivement, mais ils ne saisissaient pas encore où elle voulait en venir.

Sauf Rosie.

- Et quelques mois plus tard, Rosie est venue me parler d'un rêve qu'elle avait fait, sur Gally et toi. Gally nous a entendues, et il a révélé à Rosie qu'il avait rêvé d'un moment similaire. Comme par hasard.

Teresa avait dit cela en ne quittant pas Cami des yeux, avec un infime sourire à peine perceptible sur le bout des lèvres.

- Tu ne penses tout de même pas que...

- Si, Newt, je pense que ce ne sont pas des rêves, mais des souvenirs.

Le sarcleur avait plaqué une main sur sa bouche, ébranlé.

Cami, quant à elle, fut pétrifiée par l'angoisse. Pas même ses paupières ne clignaient. Elle était prise de tels vertiges qu'elle crut s'évanouir. Elle avait arraché toute l'herbe qui l'entourait.

- Il ne faut pas... il ne faut pas qu'Alby le sache. On sera... on sera envoyés dans le labyrinthe, toi y compris, Rosie. Bredouilla la medjack, d'un ton grave

- Ah ! Donc ce sont bien des souvenirs ! S'exclama Newt, qui semblait beaucoup s'amuser avec toutes ces révélations

- Oui, mes rêves, celui de Gally, celui de Rosie, ce sont des souvenirs. Depuis le début.

- Mais c'est génial, Cami, jamais personne jusqu'ici n'a eu la chance de se souvenir de sa vie passée !

Ouais Newt, super génial de se souvenir des Créateurs qui m'utilisent comme cobaye et de mon pire ennemi qui me baise dans tous les endroits possibles. Ça nous avance beaucoup.

- Je vous en prie, ne le dites pas à Alby. Il pensera que je suis du côté des Créateurs, et ce n'est pas le cas ! Paniqua Cami, son cœur battant la chamade

Teresa n'en revenait pas, sa théorie était donc vraie. Ce qui ne faisait que renforcer son opinion sur Cami et Gally.

Toutefois, le fait que Cami ose douter de ses amis l'agaça.

- Nous sommes tes meilleurs amis, ta famille, Mimi. Comment peux-tu croire qu'on en parlera si cela peut te mettre en danger ?

- C'est vrai que m'imaginer Gally dans le labyrinthe m'apporte une certaine satisfaction... mais c'est pas suffisant pour te dénoncer, Cam-Cam. La rassura Newt

Cami se sentit tout de suite un peu plus légère, mais pas complètement.

- Donc... là où je veux en venir, Mimi, c'est que Gally et toi... ça a commencé il y a très longtemps. Bien avant le Bloc. Vous étiez ensemble, dans ces souvenirs, et vous le serez à nouveau. Tôt ou tard, parce que les sentiments que vous ressentez l'un pour l'autre n'ont jamais disparu. Ils ont juste été oubliés. Alors ne fais pas souffrir Theo pour rien. Termina Teresa, qui avait pris la main de Cami dans la sienne

Cami se demandait comment ses dents ne s'étaient pas encore brisées tant elle contractait sa mâchoire.

- C'est bon ! Stop ! J'en ai assez !

La medjack avait dégagé sa main de celle de Teresa, la repoussant.

D'un geste rageur, elle mangea deux dernières cuillerées de gâteau puis elle se leva et partit loin de ses amis, furibonde. Elle ignora leurs appels.

De jour en jour, la terrible vérité lui explosait à la figure. Mais Cami trouvait toujours des excuses pour la contredire, inlassablement.

Teresa n'avait balancé que des bêtises.

J'aime Theo. J'aime Theo. J'aime Theo. J'aime Theo.

Mon passé avec Gally ne veut rien dire.

Je ne l'aime pas autant que lui.

*

Deux heures plus tard, Cami n'était toujours pas parvenue à calmer ses nerfs.

Quand Theo était rentré du Labyrinthe, il avait décidé d'emmener la medjack faire une petite promenade dans le Bloc. Il n'était pas bête, il voyait que Cami n'allait pas bien les derniers temps. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais ce n'était pas ce qui importait.

Son rôle, en tant que petit copain, était avant tout de lui changer les idées. De faire en sorte qu'elle se sente mieux, à tout prix.

À la lisière de la forêt, Theo avait poussé Cami contre un arbre, avec délicatesse. Cami avait relevé la tête vers lui, surprise, et il avait alors planté son regard gris dans celui de la jeune femme. Il l'avait vu défaillir à cause de ce regard, et cela avait éveillé une certaine excitation en lui.

Il aimait tant la faire perdre ses moyens, grâce à un simple regard. Souriant, Theo avait fini par joindre ses lèvres à celles de Cami et il l'avait embrassée amoureusement.

Le coureur était toujours exténué à l'issue de sa journée de travail et Cami lui manquait terriblement. Quand Theo n'était pas absorbé par ses tâches, ses pensées ne cessaient de s'attarder sur elle. Elle envahissait son esprit sans qu'il ne puisse y remédier. Jamais auparavant il n'avait éprouvé un tel amour pour une personne. Il ressentait un besoin constant d'être au plus près d'elle, à chaque seconde, de l'avoir rien que pour lui.

La chaleur émanant de leurs deux corps avait fait naître en Théo un désir intense, l'incitant à glisser ses mains sous le t-shirt de Cami. Cependant, après lui avoir offert un dernier baiser, la medjack s'était doucement éclipsée de son étreinte.

- On peut pas faire ça ici quand même, c'est un peu risqué tu ne crois pas ? Avait-elle ri, ne réussissant pas à cacher son malaise

Theo avait discrètement soupiré, mais il n'avait pas insisté bien sûr.

Ce qui l'inquiétait, c'était que Cami refusait le contact physique depuis quelques jours et cela perdurait.

Il espérait que la raison n'était pas grave, et qu'elle s'en remettrait vite.

À présent, les deux amoureux marchaient vers la cuisine. Ils comptaient récupérer leur repas pour ce soir, avant de s'installer près du feu.

En entrant dans la pièce, ils découvrirent certains bâtisseurs adossés contre le comptoir qui séparait la cuisine et la table à manger. Dont Gally.

Le cœur de Cami tomba dans son estomac, elle détourna aussitôt le regard. Heureusement, le maton ne fit aucune remarque, il se contenta simplement d'épier le couple.

Malgré tout, il y avait d'autres personnes qui ne semblaient pas ravies de voir Cami et Theo. Notamment l'un des trancheurs, Winston.

Il scrutait Cami avec une répulsion inouïe. Il faisait partie des quelques blocards qui croyaient encore que la jeune femme était complice des Créateurs.

Lors de conseils restreints, Alby évoquait encore cette possibilité, ce qui ne faisait qu'accroître la haine contre Cami.

Winston venait de terminer de manger, il se leva de table et s'avança lentement vers Cami et Theo. Ses yeux rouges montraient qu'il avait probablement bu de l'alcool et n'était pas dans son état normal.

- Regarde-la... à se la couler douce avec le bleu... tu crois qu'elle le manipule lui aussi ?

Les poings de Cami se serrèrent sous ces paroles. À côté d'elle, Theo lui chuchota :

- Laisse tomber, ignore-le. Viens, on va chercher de quoi manger.

La medjack ne l'écouta absolument pas. Elle ne comptait pas s'écraser face au trancheur. Et ce n'était pas tout.

Le regard de Gally pesait sur son dos, ce qui énervait Cami d'autant plus. Il observait ses moindres faits et gestes.

Cami et Winston n'étaient plus qu'à deux mètres l'un de l'autre, et ils se fusillaient du regard.

- J'ai hâte du jour où on te jettera dans le labyrinthe. Cracha-t-il, accompagné d'un sourire mauvais

- Qu'est-ce que tu viens de dire, tocard ?

L'entièreté du corps de Cami se figea.

Ce n'était pas Theo qui avait prononcé ces mots, mais Gally.

Le bâtisseur n'avait pas bougé, il était toujours contre le comptoir. Toutefois, une expression inhumaine s'était logée sur son visage. À tout moment, il allait faire exploser tout ce qui l'entourait.

Theo demeurait immobile, il ne s'était pas attendu à ce qu'un blocard s'en prenne à Cami, et il ne sut comment réagir.

Winston n'avait vraisemblablement pas entendu Gally. Il s'approchait de plus en plus de la medjack, dangereusement.

- Je vais peut-être t'y mettre moi-même en fait.

Le trancheur n'eut pas le temps d'atteindre Cami.

Gally s'était interposé entre les deux, protégeant Cami derrière lui. On ne la voyait même plus, cachée derrière les épaules et le dos imposants du maton des bâtisseurs.

Cami était médusée. Gally était venu la protéger sans hésiter une seule seconde, devant toutes les personnes présentes dans la cuisine, se fichant de leurs regards ahuris. Theo, quant à lui, était si effaré de la réaction du bâtisseur qu'il le regardait comme s'il avait vu un fantôme.

Gally dominait Winston de sa grandeur, le surplombant. Il ne le laisserait jamais approcher Cami, le trancheur le comprit bien.

Il comprit également que s'il faisait un geste de plus, s'il osait prononcer un autre mot, Gally rouerait son visage de coups-de-poing, jusqu'à briser sa mâchoire.

- Essaye pour voir. Le menaça Gally, d'une voix froide, effrayante

Cami aurait aimé lui dire de se calmer, de partir, parce qu'au fond d'elle, même si elle ne l'assumait pas, elle refusait que Gally finisse dans le Gnouf, ou pire, dans le Labyrinthe, à cause d'elle.

Sauf qu'elle demeurait muette, incapable de dire quoi que ce soit. Seuls des souffles surpris s'échappaient d'entre ses lèvres.

Cela aurait pourtant tout simplifié. Gally mort, après avoir été envoyé dans le Labyrinthe suite à une énième bagarre, cela permettrait à Cami de vivre avec Theo sans aucune crainte. Elle pourrait enfin cesser d'aimer son pire ennemi.

Cependant, Cami ne pouvait pas s'y résoudre, et c'était pour cela qu'elle souhaitait que Gally ne s'en prenne pas à Winston.

Heureusement, Alby décida d'arriver pile au bon moment, et il mit fin à cette querelle.

- Gally, arrête tout de suite ce que tu envisages de faire. L'engueula-t-il d'un ton grave

Frustré et déçu de ne pas pouvoir donner à Winston la leçon qu'il méritait, Gally recula, levant les mains en l'air. Cami se décala pour le laisser passer.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas le regard rempli d'émotions confuses que le bâtisseur avait posé sur elle, avant qu'il ne se tourne vers Alby.

Cami n'avait pas oublié tout ce que Gally lui avait dit, quand ils avaient fait l'amour, et même après. Il la désirait tant qu'il était prêt à accepter qu'elle reste avec Theo et qu'elle utilise le bâtisseur juste pour du sexe.

Mais en avait-il vraiment le désir au point de révéler à tous les blocards ce qu'il ressentait pour elle ? Car la protéger ainsi devant les autres ne manquerait pas d'éveiller les soupçons.

Comment Gally en était-il venu à agir de la sorte avec elle ? Quel avait été le déclencheur dans son esprit pour passer d'une haine persistante à... ça ? Cami ne parvenait pas à trouver d'explication rationnelle.

- Je peux savoir ce que tu fous, Gally ? Quand comptes-tu te calmer ? S'emporta Alby, agacé

Le bâtisseur assassinait le chef du regard, roulant sa langue contre l'intérieur de sa joue.

Les derniers temps, Gally se prenait constamment la tête avec Alby. Et si ce n'était pas avec lui, c'était avec Thomas, ou même Theo.

Le maton ne pouvait plus supporter Alby. Particulièrement quand il accusait injustement Cami.

Aux yeux de Gally, Theo était l'unique personne que l'on pouvait associer aux Créateurs. Mais personne ne voulait l'écouter à ce sujet, Cami la dernière.

Le bâtisseur essayait de garder une respiration régulière afin de ne pas perdre son sang-froid, mais la colère en lui alourdissait ses inspirations et expirations.

- Les Créateurs ont été très clairs dans leur message, non ? On doit les protéger.

Gally avait lâché cet argument avec un sourire suffisant, parce qu'il savait qu'en disant cela il serait le gagnant dans cette histoire. Comme toujours.

Il ne craignait personne, et il le leur faisait bien comprendre.

Theo, qui jusqu'ici avait dévisagé Gally en pensant « mais qu'est-ce qu'il fout lui ? », s'était adouci.

- Il a raison. Concéda-t-il

Cami tourna la tête vers Theo et Gally.

Le coureur souriait au bâtisseur. Un sourire vrai, qui remerciait Gally car il avait protégé Cami.

Curieusement, Gally lui souriait en retour. Mais le maton ne souriait absolument pas par gentillesse, non. À travers ce sourire, il se moquait de Theo. Il avait ce sourire moqueur, presque fier, parce que quelques jours plus tôt, il avait baisé la copine du coureur contre le mur de la chambre juste à côté de la sienne.

Mais ça, Theo ne pouvait pas le comprendre, et cela fit fulminer Cami de rage.

Alby sonda les trois blocards du regard, à tour de rôle. Analysant la situation, prenant en compte ce que Gally avait dit. Puis ses yeux se posèrent sur Winston.

- Sors d'ici, toi. Ordonna Alby

Winston ne se fit pas prier. Il n'avait pas autant d'audace que Gally, il avait toujours peur du chef.

Néanmoins, comme si c'était plus fort que lui, le trancheur ne put s'empêcher de bousculer violemment Cami, lui donnant un coup d'épaule puissant, ce qui la fit perdre son équilibre. Theo l'empêcha de tomber en saisissant son bras.

Gally n'avait pas attendu une seule seconde pour agir. Il avait sauté sur Winston et avait posé sa main sur sa nuque, la serrant le plus vigoureusement possible.

Il le pencha en avant, sa tête désormais baissée vers le sol, et il le mena vers la sortie.

Alby lui hurlait de lâcher prise, mais Gally n'entendait plus rien autour de lui. Il était furieux.

- Gally, tu vas lui briser la nuque ! S'époumona le chef derrière lui

Une fois dehors, le bâtisseur jeta Winston de toutes ses forces, le faisant tomber deux mètres devant lui. Le jeune garçon couina de douleur après sa chute.

- Retourne donc dans la grange, imbécile. Si je te revois ne serait-ce qu'à quelques mètres d'elle, je te coupe la tête. De la même manière que tu le fais avec les cochons. Lui cracha Gally, le regardant de haut, avec dédain

Heureusement, ni Theo, ni Cami n'avaient entendu ces menaces.

Le geste de Winston envers elle, les réactions de Gally, cela avait complètement bouleversé la medjack. Sans crier gare, elle ressentit un mal de tête atroce. Si brutal qu'elle en tombât à terre. Sa tête était compressée au possible, à tout moment elle finirait par éclater. Cami dut serrer les dents pour ne pas céder à la douleur.

Et tout à coup, plus rien n'existait autour d'elle.

On y est presque Cami, c'est le moment ou jamais ! Lui criait Gally alors qu'il courrait devant elle, ne lâchant pas sa main

Ils couraient si vite, la vision de Cami devenait floue. La peur, l'excitation, l'adrénaline, c'était insupportable, son cœur allait finir par sortir de sa poitrine.

Encore quelques mètres, et ils pourraient s'enfuir d'ici. Ils n'avaient qu'à se ruer sous la porte qui était en train de se fermer. Elle était lente, ils avaient largement le temps.

Toutefois, le temps était précieux. Et ils étaient des sujets précieux.

Cami et Gally auraient dû se douter que ce ne serait pas aussi facile.

Un groupe d'hommes masqués venaient de surgir de nulle part devant eux, et ils n'étaient pas là pour les aider. Ils étaient le mal en personne, et le jeune couple ne le savait que trop bien.

Gally agit comme un bouclier humain, arquant son corps au-dessus de Cami afin que personne ne puisse l'atteindre. Il fonça résolument sur le tas et il tenta de faire passer Cami entre les hommes masqués. Tant pis s'il ne pouvait pas la rejoindre, il refusait qu'elle reste enfermée ici une seconde de plus, avec ces monstres.

Ne fais pas attention à eux ! Vas-y !

Gally assenait de coups-de-poing les hommes autour de lui. Sifflant de fureur à chaque fois que sa main s'écrasait contre l'un de leurs visages.

Malheureusement, ils étaient plus forts. Du moins, ils avaient plus de moyens. L'un d'eux avait envoyé un coup d'électricité dans le dos de Gally, grâce à un taser bien plus élaboré que les habituels.

Gally avait tenté de lutter, serrant les dents pour ignorer la douleur, et il avait continué de pousser Cami vers la sortie. Envers et contre tous.

En vain.

Un autre homme était apparu, et il avait enroulé ses bras autour de Cami, la soulevant pour la capturer.

Lâche-la, espèce de merde ! Hurla Gally

Il ne pouvait plus rien faire, six hommes avaient dû l'attraper pour l'empêcher de s'enfuir. Mais il continuait de se débattre, sans relâche, et ce malgré les coups de taser.

Sous la précipitation et les attaques de Cami, l'homme qui la tenait avait perdu son masque.

Cami, qui beuglait aussi fort que Gally pour s'échapper de l'emprise de l'homme, s'immobilisa en découvrant l'identité de son détenteur. Anéantie, son visage se décomposa.

C'était Theo. Jusqu'à la fin, il l'avait trahie. Mensonges sur mensonges.

Les autres étaient déjà en train de repartir dans l'autre sens, emmenant Gally.

Gally ! L'appela Cami, les larmes aux yeux

Le regard de Gally brisa le cœur de la jeune femme. Il était possédé par la rage, tel un démon, ses yeux étaient noirs, ayant perdu ce bleu qu'elle aimait tant.

Mais il était aussi terrifié. Terrifié à l'idée de ce qu'ils allaient faire subir à Cami. Sans qu'il ne puisse rien faire pour la protéger, impuissant.

Je te retrouverai, Theo. Et le jour où je te retrouverai, je te massacrerai. Je planterai un couteau dans ton corps et je l'ouvrirai de haut en bas, jusqu'à extirper tes entrailles, puis ton cœur. Après ça, j'arracherai ta tête. Je l'ai déjà fait, tu le sais, et je recommencerai. Sans aucune putain de pitié.

Gally avait eu le temps de vociférer ces promesses à Theo, avant de disparaître.

Et Cami aurait juré voir les poils de la nuque de Theo se dresser, sous les frissons de peur.

Quand Cami revint à elle, elle dut reprendre son souffle, comme si elle avait été privée d'oxygène pendant de longues minutes. Frypan et Theo l'entouraient, inquiets. Ils ne cessaient de lui demander si elle allait bien.

La medjack était incapable de leur répondre.

Tous les souvenirs qu'elle avait tant redoutés lui revinrent en pleine face, de manière brutale.

Et là, la terrible vérité s'imposa à elle.

Elle se remémora cette scène où un homme avait tenté de lui insérer une pipette, avant que Gally n'intervienne pour la sauver.

Et cet homme n'était autre que Theo. C'était lui depuis le début.

Cami ignorait la raison, mais son cerveau avait complètement effacé ce détail de sa mémoire. Une chose était certaine, ce n'était pas un oubli délibéré de sa part.

Alors, la medjack repensa à la question de Rosie. Si elle avait déjà rêvé de souvenirs avec Theo.

Elle qui avait longtemps cru que non. Au final, elle se souvenait bel et bien de moments avec Theo, et contrairement aux souvenirs avec Gally, aucun avec le coureur n'avait été bon.

Les yeux grands ouverts, Cami était désormais épouvantée.

Petit à petit, tout s'écroulait.

**

Cami était assise dans l'herbe, profitant d'une pause qui s'éternisait car aucun patient ne pointait le bout de son nez à l'infirmerie.

Theo était juste en face d'elle, il cueillait les pâquerettes autour de lui et les rassemblait pour en faire un bouquet. Il s'était blessé à la jambe hier, Jeff lui avait donc ordonné de ne pas courir aujourd'hui afin de se rétablir au plus vite et retourner dans le Labyrinthe dès demain, s'il était chanceux.

Les deux amoureux se complaisaient alors de ce temps superbe que les Créateurs leur offraient aujourd'hui. Le ciel était bleu, immaculé. Pas un seul nuage n'était présent. Le soleil battait son plein.

Cami trouvait que l'air avait l'odeur de l'été. C'était agréable.

Plus de trois semaines avaient défilé depuis cet instant où Cami avait retrouvé ses souvenirs dans la cuisine. Cet instant où elle avait compris pourquoi le prénom Theo lui avait dit quelque chose, le jour où celui qui portait ce nom était arrivé dans le Labyrinthe.

Cet instant abominable où Cami avait réalisé que dans ses souvenirs, Theo faisait partie des méchants, du mal. Et Gally était celui qui la protégeait depuis toujours.

Cependant, durant ces trois longues semaines, la medjack avait appris à relativiser.

Ce passé, elle ne le connaissait plus aujourd'hui. Theo encore moins, puisqu'il n'avait absolument aucun souvenir.

Il avait oublié ce qu'il était, et il ne serait plus jamais comme cela. S'il en venait à apprendre ce qu'il avait fait à Cami, avec les Créateurs, il ne se le pardonnerait jamais. Il serait révolté.

Le Theo d'aujourd'hui ne lui ferait jamais cela. C'était impossible.

C'était pour cette raison que Cami était toujours avec lui aujourd'hui. Elle lui faisait confiance, malgré quelques moments de doute.

Alby et Theo discutaient très, voire trop, souvent. Parfois, Cami s'était demandé si le coureur ne manigançait pas quelque chose. La folie avait pris le dessus sur sa raison et elle avait parfois cru que Theo brouillait les pistes d'Alby et des autres coureurs.

Alors, Cami avait discuté avec Minho, une fois qu'il s'était complètement rétabli de sa blessure à la tête. Elle lui avait demandé si Theo cherchait autant qu'eux, s'il se donnait à fond dans la Salle des cartes.

Minho l'avait épiée d'un air interloqué, puis il lui avait affirmé que Theo était certainement celui qui en faisait le plus.

Cami s'était sentie épouvantablement honteuse. Comment avait-elle pu soupçonner son propre petit ami ?

Tandis que Theo terminait le petit bouquet de fleurs, la medjack expira doucement, tracassée.

Elle repensait sans cesse à ce qu'il s'était passé dans la cuisine.

Bien sûr, Cami n'avait parlé de ce souvenir à personne. Ni à Theo, ni à ses amis. Elle recommençait ses cachotteries parce qu'elle craignait sans cesse qu'Alby l'apprenne.

Certes, s'il prenait connaissance de ce souvenir, il cesserait enfin de croire que Cami était du côté des Créateurs, mais Theo serait envoyé dans le Labyrinthe à sa place.

Ce n'était pas envisageable.

Ce qui dérangeait le plus Cami, dans toute cette histoire, c'était qu'elle ne pensait pas à la partie avec Theo, quand elle ressassait ce souvenir dans sa tête.

Elle ne pensait qu'à Gally. Sa protection envers elle, l'amour si fort qu'il lui portait au point de se sacrifier pour qu'elle puisse fuir les Créateurs. La promesse de tuer Theo car il avait trahi Cami.

Cela coupait le souffle de Cami à chaque fois que cela lui revenait à l'esprit.

Était-ce donc pour cela que Gally avait changé du tout au tout, depuis cette fameuse soirée ? Était-ce parce qu'il s'était souvenu de son amour pour Cami, avant le Bloc ?

Cela pouvait expliquer pourquoi Gally s'acharnait autant à faire comprendre à Cami que cela importait peu qu'elle reste avec Theo et qu'elle le rejette sans arrêt. Gally l'attendrait et elle lui reviendrait, tôt ou tard.

C'était fou, complètement fou. Jamais, Ô grand jamais, Cami n'aurait pu imaginer que sa relation avec Gally prendrait une telle tournure.

La Cami fraîchement arrivée au Bloc, qui détestait Gally au point d'avoir envie de le voir mourir dans d'atroces souffrances, n'y croirait pas une seule seconde.

Et pourtant.

Theo venait de terminer l'assemblage de pâquerettes mêlées à des brins d'herbe. Quand il le tendit vers Cami, cela l'arracha de ses songes.

Elle saisit le bouquet avec un petit sourire. Theo ne se lassait jamais d'embellir la journée de Cami en lui faisant ces petites attentions.

Il se pencha en avant et déposa un baiser tendre sur les lèvres de la medjack.

- Je me sens revivre depuis que je suis avec toi, mon amour. En arrivant ici, j'ai cru faire face à la fin du monde. Je pensais que tout était terminé pour moi. Puis tu m'as laissé entrer dans ta vie, malgré tes doutes. Je ne te remercierai jamais assez.

Theo lui avait murmuré ces mots avec douceur, son nez collé contre le sien. Cela avait transporté Cami, quelques instants.

Voilà pourquoi elle était persuadée qu'il ne redeviendrait jamais le Theo d'avant. Ses actes et ses paroles le lui prouvaient, chaque jour.

Cami ne sut quoi répondre, alors elle l'embrassa à nouveau, avec affection. Lui transmettant toutes ses pensées de cette façon.

Theo finit par se reculer, et les deux amoureux se scrutèrent longuement, bercés par le chant des oiseaux qui volaient dans la forêt, un peu plus loin.

Il ne manquait plus que le bruit d'une rivière, et cela aurait été le paradis pour Cami.

Theo et elle se fixaient sans relâche, les yeux perçants du coureur ne reflétaient que l'amour et le bonheur.

Pourtant, Cami, elle, ne pensait qu'à Gally. Elle regardait Theo intensément, au plus profond de son âme, mais il n'y avait que le bâtisseur qui submergeait son esprit.

Deux semaines plus tôt, Cami avait enfin réussi à refaire l'amour avec Theo. Après plusieurs échecs, ils étaient allés plus loin que les préliminaires.

Avec difficulté, parce qu'elle devait cacher sa cicatrice, mais Cami se montrait drôlement innovante.

Et la medjack avait réussi à oublier Gally, à profiter du moment avec son petit ami. Surtout, à apprécier l'acte.

Elle s'était forcée à ne pas comparer, elle s'était fait violence pour ne pas se dire que ce ne serait jamais aussi bien qu'avec Gally. Elle avait tout fait pour laisser de côté cette pensée qui lui criait qu'elle ne ressentirait jamais le plaisir et la jouissance que le bâtisseur lui avait procurés cette nuit-là.

Alors, Cami avait pu refaire l'amour avec Theo. Ne se donnant qu'à lui, physiquement et mentalement.

Mais cela ne durait que quelques minutes. Une fois l'acte terminé, une fois l'euphorie passée, la redescente était inévitable, douloureuse.

Cami se sentait vide, incomplète, et seul Gally l'éveillait à nouveau.

Pourquoi ?

Si Gally était celui qui la faisait se sentir vivante, si Cami était amoureuse de lui, alors pourquoi continuait-elle d'être attirée par Theo ? De ressentir le besoin d'être auprès de lui ? Cela n'avait pas de sens.

- Qu'est-ce qu'il a à nous regarder comme ça ? Demanda Theo, qui fut donc le premier à rompre leur contact visuel

Cami se retourna d'un coup, attirée tel un aimant, et ses yeux tombèrent sur ceux électriques de Gally, comme une évidence.

Il venait de sortir de la Salle des conseils et il s'était stoppé dans son élan en apercevant Cami et Theo.

Gally ne détourna pas le regard quand celui de Cami s'y plongea. À l'inverse, il intensifia cet échange, alors que ses sourcils se fronçaient et sa bouche s'entrouvrait.

Cami lui manquait. Lui parler, la sentir, la toucher, la posséder. Le manque était de plus en plus insoutenable pour le bâtisseur, Cami pouvait le lire sur son visage dont les traits étaient durs, froids.

Mais Gally ne perdait pas patience. Les retrouvailles ne seraient que plus intenses.

Le maton ne supportait pas de voir Theo près d'elle, c'était évident. Toutefois, Gally arrivait à se contenir, à l'accepter. Parce que l'issue était incontestable.

L'amour que Cami portait à Gally finirait par détruire sa relation avec Theo, ce n'était qu'une question de temps.

Et ça, Gally le lui fit bien comprendre quand il reprit son chemin en secouant la tête de gauche à droite, avec un sourire à peine décelable sur le coin de sa bouche.

*

Avant de se diriger vers le camp, Cami fit un détour par la Ferme et elle rejoignit l'infirmerie au fond du couloir. Elle avait épuisé son stock de tisanes à la camomille et si elle voulait dormir sans rêver de ce fichu souvenir, il lui fallait en reprendre.

Lorsque Cami entra, sa respiration se coupa sous la stupeur.

Gally était là, elle entendait sa voix grave. Il discutait avec Clint, à l'arrière de l'infirmerie.

Le problème : la camomille se trouvait là-bas.

Casse les pieds.

Cami n'allait tout de même pas se dégonfler à cause de lui.

Sans réfléchir une minute de plus, la medjack se précipita à l'arrière de l'infirmerie et se rua vers l'étagère où se trouvaient les fleurs séchées.

Ne jetant pas un seul coup d'œil vers les deux garçons.

- Salut. Avait-elle simplement dit en arrivant

Gally s'était tu dès lors que Cami était entrée.

Depuis presque un mois, depuis leur dernier moment passé ensemble, Cami l'évitait au maximum.

Ainsi, quand Cami se trouvait près de lui, quand il avait la chance d'être presque effleuré par la medjack, Gally cessait de fonctionner.

Bien sûr, il reprit vite le contrôle de son corps et de son esprit quand il réalisa que Clint le regardait d'un air intrigué, un sourcil arqué.

- Bref, c'est pas grave. Je trouverai un autre moyen de dormir. Abandonna Gally, d'une voix à la fois ferme et perturbée

Parce que lui aussi, ne trouvait plus le sommeil. Troublé par les nombreux rêves qu'il faisait. Et la camomille ne semblait plus être suffisante.

Le bâtisseur partit à peine une minute après Cami, bien décidé à la rattraper.

Car Gally avait décrété que ce soir, il ne la laisserait pas filer.

Il la repéra très vite. Elle était adossée un peu plus loin, contre la rambarde des escaliers qui menaient vers les chambres. Elle trifouillait les fleurs dans la paume de sa main droite.

Cami ne réagit pas quand elle entendit les pas lourds de Gally derrière elle. Elle préférait choisir la carte de l'ignorance.

Il ne ferait rien, ils pourraient se faire surprendre trop facilement ici.

Naïveté quand tu nous tiens.

Le t-shirt de Cami remontait légèrement et dévoilait la peau nue du bas de son dos. L'occasion parfaite.

Une fois à sa hauteur, Gally fit glisser sa large main le long de sa chute de reins. S'attardant quelques secondes, profitant de sa peau douce.

Cami sursauta presque, un frisson, un choc électrique, avait parcouru son échine lorsque Gally l'avait touchée. Elle n'aurait pas pensé qu'il oserait.

- Tu...

La jeune femme se ravisa, ne souhaitant pas le rejeter. Elle le réfutait, mais elle avait attendu ce moment depuis des semaines.

Alors que Gally éternisait la pression de sa main contre le bas du dos de Cami, il se mit à marcher à reculons, amenant la medjack avec lui. Son regard profondément fixé sur le sien.

Le couloir se rétrécissait, et Cami pouvait presque entendre son cœur battre à tout rompre. Elle ne savait jamais à quoi s'attendre avec le bâtisseur.

Quand ils atteignirent le petit débarras qui se trouvait à côté de la porte d'entrée, Gally ouvrit la porte d'un coup de hanche et il attira Cami à l'intérieur. La pièce était encombrée de vieux objets et elle n'était éclairée que par les quelques faibles rayons du coucher de soleil.

Ils apportaient un teint doré et orangé à la peau du bâtisseur, faisant ressortir la couleur de ses yeux d'autant plus.

Gally passa son bras au-dessus de Cami et il ferma la porte avec un claquement, les isolant dans un silence chargé de tension.

Son autre main était toujours posée sur son dos, comme s'il refusait de ne plus se délecter de cette sensation.

Ils étaient si proches, le bassin de Gally heurtait le ventre de Cami. Ce contact suffisait à nouer la gorge de la jeune femme. Et si le bâtisseur continuait de toucher son dos avec sa main nue, elle ne résisterait plus.

Cami se rappelait leurs premières fois, quand Gally refusait de la toucher même pendant l'acte. Elle avait tant désiré qu'il le fasse, elle aurait pu se mettre à genoux pour le supplier de la toucher, de la caresser, rien qu'avec son doigt.

Aujourd'hui, Gally la touchait plus facilement, mais elle ne pouvait même pas en profiter car elle ne voulait plus tromper Theo.

Cami n'en avait pas envie, mais elle se força tout de même. Elle dégagea la main de Gally, fronçant les sourcils.

- Arrête, s'il te plaît.

Malgré tout, Cami ne daignait pas lâcher Gally du regard, hypnotisée.

Quand ils restaient éloignés l'un de l'autre durant une longue période de temps et qu'ils se retrouvaient enfin, la medjack était incapable de décrire les émotions qui s'emparaient d'elle.

Elle avait à chaque fois l'impression qu'elle rencontrait Gally pour la première fois, qu'elle le redécouvrait. C'était aussi addictif qu'une drogue.

Un rictus satisfait apparut sur le visage de Gally. Cami flanchait. Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, protester autant qu'elle le souhaitait, se persuader elle-même qu'il n'y avait que Theo qui comptait.

Il n'y avait que face à Gally qu'elle flanchait.

Depuis cette nuit où le bâtisseur avait enfin eu le courage de dévoiler ce qu'il ressentait, Cami lui appartenait.

Corps et âme. Irrévocablement.

Mais puisque Cami préférait faire l'autruche, ils retournaient constamment à la case départ. Une routine dont Gally se lassait.

- Laisse-moi partir, avant que l'on nous voie. Pesta-t-elle

Pourtant, elle ne bougeait pas d'un cil. Elle essayait d'adopter un ton hargneux, mais c'était trop forcé.

- Crois-tu vraiment que tu peux encore me duper, avec ta voix énervée qui sonne faux ? Ça ne fonctionne plus. Si on me demandait de te mettre à quatre pattes au milieu du Bloc et de te prendre devant tout le monde, si cela signifiait que tu serais totalement à moi et ce pour toujours, je le ferais. En espérant que ton éclopé de mec soit au premier rang.

Cami se pinça les lèvres, agacée par cette dernière phrase. Elle ne se concentra que sur ces derniers mots, oubliant les autres. Si elle leur accordait trop d'attention, la chaleur entre ses cuisses s'amplifierait.

- Arrête de faire ton jaloux, j'ai bien vu ton regard cet après-midi. Quand tu nous observais, en train de nous embrasser. Tu rêves d'être à sa place, mais tu ne peux pas. Alors tu te comportes avec frustration.

Gally eut un petit ricanement. Il s'était un peu plus rapproché, plaquant Cami contre la porte. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

Cami pouvait entendre la respiration calme, sereine, du bâtisseur.

- D'être à sa place, non, je n'en rêve pas. Je ne rêve pas d'être un abruti pareil. De te posséder, de t'avoir à mes côtés, de me sentir vivant avec toi, oui, j'en rêve. Chaque nuit, et ça me bouffe.

La medjack déglutit bruyamment. Elle buvait les paroles de Gally, elle s'en imprégnait, désirant les écouter en boucle dans sa tête. Elle avait toujours peur de ne jamais entendre de telles phrases à nouveau.

Cami se demandait si Gally avait fait un tour à l'infirmerie pour de probables insomnies, lui aussi.

- Mais je ne rêve certainement pas de votre relation, non. Il n'y a rien de vrai dans ce que vous partagez. Ta vie ne prend tout son sens que quand tu es avec moi, et tu le sais.

Où trouvait-il le courage ? Où était passé l'ancien Gally ? Même Cami n'aurait jamais été capable de lui dire tout cela.

Et il la scrutait sans interruption, quand il lui parlait. Il ne pouvait pas être plus honnête.

Cami baissa la tête, se sentant vulnérable.

- On ne sera jamais ensemble. Je ne peux pas quitter Theo.

Si Gally avait commencé à achever Cami avec tout ce qu'il avait exprimé, ce qu'il fit en cet instant était le coup final pour la jeune femme.

Le bâtisseur avait pris le menton de Cami dans sa main et il avait relevé sa tête, caressant le bas de sa joue avec son doigt.

Gally caressait son visage.

Cami était probablement bloquée dans l'un de ses souvenirs, il n'y avait pas d'autre explication.

Néanmoins, la surprise et l'espoir dans les yeux écarquillés de Gally lui rappelèrent que tout ce qui se passait était bien réel.

Il avait lâché son menton, laissant retomber sa main, mais leurs visages étaient toujours aussi proches.

- Tu ne peux pas ? Répéta le maton

Pouvoir et vouloir étaient deux verbes bien distincts. Cela changeait tout.

Absolument tout.

Mais rapidement, le regard de Gally se transforma.

- Il te force à rester avec lui ?

- Non ! Mais non, enfin ! Répondit Cami à la hâte, réalisant qu'elle lui avait peut-être fait croire que c'était le cas, alors que pas du tout

Les yeux de Gally étaient aussi bleus qu'un océan turquoise, mais l'espace d'un instant Cami crut revoir les mêmes yeux démoniaques que dans son souvenir, quand Gally avait réalisé que c'était Theo qui avait capturé la jeune femme.

Cami priait de tout cœur pour que Gally ne se souvienne jamais de ce moment. Elle cauchemardait à l'idée qu'il massacre Theo comme il le lui avait promis.

- Alors qu'est-ce que tu attends pour...

- Stop ! Assez ! Ça suffit, je veux être avec Theo, pas avec toi, tocard ! Le coupa la medjack, d'une façon plus agressive qu'elle ne l'aurait voulu

Cette animosité soudaine n'avait pas perturbé Gally, il demeurait toujours aussi près de Cami.

Cependant, ses sourcils s'étaient haussés.

- Tu ne m'appelles plus Gally ? Il faut que je te baise à nouveau pour que tu le dises ?

Le rouge était en train de monter aux joues de Cami, elle voulut le cacher en tournant la tête, mais elle était irrésistiblement attirée par le regard si expressif du bâtisseur.

Lui qui était d'habitude impassible. Rares étaient les fois où la glace qui voilait les iris de Gally se brisait.

Pour l'instant, Gally faisait le malin. Il s'en foutait que Cami soit encore avec Theo. Mais s'il pensait vraiment tout ce qu'il disait à Cami, alors il finirait par sombrer. Il deviendrait fou et n'accepterait plus la relation entre Theo et elle.

Le compte à rebours était lancé.

- Je ne vais pas me répéter cent mille fois. Cela ne se reproduira plus. Le remballa Cami, bien décidée à partir, à fuir cette tension qui la consumait au point de contracter son bas-ventre

Vraisemblablement, Cami n'était pas encore prête à se redonner au maton. Pas aujourd'hui. Gally aurait peut-être dû attendre encore un peu.

Le bâtisseur sourit faiblement, alors que ses lèvres touchaient presque celles de Cami.

L'insolence de la jeune femme l'irritait, mais l'excitait également. Si cela ne tenait qu'à lui, il l'aurait baisée sur-le-champ. Il aurait arraché sa petite robe fleurie qui le rendait dingue, il aurait attrapé ses jambes pour les enrouler autour de ses hanches, le dos de Cami aurait heurté la porte. Il aurait écarté sa culotte sur le côté et il l'aurait pénétré directement, car elle mouillait déjà, il le savait. Ainsi, Gally l'aurait pilonné sauvagement, de toute sa longueur, tapant au plus profond, déversant en elle toute la frustration, la jalousie, l'attente interminable, la rancœur, le désir. La flamme qui brûlait en lui et qu'il ressentait pour elle. Jusqu'à faire craquer la porte, qu'importe si d'autres blocards en venaient à les entendre.

Bien évidemment, Gally n'en fit rien. La tête haute, il s'éloigna même.

- Très bien, alors pars.

Cami le dévisagea, prise de court, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il abandonne aussi vite. D'une manière si tranquille.

Le bâtisseur s'avouait vaincu, en effet.

Enfin, pas tout à fait.

- Une dernière chose. Ajouta Gally, avant que Cami ne se détourne pour sortir de la toute petite pièce qui abritait à présent une chaleur insoutenable

Gally s'était à nouveau baissé et il avait approché son visage de l'oreille droite de Cami. Sa bouche frôlant son lobe.

De cette façon, il lui murmura avec autorité :

- Règle numéro quatre, la bleue. À partir de maintenant, tu ne penses qu'à moi quand tu baises Theo. Jusqu'à oublier sa misérable existence.

Voilà bien longtemps que Cami n'avait plus entendu parler de cela. Elle ne put pas retenir un rire nerveux.

Un rire qui laissa très vite place à un souffle stupéfait. Le culot aurait pu être le deuxième prénom de Gally.

- Et qu'est-ce qui te fait croire que je vais encore suivre ces règles à la con ?

Toujours près de son oreille, le bâtisseur lui répondit d'une manière très convaincue :

- Je pense que tu aimes quand je te dis quoi faire.

Le nœud dans l'estomac de Cami était désormais si serré qu'elle aurait pu vomir. Elle était tiraillée entre l'envie de donner une claque à Gally pour le faire taire, et l'envie de le supplier pour qu'il la baise sans jamais s'arrêter. Pour qu'il l'utilise. Pour qu'elle soit pleine, et lui satisfait.

Malheureusement, ou heureusement, la raison s'imposait face à ses envies les plus dissimulées.

- Trouve-toi une autre occupation. Lui balança-t-elle, détournant le regard

Cami ouvrit abruptement la porte et elle s'en alla, veillant à regarder droit devant elle.

Parce que si elle se retournait, même une seule fois, elle reviendrait auprès de Gally et elle ne le quitterait plus.

**

La météo n'avait plus rien à voir avec celle de quelques jours plus tôt. Cela faisait très longtemps que les blocards n'avaient plus eu un temps pareil.

Il pleuvait continuellement, ils n'avaient le droit à aucune pause d'éclaircies. Le ciel était gris, bientôt noir. Alby les avait prévenus, un orage risquait de s'abattre sur eux. Ils devraient se mettre en sécurité, sous peu. Les orages que les Créateurs produisaient pouvaient être mortels.

En attendant, Cami et Rosie s'abritaient sous le porche de la Ferme.

Les deux jeunes femmes discutaient de tout et de rien, cherchant simplement à se changer les idées. La vie dans le Bloc n'avait jamais été facile, mais les derniers temps, elle l'était encore moins. Le sentiment que les blocards n'allaient jamais quitter cet endroit commençaient à leur peser.

- Non mais regarde Newt. Il est vraiment pas net. Gloussa Rosie, une main sur sa bouche

Cela faisait deux semaines que Newt avait pris pour routine d'attendre Thomas près de l'une des Portes. Quand le coureur rentrait, Newt passait un bras autour de ses épaules et ils marchaient ensemble vers la cuisine, ou les douches, selon l'humeur.

Cami avait l'impression que Thomas rentrait bien moins fatigué de sa journée de travail depuis que Newt avait instauré cette habitude. Toutefois, il était épuisé lorsqu'ils sortaient des douches.

La pluie avait beau être torrentielle aujourd'hui, cela n'avait pas stoppé le sarcleur.

Il attendait, les pieds plongés dans une grande flaque d'eau. Les mains dans les poches de son pantalon qui ne ressemblait plus à rien.

- Ah, l'amour. Qu'est-ce que ça ne nous fait pas faire, parfois ! Sourit Cami, pensive

Un blocard attira subitement l'attention de la medjack.

C'était Gally, qui marchait à quelques mètres des filles. Il portait des bouts de bois sur ses épaules qu'il comptait ramener au feu de camp, soigneusement protégé par une tonnelle. Les blocards nourrissaient encore l'espoir de l'allumer ce soir.

Ses bras soutenaient le bois avec assurance, et la pluie qui s'abattait sur le bâtisseur mettait en valeur la définition de ses muscles. Cami aurait juré que ses bras s'étaient d'autant plus élargis au cours des dernières semaines.

Ses cheveux blonds, trempés, tombaient en désordre sur son front. Chaque goutte de pluie accentuait les traits sculptés de son visage.

Gally était tout de noir vêtu et ses vêtements collaient à sa peau, révélant une silhouette parfaitement esquissée.

Même Rosie, toujours à côté de Cami, était fascinée par ce spectacle. Elle ne parvenait pas à détacher son regard de son ventre et de son torse, façonnés par des années d'efforts.

Le maton ignorait promptement les deux blocardes, mais il devinait qu'elles l'observaient. Un mince sourire amusé s'épanouit sur ses lèvres humides.

Avant de quitter leur champ de vision, Gally lança un regard furtif à Cami, uniquement à elle. Et son sourire devint provocateur.

Quand la medjack le remarqua, elle se mordit l'intérieur de la joue. Consumée par un désir ardent, invulnérable, comme à chaque fois que les yeux brûlants du bâtisseur croisaient les siens.

Lorsque Gally disparut enfin, Cami put respirer à nouveau. Elle secoua la tête, tout à coup préoccupée.

- Je n'arrête pas de penser à ce que Teresa m'a avoué. Déclara-t-elle, dans un soupir

Rosie scrutait son amie, l'incitant à continuer.

- Pourquoi ne m'a-t-elle pas dit tout de suite qu'elle avait vu du soulagement dans le regard de Gally ? Ça aurait pu tout changer. J'aurais cherché un peu plus loin, je l'aurais questionné, il se serait peut-être ouvert. Ainsi, on aurait gâché moins de temps à se détester.

- Justement, quand elle t'en a parlé, vous aviez déjà couché ensemble. Et il continuait de te détester malgré tout. Teresa s'était donc dit qu'elle avait probablement mal interprété les émotions de Gally. Elle ne souhaitait surtout pas te donner de faux espoirs. La défendit la blonde, toujours aussi altruiste

Le regard de Cami s'était baissé, jusqu'à se perdre dans la contemplation d'une petite grenouille qui s'amusait dans une flaque comme un enfant dans une piscine.

C'était le désordre dans la tête de la medjack, elle ne s'était jamais sentie aussi perdue qu'aujourd'hui. Le pire dans tout cela, c'était qu'elle avait constamment la sensation qu'elle ne pouvait pas réfléchir par elle-même. Ce qui entraînait toujours des mauvais choix. Elle ne savait pas expliquer pourquoi.

Sur sa droite, Rosie la regardait, peinée d'être témoin d'une telle détresse dans les yeux à l'ordinaire si pétillants de Cami.

- Pourquoi, Cami ? Pourquoi restes-tu avec Theo, si tu aimes Gally ?

Autrefois, Cami aurait répondu de façon hystérique à ce genre de question. Elle aurait grondé Rosie, lui faisant part de sa déception car elle osait croire qu'elle aimait Gally.

À présent, Cami n'avait plus la force de mentir.

Cependant, la medjack mit une bonne minute avant de répondre à son amie. Elle réalisait qu'elle ne s'était jamais posé cette question, du moins pas de manière explicite.

Cela la prit au dépourvu, d'abord. Il lui fallut un temps de réflexion, assez bref.

Alors, la réponse qui glissa sur ses lèvres sonna comme une évidence, comme si elle avait préparé et répété ces mots toute sa vie.

- Je suis persuadée que Theo n'a pas été envoyé ici pour rien, c'est mon destin, d'être avec lui. Comme si j'étais liée à lui par un sortilège irrévocable.

En disant cela, les pupilles de Cami s'étaient agrandies, jusqu'à presque faire disparaître la couleur de ses iris.

Et lorsque Cami dévoila ses dernières pensées à ce sujet, ses pupilles retrouvèrent leur forme normale.

- Comme si on me forçait. 

Notes:

I'm baaaack !

Franchement, j'aime tellement ce chapitre ! Tout commence à prendre forme entre Gally et Cami, petit à petit...

Qu'est-ce que vous en avez pensé ? J'espère que vous avez kiffé autant que moi !

N'oubliez pas de me laisser un kudos, un commentaire, c'est toujours important pour moi <3

À très vite pour la suite des aventures !

Chapter 23: XXIII.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

- Cami ! Cami !

La concernée se retourna, fronçant les sourcils.

- Quoi encore, Chuck ?

- Désolé de te déranger, c'est Alby qui insiste. Tu n'es pas venue au Conseil hier après-midi, il aimerait vraiment te voir mais tu refuses de lui répondre quand il te parle.

Cami roula des yeux, visiblement agacée.

- J'ai peut-être une bonne raison d'agir ainsi, non ? Rétorqua-t-elle avec insolence

En effet, depuis l'altercation avec Winston, l'animosité des blocards envers Cami devenait de plus en plus infernale. Mis à part ses amis, ils étaient tous devenus suspicieux. Plus un seul d'entre eux ne lui faisait confiance. Et ils devenaient parfois violents dans leurs paroles.

Mais jamais dans leurs gestes, car on ne leur laissait jamais l'occasion d'en arriver jusque-là.

Alby essayait constamment de lui faire cracher le morceau, espérant que Cami avoue enfin être en lien avec les Créateurs.

La medjack ne pouvait plus le supporter. Soit elle l'évitait, soit elle l'attaquait. Mais elle ne pouvait pas faire cela au chef du Bloc. Il valait donc mieux pour elle de rester le plus loin possible d'Alby.

- Je sais, j'y peux rien moi tu sais... je... je ne fais que transmettre le message. Bredouilla Chuck, baissant la tête

L'enfant joufflu jouait avec un bout de bois dans sa main, probablement pour cacher son stress.

Remarquant cela, Cami s'adoucit un peu. C'était vrai, il n'y pouvait rien, il ne méritait pas qu'elle soit méchante avec lui.

- Dis à Alby qu'il doit te donner un autre travail. Faire le pigeon voyageur ne changera rien à ce que je pense de tout ça. Allez file, sinon Newt va prendre ta place ! Lui sourit la jeune femme

Les yeux de Chuck s'élargirent.

- Punaise oui, c'est vrai ! S'exclama-t-il

L'enfant abandonna -enfin- Cami et il se mit à courir aussi vite qu'il le pouvait vers l'une des portes du Bloc.

Depuis deux semaines, Chuck et Newt se battaient pour être le premier à accueillir Thomas lors de son retour du Labyrinthe en fin de journée.

L'un le suppliait de venir tailler du bois en forme d'animaux avec lui, l'autre lui demandait s'il avait envie de se faire tailler autre chose. Cami ne préférait pas savoir quoi, même si elle s'en doutait.

- Oh allez Chucky, ça fait deux jours que tu me le piques ! Ce soir tu me le laisses ou je jette tes animaux en bois au feu ! S'écria Newt qui surgit de nulle part, courant avec difficulté pour le rattraper

- Newt, c'est un gosse ! Le rouspéta Cami alors qu'il passait à côté d'elle

Le sarcleur tourna furtivement la tête vers son amie, et il sourit d'un air sournois.

- Comment va Gally ?

Cami ouvrit grand la bouche, choquée, et elle se baissa pour attraper un petit caillou. Elle le balança vers Newt, le faisant rire aux éclats.

- Saloperie. Grommela-t-elle alors qu'elle repartait en direction de l'infirmerie

Les derniers jours, ses amis n'arrêtaient pas de la taquiner avec Gally. Elle qui essayait tant bien que mal de l'oublier, ce n'était pas une tâche facile à cause d'eux.

Elle ne lui avait plus adressé la parole depuis cet instant dans le débarras. Non pas que Gally n'avait pas tenté de revenir vers elle, mais Cami l'avait à chaque fois envoyé balader.

Si Teresa et Newt prenaient cela à la légère, Cami vivait très mal cette situation.

Elle avait parfois quelques heures de répit, mais la majorité du temps, Gally possédait son esprit. Quand elle retrouvait une certaine lucidité, le maton des bâtisseurs hantait ses pensées.

Cami ressassait sans arrêt ce souvenir où ils avaient essayé de fuir les Créateurs. Les menaces de Gally envers Theo.

Je planterai un couteau dans ton corps et je l'ouvrirai de haut en bas, jusqu'à extirper tes entrailles, puis ton cœur. Après ça, j'arracherai ta tête. Je l'ai déjà fait, tu le sais, et je recommencerai. Sans aucune putain de pitié.

Cela horrifiait la medjack.

Cami s'était longtemps demandé comment Gally avait pu la haïr si férocement à son arrivée dans le Bloc, comme si sa seule existence réveillait en lui une colère sourde, animale, pour qu'au final, il devienne aujourd'hui ce mur de rage prêt à faucher quiconque oserait poser un regard de travers sur elle.

Il avait suffi de quelques mois pour qu'il passe du rejet le plus brutal à une loyauté qui confinait à la folie.

Mais à présent, elle comprenait.

Gally n'avait jamais changé. Il avait toujours été ainsi avec elle, même avant que les Créateurs n'effacent leurs souvenirs et ne les envoient dans le Bloc. Cami devinait en lui cette dévotion primitive, viscérale, capable de mettre le monde à feu et à sang juste pour la savoir en sécurité. Et cette certitude la bouleversait autant qu'elle l'effrayait.

Elle était la faiblesse, la priorité de Gally. Depuis toujours. Et ça, Cami ne savait pas si cela la terrifiait ou la faisait chavirer.

Non, Cami, ne t'égare pas. Il ne te fait pas chavirer. C'est un monstre, un chaos ambulant que personne ne contrôle, pas même les Créateurs.

Ses sentiments s'entrechoquaient en elle comme les vagues d'une mer en pleine tempête.


La haine, massive et constante, semblait l'ancrer à la raison. Mais, tapis sous cette hostilité, un autre sentiment, plus ancien, plus insidieux, pointait parfois le bout de son souffle, prêt à éclore. Le nier lui coûtait chaque jour un peu plus, la torturant.

Et elle craignait l'instant où elle cesserait de lutter.

Ce qui enrageait le plus la medjack dans tout cela, c'était le fait que Gally continuait de gagner.

Cette fichue règle débile fonctionnait, bien malgré elle.

Règle numéro quatre, la bleue. À partir de maintenant, tu ne penses qu'à moi quand tu baises Theo. Jusqu'à oublier sa misérable existence.

Hier, Cami avait couché avec Theo. Elle avait fait le premier pas, pour une fois, souhaitant se prouver que le coureur était celui qu'elle aimait vraiment, avec sincérité, sans aucune manipulation extérieure.

En vain.

Comme prévu, Cami n'avait pas profité du moment. Pas comme elle l'aurait souhaité. Elle avait pourtant apprécié la chaleur du corps de Theo qui s'était collé contre elle, alors qu'il l'avait doucement pénétrée. Elle s'était délectée de son odeur quand il avait plongé sa tête dans son cou, grognant de plaisir.

Mais quand Theo avait supplié Cami de le regarder dans les yeux tandis qu'il avait accéléré les va-et-vient en elle, elle en avait été incapable, sa tête tournée vers le plafond.

Elle était allée jusqu'à changer de position, ce qu'elle faisait rarement avec son petit ami. Elle s'était mise à quatre pattes, espérant oublier que c'était Theo derrière elle.

Pour imaginer Gally à sa place.

Et parce que la honte et la culpabilité n'avaient plus aucun effet sur elle, Cami avait demandé à Theo de la baiser de la même manière que Gally le faisait. Elle l'avait adjuré d'agripper ses hanches avec dureté, mais ses mains n'étaient pas aussi grandes et puissantes que celles du bâtisseur. Elle lui avait dit de lui donner des coups profonds, bestiaux. De lui dire des mots crus.

Mais ce n'était jamais assez bien.

Cami avait même fini par plaquer sa main sur la bouche de Theo, le forçant à se taire. Ce qui lui avait permis de mieux s'imaginer le bâtisseur.

Juste avant que Theo ne jouisse, Cami avait failli l'appeler Gally. D'un ton désespéré, brisé. Parce que ce n'était pas lui qui était en elle.

La medjack n'arrivait pas à croire qu'elle était tombée si bas. Que la règle de Gally était aussi ensorcelante qu'un sort magique.

En fin de compte, c'est toi le monstre, Cami.

Cela ne pouvait plus durer, Cami allait finir par faire une crise d'hystérie avec ce cerveau prêt à exploser sous cette cascade d'émotions et de sentiments en perpétuelle bataille les uns contre les autres.

**

En ce début de matinée, la cuisine était étrangement vide. Personne ne semblait avoir envie de prendre un petit-déjeuner.

Cami et Rosie étaient les seules à table, se faisant face.

La medjack touillait son bol de céréales au riz soufflé, perdue dans ses pensées. Une habitude qui la suivait depuis des semaines.

Rosie, de son côté, n'avait absolument pas envie de lâcher l'affaire, surtout quand elle voyait son amie dans cet état. Elle était bien déterminée à lui ouvrir les yeux.

- Cami ?

- Mmh ? Répondit Cami, sans relever les yeux de sa nourriture

- Cami ? Cami ?

Cette fois-ci, l'insistance de Rosie fit réagir la medjack. Leurs regards se croisèrent et les lèvres de Cami se pincèrent.

- Quoi ?

- Comment tu vas, les derniers jours ? Se soucia Rosie, poussant son assiette vide sur le côté

Cami finit par abandonner son petit-déjeuner, n'ayant guère l'appétit. Elle laissa tomber sa cuillère dans le bol, tout en lâchant un long soupir.

- Ça va, t'inquiète pas.

- Tu n'es pas obligée de me cacher ce que tu ressens, Cami. Je ne te jugerai pas et je ne dirai rien aux autres. Lui assura Rosie

- Oui, contrairement à Teresa. Ricana Cami

- Tu es à cran, bien plus qu'à l'ordinaire. Bien plus que dans les pires moments où Gally et toi vous vous détestiez. Plus personne ne te reconnaît, tu sais. On a peur pour toi.

Cami sentit son cœur se serrer à l'entente de ces derniers mots. Elle était si submergée par cette situation avec Gally et Theo qu'elle en oubliait ses amis, les laissant complètement de côté.

Mais c'était plus fort qu'elle.

- Ne vous en faites pas, je ne vais pas grimper l'un des murs et me jeter ensuite. Je n'en suis pas là. Dit-elle, sous le couvert de l'humour

Tenter de faire rire Rosie pour fuir le sujet ne marcherait pas. La blonde n'était pas ici pour se fendre la poire.

- Cami. Assena-t-elle, d'un ton sérieux

La medjack déglutit, comprenant qu'elle ne pourrait pas s'échapper.

- Oui ?

- Tu n'es pas toi-même. Les Créateurs te manipulent, ils contrôlent tes émotions, tes sentiments. Je l'ai compris, et tu l'as compris aussi. Ils contrôlaient ceux de Gally également, mais ses vrais sentiments ont été plus forts. Tu dois combattre les Créateurs, Cami.

Cami demeura un instant immobile, chamboulée par ce que Rosie venait de dire. Elle la regardait sans vraiment la voir.

Ces mots la mettaient sens dessus dessous parce que c'était une vérité qui lui éclatait au visage. C'était étrange d'entendre ce qui aurait été autrefois inimaginable, inconcevable.

Gally. Des vrais sentiments. Pour Cami.

Oui, Cami l'avait compris. Et elle voulait plus que tout être plus forte que les Créateurs, mais cela lui paraissait impossible.

- Tu as raison, je l'ai compris. Admit la medjack

Elle ignorait pourquoi, mais juste après avoir dit cela, Cami fut prise de soudaines nausées et son cerveau fut comme embrumé.

- Enfin, je sais pas... s'ils me contrôlaient vraiment, ils contrôleraient tous les blocards, non ?

Rosie leva les mains en l'air, d'un geste dramatique, théâtral.

- Tu vois ! Ils sont en train de te manipuler là, en direct ! Ce sont vraiment des petits cons.

Cami n'écoutait même plus son amie, perturbée par le tourbillon effarouché qui brouillait toutes ses pensées.

- Mais tu soulèves une question intéressante. Pourquoi Gally et toi êtes les seuls à être manipulés ? Pourquoi le lien qui vous unit dérange les Créateurs à ce point ? Ça n'a pas de sens...

- Arrête... arrête de m'associer à Gally. Il n'y a aucun lien entre nous. La stoppa Cami, grimaçant alors que des maux de tête commençaient à apparaître

Rosie souffla, impuissante.

- Pourquoi, Cami ? Pourquoi tu ne te bats pas contre eux ? L'amour que Gally te porte a été plus fort que les Créateurs. Pourquoi pas le tien ? Tu m'as clairement fait comprendre sous le porche, la dernière fois, que tu aimais Gally.

Cami planta ses yeux dans ceux de Rosie, et sans réfléchir une seule seconde, elle lui affirma :

- Je ne peux pas aimer Gally, Rosie.

La blonde plaqua la paume de sa main contre la table, peut-être un peu trop fortement, car elle fit sursauter Cami.

- Voilà, ça recommence ! Je l'ai bien vu, cette fois ! Quand ils te contrôlent, tes pupilles se dilatent, elles sont énormes, on ne voit presque plus la couleur de tes yeux, Cami !

Cami secoua la tête, détournant le regard afin que Rosie ne puisse plus l'examiner.

- Arrête avec ces conneries, Rosie. J'en ai marre.

Et sur ces derniers mots, Cami recula sa chaise sous un crissement sourd et elle se leva d'un bond, partant loin de son amie.

Loin de la vérité.

**

Gally travaillait sans relâche, il ne comptait même plus les heures qu'il passait au travail. Il s'acharnait jusqu'à s'épuiser. Jusqu'à ne plus être capable de faire quoi que ce soit, mis à part manger, boire jusqu'à l'oubli, et s'endormir en quelques secondes.

Depuis deux jours, il s'occupait des portes de la Ferme.

Quand Gally avait construit la Ferme quelques années plus tôt, il ne faisait pas la même taille. Il avait pris une bonne dizaine de centimètres depuis, et il était fatigué de se baisser à chaque fois qu'il franchissait l'une des portes.

C'était donc son nouveau chantier, et cela le divertissait suffisamment.

Après avoir terminé la porte de l'une des anciennes chambres, Gally s'adossa contre le mur à côté de la fenêtre, s'accordant une pause de quelques minutes.

Il agrippa son t-shirt noir et le releva pour essuyer son visage transpirant, puis il passa une main dans ses cheveux, les plaquant en arrière. Depuis une semaine, les températures étaient infernales.

Deux bâtisseurs se chamaillaient derrière Gally, ce qui le fit sortir de ses songes.

Toutefois, alors qu'il voulait se remettre au travail, il se stoppa dans son élan quand il passa devant la fenêtre.

Elle était là, au milieu du Bloc. Elle marchait, seule, les bras croisés sur sa poitrine, la tête baissée vers le sol.

Inconsciemment, la mâchoire de Gally se contracta.

À quoi pensait-elle ? Tourmentait-il ses pensées autant qu'elle tourmentait les siennes ? Ce qui était certain, c'était que cet imbécile de Theo n'était pas celui qui les occupait.

- Tu sais que tu regardes Cami comme si tu allais la baiser sur place ? Comme si elle était ta proie ?

Gally ne détachait pas son regard de la jeune femme. Il se contenta simplement de remballer son collègue :

- La ferme.

Une proie. La baiser sur place. Non, c'était bien plus puissant que ça, plus viscéral.

Chaque heure, chaque minute, chaque seconde, Gally attendait que Cami lui revienne. Qu'il la possède enfin, qu'elle ne soit qu'à lui. Et pas seulement physiquement.

Parce qu'il n'existait pas sans elle, et il savait qu'il en était de même pour elle.

Gally ne le montrait pas, mais le fait que Cami continue de douter et de le rejeter, cela le rongeait peu à peu de l'intérieur.

- Tu dois l'oublier, Gally. Si elle t'aimait, elle aurait lâché le bleu depuis longtemps. Ajouta le bâtisseur, probablement l'un des seuls blocards qui avait compris ce que Gally ressentait pour Cami

Il réussit enfin à capter l'attention de Gally. Les yeux devenus noirs, le maton tourna la tête vers son collègue.

Il considéra un instant ce qu'il venait de dire, alors que ses poings se serraient.

- Ouais.

Ce fut tout ce que Gally réussit à répondre.

Parce qu'il était fatigué de lutter contre ses sentiments, et il était fatigué de s'en prendre à ceux qui osaient le mettre face à la vérité, face à ses démons.

Bien sûr, cela lui était impossible d'oublier Cami.

Une heure plus tard, tandis que sa journée de travail venait de toucher à sa fin, Gally se trouvait dans la forêt. Un verre d'alcool dans sa main droite, alors que son autre main se glissait dans sa tignasse blonde. Il se faisait violence pour ne pas s'arracher les cheveux.

Il sombrait, c'était évident. Il devenait fou, hanté par Cami. Son visage, sa voix, ses courbes, ses gémissements, les traits de son visage déformés par la haine ou par les orgasmes qu'il lui avait procurés, son rire qu'il avait si peu entendu.

Depuis ce jour où il avait compris que ses rêves étaient en fin de compte des souvenirs, que sa relation avec Cami avant le Bloc était bien réelle, son cerveau n'avait plus jamais connu le silence.

Le bâtisseur en oubliait tout ce qui l'entourait. L'alcool et le travail acharnés étaient les seules choses qui lui permettaient de ne plus être envahi par le manque insoutenable de Cami.

Gally n'était pas dupe, il était persuadé que Cami finirait par lui revenir, mais en attendant, la voir avec Theo le tuait à petit feu. Il n'osait même pas compter le nombre de fois où il avait songé à torturer le coureur jusqu'à ce qu'il soit contraint de quitter Cami. Le nombre de fois où il avait rêvé d'attacher les mains et les pieds de Theo et de le jeter ainsi dans le Labyrinthe.

Le temps semblait s'éterniser depuis la fois où Gally avait pu toucher Cami, la sentir contre lui. Il lui avait pourtant fait comprendre qu'elle pouvait l'utiliser, se servir de lui, même si elle restait avec l'autre abruti.

Gally était prêt à l'attendre à genoux, pour qu'elle lui permette n'était-ce que de faufiler sa tête entre ses cuisses, même s'il ne recevait rien en retour.

Et pourtant, rien. Cami s'éloignait de lui, bien plus qu'à cette époque où ils se détestaient jusqu'à la violence. Parfois, il rêvait de retourner à ce temps-là. Au moins, elle lui accordait l'attention qu'il désirait tant.

Tout était en train de basculer dans le chaos. Gally perdait le contrôle, et il ne comptait pas laisser cela continuer.

Pris d'une rage soudaine après avoir bu la dernière goutte d'alcool, Gally lança le verre contre un arbre, le faisant éclater en mille morceaux. Le bruit, satisfaisant, lui permit de se calmer un peu.

- Putain de merde ! Pesta-t-il contre lui-même

*

- Juste une petite sieste. Une toute petite sieste, pour ne plus penser à rien. Murmura-t-elle

Cami s'était laissé tomber sur le lit, souhaitant se reposer avant de prendre une douche, mais elle n'avait pas réussi à lutter contre ses paupières qui se fermaient lourdement.

Elle aurait peut-être dû lutter un peu plus.

Cami ? Viens avec nous.

Pourquoi ?

Ne pose pas de questions et viens. Lui ordonna une femme aux cheveux blonds

À contrecœur, Cami abandonna son gâteau d'anniversaire derrière elle. Elle fêtait ses quinze ans aujourd'hui.

Elle ne pourrait même pas en profiter. Ils n'avaient jamais le droit de s'amuser ici, de toute façon.

Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda Cami avec curiosité, tandis que la femme et elle marchaient dans un couloir si lumineux qu'il en éblouissait l'adolescente

J'aimerais te présenter quelqu'un.

Oh.

Un nouvel arrivant, une nouvelle arrivante ? Cela tombait bien, Cami, Newt, Rosie et Minho commençaient à s'ennuyer ici.

Après environ cinq minutes de marche, la femme s'arrêta devant une porte. Cami reconnaissait cet endroit, c'était l'entrée en Enfer. La pièce où les prochaines victimes étaient enfermées pour être briefées sur leur nouvelle vie ici.

Lorsque Cami franchit le seuil de la pièce, la lumière blanche du projecteur l'aveugla aussitôt, éclaboussant son regard d'un éclat froid et brutal.


Elle la reconnut immédiatement, cette lampe cruelle qui frappait les visages sans pitié, celle qu'elle avait maudite le jour où on l'avait traînée ici de force alors qu'elle n'avait que huit ans.

Une lumière conçue pour désarmer, pour mettre à nu, pour briser les défenses, destinée à traquer la moindre faille, à disséquer l'esprit comme un scalpel ouvrirait un corps. Une lumière d'interrogatoire, sans ombre ni refuge. Inhumaine.

Dans cet endroit, rien n'était fait pour le confort. Tout était calculé pour éteindre peu à peu ce qui restait d'humain en eux, innocents enfants.

Et pourtant, derrière cette lumière, il y avait lui.

Cami se figea.

Il devait avoir son âge, ou à peine plus âgé qu'elle, seize ans peut-être, mais il dégageait déjà cette étrange maturité née de la colère et de la résignation. Ses cheveux, blonds et courts, accrochaient les faisceaux du projecteur, mais son visage restait partiellement noyé dans l'ombre, comme s'il refusait de se dévoiler entièrement.

Il était affalé sur une chaise métallique, les épaules relâchées, le regard perdu quelque part entre défiance et abandon. Une menotte enserrait son poignet droit, l'attachant à un barreau, trace silencieuse d'une lutte passée, sauvage, sans doute brève. C'était visible dans la tension de ses muscles, dans l'abrasion de sa peau contre le métal. Il avait dû se débattre, cogner... avant de comprendre que ces murs ne pliaient pas sous la colère.

Alors, il s'était tu. Pas par soumission, mais par choix. Une façon muette de leur dire qu'ils ne gagneraient rien de lui.

En face de lui, un homme au crâne rasé, vêtu d'une combinaison blanche, l'observait comme un scientifique étudierait un animal récalcitrant. Son regard était froid, lourd de menaces.

Gally, si tu continues à refuser de coopérer, je n'aurai d'autres choix que de t'injecter ce produit.

J'm'en fous.

Le ton était sec, presque las. Il n'y avait pas une once de peur dans sa voix. Juste une lucidité brutale, il savait déjà qu'ils le feraient, quoi qu'il dise.

Cami se mordit l'intérieur de la joue pour contenir un rire nerveux. Quelque chose en lui la fascinait déjà, cette façon de refuser l'humiliation sans fanfare, de cracher sur leur autorité sans lever le ton. Il avait le même feu insolent que Minho. Ils allaient bien s'entendre.

Mais soudain, ce fameux Gally tourna la tête vers elle. Il avait entendu. Peut-être avait-il perçu son souffle ou deviné sa présence, comme un animal à l'affût.

Et quand leurs regards se croisèrent enfin, quelque chose se suspendit. Quelque chose en Cami vacilla.

Le cœur de Cami se mit à battre si fort qu'elle eut l'impression qu'il résonnait jusque dans ses tempes. Sa bouche s'entrouvrit, mais aucun mot n'en sortit, comme si son corps refusait de rompre ce moment suspendu.

Les yeux de Gally, d'abord glacials, se firent plus doux, presque étonnés. Les traits de son visage, jusqu'ici tendus par la rage, s'adoucirent lentement.

Alors Cami lui adressa un sourire, timide, presque irréel.

Et il lui répondit, d'un simple sourire en coin, discret, mais chargé de sens.

Ils ne savaient pas ce qui venait de se produire. C'était silencieux. Brutal. Évident. Risqué. Une émotion qu'ils n'avaient pas le droit de ressentir ici.

Tiens, c'est la première fois qu'on le voit sourire. Bien, c'est un bon début. Déclara la femme blonde, la tête haute

Cami ouvrit grand les yeux, le cœur battant aussi fort que dans ce rêve.

Ce souvenir.

Un étrange malaise s'empara de Cami alors qu'elle émergeait lentement des brumes du rêve. Le souvenir s'étiolait déjà dans son esprit, comme de la cendre qui glissait entre les doigts. Et pourtant, quelque chose demeurait : un vertige sourd, un manque glaçant.

Elle avait la sensation que son corps était devenu creux, désincarné, une coquille vide abandonnée sur des draps trop froids. Chaque fibre d'elle-même paraissait dissoute dans le matelas, comme si elle y coulait sans résistance, incapable de remonter à la surface.

Elle était là, physiquement, mais son âme semblait restée coincée quelque part entre les murs du souvenir.

Un vide béant s'était ouvert en elle. Non seulement dans son esprit, mais jusque dans son cœur. Un trou noir silencieux, affamé, qui aspirait tout ce qu'elle tentait de reconstruire.

Gally.

Ce nom résonnait encore, étouffé mais tenace, dans les recoins les plus secrets de sa conscience. Pouvait-elle vraiment continuer à avancer ainsi, avec un tel gouffre en elle ?

Était-elle capable de repousser Gally indéfiniment, de l'effacer jusqu'à ne plus le reconnaître ?

Et Theo... Si doux, si loyal. Pourrait-il un jour combler ce vacarme intérieur ? Ou n'était-il que le pansement qu'on lui avait imposé, pour masquer une plaie qui refusait de cicatriser ? Était-il simplement une illusion qu'on lui avait injectée, un mensonge murmuré par les Créateurs pour mieux la tenir à distance de ce qu'elle ressentait vraiment, comme Rosie ne cessait de le lui répéter ?

D'un bond, Cami quitta le lit et elle marcha d'un pas accéléré, presque robotique.

Elle avait besoin de parler à Rosie, tout de suite.

Peut-être étaient-elles connectées, car Cami ouvrit la porte et elle découvrit Rosie juste derrière, manquant de la bousculer.

- Rosie... Lâcha la medjack, sa voix se brisant

Une panique évidente put se lire dans le regard de Rosie, qui saisit la main de son amie.

- Cami ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

- Je... je...

Cami baissa la tête quelques secondes et quand elle la releva, ses yeux étaient remplis de larmes.

- Je viens de me souvenir, Rosie... de la toute première fois où j'ai vu Gally. Notre rencontre, quand on était adolescents. C'était comme une évidence, tu comprends ? Quelque chose de pur, de limpide. Comme si le monde s'était tu une seconde pour nous laisser exister. C'était lui. Ça a toujours été lui. J'ai senti, dès cet instant, qu'il n'y aurait jamais personne d'autre. Que rien ni personne ne me ferait jamais ressentir ce qu'il m'a fait ressentir ce jour-là. Pas même Theo. Et je me sens perdue, Rosie. Je veux résister aux Créateurs, je veux leur montrer qu'ils ne pourront plus manipuler mes sentiments. Mais ils sont malins, ils m'enferment dans cette illusion confortable où Theo est censé être mon avenir. Et parfois, trop souvent même, j'y crois. Presque. Mais au fond, je sais. Je sais que c'est Gally. Lui seul. Il a toujours été ma réponse à tout, même quand je refusais de l'admettre. Et ce que je redoute le plus, ce n'est pas de souffrir... c'est de l'oublier. Je ne veux pas que les Créateurs effacent encore une fois ce que je ressens pour lui. Je ne veux pas me réveiller un jour et ne plus savoir pourquoi mon cœur se serre. Parce que si mes sentiments pour lui disparaissent pour de bon... alors moi aussi. Je le sens, Rosie. Je vais m'éteindre. Je ne suis plus rien sans lui.

Rosie resta interdite un instant, les mots de Cami suspendus dans l'air comme une douleur que l'on n'osait pas toucher.

Le regard de la blonde, d'abord attentif, se voila doucement, alourdi par une tristesse qu'elle n'avait pas anticipée. Une larme, unique et silencieuse, glissa le long de sa joue sans qu'elle ne cherche à l'essuyer.

Ce n'était pas seulement la peine de Cami qui la bouleversait, mais cette vérité nue, crue, implacable : l'amour que son amie venait de lui décrire n'était pas une simple émotion. C'était une brûlure ancienne, une emprise invisible, une mémoire trop vivante pour qu'on puisse l'effacer sans conséquence.

Rosie sentit son cœur se serrer, de compassion, d'impuissance. Et peut-être aussi d'effroi. Car elle comprenait, dans le tremblement de la voix de Cami, que ce n'était pas seulement une lutte contre les Créateurs. C'était une lutte contre l'oubli. Contre la disparition d'une part d'elle-même.

Et ça, c'était plus cruel que tout.

Rosie inspira profondément, comme pour dissiper le poids de l'émotion qui imprégnait encore le couloir. Elle serra un peu plus, toujours avec cette douceur qui lui était propre, la main de Cami. Et sa voix, bien que fragile, trouva une force nouvelle dans la certitude.

- Cami... Tu ne peux pas les laisser continuer. Ils te forcent à te battre contre ce que tu ressens. Mais c'est eux, que tu dois vaincre. Ce n'est pas une faiblesse, ce que tu ressens actuellement. Ce n'est pas une honte, d'aimer une autre personne que ton copain. Ce que tu viens de me dire... c'est la seule chose vraie dans tout ce qu'ils essaient de nous faire oublier. Dans ce qu'ils essayent de manipuler.

Elle marqua une pause, puis ajouta plus bas, les yeux brillants :

- Tu dois aller le voir. Gally. Tu dois lui parler, lui dire ce que tu m'as dit. Avant que les Créateurs ne te volent ça aussi.

Le visage de Rosie devint un peu plus dur, car elle espérait réussir à convaincre Cami.

- Il faut que tu regardes Gally en face et que tu saches, une bonne fois pour toutes, si ce que tu ressens pour lui est suffisamment fort pour quitter Theo et virer ces foutus Créateurs de ton esprit. Et je suis sûre que ton amour pour Gally est incontestablement puissant. Je le vois dans tes yeux, Cami. Il n'est pas effacé. Pas encore. Et tant qu'il reste une part de toi qui se souvient... tu peux te battre.

Malheureusement, les Créateurs avaient un coup d'avance, et c'était tout comme si Rosie n'avait rien dit.

Les larmes de Cami venaient de disparaître, sans même avoir eu le temps de s'écouler. C'était trop tard, elle n'était déjà plus elle-même. Ses moments de lucidité ne duraient jamais longtemps, notamment quand ils menaçaient de dévoiler cette vérité que les Créateurs n'autorisaient pas.

- Certainement pas. J'ai besoin de prendre une douche, Theo m'attend probablement au camp.

Sans se retourner, Cami contourna Rosie et descendit les escaliers.

- Cami, non ! L'appela Rosie

Il y avait une frustration, un désespoir, une impuissance, dans cet appel. Cela retourna l'estomac de Cami. Mais ce n'était jamais suffisant pour combattre cette manipulation parasite.

Lutte, Cami, lutte. Je t'en prie.

C'était trop dur. Elle le désirait plus que tout, mais quand elle luttait contre les pensées manipulées des Créateurs, elle souffrait abominablement. C'était tels des coups de couteau qui écorchaient sa cervelle. Elle n'en pouvait plus.

Cami était d'accord avec Rosie, elle devait parler à Gally. Mais comment faire ? Il lui fallait trouver une solution pour empêcher les Créateurs d'empoisonner ses pensées.

Cami refusait d'avoir une conversation avec Gally, tant qu'elle n'était pas certaine de pouvoir enfin être honnête avec lui, autant qu'elle le pouvait.

Parce que cela n'allait pas être facile. Résister aux Créateurs, les bloquer de son esprit, cela la mènerait vers une torture inévitable.

Toutefois, elle était désormais prête à y faire face, qu'importe le prix à payer.

Et pour vaincre les Créateurs, il fallait commencer par Theo. Cela tuait Cami intérieurement, mais il était essentiel pour elle de le quitter, si elle souhaitait retrouver celui qu'elle aimait vraiment.

Non.

C'était une très mauvaise idée, de quitter Theo. Cela ne ferait qu'enrager les Créateurs, ils en fulmineraient et ils redoubleraient de puissance pour détruire chaque souvenir en lien avec Gally. Les jetant dans le néant, dans l'oubli éternel.

Cami était fichue.

- J'ai vraiment besoin d'une putain de douche. Grommela-t-elle, à bout de force mentale

Arrivant enfin aux douches, la medjack se sentait toujours nauséeuse. Elle se tint un instant à l'encadrement de la porte, prise de vertiges soudains. À tout moment, elle allait s'écrouler.

Une bonne douche froide la remettrait sur pied.

Alors que Cami s'avançait et commençait à retirer son t-shirt, elle s'immobilisa net. Plaquant une main sur sa bouche afin de masquer le hoquet de surprise qui en aurait glissé.

Gally occupait la dernière douche, tout au fond de la pièce. Il était de dos à Cami, complètement nu.

Les faibles jets d'eau tombaient sur lui, dévalant son dos musclé, meurtri par les années de travail, ainsi que ses fesses rondes et ses longues jambes. Le tout sublimé par les rayons du coucher de soleil, qui donnait au corps du bâtisseur une impression de sculpture grecque.

Cami appuya d'autant plus sa main contre sa bouche et se recula un peu quand un râle rauque s'échappa de là où Gally se trouvait.

Il était en train de se masturber, désespérément, avec une lenteur et une pression maîtrisées. Les mouvements de son bras droit contracté en témoignaient.

La respiration de Cami s'accéléra. Elle savait qu'elle devait partir, qu'elle n'avait pas le droit d'être là, à observer ce moment d'intimité. Pourtant, ses jambes refusaient de bouger, comme paralysées par le spectacle qui s'offrait à elle.

- Merde... Murmura-t-elle, étouffée par sa propre main

Son bas-ventre se contractait déjà, tout comme l'intérieur de ses cuisses. Parce qu'elle savait.

Elle savait que Gally pensait à elle en faisant cela. Il était si désemparé à l'idée de ne pas posséder Cami, de ne pas la remplir, qu'il en était réduit à ça.

Et cela excitait vilement Cami.

Gally laissa échapper un autre gémissement, plus profond cette fois. Sa tête bascula en arrière, révélant légèrement son profil ciselé. L'eau continuait de couler sur sa peau, traçant des sillons brillants sur ses muscles tendus. Sa main libre s'appuya contre le mur carrelé, ses doigts s'agrippant désespérément à la surface lisse.

- Fait chier. Râla-il, d'un ton plaintif, douloureux, presque brisé, qui implorait celle qui lui manquait

Cami n'avait pas même remarqué que le maton venait de jouir. Son regard était fixé sur son dos.

Il était jonché de cicatrices. De très vieilles cicatrices, blanchies par le temps, mais jamais effacées. Elles n'étaient pas l'œuvre du Bloc, ni le fruit des bagarres entre blocards. Non. Ces blessures-là portaient la signature bien plus froide, bien plus méthodique des Créateurs.

Cami comprit, tristement. Ces marques, c'était le prix de l'entêtement de Gally à vouloir la sauver. Chaque fois qu'il avait tenté de la défendre, de la soustraire à cette mascarade, de l'aider à fuir, il en avait payé le prix. En silence. En sang.

Parce qu'il avait refusé de plier. Parce qu'il avait choisi Cami. Encore et encore.

Ces séances de torture, ces plaies lancinantes, ces cicatrices. Pour elle. À cause d'elle.

Un frisson violent la parcourut, balayant en un instant toute chaleur, tout désir. Une nausée sourde s'éleva en elle, ravageant sa poitrine, sa gorge, son ventre. Elle détourna les yeux, comme si ce simple geste pouvait effacer l'horreur. Mais il était trop tard.

Elle les avait vues, alors qu'elle ne les avait jamais remarquées auparavant. Et rien ne pourrait la défaire de cette vision.

Dégage d'ici Cami, c'est son intimité et tu es avec Theo, ne lui manque pas de respect.

Cami rebroussa chemin, d'abord à pas de loup puis en courant.

Le cœur broyé.

**

Theo, attrape-la !

Non, pitié ! Hurla Cami, terrifiée

Elle courrait et courrait, sans jamais s'arrêter. Les couloirs ne lui avaient jamais paru si infinis.

Ses jambes fusaient sous elle, mécaniques, poussées par la peur brute. Le sol semblait se dérober à chacun de ses pas, les murs du couloir se refermaient, étroits, suffocants. L'obscurité rampait derrière elle, avalant tout.

Elle courait, haletante, le souffle coupé, incapable de penser. Seule l'urgence de fuir la maintenait debout.

Mais elle le savait. Comme toujours, elle ne serait pas assez rapide.

Tu me laisses pas le choix, Cami. Lança Theo, d'une voix acérée, presque inhumaine. Un ordre plus qu'un avertissement

Elle n'eut pas le temps de comprendre.

Un craquement strident fendit l'air. Puis la douleur. Une décharge brutale, d'une violence inouïe, lui traversa le dos comme un éclair noir. Son corps se cambra, secoué par des spasmes incontrôlables, puis s'effondra lourdement au sol.

Ses membres, soudain figés, lui semblèrent faits de pierre. Ses yeux s'ouvrirent en grand, mais elle ne vit plus rien que le plafond froid et blafard au-dessus d'elle.

Un cri mourut dans sa gorge. Son corps gisait, paralysé, pantin disloqué. Mais avant que l'obscurité ne l'engloutisse tout à fait, Cami entrevit deux silhouettes surgir dans le couloir, fendues par les alarmes rouges qui clignotaient au plafond.

Gally.   Newt.

Ils accouraient. Malgré les ordres. Malgré le danger.

Le visage de Gally, dur et tendu, n'était qu'une lame de rage prête à trancher. Il fonçait droit vers elle, ignorant les mains armées qui jaillissaient dans son sillage. Newt, à ses côtés, les traits tordus par l'angoisse, avait déjà le regard rivé sur elle, prêt à tout, à l'impossible, pour l'atteindre.

Mais ils n'en auraient pas le temps.

Des bras les happèrent, des uniformes blancs surgis de nulle part, les cernant comme des loups autour de proies trop bruyantes.


Gally se débattait comme un animal pris au piège, les muscles tendus à s'en rompre, hurlant son nom. Newt tentait encore d'atteindre sa main, son regard empli de détresse.

Mimi ! On est là, ne sombre pas !  Cria-t-il

Mais leurs cris furent étouffés. Leurs corps maîtrisés. Leur volonté piétinée.

Et Cami... elle ne pouvait que regarder. Allongée, impuissante, figée dans sa douleur.

Ils allaient souffrir. À cause d'elle. Encore.

Une dernière larme glissa de ses cils. Puis le néant l'engloutit, silencieux et total, tandis que Theo avait saisi sa cheville et la traînait derrière lui tel un vulgaire boulet.

- Non !

Cami se réveilla en sursaut, le souffle coupé, le cœur affolé comme un oiseau battant des ailes contre les parois d'une cage trop étroite. Sa peau était trempée de sueur, ses draps froissés et humides. Elle porta instinctivement une main à son visage, ses joues étaient mouillées, baignées de larmes encore tièdes.

Elle n'avait pas rêvé. Pas vraiment. C'était un énième souvenir. Un cri du passé. Un avertissement. Cela devenait une routine, les dernières semaines.

Réalisant peu à peu où elle se trouvait, Cami tourna légèrement la tête... et le vit.

Theo.

Allongé à côté d'elle, paisible. Endormi comme si rien n'existait autour, comme si ses bras n'avaient jamais tenté de la retenir de force, comme si sa voix n'avait jamais pris cette froideur de commandement.

Un frisson remonta la colonne de la medjack, glacial. Elle n'avait jamais été aussi consciente de sa présence.

Elle n'avait jamais été aussi terrifiée par Theo. Le lit lui sembla soudain trop étroit. L'air trop lourd. Theo trop proche.

Non, ça suffit.

Cami ne voulait plus de ça. Elle ne voulait plus de lui. Pas après ce nouveau souvenir. Pas après ce qu'elle venait de ressentir.

Son cœur battait encore pour un autre, son âme appartenait à un autre. Et celui qui partageait son lit n'était qu'un leurre imposé, une construction des Créateurs pour l'éloigner de ce qu'elle avait de plus vrai, de plus profond.

Elle s'écarta lentement, précautionneusement, comme si Theo allait s'éveiller au moindre souffle. Elle se redressa, les mains tremblantes, les jambes froides.

Et dans le silence de la chambre, une seule pensée la consumait.

Je dois partir. Je dois le retrouver. Avant qu'il ne soit trop tard.

**

Cette nuit-là, Cami avait sillonné les couloirs dans un silence fébrile, les yeux brûlants d'espoir, mais Gally demeurait introuvable. Depuis plusieurs semaines déjà, il ne dormait plus dans les chambres. Même les hamacs, suspendus dans les hauteurs du camp, restaient désespérément vides de sa présence.

Peut-être fuyait-il le sommeil, redoutant, lui aussi, les souvenirs qui s'y cachaient. Peut-être préférait-il l'insomnie à la douleur des songes.

Quoi qu'il en soit, Cami avait échoué à le retrouver. Et, comme des ombres insidieuses, les Créateurs s'étaient glissés à nouveau dans ses pensées, semant le doute, assénant leurs mensonges jusqu'à ce qu'elle recule. Encore une fois, ils l'avaient convaincue de garder ses distances. De se taire. De renoncer à Gally.

Mais cette fois, la medjack n'était pas ressortie totalement brisée de cette guerre invisible. Une petite victoire s'était glissée dans les décombres, elle avait tenu bon face à Theo. Elle ne s'était pas laissé prendre au piège de leurs manipulations.

Si elle restait encore en couple avec Theo, c'était pour ne pas éveiller leur méfiance, une présence feinte, prudente.

Mais elle évitait les gestes du coureur, fuyait ses regards, et justifiait son retrait par une fatigue écrasante, par un besoin de solitude que Theo, sans doute, avait accepté sans poser trop de questions. Il ne la touchait plus et dormait rarement avec elle. Et cela suffisait, pour l'instant, à ce que la medjack respire un peu mieux.

Cami se sentait à peine revivre, comme si une étincelle réclamait sa place dans l'obscurité. Mais cette lumière était fragile, vacillante. Car une partie d'elle demeurait désespérément vide, un gouffre que rien ne parvenait à combler.

Un vide creusé par les Créateurs. Et par l'absence de celui qu'elle n'avait pas pu rejoindre.

**

- Un autre verre ?

Cami tourna lentement la tête vers son ami, un air sidéré sur le visage.

Ne voyait-il donc pas que les yeux de la medjack étaient déjà encrés de rouge ? Que ses paupières se fermaient à moitié ? Que tous ses gestes étaient devenus maladroits ?

Si elle buvait un verre de plus, Cami allait s'écrouler et elle ne se relèverait plus.

- Quand... quand tu vois ma tête là-là, tu te dis vrai... vraiment que je n'ai pas assez bu ? Ironisa-t-elle, le regard soûl, vide

Cami ne remarquait pas que Newt se pinçait les lèvres depuis quelques minutes et qu'il jetait des coups d'œil anxieux vers son amie, craignant une réaction des plus dramatiques.

- Non mais... je crois que tu vas en avoir besoin. Insista-t-il alors qu'il observait une scène au loin à présent

Le regard de la jeune femme s'était perdu dans un petit trou que des insectes avaient creusé dans le tronc d'arbre sur lequel Newt et elle étaient assis, mais ce que son ami venait de répondre l'avait ramenée sur terre. Éprise d'une certaine intrigue.

- Qu'est-ce que...

Cami s'interrompit elle-même, elle n'avait pas la patience d'attendre une réponse. Le regard de Cami suivit malgré elle la trajectoire de celui de Newt.

Ses yeux, embués par l'alcool, eurent d'abord du mal à se fixer, mais bientôt, la scène lui apparut avec une netteté cruelle.

À quelques mètres, dans la lumière vacillante des flammes, Rosie venait de tendre la main vers Gally.

Ses doigts effleurèrent ceux du bâtisseur, avec une lenteur calculée, comme une invitation muette. Le visage de la blonde s'était adouci, ses cils battant d'une manière qu'aucune ambiguïté ne pouvait dissimuler.

Elle lui adressait ce regard qu'on ne réserve qu'aux âmes que l'on voulait séduire, ou réveiller.

Gally, lui, restait appuyé contre un arbre, immobile. Ses sourcils s'étaient froncés, non de gêne, mais d'une attention froide, presque analytique.

Ses yeux d'un bleu perçant scrutaient Rosie avec la distance de celui qui n'accordait ni refus ni réciprocité, mais qui jaugeait, comme s'il cherchait à comprendre ce qu'elle était en train de jouer.

Cami, elle, sentit le sol se dérober sous ses pieds. L'ivresse, qui l'avait maintenue dans un brouillard protecteur, se dissipa d'un seul coup, remplacée par une lucidité glaciale.

Chaque battement de son cœur résonnait comme un tambour dans sa poitrine, chaque souffle lui brûlait la gorge.

Cami voulut détourner les yeux, mais ses paupières refusaient de se fermer. C'était comme recevoir une gifle en pleine figure, une douche froide qui la traversait jusqu'aux os.

Je suis en train d'halluciner, c'est pas possible...

Rien de pire ne pouvait arriver, là, tout de suite.

Gally était en train d'échapper à Cami, parce qu'elle refusait d'être plus forte que les Créateurs, parce qu'elle niait ses sentiments par peur. Corps et âme.

Sans crier gare, la medjack se leva du tronc d'arbre, d'une façon presque robotique, et elle quitta le camp. Secouée, Cami fut prise de sifflements dans ses oreilles, elle entendait les cris de Newt comme s'il se trouvait à des kilomètres d'elle.

Tout tournait autour d'elle, elle ignorait si les nausées qui s'emparaient d'elle venaient de l'alcool ou du choc. Elle marchait machinalement, comme si son âme s'était séparée de son corps. Cami, chamboulée, flottait dans l'ahurissement.

Et sans savoir comment elle avait été capable de faire tout cela alors que son regard était constamment perdu dans le vide, Cami se retrouva douchée, puis nue dans son lit. Seule, comme depuis quelques semaines.

Le néant l'accueillit rapidement, la sauvant de ces images qu'elle ne pouvait plus effacer et qui la paralysaient mentalement.

*

S'il te plaît, Gally, continue !

Gally était assis sur le bord du lit où Cami et lui avaient fait l'amour en secret quelque temps plus tôt, alors que le petit ami de la medjack dormait juste à côté.

Le bâtisseur était à bout de souffle, transpirant. Nu. Ses grandes mains serraient les hanches de la jeune femme assise à califourchon sur son entrejambe. Il la soulevait de haut en bas, l'aidant à rebondir sur lui, sur son sexe.

Seuls les gémissements des deux amants se faisaient entendre, tout était silencieux autour d'eux. Ils ne formaient qu'un.

L'effort était si intense que des gouttes coulaient sur le torse de Gally. La bouche entrouverte, il regardait son sexe aller et venir dans celui de la jeune femme aux cheveux blonds.

Bordel, Rosie, c'est trop bon. Gémit-il d'une voix rauque

Cami se réveilla elle-même suite au hurlement qu'elle venait de pousser. Heureusement, durant ce rêve, sa tête s'était déjà enfoncée dans le coussin, cela avait étouffé le cri.

La jeune femme se mit en position assise, les yeux arrondis par la terreur. Elle peinait à retrouver une respiration normale.

Il faisait toujours nuit noire. Le matin était encore loin.

- C'était quoi ça ? Se murmura Cami à elle-même, les lèvres tremblantes

Un coup de chaud l'envahit alors que la panique progressait le long de son corps déjà trempé de sueur. La bouche sèche, Cami saisit le verre d'eau à côté d'elle, de sa main tremblante elle aussi.

- Ça s'est passé ici, dans le Bloc. Pas dans le passé. C'est pas un souvenir, Cami, c'est un rêve à la con. Un cauchemar. Se chuchota-t-elle, cherchant à se rassurer jusqu'à tromper le doute en elle

La medjack dégagea les cheveux de son visage et elle inspira longuement, mais la crainte ne la quittait toutefois pas.

Il n'a quand même pas osé faire ça ? Et Rosie n'a pas osé me faire ça ?

Instinctivement, Cami fit glisser sa main vers sa hanche gauche et son doigt trouva la lettre G sur l'aine. Cami la connaissait par cœur, cette fichue plaie. Maintenant qu'elle avait cicatrisé, la lettre était légèrement gonflée. D'autant plus présente, étrangement.

Et elle rappelait sans cesse à Cami la dure réalité. Elle appartenait à Gally, quoi qu'elle pense.

- Et si je lui appartiens, alors il m'appartient également. Pesta-t-elle entre ses dents

Sur ces mots, Cami sortit du lit et enfila à la va-vite le t-shirt et le short qui traînaient par terre.

Elle ignorait l'origine de cet appel, mais une pulsion sourde naissait en elle, lui dictant de gagner la Salle du Conseil.

En un rien de temps, Cami arriva à destination. Guidée par une force invisible.

Et il était bien là.

D'abord, Gally lui tournait le dos, les mains appuyées sur une table devant lui, mais il entendit très vite les pas de Cami et il se retourna dans la seconde.

Quand leurs regards se croisèrent, ce fut comme la première fois où ils s'étaient rencontrés, dans la salle d'interrogatoire des Créateurs. Le cœur de Cami battait la chamade et elle fut incapable de lâcher n'était-ce qu'un souffle. Le visage de Gally, quant à lui, s'était aussitôt détendu. Comme s'il n'avait pas vu la medjack depuis des années et qu'il avait attendu son retour chaque jour, chaque heure, chaque seconde.

Bien sûr, Cami n'avait pas oublié pourquoi elle était là. Rien que de raviver la scène de ce rêve dans sa tête la fit devenir rouge de rage. Alors, elle lui lança de but en blanc :

- Tu as baisé Rosie ?

Confus, le maton des bâtisseurs fronça les sourcils.

- Quoi ? Bien sûr que non ! Répondit-il d'un ton sec, presque outré que Cami croit cela

- Elle a pris tes mains. Répliqua la jeune femme, les lèvres pincées

- Et je n'ai pas compris pourquoi elle a fait ça. Quand elle a commencé à caresser mon bras, je lui ai dit de dégager, ce qu'elle a fait. Ça l'a fait rire cette pauvre imbécile.

Fiou. C'était bel et bien un simple cauchemar.

C'était Cami l'imbécile, à vrai dire. Comment avait-elle pu ne pas y penser avant ? Bien évidemment que Rosie avait fait exprès.

Tout de même, elle trouvait cela louche. Les Créateurs, essayaient-ils de lui faire passer un message ?

- Tu as baisé d'autres filles ?

Gally émit un petit ricanement, alors qu'il se posait contre la table, croisant les bras sur son torse. Il avait enfilé un pull gris en cette nuit fraîche, ce qui le rendait d'autant plus attirant, mais Cami essayait de ne pas faire attention à ce détail.

- Je n'en sais rien. Si je l'ai fait, alors c'était avant de connaître ton existence. Personne ne m'intéresse, à part toi. Affirma-t-il, d'une franchise sans faille

La medjack déglutit, toujours aussi surprise face à l'honnêteté du bâtisseur.

- Par contre, toi, tu baisais d'autres personnes, mais j'étais toujours consentant ne t'inquiète pas. Ajouta Gally, avec un rictus sur le bout des lèvres à peine perceptible

Si cette fois le rouge avait coloré les joues de Cami, ce ne fut pas par haine mais par gêne.

Bien, maintenant elle savait que le maton s'était lui aussi souvenu de ce moment partagé entre Rosie et Cami.

Mais selon ce qu'il venait de dire, elle avait même couché avec d'autres personnes. Sous les yeux de Gally.

Réalisant qu'elle n'oserait plus rien rétorquer après cela, Gally en remit une couche.

- Comment as-tu pu croire que je toucherais cette fille ?

Cami cligna des yeux plusieurs fois, se remettant de ses émotions. Elle reprit un air nonchalant, qui était tout le contraire de ce qu'elle ressentait intérieurement, et elle haussa les épaules.

- Ça fait longtemps depuis... la dernière fois, tu as des besoins.

Gally plissa légèrement les yeux, mais il fixait toujours la jeune femme avec une intensité des plus profondes.

- Tu es la seule à pouvoir les assouvir. Répondit-il, telle une évidence

Décidément, le bâtisseur trouvait les bonnes réponses ce soir. Cami en perdait sa langue à chaque fois.

Mais Gally, lui, n'était pas prêt à la laisser filer. Il devait continuer de parler, sinon elle fuirait.

- Tu m'as ignoré et rejeté pendant des semaines... et quand tu me reviens enfin, tu m'accuses d'avoir couché avec ta meilleure amie ? Sérieusement, la bleue ?

Sur ce coup-ci, ce fut au tour de Cami de déstabiliser le maton.

- Tu ne m'appelles plus Cami ? Le nargua-t-elle, avec un rictus moqueur

Gally comprit très bien qu'elle faisait référence à la dernière fois où ils avaient couché ensemble, et qu'il l'avait appelée par son prénom pour la première fois.

Ce fut lui qui, soudain, se figea dans l'étonnement.

Maintenant que la parole du bâtisseur s'était évanouie, Cami en profita pour étudier plus profondément son regard. Ses yeux brillaient, les émotions s'y mélangeaient sans cesse.

Il avait bu. Il était saoul, une fois de plus. Se noyait-il dans l'alcool pour fuir les Créateurs ? S'échapper de ce monde où Cami le rejetait sans arrêt ?

Cami n'avait pas dormi suffisamment pour perdre tout l'alcool en elle non plus. Elle ne pouvait pas le juger. Elle n'était pas mieux.

Cependant, quelques soirées plus tôt, Cami avait réalisé que l'alcool lui apportait un grand avantage. Alors que l'ivresse prenait possession de ses pensées, de ses mouvements, cela engendrait une sorte de bouclier. Les Créateurs n'étaient plus capables de la contrôler.

Il fallait qu'elle en profite. C'était maintenant, ou jamais.

- Je rêve de toi, constamment. Et ce ne sont pas des rêves, mais des souvenirs. Dès que je ferme les yeux, il n'y a que toi. Avoua Cami, la gorge serrée

Gally ne bougeait pas, mais ses bras s'étaient d'autant plus resserrés contre son torse, et une lueur d'espoir avait traversé son regard. Un espoir qu'il avait longtemps perdu.

- Je sais. Dit-il dans un souffle à peine perceptible

Cette réponse décontenançait Cami, mais elle ne perdrait pas son courage. Elle ne parlerait que des rêves qui les concernaient eux deux, pas de ceux avec Theo. Elle ne voulait pas enrager le bâtisseur, pas maintenant.

- Le souvenir de notre toute première rencontre chez les Créateurs m'est revenu. Et j'ai... j'ai compris que je t'ai aimé dès le moment où j'ai posé les yeux sur toi.

Un silence pesant s'abattit aussitôt, comme si l'air lui-même s'était figé autour d'eux. Gally, appuyé nonchalamment contre la table quelques secondes plus tôt, sentit tout son corps se raidir. Ses bras, croisés sur son torse en un rempart de fer, se desserrèrent lentement, trahissant l'onde de choc qui venait de le traverser.

Ses yeux, d'ordinaire si sombres et si durs, s'écarquillèrent à peine, mais ce léger mouvement suffisait à dévoiler toute l'ampleur de sa stupeur. Il resta immobile, incapable de détourner le regard de Cami, comme si ses mots venaient d'ébranler chaque certitude qu'il s'était efforcé de bâtir.

L'espace d'un instant, il sembla oublier jusqu'à sa propre respiration. Ses lèvres s'entrouvrirent, hésitantes, mais aucun son n'en sortit, comme si la confession de la jeune femme avait brisé tout langage. Le bloc de granit qu'il s'était toujours efforcé d'incarner vacillait, fissuré par l'inattendu éclat d'une vérité qu'il avait trop longtemps rêvée sans jamais oser l'espérer.

- Mais tout ça n'existe plus. Ce n'est plus possible. S'empressa d'ajouter la medjack, paniquée

- Bien sûr que si. Rétorqua Gally, sûr de lui, tandis qu'il s'était légèrement approché de Cami, laissant tomber ses bras de chaque côté de son corps

- Nous ne sommes pas faits pour être ensemble, on se détruira. Renchérit Cami, son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine qu'elle en avait mal

Gally ne savait plus sur quel pied danser. Lui avouait-elle tout cela, pour finalement le faire souffrir ? Que cherchait-elle ?

Une fois de plus, Cami venait de tout gâcher. Le visage de Gally était redevenu aussi froid que la glace.

Toutefois, ses yeux le trahissaient. L'alcool l'aidait lui aussi à se libérer.

Le bâtisseur poussa un long soupir, un soupir épuisé de tout ça. Pour autant, il ne quittait pas les yeux de Cami. S'accrochant à eux de peur de ne plus jamais les revoir.

- Ces connards manipulent tes pensées, n'est-ce pas ? Ils ont longtemps essayé de rentrer dans ma tête, mais j'ai lutté du mieux que je le pouvais, malgré les maux de tête qui m'ont fait vomir chaque jour. J'ai tout fait pour les empêcher de me forcer à te détester. Et ils ont fini par me laisser tranquille. Expliqua Gally, d'un ton à la fois dur et peiné

Abasourdie par cette révélation, Cami crut un instant qu'elle ne pourrait bientôt plus respirer tant sa gorge était nouée. Très vite, elle sentit également son nez la picoter. Elle ne parviendrait bientôt plus à contenir ses larmes.

- Je... je n'y arrive pas, moi. Ils me contrôlent encore... c'est pour ça que je suis tou...toujours avec lui, Theo. Je suis trop faible face à eux. J'ai mal, terriblement mal, quand mes sentiments pour toi reviennent. Les Créateurs me provoquent des maux de tête dans la seconde. Bredouilla-t-elle, la voix tremblante

- Pourquoi es-tu si bornée, putain ? Je peux t'aider à les vaincre, et je le ferai. Lui assena Gally, faisant un pas de plus vers elle

Mais Cami, elle, recula. Les larmes aux yeux, elle luttait pour ne pas les laisser couler.

- On ne peut pas être ensemble, Gally. Je ne peux pas quitter Theo, je ne peux pas t'aimer. Sinon, les Créateurs effaceront tout de toi en moi. Et je refuse de t'oublier à nouveau, je ne veux pas que cette haine recommence. On ne peut pas continuer ce qu'on fait, ou ils réduiront à néant le lien entre nous. Insista-t-elle, sa voix se brisant quand elle prononça le dernier mot

Cette fois, Gally fut sur le point d'abandonner. Du moins, il en donna l'impression, probablement las de ce cercle sans fin.

Il baissa la tête et la tourna sur la gauche, soupirant une énième fois. Il regardait sa main gauche, précisément son annulaire alors qu'il écartait ses doigts.

Cami arqua un sourcil, elle avait remarqué qu'il faisait beaucoup ça les derniers jours. Il avait dû se blesser.

Mais là n'était pas le sujet. Gally ne comptait pas insister et il ne regardait plus la medjack. Cela ne plaisait pas à celle-ci.

Comment Gally pouvait-il continuer à croire qu'une relation entre eux était possible, après ce qu'elle venait de dire ? Croyait-il sincèrement qu'il était capable d'empêcher les Créateurs d'effacer les souvenirs de Cami ? Se pensait-il suffisamment fort pour arrêter la manipulation de ces personnes cruelles ?

Devait-elle y croire, elle aussi ? Cela semblait fou.

Mais elle le désirait tant.

- Pourquoi tu m'ignores maintenant ? Tu te rends compte toi aussi qu'il faut arrêter tout ça, sinon les Créateurs finiront par nous torturer comme ils l'ont déjà fait avant qu'on ne soit envoyés ici ?

Rien. Pas un mot, pas un souffle. Le bâtisseur ne bougeait pas d'un cil.

Cami avait besoin qu'il insiste. Elle avait besoin qu'il la pousse à y croire. Elle était enfin prête à ne plus nier, à accepter.

Elle frotta ses yeux en vitesse, retirant les dernières larmes qui menaçaient de quitter ses paupières et elle se racla la gorge, la tête haute.

- Tu fais quoi ? Tu as enfin compris que ça ne peut plus continuer, qu'on sera toujours perdants face aux Créateurs ? Tu essayes d'oublier la relation entre nous que tu espérais ? Tu fais en sorte de ne plus penser à tous nos moments ? À notre dernière baise ?

La tête de Gally demeurait baissée, mais sa bouche s'entrouvrit enfin.

- J'y pense tout le temps. Ces enfoirés pourraient bien retirer mes souvenirs une nouvelle fois que tu hanterais à nouveau mes pensées à partir du moment où je poserais les yeux sur toi.

Il ne cesserait jamais de faire halluciner Cami. C'était tout comme si le Gally haineux et violent dans ses paroles envers elle n'avait jamais existé. Chacun de ses aveux l'estomaquait systématiquement.

Elle commençait à y croire. Son cœur lui criait de faire confiance au bâtisseur au regard froid, au cœur de glace et au mental de plomb, cet homme effrayant qui pourtant était fou d'elle.

Mais ce n'était pas suffisant, pas encore.

- Regarde-moi. Lui ordonna Cami, d'un ton sec

Si Gally voulait que Cami lui fasse confiance, il était nécessaire qu'il accepte que les places soient parfois échangées. En cet instant, ce n'était plus lui qui lui donnait pour ordre de le regarder. Et il devait obéir comme Cami l'avait fait toutes les fois.

Et ce fut ce qu'il fit. Lentement, il releva la tête, jusqu'à la faire tomber légèrement en arrière. Regardant la medjack de haut. Il obéissait, tout en gardant une certaine fierté.

Encore quelques questions, encore quelques réponses, et Cami lui accorderait sa confiance. Elle avait besoin d'être assurée qu'elle ne se lançait pas dans cette bataille pour rien.

- Comment ? Comment est-ce que je peux être assurée que tu ne me mens pas ? Comment est-ce que je peux croire en une relation entre nous, alors que la majorité de nos souvenirs se déroule ici, dans le Bloc, où on s'est détestés plus que tout ? Comment puis-je être sûre que tu parviendras à empêcher les Créateurs de me priver de mes souvenirs d'avant le Bloc, si je quitte Theo ?

Gally reprenait espoir, Cami le vit dans le bleu glacial de ses iris. Ne perdant pas de sa fierté flegmatique, il fixa intensément la jeune femme. Au plus profond de son âme.

- Je suis prêt à tout, pour toi. Tu ne sais pas ce que c'est, de vivre entre ces murs pendant des années. J'ai souffert bien plus longtemps que toi. J'ai de nombreuses séquelles après toutes ces années passées à vous construire un toit où vous pouvez manger, dormir, vous doucher, cuisiner, faire des réunions. Toutes ces années à me prendre la tête avec tous les blocards. Toutes ces années à voir un grand nombre d'entre eux mourir alors qu'ils n'avaient même pas atteint leur majorité. Et plus les souvenirs d'avant le Bloc me reviennent, plus mon mental est rongé par la noirceur. Si ça ne tenait qu'à moi, je me serais jeté du haut d'un mur depuis bien longtemps. Mais j'ai préféré rester et continuer de souffrir, pour toi. J'ai préféré l'Enfer sur terre... pour toi, la bleue.

Cami ressentit comme un coup de poignard bien aiguisé en plein cœur, lorsqu'elle s'imagina Gally se suicider. C'était bien là qu'elle réalisait elle aussi qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui.

Les yeux de la medjack retrouvèrent ces larmes menaçantes qui perlaient dans le coin de ses paupières. Tant d'émotions la submergeaient, elle se noyait peu à peu.

- Les Créateurs me laissent tranquille actuellement, parce que je suis saoule. Demain, quand je serai sobre, ils me manipuleront à nouveau. Je veux croire en nous, je veux les combattre, mais je ne suis pas encore assez forte. Dit-elle, d'une voix de plus en plus faible

Le maton fit à nouveau quelques pas vers Cami, et désormais elle ne reculait plus.

- On peut garder notre relation secrète, comme on l'a toujours fait finalement. Tu peux rester avec l'autre abruti, si tu penses qu'il est le seul moyen de garder tes souvenirs. Je te l'ai déjà dit de nombreuses fois, utilise-moi, la bleue. Utilise-moi, mais sois à moi. Par contre, je veux que tu te forces à ne plus me rejeter, à accepter ce que tu ressens. Ça finira par devenir naturel et tu auras enfin la force de bloquer ces enfoirés de ton esprit. C'est ce que j'ai dû faire, tant bien que mal. Ne te mets pas la pression, je t'attendrai.

Cami était estomaquée, elle se mordit l'intérieur de la joue. Elle en avait tant rêvé.

Elle pouvait y croire. Elle pouvait avoir confiance en lui. Elle n'avait plus aucune raison de nier ses sentiments, ses désirs.

- Mais ne mets pas trop longtemps non plus, la bleue. Je finirai par ne plus supporter de te voir avec lui. Ajouta Gally avec un petit sourire en coin insolent

La medjack ricana nerveusement, toisant le bâtisseur d'un air dépassé.

- Donc tu n'as aucune pitié à me baiser, à me considérer comme ta... copine, tout en sachant que je suis déjà en couple ?

Gally se mit à ricaner lui aussi, un ricanement agacé.

- Je n'en ai strictement rien à foutre de ton copain à la con. Assura-t-il

Cami secoua la tête, effarée. Sur ce point, il ne changeait pas. Jamais.

- Tu es fou. Lui lança-t-elle

- Non, j'ai raison. Ton copain est une pourriture, une grosse merde, et tu le sais. S'entêta-t-il

Oui, Cami le savait. Ses souvenirs lui avaient montré tout ce dont Theo était capable. Capable du pire. Sans une once de pitié. Sans cœur. Sans aucun sentiment pour Cami.

Elle en était parfaitement consciente, mais elle ne trouvait pas encore la force de l'accepter.

- Va te faire foutre !

Silence.

Pas même un souffle ne se faisait entendre chez un ou chez l'autre. Ils se fixaient sans relâche, se transmettant tout à travers leurs regards.

Alors que la rage se lisait dans les yeux de Cami, les traits du visage de Gally devinrent durs. Prêts à signaler une vengeance imminente. Elle ne s'en tirerait pas comme ça.

D'un coup, sans prévenir, le bâtisseur fonça sur Cami. D'un seul bras, il la souleva et la serra contre lui. Par réflexe, la medjack enroula ses jambes autour de ses hanches, lâchant un couinement surpris.

De son bras libre, Gally débarrassa tous les papiers posés sur la table derrière Cami, les laissant s'écraser au sol.

Brusquement, il déposa Cami sur le bord de la table, en position assise, puis il posa sa grande main sur la poitrine de la jeune femme, la poussant, la forçant à se coucher sur la table.

Gally garda sa main appuyée entre les deux seins de Cami, l'empêchant de se relever. Celle-ci entoura alors sa main autour du poignet du bâtisseur.

Ne brisant toujours pas le contact visuel. Gally la surplombait, la regardant de haut.

Les yeux grands ouverts, la respiration haletante, la medjack était partagée entre le choc et l'excitation.

- Gally...

- Si tu ne veux pas, dégage vite d'ici la bleue. Si tu en as envie, cesse de me rejeter et laisse-moi te baiser, je t'en supplie.

La bouche entrouverte de Cami se referma et elle déglutit. Avec de simples mots, Gally la faisait mouiller. Cela ne changeait pas non plus.

Il lui avait déjà demandé quelques minutes plus tôt de ne plus le rejeter dorénavant, et elle respecterait cette demande. Elle n'avait absolument pas envie de le rejeter, de toute façon.

Et pour le lui prouver, Cami resserra d'autant plus sa main autour de son poignet, et de sa main libre elle fit glisser la bretelle de son t-shirt, libérant l'un de ses seins.

À cette vue, Gally émit une grande expiration, lourde, rauque.

Il était apaisé, libéré d'un poids énorme. Parce que Cami lui revenait enfin, pour de bon, après tout ce temps.

Avec toujours cette éternelle possessivité en lui, Gally relâcha la pression de sa main sur la poitrine de Cami et il retira son pantalon. Laissant son boxer.

Encore couchée, Cami releva légèrement la tête et elle se mordit l'intérieur de sa lèvre inférieure quand ses yeux tombèrent sur l'érection du bâtisseur, si dure qu'une partie de son sexe sortait du sous-vêtement.

Gally s'occupa ensuite du short de Cami, et tout en faisant cela il se pencha en avant et mit en bouche le téton gauche de la jeune femme. Le suçant, le mordillant parfois.

Cami gémissait déjà bruyamment, observant chaque fait et geste du maton.

Cela lui avait tellement, tellement, manqué. C'était terminé, plus jamais elle ne passerait du temps loin du bâtisseur. Il n'y avait que lui pour lui faire vivre tout cela.

Et elle voulait plus, bien plus que ça.

Gally embrassait maintenant ses seins, désormais découverts complètement car il avait sauvagement retiré le t-shirt de Cami. Puis il remontait doucement ses baisers. Ses clavicules, son cou, il ne s'arrêtait plus.

Mais Cami le coupa.

- Em... embrasse-moi, s'il te plaît. Le supplia-t-elle, entre deux petits gémissements

D'abord étonné de cette demande, Gally leva les yeux vers Cami. Toutefois, un air narquois naquit dans son regard.

- Je t'embrasserai le jour où tu seras uniquement à moi.

Gally se remit en position droite, ignorant tout bonnement le râle déçu et frustré de la jeune femme toujours couchée sur la table en face de lui.

Cami oublia rapidement cet agacement lorsque Gally retira son pull gris, mettant à nu le haut de son corps toujours aussi musclé. Cela la rendait toujours aussi folle de se dire que cet homme majestueux n'était qu'à elle, et était prêt à tout pour elle.

Elle vit le bâtisseur passer une main sur son érection et la serrer, comme pour la calmer. Il s'impatientait déjà. Une certaine satisfaction prit place sur le petit sourire de Cami.

Gally savait cependant prendre son mal en patience, ça, la medjack l'avait oublié.

Il se mit soudain à genoux, et il était si grand que le haut de son corps dépassait toujours Cami.

Sans lui laisser le temps de dire un mot, Gally écarta la culotte de Cami sur le côté et il plongea sa tête dans son entrejambe. Dès lors qu'il glissa sa langue le long de son intimité déjà trempée, la tête de Cami bascula en arrière et son corps se cambra sur la table.

Un gémissement lui échappa tandis que sa main gauche agrippait instinctivement les cheveux de Gally. Elle sentit ses muscles se contracter sous les caresses expertes de sa langue, chaque mouvement envoyant des vagues de plaisir à travers son corps. Le bord froid de la table contre ses cuisses contrastait avec la chaleur qui montait en elle.

Ses doigts libres cherchèrent quelque chose à quoi s'accrocher et ne trouvèrent que le bord froid de la table sous sa paume moite. Le monde se réduisit à cette sensation brûlante, à cette langue qui explorait chaque repli avec une précision qui la faisait trembler.

La medjack ferma les yeux, incapable de supporter l'intensité de ce qu'elle ressentait. Ses jambes commencèrent à fléchir malgré elle, mais les mains fermes de Gally se posèrent sur ses cuisses pour la maintenir complètement couchée, immobile. La chaleur du bâtisseur à travers sa peau nue l'ancra dans l'instant présent.

Gally était à la merci de Cami, la léchant avec avidité, comme il ne l'avait jamais fait.

- C'est... c'est trop bon. Souffla la jeune femme, les yeux à moitié fermés sous le plaisir

Malheureusement pour Cami, Gally aimait parfois jouer avec elle.

Le bâtisseur connaissait la medjack, quand il sentit ses jambes trembler et ses gémissements s'évanouir, il comprit qu'elle allait jouir.

Alors, il se recula d'un coup, quittant ce sexe qu'il aimait tant. Lui enlevant la chaleur de sa bouche et de sa langue, lui infligeant l'air frais.

- Tu ne peux pas faire ça ! Se plaignit Cami d'une voix désespérée

Une nouvelle fois, elle se tut très vite quand Gally se débarrassa de son boxer. Elle se réjouissait déjà de ce qui l'attendait. Elle était accro à ce sexe suffisamment long pour atteindre son point G et la mener au bord de l'évanouissement tant les orgasmes qu'il lui procurait étaient intenses.

Le bassin de Gally se glissa entre les jambes de Cami, le bout de son sexe effleura l'intimité brûlante de la jeune femme, lui arrachant un gémissement impatient.

Cami l'épiait intensément, ne sachant pas à quoi s'attendre avec lui.

Gally se pencha à nouveau au-dessus de la jeune femme, approchant sa bouche près de son oreille.

- Tu me manquais tellement, la bleue, que j'en étais venu à me dire que j'étais prêt à tuer n'importe qui si cela me donnait le droit de te pénétrer à nouveau. Lui murmura-t-il d'une voix grave

Le bâtisseur aurait pu faire jouir Cami rien qu'avec cette phrase. Elle ne sut quoi répondre, paralysée par son bas-ventre qui se tordait sous l'excitation.

Gally se remit droit et il rompit le contact visuel avec Cami, ses yeux glissant vers le sexe nu de la jeune femme, le fixant avec un désir indescriptible.

Le bâtisseur inspira et expira profondément, avant d'utiliser une main pour guider son membre vers l'entrée remplie de mouille de Cami. Les doigts de son autre main s'étaient plantés dans la hanche de la medjack.

Cami le sonda du regard, ses muscles étaient tendus sous sa peau déjà transpirante. Quand ses yeux arrivèrent au visage du bâtisseur, elle remarqua à quel point il était concentré.

Il approcha un peu plus son sexe, mais il se stoppa un instant. Il retrouva le regard de la jeune femme et lui demanda :

- Tu as baisé avec ton copain, depuis notre dernière fois ensemble ?

D'abord hésitante, de peur de l'énerver, Cami choisit l'honnêteté, et elle hocha la tête.

Et même si une lueur de jalousie traversa ses yeux glacials, Gally ne perdit pas de son assurance.

- Parfait, je n'aurai pas besoin d'y aller doucement alors.

D'un seul coup, le maton pénétra Cami. La remplissant de son sexe complètement.

La jeune femme gémit si fort, le souffle coupé par cette soudaine intrusion. Ses doigts s'enfoncèrent dans les épaules massives de Gally tandis qu'une vague de plaisir la submergeait dans une étreinte brutale.

Le bâtisseur eut un râle satisfait, soulagé d'être enfin en Cami. De la remplir, de la posséder. Obsédé par l'idée qu'elle n'était qu'à lui en ce moment même.

Plus Cami gémissait, plus il accélérait les mouvements en elle. Plusieurs fois, il dut agripper ses hanches pour la ramener vers lui, ses coups de rein la poussant plus loin sur la table. Il se mordit la lèvre inférieure alors qu'il observait son sexe aller et venir en Cami, étirant son sexe en elle de plus en plus loin.

- Putain, Cami, j'aime tellement te baiser.

Putain.

Il devait arrêter de lui dire de telles choses, de l'appeler par son prénom alors que c'était si rare, elle ne voulait pas jouir tout de suite.

Entre deux coups qui lui électrifiaient le corps, Cami ressentit un sentiment de nostalgie pendant quelques secondes. Il lui faisait l'amour comme la première fois dans le Bloc.

Cami gémissait sans cesse, ses doigts crispés sur le bord de la table, ses ongles raclant le bois verni. Le souffle court, Cami rejeta à nouveau sa tête en arrière, exposant la courbe délicate de son cou. La sueur perlait sur sa peau, rendant son corps luisant sous la lumière de la lune qui traversait certains endroits de la Salle du Conseil.

- Ne t'arrête pas ! Haleta-t-elle, sentant son corps devenir de plus en plus brûlant

Le bâtisseur resserra sa prise sur ses hanches, laissant probablement des marques sur sa peau pâle. Ça lui était égal. Il voulait qu'elle porte la trace de ce moment, qu'elle se souvienne de lui chaque fois qu'elle verrait ces bleus.

Tout comme la lettre G, qui était toujours là et qui ne manqua pas d'arracher un petit sourire fier à Gally lorsqu'il posa les yeux dessus.

Le sexe du maton tapait de plus en plus vite dans l'endroit sensible de Cami, il voyait que ses yeux se révulsaient déjà, alors il se calma un peu.

- Ne jouis pas tout de suite, la bleue, sinon je vais jouir aussi. Je veux encore profiter.

Mais comment pouvait-elle s'empêcher de jouir quand il lui parlait de cette façon, avec sa voix grave, alors qu'il la pénétrait au bon endroit ? Aucun autre homme n'était capable de lui procurer cela.

Cami obéit, elle se retenait de libérer son orgasme. Toutefois, elle gémissait plus fort à la place, au point de presque crier.

Occupé à mordiller le cou de la jeune femme, Gally posa fermement sa main sur la bouche de Cami, lui imposant d'étouffer ses gémissements.

Effleurant son lobe, il la prévint :

- Tu ne voudrais pas qu'on nous surprenne, si ?

Là, Gally reprit un rythme rapide et profond, cherchant à la torturer. Cami secoua la tête, non, elle ne le voudrait pas.

Le maton enfouit alors sa tête dans les cheveux de la jeune femme et il déposa un baiser sur le haut de son crâne. Avant de baisser la tête vers le visage de Cami.

La medjack inspira fermement quand Gally saisit son menton et fit entrer son pouce dans sa bouche, appuyant sur sa langue. Elle ferma les yeux, elle aimait tant quand il faisait cela.

Cami avait l'impression que le membre de Gally était à chaque plus long quand il revenait en elle. Elle le connaissait par cœur, elle connaissait chaque veine de son sexe. Elle en était dingue.

Soudain, le bâtisseur attrapa les deux jambes de Cami et il les plaça sur ses épaules. Cela lui permit d'aller plus loin en elle.

- Oh oui putain, c'est si bon Gally. Gémit Cami qui gardait sa tête relevée pour voir son amant faire des va-et-vient en elle et qui se tenait à ses cuisses

Un râle rauque s'échappa d'entre les lèvres du maton. Il regarda Cami droit dans les yeux, fou d'elle et de ce qu'elle lui procurait en cet instant.

- Redis-le. Putain, redis mon prénom.

- J'en peux plus Gally, c'est trop bon... Lâcha-t-elle, d'une voix épuisée par le plaisir

Gally serra la mâchoire, se retenant lui aussi de jouir. Pas encore.

Ils étaient saouls, mais bien moins que la dernière fois. Les sensations qui les envahissaient étaient pures, crues.

Le bâtisseur accepta enfin de laisser Cami s'adonner à la jouissance.

Il finit par ralentir légèrement le rythme, et son pouce trouva vite le clitoris de la jeune femme, sur lequel il traça des cercles rapides et intenses.

Les tremblements dans les jambes de Cami revinrent, ainsi que la tension dans son corps. Elle était proche.

- Plus profond, Gally, baise-moi plus profondément. Le supplia-t-elle d'une voix tremblante

Gally s'exécuta aussitôt, tapant au plus profond de son intimité. Assenant son point G de coups.

- Comme ça ? C'est ça que tu voulais ?

Cami hocha frénétiquement la tête, incapable de fonctionner correctement.

L'association des paroles du maton, son pouce sur son clitoris et son membre toujours aussi dur au plus profond d'elle, cela la mena à sa perte.

Comme toutes les fois où elle jouissait avec Gally, ce fut magique. Ce fut si intense que sa vision fut parsemée de points blancs et ses oreilles sifflèrent. Le bien-être absolu.

Le gémissement final de Cami fut de trop pour le bâtisseur.

Ne laissant pas le temps à Cami de se remettre de cet orgasme indescriptible, Gally retira les jambes de la jeune femme de ses épaules pour les placer autour de sa taille. Il la releva en position assise puis saisit ses hanches pour la tirer contre lui.

Il s'éloigna de la table et Cami fut à présent suspendue dans le vide, avec l'unique force des bras de Gally et ses jambes autour de sa taille qui la maintenaient.

Leurs visages se faisaient face, à quelques centimètres l'un de l'autre, le nez de Gally touchait presque celui de la medjack. Le souffle de chacun s'écrasant sur leur visage.

Le maton allait jouir lui aussi, Cami le voyait dans son regard devenu noir, le sentait dans sa respiration accélérée et dans ses râles de plus en plus graves.

Cami était si proche des lèvres de Gally, elle rêvait plus que tout de l'embrasser. Mais il ne le lui permettrait pas, elle l'avait bien compris. C'était une torture.

Ses mains plaquées sur les fesses de Cami, Gally la faisait rebondir sur son sexe. L'intérieur de la jeune femme était encore bien trop sensible, mais elle aurait pu jouir une deuxième fois tant cette position debout la rendait dingue.

Ses yeux plantés dans ceux de Cami, le bâtisseur lui souffla :

- Je veux jouir en toi.

Quoi ?

Jamais ils n'avaient fait cela. Gally avait toujours fait en sorte de se retirer avant. Qu'est-ce qu'il lui prenait ?

Cami chercha une explication dans ses yeux sombres, elle n'y voyait qu'une envie de possession.

- Je...

Elle ne pouvait pas parler, le maton la pilonnait avec une telle férocité que son corps entier était secoué. Elle devait se tenir aux bras contractés de Gally pour ne pas se laisser tomber en arrière sous l'épuisement.

- Le G sur ta hanche ne te suffit pas, la bleue, alors je vais te marquer autrement. Râla-t-il

Quand Gally parlait, leurs lèvres s'effleuraient. Subtilement, mais suffisamment pour éveiller un profond désir pour cet acte qu'ils ne s'étaient jamais permis. Des frissons en parcoururent le corps de Cami.

Les joues du bâtisseur étaient rouge cramoisi, ses cheveux trempés tombaient sur son front. Il se retenait encore de jouir en attendant l'approbation de Cami.

- Est-ce que tu le laisses jouir en toi, l'autre ? La questionna Gally, alors qu'il accélérait le mouvement en elle, comme enragé de repenser à Theo

Avec cette question, Cami réalisait que non, elle ne l'autorisait jamais. Theo avait déjà voulu, mais elle avait refusé.

- Non, bien sûr que non... Murmura-t-elle, fixant Gally

- Tu n'as pas intérêt. Grogna-t-il entre ses dents

Ce qu'il lui demandait était risqué, mais l'idée d'être vraiment remplie par Gally excitait terriblement Cami. Et il était le seul pour qui elle prendrait ce risque.

Le voyant à bout, elle enroula ses bras autour de son cou et ce fut à son tour d'approcher sa bouche de son lobe.

- Je veux que tu jouisses en moi, que tout coule sur mes cuisses ensuite. Lui susurra-t-elle d'une voix douce

- Putain de merde.

Cette demande envoya Gally vers l'extase. Combien de fois s'était-il masturbé en pensant au jour où elle l'autoriserait à faire cela ? Il ne pouvait pas les compter.

Le bâtisseur se déversa dans l'intimité de Cami sous un long râle, la marquant de son liquide. L'idée de laisser en elle une partie de lui le rendait fou. Ils se complétaient, plus que jamais.

- C'était tellement... bon. Lâcha Gally, essoufflé

Sa tête tomba en arrière, dévoilant sa pomme d'Adam, des gouttes perlant dessus. Il lui faudrait du temps pour s'en remettre.

Une pulsion s'empara de Cami et elle déposa un baiser sur la joue de Gally. Lui créant des frissons à son tour.

Surpris, le bâtisseur refit face à Cami et ils se fixèrent longuement, se transmettant toutes leurs pensées, tous les sentiments qu'ils éprouvaient mais qui étaient encore trop frais.

Vidé de toute force, Gally se redirigea vers la table et y laissa Cami, se retirant doucement. Son membre trempé.

Il ne put retenir un infime sourire arrogant quand il aperçut du liquide blanc glisser le long de la cuisse droite de la medjack.

Cami ricana en remarquant ce sourire, puis elle s'essuya avec un mouchoir que Gally avait trouvé dans la poche de son pantalon.

Petit merdeux rempli de fierté.

Ils auraient aimé se dire un tas de choses, mais ils se sentaient tous deux confus et surtout terriblement fatigués.

En quelques minutes, Gally s'était laissé tomber sur le sol et il s'était endormi. D'abord hésitante, Cami s'agenouilla, s'approchant lentement du bâtisseur.

Jusqu'à se coucher et poser sa tête sur son torse chaud.

Et de façon consciente ou inconsciente, Cami ne le sut pas, Gally entoura la taille et le ventre de la medjack et il la serra contre lui.

Le cœur battant à mille à l'heure, Cami finit par rejoindre le sommeil. Euphorique, apaisée, et complète.

*

Aux premières lueurs du jour, encore légères et timides, Cami se réveilla. Gally était encore profondément endormi, les traits de son visage relâchés, lui donnant un air d'ange. Son bras l'entourait encore.

Que devait-elle faire ?

Devait-elle rester, se rendormir et attendre qu'ils se réveillent ensemble ? Mais que se diraient-ils ? « Bonjour » ? Cela ne leur ressemblait pas du tout. Ce serait embarrassant, non ?

Elle devait filer avant que Gally ne se réveille. C'était lâche, mais avoir dormi avec lui, dans la Salle du Conseil, là où tout le monde pouvait entrer, cela lui avait causé suffisamment d'adrénaline.

Cami se dégagea le plus discrètement possible, posant le bras de Gally sur le sol avec douceur. Un coup de stress la figea quand le bâtisseur lâcha une grande expiration, mais il ne se réveilla pas.

Quand elle se mit debout, Cami grimaça de douleur. Elle était courbaturée de partout.

- Cette journée va être amusante... Murmura-t-elle

En vitesse, la medjack se rhabilla et à pas de loup, elle quitta l'endroit. Abandonnant Gally derrière elle.

Ce n'était peut-être pas sympa de sa part, mais ils ne pouvaient pas risquer d'être surpris ensemble aussi bêtement.

Cami se rattraperait. Elle le lui avait promis. Elle ne le rejetterait plus.

*

- Pardon ? Mimi, sans déconner ! On veut pas de mioches dans le Bloc ! S'égosilla Teresa

Cami avait craqué.

Newt, Teresa, Rosie et Cami s'étaient retrouvés seuls dans la cuisine et Newt avait surpris la medjack sortir de la Salle du Conseil ce matin, les cheveux en bataille, en train de frotter l'intérieur de sa cuisse droite.

Ils lui avaient ainsi fait cracher le morceau, et Cami avait peut-être donné un peu trop de détails.

Leur relation n'était finalement pas si secrète que cela. Même si elle savait que ses amis ne diraient rien. Et puis, ils s'en doutaient dans tous les cas.

- Des lardons qui viennent de Gally en plus ! Excusez-moi, je vais gerber. Ajouta Newt, faisant mine de vomir

Cami tira la langue à son meilleur ami.

- Je serais tombée enceinte depuis bien longtemps alors, se retirer ne suffit pas je vous rappelle.

- Pas faux. Approuva Rosie

Cami laissa ses amis continuer leur conversation, qui consistait majoritairement à la taquiner, et elle se perdit dans ses songes.

Elle ne parvenait pas encore à réaliser l'ampleur de ce que Gally et elle s'étaient dit cette nuit.

Ils envisageaient tous les deux d'être ensemble, pour de bon. Gally la voulait tant qu'il était prêt à rester le copain secret, pendant qu'elle continuait sa relation avec Theo. Il avait compris qu'elle craignait de perdre tous ses souvenirs, et il était prêt à subir de la voir avec un autre pour que les Créateurs cessent de la manipuler.

C'était de la pure folie.

Mais une folie, une aventure folle, que Cami avait envie de vivre coûte que coûte.

- Et puis vous savez, si vous étiez toutes gays comme moi, il n'y aurait pas ce risque d'avoir des gosses. Déclara Newt, haussant les épaules

Les filles se mirent à rire devant le sérieux du sarcleur.

- D'ailleurs, Tho...

Teresa ne put pas terminer sa phrase. Un bruit sourd s'était élevé dans l'air.

La Boîte. C'était le jour de la Boîte.

- Bon ben, on y va ! Soupira Teresa

Le groupe, très vite rejoint par les autres blocards, se mit en route vers la Boîte.

- Newt, vas-y ! Lui ordonna Alby lorsqu'ils arrivèrent

- C'est toujours moi purée... Se plaignit-il en levant les yeux au ciel, tel un enfant

En fin de compte, ce fut une très bonne chose qu'Alby ait choisi Newt.

Le sarcleur ouvrit les grilles de la Boîte et il sauta à l'intérieur. Il jeta des sacs de vêtements vers Alby, il y en avait beaucoup cette fois.

Attirée tel un aimant, Cami releva la tête et découvrit Gally qui venait d'arriver. Mais lui, il ne l'avait pas encore vue.

- Putain, regardez tout ça ! S'exclama un blocard avec un grand sourire

- Wouah, trop génial ! S'écria Chuck

Les Créateurs avaient prévu leur coup, ils avaient envoyé une tonne de sucreries pour distraire les blocards.

Et heureusement, car Newt trouva une enveloppe sous le dernier sac de vêtements. S'assurant que personne ne regardait, il l'ouvrit et en sortit un mot.

Lorsqu'il le lut, il se racla la gorge et le fourra dans son pantalon à toute vitesse.

Cami avait vu cela, et elle voulut en savoir plus.

- New...

Newt se tourna d'un coup sec vers son amie et il lui fit signe de se taire. Elle ne devait surtout pas se faire remarquer.

Et cela inquiéta la medjack encore plus.

- Allons ranger tout ça ! Ordonna Alby

Les blocards ne se firent pas prier. Ils s'emparèrent de toutes les sucreries et laissèrent les sacs de vêtements derrière eux.

Bientôt, il ne resta plus que Newt, Rosie, Teresa, Cami et... Gally.

Cami n'osait pas le regarder, mais elle sentait que le regard du bâtisseur pesait sur elle.

- Newt, c'était quoi l'enveloppe ?

Visiblement, Teresa l'avait vue elle aussi, et elle fut plus rapide que Cami quant à la question.

Le sarcleur la sortit de son pantalon et la tendit vers Cami.

- Ça vous concerne, tous les deux. Annonça Newt d'un air grave

En disant cela, Newt avait toisé Cami... puis Gally.

La gorge nouée par le stress, Cami saisit l'enveloppe. Alors, elle tourna la tête vers son amant qui la fixait déjà.

Lui qui à l'ordinaire montrait peu d'émotions, Gally, les sourcils froncés, paraissait tout aussi soucieux. S'attendant au pire.

Cami déglutit.

Oops.

Notes:

Moi ? Désolée d'arrêter le chapitre ici ? Pas du tout !

Par contre, désolée pour cette longue attente, comme toujours ma vie n'est pas un long fleuve tranquille, pas mal de soucis dans ma vie perso. Mais je vous l'ai toujours promis, je n'abandonnerai pas cette fanfic !

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Perso, je pense qu'il vaut le coup d'avoir tant attendu, non ?

La relation Gally/Cami se construit de plus en plus, n'est-ce pas ? Mais est-ce que ça va être aussi simple qu'ils le pensent ?

Que cache le mot que Newt a lu ? Une idée ?

J'ai trop hâte de vous lire !

N'oubliez pas de laisser un petit kudos ! Et un commentaire si le cœur vous en dit !

À bientôt !