Chapter 1: Drame
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La lumière tamisée du bureau se reflétait sur les vitres immenses de L-Corp, projetant des ombres longues sur les murs impeccables. Lena Luthor, comme à son habitude, était assise à son bureau, entrain de travailler. Les aiguilles de l'horloge dépassaient depuis longtemps vingt heures, mais Lena était absorbée dans son travail.
La PDG, était vêtue d'une robe de maternité sombre et parfaitement taillée, qui épousait parfaitement son ventre rond, était penchée sur son bureau, ses mains tapotait sur son clavier. Elle était tellement concentrée qu'elle n'avait pas vu le temps passer.
Elle sentit une nouvelle vague de tension traverser son ventre. Elle inspira profondément, raidissant légèrement les épaules, mais ses yeux restèrent fixés sur le rapport devant elle. La future mère serra les dents, balayant la douleur en se concentrant sur son travail. Il lui restait tant à faire, avant son congé maternité, qu'elle n'avait pas du tout envie de prendre. Les contrats avec les nouveaux partenaires, les vérifications de sécurité du dernier prototype du générateur d'énergie propre...
Une nouvelle tension se fit sentir, forçant cette fois la brune à poser sa main sur son ventre, frottant doucement sa bosse. Elle avait des contractions de Braxton Hicks depuis quelques jours. Des contractions faible, mais bien présente.
Les minutes passèrent, les secondes s'étirant dans le silence oppressant du bureau. Les feuilles de papier se succédaient sous sa plume, tandis que son tableau Excel se remplissait. Malgré cela, les contractions, elles, continuaient, sans que Lena ne réalisent à quel point elles étaient fréquentes.
Puis, sans avertissement, une douleur bien plus vive déchira son ventre. Lena lâcha un souffle court et haché, surprise par l'intensité de la contraction. Elle reposa son stylo, ferma brièvement les yeux, mais la contraction ne s'atténuait pas. Son dos se crispa, irradiant jusque dans ses reins.
Elle serra l'accoudoir de son fauteuil d'une main, l'autre venant instinctivement soutenir son ventre tendu sous la robe. Un grondement sourd lui échappa entre les dents, et elle se pencha légèrement en avant, son front presque touchant le bord du bureau.
La contraction se calma enfin, la laissant haletante. Lena ouvrit les yeux, ses pupilles brillantes d'un éclat d'inquiétude qu'elle refusa de laisser s'installer. Elle s'obligea à se redresser, inspira profondément et, avec une lenteur méthodique, tenta de se lever.
Ses jambes cédèrent aussitôt sous elle. Lena retomba lourdement dans son fauteuil, ses deux mains agrippant les accoudoirs cette fois, ses doigts blanchis par la pression. Le constat s'imposa de lui-même, et elle ne pouvait rien y faire.
Elle était en travail. Pourtant, sa gynéco lui avait expliquer que des contractions n'étaient pas un signe que l'accouchement débutait, et lui avait assurer que certaines femmes pouvaient ressentir de fausses contractions plus d'un mois avant l'accouchement. Mon cul, pensa-t-elle, en la maudissant.
Soudain, une nouvelle contraction, plus brutale, plus sauvage, lui arracha un cri strident, un hurlement viscéral qui résonna contre les murs vides de son bureau. C'était comme si son corps voulait lui hurler la vérité. Lena se plia en deux, ses bras entourant son ventre rond dans un réflexe protecteur et impuissant. Ses doigts crispés sur l'accoudoir glissèrent légèrement sous la force de la douleur.
Tremblante, le souffle court et rauque, elle tendit la main vers son téléphone posé sur le bureau, juste à portée de doigts. Chaque mouvement lui coûtait une énergie démesurée, mais elle parvint à l'attraper, le serra désespérément. Ses doigts cherchaient à débloquer l'écran, à appeler une ambulance. Mais une autre contraction la frappa alors qu'elle glissait son doigt sur le pavé tactile, composant le 911. Un nouveau spasme la fit sursauter, et le téléphone échappa de ses mains moites, tombant au sol dans un bruit sourd.
Lena poussa un gémissement rauque, fixant le téléphone hors de portée. Elle se mordit la lèvre, tentant de lutter contre la panique qui montait en elle. Elle savait qu'elle était seule, à cette heure, tout le personnel avait quitté L-Corp depuis longtemps, et étaient rentrés chez eux, auprès de leur familles. Personne ne viendrait. Personne ne l'aiderait. Elle était seule, et elle était en train d'accoucher.
Très vite, trop vite, a peine 3 minutes après sa tentative d'appeler une ambulance, les contractions reprirent, implacables, rapprochées, dévastatrices. Il n'y avait plus d'intervalle de répit, ou si peu. Lena comprit, douloureusement, terriblement, qu'elle n'atteindrait jamais l'hôpital. La douleur, féroce, omniprésente, la clouait sur place.
À chaque nouvelle contraction, elle se courba instinctivement, son dos se pliant sous l'effort et la souffrance. Une main enserrait son ventre tendu, l'autre agrippait fébrilement l'accoudoir de son fauteuil, ses jointures blanchies par la pression. Elle haletait, ses lèvres tremblantes émettant des sons incohérents entre chaque vague de douleur.
Puis, sans prévenir, les contractions prirent une intensité décuplée, qui la firent suffoquer. Ses larmes jaillirent, incontrôlables, roulant sur ses joues pâles. Lena ne pouvait plus lutter, ne pouvait plus contenir ni sa douleur, ni son épuisement. Des larmes coulèrent doucement de ses yeux, tant la douleur dans son ventre était intense. Elle pleurait à chaque nouvelle contraction, des sanglots silencieux mêlés à des respirations hachées.
Dans un éclat humide, elle sentit soudain un liquide chaud couler entre ses jambes. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur et d'effroi. Le temps semblait s'étirer, chaque seconde devenant une éternité alors que son corps l'entraînait, qu'elle le veuille ou non, vers l'inéluctable, alors qu'elle réalisait qu'elle venait de perdre les eaux.
À peine sa poche des eaux rompue, la pire contraction de sa vie la frappa, aussi fort qu'un train. En même temps, une sensation brutale, insidieuse, s'installa en Lena. Quelque chose de différent, de plus profond. Ce n'était plus simplement la douleur, c'était une pression, une force puissante et inarrêtable qui s'accumulait dans son utérus, s'enroulant autour de ses entrailles, s'appuyant contre son col.
A cet instant, son instinct lui dit que son col était complètement ouvert, que son corps était prêt. Elle le devinait facilement, à cause de cette pression qui descendait lentement, inexorablement, lourdement, le long de son bassin. Chaque millimètre était une torture lente, intense, étirant et écartant chaque fibre de son être.
Son corps tout entier semblait exiger quelque chose. Un besoin irrépressible, envahissant, gigantesque, prit racine dans ses entrailles, grandissant à chaque battement de son cœur. Elle devait pousser. Tout son être hurlait ce besoin, encore et encore, mais la peur, glacée et paralysante, la fit résister un instant.
Quelques secondes où elle trembla, haleta, lutta contre son propre instinct. Mais la pression était trop forte, trop impérieuse. Lena céda. D'un geste précipité, elle glissa ses doigts sous sa longue robe de maternité, qui s'arrêtait en dessous de ses cuisses, attrapa le tissu fin de sa culotte, trempée à cause du liquide amniotique, et d'un mouvement brusque, maladroit, la fit glisser le long de ses jambes tremblantes, la faisant tomber à ses chevilles, oubliée.
Le souffle court, elle rassembla ses dernières forces, ses muscles hurlant de protestation, et réussit à se dresser sur ses jambes fragiles, presque au bord de l'effondrement. Elle se pencha en avant, agrippant de ses deux mains le bord de son bureau, ses jointures blanchissant sous l'effort. La pression insupportable dans son bassin monta d'au moins 3 cran.
Cependant, Lena résiste. Elle lutte, serrant les dents. Elle ferma les yeux pour tenter de repousser ce besoin. Elle n'est pas prête. Non. Elle ne se sentait pas prête. Elle avait peur. Peur que ce soit trop tôt. Peur que ce soit trop dangereux. Peur de ce qu'elle va vivre. Peur de devenir mère.
La pression devint si forte qu'un hurlement primal, guttural, jaillit de sa gorge sans qu'elle puisse le retenir. Ses cordes vocales vibrèrent sous l'effort, son cri déchirant le silence du bureau, se réverbérant contre les murs dans un écho fantomatique, alors qu'elle donna sa première poussée. Son corps tout entier se tendit. Elle sentait chaque muscle, chaque fibre de son être se contracter, travailler sans pitié pour expulser ce qui devait sortir.
Loin de se calmer, le besoin de pousser grandit encore plus, monstrueux, insatiable. Ses jambes tremblaient, ses pieds glissaient légèrement sur le sol, mais elle n'en avait rien à faire. Le beoin vital de pousser remplaçait tout. Elle poussa à nouveau, sans ménagement, sans retenue, chaque poussée arrachant de nouveaux cris, rauques, pleins de douleur et de rage.Elle s'aggripait désespérément au bureau, ses bras raides et tendus, alors qu'elle envoyait enchaînait les poussées, chaque contraction forçant son corps à obéir. Le temps perdit toute signification. Son monde se réduisait à ce besoin viscéral, ce combat primal entre son corps et la naissance.
Finalement, après un long moment, alors que ses forces semblaient sur le point de la trahir, Lena sentit une brûlure intense dans son sexe. Elle sentait une grosse masse s'accumuler derrière ses lèvres vaginales. Elle le sentait. Son premier bébé allait enfin courroner. La brune réussit à prendre une inspiration, avant de concentrer autant de forces que possible dans une nouvelle poussée, donnant tout ce qu'elle pouvait donner.
La grosse poussée permit au bébé de descendre davantage, ouvrant davantage le sexe brûlant de sa mère. Une poussée supplémentaire plus tard, la tête avait atteint une couronne complète, la faisant gémir d'une voix étranglée. Elle serra les dents, se cambra encore, et dans un dernier effort, une dernière poussée qui rassembla toutes ses forces, sentit la tête du premier bébé glisser enfin hors de sa féminité, l'écartant jusqu'à l'extrême, pour au final s'arrêter.
La douleur recula un instant, laissant un vide fragile dans lequel Lena, haletante et tremblante, trouva un bref répit. La tête de l'enfant pendait entre ses jambes tremblante, tandis que les deux attendaient la prochaine contraction.
Soudain, un bruit de verre brisé, ni fort ni faible, retentit, tandis qu'une pluie d'éclats minuscules se déclencha. A la même seconde, le corps de Lena se raidit, tendu, comme pétrifié par une force implacable qui semblait défier l'entendement. Elle sentit à peine une douleur sourde irradia sa tête, au niveau de sa tempe gauche.
Une partie de son crâne droit explosa alors à l'intérieur de sa tête, projetant dans l'air de minces éclats osseux, qui dansaient, grotesques et désarticulés, sous l'effet de la violence du choc. Tout s'était passé en un instant. La partie droite de son crâne éclata en un point précis. L'os temporal fut transpercé, sa boîte crânienne explosant sous sa chair, qui fût en légèrement déchiqueté de l'intérieur. L'hémisphère droit du cerveau fût pulvérisé, en une fraction de seconde.
Le sang qui jaillit de son crâne comme un mini geyser, éclaboussa tout autour d'elle : il souilla son bureau impeccable, maculant ses papiers soigneusement organisés, son écran encore allumé de son ordinateur ne fût pas épargné. Du sang, du liquide céphalorachidien, dans lesquels baignaient de minuscules fragments d'os, étincelants et macabres, coulaient de son crâne meurtri. Elle n'avait sentit aucune douleur. Elle n'en n'eut pas le temps. Pas de conscience. Pas de pensée, a part ce de donner une ultime poussée, qui ne dura que quelques milisecondes, faisant en partie sortir les épaules du bébé.
Plus aucun son ne s'échappa de ses lèvres désormais closes, son corps rendait le silence dans une quiétude macabre et absolue. Sa peau, aussi livide qu'une toile blanchie par le vent, se transforma en une membrane froide et figée, tandis que ses yeux restèrent ouverts, fixant dans le vide, perdant peu à peu toute couleur, comme dépouillés de leur âme.
Alors que l'inexorable fatalité poursuivait son œuvre, son corps tout entier, encore debout pendant un dixième de seconde, se mit à basculer, glissant dans une lente et inexorable descente vers le sol. Dans sa chute, son corps semblant à la fois vide et étrangement remplie d'une énergie obscure et résiduelle.
Elle s'écrasa lourdement contre le rebord du bureau. Son ventre fut en partie écrasé entre le bois massif et son propre poids. Le choc déclencha une contraction, un réflexe de tous les muscles pelviens qui avaient étés stimulés lors de l'accouchement, un spasme nerveux incontrôlé. Les jambes de Lena se replièrent sous elle tandis que son torse s'affaissait, sa tête heurtant brutalement le bois, laissant une traînée de sang et de matière cérébrale.
Le bébé, à moitié engagé hors du vagin de Lena, fut doucement expulsée par le spasme, suffisamment fort pour achever ce que Lena n'avait pas pu faire. Ce long spasme musculaire de l'utérus, combiné à la pression du poids maternel sur le bassin força la naissance. Les épaules passèrent, puis le torse, les hanches, les jambes.
Le nourrisson glissa hors du corps de sa mère. son petit corps rouge, gluant glissant le long de la cuisse immobile de Lena, atterrissant sur le sol dans un bruit mou. Le bébé ne pleura pas. Lena ne bougea pas. Les deux étaient encore reliés entre eux, grâce au cordon ombilical.
L'enfant pris une inspiration. Son thorax miniature se soulevait à un rythme irrégulier. Un petit cri rauque s'échappa de sa gorge. Elle remua faiblement, recroquevillée, les yeux mi-clos, couverte de sang, de vernix.
Au même moment, dans le corps de Lena, le deuxième bébé, lui, était coincé dans le canal de naissance. Le spasme qui avait poussé son ainé dans le monde n'avait pas été assez fort pour eux deux. Il n'avait pas eu le temps de s'engager pleinement, pas assez profondément dans le canal pour pouvoir sortir aussi.
Le placenta, brutalement privé d'oxygène, se décollait lentement. Le sang ne circulait plus. Son rythme cardiaque chuta rapidement. Il bougea une fois, très faiblement. Son cordon se contractait. Quelques mouvements nerveux agitaient encore ses membres, réflexes primitifs.
Puis... plus rien.
Sur le sol du bureau, le 1er bébé respirait toujours. Son petit corps tremblait légèrement, exposé à l'air froid du bureau, toujours lié par un cordon ombilical inerte à une mère morte. Un cri faible, isolé, déchira le silence, alors que le bébé poussait ses premiers pleurs, seul.
Personne ne vint. Personne ne l'entendit, à cause du fait qu'il n'y avait plus personne pour l'entendre.
Plusieurs heures plus tard, alors que le soleil se levait à peine, une brume légère flottait encore dans l'air, le corps de Lena fut découvert. À 7h30, Jess, l'assistante de Lena, arriva comme chaque matin, réglée comme une horloge, une demi-heure avant l'arrivée habituelle de sa patronne.
Elle se dirigea vers le bureau de cette dernière, son regard attrapé par la lueur s'échappant sous la porte, une lumière qui paraissait étrange à cette heure matinale. Intriguée, elle s'approcha d'un pas léger, pensant que Lena avait dû passer la nuit dans son bureau, comme elle le faisait parfois pour finir des dossiers urgents.
Prête à gentiment sermoner sa patronne concernant son étant, et son congé maternité qu'elle devait prendre, elle ouvrit la porte, sans imaginer une seule seconde ce qu'elle trouverais. A peine eut-elle le temps d'ouvrir la bouche pour s'adresser à elle, qu'elle poussa un hurlement, devant le spectacle qui s'offrait à elle.
Les yeux écarquillés de terreur, Jess poussa plusieurs hurlements d'effroi, incontrôlables, comme un cri de désespoir qui déchirait l'air autour d'elle, avant de finalement reprendre un semblant de calme, son regard figé sur ce qu'elle avait vu en entrant. Lena était là, allongée sur le sol, gisant dans une mare de sang. Elle pouvait voir sa tête et son buste, le reste étant caché par son bureau. Prenant une grande inspiration, s'efforçant de reprendre son sang-froid, elle appela la police.
La scène suggérait clairement un assassinat. Le trou dans la fenêtre correspondait à un tir de sniper. Pour le médecin légiste, il était clair que la mort de Lena avait été rapide, nette. L'autopsie révéla que la balle qui l'avait frappée en pleine tête, était un gros calibre, conçue pour faire des dégats brutaux. Elle révéla aussi qu'elle était en train d'accoucher au moment où elle avait été tuée. Le légiste à extrait l'enfant de son utérus bébé par césarienne, un petit garçon. Une vie qui n'à pût aboutir...
Ainsi, la lignée des Luthor, représentée alors par Lena et son fils mort né, s'éteignit. L'annonce publique décrivit l'assassinat de Lena, ce qui réjouit tout ceux qui souffraient encore des trop nombreux crimes de Lex Luthor.
Loin de tout cela, dans une pièce sombre, un coin tranquille où la lumière était tamisée par des rideaux épais, alors que la nouvelle se répendait comme une trainée de poudre ) travers le monde, une femme aux cheveux bruns, longs et raides, berçait tendrement un nourrisson dans ses bras, qui dormait paisiblement...
Chapter 2: Quête de Vengeance
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16 ans plus tard :
Le club de striptease vibrait doucement sous la musique qui retentissait dans le bâtiment, l'éclairage tamisé colorait l'air d'un rouge artificiel, presque oppressant. Entre les faisceaux de lumière et les coins d'ombre, une silhouette fine se glissa discrètement à l'intérieur. Personne ne sembla la remarquer, ni les videurs postés près de l'entrée, ni les clients éparpillés sur les banquettes poisseuses.
La jeune fille avait les cheveux noirs, lisses, glissant dans son dos. Ses yeux étaient d'un vert émeraude éclatant, dont le regard semblaient capturer et réfléchir chaque éclat de lumière qu'elle percevait. Son jean noir, légèrement ample, le débardeur gris foncé moulait son torse, et sa veste en cuir noir usée par le temps, l'aidait à se fondit dans l'ambiance comme une ombre.
Ses mouvements étaient sans bruit, rapides, et sa démarche était rigide, calculée. Elle longea le couloir principal, esquivant les regards curieux de quelques employés qui passaient, et poussa une porte discrète menant aux loges, avant d'entrer dans l'une d'entre elle.
À l'intérieur de la petite pièce, l'air était chargé de parfum bon marché, de laque pour cheveux et de chaleur humaine. Sans perdre de temps, elle ferma la porte derrière elle, tournant le verrou, avant de jeter sa veste au sol. Ses mains attrapèrent ensuite le bas de son débardeur qu'elle tira par-dessus sa tête, dévoilant une peau pâle sous la lumière vacillante. Puis elle défit la fermeture de son jean, le faisant glisser le long de ses jambes. Ses bottes noires suivirent, la laissant nue.
Elle sortit rapidement un sac plastique blanc, froissé, d'une des poches de son jean, puis y fourra ses vêtements, sans les plier. Lorsqu'elle eut terminé, elle saisit un cintre, et prit la tenue qui pendait dessus : une courte jupe rouge, brillant sous la lumière, des collants, et un minuscule haut de bikini à paillettes rouges. Elle l'enfila rapidement, s'habituant à la sensation du tissu glissant contre sa peau.
Elle se redressa, inspecta son reflet dans le petit miroir fissuré accroché au mur. La tenue de latex était légèrement inconfortable, le haut du bikini compressant légèrement ses seins, ce qui les mettais plus en valeur. Elle se dirigea vers le siège au centre de la pièce, pour y placer une arme dans la poche du dossier. Puis elle ramassa son sac, ouvrit la porte, traversa le couloir, avant d'atteindre une sortie de service. Elle ouvrit la porte grinçante et jeta le sac plastique dans la ruelle sombre.
Sans un regard en arrière, elle referma la porte, inspira profondément, et fit demi-tour. Alors qu'elle rejoignit la zone commune, elle passa devant d'autres filles occupées à se préparer. Elles échangèrent des regards, des sourires forcés, afin de ne pas se faire griller. Ses hanches ondulaient légèrement durant sa marche
Une fois dans la zone commune, Letha se fondit parmi les danseuses comme si elle avait toujours appartenu à ce monde. Son regard parcourut la salle d'un balayage lent et précis, jusqu'à se fixer sur un homme installé seul, à une table un peu en retrait. Sa cible. L'inspecteur Frank Slown. Un flic corrompu. Il portait un costume fripé, et son visage mal rasé.
Sans perdre de temps, elle s'avança vers lui, ondulant subtilement ses hanches. La lumière rougeâtre glissait sur sa peau, sur les éclats de paillettes de son bikini qui capturait chaque reflet, mettant en valeur sa poitrine généreusement exhibée, soulevée à chaque respiration. L'inspecteur leva les yeux, la bouche entrouverte sous l'effet de la surprise et du désir évident, alors qu'un sourire se dessina sur ses lèvres.
- "T'as l'air tendu..." dit-elle d'une voix charmeuse, sur un ton sensuelle.
- "Ouais... Le boulot c'est épuisant..." répondit-il "Mais ça va beaucoup mieux là" ajoute-t-il en passant sa main sur la hanche de la jeune fille.
Letha posa une main légère sur son épaule, traçant un cercle du bout de ses doigts sur sa veste élimée, sans jamais cesser de lui sourire. Elle se glissa dans son dos, et tira doucement sur sa cravate, l'invitant sans un mot à la suivre. L'homme obéit, presque ensorcelé. Elle le guida jusqu'à sa loge, refermant doucement la porte derrière eux.
À peine enfermés, elle se mit à tourner autour de lui, un sourire charmeur sur les lèvres. Ses mains effleurèrent son torse, tandis que ses hanches frôlèrent celle de l'inspecteur. Ses mouvements étaient lents. Finalement, elle se colla à lui, le poussant doucement sur le siège, puis elle l'approcha et, d'un geste souple, s'assit sur ses genoux, ses collants effleurant son pantalon rêche. Elle passa ses bras autour de son cou, ce qui lui permettait de sentir sa respiration s'accélérer contre sa poitrine à peine dissimulée.
Slown glissa ses mains contre ses cuisses, puis il les remonta lentement vers ses hanches. Letha bascula légèrement la tête en arrière, offrant son cou, tandis qu'il y déposait des baisers maladroits, moites, son souffle erratique. Gémissante, la jeune fille s'inclina et se pressa contre l'inspecteur.
Soudain, tout changea, en une fraction de seconde. Le sourire de Letha disparut, remplacé par une froideur implacable. Ses traits se durcirent, son regard devint tranchant, glacé. Dans le même mouvement, rapide et précis, elle tira son flingue de derrière le fauteuil. Le canon du silencieux se retrouva collé sous la mâchoire du flic avant même qu'il n'ait le temps de comprendre ce qui se passait.
- "Ne bouge pas." murmura-t-elle, sa voix douce mais mortelle.
Le flic écarquilla les yeux, son corps se figeant sous elle. Il n'avait même pas eu le temps de réaliser la situation qu'il était déjà piéger, incapable de se défaire de son emprise sans se prendre une balle dans la tête à bout portant.
- "Le chef de la police," reprit-elle, d'un ton sec, "Je veux tout savoir sur ses horaires, ses apparts, ses habitudes. Maintenant."
Il déglutit, sa gorge se contractant sous la pression de l'arme.
"L-le chef....... Le chef Landstrong...?!"
- "Y'a un autre chef de la police?" demande-t-elle, sur un ton sarcastique.
- "T'es... t'es folle putain..." balbutia-t-il.
- "Peut-être." susurra Letha, en appuyant légèrement son arme contre sa peau. "Mais j'ai un flingue sur ta putain de gorge. Et crois-moi, j'hésiterais pas à te faire sauter la cervelle."
- "Si tu tires, tout le club va entendre..."
- "J'suis jeune mais pas conne. Tu le vois pas mais j'ai mis un silencieux." dit-elle avec un rictus moqueur. "J'imagine que tu regrettes de pas avoir ton arme sur toi, hein?"
- "T'oseras pas... T'es qu'une gamine"
- "Tu veux vérifier? Avant que tu me sortes la carte de "j'ai besoin de toi donc je peux pas te buter", saches que je t'ai pris toi par hasard, ok ?! T'as 0 réelle importance pour moi. Tout ce que j'y gagne à pas avoir à te descendre, c'est de pas perdre mon temps à trouver un autre flic à cuisiner. Alors parle. Maintenant."
Le flic hésita, ses yeux fixant ceux de Letha. Il pouvait la voir, sa détermination. La froideur dans son regard.
- "Le.... Le chef, il bosse toujours à partir de 8h du mat, et il reste jusqu'à 22h, à peu près. Son adresse c'est le 32, rue Ashland...."
- "Quoi d'autre?" demande-t-elle, voyant clairement dans son regard qu'il ne disait pas tout.
- "Y'en a qui disent.... Qu'il a un appart planqué, en face des docks... Mais je sais rien de plus... Je le jure..."
Letha le fixa un instant de plus, ses yeux perçants plantés dans les siens, pour évaluer s'il mentait.
- "OK. Si tu parle de cette rencontre à qui que ce soit, j'irais voir Martha" dit-elle en mentionnant la femme du flic, ce qui provoqua une réaction qui la fit sourire "Et je lui parlerais en détail de toutes tes infidélités... Notamment celle avec Kylie... Tu sais, cette fliquette avec qui tu as une fille cachée..." ajoute-t-elle, son sadisme se reflétant sur son visage, alors que Slown se décomposait "Olivia, c'est ça?"
- "Je te jure que si tu oses les approcher, tu-" s'écria Slown, en tentant de se débattre, avant que Letha ne l'immobilise en pressant son arme encore plus sur sa gorge.
- "Tu fermes ta gueule sur cette rencontre, et je ferme la mienne sur tout tes secrets. Compris ?" demande-t-elle, avant qu'il ne finisse par hocher la tête.
Satisfaite, elle glissa lentement une main sous son sein gauche, attrapant une petite seringue cachée dans sa tenue minuscule. D'un geste fluide, elle planta l'aiguille dans son cou, injectant un liquide clair.
- "Dors bien." souffla-t-elle.
Slown cligna des yeux, tenta de protester, mais son corps s'affaissa mollement contre le fauteuil, l'esprit déjà embrumé par la drogue. Sans un regard pour lui, Letha se redressa. Dissimulant son arme dans son haut, elle ouvrit discrètement la porte, se glissa dehors dans le couloir désert, sans un bruit, se dirigeant vers la porte de sortie.
Une fois dehors, dans la ruelle sombre et humide, l'air froid de la nuit la frappa de plein fouet. Il était trois heures du matin. Pas une âme en vue. La rue semblait morte, plongée dans un silence étouffant.
Letha avança, marchant lentement, avant de commencer à se défaire de sa tenue provocante. Elle dégrafa le bikini scintillant, laissant sa poitrine nue sous la lueur blafarde des lampadaires. D'un geste rapide, elle tira la jupe par-dessus ses hanches, ses collants glissèrent contre ses jambes pâles.
Au même moment, elle repéra le sac plastique blanc, sur le sol, et s'en empara sans s'arrêter, avant de l'ouvrir. Elle tira ses chaussettes du sac, les enfila, couvrant ses pieds sales. Elle mit ensuite sa culotte son jean noir. Ses bottes furent remises sans hâte, puis ce fût le tour de son soutien-gorge, pis de son débardeur gris foncé.
Soudain, au même moment, un groupe de 4 personnes arrivèrent, tous clairement bourrés. L'un d'entre eux l'aperçut, en soutien-gorge, quelques secondes avant qu'elle ne remette son débardeur, avant que celui qui l'avait vue ne la siffle, stoppant la marche de Letha.
- "Eeeh poupée... Tu veux bien nous tenir compagnie?" demande-t-il, clairement à l'ouest, sous l'emprise de l'alcool.
- "Va te faire mettre connard" cracha-t-elle, avant de reprendre son chemin.
- "Viens ici sale pute !" cria un autre homme, à la barbe hirsute.
Cette fois, Letha s'arrêta, puis se tourna vers eux, marchant d'un pas lent. Les 4 homme se mirent à sourire, imaginant ce qu'ils allaient faire avec elle, jusqu'à ce que, arrivés devant celui à la barbe hirsute, elle ne lève sa jambe, le frappant en plein dans l'entrejambe.
- "Putain espèce de pétasse !" s'écria un troisième homme, alors que le premier tenta d'étrangler la jeune fille.
Letha fit un pas en arrière, tout en arquant le dos pour esquiver, avant de choper le bras de l'homme, et de le tordre violemment, jusqu'à ce qu'un crac retentisse, suivi d'un cri de douleur. Le quatrième homme se jeta sur elle, mais elle se baissa, faisant glisser l'homme sur son dos, avant de se redresser, pour le projeter sur le deuxième homme, celui à la barbe hirsute.
Le troisième homme, brisa sa bouteille, le tesson toujours en main, avant d'essayer de poignarder Letha avec. Mais la jeune fille était plus rapide que cet idiot saoul. D'un mouvement de hanche, elle esquiva, puis désarma l'homme avant de le saisir par le poignet, le faire basculer sur le dos, puis de lui écraser la main plusieurs fois sous ses pieds, avant de lui en envoyer dans le visage.
Soudain, l'homme à la barbe hirsute lui sauta dessus, et l'enlaça fermement, tandis que le quatrième commença à la frapper au visage. Incapable de se débattre, Letha réussit à mordre violemment de bras de l'homme, jusqu'au sang, le forçant à la lâcher.
Elle sauta sur le quatrième homme, avant de le faire tomber, de lui saisir la tête et de lui asséner 3 coups de genoux. En se retournant, elle n'hésita pas à lui renvoyer une paire de coups de pieds dans l'entrejambe, ce qui le fit tomber à genou, avant de saisir sa tête et de la fracasser contre le mur.
Essoufflée, Letha pris une grande inspiration, pour tenter de calmer son cœur, avant de se diriger vers le premier homme, celui qui avait tout commencer, qui se tenait éloigné, et qui essayait de s'échapper. Elle le rattrapa, le frappa à son bras cassé, avant de le saisir par le col.
- "La prochaine fois que tu vois une fille, tu lui adresse pas la parole, enfoiré. Et pour ta gouverne, j'ai 16 ans, espèce de sale con" dit-elle en lui cassant le nez d'un coup de poing, avant de le laisser tomber inconscient.
La jeune fille repris sa marche, ramassant ses affaires, et enfila enfin sa veste en cuir, usé. Sans ralentir sa marche, elle cala son arme froide entre son pantalon et le creux de son dos, la glissant contre la raie de ses fesses. D'un geste sûr, elle recouvrit l'arme sous sa veste.
Sous les néons clignotants et les ombres allongées, Letha se dirigea vers une trappe d'égout. D'un geste rapide, elle vérifia que personne ne l'observait, avant d'ouvrir la trappe, et de descendre, disparaissant dans la nuit.
Letha s'enfonça dans l'obscurité fétide des égouts, la puanteur agressant ses narines sans qu'elle n'en montre rien. Ses bottes s'enfonçaient légèrement dans l'eau sale, ses pas résonnant faiblement contre les parois de béton moisi. Après plusieurs minutes de marche, elle déboucha sur un couloir plus large, creusé grossièrement dans la paroi. Au bout, une porte en acier, rongée par la rouille, se dessinait à peine sous la faible lumière d'une ampoule suspendue au plafond.
Elle glissa une clé autour de son cou, déverrouilla la serrure, et poussa la lourde porte qui gronda sur ses gonds, avant de finalement pénétrer dans ce qui était son refuge depuis des années. La pièce, minuscule, ne devait pas faire plus de quinze mètres carrés, mais Letha s'y sentait mieux que n'importe où ailleurs.
Dans un coin, plusieurs ordinateurs clignotaient, entassés sur un bureau de bric et de broc, reliés par une forêt de câbles mal organisés. Les écrans diffusaient une lumière blafarde, projetant des ombres mouvantes contre les murs. Dans un autre coin, une mini-cuisine, bricolée avec des plaques de cuisson récupérées et des étagères en métal tordu, contenait quelques conserves cabossées, paquets de nouilles instantanées, bouteilles d'eau, tous volés.
Dans le troisième coin, un matelas sans draps était appuyé contre le mur. Juste au-dessus, une photo, qui tenait par une punaise, légèrement gondolée par l'humidité ambiante. Une femme souriait sur l'image, ses cheveux noirs éparpillés par le vent. Enfin, dans le dernier coin, se trouvait toutes ses armes, ainsi que ses appareils de sport et d'entrainement.
Letha retira sa veste de cuir, la jetant négligemment à côté du matelas, et s'approcha de ses ordinateurs. Elle entra l'adresse du chef de la police dans son logiciel de piratage, qu'elle avait elle-même programmer, ses doigts courant silencieusement sur le clavier. Une série de lignes de code défilèrent aussitôt sur les écrans.
Après cela, elle se redressa, s'éloignant du bureau. Pendant que le programme fouillait les bases de données, elle déboutonna son jean d'un geste lent, le laissant tomber au sol. Elle tira ensuite son débardeur par-dessus sa tête, révélant une peau marquée par de nombreuses cicatrices: une longue balafre serpentait sur son abdomen, et plusieurs marques plus anciennes griffaient son dos, tandis que son abdomen révélait de récents bleus, qui la firent grincer des dents.
Elle resta ainsi, nue, en se tournant vers le matelas. La fraîcheur moite de la pièce faisait se dresser la chair de sa peau, contrastant avec sa sueur. Elle attrapa une bouteille de whisky posée sur son bureau, déboucha le goulot et but une gorgée, sentant la brûlure de l'alcool descendre dans sa gorge, avant de se laisser tomber dans son matelas, son regard fixé sur le plafond, perdue dans ses pensées.
Les minutes s'étirèrent, alors que la pièce était silencieuse, semblant presque morte. Elle leva une main pour frôler doucement la photo au mur du bout des doigts.
- "Je vais y arriver, Jess..." murmura-t-elle, sa voix rauque, vibrante d'une promesse silencieuse, avant de finalement sombrer dans le sommeil.
Chapter 3: Nouvelle Cible
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Letha ouvrit doucement les yeux, sortant enfin de son sommeil réparateur, ses paupières lourdes encore engourdies par treize heures de sommeil sans rêve ni cauchemar. Le silence oppressant des égouts l'enveloppa un instant, tandis qu'elle regardait la photo de Jess sur son mur.
La jeune adolescente prit une inspiration avant de se lever et de s'asseoir sur le matelas posé par terre, laissant la couverture glisser sur sa peau nue. Ses cheveux tombèrent le long de son dos, avant qu'elle ne se lève, et qu'elle ne se dirige vers son ordinateur pour y regarder l'heure.
16h38.
Parfait. Elle enfila une brassière de sport et une culotte, ainsi qu'un débardeur, avant de se diriger vers le coin cuisine. Elle saisit un paquet de pain de mie, ainsi que du bacon et du beurre de cacahuètes, pour se faire un sandwich. Une fois prêt, elle s'installa à son ordinateur.
Comme par automatisme, Letha ouvrit un nouvel onglet et cliqua sur le raccourcis menant au site de Catco Worldwide Media. Le site se chargea, révélant sa mise en page familière : bandeaux d'actualités, photos et titres clignotants. Elle chercha dans la barre de recherche interne « Lena Luthor » et trouva immédiatement l'article qu'elle cherchait. D'un clic, elle l'afficha, ses yeux verts fixant l'écran tandis que les mots s'offraient à elle.
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"La PDG de L-Corps Lena Luthor meurt à 25 ans"
Par Kara Danvers
Dans la nuit du 22 au 23 mars dernier, Lena Luthor, la PDG d'L-Corps, à été assassinée à son bureau, à l'âge de 25 ans. Elle était a ce moment enceinte de presque 8 mois. Ni elle, ni son bébé n'ont survécu. dans des circonstances tragiques. Fille de la famille Luthor, Lena avait tout fait pour se forger une identité propre, en dépit du nom qu'elle portait. Malgré la réputation de sa famille, et l'image que le public lui a donné, elle a consacré ses dernières années à utiliser les ressources colossales de L-Corps pour soutenir des programmes de santé, d'éducation et de réinsertion sociale.
A l'heure actuelle, aucune explication claire n'a encore été confirmée quant à la cause exacte de son décès, son corps n'ayant été découvert que ce matin. Les autorités ont bien évidemment ouvert une enquête, qui devra trouver le responsable.
Pour ma part, Lena était bien plus qu'une simple PDG. Pour moi, elle étais ma meilleure amie. Je l'admirais pour de nombreuses qualité qu'elle avait, comme sa détermination, ou son intelligence. Mais la qualité, que peu de gens soupçonnaient à cause de l'opinion publique, était son humanité. Je l'ai souvent vue lutter face aux attaques médiatiques contre son nom, ou pour faire valoir des projets caritatif comme elle le faisait. Elle possédait une force incroyable, et une âme des plus pures. Là ou beaucoup ne voyaient que la sœur de Lex Luthor, moi je voyais une amie, une femme, humaine, comme toutes les autres, avec ses propres problèmes, ses propres ambitions, et sa propre pensée. Je comprends que l'on puisse avoir peur. Mais juger la sœur pour les crimes de son frère ne justifie pas la haine quotidienne qu'elle subissait par tant de monde.
Ce soir, alors que les médias relaient les faits et ce que Lena Luthor était aux yeux du monde, je me permets de relater quelque chose d'autre, une pensée plus personnelle, l'image de Lena, du point de vue d'une amie proche. Si les gens avaient pris la peine de faire attention à quelle genre de femme elle était, ils auraient compris à quel point elle était douce, gentille, attentionnée, et compatissante. Je me souviens de ses rires, de nos longues discussions nocturnes, de son regard qui brillait quand elle voyait que son travail avait un impact. Je me moque des conséquences que cet article aura sur ma carrière, car qu'importe ce qu'on me dira, j'ai respecter le rôle d'un journaliste : raconter la vérité. Et ce que j'ai dit est la vérité sur Lena Luthor.
Le monde à perdue une femme d'exception, et moi j'ai perdue ma meilleure amie. À la mémoire de Lena Luthor. Puisses-tu reposer en paix.
Lena Kieran Luthor
1993 - 2018
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Letha quitta la page, le poids de ces lignes familières serrant sa poitrine un court instant. Puis, machinalement, elle se leva, étira ses membres, et marcha coin de sport, enfilant un short assorti à sa brassière, avant d'agripper la barre de traction fixée au mur, et de commencer les tractions : une, deux, trois ; ses bras se tendirent, son dos se creusa, ses omoplates se contractant dans la pénombre.
Pendant qu'elle tirait son propre poids encore et encore, elle pensait à Jess. Chaque traction lui faisait repenser à Jess, chaque fois avec plus de forces, jusqu'à ce qu'elle finisse par lâcher priser.
Elle s'effondra lentement au sol, la sueur dégoulinant de son corps balafré. Elle resta un instant allongée sur le béton, fixant le plafond sans vraiment le voir.
Jess.
La vie lui avait aussi pris Jess.
La seule femme qui l'avait protégée, cachée des regards du monde. Qui l'avait élevée dans l'ombre, loin de tous. Qui l'avait trouvée, encore un nourrisson gluant de sang, entre les jambes de sa mère morte. Sa mère... Sa mère qu'elle n'avait jamais connue, assassinée dans son bureau, tuée net d'une balle d'un sniper, en même temps que le frère jumeau de Letha, mort dans le ventre de leur mère, avant même de pousser son premier cri.
Jess l'avait trouvée, ce matin là, juste après avoir appelé la police. Et elle avait ramassé ce minuscule bébé, l'avait pressé contre son cœur, et avait juré à Lena de la protéger. Et c'est ce qu'elle à fait. Jess à cacher le bébé dans son propre bureau, puis elle avait déménagée, loin de National City, fuyant tout ce qui aurait pu nuire à celle qui était désormais sa fille adoptive.
Elle s'était installée dans une petite maison isolée, au nord de Central City. Jess l'avait élevée depuis le berceau, elle l'avait aimée, tant aimée. En grandissant, Letha était devenue une petite fille adorable, qui avait héritée de nombreux traits de sa mère biologique. Jess lui avait tout dit sur sa mère. Elle a toujours été consciente que Jess n'était pas sa maman. Mais c'était tout comme. Jess était comme sa deuxième maman.
Letha roula lentement sur le côté, puis se redressa. Ses poings se fermèrent si fort que ses jointures blanchirent. Elle marcha vers le punching ball suspendu au plafond. Ses premières frappes furent sèches, méthodiques. Puis, à mesure que sa fureur montait, les coups devinrent plus lourds, plus rapides, plus violents.
Elle continua de penser à Jess. Jess, qui s'était battue contre ce putain de cancer pendant trois ans, et qu'elle avait perdu, il y a deux ans. Letha avait tout vu. Chaque perte de cheveux, chaque nuit d'agonie, chaque regard de plus en plus vide. Et elle n'avait rien pu faire.
Comme elle n'avait rien pu faire pour sa mère. Pour son frère.
Ses poings frappaient encore et encore, la peau de ses phalanges craquant sous l'effort. Elle continua de frapper pendant une heure, avant d'enfin s'arrêter, d'épuisement. Haletante, elle se laissa tomber sur le sol, son corps glissant le long du mur. Elle reprit son souffle pendant quelques minutes, puis se lança dans une série de pompes.
Pendant trois longues heures, Letha enchaîna tractions, pompes, squats et abdominaux, alternant avec des exercices de gainage. Parfois, elle fermait les yeux une seconde, écoutant sa respiration. Puis, au bout de cette longue séance de sport, elle se leva, marcha vers la douche, et sans réfléchir, elle tira sur sa brassière trempée de sueur, la fit glisser le long de son torse, et la laissa tomber au sol. Son short suivit. Puis elle entra dans la douche.
Elle tourna le robinet. L'eau glaciale jaillit en un filet maigre et brutal, frappant sa peau. Elle ferma les yeux, laissant l'eau emporter la sueur, la colère, la fatigue. Elle se frotta rapidement avec du savon, une fois lavée, elle coupa l'eau définitivement. .
Elle attrapa une serviette, s'essuya sommairement, et retourna dans la pièce, la serviette enroulée autour du corps.
Elle sortit une boîte de conserve de son étagère et la réchauffa sur une petite plaque électrique. Le goût salé et huileux du thon à l'huile lui remplit l'estomac alourdi d'efforts. Puis, elle s'assit à son bureau, consultant alors les données sur l'appartement de Landstrong, histoire d'être prête. Elle passa en revue chaque détail : horaires d'allées et venues, schémas d'alarme, routines quotidiennes du propriétaire. Alors que l'horloge virtuelle de ses ordinateurs indiquait 21 h 02, Letha quitta sa serviette pour s'habiller. Des sous-vêtements, un débardeur noir, un jean bleu foncé, son arme à sa place habituelle, des baskets, et sa veste en cuir noire.
La jeune fille quitta son bunker. À travers le dédale d'égouts moisis et sombres, Letha progressait tranquillement, sans se perdre. Depuis longtemps, elle avait mémoriser le réseau des égouts par cœur. Impossible de se tromper. Son souffle se faisait discret, mesuré.
Rapidement, elle arriva dans le tunnel qui se trouvait en face de l'immeuble ou se trouvait l'appartement de Landstrong. Elle s'agenouilla devant une vieille grille rongée de rouille, la retira sans bruit, puis se hissa vers la plaque d'égout circulaire qui surplombait l'issue. Elle attendit. Quelques secondes. Rien. Alors, dans un silence fluide, elle poussa la plaque, se hissa, et referma derrière elle. Elle se trouvait dans une ruelle adjacente au bâtiment. La nuit noire dissimulait son ombre, et le vent glacial soufflait sans témoin.
Elle colla son dos au mur de béton et observa les capteurs, les caméras. Elle réussit à tous les désactiver, à l'aide d'un talkie-walkie modifié pour analyser les ondes et perturber les fréquences. Elle les désactiva une à une, court-circuitant les capteurs facilement. Un cliquetis discret confirma la désactivation des verrous digitaux.
Letha entra.
Son corps glissa dans l'appartement plongé dans l'obscurité comme une ombre liquide. Elle ne fit aucun bruit, ne heurta aucun meuble, ne toucha rien d'inutile. Elle commença une inspection vérifiant qu'il n'avait pas cacher d'armes. Puis elle se dirigea vers sa chambre, et y vit un coffre fort. Elle n'eut qu'à le réinitialiser pour créer un nouveau code et l'ouvrir. Une grosse somme d'argent se trouvait à l'intérieur, et elle n'hésita pas à se servir. Puis, elle s'installa dans un coin sombre, derrière le rideau semi-ouvert du salon, et attendit.
Il était 23 h 45 lorsqu'elle entendit le bip sourd de la porte d'entrée. Le loquet céda. Ses pas résonnèrent dans l'appartement. Il grommelait seul, sans doute encore sous les effets de l'alcool ou d'une journée trop longue. Sa silhouette massive se découpait dans la pénombre. Il posa son manteau, puis dégrafa l'étui de son arme de service et le laissa tomber sur la table du couloir, à portée de main. C'est à ce moment-là qu'elle bougea.
Silencieuse comme une prière nocturne, elle attendit qu'il soit suffisamment loin de son arme pour se faufiler derrière lui. En une seconde, le canon de son arme est placé contre la nuque de Landstrong.
- "Bouge pas. Un geste, un seul, et tu perds ta colonne vertébrale."
Il se figea.
- "T'es qui toi?"
- "La fille qui braque une arme sur la nuque du chef de la police. Et, je sais qui t'es, pas la peine de me menacer."
- "Tu veux quoi? De l'argent ?" demande-t-il avec un léger rire.
- "Non merci ça je te l'ai déjà pris" répondit-elle avec une pointe d'arrogance
Soudain, au même moment, dans un mouvement rapide, il se retourna brusquement, frappa l'arme de Letha du plat de la main et la désarma, avant de tenter de lui assener un coup de poing. Elle réagit immédiatement, s'accroupissant pour esquiver le coup qui suivit, se réceptionna sur ses mains, et fit une rotation rapide sur la gauche. Son tibia droit s'éleva en arc et heurta violemment le genou du flic. Il grogna, chutant à genoux.
Letha enchaîna. Son poing droit jaillit en uppercut, fracassant le menton de Landstrong, le propulsant en arrière, lourdement. Il s'écrasa sur le dos.
Sans perdre une seconde, elle se jeta sur lui, enserrant ses hanches avec ses genoux, s'asseyant fermement sur son torse pour le maintenir cloué au sol. Mais il résista. Sa force n'était pas négligeable, même diminué.
Il tendit le bras gauche, agrippa une bouteille en verre tombée au sol, et la fracassa contre le crâne de Letha. Le choc la projeta sur le côté, la laissant légèrement sonnée pendant quelques secondes. Elle vacilla, tituba, du sang chaud coulant le long de sa tempe. Landstrong roula sur le côté et se redressa.
Il se jeta sur elle, tentant de la plaquer au sol. Mais Letha, malgré la douleur, se débattit comme une bête piégée. Elle enfonça ses dents dans sa clavicule, le mordit violemment. Il hurla.
Profitant de son cri, elle le repoussa, l'envoya s'écraser sur la table en verre du salon, qui se brisa sous son poids. D'un pas rapide, elle ramassa son arme, toujours au sol, s'approcha et le poussa sur son flanc gauche. Son genou immobilisa le bras droit de l'homme, tandis qu'elle plaçait le canon de son pistolet contre sa gorge.
- "Putain mais tu veux quoi bordel ?!" s'écria-t-il, gémissant de douleur sous l'impact.
- "Je veux les fichiers du FBI. Tous ceux concernant les nouvelles identités attribuées à d'anciens témoins, qu'importe qui ils étaient. Donne moi tout. Et maintenant."
Il haletait, le souffle court.
- "T'es folle... Je peux pas... J'ai pas accès à ces fichiers... Réfléchis j'suis pas du FBI, moi... Faut être haut placé pour y avoir accès"
- "Parce que t'es pas assez haut placé?"
- "Ben non !!"
Elle tordit légèrement son épaule, juste assez pour lui faire sentir la menace.
- "Je peux te briser l'épaule sans que t'aies le temps de crier. Tu veux tenter ?"
Il grimaça, tordant le cou pour la regarder.
- "Ecoute... Je peux vraiment pas te les donner" elle lui tord le bras encore plus fort "Mais je... je peux te dire où aller.... Qui voir... Une agente du FBI... Elle fait ça sous la table, contre de l'argent. Beaucoup d'argent. Elle fait disparaître les noms, modifie les fichiers. C'est elle qu'il te faut."
- "Qui? Où?"
- "Agent Bailey... 23 Richmond Avenue... Sur Franklin Hills.... Appartement E..."
Elle le fixa un instant, jugeant la sincérité dans sa voix tremblante.
Puis, sans un mot, elle glissa la main dans la poche de sa veste, en sortit une seringue, et l'enfonça d'un coup sec dans son cou. Le liquide s'y déversa. En moins de dix secondes, il s'effondra, les pupilles dilatées, le corps relâché. Mémoire effacée. Menace neutralisée. Letha se releva, remit son arme en place, essuya le sang de sa tempe d'un revers de manche, et sortit sans un bruit
Chapter 4: Vengeance
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Alors que l'aube pouvait se lever d'une minute à l'autre, Letha avança d'un pas rapide mais prudent sur les toits sombres du quartier résidentiel de Franklin Hills, là où la plupart des agents fédéraux possédaient des maisons aussi sécurisées qu'impersonnelles. Elle s'arrêta au-dessus d'un toit plat, sortit une paire de jumelles, puis observa les fenêtres verrouillées du bâtiment d'en face, ainsi que les alarmes et la caméra dissimulée près de la corniche. Rien qu'elle ne puisse contourner.
Une fois sur le toit du bâtiment ciblé, elle descendit à l'aide d'une corde solidement attachée à une grosse bouche d'aération, atteignant le rebord du balcon au premier étage sans le moindre bruit. En quelques manipulation, elle pirata le boîtier, la LED rouge devenant verte, ce qui lui permit de faire coulisser la fenêtre sans aucun problème.
Elle s'infiltra à l'intérieur. L'appartement était silencieux, plongé dans une obscurité opaque à l'exception du clignotement intermittent d'un routeur dans un coin. Elle analysa la disposition des lieux : une chambre au fond, un bureau, une cuisine, et surtout, un ordinateur dans le bureau annexe, celui-là même où elle allait trouver ce qu'elle cherchait.
Elle alluma discrètement l'ordinateur, et tenta de craquer le mot de passe sans réelles difficultés. Cependant, accéder au serveurs du FBI serait bien plus compliqué. Même en utilisant plusieurs commandes secrètes avec l'indice de commande, elle ne pût craquer l'entrée au serveurs. Au moment ou elle jura, un frottement de draps se fit entendre, la faisant se mettre sur ses gardes, et poser sa main sur son arme, prête à dégainer
Une porte s'ouvrit doucement. En moins d'une seconde, Letha sortit son arme et la pointa sur l'agente, alors que la lumière du couloir s'alluma, révélant une femme brune en peignoir, les traits tirés. Letha se figea. Elles n'étaient séparées que par une dizaine de pas. Deux femmes, deux armes levées, deux souffles contenus.
- "Pose ton arme", dit l'agente d'une voix rauque.
- "Non", répondit Letha calmement, le bras ferme, sa visée stable. "Je suis venue chercher quelque chose. Et vous allez me le donner."
- "Et tu crois vraiment que c'est comme ça que tu vas l'avoir ?"
- "La ferme. Je suis pas du genre à discuter. Je veux l'accès aux fichiers des identités réattribuées. Tout le lot. Et je veux les fichiers sources. Pas des copies."
Un silence lourd s'installa. L'agente la dévisagea, pesant le danger, jaugeant la détermination dans les yeux verts de Letha. Elle finit par parler, d'une voix plus sèche.
- "Ça va prendre du temps."
- "Fais vite", répondit Letha en avançant d'un pas, l'arme maintenant orientée directement vers la tête de son interlocutrice. "Te monte pas la tête. T'es un raccourci, c'est tout. Un chemin rapide vers ce que je veux. T'es pas le seul chemin. Si tu me fais perdre du temps, je passe au suivant."
L'agente la fixa, fronça les sourcils, puis soupira.
- "Très bien. Mais ce genre de raccourci coûte cher. Trente-cinq mille. En cash."
- "Tu rêves. Pas de cash."
- "Alors pas de services."
- "J'ai un silencieux. J'hésiterais pas à tirer."
- "Moi non lus. Et moi j'ai pas de silencieux, donc si je le fais, ça va se savoir"
Aucune des deux n'étaient prêtes a baisser son arme. Elles se fusillaient du regard, chacune prête à tirer sur l'autre. Aucune ne cillaient. Puis, Letha glissa lentement une main vers sa poche, sortit son téléphone, tapa quelque chose dessus, avant de le lever légèrement. À l'écran s'affichait un virement bancaire, prêt à être validé.
- "J'ai plus qu'à entrer ton numéro de compte et à valider." dit-elle en restant à bonne distance "Quand j'ai ce que je veux, tu l'as."
- "Sécurisé?"
- "C'est logique."
Bailey hocha la tête. Doucement, elle baissa son arme, et Letha fit de même, sans pour autant la ranger. Elle laissa Bailey accéder son bureau, sans la quitter des yeux. L'agente alluma son ordinateur, pianota sur le clavier pour se connecter au serveur sécurisé du FBI, avant d'afficher une liste de plusieurs dizaines de dossiers. Puis elle fit pivoter l'écran.
- "Les voilà. Prends ce que t'as à prendre."
- "Eloigne toi" dit Letha en pointant son arme sur Bailey, tout en s'approchant.
L'adolescente sortit une clé USB de la poche intérieure de sa veste, la brancha, et lança le téléchargement. Pendant que les fichiers se transféraient, elle sortit discrètement une seringue de la poche de son jean, avant de se glisser derrière l'agente, avant d'enfoncer l'aiguille dans son cou, d'un geste rapide et précis. Bailey n'eut que le temps de tourner la tête, surprise, avant que ses yeux ne se ferment.
- "J'espère que tu croyais pas que je te paierais." dit-elle a la forme endormie avant de récupérer la clé, et de quitter l'appartement, avant que le soleil ne se lève complètement, sans oublier de voler l'argent du portefeuille de l'agente.
Elle regagna son bunker, et lorsqu'elle rentra enfin dans son repaire, elle courut à son ordinateur et brancha la clé USB à l'un de ses ordinateurs. Les dossiers s'affichèrent en cascade : listes de noms, numéros de sécurité sociale, clichés d'identité. En parallèle, elle sortit ouvrit sur son deuxième ordinateur la copie numérique du dossier de la mort de Lena Luthor, qu'elle avait volée il y a plusieurs mois.
Elle avait épluchée pendant des semaines entières le dossier, suivant toutes les pistes abandonnées. Cependant, comme la police et le FBI, elle s'était heurtée à un mur, et n'avait pas pu avancer dans son enquête. Tout ce qu'elle avait pu faire était de suivre la piste du sniper. Elle avait passé les derniers mois à traquer du mieux qu'elle pouvait le plus de sniper possible qui étaient susceptible d'avoir un lien avec la famille Luthor, que ce soit via Lillian ou Lex.
Elle en avait trouver plusieurs. Une bonne vingtaine de sniper, à la solde des Luthor. Mais malheureusement, la plupart d'entre eux avaient disparus, mystérieusement, sans laisser de traces. Même sur le darknet, elle eut du mal à trouver des infos, jusqu'à finalement trouver des traces d'une discussion entre plusieurs personnes, qui laissaient supposer que certains d'entre eux avaient pactiser avec le FBI, et obtenus de nouvelles identités. C'est ce qui l'avait menée à se procurer ses documents.
Grâce aux fichiers volés à Bailey, au dossier sur la mort de Lena et ses notes, elle élimina rapidement plusieurs suspects. Il y avait en tout 863 dossiers, dont en tout 129 snipers, ce qui réduisit drastiquement la liste. Parmi ces 129 snipers, beaucoup d'entre eux n'avaient aucun lien avec les Luthor, à l'exception d'une quinzaine d'entre eux, qui auraient pu se trouver à National City 16 ans plus tôt, éliminant déjà 5 snipers employés par les Luthor.
Alors elle commença ses recherches. 7 d'entre eux étaient en prison. 5 autres avaient quittés le pays quelques mois auparavant, et n'étaient pas revenus depuis. Le treizième était entrain de boire au bar au moment du meurtre, se remettant de son divorce. Le quatorzième avait eu un accident qui l'avait laissé paralysé à vie un mois avant le meurtre.
Au bout de ces nombreuses heures d'investigations, Il ne restait plus qu'un nom. Samuel Dixon, disparu il y a seize ans, après avoir été repéré à National City par la CIA. C'était la dernière trace connue de Samuel Dixon. Une simple vérification lui confirma que Dixon faisait partit des personnes qui s'étaient vu offert une nouvelle identité grâce au FBI. Selon ce que Letha pouvait lire, il était un ex-sniper d'élite de l'armée, plus de 83 meurtres a son actif lors de ses fonctions en tant que militaire.
Après avoir quitter, l'armé, il est devenu tueur à gage professionnel. Des recherches sur lui permirent à Letha de découvrir qu'Interpol a émit un mandat d'arrêt sur lui, pour plus de 120 meurtres potentiels dans le monde entier. La jeune fille sourit amèrement devant cela, en sachant que le gouvernement l'a protéger alors que même Interpol le recherchait. Ils lui avaient donné une nouvelle identité, totalement propre, sans aucun casier judiciaire : William Clyde. De brèves recherches lui apprirent entraîneur de football à National City depuis quatre ans, visant au 29, Baker Avenue.
Elle sentit sa mâchoire se contracter en voyant des photos de lui, au club de foot de la ville, entouré de gosses pas plus âgés de 10 ans, tous souriants. Ca lui donnait la nausée. Elle serra son poing si fort que ses jointures en devinrent blanc, tandis que ses ongles menaçaient de la faire saigner tant ils étaient enfoncés dans sa chair.
- "Sale fils de pute..." siffla-t-elle en fixant l'image, peinant à contenir sa colère.
Elle savait ce qu'il lui restait à faire.
Le soir même, vers 22 h, elle se prépara à partir, en glissant un couteau dans sa manche, ainsi que son pistolet à l'arrière de son jean. Elle plaça également un revolver de secours et une lame de rechange dans ses baskets. Puis, une fois prête, elle se glissa hors de son bunker, et partit en direction de la maison de sa cible.
Arrivée devant la maison de Dixon, elle sentit son cœur battre la chamade, à un rythme effréné. Après tout ce temps, elle allait enfin pouvoir avoir sa vengeance. Rapidement, elle repéra les caméras disposées autour de la bâtisse, les contourna, et les désactiva. Puis, elle se dirigea vers la porte, crocheta la porte, et pénétra dans le salon. Elle attendit, tapis dans l'ombre, jusqu'à ce qu'il rentre.
Il franchit le seuil à 23 h 30, un sac de sport à la main. Elle le laissa se débarrasser de ses chaussures, avant de se diriger vers la cuisine pour y récupérer une bière dans le frigo, et de revenir dans le salon. À peine s'était-il tourné dans le but de s'asseoir dans le canapé, que Letha surgit de derrière ce dernier, et lui sauta dessus. Leur collision fit voler valser sa bière, tandis qu'ils roulaient au sol, au centre de la pièce.
Sans perdre une seconde, elle se jeta sur lui alors qu'il se relevait, et elle le frappa plusieurs fois au niveau du crâne, avec son coude, tout en enroulant ses jambes autour de son cou. L'ex militaire, déstabilisé à cause du poids de l'adolescente sur ses épaules, recula jusqu'à heurter violemment le mur, dans son dos. Letha prit l'impact de plein fouet et fût contrainte de le lâcher, avant de se réceptionner sur le sol et de sortir son poing américain, tandis qu'il se retournait.
Letha n'hésita pas : elle le frappa de front, avec son poing américain, d'une violence farouche. Son premier coup résonna contre la mâchoire de Dixon qui recula, grognant, puis riposta en tentant de la repousser. Elle encaissa et cracha du sang, avant de frapper une seconde fois, plus fort.
Dixon la repoussa violemment sur le canapé, qui bascula, tandis que cette dernière attrapa un vase qui se trouvait à côté, avant de le lui lancer en pleine figure. Le vase se brisa sur son visage, le déstabilisant, ce qui permit à Letha de le pousser sur la télé, l'électrocutant tant au passage. Directement après, elle saisit une chaise, et la fracassa sur son corps, avant de s'approcher de lui pour le frapper. Cependant il réagit plus rapidement, et donna un coup de genou dans sa jambe, ce qui la déstabilise, lui offrant la possibilité de se relever.
Ils s'échangèrent coups pour coups, le bruit des os craquant résonnaient dans le salon, symbolisant leur brutalité. Dixon porta un crochet à la joue de Letha, qui vacilla, mais riposta par un violent coup de coude dans les côtes. A chaque coup, elle hurlait, repoussant ses limites, laissant la haine guider ses poings.
Les doigts de Letha s'enroulèrent autour de son bras tandis qu'elle porta ce dernier à sa bouche, avant de mordre violemment Dixon jusqu'au sang. Celui-ci saisit ses cheveux, et lui assena un coup de boule qui cassa le nez de la jeune adolescente. Pourtant, cela ne la fit pas réagir, malgré la douleur intense qui tentait de brouiller son esprit.
Les coups s'enchaînèrent, violents, acharnés. Dixon, malgré son expérience et sa force, ne put parer à la fureur incontrôlable de Letha. L'affrontement se transformaient en un échange brutal où l'un et l'autre se rendaient coup pour coup.
Des os se brisaient sous les impacts, et le mobilier de l'appartement supportait difficilement la violence de la mêlée. Une lampe se fracassa au sol lorsque Dixon repoussa Letha contre un meuble, libérant une gerbe d'étincelles, tandis que des étagères s'écroulaient, renversant des bibelots et du papier épars.
Letha n'épargnait rien. Elle n'esquivait plus, elle encaissait les coups pour mieux répliquer par des attaques frontales. Chaque impact était une décharge de douleur, mais aussi un rappel d'une colère sourde.
Elle esquiva un nouveau coup de poing avant de se glisser derrière Dixon avant d'attraper brusquement une chaise renversée pour asséner lui un coup dans le dos, le forçant à tomber, avant de s'élancer à nouveau, de grimper sur lui, et de le frapper avec ses poings sanglants.
Dixon grogna, luttant de toutes ses forces pour se libérer de l'emprise de la jeune fille. Son visage déformé par la douleur et la rage. L'ancien militaire battaient des bras, tentaient de se dégager, tandis que ses jambes tremblaient sous le poids de la souffrance. Il serra les dents, le front perlé de sueur, ses veines saillantes gonflées par l'effort.
- "Tu veux quoi putain?!?" s'écria-t-il en attrapant sa bière tombée plus tôt, sans qu'elle le voie
- "Ma vengeance !!!!" répondit-elle en frappant encore, aveuglément.
Au même moment, Dixon lui fracassa la bouteille sur la tête, avant de lui enfoncer le tesson dans le flanc gauche. Letha poussa un hurlement de douleur atroce en s'écartant, son sang coulant sur le sol.
Dixon, haletant, finit par la plaquer soudain contre le mur, ses mains agrippant sa gorge. Elle sentit la vie lui manquer, la sueur perlant sur son front. D'un mouvement instinctif, elle ramena son genou droit entre les jambes de son adversaire, et frappa son entrejambe de toutes ses forces. Un cri déchirant lui échappa, alors que ses mains lâchèrent son cou.
Profitant de sa faiblesse, elle plaqua son bras contre sa poitrine, attrapa une paire de ciseaux posée sur la commode, et lui planta la lame dans la cuisse : un crissement aigu, un jaillissement de sang. Les tendons cédèrent sous la violence du geste, et Dixon s'effondra à genoux, la jambe pendante.
Letha reprit son souffle, le front perlé de sueur et de sang, et tira Dixon jusqu'au fauteuil renversé. Elle le repoussa sur le dossier, s'assit lourdement sur lui, immobilisant son torse d'un genou. Une main agrippa son flingue qu'elle braqua sur son front, l'autre maintenait son bras droit plié en arrière.
Les deux corps étaient salement amochés : Letha peinait à respirer, son épaule droite saignait, mais son regard brûlait d'une détermination sans faille. Dixon toussa, crachant du sang, avant de lever les yeux.
- "Qui... qui est-tu bordel....?"
Letha inclina la tête, rapprochant son visage déformé par la colère de celui de Dixon.
- "Celle qui vas te tuer, fils de pute" cracha-t-elle.
- "J't'ai rien fait putain j'suis qu'un coach bordel" s'écria Dixon, la lèvre fendue, le souffle court.
Elle s'approcha, son arme toujours braquée :
- "Ah ouais vraiment ?! Tu crois que je sais pas qui t'étais avant, Sam Dixon ?!?"
Ses yeux s'écarquillèrent légèrement, avant qu'il ne commence à sourire.
- "Ah ouais je vois... j'ai buter un de tes proches, c'est ça hein?! Tu crois que j'en ai un truc à foutre de ta vengeance personnelle ?? Je m'en lave les mains, pauvre connasse de merde !!" hurla-t-il en la provoquant, ce qui lui valut de se faire briser le nez d'un coup de crosse de pistolet "Allez... C'est quoi ton p'tit nom, gamine, hein, histoire que je vois si me rappelle de cette personne, ou si c'était personne !!"
Après un court silence, ou les deux s'entretuaient du regard, elle répondit enfin. Et sa réponse n'était pas du tout celle à laquelle l'ancien militaire était préparé.
- "Mon nom... C'est... Letha Luthor" dit-elle sur un ton froid, rempli de haine, tout en approchant son visage du sien "Je suis la fille de Lena Luthor."
Un silence glacé tomba. Dixon blêmit, ses pupilles dilatées par la peur.
- "Pourquoi....?" demande-t-elle d'une voix faible, froide, peinant à contenir sa colère "Pourquoi t'as tuer ma mère et mon frère !?!? Parle !!!" hurla-t-elle, au bord de la folie.
- "C-C'était... un contrat." répondit-il, terrifié, en bégayant.
- "Qui t'a engagé...? Qui t'a engagé ?!??"
- "Je... Je peux pas...."
Letha sentit la haine bouillir dans ses veines. Elle tordit son poignet droit jusqu'à entendre un craquement sinistre, qui le fit hurler de douleur.
- "Qui. T'as. Engagé ?!?!"
- "Leviathan..." souffla-t-il. "Ils.... Ils se font appeler Leviathan..."
- "Leviathan ?? C'est quoi ça Leviathan ???" s'écria-t-elle, incapable de contenir son impatience.
- "C'est... Une sorte d'organisation secrète... Ils voulaient Luthor morte alors ils m'ont engagé, et j'l'ai fumée... C'est tout, ok ?!"
Cette phrase lui valut de se prendre un gros coup de crosse dans la machoire, lui cassant une dent au passage.
- "T'as des infos sur eux ?" demande Letha, en essayant de garder son calme, alors qu'il hoquetait positivement.
- "Tout... Tout est noté... Dans un carnet... Dans le double fond... Dans mon placard... Prends le et dégage..."
- "Pourquoi t'es si pressé?!"
- "C'est des putains de malade !!! Je sais ce que je dis j'ai beaucoup bosser pour eux !! Quand ils apprendrons que j'ai parler, ça va être ma fête faut que je me tire putain !!!" s'écria-t-il en s'agitant.
Letha resta implacable. Elle le fixa droit dans les yeux. Elle voyait la peur qui y résidait. Qu'importe qui était Leviathan, ils étaient capable de faire trembler un ex militaire de la trempe de Dixon. Lentement, Letha retira son arme de sa nuque, et se pencha en avant. Son visage s'arrêta quelques centimètres en face de celui du tueur.
- "Combien?" demande-t-elle d'une voix froide
- "Quoi?" dit-il, sans comprendre.
- "Combien t'as touché pour sa mort ?!"
- "Cinq... Cinq millions... De dollars..." répondit Dixon, qui après avoir arrêter de trembler, s'était mis à sourire comme un fou.
Ce montant résonna comme un glas funèbre dans l'esprit de Letha, qui sentit un éclat de folie l'envahir. Elle se redressa, les yeux injectés de rage, et elle poussa un cri de rage et de douleur entremêlés. Sans réfléchir, elle leva son arme, et tira, encore et encore, vidant tout le chargeur dans la poitrine de Dixon, l'abattant comme on abat une bête blessée. Les détonations résonnèrent contre les murs, assourdies par le silencieux sur le bout du canon.
L'homme s'effondra, inerte, tandis que Letha, les mains tremblantes, sentait ses propres larmes couler sur ses joues. Des larmes de douleur. Pour ce que ce monstre à fait. Ce qu'il aurait pu faire.
Elle était blessée, salement amochée. Plusieurs de ses os, notamment son nez, ses côtes, et sa hanche, étaient cassés. Elle perdait du sang à plusieurs endroit, le plus gros étant son flanc gauche, qui saignait abondament. Elle savait que si elle n'arrêtait pas l'hémoragie rapidement, elle y laisserait la vie. Et ça, elle ne pouvait pas se le permettre.
Elle resta un long moment immobile, haletante, le corps de Dixon gisant dans son sang. Le silence qui régnait était presque palpable. Elle ferma les yeux un court instant, pour reprendre son souffle. D'une main tremblante, elle fit glisser sa manche droite pour dévoiler la blessure fraîche sur son bras, avant de presser sa main sur la plaie en gémissant de douleur.
Elle chancela jusqu'à la salle de bain, pour essayer de trouver de quoi l'aider à se soigner urgemment. Elle fouilla les armoires, mais ne trouva que des antidouleurs, et quelques pansements, de différentes tailles. Elle en appliqua plusieurs sur sa plaie au flanc, non sans gémir de douleur à plusieurs reprises, avant de finalement appliquer une double bande de scotch qui se trouvait par terre. Des soins d'urgences, qui devront tenir pour l'heure.
Après avoir avalé 2 cachets d'antidouleur, Letha se rendit dans la chambre du meurtrier, et se dirigea vers le placard. Elle ouvrit le double fond, et y ramassa le carnet que Dixon avait désigné, avant de quitter l'appartement pour de bon. Ses blessures la brûlaient, chaque pas picotait comme mille lames, mais elle ne s'arrêta pas. Elle s'éloigna de la zone, et sous la lueur pâle d'un lampadaire vacillant dans la rue, elle se glissa dans les égouts, marchant vers sa prochaine destination.
Chapter 5: Deuil
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Catco Worldwide Media :
Le silence était lourd, et seul le léger bourdonnement de l'ordinateur brisait le calme pesant de cette fin d'après-midi du 22 mars 2034. Dehors, les rayons du soleil effleuraient les buildings de National City, baignant la pièce d'une lumière dorée qui contrastait cruellement avec son humeur.
Kara était assise à son bureau, les coudes appuyés sur la surface froide et propre. Une de ses mains était portée à sa bouche, tandis que les doigts de son autre main étaient inertes, posées sur le clavier de son ordinateur.
Les mots ne venaient pas.
Cela faisait un long moment, probablement des heures, qu'elle tentait d'écrire un article pour l'anniversaire de la mort de Lena. Elle tapait une phrase, avant de la relire et de la supprimer, encore et encore. Elle poussa un soupir, lassée, et tourna lentement son fauteuil vers la grande baie vitrée derrière elle.
La ville s'étendait devant elle, vivante, grouillante. Mais dans sa poitrine, tout semblait figé. Ses pensées dérivant bien loin des buildings. Lena. Son sourire à la fois timide et assuré. Leur première vraie conversation dans le bureau de L-Corp. Son rire discret, à son intelligence acérée, ses sarcasmes qui cachaient un cœur immense, les débats enflammés, les confidences tardives. Elle pensa à leurs disputes, à leurs réconciliations, à leur amitié si forte, si vraie, qu'aucun mensonge, aucune blessure n'avait réussi à briser.
Un petit sourire nostalgique fendit ses lèvres. Et puis, son esprit se laissa emporter par un souvenir plus doux, plus éclatant. Un jour particulier, et cher à son cœur...
Flashback : 11 décembre 2017, National City :
- "Qu'est-ce que tu manigances encore, Kara ?" demanda Lena, méfiante, une main posée sur son ventre rond de cinq mois, qui la tirait doucement par la main hors de l'ascenseur.
- "Rien du tout. Juste... une petite après-midi tranquille, toutes les deux..." dit Kara d'un ton innocent, bien trop innocent, en la menant jusqu'à la porte de son appartement, un sourire espiègle aux lèvres.
Lena haussa un sourcil, et Kara détourna le regard, esquivant celui de la future mère, qui portait une robe verte moulante mettant parfaitement en valeur son ventre de grossesse.
- "Kara... Qu'as-tu fait ?"
- "R-Rien, je te le jure..." répondit-elle en détournant le regard.
- "Kara..." dit Lena avec un air et un ton qui disait clairement "si tu ne me dis pas ce que je veux savoir tu vas souffrir".
- "Rien..." souffla la blonde en triturant ses lunette "Bon allez, ferme les yeux."
- "Et pourquoi ça au juste Mlle Danvers ? Dois-je m'attendre à une foulée de paparazzi et de journalistes dans ton salon?" demanda la future mère avec un sourire en coin, pour provoquer son amie.
- "Tu le sauras si tu fermes les yeux..." répondit-elle avec un sourire.
- "Kara..."
- "Allez ! Juste quelques secondes... Tu verras ça va être cool..."
Lena soupira, mais finit par céder et fermer les yeux, laissant Kara ouvrir la porte et la guider à l'intérieur. Et puis...
- "SURPRIIIIISE !!!!"
Lena sursauta en ouvrant les yeux, plaquant une main sur son cœur, tout en observant la scène devant elle. La pièce était remplie de ballons qui flottaient dans tous les coins, et des guirlandes sur lesquelles il était écris "Bienvenue bébé Luthor !" pendaient au plafond.
Des plateaux remplis de nourritures colorés couvraient la table du salon, et des dizaines de cadeaux reposaient sur le canapé et la petite table, tandis qu'Alex tenait un énorme gâteau dans ses bras, entourée de leurs amis. Kelly, Nia, Brainy, J'onn, et même Sam et Ruby, qui étaient venues exprès. Tout le monde était là, tous souriant à la femme enceinte, tenant chacun une boisson ou une assiette.
Kara, fière comme jamais avec son sourire solaire, se tenait à côté d'elle. La PDG se tourna brièvement vers son amie journaliste, en lui donnant un regard d'incompréhension, toujours légèrement surprise, ne réalisant pas encore l'entièreté de la situation.
- "Kara... je t'avais dit non." dit-elle, avec un léger sourire.
Kara se pencha doucement vers elle.
- "Je sais que tu détestes ce genre de choses... mais on tenaient réellement à faire quelque chose pour toi... Parce qu'on t'aime... Alors... tu nous pardonnes ?" demande-t-elle avec sa moue adorable.
Lena soupira et tourna lentement la tête vers leurs amis. Il y avait cette émotion, fugace, dans ses yeux verts. Quelque chose de doux. Fragile. Une reconnaissance silencieuse.
- "Vous êtes tous incorrigible..." dit-elle doucement, avec un sourire attendri.
- "Ecoute, on avaient tous envie de faire quelque chose, alors on l'a fait" s'exclama Sam en souriant à son amie d'enfance.
- "C'est clair. Et puis, tu sais très bien que Kara n'écoute jamais les ''non", pas vrai?" renchérit Alex en lançant un regard accusateur à sa cadette, qui répondit avec une moue offensée.
Lena avait soupiré, levé les yeux au ciel, avant de sourire. Une larme coula sur la joue de Lena, alors qu'elle posa doucement sa main sur son ventre, avant de prendre le verre de jus de fruit que Ruby venait de lui donner.
Fin Flashback : 22 mars 2034
Kara cligna des yeux, doucement, alors qu'une vive douleur se propagea dans son cœur. Une larme roula sur sa joue, silencieuse. Elle ne tenta même pas de l'essuyer. Elle la laissa juste couler, librement.
Elle avait tout essayé. Elle avait rédigé des dizaines d'articles dans sa carrière. Qu'importe le sujet, que ce soit sur l'invasion Daxamite, les attaques de Reign, ou encore l'immense complot de Lex pour monter la Kaznie contre les USA, elle avait toujours été capable d'écrire ses articles. Mais aujourd'hui, elle n'y arrivait pas.
Elle ne pouvait pas raconter cette histoire-là. Pas celle de sa meilleure amie. Pas celle de Lena. Pas comme ça. Elle le savait... Seize ans. La plaie dans son cœur, créée à la mort de sa meilleure amie, ne s'était jamais refermée. Et aussi fort qu'elle l'ai voulue, elle n'avait pu écrire un second article sur la mort de Lena.
Kara finit par essuyer la larme, qui avait tracé une ligne muette sur sa joue. Elle jeta un œil à l'horloge murale. 16h00. C'était suffisant pour aujourd'hui. De toutes façon, cela ne servait à rien de s'acharner sur son article. Elle savait très bien qu'elle n'arriverais pas à aller plus loin.
Elle referma l'ordinateur portable sans un mot. Elle prit sa veste accrochée au porte-manteau près de la porte, attrapa son sac, et sortit de son bureau, laissant derrière elle le silence et le document vide.
Dehors, la lumière du jour avait commencé à décliner, mais la ville restait vibrante. Kara descendit les marches du bâtiment, salua d'un hochement de tête quelques collègues qu'elle croisa, puis s'élança dans les rues de National City. Son rythme était tranquille, presque apaisé. Elle aimait ces marches. Elles lui rappelaient que le monde continuait, qu'il y avait encore de la chaleur, de la joie.
Arrivée à l'école primaire publique du quartier, elle se posta contre les grilles, à la sortie. Elle n'était pas la seule, plusieurs parents étaient déjà présent, certains avec des cafés, d'autres au téléphone. Puis, à 16h30 précises, la cloche sonna, et les portes s'ouvrirent avant qu'une armée d'enfants ne commença à se déverser dans la cour, criant, courant, riant, se dirigeant vers leurs parents.
Parmi eux, une petite fille, vêtue d'un tee-shirt rose fleuri et d'une salopette, les cheveux bruns attachés en deux couettes en spirale, et qui portait un gros sac à dos turquoise qui rebondissait à chaque pas, courut à pleine vitesse vers Kara, un immense sourire éclaira son visage.
- "Tata Kara !!!" s'écria Olivia, courant vers elle.
Kara s'accroupit et la réceptionna dans ses bras, la serrant fort contre elle.
- "Salut ma chérie" murmura-t-elle en l'enlaçant fort contre elle "Tu m'as manqué" ajoute-t-elle avant de lui faire un gros bisou sur la joue.
- "Moi aussi ! Maman elle disait que t'étais super occupée !! T'as écris pleins de choses sur des méchants ?!"
- "Mais bien sûr ma puce. Je ne fais que ça" dit-elle à sa nièce adorée avec un large sourire "Et puis, j'avais promis que je viendrais te chercher aujourd'hui. Et tu sais ce que je dis toujours..." dit Kara en se redressant, en attendant la suite.
- "Faut toujours tenir ses promesses !!!"
- "Exactement !" s'exclama la blonde en passant la main dans les cheveux de sa nièce "Allez, on rentre."
Elles se mirent en route vers la maison d'Alex et Kelly, main dans la main. Durant le trajet, Olivia parlait sans arrêt, racontant sa journée, et Kara l'écoutait avec un sourire sincère. Pour un court instant, sa nièce arrivait à lui remonter le moral.
Puis, elles arrivèrent enfin à l'appartement, et lorsqu'elles ouvrirent la porte, elles furent accueillies par la psychologue, qui était entrain dans la cuisine entrain de préparer le repas.
- "Maman !!" cria la fillette en courant dans les bras de sa maman pendant que Kara fermait la porte.
- "Salut mon cœur" répondit la jeune femme en serrant sa fille "Alors, comment s'est passée ta journée?"
- "Super bien ! Au fait, demain on a un contrôle sur les additions et les soustractions !!" s'écria la petite comme si il s'agissait d'un grand évènement, faisant rire les deux femmes
- "Eh bien tu as intérêt à bien réviser ce soir alors, d'accord ?" demanda la psychologue à sa fille.
- "Oui !!" dit-elle en hochant la tête, avant de courir vers sa chambre, laissant les deux femmes seules.
- "Comment ça va ?" demanda Kelly en se dirigeant vers la cuisine
- "Bien" répondit simplement Kara en déposant son sac et sa veste sur le porte-manteau
- "Kara..." souffla Kelly.
- "Je te jure, ça va..." répondit-elle, alors que sa belle-sœur lui jeta son regard de psychologue, qui arrivait toujours à lui arracher la vérité "Je... J'arrive toujours pas...." avoua-t-elle à voix basse, alors qu'elle prenait un couteau à beurre et du pain.
- "?"
- "Quoi ?" demanda Kara avec un regard d'incompréhension?
- "Ne pas utiliser de mots ne va pas t'aider à avancer" dit-elle avec son maudit regard "Tu n'arrives pas à quoi?"
- "... A écrire le moindre article sur Lena..."
- "Tu veux en parler?"
- "Ouais... De toutes façon, même si je refuse tu vas m'y forcer."
- "Mmm mouais pas faux" avoue-t-elle avec un rire "Alors? Qu'est-ce qu'il s'est passé?"
- "Eh bah.... J'suis restée coincée sur les premiers mots pendant des heures... Avant de tout supprimer et de partir..." explique-t-elle en soupirant, avant de continuer en voyant le regard de sa belle-sœur "J'essaie vraiment Kelly, je-je te le jure... Mais c'est impossible... Ca fait trop mal..." souffla la blonde, la tête basse.
- "Je sais" répondit doucement Kelly en posant la main sur le bras de Kara, qui leva la tête vers elle "Mais ça sert a rien de te blâmer pour ça. Tu n'y es pour rien, je veux dire personne aurait pu prévoir ce qu'il s'est passé"
- "Je suis Supergirl, j'aurais du être là pour la sauver, Kelly"
- "Kara on en a déjà parler. Tu es peut-être Supergirl, mais tu n'es pas une Déesse toute puissante." souffla la psychologue en posant ses mains sur les épaules de Kara "Tu étais coincée dans le pacifique sud à tout faire pour neutraliser 2 éruption volcaniques. Tu n'aurais jamais pu la sauver à temps. C'est déjà arriver que Supergirl ne puisse pas sauver tout le monde, pas vrai?"
- "Mais jusqu'à ce moment là, ce n'était pas la meilleure amie de Supergirl..."
- "Je sais... Mais n'oublie pas, personne ne t'en veux."
- "Moi je m'en veux... Depuis plus de 16... 16 putain d'années...." souffla Kara dans un sanglot étouffé, en retenant ses larmes.
- "Regarde moi" dit Kelly en forçant la blonde à lever la tête "Personne te demande d'aller mieux en un claquement de doigts, tu le sais ? Tu as le droit de prendre ton temps. Tu dois juste pas oublier de prendre soin de toi. D'accord ?"
Kara baissa brièvement les yeux, puis acquiesça en silence.
- "Bien... Maintenant, je te suggère de me laisser à mes fourneaux et de m'occuper moi-même du repas, pendant que toi tu joues les tantes qui s'occupent des devoirs de sa nièce, ok?"
- "Et pourquoi devrais-je m'occuper d'elle, et pas du repas, hein?" demanda la blonde sur un ton de défi "Après tout, tu es sa mère, non?"
- "Dois-je te rappeler que tu es la terreur des cuisines? La mienne à commencer à trembler dès que tu es entrée ! Regarde, tu vois l'eau de mon verre, comment elle tremble??"
- "Kelly c'est toi qui fait trembler la table avec ton genou" dit Kara l'air dépité, bien qu'un léger sourire apparaissait sur son visage "Et je suis pas si terrible que ça !! Je sais cuisiner sans causer de problèmes."
- "Kara..."
- "Quoi?!"
- "Aout 2031..."
- "Kelly !!!" s'écria Kara, faussement outrée "Tu vas jamais arrêter de ramener ça sur le tapis ?!"
- "On à été obliger de t'inviter manger pendant 1 mois entier parce que tu as fait chauffer au four un gâteau dans un plat en PLASTIQUE !!"
- "C-C'est... J-Je savais pas qu'il était en plastique, j'avais pas fait gaffe, et j-j'étais pressée, y'avait un immeuble en flamme à San Francisco !!" s'écria la blonde en tentant de se défendre.
- "C'était pas une raison pour rapporter les flammes de San Francisco chez toi !!!"
- "C'est pas ce qu'il s'est passé !!! Et puis, je suis pas une si mauvaise hôte !!"
- "Tu manges comme 12 personnes !!! Olivia à pris 5 kg alors qu'elle avait 5 ans, elle était même accro à la nourriture chinoise !! Elle nous piquait des crises de colère quand on refusaient d'en commander après ton départ !!" s'exclama la psychologue, faussement offensée.
- "Cette petite à juste le sens de la bouffe, elle sait ce qu'elle aime !"
- "Kara, même si le sort de l'univers entier en dépend, jamais, au grand jamais je ne te laisserais cuisiner dans MA cuisine" rétorqua Kelly d'un air sérieux trahis par son léger sourire "A part si il s'agit du goûter d'Olivia, là j'accepte, j'me doute que tu va pas faire sauter ma cuisine" ajoute-t-elle, ce qui fit grommeler la journaliste, qui prépara des tartines de confitures, avant de rejoindre sa nièce dans le salon.
Pendant les heures qui suivirent, tandis que Kelly préparait le repas, Kara aidait Olivia à apprendre par cœur ses additions et ses soustractions. Après cela, elles jouèrent ensemble à un jeu de société, que Kara perdit volontairement, pour satisfaire Olivia. Puis, à 19h30, la porte d'entrée s'ouvrit.
- "Je suis rentrée !" lança Alex, déposant ses affaires dans l'entrée, tandis qu'Olivia se précipita vers elle.
- "Mama !!"
- "Ouah attaque de démon" s'écria Alex en se faisant percuter par l'enfant "Comment ça va ma princesse, hein?"
- "Super !! Tata Kara m'a aidée à réviser mes additions !!"
- "Et crois moi, ça à pas été facile ! 10 minutes à lui faire comprendre que 10 + 10 = 20 et pas 100" se moqua Kara, avant d'enlacer sa sœur, tandis que sa nièce lui tirait la langue.
Il fallut attendre encore une demi-heure avant que Kelly n'annonce que le dîner était prêt. Elles s'installèrent toutes à la table, et Kelly posa le plat de lasagne au centre, laissant l'irrésistible odeur de fromage fondu et de sauce tomate se répandre dans leur narines.
- "Kelly, faut que tu saches, je suis venue uniquement pour ça !" déclara Kara en prenant une grande part.
- "Je m'en doute" répondit Kelly, faussement vexée, tout en servant sa fille "Mais je t'aime quand même. Mais moins que toi chérie" finit-elle en tendant son assiette à sa femme.
Le dîner se déroula dans une ambiance douce et chaleureuses. Elles discutèrent de tout et de rien. C'était surtout Olivia et ses mamans qui parlaient. Kara, elle, écoutait surtout. Elle parlait quelques fois, mais restait généralement silencieuse. Alex se plaignit que Kara finirait par venir vivre chez elles à force d'être attirée par la nourriture, ce qui fit éclater tout le monde de rire.
A 21h45, Kelly proposa des glaces en guises de dessert, ce qui envoya la petite fille au ciel tant elle était heureuse. Le repas se prolongea doucement. Personne ne regardait vraiment l'heure. L'instant était paisible pour Kara. Comme une parenthèse de lumière dans une journée chargée d'ombres.
Puis, vers 22h30, alors qu'Olivia luttait contre le sommeil, refusant de dire au revoir à sa tante, Kelly la porta dans sa chambre. Kara aida sa sœur à débarrasser la table. Alex avait bien tenter de lui parler, mais Kara lui avoua ne pas avoir la force de le faire maintenant, ce que la rousse respecta. Puis, finalement, la blonde enfila sa veste, serra sa sœur dans ses bras, avant de franchir le seuil de la maison.
Cependant, elle ne rentra pas chez elle. Elle marcha dans la rue, seule, sans réelle destination. Ses pas résonnaient dans les rues désertes de National City. Le bitume brillait encore légèrement de l'humidité de la soirée, et les réverbères diffusaient une lumière pâle, orangée, qui projetait une ombre vacillante de sa silhouette le long des trottoirs. Elle longea des vitrines éteintes, traversa un petit square désert, plongée dans ses pensées.
Elle marcha longtemps. Sans musique, sans bruit. Juste le bruit de ses pas, les échos lointains d'un klaxon, les bribes d'une télévision dans des appartements ou des maisons devant lesquels elle passait, quelques feuilles qui roulaient au sol sous le vent. Ses mains restèrent dans ses poches, et elle garda son regard bien droit devant elle.
Au bout de plusieurs dizaines de minutes, peut-être une heure, elle arriva devant l'entrée du cimetière. Le portail était entrouvert. Elle le poussa, s'y glissa, et progressa lentement entre les allées, la gorge serrée. Son cœur se serra davantage à chaque pas. Elle respirait difficilement.
Les grilles de fer forgé grincèrent à peine lorsqu'elle les poussa. Lentement, ses pas la menèrent sur un chemin qu'elle connaissait trop bien. À mesure qu'elle approchait, ses poings se crispaient. Sa respiration se fit plus courte, plus hachée. Sa gorge nouée et sec.
Puis, alors qu'elle approchait de plus en plus de la petite dune ou elle se rendant, elle la vit. Une silhouette, une forme noire, floue dans l'obscurité, qui se trouvait face à une tombe.
Sa tombe. Celle qu'elle venait visiter
Kara s'arrêta, les sourcils froncés. Son instinct s'éveilla d'un coup, aigu, vibrant. Elle ouvrit la bouche, prête à interpeller la personne, ou à se précipiter sur elle à Super-Vitesse. Mais au même moment...
- "Kara ?!" s'exclama une voix venait de derrière elle.
La Super se retourna subitement, prête à attaquer, avant de réaliser à qui la voix appartenait. Soulagée, Kara sentit sa poitrine se relâcher légèrement, alors que la silhouette de son amie s'approcha d'elle, trempée, avec une écharpe enroulée autour du cou. A ses côtés, une autre silhouette, à peine plus petite, la suivit pour rejoindre la journaliste et l'enlacer
- "On a faillis attendre" grogna Sam, avec une voix moqueuse, sur un ton légèrement agacé, mais compréhensif
- "On t'as attendu ici pendant des heures" ajouta Ruby, sur un ton légèrement plus sérieux, d'une voix douce, alors qu'elle rompait l'étreinte avec la journaliste.
- "Je suis désolée. J'étais chez Alex... J'ai perdu la notion du temps." avoua-t-elle en baissant la tête.
Les deux Arias hochèrent simplement la tête, comme si c'était normal, sans n'ajouta rien. Pas besoin. Kara se retourna, et les trois femmes avancèrent ensemble.
Elle n'était plus là. La silhouette avait disparue. Kara fronça brièvement les sourcils, mais ne dit rien. Elle se contenta de respirer profondément, et de marcher avec Sam et Ruby, toutes se dirigeant sans parler vers la petite dune, ou se trouvait la tombe.
Elles arrivèrent devant la pierre tombale, faite de marbre sombre. Une tombe simple, élégante, sans excès. Un bouquet de pivoines reposait contre la base. C'était ce qu'elle avait voulu.
Officiellement, Lena Luthor avait été enterrée avec tous les honneurs dans le parc commémoratif Luthor, au pied de la tour L-Corp, dans un monument de marbre blanc. Un hommage public, à son image médiatique.
Mais dans son testament, où elle avait également transmit le contrôle total d'L-Corp à Sam, Lena avait été claire. Elle voulait reposer loin du monde des Luthor, loin de leur nom, loin de ce qu'on avait fait d'elle. Elle voulait son nom à elle. Le nom de sa mère biologique. Walsh. Elle voulait la paix.
Les trois femmes restèrent debout, les bras pendants le long de leurs corps, la mâchoire tendue. Ruby se baissa doucement pour y placer un bouquet de fleur, tandis qu'une larme coula sur la joue de Kara. Au loin, très doucement, une cloche d'église se mit à sonner.
Minuit.
Le 23 mars commençait. Et le 22 se terminait.
Encore une année sans elle.
Et cela brisait Kara un peu plus chaque année...
Chapter 6: Nouvel Objectif
Chapter Text
La nuit était lourde et froide lorsque Letha émergea de l'ombre, marchant sans un bruit entre les pierres blanches et grises du cimetière. L'air était imprégné d'humidité, et chaque pas qu'elle faisait semblait plus pesant que le précédent.
Le pas traînant, les vêtements tachés de sang séché, son souffle encore court, Letha avançait dans la nuit. Le cuir de sa veste arraché à plusieurs endroits, ses côtes sûrement cassées, son arcade sourcilière fendue. Son corps était douloureux, et son souffle court. Le sang avait séché autour de ses plaies, bien qu'elle n'avait pas pris le temps de les panser. Elle n'en avait ni l'envie, ni la force. Elle était juste venue là. Là où elle souhaitait être à cet instant
Elle traversait le cimetière silencieux, éclairé seulement par les faibles halos des lampadaires de la route en contrebas. Son regard était vide, sa mâchoire serrée. Elle n'était pas venue ici pour réfléchir. Ni pour apaiser sa conscience. Elle était venue parce qu'elle en avait besoin. Elle avait besoin de voir cette tombe, de l'avoir sous ses yeux, maintenant qu'elle avait abattu l'homme qui avait brisé sa vie.
Elle savait où chercher. Jess l'y avait conduite, en secret, des années plus tôt. La véritable tombe. Celle où sa mère reposait vraiment. Une simple pierre tombale, discrète, avec un nom que personne ne pourrait lui attribuer.
Lena Walsh. Le nom avait été gravé dans la pierre avec tendresse, d'une écriture douce et magnifique. Pas pour le public. Mais pour ses proches. Elle ne savait pas pourquoi sa mère avait été enterrée sous ce nom, mais elle se doutait qu'il y avait une excellente raison.
Elle resta là, immobile, les bras ballants, la tête baissée. Le silence l'enveloppait comme un linceul. Son épaule la lançait. Le vent effleura ses cheveux. Le sang collait ses habits à sa peau, la chaleur presque absente de ses muscles. Sa jambe tremblait sous l'effort de se maintenir debout. Elle avait tout donné, quelques heures plus tôt. Sa rage. Sa haine. Sa douleur. Et pourtant, ici, face à cette pierre muette, tout semblait à nouveau intact. Comme si rien n'avait été exorcisé.
Letha s'agenouilla lentement, les jambes tremblantes, sans parler, sans pleurer. Il n'y avait plus de place pour la tristesse dans son cœur, pas ce soir. Elle baissa lentement les yeux vers le sol. Elle resta ainsi. Un long moment. Peut-être dix minutes. Peut-être une heure. Elle ne savait pas.
- "Il est mort... Il est mort, maman..." avoua-t-elle en se remémorant Samuel Dixon. Le monstre qui lui avait tout pris.
Elle l'avait tué. De ses propres mains. Elle l'avait regarder mourir, se vider de son sang. Et pourtant, rien ne s'était refermé. Rien ne s'était réparé. La douleur était toujours là. Immense. Insondable. Parce que ce n'était pas terminé. Il y avait encore Leviathan. Elle le savait parfaitement. Cela venait à peine de commencer.
Elle inspira, douloureusement. Sa cage thoracique protestait. Son flanc saignait encore, lentement. Mais elle n'y pensait pas. Pas tant qu'elle était là. Comme si son esprit était coupé. Elle resta ainsi quelques minutes. Puis, du coin de l'œil, elle aperçut du mouvement. Cependant, elle ne fit rien pas, malgré son cœur battant. Et c'est à ce moment-là qu'elle entendit une voix, nette, claire, brisant le silence :
- "Kara ?!"
La voix d'une femme. Proche, mais pas trop non plus. Elle leva la tête et aperçut trois silhouettes s'enlacer. De là ou elle était, elle ne distinguait pas de visage. Mais peu importait. Elle ne voulait pas savoir. Elle ne voulait pas de complications. Pas de témoins. Pas de questions. Elle fit un pas en arrière.
Elle recula lentement, sans détourner les yeux, jusqu'à atteindre l'allée principale. Puis elle tourna le dos, et s'éloigna. Letha quitta le cimetière, rejoignant les rues sombres, puis l'entrée dissimulée des égouts. Elle s'y engouffra, reprenant le chemin qu'elle connaissait par cœur.
L'air était lourd d'humidité, et chaque pas lui coûtait. Elle avait attendu trop longtemps, et ses blessures lui avaient presque arraché toute son énergie, au point qu'elle se trainait comme un poids mort.
Le sang battait dans ses tempes à chaque pas, chaque impact sur le sol crasseux. Elle avait mal. Chaque mouvement était une torture. Ses vêtements trempés de sueur et de sang collaient à sa peau. Son souffle se faisait rauque, tremblant. Elle s'appuyait contre les parois humides, laissant parfois une traînée de sang.
Son flanc gauche la brûlait comme si un feu y avait été allumé. Le verre brisé de la bouteille que Dixon lui avait éclatée dessus avait pénétré profondément. Elle l'avait senti s'enfoncer, sous la peau, racler contre ses muscles. Elle n'avait même pas encore retiré tous les morceaux.
Au bout d'un long moment, elle finit par atteindre son bunker. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle se relâcha, et s'effondra sur le sol, avant de se relever quelques minutes plus tard. Elle chancela vers son matelas, avant d'ouvrir l'armoire qui se trouvait au bout, et d'en récupérer du matériel médical volé. Tout y était : antiseptiques, sutures, pinces, scalpels, morphine, antidouleurs, perfusions. Elle n'avait jamais rien laissé au hasard.
Elle commença par retirer sa veste, puis son t-shirt en lambeaux, collé à sa peau par le sang séché. Une grimace déforma son visage lorsqu'elle découvrit la plaie béante sur son flanc gauche, causée par le tesson. L'entaille faisait au moins quinze centimètres de long, avec des bords déchiquetés. Le sang en avait imbibé tout son pantalon jusqu'à la hanche.
Ses doigts se crispèrent sur une paire de ciseaux chirurgicaux qu'elle utilisa pour découper le tissu autour. Puis elle mordit une lanière de cuir qu'elle attacha à ses dents, avant de verser une généreuse dose d'antiseptique directement sur la plaie.
Elle hurla dans le cuir, son corps entier se tordant sous la douleur. Les nerfs à vif criaient sous l'alcool. Installée sur le bout de son matelas, elle attrapa une aiguille courbe et du fil noir, et commença à suturer. Point après point, elle referma l'ouverture, les mains tremblantes, sa vision devenant de plus en plus floue.
Elle enfonçait l'aiguille dans sa propre chair avec une grande précision, tandis que les gouttes de sueur coulaient de son front sur ses habits et son décolleté. Après cela, elle recousit rapidement son arcade, bien qu'elle y soit allée à l'aveugle.
Après cela, elle pris le temps d'examiner son corps. Sa peau était recouverte d'ecchymoses et de cicatrice récentes et anciennes. Sa cage thoracique était bleuie du côté droit. Trois côtes au moins étaient probablement fracturées. Tout ce qu'elle pouvait faire était d'enrouler ses côtes de bandages avec des bandes compressives, pour essayer de les soutenir. Elle nettoya ensuite la plaie sur son bras droit, causée par une coupure profonde.
Puis, elle enfonça un cathéter dans son bras pour une perfusion de solution saline mélangée à un antibiotique puissant, puis une autre pour une dose de kétamine légère, au cas où la douleur deviendrait ingérable, mélangé à un sérum physiologique enrichie en vitamine B et en glucose. Elle prit aussi deux comprimés d'un mélange opiacé, se recroquevillant à moitié.
Son souffle devint plus lent. Plus irrégulier. Ses yeux papillonnèrent. Sa main, encore serrée autour d'un bandage, glissa doucement. Puis, dans un ultime mouvement de tension, elle se laissa aller, le haut de son corps reposant sur le coin du matelas, la joue posée contre le tissu râpeux, tandis que le reste de son corps resta au sol, le bras droit tendu, relié à la perfusion qui se balançait légèrement dans l'air froid du bunker.
***
Une sensation de brûlure sèche dans la gorge la tira d'un sommeil sans rêve. Letha ouvrit lentement les yeux, clignant plusieurs fois pour s'ajuster à la lumière tamisée de son bunker. Sa bouche était pâteuse. Elle tenta de se redresser, mais chaque muscle hurlait de protestation, comme si elle avait été passée à tabac par une horde de brutes armées de barres de fer, ou qu'on lui avait roulé dessus avec un rouleau compresseur.
En regardant autour d'elle, elle vit que la perfusion pendait mollement à côté d'elle, complètement vide. Elle remarqua aussi que les veines de son bras apparaissant sous sa peau presque translucide, alors qu'elle retirait le cathéter.
En se redressant, s'asseyant sur le sol froid et dur, elle avait l'impression que chaque parcelle de son corps était engourdie, comme si son sang était devenu du plomb. Son esprit était encore engourdi, et son corps était dans un état encore pire. Il n'y avait aucune chance pour qu'elle puisse sortir casser des gueules, encore moins pour faire du parkour
Son estomac gargouilla violemment, lui rappelant avec insistance qu'elle avait faim, et qu'elle n'avait rien mangé la veille, quand elle est rentrée, vu qu'elle s'est immédiatement attaquée à ses soins. Elle parvint à se relever avec difficulté, à cause de ses membres engourdis et affaiblis, puis elle chancela à moitié jusqu'à son fauteuil de bureau, ou elle s'effondra d'épuisements.
Une fois assise, le souffle court, elle se laissa aller un instant contre le dossier, les yeux fermés. Quand elle les rouvrit, son regard tomba sur l'écran noir de son ordinateur. Elle appuya faiblement sur une touche, et l'écran de verrouillage s'afficha, accompagné de l'heure, et de la date...
25 mars 2034.
- "Putain... Pas étonnant que j'ai l'impression de crever..." souffla-t-elle, avec un rire ironique, alors que sa tête lourde penchait vers l'avant.
Trois jours. Pas étonnant qu'elle avait faim. Elle n'avait rien avalé depuis des jours. Trois jours d'inconscience, sans nourriture.
Lentement, elle fit rouler son siège vers le coin cuisine, utilisant les roulettes pour éviter d'avoir à marcher. Elle s'arrêta devant un petit réfrigérateur de fortune qu'elle ouvrit avant de prendre plusieurs barquettes en plastique. Des plats volés dans un centre de distribution, quelques jours auparavant. Rien de réellement frais, mais c'était comestible, et elle crevait de faim.
Elle déchira l'emballage d'un plat de nouilles asiatiques, le mit dans le micro-ondes, puis se laissa aller contre le dossier de son fauteuil, haletante. Dès que ce fut prêt, elle récupéra le plat et roula à nouveau devant son ordinateur. Elle engloutit les premières bouchées sans même souffler, mâchant à peine, tremblante, le regard fiévreux. Le goût lui importait peu. C'était de la nourriture. Et à cet instant, elle ne pouvait pas s'en passer.
Après ces premières bouchées, elle posa son plat de fortune, et ouvrit un nouvel onglet pour lancer le direct d'une chaine d'info. ironiquement, le reportage en cours était sur un effroyable meurtre qui avait eu lieu 3 jours auparavant, au 29, Baker Avenue. Le meurtre d'un certain William Clyde, un honnête prof de sport au collège de National City.
- "Si ils savaient..." dit froidement Letha avant de prendre une nouvelle bouchée de son repas improvisée.
Selon Nia Nal, la reporter sur place, le meurtre pourrait potentiellement être un simple cambriolage qui à mal tourné, mais la police pencherait plutôt pour la piste criminelle, étant donné qu'il s'est pris 7 balles dans la poitrine. Intérieurement, Letha se dit qu'elle pensait en avoir tirer plus.
Une fois rassasiée, elle coupa le reportage, et s'injecta une nouvelle perfusion de son sérum physiologique riche en vitamines et en glucose, volé à une société pharmaceutique en même temps que cette drogue qui effaçait les 10 dernières minutes de la mémoire. Après cela, elle change ses bandages et pansements.
Puis elle ramassa sa veste sur le sol et sortit le carnet de Dixon de la poche. La couverture était noire, rigide, usée par les années, et il n'y avait rien dessus, pas le moindre motif. En l'ouvrant, elle remarqua à quel point il était sale, rongé par l'humidité et les années.
L'écriture y était fine, compacte, nerveuse. Elle tourna les premières pages, lues dans le désordre : noms, dates, descriptions, numéros de comptes, extraits de missions. Et puis elle tomba sur une page qui l'interpella.
Client : Leviathan.
Motif : Cible d étentrice d'i nfos extrêmement sensibles sur le client.
Intervention : Exécution.
Priorité : Absolue
Cible : Lena Luthor.
Son cœur se figea. Elle resta un instant immobile, tandis que son rythme cardiaque s'accélérait. Pendant tout ce temps elle pensait que c'était Lex le commanditaire, une sorte d'assurance post-mortem. Mais ce n'était pas Lex. Ce n'était pas une vengeance au cas ou il perdrait contre Supergirl, non... C'était juste pour cacher des infos. Elle avait été tuée pour ce qu'elle savait. Pour ce qu'elle avait, peut-être. Une preuve, une vérité trop dangereuse. Et elle n'avait rien dit, ou rien montré, à personne.
Elle ne pouvait pas retenir son regard, qui glissa sur les lignes suivantes, des lignes qu'elles savaient susceptible de lui briser le cœur. Mais elle ne pouvait absolument pas s'en empêcher. C'était un réflexe automatique, qu'elle ne pouvait endiguer.
Chronologie :
21h30 : Matériel prêt, mise en chemin vers la localisation de la cible
22h50 : Arrivée sur les lieux & mise en place pour exécution.
22h55 : Prêt à tirer
23h00 : Cible éliminée
Notes: Je dois admettre qu'éliminer Lena Luthor est une chose des plus jouissantes, compte tenu de ses liens avec sa mère et son frère. Le fait qu'elle était enceinte de 8 mois, et qu'elle semblait en proie à une forte douleur, me fais suspecter fortement qu'elle était en travail, peut-être même proche d'accoucher. Si ça se trouve, elle était littéralement entrain d'accoucher. Qu'importe. Je suis sûr qu'elle est morte, ayant vu via la lunette de mon fusil, son corps s'effondrer sur le sol. Comme toujours, ça fait un bien fou de regarder mes victimes après leurs morts. J'ai bien fait d'utiliser une balle 338 Lapua Magnum. On voyait bien les dégâts de la balle sur son crâne et son cerveau. Enfin bref, tout ça pour dire qu'elle est morte. A moi les 5 000 000 0000 de dollars.
Une file d'émotions déferla dans son ventre, principalement de la haine et du dégout vis à vis de Dixon, à qui elle voulait tellement faire encore plus de mal, mais elle les refoula au plus profond de son cœur. Ce n'était pas le moment de s'abandonner à la haine, surtout que Dixon était déjà mort, et qu'elle avait eue la première partie de sa vengeance.
Elle continua sa lecture, passant les différentes notes prises dans ce carnet. C'était un journal de ses victimes, mais il y avait aussi des passages ou il avait écris plusieurs notes, avis sur ses clients. Surtout sur ceux qu'il trouvait louche, comme Leviathan.
Elle posa le journal à côté de son clavier et commença ses recherches. Pendant au moins 4 heures, elle écuma internet et le darknet à la recherche d'infos sérieuses, sans jamais rien trouver, ce qui l'énervait. Voyant que cela ne servait à rien, elle reprit sa lecture. A un moment, un autre passage l'interpella.
Un seul.
Client : Leviathan.
Motif : Cible à rappeler à l'ordre
Intervention : Menace
Priorité : Faible
Cible : Richard Reeds.
Reeds... Ce nom ne lui était pas inconnue. C'était un sénateur, apparut récemment aux infos. Letha souligna le nom au feutre rouge. C'était mince. Trop mince. Mais c'était tout ce qu'elle avait. Aucun fichier, aucun site, aucun forum, aucune base de données n'avait livré quoi que ce soit. C'est comme Leviathan n'existait pas. Ce carnet était sa seule piste. La seule chose qui prouvait qu'elle n'avait pas inventée Leviathan.
Soudain, elle sentit un violent coup de moue la frapper. Son corps était trop épuisé, et malgré ces trois jours de sommeil, elle était très loin d'être entièrement remise de toutes ses blessures. Ses paupières étaient lourdes, battements de son cœur se faisaient plus sourds, et elle peinait à maintenir la tête haute.
Elle se redressa faiblement, referma le carnet, puis roula lentement jusqu'à son lit. Elle se dressa avant de s'effondrer sur le matelas, pour s'enrouler dans ses draps froissés. Elle s'allongea sur le dos, son flanc étant encore douloureux à cause de sa blessure et de la suture. Son le regard perdu sur le mur ou était la photo de Jess. Elle l'effleura du bout des doigts
- "Je l'ai fait Jess... Mais maintenant... Faut que je botte le cul de Leviathan..." souffla-t-elle avec un sourire, avant de fermer les yeux, obéissant au seul vœu de son corps, se reposer.
Chapter 7: Visite en Prison
Chapter Text
Après plusieurs jours passés à dormir, manger, et s'entraîner, Letha sentait ses forces revenir peu à peu. Elle n'était pas encore au sommet de sa forme, ses côtes la lançaient toujours, son flanc bandé la tirait à chaque mouvement brusque, et ses nuits étaient souvent agitées de cauchemars violents et silencieux. Malgré ça, elle tenait debout.
Assise à son bureau, un bol de céréales à moitié entamé à côté du clavier, elle relisait pour la troisième fois les notes de Dixon. Elle surlignait les noms en rouge, gribouillait des hypothèses en marge. Plus elle lisait, plus elle comprenait. Ce réseau... Leviathan... il était tentaculaire, profondément enraciné. Ils touchaient à tout : politique, finance, armement, biotechnologies, guerre clandestine, propagande... Ils contrôlaient littéralement le monde.
Pour elle, c'était clair. Si elle voulait les démanteler, ou même les approcher, il lui faudrait bien plus que quelques armes, une clé USB et un vieux carnet volé à un cadavre. Il lui faudrait des armes plus performantes, de la technologie, quelque chose de plus puissant, plus lourd. Et elle savait exactement où chercher. Ou plutôt, elle savait exactement à qui demander pour chercher.
Le lendemain matin, elle sortit. Pour la première fois depuis longtemps. Elle avait détacher ses cheveux, enfiler des vêtements simples, un jean bleu, un t-shirt vert foncé, une veste de cuir foncée. Elle marchait dans les rues de National City comme n'importe qui. Une fille banale.
Elle s'acheta un café glacé à un stand ambulant sur le trottoir. Un petit plaisir, presque ridicule, mais après tout ce qu'elle avait traversé, elle se l'autorisait. Elle marcha dans la rue, tranquille, une main dans la poche, perdue dans ses pensée. Jusqu'à ce qu'elle heurta de plein fouet une femme, qui tenait la main de sa fille. La collision fut brève, et heureusement, Letha ne fit pas tomber le café.
- "Oh pardon, désolée, je ne vous avais pas vue" s'excuse-t-elle.
La femme avait des cheveux courts et rouges, un visage fatigué, comme si elle portait le poids du monde sur les épaules, et tenait la main d'une petite fille d'environ huit ans, qui portait un sac à dos rose, avec des motifs dessinés dessus à la main, tandis que d'autres avaient étés peints.
- "Oh non non, t'en fais pas, y'a pas de mal", répondit la femme avec un sourire chaleureux "C'est cette chipie qu'il faut blâmer, elle fait que me distraire" ajoute-t-elle en pinçant gentiment la joue de sa fille.
- "Oh eh bien, dans ce cas continue de la faire tourner en bourrique, petite" répondit Letha avec un léger sourire.
- "C'est sympa ça" dit la femme avec un rire "Au revoir" ajoute-t-elle, en s'éloignant dans la direction opposée
Letha hocha simplement la tête et s'éloigna, en jetant toutefois un regard en arrière, pour observer cette petite fille heureuse d'aller à l'école. À cette période de sa vie, elle aurait dû aller au lycée, passer ses journées dans des couloirs remplis de casiers, à rires et bavarder avec d'autres adolescentes. Mais la vie n'est pas toujours ce qu'elle devrait être.
Mais Letha n'avait jamais mis les pieds dans une salle de classe. Pendant que toutes ces filles se préoccupaient de leurs vernis ou de leurs petits amis, elle passait ses journées dans les rues, à s'en prendre à des petites frappes, à parcourir la ville de toit en toit, à la recherche de danger et d'informations. Pour elle, la vie était une école de la rue, une formation brutale où chaque coup porté était une leçon.
Quelques minutes plus tard, elle passait enfin les portiques de sécurité de la prison de Stryker. Elle avança vers la réception, et demanda une visite. Lorsqu'on lui demanda son nom, elle utilisa l'identité sous laquelle Jess l'avait fait vivre. Julia Huang.
- "Bien Mlle Huang. Qui venez vous voir ?"
- "Lillian Luthor" déclare-t-elle simplement, d'un ton neutre.
Le nom sembla faire un sacré effet. Le garde regarda autour de lui, comme si il était inquiet.
- "Je suis désolée Mlle... je vais devoir en discuter d'abord avec mon supérieur... J'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénients..."
- "J'ai pas trop le choix, on dirait..." souffla-t-elle alors que le garde s'éloignait.
Au bout de plusieurs longues et interminables minutes, elle fût installée dans une pièce aux murs ternes, surveillée par une caméra discrète, avec une table en acier et deux chaises vissées au sol. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit, et Lillian entra, poussée par un garde.
Elle avança, vêtue d'une tenue de prisonnier bleue. Ses cheveux étaient argentés, parfaitement lisses et bien coiffés. En s'asseyant, elle dévisagea Letha de haut en bas, avec son regard dur et hautain.
- "Alors. Qui ai-je l'honneur de rencontrer? Je suppose que vous avez une raison pour m'arracher à mon roman, n'est-ce pas, jeune fille?"
- "Disons que vous pourriez me renseigner. Me rendre service" répondit Letha.
- "Et pour quelle raison ferais-je une telle chose?" demande-t-elle à nouveau avec son ton hautain.
Tout en se penchant légèrement au-dessus de la table, d'un mouvement du poignet, Letha fit tomber de sa manche un léger objet, minuscule, avec uniquement un bouton au centre. Elle l'activa, avant de se pencher davantage et de chuchoter.
- "On a 2 minutes avant qu'ils ne paniquent et qu'ils essaient de nous interrompre."
- "Eh bien cette journée promet d'être intéressante" s'exclama Lillian en fronçant légèrement les sourcils "Essayeriez-vous de me faire évader?"
- "C'est pas prévu au programme. Je veux votre aide."
- "Et pour quelle raison t'aiderais-je fillette?"
- "Au nom de la famille."
- "Quelle famille ?" demanda la matriarche Luthor perplexe.
Letha se pencha encore, baissant la voix.
- "Je suis la fille de Lex Luthor et de Mercy Graves." déclare-t-elle.
C'était un mensonge, bien sur. Mais un mensonge qui lui garantissant que sa grand-mère accepte de collaborer avec. Le regard de Lillian se durcit aussitôt, bien qu'un pli de méfiance s'installa dans son front.
- "Lex ne m'a jamais parlé de cela. Et Mercy... Pimbêche comme elle était, elle aurait crié haut et fort sur tout les toits qu'elle a porter l'enfant de Lex. Vous pensez vraiment pouvoir me duper?"
Avec un sourire narquois, Letha sortit un petit papier plié qu'elle déplia sur la table, avant de le tourner dans la direction de la prisonnière. C'était un test génétique, qui affirmait que l'ADN de Letha partageait un lien direct avec un autre ADN. Lillian la fixa, d'un air narquois, avant de lâcher un sourire.
- "Un test ADN avec mon défunt mari ? Et pourquoi pas un test avec Lex, tant que tu y est ? Tu aurais pu être plus convaincante." railla-t-elle en lui jetant le test au visage.
- "Un peu difficile de prélever l'ADN d'un homme qui a littéralement explosé à Shelley Island. Et comme vous êtes en prison, je ne pouvais pas utiliser votre ADN. Lionel était... disons, plus accessible." Letha soutint son regard, imperturbable, avant d'ajouter, avec un sourire provocateur "Il suffisait juste de creuser un peu."
Lillian laissa échapper un ricanement sec. Elle réfléchit un instant, longuement, avant de s'adosser contre le dossier de sa chaise.
- "D'accord. Supposons que je te crois. Qu'est-ce que tu veux?"
- "Tuer Supergirl."
- "Tuer la Fille d'Acier, rien que ça. La suite du grand conflit Luthor contre les Kryptoniens."
- "Je me contrefout des aliens" coupa Letha, la voix froide "Ils ont rien demandés, ce sont des réfugiés, des survivants. Je leur ferais rien"
Lillian la fixa, soudain glacée.
- "Ce ne sont pas des paroles dignes d'une Luthor."
- "Peut-être. Mais ça change rien au fait que je veux tuer Supergirl. C'est elle qui a causé la mort de mes parents. C'est à cause d'elle que j'ai grandi seule. Sans personne. Sans rien."
Alors qu'elle parlait, Lillian ne pût s'empêcher de ressentir un pincement imperceptible dans son cœur. Une tension infime dans sa mâchoire. Comme si quelque chose venait de la toucher. Juste un peu.
- "Je la hais. Et je veux la pulvériser de mes propres mains." finit Letha, avec un regard noir.
Bien sur, elle mentait encore. Elle s'en foutait royalement de Supergirl. Mais elle devait absolument se mettre Lillian dans la poche. Et c'était le moyen le plus efficace.
- "Et que puis-je faire pour toi?"
- "Dites moi où je peux avoir accès aux caches anti-extraterrestres de mon père."
- "Je ne les connais pas toutes, il y en avait plusieurs dans le monde entier." avoua Lillian.
- "Il y en a une à Washington ?"
- "Bien sûr. Il y en a une située dans un bâtiment abandonné, à environ 200 mètres de la Maison Blanche."
- "Merci..." souffla Letha en saisissant la main fermée de Lillian, avant que les gardes n'arrivent et ne fasse sortir Letha.
À peine sortie de Stryker, elle se dirigea vers les abords de la ville, et commença à faire du stop. Washington n'était pas à côté, mais elle était habituée ce genre de voyage. Elle mit près de deux jours à arriver à Washington. Deux jours de trajets interrompus, de stations-service, de cafés tièdes, de parkings poussiéreux. Une fois sur place, elle se rendit là où Lillian lui avait dit d'aller.
Un vieil immeuble administratif. Officiellement abandonné, en rénovation, mais sans aucun panneau de chantier, aucun ouvrier. Elle passa une bonne heure à faire le tour du bâtiment, à observer, à tâter les murs, les sols, les rebords de fenêtres. Rien.
Elle descendit au sous-sol par un escalier rouillé. Les murs étaient moisis, l'éclairage en panne. Elle alluma sa lampe torche et recommença sa recherche. Elle passa encore une heure à sonder chaque centimètre carré.
Puis, dans un recoin sombre, dissimulé derrière un vieux panneau électrique, elle trouva enfin une minuscule trappe métallique. Aucune poignée. Elle glissa un ongle dans l'interstice et força un peu. La trappe s'ouvrit sur un petit bouton noir, poussiéreux.
Elle le pressa. Un grondement sourd retentit aussitôt. L'un des murs, à sa droite, vibra violemment, comme si une énorme machine s'ébrouait derrière. Des grincements métalliques emplirent l'espace. Puis, lentement, le mur s'ouvrit en deux.
Derrière, une pièce minuscule, circulaire, et au centre : un piédestal en acier brossé, orné d'un petit écran tactile. Sur l'écran, un schéma lumineux représentant une main humaine. Letha s'en approcha, tendit sa main droite et la posa sur le schéma. L'écran s'illumina. Une voix grave, synthétique, résonna autour d'elle.
- "ADN Luthor détecté. Bienvenue."
Le sol se mit aussitôt à vibrer. Letha recula d'un pas. Une plaque circulaire sous ses pieds s'enfonça lentement, comme un ascenseur dissimulé. Le sol descendit sur plusieurs mètres, avant de s'arrêter en douceur, quinze pieds sous la surface.
Les lumières s'allumèrent automatiquement. La pièce secrète était plus grande qu'elle ne l'aurait cru. C'était un vaste laboratoire blindé, avec des étagères remplies d'armes alignées sur les murs. Des vitrines renforcées qui protégeaient des fusils sonique, des pistolets injecteurs de Kryptonite, des couteaux et des dagues forgés dans en Kryptonite. Il y avait aussi des pièges thermiques, des drones de surveillance, des grenades sophistiquées.
Enfin, au fond de la salle, dans une nacelle métallique suspendue au mur, trônait un Lexosuit, massif, vert et violet, à l'éclat lustré. L'armure était reliée à une station de charge, sur laquelle était posée une simple montre noire.
Letha sourit, en s'avançant vers l'armure. Elle prit la montre, la fixa à son poignet, puis l'analysa. Appuyant sur un bouton sur le côté, le Lexosuit se replia lentement, à la surprise de l'adolescente, réduisant son volume jusqu'à se transformer en drone, plus efficace pour le transport.
Elle plaça deux pistolets anti-aliens dans son jean, et elle glissa un fragment de Kryptonite dans sa poche, ainsi qu'un petit dispositif portatif, qu'elle ne reconnut pas immédiatement, mais qu'elle emporta tout de même, au cas où.
En fouillant une dernière fois, elle aperçut du coin de l'œil un petit collier, serti d'une pierre bleue translucide, à côté d'un disque dur. Elle prit les deux objets instinctivement, avant de ramasser le drone/Lexosuit et de partir.
Elle marcha jusqu'au Capitol, puis elle s'infiltra dans le parking souterrain, utilisant les accès de service comme elle en avait l'habitude pour ce genre d'endroit. Elle n'avait qu'à repérer la plaque d'immatriculation de la voiture du Sénateur Richard Reeds, celui mentionné dans les notes de Dixon.
Après plusieurs minutes d'errance, elle repéra sa voiture, une berline grise, garée au fond de l'allée D5. Elle jeta un coup d'œil aux alentours, s'assura qu'aucune caméra n'était braquée sur elle, puis s'accroupit près de la portière conducteur. Elle crocheta la serrure en quelques secondes. Un petit clic discret, puis elle ouvrit la porte doucement, prête à fouiller.
Malheureusement, cela ne se passa pas comme prévu.
A peine la porte ouverte qu'elle vit le corps du Sénateur, affalé sur le siège conducteur, la tête basculée en arrière. Il avait la bouche entrouverte, les yeux vitreux, et une marque très fine était visible sur de son cou, profondément enfoncé dans sa chair.
La mâchoire serrée, elle fouilla ses poches, trouvant sa carte d'accès, ainsi que son téléphone. Elle utilisa le pouce du cadavre pour le déverrouiller, puis elle consulta les messages.
"Soyez prudente, je pense être suivi" avait-il écris.
- "Non tu crois Einstein?" souffla Letha, sur un ton sarcastique avant de laisser le corps du Sénateur.
Grâce à son téléphone, elle pût se connecter à son système de traçage, qui lui permit de localiser le téléphone de la Sénatrice. Ici même. Alors elle se dirigea vers son bureau. Elle savait qu'on ne la laisserais pas passer, alors elle s'infiltra par les conduits d'aérations pour arriver dans le placard à balais.
Se déguisant en agent d'entretient, elle demanda à des gens au hasard ou était le bureau de la Sénatrice, et elle obtenu rapidement une réponse. Lorsqu'elle arriva devant, il avait dû s'écouler cinq minutes environ. Mais c'était trop tard malgré tout.
Elle était morte. Assise, sur son siège, face à son ordinateur. Elle semblait avoir été poignardée au cœur par une sorte de pique d'os, incurvé et étrange, comme une excroissance. Letha s'approcha, et remarqua que le sang s'écoulait encore de la plaie béante, ce qui signifiait qu'elle n'était morte que depuis quelques secondes.
Letha leva la tête et inspecta les alentours. Puis elle l'aperçut, à travers la fenêtre ouverte. Une silhouette qui s'éloignait entre les arbres. Vêtue de noir, rapide. L'adolescente n'hésita pas, son instinct prit le dessus, et elle bondit en avant.
La poursuite s'engagea à travers les bois. Letha était monter en haut d'un arbre, et passait de branche en branche sans relâche, déterminée à rattraper cet homme. Elle sentait l'adrénaline irradier ses veines, avec le battement précipité de son cœur contre ses côtes encore douloureuses.
Puis, lorsqu'elle en eu l'opportunité, elle sauta, plaquant l'homme au sol dans une roulade violente. Elle se ressaisit et se jeta sur lui pour le maintenir à terre, sans manquer de lui flanquer une droite
- "Tu vas pas t'enfuir comme ça, enfoiré. Tu bosses pour Leviathan, hein ?! Dis moi ce que tu sais !! Allez !!!"
Mais il l'ignora, et il la saisit par la gorge, avant de la soulever sans effort, comme si elle n'était qu'un vulgaire sac de plumes, avant qu'il ne la projeta contre un tronc d'arbre avec une force inhumaine. Letha retomba lourdement, grognant de douleur. Un alien. Il fallait vraiment qu'elle tombe sur un alien.
Il ressemblait à un humain, mais soudainement, des cornes poussèrent sur ses bras, et il rugit avant de bondir sur elle pour la tuer. Elle évita de peu, en pivotant sur le côté, mais elle sentait que son corps ne suivait pas comme il le devrait. Ses côtes l'empêchaient de bouger correctement, et ses réflexes étaient ralentis.
Elle ne put esquiver son prochain coup, et l'une de ses cornes s'enfonça dans sa clavicule. Letha poussa un hurlement de douleur intense, en plaquant sa main sur la plaie. Le feu se répandit dans sa chair. La douleur explosa dans son bras, irradiant dans tout son corps.
Il la souleva à nouveau, par le col, avant de la traîner jusqu'au bord d'un ravin situé à la lisière du parc, au-dessus d'une route en contrebas. Dans un geste désespéré, elle sortit son pistolet et tira en rafale, à l'aveugle. L'une des balles le toucha au bras, le faisant hurler, et il la lâcha, la faisant basculer dans le vide. Elle avait tenter de se raccrocher, en vain
Le vent siffla dans ses oreilles, alors que la gravité faisait son effet. Ses cheveux fouettaient son visage, sa veste claquait autour de son corps meurtri. Si elle ne faisait rien, son dos allait heurter le sol, et ce serait un beau splash.
Soudain, son regard tomba sur la montre a son poignet, et elle se rappela. Elle réussit à porter ses doigts à la montre, et elle actionna le bouton, et à peine quelques secondes plus tard, le Lexosuit, toujours transformé en drone arriva. Letha eut à peine le temps de se tourner pour que le drone s'attache à son dos, avant de se déployer sur l'ensemble de son corps.
Alors qu'elle était à 1 seconde de s'écraser, les propulseurs s'activèrent dans un rugissement, stoppant sa chute libre. Elle s'envola en ligne droite, sous le ciel nocturne, avant de prendre de l'altitude, pour au final atterrir sur la zone du combat. L'alien était encore là, entrain de presser sa blessure au bras, tentant maladroitement de se faire un garrot.
Letha atterrit devant lui dans un fracas intense, soulevant nuage de poussière. Le casque de l'armure se rétracta lentement pour dévoiler son visage, tandis qu'elle leva son bras droit, le canon chargé pointé sur l'alien.
- "T'as tuer ces deux personnes. Pourquoi?!"
- "On m'as payer pour ça, pauvre idiote"
- "Leviathan ? C'est eux qui t'on engager c'est ça?!"
- "Je pose pas de questions sur les gens qui paient" s'écria-t-il en bondissant sur elle.
Elle fut trop lente, et ne pût réagir comme elle le souhaiterais, et il l'envoya valser contre un arbre, le choc arrachant un cri rauque de sa gorge, tout en faisait se rétracter le Lexosuit, ne laissant que les gantelets.
Elle se redressa sur ses genoux, haletante, et brandit ses bras pour bloquer un nouveau coup, qui malgré tout l'envoya au loin d'un revers brutal. Elle s'écrasa contre le sol boueux, et il lui bondit dessus, l'écrasant de tout son poids, avant de saisir son cou avec ses mains et de le serrer.
Elle suffoqua. L'air manquait. Ses yeux se révulsaient, et elle se mit à trembler. Se sentant s'évanouir, elle leva son bras droit, le canon du gantelet se collant contre le torse de l'alien, puis elle tira. Le rayon plasma pulvérisa une partie de sa poitrine. Un trou noir et fumant apparut dans son torse. Il s'effondra sur le côté, raide mort.
Letha resta sur le sol, haletante, le visage couvert de sueur, essayant de reprendre sa respiration, avant de finalement se relever, tremblante, en se tenant contre un arbre.
- "Putain... ça va être plus compliqué que prévu..." souffla-t-elle en regardant le cadavre.
Elle fouilla rapidement le corps, et elle trouva une petite clé USB noire, sans étiquette, dans la poche de son jean. Rapidement elle la glissa dans sa poche, avant de boîter vers un dispensaire non loin d'ici. S'introduire à l'intérieur ne fût pas compliqué, et elle put rapidement désinfecter la plaie à son épaule, avant de se recoudre elle-même. Une fois guérie, elle grimpa sur le toit, s'assura d'avoir tout ce qu'il lui fallait, avant de réactiver le Lexosuit et de s'envoler vers National City.
Le vol fût long et exténuant, mais elle finit par arriver enfin à son repaire, environ une heure avant le début l'aube. Lorsqu'elle posa le drone, qui malgré tout pesait son poids, elle ne put s'empêcher d'aller s'écrouler sur son matelas, le sommeil l'appelant sans qu'elle puisse y résister plus longtemps.
La jeune fille ne se réveilla que le lendemain, vers 15h30. Ce long repos lui permis de se remettre doucement du combat de la veille. Une fois debout, elle s'assit à son bureau, connecta la clé USB volée à l'alien, ainsi que le disque dur de Lex.
Sur le disque dur, il y avait des centaines de dizaines de dossiers apparurent aussitôt. Les dossiers contenaient un grand nombre d'espèces, de noms, d'origines, de faiblesses, d'expériences, même d'anciens projets de Lex. Des tonnes de données sur les aliens, qui devaient sûrement peser des centaines de giga-octets.
Sur la clé, il y avait une quantité astronomique de dossiers chiffrés. Elle passa plus de 6h à décrypter les fichiers, pour enfin faire apparaître une base de données. Et ce qu'elle y vit lui glaça le sang.
Des noms, des photos, des lieux de rendez-vous, Des dizaines de données de personnes mortes, tous exécutés par cet alien, selon son interprétation. Il y avait des scientifiques, des politiciens, des activistes, même des militaires, ainsi que de simples civils... tous étaient morts dans des circonstances accidentelles, inexpliquées ou carrément effacées des archives officielles. Partout sur le globe.
Ca, plus le fait qu'ils venaient de faire tuer deux sénateurs, en plein Capitole, avant même qu'elle ne puisse les approcher, montrait bien à quel point ils étaient redoutable. Comme si Leviathan devançait chacune de ses actions, comme s'ils voyaient tout, savaient tout.
Elle sentit une légère pression dans sa poitrine. Un poids qui lui compressa le cœur, alors même que son instinct lui hurlait "NON". Au fond d'elle, elle le savait. Si elle s'attaquait à Leviathan sans préparation, elle y laisserais la vie à coup sûr. Et adieu sa vengeance.
Elle s'écarta de l'écran, retira son gilet, puis se dirigea vers le lavabo, avant de se passer de l'eau froide sur le visage. Elle resta ainsi pendant un moment, bloquée dans ses pensées. Que pouvait-elle faire contre une organisation aussi puissante, alors qu'elle n'était rien?
Perdue, elle retourna à son bureau, s'assit sur le matelas, ouvrit un nouvel onglet, puis tapa le nom de sa mère, comme elle le faisait quand elle se sentait perdue ou démunie. Des centaines de résultats apparurent, et elle alla dans la section images. Elle connaissait ces photos par cœur, mais les revoir lui donnait un sentiment de paix, de calme. Elle les consulta pendant un long moment, jusqu'à tomber sur une image spécifique, prise lors d'un gala promotionnel au siège de L-Corp, à peine 17 ans auparavant, qu'elle avait déjà vu des centaines de fois.
Lena y souriait froidement, tenant un verre à la main, aux côté de son petit-ami de l'époque, James Olsen. À côté d'elle il y avait également Kara Danvers, mais aussi une femme au visage angélique, aux cheveux blonds et bouclés, avec un sourire discret. Si discret qu'elle ne l'avait pas remarquée jusqu'à présent sur cette photo. Une simple reconnaissance faciale lui permit de mettre un nom sur un visage.
Eve Tessmacher. Un nom qui était loin de lui être inconnu. Tessmacher était portée disparue depuis 2018, après la mort de Lex, et elle n'avait laissée aucune trace. Enfin, officiellement... Letha, prise d'un souffle nouveau, se connecta sur le darknet, pour en explorer toutes les pistes, jusqu'à remonter sur un vieux fil datant de 2018, et pas actualisé depuis.
Les messages parlaient d'un affrontement survenu dans les rues de National City, lors d'une arrestation d'alien menée par Ben Lockwood, ou James Olsen et Dreamer s'étaient opposés à eux. Certains témoignages évoquaient qu'ils s'étaient jetés des véhicules entiers à la figure.
D'autres affirmaient avoir vu Lockwood, qui avait un bras dans le plâtre, s'injecter une drogue mystérieuse juste avant le combat, et que cela l'avait instantanément guéri, et offert une force surhumaine.
En lisant ça, Letha fronça les sourcils. Obtenir des pouvoirs via une drogue semblait irréel... Et pourtant, son esprit retourna à son enfance. Elle se rappelait vaguement avoir demander à Jess pourquoi elle avait démissionner d'L-Corp avant de revenir, et Jess lui avait expliquée que Lena l'avait remplacée par Eve Tessmacher, soi-disant parce qu'elle avait besoin de quelqu'un pour un projet qui incluait une pierre spatiale qui pouvait révolutionner le monde.
Une idée germa dans son esprit, lentement. C'était possible. Peut-être qu'en fin de compte, ça pourrait l'aider, lui être utile. Mais pour ça, il fallait retrouver à tout pris Eve Tessmacher. C'était elle, la clef, la dernière à savoir à quelle point les recherches de sa mère sont allées. Et puis, elle avait aussi été en contact avec Lex, elle pourrait sûrement en tirer quelque chose.
C'est décidé. Elle sait ce qu'elle doit faire, désormais. Traquer Eve Tessmacher.
Chapter 8: 1er Contact
Chapter Text
Blüdhaven, 8 Avril 2034 :
Tapie dans la pénombre poisseuse d'une ruelle de Blüdhaven, Letha observait patiemment le Smiley Joe's All-Night Diner, dont le néon qui servait d'enseigne grésillait et clignotait. Il était presque 1h du matin, et elle attendait ici depuis plus de 4h déjà. Elle en avait marre d'attendre, mais elle ne pouvait que faire cela.
Cela lui avait pris 6 jours, mais elle avait enfin pu trouver Tessmacher, grâce à une caméra caché qui avait réussit à la prendre en flagrant délit, près d'un magasin de Blüdhaven, 2 jours plus tôt. Trouver son adresse et son travail s'étaient avérés un peu plus long que prévu, mais cela n'avais pas grande importance. L'important était qu'elle avait retrouvé sa trace. Elle se faisait passée pour une fille simple, employée comme serveuse dans un bled qu'on oubliait à la seconde où on y posait le pied.
Il était presque 2h du matin quand Eve sortit enfin. Elle portait juste son uniforme de serveuse, sans rien d'autre. Elle rentrait visiblement à pied. Grosse erreur. Letha n'hésita pas à la suivre dans la rue, restant à dix mètres d'elle. Une fois presque arrivée, Letha surgit derrière elle, faisant glisser son bras autour de sa gorge, tandis que son autre main plaqua un tissu imbibé contre son nez.
Eve lutta à peine. Elle n'eut pas le temps de se débattre suffisamment pour échapper à l'emprise de la jeune fille. En quelques secondes, ses yeux roulèrent et son corps se relâcha. Letha la réceptionna, et la porta comme on portait une femme qui avait trop bue, et se dirigea vers l'appartement d'Eve, qui n'était qu'à quelques pâtés de maison.
Une fois arrivée, elle utilisa les clés de Tessmacher pour entrer dans le studio minable qu'elle avait louée. Une fois dedans, elle jeta Eve sur une chais, avant de l'attacher solidement avec une corde très serrée. Après cela, elle prit le temps d'inspecter l'appartement, à la recherche de caméra ou de microphone.
Quand elle fût sûre de n'avoir rien trouver, elle la réveilla, d'un coup de pied dans le tibia. Eve ouvrit les yeux dans un sursaut, essayant de se libérer. Un simple coup de poing dans sa joue la força à remarquer la présence de Letha.
- "Q-q-q-q-qui ê-ê-êtes-v-v-vous...?" demande-t-elle d'une voix terrifiée, feignant l'innocence et la peur.
Letha répondit simplement par un coup de poing dans sa mâchoire.
- "Arrêtez les faux semblants, Eve Tessmacher."
Le visage de la femme afficha clairement de la surprise, ne s'attendant clairement pas à ça.
- "Qui... Qui êtes-vous...?" demande-t-elle, sans jouer de rôle cette fois-ci.
- "Quelqu'un qui veut vous cogner. Quelqu'un qui à des questions."
- "Des questions ?! Drôle de manière de les demander-"
Trois autre coup de poing s'écrasa contre sa mâchoire, la faisant cracher des gouttes de sang sur le sol. La blonde pris une inspiration, avant de cette fois porter réellement son attention sur celle qui l'avait agressée.
- "Sérieusement? T'es qu'une gamine... Tu me veux quoi morveu-"
Letha ne lui laissa pas le temps de finir son insulte, et elle frappa à nouveau son otage, lui délivrant 2 autre coups de poing dans le visage, avant d'en placer un autre dans le ventre.
- "Je veux des informations."
- "Sur quoi, pauvre conne ?!"
- "Sur comment obtenir des pouvoirs." dit Letha en s'accroupissant devant elle, la pointe d'un couteau posée sur la cuisse d'Eve.
- "Qu-quoi ?! Mais j-je-j'en sais rien, moi, comment tu veux que je sache ça?!"
Letha saisit l'une des mains d'Eve et la lui brisa, avant d'enfoncer le couteau dans la peau d'Eve très lentement, faisant crier et gémir la femme de douleur.
- "Vous voulez vraiment jouer à ça avec moi, Tessmacher, maintenant ? Je sais que vous avez travailler avec Lena Luthor et Lex Luthor. Je sais que Lena Luthor voulait que vous l'assistiez à créer quelque chose d'important. Quoi?"
Eve resta muette, et détourna le regard de celui de Letha qui, agacée, enfonça plus profondément la lame dans la cuisse de la criminelle. Celle-ci ne put retenir une grimace de douleur, alors que le sang coulait librement sur sa cuisse. Et alors, elle craqua.
- "Ok, ok... Ok..." elle repris son souffle "Ca s'appelle... Le Harun-El... C'est une pierre... Venue de Krypton... Ca s'appelle aussi "Kryptonite Noire"... Lena voulait s'en servir pour soigner toutes les maladies, comme le cancer... Mais on à découvert qu'on pouvait faire plus encore... on pouvait donner des super-pouvoirs aux humains..."
Letha resta silencieuse, écoutant attentivement en tournant autour d'Eve.
- "Puis l'armée l'a découvert, et ils s'en sont mêlés..."
- "Où je peux en trouver?"
- "Il doit en rester à mon ancien labo à la fac de National City. Et sinon... Il y en aura sûrement dans l'ancien labo de Lena... Maintenant, laisse-moi partir, vite !!" s'écria-t-elle en se débattant.
- "Pourquoi, t'es attendue ?" demande-t-elle sarcastiquement.
- "Non, parce qu'ils vont me retrouver !!"
- "Qui?"
- "Leviathan !!!"
Letha écarquilla les yeux, choquée, et se retourna d'un coup. Le sang lui monta au cerveau, et sans prévenir, elle planta violemment le couteau dans la cuisse d'Eve, qui poussa un cri inhumain, tandis que le sang coulait abondamment de sa cuisse.
- "Dis-moi tout !!! Dis-moi tout ce que tu sais sur eux!!! TOUT !!" cria-t-elle, sans réaliser qu'elle remuait violemment le couteau dans la cuisse de la femme, ce qui étendait la plaie.
Eve hoqueta, tremblante. Sa jambe convulsa quelques secondes, ce qui laisser penser que la lame avait atteint des nerfs. Elle finit cependant par parler, entre les sanglots et les gémissements de douleur.
- "C'est... Une très vieille organisation, cachée, qui existe depuis des siècles... Ils sont capable de manipuler l'économie mondiale, d'orchestrer des guerres, d'infiltrer les gouvernements... Ils m'ont recueilli quand j'avais 16 ans... J'étais désespérée... Au bord du gouffre... C'est comme ça qu'ils recrutent leurs agents... Ils m'ont forcée à travailler pour Lex, mais il à échouer à faire ce qu'ils voulaient... Depuis, je les fuis..."
Letha analysa son visage, cherchant à déceler si elle lui mentait, ou si elle cachait des infos. Puis, lentement, elle sortit son pistolet, et le pointa sur le front de la femme attachée.
- "Regarde-moi. Regarde moi !!"
Eve leva lentement la tête, son regard trahissant sa peur.
- "Tu as trahi Lena Luthor" dit-elle d'une voix froide, son regard reflétant sa haine "Alors tu vas payer pour ça."
- "Quoi ?! Eh alors ?! Qu'est-ce que ça peut bien te faire, tu la connaissais même pas-"
Letha l'interrompit en la frappant à la bouche avec la crosse de son arme, avant de la repointer sur la tête d'Eve, dont les lèvres saignaient à cause du coup. Elle s'approcha, posant le canon contre le front tremblant d'Eve.
- "Je suis sa fille, pétasse."
Elle pressa la détente juste après.
Appartement de Kelly & Alex Danvers:
Il était plus de 1h du matin lorsque le téléphone d'Alex sonna. Au début, ni Kelly ni la principale intéressée ne réagirent. Mais au bout du 5ème appel, la rousse finit par réagir et par maudire intérieurement Brainy, pour ne pas réveiller sa femme, qui était littéralement la seule personne capable d'insister à ce point.
- "Brainy, "
- "Ah Directrice Danvers !" s'écria le Coluan "J'ai enfin réussi à vous joindre, vous devriez changer de téléphone, vous n'avez pas reçu mes précédents appels"
- "Espèce de crétin je t'ignorais" s'écria la directrice, retenant sa colère et en maintenant une voix basse pour ne réveiller personne "Tu peux m'expliquer ce qui justifie de m'extirper de mon lit à cette heure ?? Il est presque 1h du matin bordel !! J'ai une réunion parentale demain moi en plus de la journée de boulot."
- "Navré, mais j'ai juger judicieux de vous avertir que nous avons une nouvelle piste sur Eve Tessmacher."
- "Wow wow wow quoi, sérieux ?! Et on est sûrs à 100% que c'est bien elle ? Non parce qu'on s'est quand même tapés 11 fausses pistes depuis 6 ans."
- "Absolument sûr. Jusqu'à présent il y avait approximativement 52,7 % de chances que ce soit elle. Aujourd'hui, il y'en a 87,4%."
- "Bon... Prépare l'équipe Gamma, j'arrive le plus vite possible."
Brainy raccrocha, et Alex dû se résoudre à quitter la chaleur de son lit et de sa femme, pour s'habiller. Elle ne manqua pas d'écrire un petit mot d'excuse à Kelly, avant de quitter l'appartement et de se rendre au DEO. Une fois arrivée, elle se précipita vers les vestiaires, ou elle se changea rapidement, avant de rejoindre Brainy et l'équipe Gamma dans la salle de contrôle.
- "Ok, Brainy montre moi cette vidéo"
- "La voici" répondit-il en projetant la vidéo sur l'écran "On l'a repérée dans cet angle, en train d'entrer dans le Smiley Joe's, un dinner à Blüdhaven. C'était cet après-midi, vers 16h. Elle n'en est pas ressortie à notre connaissance"
La vidéo, extraite d'une caméra de sécurité cachée accrochée à un poteau électrique, était de mauvaise qualité. Elle montrait une femme à capuche, entrant dans le petit dinner usé. Malgré tout, on pouvait distinguer son visage, qui ressemblait beaucoup à celui d'Eve Tessmacher
- "Ok..." dit Alex avant de se retourner "Equipe Gamma, vous allez sur place, vous l'arrêtez et vous la ramenez. Eve est rusée, mais vous devriez pouvoir gérer. Jouez sur l'effet de surprise"
Quelques minutes plus tard, l'équipe Gamma, équipé et armé, se précipita dans un van du DEO, déguisé en van du FBI, et partit pour Blüdhaven. Environ 20 minutes plus tard, le van se gara devant le dinner, et les 5 agents en sortirent, armés jusqu'aux dents. Ils entrèrent dans la salle de restauration, armes baissées.
Mais à l'intérieur, rien. Aucun signe d'Eve. Tout ce qu'ils voyaient, c'était quelques clients, certains bourrés et inconscients, ainsi que les serveurs, qui étaient tous surpris par cet irruption brutale. Au même moment, le directeur sortit de son bureau, et l'un des soldats, l'agent Wolf qui était le chef d'équipe, s'approcha du comptoir, sortit une photo, et la présenta au directeur et aux serveurs.
- "On recherche cette femme. Vous l'avez-vue?"
- "Marjorie ?" dit le directeur, légèrement surpris, ne sachant pas quoi dire.
- "E-elle est est partie depuis une bonne heure maintenant... Elle sort souvent par l'arrière..." expliqua une des serveuses, qui tenait une tasse de café.
- "Elle vous a rien fait, hein ?" demanda le directeur, ne sachant pas quoi dire d'autre.
- "Donnez-nous son adresse. Maintenant" insista l'agent Wolf.
Intimidé, il s'exécuta, et griffonna l'adresse sur une feuille, avant de lui tendre. Le chef d'équipe lui arracha presque le papier des mains avant de sortir avec ses hommes, pour remonter dans le van et se rendre à l'adresse indiquée.
- "Directrice, la cible n'était pas sur place. Elle semble y travailler, on se dirige vers l'adresse que son chef nous as donner. Appartement 4B, 2019 Smith Avenue."
- "Bien reçu..." souffla Alex, qui sortit son téléphone juste après, avant de s'éloigner.
Alex composa le numéro de sa sœur, et appuya sur appeler, avant de porter son téléphone a son oreille. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que quelque chose n'allait pas, mais elle ne savait pas quoi.
- "T'es pas couchée ?" demanda subitement la voix de Kara à travers le téléphone, ce qui la fit sursauter.
- "Wow, tu m'as fait peur !" s'exclame-t-elle en plaquant sa main sur son cœur.
- "C'est toi qui m'as appeler !!" s'offusqua Kara.
- "Oui, oui bon... Passons ! On a une piste sur Eve Tessmacher. On l'a repérée à Blüdhaven, et on a une équipe en chemin."
- "Wow wow, Blüdhaven ?! T'en est sûr ??"
- "Oui pourquoi ?"
- "Je suis littéralement à Blüdhaven !!" s'écria la journaliste "J'suis dans le taxi, je rentrais à l'hôtel"
- "Attends quoi ?! Mais pourquoi? Et pourquoi à cet heure ?!"
- "Euh, y'a ce type, l'avocat mort dans cet hôtel, il est originaire de Blüdhaven, j'y suis allée pour mon article."
- "Ok... Bel hasard, je t'envoie l'adresse. Kara, soit prudente, elle pourrait très bien avoir de la Kryptonite."
- "Alex. J'ai 36 ans, pas 6 ans, je sais me débrouiller, t'en fait pas."
À peine avait-elle raccroché qu'elle demanda au chauffeur de son taxi de changer de destination. Coïncidence, l'adresse était littéralement à 3 minutes. Une fois arrivée, elle lui donna quelques billets, avant de descendre et de se diriger vers l'immeuble.
Mais à peine arrivée au seuil, elle s'arrêta subitement, en entendant un cri de douleur, déchirant. Son cœur se figea une demi-seconde, lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait d'un cri de femme. Sans réfléchir, elle se précipita à l'intérieur et grimpa les escaliers rapidement.
Elle ne s'aperçut jamais que, pendant un court instant ses yeux bleus brillèrent brièvement d'un éclat encore plus bleu que d'habitude. Moins d'une minute plus tard, alors qu'elle arrivait devant la porte de l'appartement 4B, un bruit assourdissant éclata dans tout l'étage.
Un coup de feu.
Kara avait à peine eu le temps de tendre la main pour l'ouvrir, que la porte explosa sur elle, projetée avec une violence imprévisible. Kara se prit la porte de plein fouet, et fut poussée en arrière, sa tête heurta brutalement le miroir fixé au mur qui vola en éclat.
Elle réussit à percevoir une silhouette, vêtue de noir s'échapper de l'appartement, en courant. À peine avait-elle tiré que Letha s'était jeter contre la porte comme une furie, l'épaule en avant, sans s'attendre à ce que quelqu'un soit de l'autre côté.
Elle ne s'arrêta même pas pour identifier la personne. Une seule chose comptait : fuir. Elle dévala les escaliers en trombe, jusqu'à ce que, une fois arrivée au deuxième étage, elle prit la décision de sauter à travers la fenêtre.
Le verre éclata autour d'elle, tandis que l'adrénaline réduisait sa perception de son environnement. Elle atterrit lourdement sur le sol, se roulant en boule pour absorber l'impact. Ses coudes râpèrent le béton. Ses genoux cognèrent douloureusement. Mais elle tint bon, et réussit à s'en sortir sans la moindre égratignure.
Elle se releva et sprinta jusqu'à la bouche d'égout la plus proche. Elle l'ouvrit à mains nues et sauta à l'intérieur sans même chercher à surveiller son environnement. Elle ne vit même pas Kara arriver sur le seuil de l'immeuble à Super-Vitesse.
Kara aperçut la silhouette vêtue de noir, probablement celle d'une jeune femme. Son visage était impossible à voir de là ou elle était. Elle pût à peine la voir sauter dans la bouche d'égout qu'elle venait d'ouvrir.
- "Génial..." soupira Kara, avant de s'élancer à sa poursuite.
A peine trois secondes après que Letha soit entrée dans les égouts, Kara atterrit à son tour dans le tunnel puant. Elle jeta un regard rapide autour d'elle, sans voir la silhouette. Letha, elle, restait cachée derrière une intersection, accroupie dans l'ombre. Elle essayait tant bien que mal de calmer sa respiration, chose vaine à cause de la quantité d'adrénaline qui tourbillonnait dans son corps.
"Je sais que tu es là" lança Kara dans l'écho moite de la canalisation. Sa voix résonna comme un appel sincère. "Ecoute, je ne sais ce qu'il s'est passé, mais je suis sûre qu'on peut faire quelque chose. Je peux t'aider, vraiment."
Pendant qu'elle parlait, Kara ne remarqua pas que ses yeux, encore une fois, brillèrent d'une étrange lumière bleue pendant deux secondes environ. Letha, elle, vit la silhouette de Kara s'avancer lentement, sans jamais voir son visage.
Lorsque Kara arriva à l'intersection, la journaliste n'eut pas le temps de tourner la tête. Un poing jaillit de l'ombre et la frappa violemment à la joue, la repoussant en arrière. L'impact était si violent qu'elle en lâcha son téléphone, qui s'écrasa par terre. Avant même qu'elle ne puisse réagir, Letha se jeta sur elle, et lui porta un deuxième coup terrible à la joue, avec son poing américain, avant de saisir le dos de sa veste et de la frapper à nouveau d'un coup de genou à l'abdomen.
Letha ne pouvais pas voir le visage de son assaillante. Prise dans le feu de l'action par l'adrénaline, elle n'hésita pas à se déchaîner sur Kara, sans s'arrêter de la frapper, partout ou elle en avait l'occasion. Un coup de genou au visage, un coup de poing américain au ventre, dans les côtes, un coup de coude dans le dos... Letha n'y allait clairement pas de main morte.
Kara, elle, n'y comprenait rien. Comment se faisait-il qu'une simple fille puisse la frapper aussi fort, et avec autant de hargne, c'était censé être impossible, vu sa nature Kryptonienne. Elle tenta d'utiliser sa super-vitesse pour se sortir de cette pluie de coups, mais rien ne se passa. La fille arrivait à contrer toutes ses esquives.
Une panique sourde monta dans le cœur de la journaliste, qui ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvais plus utiliser ses pouvoirs. Malgré tout, Kara réussit à parer un des coups, avant d'assener un coup de poing dans la cage thoracique de Letha. Le coup, dépourvu de sa force alien, arracha malgré tout le collier que Letha portait, qui atterrit juste à côté du téléphone de la journaliste.
Letha recula d'un pas, exécuta un salto, et son pied s'écrasa sur le tête de Kara. Puis, elle glissa sur le côté, et frappa brutalement le genou gauche de Kara avec son pied. La journaliste hurla de douleur, alors que son genou se plia vers la droite. Elle s'effondra dans l'eau, ne pouvant se tenir que sur son genou droit pour épargner son autre jambe.
Elle se releva avec difficulté, prenant appui sur sa jambe droite. Elle gardait la tête basse, et les yeux fermés, à cause de la douleur qui irradiait son genou. Letha s'approcha, et Kara en profita pour tenter de lui assener un coup. Son poing droit fendit l'air, mais Letha esquiva d'un pas de côté, avant de saisir l'avant-bras de Kara, puis de soulever son genou et de le fracasser contre le coude de Kara.
Un crac violent retentit, suivit du cri perçant de Kara, qui s'effondra sur le sol, à nouveau sur son genou intact, alors qu'elle se tenant le bras, qui pendait, inutilisable. Letha, toujours sous l'emprise de l'adrénaline, ne réfléchit même plus. Elle se positionna devant Kara, qui avait toujours la tête baissée, et elle frappa la blonde avec toute sa force. Le poing américain s'écrasa contre la tempe de Kara.
Letha enchaîna les attaques violentes. Après avoir assenée plusieurs coups de poings au visage de Kara, elle saisit la journaliste par les cheveux, avant de lui placer un coup très violent dans le ventre, qui la plia en 2. Letha joignit ensuite ses deux mains et un coup violent dans le dos, qui la déséquilibra et la fit tomber à plat ventre.
Puis elle saisit la blonde par la veste, et la projeta avec difficultés contre le mur, avant de la saisir par les cheveux et de lui fracasser la tête contre le sol. Kara pouvait à peine essayer de se relever. Elle avait clairement sentit son nez se casser sous l'impact, et elle sentait du sang couler librement de son front.
Elle se tordit de douleur en sentant le pied de Letha entrer en contact avec ses côtes. L'adolescente lui infligea trois autres coups, avant de la saisir par la veste, et de la jeter dans l'eau crasseuse des égouts. Kara resta inconsciente, son visage à demi submergé.
Le souffle de Letha était rauque. Chaque inspiration lui arrachait la gorge, qui était très sèche à cause de l'effort intense. Son cœur battait si fort qu'elle en sentait les pulsations jusque dans ses doigts. L'adrénaline qui redescendait la faisait trembler. Elle prit encore quelques secondes pour reprendre son souffle, avant de s'enfuir, disparaissant dans les ténèbres, abandonnant Kara à son sort.
Quelques minutes plus tard, les agents en uniforme du DEO dévalèrent les escaliers de l'immeuble, armes en joue. Ses hommes en places, l'agent Wolf entra dans l'appartement, dépourvu de porte. Il vit immédiatement le corps d'Eve, qui avait un trou au milieu du front.
En parallèle, à National City, Alex ne pouvait s'empêcher de fixer l'écran principal avec une tension visible dans ses gestes. Elle n'arrêtait pas de faire les 100 pas, de tourner autour de la table centrale de la pièce, au grand dam de certains de ses agents qui n'osaient pas demander à leur boss d'arrêter, sous peine de s'attirer ses foudres durant l'entraînement. Brainy restait à côté d'elle, impassible, contrairement aux autres agents.
- "Toujours aucune nouvelle de Kara ou de l'équipe !?" demanda Alex pour la 20ème fois, la voix tendue et remplie d'inquiétude.
- "Non, mais je suis sûr que tout va bien. C'est Supergirl, qu'est-ce qui pourrait lui arriver de mal?"
- "Tomber face à l'une des anciennes associées de Lex Luthor, qui pourrait l'attaquer avec des armes en Kryptonite" répondit Alex sans détour.
- "Pas faux. Mais pour autant il n'y a pas à s'en faire, puisqu'une équipe du DEO est sur place pour l'assister."
Alex détourna les yeux du Coluan, mordant l'intérieur de sa joue pour tenter de se calmer. Puis soudain, un grésillement coupa le silence, et Alex stoppa tout mouvement pour se concentrer sur la communication.
- "Directrice, nous avons sécurisé l'appartement."
- "Super... Vous avez arrêtez la cible?"
- "Négatif. Eve Tessmacher est morte."
Un frisson glacé parcourut l'échine des deux agents. Tout deux étaient surpris, mais Alex ferma les yeux, soupirant en silence, tandis que Brainy, lui, fronça les sourcils, en essayant de comprendre la situation.
- "Il est possible qu'elle ait détecté l'équipe d'intervention et ait choisi de se suicider plutôt que d'être capturée." supposa l'alien du futur, en essayant de comprendre pourquoi il n'avait anticiper un tel scénario.
Un blanc pesant s'installa dans la pièce. Alex hocha la tête, sans réellement y croire.
- "Négatif. C'est impossible."
Alex releva subitement la tête, les sourcils froncés.
- "Expliquez-vous."
- "Le corps présente de nombreuses marques de torture, comme des plaies, où des ecchymoses. Et je doute qu'elle ai réussie à se tirer une balle dans la tête avec les mains liées dans son dos. C'est une exécution."
Le cœur d'Alex se serra, sans qu'elle sache pourquoi.
- "OK... Et... Et Supergirl ? Vous l'avez vue, elle vous as dit quelque chose?"
- "Négatif, Directrice. Il n'y avait aucun signe d'elle quand on est arrivés."
Le sang d'Alex se glaça, son souffle devint plus court, et la panique monta en elle.
- "Je veux un hélicoptère, maintenant !!" cria-t-elle en se tournant vers Brainy.
- "Non, non, on a pas le temps. Tenez." dit-il en retirant l'anneau doré de la Légion de son doigt, avant de le tendre à Alex.
- "Merci..." dit-elle le saisit sans hésiter, avant de courir vers le balcon, de sauter dans le vide, et de s'envoler en direction de Blüdhaven.
À peine arrivée, elle atterrit devant l'immeuble, là ou se trouvait les autres agents. Aucun signe de Kara aux alentour.
- "Comment je fais pour la retrouver!?" demande-t-elle.
- "Utilise l'anneau pour localiser son téléphone" répondit-il.
Elle activa la fonction sur l'anneau, et un hologramme de la zone fût projeté. Un point rouge clignota à quelques centaines de mètres sous le sol. Alex descendit dans les égouts, accompagnée de deux agents du DEO.
L'odeur la frappa immédiatement, mais aucun ne recula. Ils suivirent le signal, jusqu'à ce qu'Alex la vit.
- "Oh mon dieu Kara !!!!" s'écria la rousse, affolée, en bondissant dans l'eau sale
Le corps de Kara flottait à la surface, inconscient, son visage à moitié immergé. Elle la saisit sous les bras et la souleva tant bien que mal pour la ramener hors de l'eau. Son visage était couvert de sang séché, ses lèvres bleuies, son bras droit tordu dans un angle inhumain, et son genou gauche gonflé et déformé.
- "Elle respire encore !" cria Alex après avoir poser deux doigts contre sa gorge "Vite, j'ai besoin d'un transport médical d'urgence, maintenant !"
Les agents s'exécutèrent, et quelques minutes plus tard, Kara était extraite des égouts et installée dans le véhicule médical. Alex s'apprêta à suivre sa sœur, mais son regard tomba sur le téléphone de Kara, à moitié cassé, et abandonné sur le sol.
Elle le ramassa, puis, en bougeant, aperçut un objet plus loin. Un collier noir, serti d'une petite pierre d'un bleu magnifique. Elle enfila un gant avant de ramasser l'objet, puis de le glisser dans un sac de preuve, avant de rejoindre le véhicule médical dans lequel Kara venait d'être installée. Elle monta à l'arrière, son regard fixé sur sa sœur, toujours inconsciente, tandis que le convoi démarrait à toute vitesse vers le DEO.
Chapter 9: Enquête
Chapter Text
D.E.O :
Pendant les 32 minutes, qui parurent à Alex une éternité, le véhicule fila à plus de 180 kilomètres à l'heure, grillant feux rouges et carrefours sans ralentir. Alex ne le remarquait même pas. Tout ce qu'elle pouvait faire était rester là, les mains crispées sur le rebord métallique du brancard de sa sœur. Kara, elle, ne bougeait pas. Son visage était figé dans une expression vide, et son teint pâle était en parfait contraste avec les hématomes qui parcouraient sa peau
Puis, enfin, les énormes portes blindées du véhicule s'ouvrirent. Alex et l'infirmier qui les avaient accompagné durant tout le trajet firent rouler le brancarde Kara hors du véhicule, sans perdre une seconde de plus.
Une fois à l'infirmerie, Kara fut soulevée et transférée avec précaution sur un chariot plus léger, ses cheveux trempés et maculés de sang pendants de chaque côté de son visage, puis on commença à l'examiner. Au même moment, Alex arriva en courant, bousculant un technicien sans même s'en excuser.
- "Elle va s'en sortir, pas vrai ?!" demande-t-elle, désespérément inquiète pour Kara.
Les médecins ne répondirent pas, montrant ainsi à quels point ils sont concentrés. Deux infirmiers la branchèrent immédiatement à des électrodes, pendant qu'un troisième plaçait une sonde nasale, et qu'un quatrième appelait pour des lampes solaires.
Une fois le moniteur cardiaque connecté, un bip strident retentit, signifiant que ces signes vitaux étaient irrégulier et en chute libre depuis qu'elle était sortie du véhicule, et qu'elle avait besoin de soins d'urgence.
C'est à ce moment là qu'Alex le réalisa. Elle venait de voir une infirmière poser un cathéter dans le bras gauche de Kara. Une aiguille tout ce qu'il y a de plus classique, plantée dans la peau Kryptonienne de Kara.
Elle s'approcha. Regardant la fine perfusion, les tubulures, les fixations... et surtout, le point d'insertion.
- "Non.... Attendez... Comment vous-"
- "Directrice s'il vous plait, sortez maintenant, on a besoin que vous nous laissiez nous occuper d'elle" s'exclama l'un des médecins en la poussant doucement hors de l'infirmerie, avant de lui fermer la porte au nez.
Incapable de tenir en place sans rien faire, Alex finit par descendre au poste de contrôle. Elle en profita pour jeter sa bague à Brainy, qui la réceptionna parfaitement, alors qu'il s'approchait d'elle.
- "Comment va-t-elle?"
- "J'en sais rien, j'me suis faite jetée comme une malpropre !!" s'écria-t-elle, exécrable "Brainy, qui est capable de faire ça à Kara?! T'as pas vu dans quelle état elle était, c'était comme.... Comme un passage à tabac, qui peut passer Supergirl à tabac comme ça ?!?!?"
- "Je n'en n'ai aucune idée, mais je suis convaincu que nous trouverons ! D'ailleurs, l'équipe Gamma à relever des traces d'ADN sur la scène de crime, nous devrions trouver une correspondance bientôt, même si cela prendra du temps."
- "Ok... Du nouveau sur Tessmacher ?"
- "Justement, l'équipe Gamma à pris des photos, que je me suis empressé de récupérer" dit le Coluan en projetant les images de son esprit à l'écran mural.
- "Wow, en effet, l'agent Wolf rigolait pas quand il parlait de torture" s'exclama Alex.
- "En effet. Mais ce qui nous aideras sera sûrement ceci" dit-il en affichant une image globale de la scène "J'ai analysé la photo, et en me basant sur l'angle de tir, il me parait évident que le tueur est quelqu'un d'environ 1m70"
- "Des suspects qui pourraient correspondre?"
- "Pas encore, non."
- "Ok..." souffla Alex, avant d'apercevoir l'une des médecins qui avait pris Kara en charge "Alors comment elle va ?!
- "Elle a subi un traumatisme crânien majeur" explique-t-elle "Nous lui avons fait passer un scanner, et il à révéler une commotion cérébrale sévère, et ce n'est pas encore sûr, mais elle pourrait aussi avoir une fracture du crâne. On attend encore les confirmations de l'IRM, mais son état est préoccupant. On l'expose immédiatement à des UV solaires pour accélérer la guérison, mais..."
- "Mais ?"
- "Elle est loin d'être stable."
Alex sentit son cœur s'enfoncer dans sa poitrine comme un poing de plomb. Elle se tourna vers Kara.
- "Comment....? C'est pas censé possible... Comment elle à pu subir toutes ces blessures? Je veux dire, ça ne devrait pas être possible, elle... Elle est censé être invulnérable..."
- "Je ne sais pas moi non plus... Mais ce que je sais, c'est qu'à l'heure actuelle, elle est sans pouvoirs... Comme une simple humaine comme nous..."
- "J-Je peux?"
- "Oui bien sûr" dit-elle avant de s'en aller.
- "Allez-y, je vais m'occuper de traquer notre suspect" lui dit Brainy en posant une main réconfortante sur son épaule.
- "Merci..." répondit la directrice avant de retourner à l'infirmerie.
Une fois dedans, Alex s'assit lentement sur le siège à côté du lit, avant de poser sa main sur celle de sa sœur, qui était branchée à plusieurs machines.
- "Hey... Ca va aller... Tu... Tu verras, tu vas guérir..." souffla Alex, principalement pour se persuader elle-même "Tu vas t'en sortir... Il le faut..." murmura-t-elle, incapable de masquer le tremblement dans sa voix "Sinon qui va garder Olivia... Qui va être son super-héros... Qui va sauver la ville si t'es plus là..." souffle-t-elle en larmes.
Ses doigts serrèrent doucement ceux de Kara. Elle ne bougea pas. Dans la pièce ne régnait plus que deux sons : les bips des machines, et les pleurs d'Alex, qui n'était pas prêt à quitter le chevet de sa petite sœur.
Fac de National City, 5h26 :
La pluie tombait doucement sur le campus de la fac de National City. A cette heure-ci, tout les étudiants dormaient profondément dans leurs chambre, et aucun d'entre eux ne se trouvaient dans les laboratoires.
Letha escalada rapidement et silencieusement les grilles du campus de l'université, fondue dans l'obscurité, avant de s'introduire dans le bâtiment de biotechnologie, par une fenêtre de service qui avait été négligemment laissée ouverte par les élèves, ou le gardien. Elle arriva finalement à l'étage des différents laboratoire, plongé dans le noir de la nuit.
La pièce était saturée d'odeurs chimiques et de métal froid, ce qui était assez évident par rapport à l'environnement. Elle alluma une petite lampe et commença à fouiller le labo 04, qui était l'ancien labo d'Eve Tessmacher. Elle examina les tiroirs, les armoires, mais au bout de heures de fouilles intense et répétitive, elle était forcée d'admettre qu'elle n'avait toujours rien trouvé.
Elle était prête à reprendre ses fouilles, mais le lever du soleil, accompagné des premiers élèves la força à s'éclipser discrètement. A un moment, elle faillit se faire repérer par un élève, mais elle avait réussi de justesse à l'esquiver, et à se glisser directement dans les égouts. Pendant qu'elle regagnait son bunker, elle râla intérieurement, en sachant que si jamais elle voulait réellement obtenir le Harun-El, il faudrait passer au plan B.
D.E.O, 2 jours plus tard :
- "Directrice Danvers?"
Alex se redressa subitement, aussi droite et tendue qu'une planche de bois, pour y trouver Brainy, entrain de l'observer.
- "Quoi ?" demande-t-elle sur un ton légèrement agacé.
Elle à été ainsi pendant 2 jours maintenant. Elle n'avait pas quitté le chevet de Kara, depuis qu'ils l'avaient ramenée de Blüdhaven inconsciente et blessée. Malheureusement, malgré 2 jours entiers sous les lampes solaires, rien n'avait changer. La directrice s'était autorisée une douche expéditive, juste assez longue pour ne pas puer au travail.
- "On a du nouveau" répondit-il prudemment, comme si il avait fait un erreur "J'aurais peut-être dû écouter Kelly..."
Alex se leva aussitôt, les yeux cernés par la fatigue et l'anxiété.
- "Comment ça du nouveau ?! Et pourquoi tu aurais du écouter Kelly !?!?" interrogea la directrice, à fleur de peaux.
- "Eh bien elle à suggérer que je vous laisse vous reposer... Je vois maintenant que j'aurais dû"
- "Eh bien tu te trompes. Montre moi ce que tu as" demande-t-elle d'un ton menaçant, qui signifiant que ce n'était vraiment pas le bon moment pour l'énerver.
- "Bien..." accepta le Coluan en lui tendant sa tablette "Ca à pris du temps d'identifier les empreintes. On a très rapidement trouver plusieurs correspondances, mais..."
- "Mais ?"
- "Les empreintes venaient de scènes de crimes."
- "Scènes de crime ? Comment ça?" demanda Alex en fronçant les sourcils, alors que Brainy balaya l'écran pour lui montrer.
- "Chez William Clyde, le prof de sport brutalement assassiné chez lui..."
- "J'en ai entendu parler. C'était il y a 3 semaines à peu près, et la police n'avaient aucune piste intéressante."
- "Oui, Nia à fait un reportage sur cet évènement" dit-il, fier de sa femme, avant de passer à une autre image "Puis au Capitol, près de 2 corps de Sénateurs"
- "Wow, quoi?! Attends t'es sûr que c'est bien la même personne qui à tuer Eve Tessmacher ?!? T'es entrain de me dire que le connard qui à tuer Eve Tessmacher et mis Kara KO, est aussi celui qui à tuer ce prof et ces 2 Sénateurs ?!?!?" s'écria Alex.
- "Pas exactement, ils ont aussi retrouver le corps d'un Brevakk non loin, qui semble avoir été tuer par une sorte de laser, on ne sait pas encore quoi précisément. Et..." il balaya à nouveau l'écran "C'est une meurtrière que l'on recherche" le portrait d'une jeune fille s'afficha "Selon les empreintes, il s'agit de Julia Huang."
- "Je la connais" murmura-t-elle, les sourcils froncés en observant attentivement la photo.
- "Vraiment ?" demanda Brainy, surpris.
- "Oui... Je l'ai vue y'a quelques jours, je lui suis rentrée dedans par accident en amenant Olivia à l'école. C'était juste une gamine elle devait avoir 14-15 ans... Elle avait l'air gentille... Tu en est sûr? Elle m'a l'air trop jeune pour avoir torturé Tessmacher, et encore moins tous ces gens. Et puis, comment une gamine comme elle aurait été capable de mettre Kara dans cet état?"
- "Je l'ignore, mais les empreintes sont formels. D'après ses fichiers médicaux et civils, Julia Huang est probablement née à Opal City, en 2018, ce qui lui fait 16 ans. Elle à été adoptée par une femme célibataire, qui à affirmer qu'elle avait trouvée le bébé dans la forêt, abandonnée. Elle n'est jamais allée à l'école, et apparemment, d'après les données des services sociaux, elle a disparu il y a trois ans, après le décès de sa mère dans des circonstances... disons, floues. Depuis, plus aucune trace d'elle, a part les multiples traces de son passage sur ces scènes de crimes. Ainsi qu'une mention sur le registre de la prison de Stryker"
- "Elle est en prison ?!"
- "Non, elle venait voir quelqu'un. C'était le 2 mai."
- "C'est le jour où je l'ai croisée..." réalisa Alex "Qui elle est allée voir?"
- "C'est là que ça devient... Intéressant. Ou inquiétant. plutôt inquiétant je dirais, d'environ 79,95-"
- "Brainy..." soupira la rousse exaspérée en se passant la main dans les cheveux.
- "C'était Lillian Luthor."
Un silence s'installa pendant quelques secondes, avant qu'Alex ne le rompe, avec son expression choquée.
- "Quoi ??!?"
Prison de Stryker :
A peine 2h après cette découverte, Alex baignait dans l'austérité glaciale d'une salle d'interrogatoire du pénitencier de Stryker, où les murs gris semblaient absorber toute chaleur. La directrice du DEO était assise sur une chaise métallique, les coudes posés sur la table et les mains jointes.
Un cliquetis de cadenas retentit, suivit du bruit sourd d'un verrou, avant que la porte ne s'ouvrit. Un garde pénétra en premier, suivi de près par Lillian Luthor qui affichait toujours son regard froid et assuré. Elle s'avança d'une posture droite et impénétrable, avant de prendre place sans un mot en face d'Alex, sans se priver de croiser élégamment les jambes comme si elle assistait à une interview plutôt qu'à un interrogatoire.
- "Agent Danvers. Je dois admettre que c'est une surprise. Vous vouliez savoir si j'étais morte en prison, comme vous me l'aviez souhaitée la dernière fois que l'on s'est vues"
- "Eh bien j'ai le droit de vous haïr pour avoir fait tuer mon amie."
- "Ai-je vraiment fait cela ?"
- "Qui d'autre aurait payer un sniper expérimenté pour tuer Lena Luthor ?"
- "Comme je vous l'ai déjà dit des dizaines de fois, je n'y suis pour rien" affirme-t-elle, avant de baisser le regard "J'aimais sincèrement ma fille. Et savoir que vous me pensiez capable de la faire tuer ne me donne pas envie de coopérer."
- "En 2015, vous avez charger John Corben de la tuer, alors ne me faites pas croire que vous aimiez votre fille. Vous l'avez faites tuer, alors qu'elle était enceinte de votre petit-fils. Vous êtes un véritable monstre." dit-elle avec amertume "Maintenant répondez à ma question. Qui est la fille qui est venue vous voir il y a six jours ?" demanda Alex d'un ton tranchant.
Lillian haussa légèrement un sourcil, l'air presque amusée, comme si on venait de lui poser une question d'une banalité consternante.
- "Je ne vois pas de quoi vous parlez, agent Danvers. Je n'ai reçue aucune visite depuis des années et des années."
Le regard d'Alex se durcit.
- "Ne jouez pas à ça avec moi, Lillian. Vous savez exactement de qui je parle" dit-elle en se redressant, ses paumes à plat sur la table "Je repose la question : Qu'est-ce que cette fille vous voulait ?"
Lillian garda le silence quelques secondes de plus, avant de feindre une illumination, comme si un souvenir lui revenait soudain.
- "Oh oui, je vois, cette fille là. Oh vous perdez votre temps agent Danvers. Elle était juste venue me cracher au visage. Elle disait que j'avais tué son père" dit-elle en haussa les épaules "Une pauvre gamine qui avait l'air fragile, perdue. Rien d'intéressant."
- "Vous mentez" siffla Alex. "Vous mentez, et vous savez que j'ai les moyens de le prouver. Je peux faire recouper les caméras de vidéo surveillances, s'il le faut. Ce n'était pas une simple visite d'adolescente en détresse."
- "Oh vous ne le savez donc pas ?"
- "Quoi ?"
- "Les caméras ont plantés à ce moment là. Les gardes sont arrivés juste après qu'elle m'ai cracher son venin."
Alex faisait réellement tout ce qu'elle pouvait pour se contenir, mais c'était dur, en témoignent ses mains crispées. Lillian se leva lentement, puis elle s'approcha de la table, les chaînes de ses menottes tintant doucement à chacun de ses mouvements. Elle se pencha, posant ses deux mains sur la surface froide de la table, à quelques centimètres du visage d'Alex.
- "Je ne mens pas, agent Danvers. Je n'ai simplement rien d'utile à vous donnez."
Elle ponctua sa phrase d'un sourire en coin, trop satisfait, trop sûr de lui. Puis elle se redressa et se tourna vers la porte.
- "J'en ai assez entendu. Dégagez de ma vue maintenant. Garde, ramenez-la dans sa cellule avant que je ne lui crève les yeux !!" s'écria Alex
Le garde ouvrit la porte pour la laisser sortir, avant de la refermer, laissant Alex fulminer toute seule sur place. Elle resta plantée là, les yeux rivés sur la chaise vide où Lillian s'était tenue, ses poings serrés contre la table. Sa mâchoire contractée trahissait sa colère sourde. Son regard parlait pour elle, montrant a quel point elle détestait cette femme.
Rapidement, elle quitta Stryker pour retourner au DEO. Lorsqu'elle franchit les portes principales, tous les agents présents s'écartaient silencieusement sur son passage, reconnaissant cette fureur glaciale qui l'animait, et qu'ils redoutaient presque autant qu'une invasion Alien.
À peine eut-elle posé le pied dans la salle que Brainy leva les yeux de ses écrans, un mince sourire aux lèvres, qu'il aurait mieux fait de garder pour lui.
- "Vous semblez contrariée. Je suppose que Lillian n'a pas coopéré" dit-il, surprenant tous les agents présents qui savaient qu'il devrait la fermer "C'était à prévoir, vu que ce n'était pas une hypothèse très favorable, mais elle présentait une proba-"
- "Brainy, la ferme" grogna Alex en le fusillant du regard.
- "Je vois. Vous ai-je déjà dit que vous me faisiez pensez à Donald Duck dans La Bande à Picsou, quand vous vous énervez?"
Cette fois-ci, plusieurs agents firent mine d'être appelé ailleurs, ou de prendre leur pause, tandis qu'Alex se retourna en direction du Coluan, cachant ses émotions sous un masque de neutralité parfait.
- "Brainy si je te retire ta bague et que je te pousse du balcon, tu meurs n'est-ce pas ?"
- "Irrémédiablement. Ce qui ne serait pas vraiment acceptable" dit-il sans comprendre la menace.
- "Alors, si tu veux pas que ça devienne une réalité, tu as intérêt à la fermer sinon tu vas réellement le regretter." dit-elle en lui jetant un regard glacial
- "A vos ordres" dit-il en s'interrompant immédiatement, en ravalant sa salive, suite au coup de stress qu'il venait de se prendre.
- "Elle sait quelque chose" dit-elle entre ses dents, en posant ses coudes sur la table "Je le sais. Je le sens. Cette gamine, Julia Huang... Elle n'est pas là par hasard. Elle a un lien. Avec Lillian, avec Eve, avec tout ça. Mais rien de ce qu'on a ne nous permet de comprendre ! Et pourquoi tuer 2 Sénateurs, un Alien et un prof de sport sans histoire ?!"
Trop de choses circulaient dans sa tête. Eve, Lillian, Julia, Kara... Incapable de contenir sa frustration plus longtemps, elle frappa du poing sur la console, faisant sursauter l'analyste à sa droite. Brainy s'approcha doucement et prudemment, en posant sa tablette sur la table.
- "On va trouver, Directrice. Ce n'est qu'une simple question de temps et de données. Mais en attendant, Je suggère-"
Elle tourna brusquement les talons sans l'écouter, avant de se diriger vers l'infirmerie. La lumière des lampes solaires baignait la pièce d'un éclat doré, apaisant. Kara était toujours allongée sur le lit, immobile, le visage pâle mais serein. Son corps était toujours relié à plusieurs machines, nécessaire à sa survie. Alex s'était jurée de ne pas pleurer, de rester forte. Mais la voir là, ainsi, lui déchirait les entrailles.
Brainy entra quelques secondes plus tard, les mains dans le dos.
- "Ca va aller?" demande-t-il ?
- "Ouais.... Je... Je veux juste qu'elle se réveille...." dit-elle en tenant fermement la main de sa sœur
- "Elle va se réveiller" dit le Coluan en posant sa main sur l'épaule de la rousse.
Alex hocha la tête, lorsqu'un bip retentit dans le labo, à côté.
- "Qu'est-ce que c'était ?"
- "Les analyses sur le collier que vous avez trouvez à Blüdhaven" expliqua-t-il en se dirigeant vers le labo "Voyons voir..."
- "Alors ? Qu'est-ce que c'est?" demande-t-elle alors qu'elle le suivait, avant de se positionner dos à l'écran que Brainy fixait.
- "C'est..." dit-il en hésitant après avoir vu le résultat "C'est de la Kryptonite..." explique-t-il, un air inquiet.
Un silence glaçant s'abattit dans la pièce. Alex recula d'un pas, choquée.
- "Quoi...? Tu veux dire que ce truc... ce collier... c'est...???"
- "Oui... Un échantillon hautement concentré, d'une forme particulière, mais les signatures énergétiques sont formelles."
Le cœur d'Alex s'accéléra brutalement. Sans attendre, elle traversa la salle à grandes enjambées, ouvrit une armoire plombée près de la porte, en sortit une boîte en plomb et revint à l'endroit où le collier était posé sur la table d'examen. Elle le saisit sans même réfléchir, et le jette aussitôt dans la boîte plombée, avant de refermer le couvercle en métal d'un coup sec.
Aussitôt, les machines connectées à Kara bipèrent différemment. Les yeux d'Alex se tournèrent brutalement vers sa sœur, inquiète que la Kryptonite ai pu la tuer. Mais lorsqu'elle retourna dans l'infirmerie, elle constata l'inverse.
Sous ses yeux, les bleus sur la peau de Kara disparurent. Les ecchymoses s'effacèrent. Sa respiration devint plus régulière. Les chiffres médicaux se stabilisèrent un à un. Le traumatisme visible sur son visage semblait s'évanouir. En quelques secondes, elle retrouvait l'allure d'une femme en pleine santé.
- "Brainy, c'est... C'est un miracle !!" s'exclame-t-elle avec un large sourire.
- "En effet !"
Les deux se précipitèrent vers elle pour arracher les fils qui la reliaient aux machines. Cependant, ils constatèrent que Kara ne bougeait toujours pas. Elle restait toujours inconsciente, sans même bouger un doigt ou un orteil. Alex se précipita à ses côtés, la main tremblante posée sur son bras.
- "Kara ? Kara, tu m'entends ?"
Rien.
- "Pourquoi elle se réveille pas ?!"
- "Eh bien, je.. Je suppose que les dommages neurologiques sont probablement encore présents. La commotion et le traumatisme crânien ont dû provoquer une forme de coma temporaire. Son métabolisme a réparé le corps... mais l'esprit a besoin de temps."
- "Tu en est sûr?"
Il s'approcha du lit.
- "A 99,99%. Pour l'heure, il faut simplement attendre. Et s'il le faut, j'irais la trouver dans son palais mental."
Alex hocha simplement la tête, avant de reporter son attention sur sa sœur cadette.
Bunker :
Letha se leva finalement, après plusieurs heures a analyser les plans et à s'assure que son plan était parfait. Lorsque ce fût le cas, d'un geste fluide, elle se releva, avant de se diriger vers l'armurerie. Elle attacha ses cheveux en arrière, les nouant fermement en un chignon haut. Elle prit un instant pour vérifier la stabilité de l'attache, avant de faire glisser sur sa tête un haut noir, moulant, lisse, sans relief, sans la moindre couture apparente. Elle remonta la capuche sur ses cheveux, puis attrapa un masque noir qui cachait tout le bas de son visage, ne laissant visible que ses yeux sombres et pénétrants.
Elle se dirigea ensuite vers l'armoire, l'ouvrit, puis prit un pistolet automatiques qu'elle glissa dans un étuis dissimulés sous sa veste, un couteau de combat qu'elle glissa le long de sa botte, deux matraques rétractables en carbone renforcé qu'elle accrocha sur ses hanches, et une pochette contenant son matériel d'infiltration
Elle s'installa ensuite à son bureau, branchant son téléphone, avant de lancer une série de transfert de différente plans sur son téléphone. Une fois le transfert terminé, elle vérifia une dernière fois que les fichiers s'étaient correctement installés, avant de le débrancher.
Elle se dirigea vers la porte blindée de son bunker. Sa main se posa sur la poignée. Juste avant de quitter les lieux, elle tourna légèrement la tête.
Au fond de la pièce, dans l'ombre tremblante projetée par la lumière bleutée de ses écrans, l'un d'eux affichait une photo nette du bâtiment qu'elle s'apprêtait à infiltrer. Un logo se détachait en lettres blanches et élégantes, frappé au centre du cliché.
L-Corp.
Chapter 10: Braquage
Chapter Text
L-Corp :
Vers 00h, Letha arriva enfin dans le parking souterrain de L-Corp. L'éclairage artificiel vacillait par endroits, diffusant une lumière blafarde entre les colonnes de béton. La plupart des employés étaient déjà partis depuis longtemps, ne laissant que quelques silhouettes isolées dans l'ensemble du bâtiment. Elle se dissimula dans l'ombre d'un pilier. Grâce à sa tenue noire, elle pouvait se fondre dans le décor, observant et attendant avec une patience presque chirurgicale.
Au bout d'une demi-heure d'attente, un homme en blouse grise arriva et se dirigea vers la berline noire garée près d'elle. Elle attendit qu'il déverrouille sa voiture, puis bondit de l'ombre sans un bruit, comme un prédateur fauve. Avant même qu'il puisse se retourner, elle lui asséna un coup violent à la nuque avec sa matraque repliée, le faisant s'effondrer contre la carrosserie. Il eut à peine le temps de gémir qu'elle lui planta une seringue dans le bras, injectant une dose massive de tranquillisants pour chevaux.
Elle le fouilla jusqu'à trouver son passe : Harold Kinsey, un bioingénieur spécialisé dans la neurobiologie appliquée. Accès complet aux laboratoires, aux ascenseurs privés, et surtout : au dernier étage. C'était sa clé. Letha l'attrapa par les épaules, le tira prestement derrière son véhicule, lui vola ses clés, et l'installa dans le coffre, à l'abri des regards. Elle se dirigea ensuite vers l'ascenseur, puis plaça un petit boîtier électronique contre l'écran. Un brouilleur sophistiqué, conçu pour couper toutes les liaisons vidéo et auditives dans un rayon de cinquante mètres.
Elle activa l'appareil, et immédiatement, les diodes des caméras de sécurité dans le parking clignotèrent, puis s'éteignirent une à une, s'assurant de la rendre invisible à tout œil électronique. Elle n'eut alors qu'à appeler l'ascenseur, l'attendre, insérer le badge et appuya sur l'étage le plus élevé.
Durant la montée silencieuse, elle vérifia une dernière fois les données sur son téléphone, s'assurant que tout était prêt. Puis, après quelques instants de plus, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent avec un glissement fluide. Elle eut à peine le temps de sauter et de s'agripper au plafond qu'un garde qui passait jeta un coup d'oeil dedans.
Dès que le passage fut dégagé, elle s'élança, d'un pas rapide. Elle contourna les angles sans ralentir, assommant quelques gardes au passages sans qu'ils aient eue le temps de s'en rendre compte, et elle fonça tout droit vers le vaste couloir qui menait au bureau de la PDG, jusqu'à arriver dans un coin. La secrétaire de la PDG était assise à son bureau, en face de celui de la PDG. Elle n'eut qu'à jeter un couteau dans le mur pour attirer l'attention de la secrétaire, avant de se ruer sur elle.
Un coup sec à la tête la fit tomber lourdement contre sa chaise, inconsciente. Sans perdre une seconde, Letha l'attrapa et la tira sous le bureau, dans un angle mort, avant de s'installer à côté d'elle, ses sens aux aguets. À peine dix secondes plus tard, la porte du bureau s'ouvrit, et une femme d'environ 50 ans, l'actuelle PDG de L-Corp, sortit, affichant une expression contrariée. Elle tenait son téléphone, le froncement de ses sourcils montrait à quel point elle était frustrée.
- "Janet ?" demande-t-elle, en faisant quelques pas, tournant le dos à Letha.
L'occasion était parfaite. D'un bond, Letha surgit hors de sa cachette, brandissant l'une de ses matraques, assénant un coup puissant et précis à l'arrière du crâne de Sam. La PDG s'effondra sans un mot, inerte, tandis que Letha se précipita dans le bureau. Une fois à l'intérieur, elle referma la porte derrière elle, verrouillant le système manuel.
Elle était seule, enfermée, au cœur de l'un des plus puissants sièges technologiques de la côte Ouest. Pendant quelques minutes, elle resta adossée à la porte, le souffle court. Ses paumes moites glissèrent légèrement sur le bois lisse tandis qu'elle reprenait lentement le contrôle de sa respiration. Elle ferma les yeux un bref instant, inspira profondément, puis se redressa et fit un pas en avant.
Elle avançait, lentement, analysant la pièce, comme si elle redécouvrait un lieu issu de son passé. Ce bureau... Le même bureau... Ce bureau, c'était celui de sa mère. Le lieu où elle s'était battue pour diriger L-Corp avec intégrité pendant des années, même lorsqu'elle était enceinte.
C'était ici qu'elle avait passé ses dernières heures. C'était ici que Dixon l'avait tuée. Froidement. Sans aucune pitié. Juste là, à quelques mètres d'où Letha se tenait à présent. Et c'était ici que Letha était née.
Sur le bureau de Sam, elle repéra une pile de dossiers classés, et une photo encadrée, montrant Sam Arias et sa fille Ruby, souriantes, complices, dans un parc. Letha détourna le regard, l'air figé. Elle repéra ensuite d'autres photos sur l'étagère : certaines montraient Sam et Lena, bras dessus bras dessous lors d'un gala. Il y en avait même une ou elles étaient avec Kara Danvers. Toutes ces images d'une époque révolue, d'une vie dont elle avait été privée. D'une famille qui avait continué à vivre, pendant qu'elle grandissait seule dans l'ombre.
Elle serra les poings, ses gants de cuir crissant doucement. Ses yeux brûlaient de larmes, mais elle les força à rester secs. Elle ne pouvait pas faiblir maintenant. Elle secoua la tête, chassa les souvenirs, se concentra.
Elle s'approcha du mur face à la porte. Ses doigts glissèrent lentement contre le panneau, méthodiques, précis. Grâce au plan du bâtiment, elle savait que Lena avait installer un ascenseur secret. Elle sentit enfin une légère encoche sous ses doigts, entre deux plaques du mur. Elle appuya, et un déclic mécanique résonna doucement dans le silence. Une section entière du mur glissa lentement, dévoilant un ascenseur étroit, plongé dans une lumière pâle.
Letha jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, vérifia que la porte du bureau était toujours verrouillée, puis entra dans la cage d'ascenseur. Elle appuya sur le bouton unique du panneau de commande, les portes se refermèrent doucement, et elle descendit.
D.E.O :
Alex était toujours assise sur le bord du lit voisin de celui de Kara, les coudes posés sur les genoux, les mains croisées sous son menton. Ses yeux fatigués fixaient l'écran de surveillance cardiaque de sa sœur, hypnotisée par le rythme régulier mais fragile des battements. La lumière dorée des lampes solaires baignait le visage inanimé de Kara, lui donnant une lueur presque irréelle.
Ses pensées tournaient en boucle. Les mots de Lillian revenaient sans cesse. Cette fille qui l'aurait accusée d'avoir tué son père. L'histoire semblait construite, peut-être même préparée. Lillian n'avait rien dit de concret, rien de précis, comme si elle s'était contentée de broder autour d'un mensonge. Et Alex, plus elle y réfléchissait, plus elle sentait son estomac se nouer. Était-ce simplement une tentative de torture mentale ? Une de plus, typique des méthodes de la matriarche Luthor ? Ou bien disait-elle en partie la vérité, tout en masquant les éléments clés ?
Elle ferma les yeux une seconde, tentant de s'accrocher à la moindre logique, à la moindre pièce du puzzle. Et c'est à ce moment-là que son téléphone vibra contre sa cuisse, brisant brutalement le silence. Elle le sortit immédiatement, et fronça les sourcils. Ruby.
- "Ruby ? Qu'est-ce qui se passe ?" demande-t-elle en décrochant sans attendre.
- "A-Alex, j-je suis à L-Corp, j'étais venue chercher ma mère, et... et je l'ai trouvée inconsciente dans le couloir ! Elle... elle est juste devant son bureau ! Elle saigne un peu, je crois que quelqu'un l'a frappée par derrière ! J'ai essayée d'aller dans son bureau mais c'est fermé, le système de sécurité est bloqué, plus rien ne marche !"
- "Ok, Ruby. Écoute-moi attentivement." Alex se leva d'un bond, le cœur battant à tout rompre "Éloigne-toi du couloir. Va dans une pièce sûre. Enferme-toi et ne sors pas, peu importe ce que tu entends. Tu m'entends ?"
- "Oui... Ok je... Je vais le faire"
- "Super. Je suis en route" dit-elle avant raccrocher et de sortir de l'infirmerie "Intrusion à L-Corp ! 2 équipes avec moi, on part dans 2 minutes !!" cria-t-elle avant de courir aux vestiaire.
L-Corp :
L'ascenseur descendit pendant plusieurs centaines de mètres sous le parking souterrain, jusqu'à finalement arriver à destination. Les portes s'ouvrirent dans un souffle, dévoilant une pénombre dense, envahie de poussière et de silence. Letha sortit de l'ascenseur, pour enfin se retrouver dans l'ancien laboratoire de sa mère. Un vaste espace souterrain, aux murs couverts d'étagères métalliques et de panneaux électroniques abandonnés, plongés dans l'obscurité.
Le sol et les meubles étaient recouvert de bâches épaisses, elles-mêmes recouvertes de plusieurs années de poussière et de débris. Lorsqu'elle actionna l'interrupteur, les lumières grésillèrent au plafond, avant de se stabiliser, symbolisant à quel point le temps était passé depuis la dernière fois que quelqu'un était venu ici.
Elle s'avança, lentement. Le silence résonnait à ses oreilles comme un cri. Prenant une grande inspiration, elle souleva la première bâche. Un plan de travail métallique apparut, parsemé d'outils scientifiques. Letha dégagea une autre bâche, puis une autre, redonnant peu à peu forme au laboratoire de sa mère.
Elle ne touchait rien. Elle se contentait de regarder. Elle imaginait sa mère ici, en blouse, concentrée, travaillant sur ses différents projets. Elle l'imaginait, capable de travailler ici pendant des heures, comme Jess lui avait dit.
Après un court moment à se recueillir, elle se mit à chercher. Rapidement, sans précipitation, mais avec une intensité froide. Elle ouvrit les tiroirs, souleva des boîtes, inspecta les armoires vitrées. Elle trouva d'anciennes inventions, certaines dont elle ignorait même la fonction. Des dispositifs de communication, un prototype de prothèse cybernétique, un générateur d'ondes neutralisantes.
Mais pas de Harun-El.
Elle soupira. Elle s'accouda sur l'un des plans de travail et se passa le visage dans les mains, sans s'apercevoir que son avant-bras toucha un objet, avec une base ronde, blanche, sur laquelle reposait une structure cristalline, posé à côté. Soudain, un léger vrombissement emplit l'air, et en une fraction de seconde, un hologramme translucide, fait de milliers de particules bleutées, s'éleva depuis la structure.
Letha recula d'un pas, par réflexe. La projection prit peu à peu une forme stable, sans que Letha puisse réellement identifier la forme. Ce qui s'en approchait le plus était probablement un 8, fait en 3D.
- "Bonjour."
- "Qu'est-ce que... c'est que ça ?" demanda Letha en fronçant les sourcils.
- "Je suis Hope" répondit la projection d'une voix douce. "Une intelligence artificielle conçue par votre mère, Lena Luthor."
Le souffle de Letha se coupa. Elle fixa l'hologramme, interdite.
- "Wow, attends, comment tu sais que je suis sa fille !? Personne le sait !!"
- "Parce que Mlle Luthor m'a programmée de façon à ce que je ne puisse être activée et ne répondre qu'à ses exigences, où à celle de ses enfants."
- "Attends... Comment tu savais que ma mère attendait des jumeaux ??"
- "Votre mère n'accordait que très peu sa confiance, alors elle m'a créée dès qu'elle à appris sa grossesse, dans le but que je lui serves entre autre chose d'obstétricien" répondit Hope. "J'ai surveillé l'évolution de sa grossesse en temps réel." au même moment une photo d'une échographie apparût "J'ai passer 8 mois à vous monitorer, jusqu'à ma dernière activation. Je réalise qu'il s'est passé du temps depuis. Mes calculs indiquent que ma dernière activation remonte à 16 ans."
- "Wow..." souffla Letha "Alors.... Qu'est-ce que tu peux faire ?" demanda-t-elle, toujours intriguée.
- "Je peux vous assister sur divers domaines, tels que les calculs, la recherche, ou encore d'autre choses. Mon champ d'action est vaste, mais pas illimité."
- "Ok.... Est-ce que tu sais que ma mère est morte, il y à 16 ans?"
– "Non. Je suis désolée d'apprendre cela" répondit Hope
- "Vas-tu m'aider à la venger?"
- "Je peux vous assister. Vous obéir et vous assister dans votre quotidien fait partie de ma programmation."
- "Bien. Tu es bien la seule personne qui puisse accepter de m'aider... Enfin, personne, si on veut..."
- "Voulez-vous dire que vous n'avez pas d'allié dans cette quête?"
- "La seule personne qui aurait pu l'être est morte..." souffla Letha après un court silence "Personne ne sait que j'existe... Ma mère n'a jamais révélée qu'elle attendait des jumeaux... Quand ils ont retrouvés son corps, et ils ont trouvé le corps de mon frère dans son ventre, ils ont conclu qu'il n'y avait que lui... Personne n'a sut que j'étais née..."
- "Alors pourquoi Samantha Arias vous a-t-elle donné accès au laboratoire de Mlle Luthor, si personne ne sait qu'elle a eu une fille ?"
Letha tressaillit, surprise.
- "Bah j'me suis infiltrée" dit-elle simplement, comme si c'était une évidence "Bon j'ai du assommer quelques personnes, mais bon, la routine quoi" puis, un déclic se fit dans sa tête "Mais... attends... Comment tu sais que Sam Arias est la nouvelle PDG de L-Corp ? Ca s'est passé après ta dernière activation pourtant"
- "C'est écris dans le testament de Lena. "En absence d'héritier légitime, ou si il(s) sont incapable d'assurer la direction d'L-Corp, celle-ci ira à Samantha Arias." C'est ainsi que je le sais."
Letha écarquilla les yeux.
- "Attends.... Tu dis que... Tu as accès à son testament...?"
- "Bien sûr. Elle m'y a donné accès, comme à tous ses fichiers sécurisés. Je peux vous le montrer si vous le souhaitez."
Un silence s'imposa. Bien sûr qu'elle le voulait. Chaque fibre de son corps hurlait oui. Chaque cellule en elle voulait lire ces mots, pas pour savoir ce que sa mère lui avait laissé. Juste pouvoir avoir un autre lien avec elle.
- "Je... j'en meurs d'envie..." souffla-t-elle en fermant les yeux, avant de se secouer la tête "Mais pas maintenant. Ce n'est ni le lieu... ni le moment."
- "Comme vous le souhaitez" dit simplement Hope, sa silhouette ondulant doucement.
- "Bon, comment est-ce que je peux te prendre avec moi, toi?"
- "Il suffit de me débrancher et de connecter ma matrice à un support compatible. Mais... je ne peux pas être déplacée maintenant."
- "Pourquoi ?"
- "Une mise à jour est en cours. Elle s'est déclenchée automatiquement lors de mon activation. Elle synchronise mes fichiers avec les données cryptées de Lena, et actualise mon système et ma base de donnée. Cela me rendra plus complète... et plus utile."
Letha soupira, frustrée.
- "Combien de temps ça prendra ?"
- "Quelques minutes, tout au plus."
- "Ok... Alors, en attendant, est-ce que tu peux me renseigner sur le Harun-El ?"
- "Bien sûr. Mlle Luthor à menée de nombreuses recherches approfondies sur le Harun-El. J'ai accès à l'ensemble de ses fichiers."
Soudain, un faisceau s'éleva du socle de Hope et projeta des dizaines de schémas, de tableaux, d'analyses moléculaires et de journaux audio. Les murs sombres du laboratoire se retrouvèrent tapissés de fragments holographiques tournoyants, tous centrés autour d'un même élément : la pierre noire venue de l'espace.
Letha fit un pas en avant, les yeux écarquillés. Les recherches de sa mère étaient titanesques. Des modèles génétiques extraterrestre, humains... Des équations complexes. Des essais cliniques. Des échecs. Des réussites.
- "Elle y a dû y passé des années..." souffla Letha.
- "En fait elles n'ont durée qu'un an. C'était l'un de ses projets les plus importants" expliqua Hope. "Et l'un des plus dangereux."
- "Est-ce que tu peux m'aider à trouver du Harun-El ?"
- "Je peux vous confirmer qu'il y en a ici, dans ce laboratoire. Mais je ne suis pas en mesure de déterminer exactement où" Hope projeta alors un nouvel hologramme, une carte à trois dimensions du laboratoire, détaillant chaque meuble, chaque caisse, chaque emplacement "Voici l'inventaire complet de cette pièce."
Letha se mit immédiatement en mouvement. Elle ouvrit tiroir après tiroir, caisse après caisse, ses gestes précis, méthodiques. Elle déplaça des instruments recouverts de toiles, repoussa des rouleaux de schémas anciens.
Elle trouva un pistolet paralysant, qu'elle testa dans l'air avant de le fixer à sa cuisse. Une ceinture technologique imposante attira son attention. Elle l'enfila sans réfléchir, l'ajustant à sa taille. Puis elle découvrit un fusil cryogénique, plus lourd, qu'elle posa à ses pieds, puis des sphères métalliques émettant un bourdonnement presque inaudible, accompagnée par une paire de lentilles. Elle en glissa trois dans sa poche.
Et enfin, au fond d'une armoire hermétiquement fermée, elle vit une boîte, compacte, scellée avec soin. Une inscription était écrit dessus, en lettres noires sur le métal. "Projet HL". Letha posa les doigts sur le couvercle. Son cœur battait plus vite. Elle le savait. Elle le sentait. C'était là.
- "Enfin..."
Soudain, un bip retentit. Elle se retourna brusquement, et vit que l'ascenseur était en train de remonter. Quelqu'un l'avait rappelé, assurément.
- "Hope ! Ma mère avait des caméras cachées pas connectés au système d'L-Corp?"
- "Oui, elle en avait."
- "Alors montre les moi maintenant !!"
Hope s'exécuta, et, grâce à sa connexion à l'ordinateur de Lena, afficha la caméra de sécurité placé sur la porte d'ascenseur. Letha pouvait y voir environ une douzaine d'agents, armés jusqu'au dents. Parmi eux, il y avait une femme rousse, aux cheveux courts, dont le visage disait quelque chose à l'adolescente.
- "Bon sang... Bon, ben..." elle sortit l'une des sphères trouvée plus tôt "Y'a plus qu'à se les faire..."
Elle sortit une deuxième sphère métallique et les déposa sur le sol, juste en face de l'ascenseur. Puis elle se glissa dans l'ombre, derrière une des plans de travail, avant d'enfiler les lentilles qui allaient avec les sphères.
Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, une lumière foudroyante jaillit instantanément des sphères, explosant dans l'espace en un éclat aveuglant d'une intensité inhumaine. Les agents qui sortaient de l'ascenseur furent immédiatement désorientés, criant et portant la main à leurs yeux, lâchant immédiatement leurs armes.
Letha, parfaitement préparée, bondit sur eux, ses yeux protégés par les lentilles. Son premier coup de pied envoya valser un agent contre le mur. Elle enchaîna avec un croche-pied et un coup de genou dans le plexus d'un second, avant de pivoter pour esquiver un tir aveugle, puis frappa le troisième avec la crosse de son pistolet.
Elle sentit une matraque heurter son flanc, et un poing lui arracha un râle lorsqu'il percuta sa mâchoire. Elle recula, esquiva un tir, roula au sol pour éviter un autre coup de bâton, avant de sortir sa propre matraque et de riposter. Elle se redressa juste à temps pour contrer un agent et l'envoyer contre une table de verre qui explosa dans un fracas assourdissant, avant de saisir le bras d'un des agents et de lever le genou pour le lui briser.
Le dernier agents réussit à récupérer assez de vue pour se jeter sur elle, et il la plaqua contre le mur. Désarmée, elle n'eut pas d'autre choix que de le saisir à la gorge pour l'étrangler, jusqu'à ce qu'il la lâche. Une fois libérée, elle le débarrassa de son casque, avant de le saisir à la tête et de la plaquer violemment contre le mur, à trois reprises.
Au même moment, l'ascenseur s'ouvrit à nouveau. Et avec lui, venait un autre groupe d'agents, avec à leur tête la rousse aux cheveux courts, qui semblait diriger les opérations.
- "Rendez-vous maintenant !!!" cria-t-elle en levant son arme vers Letha.
Elle eut à peine le temps de se glisser derrière l'ancien plan de travail de Lena que les agents ouvrirent le feu, ce qu'elle fit également. en quelques tirs bien placés, elle réussit à repousser les agents, qui s'abritèrent derrière les piliers.
Mais les tirs ne cessaient pas. Alors, pour économiser son chargeur, elle lâcha son arme, et réussit à passer du plan de travail ou elle était à l'autre, puis à attraper le fusil cryogénique posé sur le sol, et elle tira. Un long faisceau de glace jaillit de l'arme, congelant le sol, et les pieds des agents. Certains glissèrent, d'autres furent figés dans leur course par une couche de givre étouffante. De quoi les retenir quelques minutes de plus.
- "Hope ! Est-ce qu'il y a une issue secrète dans ce labo ?!" cria-t-elle, essoufflée, tout en maintenant ses tirs pour maintenir les agents à distance
- "Oui" répondit la voix calme de l'IA. "Derrière l'armoire au fond à gauche. Je vous annonce aussi que ma mise à jour est terminée" ajoute-t-elle
Letha se retourna, localisa le meuble en question, et sans attendre, elle sortit la dernière sphère, et la lança au milieu du champ de bataille. Une nouvelle explosion de lumière remplit la pièce. Tous les agents hurlèrent à nouveau, aveuglés, mais pas la femme rousse. Elle était plus éloignée que les autres, et elle avait donc pu se tenir suffisamment à distance pour le pas être affectée.
Letha arracha Hope de son socle, la forme cristalline se désolidarisant avec un clic, tandis qu'une lumière douce pulsa autour de la structure. Elle la glissa dans son sac, referma d'un geste précis, et saisit dans l'autre main la boîte du Projet HL.
Elle courut jusqu'à l'armoire, appuya sur un bouton qui décala le meuble, révélant un couloir menant à un escalier, dans lequel elle s'engouffra sans refermer derrière elle. En montant, elle entendit des bruits de pas. Une fois en haut, elle sortit son arme et tira à l'aveugle, sans que ses tirs ne fassent mouche.
Letha grimpa les escaliers à toute vitesse, les muscles tendus, le souffle court, tout en tenant fermement le socle d'Hope, ainsi que la boîte. Elle surgit enfin dehors, le souffle arraché, au beau milieu d'une ruelle humide et étroite entre deux bâtiments en béton. Son regard balaya les alentours. Il y avait une bouche d'égout, à trente mètres.
Mais elle n'avait même pas le temps d'y penser. La porte s'ouvrit à nouveau, et un tir fusa. Letha plongea sur le côté, roulant sur le bitume avant de se redresser. Elle pivota, repéra les escaliers de secours sur le mur droit, et se mit à courir dans sa direction. Puis, elle sauta, prenant appuie sur la poubelle. Ses doigts s'accrochèrent à la rambarde métallique, et elle se hissa.
Elle continua à grimper, sans jamais baisser de rythme. Puis, une fois arrivée sur le toit, elle sauta, d'un bâtiment à l'autre. Ses jambes amortirent la chute, elle roula à nouveau, se redressa, et continua. Elle bondit sur le dernier rebord, agrippa la corniche d'un immeuble plus haut, et se hissa avec une dernière poussée, haletante.
Après deux minutes de répit, Letha se positionna pour prendre de l'élan, prête à bondir sur l'immeuble suivant. Elle commença sa course, mais soudain, un poids massif la percuta violemment sur le flanc. Elle fut projetée en arrière, roula sur le gravier du toit, et avant même d'avoir pu se redresser, un poing fondit sur sa joue comme une tempête.
Bien que sonnée, Letha réussit à se dégager et à assener un coup dans les côtes de son adversaire, avant de rouler sur le côté. La rousse n'eut qu'à pivoter pour donner un coup de pied dans le visage de Letha, lui brisant le nez au passage.
Les coups se mirent à pleuvoir sans finesse, sans répit. Letha para un crochet du gauche, riposta avec un coup de genou dans les côtes que la rousse encaissa, tout en assénant un coup de coude dans le dos de Letha, avant d'ajouter un crochet du droit, qui fragilisa son masque. La rousse n'hésita pas à l'arracher d'un coup.
- "Julia Huang...?" souffla Alex, choquée, ne s'y attendant pas.
- "Vous me voulez quoi bordel? J'vous ai rien fait alors dégagez et foutez moi la paix"
- "Pourquoi ça hein?" cracha Alex, pleine de haine et de rancœur "Pourquoi je ferais ça ?!? Tu t'es attaquée à ma petite sœur, tu crois que je vais laisser passer ça ?!"
- "J'en ai rien a foutre"
Ces mots suffisaient à Alex pour qu'elle explose, sa haine reprenant le dessus. La rousse se jeta à nouveau sur Letha, leurs deux corps se percutant avec violence. Plus rien n'existait pour Alex que sa rage totale, bestiale. Alex assena deux coups de poing très violents à Letha, jusqu'à lui briser la pommette, avant de l'étrangler.
- "Je vais te faire regretter de t'être attaquée à ma sœur!" cria Alex
- "Je sais même pas... De... Qui tu parles !" cracha Letha, en se débattant sous la prise d'Alex.
- "Kara ! Kara Danvers ! C'était elle, dans les égouts de Blüdhaven ! Tu as essayée de la tuer!"
Letha se figea. Ses yeux s'élargirent. Cela perturba Alex, qui desserra sa prise, légèrement. Letha en profita pour attraper le bras de son adversaire et le lui tordre. Mais Alex résista, et frappa à la mâchoire de l'adolescente. Letha encaissa, se dégagea d'un violent coup de tête, puis roula sur le côté, le souffle haché. Elle enfila son poing américain, avant d'assener un violent uppercut dans la mâchoire d'Alex.
- "J'aurais jamais fait de mal à Kara Danvers..." souffla-t-elle. "Jamais. Je la respecte... plus que quiconque."
Les mots glissèrent dans l'air comme un murmure sincère, mais Alex, aveuglée par la colère, n'y croyait pas. Elle revint à la charge, prête à l'écraser, mais Letha, dans un réflexe désespéré, leva son arme et tira. Une balle. Deux. Trois. Toutes dans la jambe d'Alex.
Cette dernière s'effondra sur le flanc avec un cri de douleur, la cuisse en sang, le visage déformé par la souffrance. Letha haletait, le regard flou, le corps tremblant. Son doigt vacilla sur la gâchette.
- "J'voulais pas lui faire de mal... Et puis... J'l'aurais... Jamais tuer... Je tue que ceux... Qui le méritent..."
- "Ouais... Comme William Clyde...."
Le sang de Letha se glaça subitement. Sans prévenir, l'adolescente se rua sur la rousse, et lui flanqua un coup de pied dans le visage, avant de la saisir par le col, et de la frapper au visage.
- "Ne parle plus de ce fils de pute comme un sain !! Plus jamais !!! PLUS JAMAIS !!!!" hurla-t-elle, en lui assenant un autre coup, suivit d'un autre, et encore un autre, jusqu'à ce que...
BAM !
Le coup partit du pistolet d'Alex. La balle transperça l'abdomen de Letha. Cette dernière écarquilla les yeux, un hoquet étouffé dans la gorge. Elle tituba en arrière jusqu'au rebord, puis son corps bascula dans le vide, emporté par la gravité.
Le monde se tordit autour d'elle. Le ciel devint une tâche floue, alors qu'elle tombait, lentement. Et dans cette chute interminable, elle vit défiler ce qu'elle avait été, ce qu'elle avait vécu depuis aussi loin qu'elle puisse s'en rappeler.
Elle pleura. Elle pleura parce qu'elle avait échoué. Parce que Léviathan était toujours en vie. Parce qu'elle ne les avait pas arrêtés. Parce qu'elle avait été faible. Parce que sa mère était morte. Parce que son frère était mort. Parce qu'elle avait survécu pour rien.
Parce qu'elle les avait trahis.
Elle ferma les yeux. Mais au moment où elle s'attendait à heurter le sol, et à mourir...
PSSSSHHHHHT
Un son de gonflage se fit entendre. Au même moment, la ceinture autour de sa taille se gonfla brutalement, déployant une membrane souple, gonflée d'air, comme un airbag humain. Elle heurta le sol dans un bruit sourd, protégé par la technologie.
Protégée par l'une des invention de sa mère. Elle resta allongée un instant, les larmes coulant librement cette fois. Pas de douleur, pas de rage. Juste un souffle de gratitude.
- "Merci, maman..." murmura-t-elle.
D'une main tremblante, elle appuya sur le bouton de la ceinture, qui fit se rétracta le ballon gonflable dans la ceinture.
Sur le toit, Alex, paralysée par sa jambe en sang, ne pouvait plus bouger. Normal dans son état. Pour elle, c'était évident que son adversaire était morte. Elle lui avait tirer dans un organe vital, et elle avait fait une chute mortelle.
Elle ne se doutait pas une seconde que Letha, la main plaquée sur sa plaie abdominale, boitait au loin, jusqu'à arriver à stopper le saignement au milieu d'une rue, pour au final réussir à atteindre une bouche d'égout.
Son sang coulait à flot. Elle le savait : elle était en train de mourir. Mais elle n'en avait pas fini. Pas encore.
Chapter 11: Le Mystère S'épaissit
Chapter Text
L-Corp :
Alex poussa un long soupir douloureux en se laissant tomber sur le brancard portatif que les agents du DEO avaient déployé pour elle. Son pantalon était maculé de sang, mais la balle n'avait fait que transpercer la chair. La blessure était douloureuse, mais heureusement elle n'étais pas fatale. L'un des agents resserra le bandage autour de sa cuisse tandis qu'un autre lui tendait une poche de glace à appliquer sur sa joue.
- "Directrice Danvers" dit un autre agent qui se dirigea vers elle
- "Oui?"
- "On a fouillé toute la zone, directrice Danvers. Pas de trace du corps."
- "Quoi ?" gronda Alex, se redressant brusquement malgré la douleur.
- "Le corps a disparu. Il n'y avait que du sang sur les pavés, et une traînée, qui ne menait qu'a une allée vide. Rien d'autre."
Alex frappa du poing sur le bord métallique de la civière, les dents serrées.
- "Putain de merde..."
Au même moment, la porte de l'ascenseur s'ouvrit, et Sam en sortit. Elle était légèrement pâle, et elle avait une poche de glace serrée contre une bosse qui gonflait sur son front. Ruby la suivait de près, refusant de la quitter des yeux, l'air inquiète, presque en alerte.
Alex se redressa lentement, grimaçant.
- "Sam... tu vas bien ?"
- "Oh, ça va super" grogna Sam, en s'asseyant lentement sur une chaise "J'ai été assommée, laissée inconsciente devant mon propre bureau, et maintenant je dois faire l'état des lieux d'un labo qui aurait dû rester fermé à double tour."
– "Désolée..." dit l'agente en tenant la main de son amie "Qu'est-ce qui s'est passé ?"
- "Franchement, j'en sais rien. J'ai absolument avant qu'on m'assomme. Quand je me suis réveillée, Ruby était penchée sur moi, et mon bureau était verrouillé."
- "On est où là?"
- "C'est... Le vieux labo de Lena..."
- "Le labo de Lena ? Mais c'est pas du tout ici, pourtant."
- "Elle... Elle en avait plusieurs, ça c'était son labo principal."
- "Ok, mais pourquoi cambrioler ce labo ?" murmura Alex en grimaçant "Il n'a pas été utilisé depuis des années, non ?"
- "C'est bien le problème. J'en sais rien. Et je sais encore moins ce qui aurait pu les intéresser là-dedans. Je connais à peine 10% de ce que Lena gardait ici."
- "Sam il va nous falloir l'inventaire de cette pièce" dit Alex en se mordant la lèvre.
- "Déjà demander. Cela dit... Je peux vous dire qu'un truc a disparu. Une sorte de socle étrange... comme une base technologique, je crois. C'était posé ici" expliqua la PDG en pointant un endroit sur le plan de travail "Il me semble qu'il s'agissait d'une sorte d'intelligence artificielle, mais je pense pas qu'elle l'ai terminée. Personnellement, j'ai jamais réussi à l'allumer."
Alex haussa un sourcil, intriguée, mais ne répondit pas tout de suite, puisqu'un technicien arriva au même moment, en tenant une tablette à la main.
- "Directrice, voici l'inventaire de la pièce. Mlle Luthor avait tout numérisé, donc on devrait savoir rapidement ce qui a été pris.... Alors, apparemment, seuls 4 objets ont disparus, dont 2 manquants : le pistolet paralysant, et une boîte, marquée 'Projet HL'."
Alex plissa les yeux.
- "Qu'est-ce que c'est, le projet HL ?"
Sam leva les deux mains, impuissante.
"Aucune idée. Ce n'est pas un nom que j'ai déjà entendu. HL, ça pourrait être n'importe quoi. Je savais même pas qu'une boîte avec ce nom était ici."
- "Et les deux autres objets?"
- "Le fusil cryogénique, dernière génération, et le stock de grenades lumineuses. Mais eux, elle ne les as plus" explique-t-il avant de tendre la tablette à Sam et de partir.
- "Est-ce qu'on peut avoir les images de surveillance ?" demanda Alex
- "Non, navrée" s'excusa la PDG "Le système entier du bâtiment a été brouillé. L'intrus savait exactement quoi faire."
- "L'intruse. Dit toi que tout ce bordel est due à une putain d'adolescente"
- "Sérieuse? Elle est en pleine crise d'adolescence ou quoi ?"
- "J'en ai foutrement aucune idée" dit Alex en fermant les yeux un instant, les mâchoires crispée, avant de rouvrir les yeux, le regard dur "Mais on va la choper, ça je te le garantie. Allez, on remballe, retour au DEO."
D.E.O :
Alex arriva DEO sur un brancard, malgré les protestations, et fût transférée immédiatement vers l'infirmerie, pour que sa jambe reçoive des soins appropriés. Elle fût installée à côté de Kara, qui était toujours allongée, immobile. Ses constantes étaient stables. Mais rien d'autre ne bougeait.
Alex sentit sa gorge se serrer en l'apercevant. Elle tourna la tête en direction du médecin de garde, tandis qu'une infirmière commença à s'occuper de sa jambe, retirant le pansement temporaire pour nettoyer la plaie et suturer plus proprement, tandis que Brainy entra, tablette à la main.
- "Directrice Danvers, comment allez-vous ?" demande-t-il en s'approchant.
- "Comme quelqu'un qui s'est pris 3 balle de 9mm dans la cuisse" grogna-t-elle. "Mais je vais survivre. Toi, t'as trouvé quelque chose ?"
- "Pour l'instant, j'analyse encore les données qu'on m'a fournies"
- "OK..." dit-elle en fixant sa soeur inconsciente "Je suis perplexe. Les actions de Julia ne suivent aucune logique rationnelle. Je veux dire, pourquoi tuer toutes ces personnes, pour après aller faire un casse chez L-Corp?? Qui plus est dans le labo abandonné de Lena Luthor???"
- "Je suis d'accord. Même pour moi, c'est... déroutant."
Alex hocha la tête, les mâchoires contractées.
- "C'est complètement absurde, Brainy. Elle tue un prof de sport, deux sénateurs, un alien, une ancienne collaboratrice de Lex. Et ensuite, elle s'introduit à L-Corp pour voler une IA même pas fonctionnelle et une foutue boîte. Et quel est le lien avec Lillian Luthor dans tout ça ?!" s'écria-t-elle en tapant du poing sur le rebord métallique du lit, les yeux brûlant de frustration "J'ai beau retourner ça dans tous les sens, ça ne colle pas. Rien ne colle !"
Brainy prit une profonde inspiration, se voulant rassurant.
- "Une IA, vous dites ?"
- "Ouais enfin un truc pas fonctionnelle selon Sam."
- "Je vois... C'est vraiment déroutant... Même moi, avec toutes mes connaissances, mes projections de comportement, mes algorithmes... je n'arrive pas à modéliser son plan global. Il nous manque encore trop d'éléments."
À ce moment précis, la porte de l'infirmerie s'ouvrit brusquement, et Kelly déboula dans la pièce, son sac encore en bandoulière, les yeux écarquillés par la panique. Elle se jeta vers le lit d'Alex sans même adresser un mot à Brainy.
- "Alex !" s'exclama-t-elle, les yeux humides. "Oh mon dieu, ils m'ont dit que tu... que tu avais été blessée... Ca va, tu vas bien???"
- "Eh eh eh, t'en fait pas, c'est rien, Kelly. C'est juste une balle dans la jambe, rien d'irréparable. Je vais guérir. Je suis là. Tout va très bien, d'accord ?" souffla Alex en enlaçant sa femme
- "Ne me dis pas que c'est rien" s'écria Kelly contre son cou. "Tu aurais pu..."
- "Eh eh eh, je suis là" coupa Alex doucement. "Je suis vivante. Et je compte pas mourir avant d'avoir vu notre fille grandir" dit-elle avec un sourire
- "Tu me le promet ?"
- "Promis."
La psychologue essuya ses larmes en caressant les cheveux de son épouse, avant de l'embrasser. Puis, Kelly tourna la tête en direction du lit adjacent.
- "Elle n'a toujours pas repris conscience..."
Alex hocha la tête, tandis que Brainy, sans dire un mot, s'approcha du lit de Kara. Il sortit un appareil circulaire qu'il plaça doucement contre le front de la Kryptonienne. L'appareil émit une lumière douce et bleue, se synchronisant lentement aux ondes cérébrales de Kara, ce qui fit froncer les sourcils d'Alex.
- "Tu fais quoi ?"
- "Un scan cérébrale" répondit-il "Pour vérifier s'il n'y a pas eu de changement. Mais malheureusement, rien n'a changé" annonce-t-il "Son activité cérébrale reste stable, mais elle est verrouillée dans une forme de stase mentale. Comme si... son esprit refusait de revenir."
Alex détourna les yeux. Elle se mordit la lèvre inférieure avec rage. Un goût métallique se répandit sur sa langue. Elle ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir et de plonger son regard dans celui du Coluan.
- "Tu dois entrer dans son palais mental" dit-elle d'une voix ferme. "Tu es le seul qui peut le faire, et il faut qu'elle se réveille."
- "C'est risqué, et ça peut ne pas marcher si elle est dans un état de verrouillage profond..."
- "Je m'en fous" coupa Alex. "Fais-le. Je t'en prie. Trouve-la. Dis-lui qu'on est là."
Un court silence, lourd. Puis Brainy acquiesça. Et il entra dans le subconscient de Kara.
La blancheur aveuglante de l'Arctique s'étendait à perte de vue. Le vent hurlait dans le silence de l'esprit, glacé et mordant. Brainy se tenait là, vêtu de son uniforme de la Légion. Devant lui s'élevait la silhouette majestueuse de la Forteresse de Solitude, taillée dans des cristaux géants, immobiles, solennels, éternels. Il avança, lentement, ses pas crissant sur la neige immatérielle. Puis, il leva le poing, et toqua.
Mais rien.
Aucune réponse. Aucun mouvement. Pas même le plus léger frémissement d'énergie Kryptonienne derrière les parois cristallines. Il frappa encore. Une fois, deux fois, trois fois, mais toujours rien, aucune réponse. Il tenta autre chose, et posa la main sur l'un des cristaux d'accès, espérant déclencher une réaction. En vain. Tout restait figé, inerte, verrouillé. Kara, où plutôt son subconscient, ne voulait pas être trouvée. Et avec regret, il quitta le palais mental, sans avoir pu faire quoi que ce soit.
De retour dans l'infirmerie, il cligna des yeux et fixa Alex, toujours allongée, Kelly serrant sa main.
- "Je ne peux pas l'atteindre" déclara-t-il, la voix plus grave que d'habitude. "Elle... elle ne me laisse pas entrer."
Le visage d'Alex se figea. Une tension glaciale tordit ses traits. Elle détourna les yeux, puis les referma un instant. Impuissante. Elle se sentait impuissante. Et cette sensation, Alex la haïssait plus que tout.
Elle rouvrit les yeux et planta son regard dans celui de Brainy.
- "Tu peut essayer de t'imposer ?"
Il fronça les sourcils, hésitant.
- "Alex, ce genre de tentative pourrait être dangereuse. Forcer un accès mental aussi profondément verrouillé peut avoir des conséquences..."
– "Je m'en fous" trancha-t-elle. "Je veux qu'elle se réveille. Je veux qu'elle revienne" s'exclame-t-elle "J'ai besoin d'elle, Brainy. Le monde a besoin d'elle."
- "Très bien" répondit Brainy en avalant sa salive, et en hochant la tête, résolu "Je vais essayer, mais je ne te garantit rien" ajoute-t-il en replongeant dans le palais mental.
Il était de nouveau en Arctique. Mais cette fois, il réussit à apparaître à l'intérieur de la Forteresse. L'intérieur était silencieux. Éthéré. Presque irréel. Des hologrammes immobiles flottaient dans l'air : Kara en train de rire, Kara aux côtés de Lena dans un restaurant, Kara protégeant Lena encore et encore contre diverses menaces, Kara serrant Lena dans ses bras...
Partout où il allait, il ne voyait que cela. Et, au centre, sur le sol glacé, recroquevillée... Il vit Kara. Elle était recroquevillée, en position fœtale, enveloppée dans sa cape rouge. Son visage était couvert de larmes silencieuses, et ses yeux étaient perdus dans le vide.
Brainy comprit immédiatement. Ces hologrammes constituaient ses souvenirs, et elle se les repassaient, encore et encore. Elle se torturait.
- "Kara..." murmura-t-il.
Elle ne bougea pas, alors il s'agenouilla près d'elle.
- "Kara, je suis là. Tu dois revenir."
Aucune réponse.
- "Kara... On a besoin de toi. Alex a besoin de toi."
Rien. Pas un mot. Pas un geste. Elle fixait une projection d'elle et Lena sur un canapé, riant à une vieille série télé. Brainy tendit la main, frôla son épaule, mais elle n'eut aucune réaction. Pendant plusieurs minutes, il resta ainsi, à tenter encore, et encore, de percer cette bulle de douleur, en vain.
Vaincu, il finit par quitter le palais mental. Il rouvrit les yeux dans l'infirmerie, et Alex vit immédiatement à son regard que cela n'avait pas marché.
- "Qu'est-ce qui se passe?"
- "La mort de Lena..."
- "La mort de Lena ? De quoi tu parles je comprends pas."
- "Je crois que la mort de Lena l'a bien plus brisée qu'elle ne nous l'a montrée. Elle est là... mais pas vraiment" dit-il. "Elle ne fait que revivre ses souvenirs d'elle et de Lena. Je crois qu'elle est en état de choc, et même moi, je ne peux pas la faire réagir."
Alex se laissa tomber contre l'oreiller, les yeux écarquillés, les mâchoires serrées. Supergirl était hors service, et elle devait traquer une psychopathe meurtrière, équipée de technologie L-Corp, dont elle ignorait tout du plan. Génial.
Égouts de National City :
Letha chancelait, s'accrochant au moindre rebord poisseux des parois en béton brut des égouts. Ses pas étaient hésitants, elle trébuchait souvent. Ses jambes tremblaient constamment, et le tremblement s'accentuent alors que le temps passait, alors qu'elle laissait derrière elle des traînées de sang épaisses, presque noires, mêlés aux saletés des égouts. Sa vision se brouillait, son souffle se faisait sifflant, douloureux. Chaque centimètre parcouru était un exploit en soi. Elle n'avait plus la force de penser.
Juste celle d'avancer.
Encore, et toujours.
Jusqu'à ce qu'enfin, après ce qui lui sembla être une éternité, elle aperçut la porte de son bunker. Sa maison. Son refuge. Elle débloqua difficilement la porte, et des que cette dernière s'ouvrit elle s'effondra lourdement sur le sol. Elle tenta de se relever, mais tout ce qu'elle pût faire, c'était cracher du sang. Elle resta ainsi pendant plusieurs minutes, et la mare de sang s'agrandit de plus en plus.
Au bout d'un moment, elle roula à l'intérieur, sans grâce, et la porte se referma automatiquement derrière elle. L'air y était plus sec, plus pur. Mais elle ne pouvait plus tenir debout. Ses jambes refusèrent de coopérer, alors elle rampa à nouveau, son abdomen en feu, chaque respiration résonnant comme un râle funèbre.
Cela prit du temps, mais elle atteignit enfin son bureau. Sa main agrippa le sac qu'elle avait protégé tout au long de sa fuite. Avec un effort surhumain, elle sortit le socle cristallin de Hope, qu'elle posa maladroitement sur le meuble métallique, acant de poser également la boîte du Projet HL à côté. Hope se réactiva aussitôt, la silhouette translucide de milliards de particules bleutées reprenant forme devant elle, flottant comme un hologramme vivant. Letha, elle, était écroulée contre le bureau, et son souffle était court.
- "Analyse biomédicale engagée."
Hope émit une série de sons doux et électroniques, alors que des faisceaux invisibles scannaient le corps de Letha de la tête aux pieds.
- "Vous êtes grièvement blessée. Trois organes vitaux ont été perforés. La perte de sang est estimée à 67%. Diagnostic : état critique. Pronostic vital engagé."
- "Merci, Doc...." souffla Letha avec un sourire ironique, tandis qu'un peu de sang coulait de ses lèvres "T'avais pas... Un truc plus rassurant... En stock...?"
- "Voulez-vous que je vous assiste pour une tâche en particulier ?"
- "Tu peux... revitaliser des organes morts, peut-être ?" répliqua Letha, toujours sarcastique, ses yeux à moitié clos.
- "Non. Une telle capacité dépasse mes fonctions médicales. Je suis une intelligence artificielle, pas un régénérateur cellulaire."
- "C'était ironique..." râla-t-elle en gémissant de douleur.
Elle grimaça en se redressant légèrement dans un grognement. Ses doigts s'enroulèrent autour de la boîte noire scellée qu'elle avait récupérée au laboratoire. Elle la tira vers elle, ainsi que le socle de Hope, d'une main tremblante.
- "Tu peux... Me l'ouvrir...?"
- "Je peux essayer. Veuillez me brancher au port de connexion du coffret."
Le socle s'illumina, et un câble en sortit. Letha le dirigea vers le panneau de contrôle biométrique, et trouva enfin un port sur lequel le brancher. Plusieurs minutes passèrent, et puis finalement, alors que Letha avait perdu de plus en plus de sang et était sur le point de perdre connaissance, un bruit sec résonna, et la boîte s'ouvrit.
Elle rouvrit subitement les yeux, comme si elle avait reçu un regain d'énergie. Et c'est là qu'elle les vit. Huit fioles parfaitement conservées, remplies d'un liquide d'un noir absolu, plus sombre encore que les ténèbres autour d'elle. Une densité étrange, presque surnaturelle. Du Harun-El. Enfin.
Letha tendit la main. Elle saisit l'une des fioles avec une précaution extrême, compliqué puisqu'elle tremblait constamment. Elle inspira, puis déposa la fiole sur le sol, avant de chercher une seringue dans la trousse médicale rangée dans l'un de ses tiroirs.
Ses mains tremblaient de plus en plus. Elle ôta le capuchon de la fiole, plongea l'aiguille, aspira le liquide sombre, jusqu'à ce que la seringue soit pleine. Puis, elle regarda l'aiguille.
Son souffle s'accéléra. Son rythme cardiaque monta brutalement. Des perles de sueur se formèrent sur son front, et ses cheveux collaient à sa peau.
Elle retira difficilement sa veste et son débardeur, révélant la peau pâle de son torse couvert de cicatrices. Elle frissonnait, et ses mains tremblaient légèrement d'anticipation.
- "Pour toi, maman..." murmura-t-elle "Pour toi..."
Elle prit une grande inspiration... puis planta la seringue en plein centre de sa poitrine, entre ses seins. Le contact fut brutal. La douleur aussi fulgurante que brève. Elle appuya sur le piston d'un coup sec, et le liquide s'infiltra dans son organisme.
La réponse fut immédiate. Les veines autour du point d'injection devinrent noires, puis elles se répandirent, d'abord sur son abdomen, puis ses bras, ses épaules, ses cuisses, ses jambes, son dos, son cou, son visage. Chaque vaisseau ressortait en relief, comme si quelque chose de brûlant y circulait.
La plaie de son ventre se referma aussi sec, sans laisser une seule marque de la blessure. Elle se tordit de douleur, agrippant la table d'une main. Son cœur tambourinait si fort qu'elle l'entendait dans son crâne, comme une explosion répétée.
Elle leva les yeux, et vit, au travers du plafond du bunker, une enseigne lumineuse à plus de trois kilomètres. Sous le coup de la douleur, elle enfonça ses doigts dans le sol, le fissurant, tandis qu'elle tordit le coin la table à mains nues, faisant grincer le métal.
Plus ses veines devenaient noirs, la faisant se tordre de douleur. Ses yeux devinrent complètement noirs, a la fois la pupilles et la sclérotique.
Ses nerfs étaient à fleur de peau, et la douleur ne cessait pas de s'intensifier. Elle hurlait, se tordait de douleur. Elle frappa même le sol, ce qui le craquela davantage. Ses veines noirs semblaient brûler sous sa peau, comme si chaque molécule de son sang se rebellait contre sa volonté, alors que ses muscles se contractaient violemment.
Sa vision se troubla. Elle leva le bras et s'agrippa au bord de la table, avant de le tordre à main nue, sans effort. La douleur était partout, dans sa tête, dans son corps, dans sa peau, dans son cœur...
Elle hurla à nouveau, de rage, de douleur, d'impuissance, et ferma les yeux aussi fort qu'elle le pouvait, les paupières contractées jusqu'à trembler.
- "Arrête... Pitié arrête..." souffla-t-elle en s'adressant à la douleur.
Elle glissa sur le côté, et se mit à ramper, sans que la douleur ne faiblisse. Pire même, elle semblait croître exponentiellement, sans jamais atteindre sa limite.
- "J'ai dit..." souffle-t-elle, haletante "ARRÊTE !!" hurla-t-elle en frappant le sol violemment, créant un mini cratère.
Elle resta là, haletante, son t-shirt collant à son dos, et le torse en feu. Son souffle haché devint plus lent. Ses veines redevinrent normales, et la noirceur de ses yeux s'estompa. Et finalement, le silence revint.
Letha resta un moment immobile, les yeux fermés, le souffle suspendu, comme si l’univers entier retenait sa respiration avec elle. Puis, elle rouvrit les yeux. Son regard était vif. Limpide. Aucune trace de douleur. Elle se redressa d’un bond souple, fluide, presque instinctif. Elle était sur ses pieds, debout, et sans le moindre vertige. Elle jeta un œil à son abdomen.
Ses doigts défirent doucement le tissu poisseux de sang coagulé. Elle releva son t-shirt pour observer la blessure, mais elle ne trouva rien. Aucune blessure, aucune plaie, pas même une cicatrice. Sa peau était intacte, lisse, comme neuve.
Son cœur battait calmement, puissamment, comme s’il n’avait jamais été blessé. Comme si la balle n’avait jamais existé. Elle posa une main sur son ventre, encore incrédule, puis regarda Hope.
- "Tu confirmes que ça à marcher, pas vrai?"
- "Oui, l'injection à fonctionnée" répondit Hope mécaniquement
- "Et du coup, qu’est-ce que j’ai, au juste, comme pouvoirs maintenant ?"
- "Le Harun-El est une matrice biogénétique instable, conçue pour réécrire le code cellulaire d’un hôte humain" expliqua l'intelligence artificielle "Si la dose administrée a été mélangée à de l’ADN extraterrestre spécifique, vous manifesterez les attributs de l’espèce en question, considérée comme "donneuse". Dans le cas contraire, le sujet développeras des capacités kryptoniennes."
Letha haussa un sourcil.
- "Kryptoniennes?! Genre... Comme Supergirl ?"
- "Oui, comme Supergirl."
- "Merde alors j'ai les pouvoirs de Supergirl" s'écria-t-elle, ayant encore du mal à réaliser la nouvelle
- "Exactement."
Letha cligna lentement des yeux, avant de se diriger vers la sortie du bunker, et de se retrouver à nouveau dans les couloirs poisseux et oppressants des égouts. L’odeur d’eau stagnante, de rouille et de moisissure lui emplit les narines.
Mais elle s'en fichait. Elle s’approcha d’un vieux mur en béton, fissuré et vermoulu. Elle serra le poing, sans voir que les veines de se derniers devenaient noirs. Puis, elle frappa le mur, y mettant toute sa force. L’impact retentit comme une détonation dans les égouts, alors que le mur explosa Un pan entier vola en éclats, propulsant des morceaux de béton à plusieurs mètres, certains s’écrasant contre les parois opposées. Une pluie de poussière se déversa dans le couloir.
Letha recula, les bras à demi levés, surprise par sa propre force, avant de fixer sa main. Pas une égratignure. Elle n'avait pas sentie de douleur non plus. Tout en fixant sa main, elle se baissa et utilisa l'autre pour tirer son couteau de sa botte, une lame militaire affûtée, qu’elle posa contre la paume de sa main, avant d'appuyer. Elle força, autant que possible, mais rien.
Aucune entaille n'apparut, aucune goutte de sang ne coula, comme si la lame glissait sur une plaque d’acier invisible, souple et invincible.
- "Ok..." souffla-t-elle en fixant sa paume, ébahie. "C’est sérieux."
Après quelques secondes, elle se tourna vers le couloir, s’accroupit légèrement, avant de se mettre à courir. Au début, c'était normal. Puis, elle remarqua qu'elle allait de plus en plus vite. Le monde autour d’elle devenait flou, distordu, comme vu à travers une vitre en mouvement. Les murs défilaient. Le sol vibrait sous ses pieds.
Elle s’arrêta net, freinant brutalement, laissant derrière elle un crissement presque inaudible. Elle ne le savait pas à ce moment là, mais elle venait de parcourir 352 km/h, en à peine 10 secondes. Letha resta immobile, les cheveux agités par les résidus de courant d’air. Elle se retourna lentement, haletante, non pas de fatigue, mais d’extase.
Elle retourna au bunker, comme elle en était partie. Lorsqu'elle entra dans le bunker, Hope était toujours active.
- "Hope, tu peux m'aider à les contrôler?" demande-t-elle.
- "Bien sûr. Vous assister reste ma fonction primaire."
Elle n’avait pas conscience, en le disant, que ses yeux étaient devenues d’un noir profond.
Chapter 12: Nouveaux Pouvoirs
Chapter Text
14 Avril 2034 :
4 jours avaient passés depuis la braquage. Le sang sur le sol du bunker avait été nettoyé. Les pansements jetés. Et désormais, Letha maîtrisait la plupart de ses nouveaux dons, à peu près. Elle avait appris à se servir correctement de sa Super-Force et de sa Super-Vitesse, mais pour l'instant, le reste de ses pouvoirs ne s'étaient pas manifestés.
Pendant ces 4 jours d'entraînements, elle avait tout raconté à Hope. Absolument tout ce qu'il s'était passé depuis la mort de sa mère, jusqu'au braquage d'L-Corp. En réponse, Hope lui a demander si elle souhaitait qu'elle l'assister dans sa quête, ce que l'adolescente avait acceptée.
Elle avait alors branché Hope directement à son ordinateur principal, afin de donner à l'IA accès à l'ensemble de sa console. Cela lui permettait de réduire considérablement chaque tâche, que ce soit l'analyse vidéo, le décryptage, la collecte d'informations, etc.. Des tâches qui normalement, sans Hope, auraient pris des jours, voire des semaines entières, et qui désormais étaient réduites à quelques minutes, voire quelques heures.
Pendant que Letha s'entraînait, notamment à doser ses pouvoirs, Hope s'était mise à remonter tous les dossiers que Letha avait accumulée en 2 ans, ainsi que toutes les images possibles sur les différentes personnes affiliées à Leviathan, dans le but d'obtenir de nouvelles pistes. Et finalement, Hope trouva un point commun. Une silhouette récurrente qui apparaissait souvent à des moments clés, avec Dixon et Tessmacher.
Une femme. Toujours la même. Cheveux blancs, attachés en chignon, un long manteau rose foncé, presque mauve, qui tombait jusqu'à ses chevilles. Elle restait toujours dans l'ombre, en retrait, là ou personne ne peut la voir. Mais pourtant, elle était bien là. Hope avait calculé que cette femme et Eve Tessmacher avaient été vues ensemble au moins 238 fois en 25 ans, et qu'avec Dixon, ça avait été 111 fois sur 17 ans. Les rencontres avaient toujours dans des lieux discrets, des couloirs, des cafés déserts, des ruelles. Toujours des rencontres officieuses.
Cette femme était discrète, trop discrète. Hope n'était même pas sûre de son nom, mais après avoir trouvé un enregistrement fait par hasard à côté d'un de ses lieux de rendez-vous auprès d'Eve. Margot. Hope à eue beaucoup de mal à la localiser, mais finalement, en deux jours, elle avait réussit à la repérer. Sur son écran, Letha pouvait la voir, filmée en direct par une caméra de sécurité au port. Elle était seule, immobile, comme si elle attendait quelque chose. Alors, Letha enfila sa veste, puis quitta le bunker en un souffle et disparut dans les entrailles des égouts.
À peine quelques secondes plus tard, elle se faufilait déjà dans les ruelles désertes qui bordaient les quais. Elle arriva rapidement sur un container rouillé, et c'est ainsi qu'elle la vit. Margot. Elle se tenait debout, dos à elle. Elle restait immobile, et contemplait l'eau de la baie de National City. Le vent faisait battre les pans de son long manteau rose foncé. Soudain, Margot soupira, sans se retourner.
- "Tu es en retard. Andrea Rojas a fait son temps. Occupe toi d'elle. Discrètement. Un accident serait préférable" ordonne-t-elle.
Letha plissa les yeux, légèrement surprise, avant de réaliser que Margot la confondait avec un autre assassin. Sachant qu'elle ne pourrait pas obtenir des informations sans se faire griller, elle sauta du container, et atterrit derrière elle.
- "Pourquoi ?" demande-t-elle, d'une voix froide.
Margot pivota d'un quart, surprise. Ses yeux glissèrent sur Letha, révélant un mélange de surprise, d'incompréhension, mais aussi de curiosité.
- "Qui est-tu petite?"
- "Pourquoi vous voulez tuer Andrea Rojas?" répéta Letha, plus lentement, plus froidement, en s'avançant.
Le regard de Margot s'assombrit, et elle recula autant que Letha avançait.
- "Tu ne sais pas à qui tu parles. Tu ne sais pas ce qu'il va t'arriver, petite fille."
- "Je vous ai poser une question. J'attends une réponse. Sinon c'est avec mon poing que je vais vous reposer ma question." menaça l'adolescente en s'approchant
Margot inclina la tête.
- "J'en doute. Parce que tu vas mourir."
Letha, agacée, serra le poing. Les veines de sa main devinrent noires grâce au Harun-El. Et soudain, alors qu'elle s'imaginait frapper Margot de toutes ses forces, sans prévenir, une force invisible s'abattit sur elle comme un coup de bélier, et Letha fut projetée en arrière, son corps frappant violemment la paroi d'un container métallique. Le choc déforma l'acier, et Letha s'effondra au sol dans un grondement sourd.
Letha resta au sol quelques secondes, le souffle coupé, les dents serrées, son dos encore collé à la paroi cabossée du container. Elle cligna des yeux, abasourdie. Ce n'était pas une simple poussée. Elle avait été projetée par une force brutale. L'écho du choc vibrait encore dans ses côtes. Elle n'avait même pas eu le temps de comprendre ce qui l'avait frappée.
Elle se redressa légèrement et releva les yeux, le regard noir, brûlant, rivé sur Margot, qui s'éloignait déjà, pensant la jeune adolescente morte. Elle s'éloigna à pas lents, sereine, alors qu'un employé la rejoignait. Mais Letha, bien remontée contre elle, se redressa d'un bond, propulsée par la colère et l'adrénaline. En un éclair, elle se plaça juste devant Margot, ses mains se refermant violemment sur ses épaules, ignorant l'employé.
- "T'en as pas fini avec moi."
- "Mais comment..." souffla la femme vêtue de rose, figée par la surprise "Tu aurais dû être réduite en bouillie" murmure-t-elle.
- "J'suis plus résistante, conasse. Maintenant, tu vas me répondre..."
Mais alors qu'elle allait proférer une menace de torture, le corps de l'employé traversa littéralement celui de Margot, dans un flash blanc, avant de projeter Letha à nouveau sur le côté, la faisant percutant un autre container qui se plia violemment sous l'impact. Puis, comme si de rien n'était, Margot, libre, tourna les talons.
– "Nettoie ça" ordonna-t-elle calmement à l'homme qui se tenait à ses côtés, un employé des docks, à l'allure quelconque. "Ensuite, assure toi qu'Andrea Rojas ai un accident avant l'aube."
- "A vos ordres..." souffle-t-il en s'approchant de Letha.
Cette dernière gémit de douleur, mais cette fois, elle réagit vite. Genou à terre, elle se redressa et vit venir le coup. Elle attrapa le poing de l'homme, et en retour lui enfonça le sien dans l'abdomen. Le choc produisit un bruit sourd et puissant, et il fut soulevé du sol, puis projeté plusieurs mètres plus loin.
Mais il se rétablit dans les airs, sans jamais chuter ou s'écraser sur le sol. Il resta dans les airs, flottant comme Supergirl, avant de lui foncer dessus sans crier gare, comme une balle de canon. Letha fut percutée à pleine vitesse, son corps catapulté à nouveau contre les containers, si violemment qu'elle en transperça plusieurs.
Lorsqu'elle se releva, elle vit son ennemi se transformer. Son corps se contorsionna, se déforma, se tordit jusqu'à devenir quelque chose d'autre. Une créature monstrueuse, haute de presque deux mètres cinquante. Sa peau était sombre et lisse, presque visqueuse, avec un crâne allongé vers l'arrière. Ses bras étaient 5 fois plus gros que ceux de Letha, et ses yeux n'étaient que deux orbites blanches, vides. Il hurla, ou rugit, elle n'en était pas sûre, mais il produisit un son strident qui vibra jusqu'à dans la moelle de Letha.
Mais elle ne recula pas. Au contraire, elle était prête à s'attaquer à cette bête sauvage. Ses yeux devinrent noirs de Harun-El, et elle s'élança, à l'assaut de son adversaire. Il lui fonça dessus et la frappa, son poing fondant à pleine vitesse sur l'adolescente, mais cette dernière esquiva, avant d'attraper un container entier et de le lancer de toutes ses forces vers la créature.
Mais contre toutes attente, il traversa le container, comme si il n'était pas là, avant de saisir le fameux container, et de le renvoyer à Letha. La jeune fille ne cherchât même pas à l'esquiver, et plaça ses avant-bras en croix pour se protéger. L'impact déchira le métal comme du papier, avant de créer une explosion que Letha se prit en pleine figure, sans que ça ne lui fasse la moindre blessure
Elle ne perdit pas une seconde, et elle utilisant sa Super-Vitesse pour contourner l'alien, en une fraction de seconde, avant de frapper d'un violent coup de poing sa colonne vertébrale, qui était une excroissance osseuse qui sortait à moitié de son dos. Le coup fit plier la bête, qui tomba à genou devant Letha.
Celle-ci ne se fit pas prier, et elle enchaîna les attaques. Un poing dans les reins, un autre sous la mâchoire, un genou dans les côtes, un autre poing dans la joue. Rapidement, elle déversa une pluie de coups, utilisant à la fois sa Super-Force et sa Super-Vitesse pour marteler son ennemi, le plaquant et l'enfonçant dans le bitume. La violence était totale, sans pause, sans respiration, et elle n'avait aucune intention de s'arrêter.
Mais elle n'eut pas le choix.
Subitement, elle s'arrêta et vacilla, portant ses mains contre ses tempes. Un hurlement strident envahit son crâne, la faisant s'effondrer sur ses genoux. Son corps était secouée de spasmes, et des sons, des voix, des images, lui apparaissaient. Trop de choses à la fois, et surtout trop vite. Elle n'arrivait pas à les contenir. La douleur se répandit partout dans son corps, et l'alien en profita.
Il se redressa, leva un bras décharné, et frappa la jeune adolescente à terre. Elle s'envola comme une poupée de chiffon, percutant un container à pleine vitesse, qui explosa dans un vacarme assourdissant.
Sa vision se brouilla, mais ses oreilles, elles faisaient tout l'inverse. Sa Super-Ouïe s'était subitement activée, et grâce à cette dernière, elle perçut les bruits de pneus crissant au loin. Un fourgon blindé s'était arrêté non loin d'ici. Elle entendait des portières s'ouvrir, et des bottes qui frappaient l'asphalte.
Et au même moment, une lumière bleutée, comme un lasso, s'enroula autour de l'alien, qui se fit subitement attaché et projeté au loin. Et puis, au même instant, une silhouette bleue et blanche atterrit devant Letha, lui tournant le dos. Dreamer.
Sans un mot, elle s'attaqua à l'alien, utilisant ses pouvoirs pour projeter une spirale d'énergie astrale sur la créature, tandis que des agents, similaire à ceux qui étaient à L-Corp, surgirent de l'ombre et ouvrirent le feu sur l'alien, qui hurla de douleur, touché de plein fouet.
Letha, haletante, se releva. Sa tête pulsait à fond, et sa Super-Ouïe ne se calmait pas. Elle chancela, pendant quelques secondes, s'extirpant du container fumant. Dans un geste désespérée, elle frappa violemment un autre container avec sa tête, ce qui attira l'attention de Dreamer.
A peine 1 seconde plus tard, Letha disparut à Super-Vitesse, s'éloignant des quais et fuyant cette confrontation, sachant pertinemment que les choses ne tourneraient pas à son avantage si elle restait. Elle en avait assez vue pour ce soir.
Dreamer, elle, fût contrainte de reporter son attention contre l'alien qui venait de dégager trois agents, avant de se jeter sur l'héroïne.
Plus tard, dans les locaux du DEO, la Naltorienne ainsi que l'escouade d'agents qui l'avait suivi escortèrent l'alien, désormais menotté, ce qui ne l'empêchait pas de hurler. Les agents emmenèrent la créature en cellule, tandis que Nia inspira longuement, avant de prendre la direction de l'infirmerie.
Là-bas, la pièce baignait dans une lumière tamisée, presque douce. Sur l'un des lits d'appoint, Alex Danvers était assise, somnolente, la tête penchée, observant tendrement la fillette endormie sur elle. Olivia dormait paisiblement sur sa maman, avec la main de Kelly, installée juste à côté de sa femme, qui lui caressait les cheveux.
- "Comment ça va ici ?" demande-t-elle en toquant à la porte.
- "Hey !" s'exclama doucement la rousse pour ne pas réveiller sa fille
- "Ca va?" ajouta Kelly.
- "Ouais ça va j'm'en suis sortie. Mon dieu ce qu'elle est adorable comme ça" s'exclama la Naltorienne en effleurant la joue de l'enfant du bout du doigt.
- "Un ange. Comme sa mère" souffla Kelly avec un grand sourire à sa femme.
- "Alors.... Ca fait quoi de battre un Martien Blanc?" demanda la directrice du DEO, un léger sourire rempli de fierté sur les lèvres.
- "Bah j'l'ai vaincu. Mais bon c'était pas fair play, j'avais tout une équipe du DEO en renfort, donc... Le 1V1 on verra ça plus tard" répondit l'héroïne en riant doucement, avant de reprendre son sérieux "Alex, je voulais te parler d'un truc."
- "Quoi?"
- "Eh bah, à un moment, pendant le combat, j'ai-"
- "Tu es là !" s'écria Brainy en arrivant derrière elle, avant de se placer devant elle et de l'embrasser "Félicitation pour le Martien Blanc."
- "Merci, mais comme je l'ai dit à Alex, c'était pas fair play, j'ai eu de l'aide, donc..."
- "Même sans aide, je suis convaincu que tu l'aurais eu."
- "Désolée, Brainy, mais elle était entrain de dire quelque chose"
- "Oh oui. En fait j'ai-"
La brune se coupa immédiatement lorsqu'elle aperçut une photo du coin de l'oeil sur la tablette de son mari, et elle lui arracha presque des mains, avant de la montrer à Alex.
- "Elle. Je crois l'avoir sur les docks, où quelqu'un qui lui ressemblait fortement. Juste avant de neutraliser le Martien Blanc."
- "Wow, attends, tu es sûre ?" demanda Alex.
- "Pas à cent pour cent... mais elle avait l'air d'avoir la même silhouette."
- "Plus on en apprends sur elle, plus elle devient un mystère..." souffla Alex dans un soupir, alors que sa femme lui frotta l'épaule
- "Nous verrons cela plus tard." déclara Brainy "Pour l'heure, nous avons une priorité bien plus pressante. J'ai peut-être trouvé quelque chose pour réveiller Kara" annonce-t-il.
- "Qu'est-ce que tu as trouver ?!?" demanda Alex, pleine d'espoir.
- "Je me suis replongé dans les enregistrements de l'époque où Reign avait plongé Kara dans un coma profond. À l'époque, c'était le traumatisme de réaffronter Reign qui la retenait, mais au final, elle s'est réveillée."
- "Oui on sait ça."
- "Mais, c'est surtout son subconscient qui à agi pour la réveiller. Ca à réactiver certaines connexions neuronales, qui ont permis son réveil. Son subconscient avait reconstitué une forme de projection mentale, dans laquelle elle avait dû affronter ses traumatismes pour revenir à elle-même."
- "Ok, mais tu proposes quoi?" demanda Alex.
- "De manipuler son subconscient" déclara Brainy. "On crée un stimulus, qui pousse son subconscient à refaire la même chose. Une forme de suggestion semi-active. Comme une graine qu'on plante dans un rêve."
- "C'est faisable ?" demanda Nia, presque aussitôt.
- "Il y a toujours des risques. Mais ça reste possible possible. Et c'est notre meilleure chance..."
SI Nia et Alex étaient emballées par l'idée, Kelly, elle, gardait les bras croisés.
- "Brainy, ça peut vraiment être dangereux. Le subconscient n'est pas sûr, ça peut être instable pour n'importe quelle raison. On ne sait pas ce qu'elle vit à l'intérieur. Manipuler ses perceptions pourrait causer plus de mal que de bien."
- "Mais ça pourrait aussi la sauver, pas vrai ??" demanda Alex immédiatement, en regardant à la fois Kelly et Brainy.
- "Alex, c'est vraiment dangereux" protesta Kelly "Ce genre d'intervention dans le subconscient est hautement spéculatif. Ce n'est pas comme une simple hypnose ou une thérapie projetée. C'est une manipulation directe de son esprit. Une mauvaise stimulation, ou une erreur d'interprétation, et on pourrait empirer son état."
- "Mais si jamais ça marche..." insista Alex, les yeux brillants d'espoir "Alors on la sauve..."
Kelly croisa les bras, les dents serrées. Elle les regarda, tous les deux, puis jeta un œil à Kara. Le visage paisible de la Kryptonienne, si fort d'habitude, paraissait incroyablement fragile.
- "Ok, mais.. Il faudra être vraiment très prudent, sinon... j'ai peur que cela ne la mette dans un état végétatif permanent..."
- "T-tu veux dire comme...."
- "Comme une mort cérébrale, oui..." confirma Kelly en fixant les yeux de sa femme.
- "Bien sûr, on sera prudent. Mais pour l'instant, j'ai besoin de modifier mon connecteur neuronal. Cela prendra du temps, alors... Si vous voulez, vous pouvez en discuter en attendant que je sois prêt" expliqua Brainy avant de sortir.
Rues de National City :
Letha courait à une vitesse qui défiait les lois de la physique dans un bruis sourd, laissant une rafale de vent dans son sillage. Mais cette fois, quelque chose clochait. Son souffle était erratique, son front trempé de sueur, et sa mâchoire était crispée à s'en fracturer les dents.
La douleur dans sa tête, aiguë, insupportable, s'intensifiait à chaque seconde. Sa vision se brouillait, ses oreilles sifflaient, mais elle continuait, du mieux qu'elle pouvait. Il fallait qu'elle fuit. Il fallait qu'elle s'éloigne, le plus vite possible
BAM !
Elle heurta de plein fouet la façade d'un immeuble, détruisant le mur en une pluie de gravats. Des alarmes retentirent. Le choc brisa l'élan de sa course. Elle roula sur le sol, fracassant plusieurs tables et cloisons internes. Elle l'avait percuté si violemment que l'immeuble vibra sous le choc, tandis que des étincelles jaillirent d'un panneau électrique qu'elle venait d'arracher en traversant le mur.
Elle resta allongée sur le dos, pendant plusieurs secondes qui lui paraissaient des minutes entières. Son crâne semblait se fendre. Elle ne voyait plus rien qu'un voile rouge et noir. Lorsqu'elle fermait les yeux, des flashs de Margot, de Dreamer, et de ce monstre, lui revenaient en mémoire. Soudain, elle sentit un filet chaud glisser de sa narine. Elle porta une main tremblante à son nez... Du sang. Noir. Comme de l'encre
Elle se redressa tant bien que mal, chancela jusqu'à une bouche d'égout, avant de se laisser tomber dedans. Elle s'écrasa violemment sur le sol, qui se craquela sous l'impact, avant de se redresser quelques minutes plus tard, pour reprendre sa route à Super-Vitesse. Son corps percuta les murs des tunnels, incapable de s'ajuster correctement, son équilibre totalement rompu. Elle se cogna à une arche en béton, puis à une autre. Une traînée de poussière et de sang noir marquait sa progression chaotique dans les sous-sols de la ville.
Au bout de très longues minutes, elle finit par atteindre l'entrée de son bunker. Elle l'ouvrit difficilement, vu qu'elle faisait tout pour ne pas l'arracher de ses gonds, avant de tituber à l'intérieur. A mi-chemin de la pièce, ses jambes fléchirent, et elle s'effondra à genoux, les paumes contre le sol. Sa respiration se hachait. Ses veines, noires, semblaient pulser sous sa peau comme des serpents liquides. Ses yeux noirs devenaient larmoyants sous la douleur intense qu'elle ressentait. Chaque battement de son cœur résonnait comme un marteau dans son crâne. Elle cligna des paupières, dans une tentative de récupérer la vue.
- "Hope..." souffla-t-elle, la voix étranglée "Aide... Aide moi..."
L'IA s'activa immédiatement au son de la voix de Letha, et un faisceau bleu balaya le corps de l'adolescente de la tête aux pieds.
- "Alerte. Je détecte une dégradation extrême de votre condition physique."
- "Tu crois que j'ai pas compris ça ?!" s'écrie-t-elle, d'une voix brisée "Dis-moi comment... Arrêter ça..." grogna-t-elle, ses ongles s'enfonçant dans le carrelage.
- "Analyses en cours. La dégradation semble atteindre votre ADN. Ce dernier semble se scinder en deux. ADN humain et ADN extraterrestre."
- "Donc.... Avec une autre injection... Ca s'arrêtera...?"
- "C'est une possibilité. Mais je ne le recommande pas."
- "La ferme...." souffla Letha, à bout de forces.
Elle ferma les yeux un instant. Elle tremblait. Ses mains ne lui obéissaient presque plus, mais elle réussit malgré tout à ramper jusqu'à son bureau, puis elle parvint à saisir maladroitement la boîte. Ses doigts glissèrent sur cette dernière et elle tomba, ce qui la fit jurer, avant de la reprendre. Heureusement, la boîte était fermée, donc les fioles ne se sont pas cassées.
Elle s'empara d'une nouvelle fiole de Harun-El, rompit l'opercule d'un coup sec, aspira le liquide noir dans une seringue, jusqu'à la dernière goutte, et puis, sans réfléchir, elle leva la seringue et la planta profondément dans son coeur, avant de s'injecter le Harun-El.
Et tout cessa instantanément. Son souffle reprit, calme, et sa vision redevint claire. Son crâne était vide de douleur, et son cœur s'apaisa. Elle se laissa aller, adossée contre son bureau, les bras écartés. Un sourire presque ironique aux lèvres. Elle resta là quelques secondes, avec uniquement le plafond flou du bunker dans son champ de vision.
Puis elle se redressa lentement, après avoir récupérer assez de force pour aller s'asseoir au bureau, pour allumer les infos. Les images qui s'affichèrent sur l'écran parlaient d'une attaque alien sur les docks, avortée par Dreamer. Elle grogna. Son poing se serra. Et sans qu'elle se rende compte, elle le frappa, ce qui le craquela.
- "Y'a-t-il un problème Mlle Luthor ?"
- "Margot m'a échappée... Et son subordonné aussi" cracha-t-elle entre ses dents, ses yeux vibrants d'agacement.
- "Cela est fâcheux. Qu'avez-vous prévu de faire maintenant?"
Elle inspira profondément. Elle avait échoué, et maintenant, elle devait trouver un nouveau plan, un autre moyen d'avoir des informations sur Leviathan. Et grâce à Margot... elle savait désormais par où commencer.
Chapter 13: Le Retour de Supergirl
Chapter Text
Penthouse d'Andrea Rojas :
Il était près de 4h du matin. A cette heure là, tout le monde dort, habituellement. Sauf Andrea Rojas. Elle, elle restait seule, à se faire du mouron, et a se ronger les sangs. Elle était constamment munie d'une arme, même si elle savait au fond d'elle que cela ne servirait à rien.
Alors qu'elle était entrain de travailler dans son bureau, légèrement stressée, une panne de courant frappa son appartement. Toutes les lumières, les écrans, le système de sécurité, tout s'éteignit subitement, jusqu'au moteur de l'ascenseur du penthouse. L'obscurité envahit l'espace avec une brutalité clinique. Un silence artificiel suivit, plus pesant qu'un cri.
La PDG, à peine vêtue d'un tailleur de soie sombre, descendit lentement les marches de son appartement, l'oreille tendue, une main serrant fermement son arme. Elle appuya sur l'interrupteur mural, mais rien ne se produisit. Elle essaya encore quelque fois, mais cela n'avait pas plus de résultats.
- "Génial..." murmura-t-elle en relâchant la tension qui l'habitait, tout en réessayant, vainement.
- "Ça sert à rien" tonna une voix, calme, grave, surgissant de l'ombre.
- "Qui est là !?!" cria-t-elle en se retournant brusquement, le souffle court, son sang glacé, alors qu'elle levait son arme vers l'origine de la voix.
Une silhouette s'avança lentement dans la pénombre du salon, entre les reflets bleutés de la ville derrière les baies vitrées. Une jeune fille, vêtue d'un jean et d'une veste en cuir noir. Son regard était sombre, et c'est cela qui fit trembler Andrea.
- "Vous êtes là pour... Leviathan ?" demande-t-elle d'une voix tremblante, les mains à peine stables, peinant à tenir son arme.
- "Peut-être..." souffla Letha en s'approchant.
L'adolescente s'arrêta devant la table centrale, massive, en marbre noir poli. Elle posa la main dessus, avant de frotter la paume de sa main sur la table, avant d'appliquer une légère pression, ce qui créa de nombreuses craquelures, comme une toile d'araignée blanche qui se propageait sur toute la surface du meuble, faisant sursauter la PDG, qui recula de deux pas.
- "N-n-non, a-attendez, p-pitié, s-si c'est pour Leviathan, je... Je peux tout expliquer... Mes résultats récents ne reflètent pas mon efficacité passée... J-j'ai eu des difficultés, mais je..."
Letha s'élança soudain à une vitesse surhumaine, traversant les quelques mètres qui les séparaient, avant de saisir la femme tremblante et apeurée par le col, la soulevant légèrement.
- "Qui êtes-vous pour eux ?" demanda Letha d'une voix froide.
- "Je... Je suis... une de leurs esclaves..." répondit-elle, terrifiée, tandis que ses yeux s'humidifièrent "Ils... m'ont tenue sous pression pendant des années... Ils menaçaient de faire s'effondrer mon entreprise, et...."
- "Et vous pouviez pas supporter de perdre votre gagne-pain ?"railla la jeune fille.
- "Non... Si... Si Obsidian North s'effondrait... mon père ne l'aurait pas supporté, et... Il se serait suicidé... Je... Je pouvais pas..."
- "Alors pourquoi vous êtes sur vos gardes comme ça, hein ?"
- "M-mon père.... Il... Il est mort... Récemment... Je suis sûre qu'ils vont essayée de me supprimer.... J'ai... J'ai commis trop d'erreurs... Je m'attendais à ce qu'ils envoient quelqu'un... Je savais que ça finirait comme ça..."
- "Pourquoi ils sont aussi cruels? Ca leur rapporte quoi de faire ça, qu'est-ce qu'ils veulent??"
- "J'en sais rien..." souffle-t-elle, brisée.
- "Dominer le monde ?! C'est ça qu'ils veulent ?!"
- "Je suis presque sûre que c'est déjà le cas... Ils sont partout... Ils sont capable de tout..." cracha-t-elle d'une voix brisée, les larmes au bord des cils "Ces psychopathes m'ont pris l'amour de ma vie... Ils l'ont transformé en un assassin avec sa propre technologie, et je n'ai rien pu faire... Ils ont ruinés ma vie..." finit-elle en baissant la tête, retenant un sanglot du mieux qu'elle pût.
Letha la lâcha, comprenant qu'elle n'avais aucun besoin de la torturer pour avoir des informations. Andrea tomba à genoux, secouée, silencieuse, alors qu'une larme commença à couler sur sa joue gauche. Letha soupira en explorant un peu le salon, pour laisser quelques secondes de répit à la PDG, avant de pouvoir lui poser d'autres question.
Au même moment, en effleurant le médaillon qui pendait autour de son cou, Andrea murmura, si bas qu'il était inaudible. Si inaudible que personne, à moins d'avoir une Super-Ouïe, n'aurait pu l'entendre
- "Désolée Lena..."
Un frisson parcourut la colonne vertébrale de Letha, alors que son sang lui semblait se geler dans ses veines, et que son visage se figea. Immédiatement après, comme pour un réflexe, elle saisit la PDG par le col, avant de la plaquer brutalement contre le mur, sa main sur sa cage thoracique. Andrea pouvais sentir la main de Letha appuyer violemment sur ses os, qui menaçaient de céder.
– "De qui vous parlez !?" demanda-t-elle d'une voix glaciale "Parlez!!!"
Andrea suffoquait sous la pression de Letha, qui appuyait si fort que le mur commençait craqueler, tout comme les os de la PDG. Elle parvint malgré tout à supplier son agresseuse d'arrêter de lui faire mal, ce que Letha fit, en retirant un peu de force, sans pour autant lâcher Andrea. Celle-ci réussit finalement à ouvrir les yeux, et elle posa son regard sur le visage de la jeune fille en face d'elle, qui devint visible grâce au clair de lune.
Et son visage pâlit instantanément, comme si elle avait vu un fantôme.
- "Mon dieu..." souffla-t-elle, choquée "Lena..."
– "De qui... Vous... Parlez !?!?" demanda-t-elle à nouveau, avec un froid terrifiant dans la voix, alors que ses yeux devinrent lentement oranges.
- "Lena Luthor...."
- "Pourquoi vous parlez d'elle, hein ????" demanda Letha sur un ton remplit de colère, en pressant cette fois-ci sa main sur la gorge d'Andrea "Vous avez un lien avec son meurtre vous aussi, hein c'est ça !?!?" cracha-t-elle avec une haine sourde dans la voix.
- "Tu es.... S-sa... F-f-fille.....?" souffla la PDG, alors qu'elle se sentait perdre connaissance, à cause du manque d'air.
Letha écarquilla les yeux, cette fois choquée. Pendant une fraction de seconde, elle prit peur et lâcha la PDG au sol, qui s'effondra et respira bruyamment, une fois sa gorge libérée. Celle-ci prit plusieurs inspirations brisées.
- "Comment... Comment vous pouvez savoir ça ? Y'a qu'une seule personne au monde encore au courant de ça, vous, vous pouvez pas savoir qu'elle était ma mère, alors comment vous savez bordel de merde ??!"
- "Ton visage..." répondit-elle d'une faible voix.
- "Quoi mon visage ??"
- "Tu..." souffla-t-elle en levant la tête, son regard se connectant à celui de Letha "Tu ressemble trait pour trait à Lena quand on était au pensionnat... Quiconque à connu Lena à cette période pourrait la reconnaître en toi..."
Ces mots troublèrent Letha, jusqu'à la moindre fibre de son corps. Perturbée, elle saisit le col de la robe de chambre d'Andrea, avant de la plaquer à nouveau contre le mur, avec moins de force, les mains de l'adolescente tenant son fermement.
- "Donnez moi une bonne raison de pas vous tuer...." souffla-t-elle, d'une voix plus faible qu'avant.
- "Je.... Je crois pas que tu vas.... me tuer.... Ton regard.... Dit... Le contraire..."
Letha se mordit la lèvre. Parce que c'était vrai. Au fond de son cœur, elle ne se sentait pas de la tuer. Pas parce qu'elle était terrifiée à l'idée de prendre une vie, elle l'avait déjà fait. Non. Elle ne pouvait pas la tuer car, comme Hope, Andrea Rojas représente un lien avec sa mère. Une personne qui l'a connue.
Comme Kara Danvers, ou Samantha Arias. Sauf qu'à la différence de ces deux là, Andrea Rojas savait qui Letha était réellement. Et ça, c'était sa réelle faiblesse. Sa seule faiblesse, c'était sa mère. Et lentement, elle lâcha le cou de la femme d'affaire, et recula de quelques pas.
- "Qui elle était pour vous...?"
- "C'était ma meilleure amie... On était ensemble, au pensionnat... C'est moi qui lui ai fait boire son premier verre de Whisky..." dit-elle avec un rire brisée "On a été amie pendant longtemps... Mais j'ai tout foirer..."
- "Comment ça ?"
- "Je l'ai trahie..." avoua-t-elle en touchant le médaillon qu'elle portait au cou "On étaient en excursion au Costa Rica pour... Récupérer ça... le Médaillon d'Acrata... Elle le voulait parce qu'il aurait pu... l'aider à arrêter Lex... Mais j'ai rencontrer un serviteur de Leviathan... C'est comme ça que je suis tombée dans leur emprise... Ils m'ont contraint à garder le Médaillon, sans que je puis puisse le donner à Lena.... J'ai trahi sa confiance pour sauver mon père. Et quand elle l'a su, elle m'en a jamais pardonné..."
- "Pourquoi il comptait autant pour elle?"
- "Parce qu'il venait d'un conte que sa mère lui lisait quand elle était petite. Il représentait... un lien, une sorte de symbole entre elles..."
Letha inspira douloureusement. Son cœur battait à tout rompre, et ses mains tremblaient. Andrea le remarqua, et après quelques secondes, elle porta ses mains derrière son cou, avant de retirer le Médaillon, avant de le tendre à l'adolescente.
- "Il devrait te revenir..." les doigts tremblants, et le tendit à Letha "Je n'ai jamais pu m'excuser auprès d'elle... Et maintenant, elle est morte..."
Letha le saisit, sans un mot ma, et le fixa sans jamais détourner le regard de l'objet. Elle le regarda, longuement, avant de se tourner vers la PDG, et de lui donner un hochement de tête, comme pour la remercier.
- "Ils veulent votre mort." dit-elle après une ou deux minutes de silence.
- "J'en suis consciente... Mais si je prends la fuite... Ils s'en prendrons à ma fille..."
Letha hocha la tête, avant de glisser le Médaillon dans sa poche, sans un mot de plus, prête à partir. Mais a peine une seconde après s'être tournée, lentement, une faible douleur se répandit dans sa joue, alors que son corps était projeté en arrière, et elle traversa la moitié du salon avant de heurter brutalement un mur porteur. Le choc fissura le plâtre, et quelques meubles s'écrasèrent au sol.
Un homme se tenait là, face à la PDG, qui leva immédiatement son arme avant de tirer plusieurs balles sur l'intru, qui rebondirent sur son armure. Andrea lâcha alors son arme lorsque l'homme fit sortir 2 bras tentaculaires de son dos, avant d'attaquer cette dernière, dont le regard était figé par la terreur.
Letha fonça entre eux a Super-Vitesse, avant d'assener un coup de poing dans la mâchoire de l'individu, le projetant contre un meuble en acier, avant de se tourner vers la PDG terrifiée.
- "Courez !!!" hurla-t-elle, avant de réaliser qu'un des tentacules venait de lui agripper la cheville.
Le second tentacule fondit sur elle, prêt à l'embrocher, mais heureusement, sa peau était assez solide pour ne pas entièrement céder. Elle fût suspendu par la cheville dans les airs, tête à l'envers, face à l'homme qui lui assena un coup de poing en plein visage. Il lui en distribua une demi-douzaine, avant qu'elle réussisse à en bloquer un. Puis, immédiatement après, ses yeux devinrent oranges, avant de tirer des lasers violets qui tranchèrent son casque ainsi que le tentacule qui la tenait par la cheville.
Une fois sur ses pieds, Letha arracha le canapé d'un seul bras et, dans un cri de rage, le projeta sur l'homme qui tentait de se relever. L'impact fit voler les coussins et les lattes de bois, et détruisit une partie du mur et du canapé. Soudain, les restes de ce dernier volèrent sur la jeune fille, qui se prit le meuble en pleine tête.
Letha voulut riposter, mais elle n'à pas pu. Une douleur brutale explosa soudainement dans son crâne, qui la força à s'arrêter net. Ses jambes fléchirent, et elle porta ses mains à son front, dans un gémissement de douleur intense. L'espace autour d'elle commençait à tanguer, et sa vision se brouilla, tandis que du sang noir recommença à couler lentement de ses narines.
Obéissant à Letha, Andrea s'était éloignée, et avait rejoint la cuisine du Penthouse, ou se trouvait une sortie de secours. Mais avant même qu'elle puisse faire le code du système de sécurité, le tentacule restant de l'homme s'écrasa sur le panneau de contrôle, le détruisant au passage. Il saisit alors la PDG par le bras et la força à se retourner.
Puis, une larme coula de sa joue. Sa bouche s'ouvrit, sa mâchoire lui semblait tomber. La peur avait désormais laisser place au choc, en voyant le visage de l'individu, qui n'était plus caché grâce à Letha.
- "Mon dieu..." souffle-t-elle "Russel... Mon dieu... Qu'est-ce qu'ils t'ont fait..." balbutia-t-elle en larmes, en posant doucement sa joue sur celle de l'homme
Il ne réagissait pas au contact. Il resta ainsi, immobile, alors qu'Andrea pleurait devant l'homme qu'elle aimait. En le voyant ainsi, elle pouvait sentir son cœur exploser de chagrin, alors que les souvenirs, et la culpabilité remontaient à la surface avec la force d'un tsunami.
Soudain, la crise qui frappait Letha se dissipa, aussi vite qu'elle était venue, sans qu'elle comprenne pourquoi. Elle reprit une inspiration, avant d'à nouveau utiliser sa Super-Vitesse pour rattraper Andrea et l'homme.
Mais lorsqu'elle arriva, elle fût paralysée. Elle avait été trop lente. Elle vit le tentacule de l'homme, qui avait transpercé l'abdomen d'Andrea. Son corps était figée, et elle était entrain de perdre beaucoup de sang, avant qu'il ne retire le tentacule pour la laisser tomber par terre.
Le cœur ravagé, Letha n'attendit pas. Elle fonça sur l'homme et l'attrapa par l'arrière de la tête, avant de lui briser la nuque d'un mouvement sec et brutal. Un craquement sonore retentit, précédent le bruit de la chute de son cadavre.
Letha resta immobile, le souffle court, avant de s'agenouiller aux côtés du corps d'Andrea, qui suffoquait. Elle était allongée sur le dos, les bras écartés, la bouche entrouverte. Une grosse flaque de sang se répandait sur le sol, et elle luttait pour ne pas perdre connaissance.
- "Ca va aller, je vais vous emmener aux urgences" lui dit Letha pour la rassurer.
- "N-non.... C-c'est.. T-trop tard..."
- "Je suis désolée..." souffla Letha en baissant la tête.
- "S'il te plait..." la PDG posa sa main ensanglantée sur celle de Letha "Garde... Un œil... S-s-sur ma fille..."
- "J'essaierais..."
- "... L... L-Lena..." souffla Andrea une dernière fois, avant que ses muscles se relâchent.
Letha se mordit la lèvre en la voyant, désormais morte. Ses doigts tremblaient légèrement quand elle ferma les paupières d'Andrea, dans un geste de respect silencieux. En hommage à l'amitié que Lena et elle avaient partagée, autrefois. Ses yeux se posèrent ensuite sur le cadavre de l'homme. Elle n'avait pas eu le choix. Il était trop dangereux. Elle aurait voulu l'interroger, mais il ne lui avait laissé aucune option.
Elle allait se relever quand son regard tomba sur une photo, à moitié dissimulée sous une pile de papiers. Andrea, souriante, entourait de ses bras une adolescente d'environ 14 ans. Sa fille. Et puis, juste à côté, une autre photo. Andrea, plus jeune, dans une tenue d'exploratrice kaki. À côté d'elle, Lena Luthor, arborant le même uniforme, souriait à pleines dents. Une larme, silencieuse, coula sur la joue de Letha.
Lentement, Letha posa la photo sur le meuble, avant de disparaitre à Super-Vitesse.
D.E.O :
- "Alex demande encore si tu as fini" dit Kelly avec un léger soupir, en entrant dans le labo ou Brainy travaillait depuis déjà 3 heures.
- "Presque, je suis entrain de vérifier les derniers paramètres, pour m'assurer que tout se passe bien."
- "Ok..." souffla la psychologue, qui croisa les bras.
- "Tu es tendue" fit remarquer le Coluan "Tu n'approuves toujours pas ce plan?"
- "C'est pas ça... Je comprends que c'est le meilleur plan qu'on à, mais... Je peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour Kara. Elle est vraiment fragile mentalement, depuis la mort de Lena. Ca l'a vraiment détruite..."
- "Oui, j'ai bien vu ça... C'était clair que la mort de Lena lui à fait beaucoup de mal, bien plus qu'elle ne nous l'a admis..." dit Brainy, l'air pensif.
- "Tu crois qu'il y avais quelque chose entre elles?" suggéra Kelly en voyant le regard de son ami.
- "Aucune idée, qui sait, peut-être bien que oui, peut-être bien que non, on peut pas savoir" répondit-il en se levant "Tu pourras lui demander quand on la réveillera."
Après avoir saisit son lecteur temporal, Brainy quitta le laboratoire, suivit par Kelly, pour enfin se diriger vers l'infirmerie, où Alex attendait, sans patience, avec Olivia toujours endormie sur elle. Alex caressait le dos de sa fille, tout en jouant nerveusement avec les cheveux de la petite fille. Au fond d'elle, elle était en panique.
Elle redoutait que les choses tournent mal, que Kara meure pour de bon... Au fond de son cœur, elle savait que si jamais cela venait à se produire, elle ne s'en remettrait jamais... Car ce serait ça faute... C'est elle qui à supplier Brainy de tout faire pour la réveiller, et depuis qu'il avait accepter, elle avait au fond d'elle ce sentiment qu'elle avait fait le pire choix possible. Et maintenant qu'elle le voyait entrer, elle savait qu'ils ne pouvaient plus reculer.
- "Bien, tout est prêt" dit-il en posant l'appareil sur le front de Kara.
- "Comment ça fonctionne au juste ?"
- "Je vais m'en servir pour me connecter à ses ondes cérébrales. Ainsi je pourrais essayer de stimuler son subconscient. Mais je ne pourrais le diriger, le reste ce sera à elle de le faire" explique-t-il.
- "Ok... Fait le" dit Alex en ravalant sa salive.
Il s'installa à côté de Kara, avant de fermer les yeux, et de commencer la procédure.
***
Kara était toujours recroquevillée en position fœtale, les bras repliés autour de ses jambes, le visage ravagé par des larmes silencieuses. Elle se laissait hanter par l'image de celle qu'elle n'avait jamais pu sauver, fixant sas cesse les murs de cristaux de la Forteresse, qui reflétaient ses souvenirs. Des souvenirs qu'elle ne supportait plus de voir, mais qu'elle ne pouvait pas arrêter. Ses souvenirs de Lena. Des éclats d'une vie passée, que Kara voyait comme si des lames plantées dans son cœur depuis la mort de la jeune Luthor.
- "Je ne suis qu'une incapable... Une minable... Une moins que rien..." murmura-t-elle, à peine audible.
Ces mots, elle se les répétait depuis seize longues années. Depuis que Lena était morte. Depuis que son monde s'était écroulé sous le poids de l'échec. La Supergirl que le monde connaissait n'existait plus. À l'intérieur, il ne restait que l'amie brisée, rongée par la culpabilité, abattue sous le poids d'un deuil sans fin.
Elle avait menée et remportée des dizaines de combats. Mais ce combat-là... elle l'avait perdu. Et il l'avait dévorée. Pendant 16 longues années, malgré le soutien de tout ses proches, de toute sa famille, elle n'avait pas réussi à se reconstruire...
- "Kara..."
Kara écarquilla les yeux, sans réagir davantage.
- "Kara..."
Elle sursauta, et se tourna légèrement, scrutant les cristaux comme si elle venait d'entendre la voix d'un fantôme.
- "Kara..."
Elle resta là, figée par la peur et le doute.
- "Kara..."
Cette voix...
- "Kara..."
Elle n'avait pas entendu cette voix depuis si longtemps.
- "Non... non..." souffla-t-elle, les larmes redoublant. "Je deviens folle..." murmurait-elle en enfouissant son visage dans ses mains "Tu... tu n'existes pas. Je suis... en train de devenir folle..."
Et puis, lorsqu'elle leva la tête, elle la vit. Elle se tenait là, face à elle. Lena. Debout devant elle, bras croisés, l'air moqueur, avec son sourire doux. Trop réelle pour n'être qu'un simple souvenir. Elle était là, en chair et en os, toujours aussi lumineuse, aussi belle, aussi vivante. La bouche grande ouverte, Kara se redressa lentement. Elle n'y croyait pas. Non, elle ne pouvait pas y croire.
- "Je suis en train de perdre l'esprit..." balbutia-t-elle.
Lena pencha la tête, un sourire en coin sur les lèvres.
- "T'en es sûre?" demanda Lena, avec son sourire solaire.
- "Tu... comment c'est possible, tu es... Morte..." balbutia la Kryptonienne en portant sa main vers Lena, sans s'attendre à pouvoir toucher sa peau.
Mais elle y arriva. Elle toucha la joue de la brune, qui posa doucement sa propre main sur celle de Kara.
- "Comment...? Je... Je suis morte... C'est ça?"
- "Morte? Non. T'es juste ridiculement enfoncée dans ton crâne. C'est pas tout à fait la mort, mais t'es pas très loin de la frontière" dit Lena en pouffant de rire "On est dans ta tête, idiote."
- "M-ma.. Tête.. Mais-"
Soudain, elle se tût subitement, et des flashs la frappèrent, tandis que ses souvenirs revenaient. Elle se revoyait dans les égouts, à la poursuite de cette fille. Elle se revoyait l'affronter, ou plutôt se faire passer à tabac, sans pouvoir rien faire. Elle ressentait à nouveau la douleur des coups de cette fille, ce qui la faisait grimacer, tandis que Lena croisait les bras.
- "Franchement, je suis déçue, je trouve que tu aurais pu faire mieux." dit-elle, moqueuse "Supergirl." dit-elle avec un doux sarcasme, taquin et affectueux.
- "Tu... Tu sais que..." balbutia à nouveau Kara en se tenant la tête, alors que son cœur ratait un battement.
- "Bien sûr que je le sais Kara, je suis dans ta tête" s'exclama la brune en riant.
- "Tu es... en colère ?" demanda-t-elle, hésitante, tremblante.
- "Non" répondit-elle, toujours souriante, avec son regard doux.
Kara la regarda encore quelques seconde, avant de finalement craquer. Des larmes coulèrent alors qu'elle lachait enfin prise, et qu'elle sortait tout ce qu'elle avait sur le coeur.
- "Lena... Je.... Je suis désolée... Je suis tellement désolée..." souffla Kara en pleurant et en tombant à genoux "Je voulais te sauver. J'ai essayé... j'ai TOUT essayé..." sanglota-t-elle. "Pendant des années... j'ai cherché un moyen de te ramener... Je me suis haïe pour t'avoir laissée mourir... J'ai rêvé d'un monde où je pouvais tout réparer. Où je pouvais... faire quelque chose... Je te demande pardon... Lena... Pardon... Je t'en supplie..."
Son visage enfouies dans ses mains, Kara ne vit pas Lena s'agenouilla devant elle et posa deux doigts sur son menton, ce qui la fit réagir et ouvrir ses yeux, rouges de larmes.
- "Tu n'y pouvais rien. Tu n'es pas toute-puissante. Même Supergirl a ses limites. Et ce qui est arrivé... devait arriver" dit-elle en plongeant son regard dans celui de la blonde "Tu n'as plus besoin de porter ça. Pas pour moi. Je suis en paix maintenant. Alors arrête de mettre une morte en priorité, et réveille toi." ajoute-t-elle avec un sourire.
- "L-Lena, je... Je... Je... Je veux pas te laisser..."
- "Ouais bah tu devrais, parce qu'apparemment, dehors, c'est le chaos." dit Lena avec un air à la fois sérieux et fun.
- "Comment tu peux le savoir ? T'as dis que t'étais littéralement dans ma tête."
- "Réfléchis andouille, si Brainy est venu te rendre visite aussi souvent, c'est pas pour le plaisir de discuter philo ou te voir te suicider à la dépression" nargua Lena en croisant les bras, avec son air et son humour de Luthor "Tu penses pas que ça veut dire que c'est la merde, dehors ?"
Kara éclata d'un rire nerveux, se mordant la lèvre, puis releva les yeux vers elle. Elle semblait hésiter. Puis elle murmura, d'une voix brisée.
- "Lena... Promets-moi que tu ne m'en veux pas... Ne me haïs pas... Parce que si c'est le cas... Je pense pas que j'arriverais à m'en remettre... Ca me détruirait pour de bon..."
Lena posa doucement sa main contre la joue de Kara.
- "Je ne t'en ai jamais voulu. Et je ne t'ai jamais haïs. Je peux te l'assurer."
Kara posa sa propre paume sur celle de Lena, avant de fermer les yeux, et de rapprocher son front de celui de son amie. Et peu à peu, sans que Kara ne le remarque immédiatement, tout disparut progressivement. La Forteresse s'effaça, les murs de cristaux se diluant dans le néant. Au fond d'elle, Kara finit par sentir son esprit remonter lentement, très lentement, signifiant qu'elle se réveillait enfin.
Et juste avant que tout ne s'éteigne, alors qu'elle voulait une dernière fois voir les yeux de Lena pour lui donner un dernier message, elle entendit la jeune Luthor murmurer quelque chose à son attention, dans un souffle léger.
- "Elle n'est pas mauvaise... Protège-la, s'il te plaît..."
Puis vint le vide, avant que Kara n'ai pu parler. Plus rien.
Chapter 14: La Chute
Chapter Text
Kara ouvrit subitement les yeux et se redressa violemment, le souffle court. Le drap posé sur elle glissa sur le sol, tandis qu'un hurlement rauque jaillissait de sa gorge. Ses mains tremblaient comme si son corps luttait encore contre un cauchemar. A ses côtés, Brainy ouvre les yeux, après que la connexion cérébrale se soit coupée.
- " KARA ! " s'écria Alex, déjà sur ses pieds, suivi de près par Kelly et Nia.
Ils se ruèrent sur elle, leurs visages affichant un mélange de soulagement et d'inquiétude. Alex a commencé à l'examinateur, des larmes de joie coulant de ses yeux. Kelly s'approche et prend l'une des mains de Kara dans les siennes, tandis que Nia fait de même avec l'autre main. Brainy, quant à lui, saisit une tablette avant du connecteur au lecteur temporel, pour vérifier les capteurs cérébraux de Kara. Puis, au même moment, Olivia, qui avait été réveillée par les crises, se jeta d'un seul lien sur le lit de Kara, atterrissant dans les bras de sa tante adorée.
- " Tata Kara ! " s'écria la petite fille en enlaçant le cou de la blonde.
- " Trésor, laisse ta tante elle a besoin de reprendre ses esprits " lui dit aussitôt Kelly, en forçant sa fille à lâcher Kara, qui semblait encore en état de choc.
- " Ça-ça va, je... " souffla-t-elle. " Je vais bien, juste... Laissez-moi souffler un peu.. Ca va je vous le jure.. "
La blonde les éloigna tous d'un simple mouvement de la main, avant de s'assoir sur le lit et de pousser un long soupir, tandis que Kelly saisit la main d'Olivia, avant de sortir ensemble de l'infirmerie, prétextant que Kara avait besoin de repos.
- " Kara, de quoi tu te rappelles ? " demanda Brainy d'une voix calme.
- " Tu parles de ma raclée...? " lâcha-t-elle tel une bombe, sur un ton mélancolique, instaurant un grand silence dans la pièce.
Kara souffla longuement, puis ferma les yeux un instant, avant de rompre le silence qu'elle avait mis en place.
- " J'ai entendu un coup de feu... J'étais dans les escaliers, environ au 3ème étage, alors j'ai foncé... Mais à peine arrivée... je me suis pris la porte en pleine tête, et j'ai une vue une silhouette tout en noir qui s'enfuyait. J'ai tenté de la suivre dans les égouts, et... Et ensuite, elle m'a explosé la tronche... " finit-elle avec une grimace.
- " Ok... " souffla Alex en serrant les dents, avant de relever la tête pour parler " Kara- "
- " Et avant que vous ne me le demandiez " dit Kara en levant la main pour interrompre sa sœur " Je pense pas que cette personne avait des pouvoirs... En fait, je crois que c'est plutôt l'inverse. J'ai essayé d'esquiver avec ma vitesse à plusieurs reprises, et ce sans succès. "
- " Kara, on le sait " dit Alex en posant sa main sur celle de Kara.
- " Comment vous le savez ?!? " demande-t-elle surprise.
- " Elle portait un collier, serti d'un fragment de Kryptonite. C'est ce qui t'a rendu vulnérable. "
- " Q-quoi, non, non c'est pas possible " nia Kara en fronçant les sourcils " Si c'était de la Kryptonite, je l'aurais sentie, je-j'aurais souffert, c'est autre chose. "
- " En fait, c'était une variante de la Kryptonite de base " répondit Brainy en attrapant une petite boîte métallique, avant de l'ouvrir devant Kara " Regarde. "
À l'intérieur, un éclat de pierre bleue brillait d'un éclat bleuté intense.
- " Brainy ! Referme ça, tout de suite ! " s'écria Alex, paniquée.
Mais Kara ne semble pas souffrir. Au contraire. Pendant deux ou trois secondes, ses yeux se mirent simplement à briller d'un éclat bleu étrange, puis tout revint à la normale. Aucun spasme. Aucun hurlement.
- " Je pense que cette variante supprime vos pouvoirs, ce qui par conséquent, te rend humaine. D'où ton... agression... " ajoute-t-il avant de saisir une seringue qui entraîne et de la planteur dans le bras de Kara, sans prévention.
- " AÏE !! " s'écria-t-elle, en plaquant sa main sur la zone piquée " Brainy t'es malade ou quoi ?! "
- " C'était juste pour te montrer " dit-il simplement.
- " Ouais bah ça fait quand même mal quand on s'y attend pas !! " râler Kara avant qu'elle ne se lève du lit.
- " Kara, attends " dit Alex. " Tu devrais te reposer encore un peu. "
- " Non, ça va, je vais bien. De toutes façons, il faut que saches ce que j'ai manqué. "
- " Beaucoup de choses " lâcha Brainy sans réfléchir, ce qui fit qu'Alex lui jeta un regard de mort, tandis que Kara sortit de l'infirmerie pour se diriger vers le poste de contrôle.
Les écrans affichaient des dizaines de fichiers ouverts, des visages, des dossiers, des relevés génétiques. Kara garda le regard fixé sur l'un des écrans principaux qui affichait en grande une photo d'une fille appelée Julia Huang. Kara fronça les sourcils, visiblement troublé.
- " C'est elle qui t'a agressée " explique Alex. " Julia Huang, tu la reconnais ? "
- " Non... " souffla Kara après un court instant " Mais, le-le nom là, Huang... Je le connais... "
- " Ah bon ? " demanda Alex surprise.
- " Ouais, je sais pas il me dit un truc... Bon vous avez quoi sur elle ? "
- " On lui a trouvé plus de 5 meurtres, pour l'instant. Sans compter qu'elle à cambrioler L-Corp. "
- " Qu'est-ce qu'elle à volé ? "
- " Elle... " Alex se tu, voulant éviter de ramener des souvenirs douloureux pour sa sœur.
- " Brainy, qu'est-ce qu'elle a volé ?? " demanda Kara avec insistance.
- " Une boîte au contenu inconnu, et une IA qui ne fonctionne pas... "
- " OK et alors, pourquoi tu voulais pas me le dire ?! " demanda Kara, agacée, à Alex.
- " Les deux objets se découvrent dans le laboratoire privé de Lena... "
Cette fois-ci Kara se tut. Elle marche jusqu'à l'écran qui affichait une photo de Julia Huang, puis ravala sa salive, avant de reprendre la parole, quelques minutes plus tard.
- " Ok... Et qu'est-ce qu'on sait de son plan ? "
- " Malheureusement rien. " répondit Brainy.
- " Kara... il faut que tu saches... " souffla Alex
- " Quoi ? "
- " On la soupçonne de travailler pour Lillian Luthor... "
- " Pourquoi...? " exigea Kara d'une voix faible, en ravageant sa vie une nouvelle fois.
- " Parce qu'elle lui a rendu visite, juste avant la mort d'Eve Tessmacher- "
- " Eve Tessmacher est morte ?!?!?!? Tu crois pas que tu aurais pu me le dire ?!?!? " s'écria Kara en pointant l'écran " C'est elle qui l'a tuée ?!?!?!? "
- " Oui... Ainsi qu'un Brevakk, 2 Sénateurs, et aussi ce prof de sport tué y'a quelques semaines. "
- " William Clyde, celui sur qui j'enquête " lui rappelle Nia.
- " Mais... Ils ont quoi en commun ? " demanda la blonde, perdue.
- " Si seulement nous les savions ! " s'écria Brainy, alors que Kara regardait les différents écrans, jusqu'à remarquer quelque chose
- " Mais attends... Je la connais elle !! " s'écria Kara en pointant une photo.
- " Pardon ?! " s'écria Alex, surprise
- " D'où tu la connais ? " demanda Nia, alors que Brainy afficha l'image en grand sur l'écran.
- " Elle a travaillé pour Lena " murmura Kara, les yeux fixés sur l'image, tandis qu'Alex s'approche " Pourquoi sa photo est là ? "
- " C'est la mère adoptive de Julia. Qui elle était ? "
- " Elle était la première assistante de Lena, quand elle a emménagé à National City. Après la trahison d'Eve, Lena l'a réengagée, et elle est conservée... jusqu'à la fin... "
- " Ça va aller ? "
- " Oui, oui, ça va ! " affirme Kara en repoussant la main.
- " En effet, elle à travailler à L-Corp en tant qu'assistante personnelle de Lena de fin 2015 à début 2017, puis pendant presque 10 mois en 2018 " confirme Brainy " On aurait du s'en rendre compte plus tôt. "
- " C'est vrai mais on pouvait pas savoir que ça aurait une utilité. "
- " Il faut qu'on aille parler à Jessica. Elle doit savoir quelque chose. "
- " Impossible " dit Alex en soupirant " Elle est morte, Kara. "
- " Quoi ?! Il s'est passé quoi ? "
- " Cancer, apparemment. Il ya 3 ans. C'est d'ailleurs à sa mort qu'on a vue Julia pour la dernière fois, avant ces dernières semaines. Tu crois qu'il y a un lien ? " demanda Alex.
Kara regarda l'image de Julia. Son regard se perdit. Elle n'était plus tout à fait là. Elle pensait à autre chose. Sans savoir pourquoi, les mots de Lena résonnèrent en elle.
- " Elle n'est pas mauvaise... Protège-la, s'il te plaît... "
Bordel mais qu'est-ce que cela voulait bien dire ???
Bunker :
Letha franchit la porte presque silencieusement. Elle marchait d'un pas prêté, son regard restant rivé sur le médaillon qu'elle tenait dans ses mains. Ces dernières tremblaient légèrement. Le collier reposait dans ses mains, inerte, pourtant chargé d'un poids invisible.
- " Mlle Luthor, que puis-je faire pour vous ? "
- " Rien.... Éteins-toi, pour ce soir... " répondit-elle sans détour, d'une voix rauque et fatiguée.
Hope se coupe sans un bruit, tandis que Letha s'avance lentement vers son matelas posé à même le sol. Elle s'allongea lentement sur le matelas. Elle se tourna sur le côté, face à la photo de Jess, et elle serra le médaillon contre sa poitrine, comme une enfant, comme si le simple contact du bijou pouvait combler l'absence.
Ses yeux se fermèrent, et alors qu'elle sombrait dans les abysses du sommeil, elle pensa à Jess, puis à Lena. Ses mères.
Rue de National City :
Il était tôt. Le soleil avait commencé à se lever. Les gens commencèrent lentement à sortir de chez eux, soit pour se détendre, partir au travail ou encore faire du footing. D'autres encore promenaient leurs animaux.
Lui, non.
Lui, il marchait dans la rue depuis au moins 2h, à la recherche d'un endroit ou s'assoir, et ça c'était seulement depuis qu'il était arrivé en ville. Il n'avait pas de bagage. Il ne portait qu'un t-shirt gris foncé, à manche courte, ainsi qu'un jean noir. Rien de plus. Comme si on venait de tout lui voler.
Finalement, il arrive devant un petit dîner qui ouvrait à peine ses portes, et qui s'appelait Noonan's. Il entra tranquillement, attirant le regard de certains clients qui étaient là avant lui. Après tout, un homme de sa corpulence était intriguant.
- " Que voulez-vous Monsieur ? " demanda la serveuse.
- " Un café noir, une tarte, du bacon, des viennoiseries, pour l'instant. Le reste on verra plus tard. "
- " Si faim que ça ? " demande-t-elle, surprise, en préparant la commande.
- " Disons que j'ai pas mal marché depuis un moment. "
- " Vous n'êtes donc pas d'ici, alors. SI cela ne vous dérange pas, d'où arrivez-vous, monsieur ? " demande-t-elle en lui donnant sa tarte.
- " Métropolis. " répondit-il en commençant à manger.
- " Vous êtes partis à 1h du matin?! Pas étonnant que vous soyez si affamé ! "
- " 20h " corrige-t-il.
- " 20h ? Mais c'est impossible, il n'y a que 5h heure de voiture entre Métropolis et National City. "
- " J'suis venu à pied " explique-t-il, sans s'arrêter de manger.
- " A pied ?!? " s'écria la serveuse, comme si il était fou.
- " Ouais, à pied. "
- " Mais c'est si loin. "
- " J'ai déjà fait plus " dit-il en avalant une gorgée de son café " Vous pouvez aussi me servir des toasts au beurre de cacahuètes. Il faut bien que le " géant " mange " râla-t-il sur un ton provocateur.
- " M-mais je ne vous ai jamais traité de géant " s'offusqua la serveuse, qui pensait que le reproche lui était fait.
- " Vous non. Mais le crétin derrière moi, ouais " dit-il en jetant un regard noir à l'homme avant de retourner à son assiette, tandis que la serveuse retourna à sa commande.
Bunker :
Letha dormait profondément, recroquevillé dans son matelas, le collier toujours fermement serré entre ses doigts, quand une convulsion violente la frappa. Son corps se raidit, avant de se cambrer violemment. Ses jambes frappèrent le matelas avec brutalité, sous la force des convulsions, alors qu'un râle guttural s'échappa de sa gorge.
Ses mains se crispèrent, griffant le tissu. Elle se tortilla sur le matelas, son visage déformé par une douleur inhumaine, semblable à une centaine de marteau-piqueur qui tambourinaient dans son crâne. Ses veines devinrent noires à cause du Harun-El, tout comme ses yeux, qui s'ouvrent d'un coup.
Puis, sa Super-Ouïe explosa d'un coup. Elle entendit simultanément des milliers de klaxons, elle entendit même des turbines de l'aéroport de National City, ou même un policier crieur "Police de Gotham". Des centaines de milliers de sons différents, à la fois mélangés et superposés, vrillaient dans son crâne, sans qu'elle puisse l'en empêcher.
Elle hurla de nouveau, plaquant ses mains contre ses tempes pour essayer en vain d'endiguer le bruit. Sa migraine atteignait des sommets infernaux, chaque son étant une lame tranchante ses nerfs. Du sang noir coula lentement de son nez, perlant jusqu'à sa lèvre, jusqu'à ce qu'elle craque.
Poussant un hurlement de douleur intense, deux faisceaux laser violet s'échappèrent de ses yeux, frappant le plafond au-dessus d'elle. Elle place immédiatement ses mains sur les lasers violets, ce qui lui calcine la peau. La douleur de la brûlure s'ajoute au reste, jusqu'à ce qu'elle réussisse à stopper sa Vision Thermique
Puis, elle se force à bouger. Elle se balance sur le côté, avant de commencer à ramper. Ses coudes râpaient contre le sol, ses doigts agrippant le sol, cherchant un appui, une stabilité. Elle se traina difficilement jusqu'à son bureau, chaque mètre gagné étant une victoire.
Elle a ouvert la mallette contenant le Harun-El d'un geste maladroit. Il restait six fioles dans la boîte. Elle en prit une, maladroitement, dévissa le bouchon, la versa dans une seringue qu'elle remplissait à moitié. Elle n'attendit pas, et elle enfonça l'aiguille dans sa peau, s'injectant le Harun-El sans se poser de question, ne voulant qu'une chose : que la douleur cesse.
Le changement fut presque immédiat. Son corps et son souffle s'apaisèrent, ses veines s'éclaircirent et ses yeux reprirent leur couleur habituelle, tandis que son ouïe se calma, et que les brûlures intenses sur ses mains se résorbèrent.
Letha s'efffondra sur le sol, sur le dos, restant ainsi un long moment. Ses yeux fixaient le plafond sans le voir. Son torse se soulevait rapidement, encore sous l'adrénaline et la douleur. Le médaillon était tombé à côté d'elle, ses doigts trop faibles pour le tenir encore. Puis enfin, elle se redressa lentement, tremblante, puis elle s'assit à son bureau, avant de rallumer Hope.
- " Bonjour Mlle Luthor. Que puis-je faire pour vous ? "
- " Localisez Margot. "
- " Malheureusement, elle est introuvable, à l'heure actuelle " annonçant l'intelligence artificielle " Cependant, lors de votre visite chez Andrea Rojas, Margot a été aperçue en compagnie d'une femme. "
La vidéosurveillance d'un petit commerce s'affiche à l'écran. Puis, le visage de la femme s'agrandit à l'écran, tandis que la reconnaissance faciale se lance.
- " Aucune identité trouvée. Cependant, elle à été localisée à Central City 5 heures auparavant. Et elle est montée dans un train en direction de National City il y a 3h. "
- " Où et quand est-ce qu'elle arrive ? "
- " La gare centrale de National City, dans 25 minutes. "
- " Parfait. "
Elle y serait. Elle se leva, changea d'habitudes, avant de sortir du bunker à Super-Vitesse, traversant les rues de la ville jusqu'à la gare. Elle se poste sur le toit d'un immeuble, en face de la sortie de la gare, puis attendit.
Les minutes passèrent, Letha scannant la gare avec sa Vision à Rayons X, jusqu'à ce qu'enfin, elle aperçu sa cible sortir. Sans perdre une seconde, Letha a commencé sa filature, utilisant ses pouvoirs et ses compétences de parkour pour la suivre via les toits.
Une fois arrivée à un bâtiment, suivant son instinct, Letha attendit patiemment, jusqu'à ce qu'un fracas de verre brisé rétentionsse. Une silhouette fût d'être projetée violemment à travers une baie vitrée, chutant de plusieurs étages en direction du béton.
Letha bondit, la rattrapa de justesse à Super-Vitesse, juste avant l'impact, avant de l'allonger doucement sur le sol, pour remonter immédiatement dans l'appartement détruit, les éclats de verre encore en suspension. Elle vit l'assassin de Leviathan, paralysée par le manque de vitesse, et l'adolescente la frappa en plein abdomen d'un direct brutal dans les côtes gauches, assez fort pour briser deux ou trois os.
L'impact du projet contre le mur, qui craqua dans un bruit sinistre. Le temps reprend son court normal, et le dos de la fille atterrit violemment contre le mur. Letha se tenait devant elle, prête à intercepter n'importe quels coups de l'ennemi.
La femme, malgré la douleur visible sur son visage, se relève, lentement. Son regard détesteux planta celui de Letha. Puis elle tendit les mains. Et Letha sentit son souffle lui échapper, lentement et inexorablement, comme si une pompe invisible aspirait l'air de ses poumons. Elle essaya de résister, mais chaque tentative de respiration ne faisait qu'empirer la situation.
Ses lèvres devinrent bleues, sa vision se troubla, ses genoux cédèrent presque. Une panique animale envahit son esprit, jusqu'à ce qu'un sursaut d'instinct traversa son esprit, et elle tira sa Vision Thermique sur la femme, visant ses mains. Elle poussa un pur cri de douleur, alors que les lasers frappèrent ses paumes.
Letha tomba à genoux, inspirant une goulée d'air stridente. Son cœur battait à tout rompre, mais malgré tout, elle se relève, les muscles tendus, et le regard noir. Avant que la femme ne tente de recommencer à l'asphyxier, Letha disparut grâce à sa vitesse, puis réapparut devant elle, avant de saisir ses bras et de les lui briser. Un cri rauque rétention dans l'appartement, mais Letha n'eut aucune pitié. Elle attire la femme par le cou, la soulevant contre le mur.
- " Où est Margot ? " gronda-t-elle, sa voix vibrante de menace " Et qu'est-ce que tu sais sur Léviathan ? "
La femme suffoquait, et elle tentait désespérément de se débattre, et Letha lui jeta un regard brûlant de rage, ses doigts se refermaient un peu plus, pour lui faire comprendre qu'elle pouvait mourir à n'importe quelles secondes.
Elle serra, sans pitié, les yeux plongés dans ceux de sa prisonnière, prête à obtenir ce qu'elle était lieu chercher. Et alors que cette dernière s'apprêtait enfin à parler, elle se stoppa immédiatement. Un simple poc sec, étouffé, suivi de la violente secousse du corps entre ses mains. La tête de la femme bascula en arrière, un mince filet de sang s'écoulant de son front, juste au-dessus de l'œil droit.
- " Non... " souffla Letha " C'est pas vrai, fait chier !!! "
Elle laissa tomber la dépouille à ses pieds. Elle n'avait rien entendu. Pas même le sifflement de la balle. Elle leva les yeux, scrutant les toits alentours, et elle le vit. Une silhouette noire, entièrement vêtue de noir, debout sur le toit d'en face, entraîne de ranger un fusil de sniper, et de partir.
Letha ne perdit pas un instant. Elle a disparu dans un souffle, avant de sortir du bâtiment pour atteindre la bâtisse voisine. Elle courra le long de la façade, puis atterrit devant lui en une fraction de seconde, la main déjà serrée autour de sa gorge.
- " Toi aussi tu travailles pour Léviathan ? " siffla-t-elle.
Mais avant même qu'elle n'ait pu resserrer sa prise, l'homme pivota avec une aisance inhumaine, se libérant de son prise d'un simple mouvement de bras. Elle recula d'un pas, surprise, tandis qu'il passa à l'attaque immédiatement après.
Il était de sa taille, ce qui était simple pour les assauts. Elle lui envoya un crochet surpuissant visant ses côtes. Il bloqua avec son avant-bras, sans broncher. Elle enchaîna avec un coup de pied retourné, mais il esquiva souplement, contre-attaquant avec une série de coups de poings d'une précision chirurgicale.
Letha était surprise. Elle était censée être plus forte, plus rapide que n'importe quel être humain. Mais lui aussi ! Il parait tout, chaque coup, chaque tentative de l'envoyer au tapis. Chaque coup qu'elle portait, il le répliquait, avec 2 fois plus de précision.
Elle tenait bon, mais petit à petit, il semblait prendre l'avantage. Elle tente alors de le repousser, en utilisant plus de forces et de vitesse. Elle saisit la mallette qui transportait le fusil, qui traînait par terre, avant de le frapper violemment avec, ce qui l'envoya de l'autre côté de la rue.
Elle se mit rapidement en position, et lorsqu'il revint à la charge, passant d'un immeuble à un autre d'un seul lien, elle lui décrocha un uppercut en plein visage, avant de le saisir au cou et de le frapper, encore et encore. Il encaissait ses coups dans broncher, jusqu'à saisir le poing de Letha, avant de le tourre et de lui foutre un coup de boule qui lui brisa le nez.
Déstabilisée, Letha ne vit pas l'homme lui infliger un coup de pied en plein retour dans les côtes, qui la propulsa trois immeubles plus loin, avant de se jeter sur elle. Il ne lui laissait aucun répit, et la roua de coups, si violent de le toit se craquela sous ses coups. Il la saisit par les cheveux, avant de lui asséner un coup de poing si violent qu'elle crut s'évanouir pendant quelques secondes.
Elle tente de se relever, mais son corps endoloris chancela. Ses muscles peinaient à se contracter pour frapper, et ses coups étaient moins rapides. Il se glisse derrière elle après avoir saisi une barre en métal, pour la frapper avec. Une violente décharge traversant son crâne.
Elle tente à nouveau de se redresser, mais son corps la trahissait. Une migraine atroce explosait dans son crâne. Sa vision se brouillait. Ses membres tremblaient. Elle essaya de se mettre en position de défense, mais ses coups s'intensifiaient à chaque fois qu'il frappait, devenant sans arrêt plus lourds, plus brutaux.
Il lui infligea un coup d'État dans les côtes. Un autre dans l'épaule. Un uppercut dans le menton. Un revers qui la fit tituber. Un direct dans le genou, qui plia sous le choc, la mise à genoux. Puis, il s'approche, lentement. Il lui attrape la tête à deux mains.
Et dans un craquement sinistre, il lui brisa la nue d'un geste sec. Son souffle se coupa, ses yeux s'écarquillèrent. Puis son corps bascula dans le vide, près de 16 étages plus bas.
Chapter 15: Le Vagabond et L'Orpheline
Chapter Text
11 Juillet 2031 :
Il faisait froid, malgré le fait que le printemps était bien installé. Dehors, la neige avait depuis des semaines, et le soleil brillait de milles feux dans le ciel bleu. Ce magnifique ciel bleu qu'elle savait que sa mère ne pourrais plus jamais voir à nouveau.
Elle ne sortait jamais. Elle n'avait jamais vraiment aimé ça. Trop de bruit, trop de gens, trop de regards. Mais aujourd'hui, si elle ne sortait pas, ce n'était pas pour elle. C'était pour Jess. Jess, qui restait allongée dans le vieux lit grinçant, le dos enfoncé dans un matelas usé, respirant avec peine. Sa peau était pâle, presque translucide, ses lèvres bleuies par le manque d'oxygène. Elle avait perdu la moitié de son poids, et chaque souffle était un effort.
Et depuis trois ans, elle refusait catégoriquement de se faire soigner, au grand dam de Julia. Elle savait parfaitement pourquoi sa mère avait refusée d'avoir des soins pour son cancer, qui la rongeait depuis trois ans, mais cela ne changeait rien au fait que Julia n'acceptait pas cette décision.
La jeune adolescente était assise sur le côté du lit, appliquant une serviette humide sur le front brûlant de Jess. Voir sa mère adoptive dans cet état de faiblesse ne faisait que créer un sentiment d'impuissance qui ne cessait de croitre.
- "Pourquoi tu veux te laisser mourir comme ça ?" murmura Julia, la voix cassée.
- "Tu le sais... On dois... rester cachées..." souffla Jess, en tournant lentement la tête, la voix déformée par la toux "Personne... personne doit savoir... Qui tu es... Les soins-"
- "Pourraient attirer l'attention sur nous, je sais ! Mais c'est que des conneries, tu le sais bien !! Comment quelqu'un pourrait deviner que je suis la fille de Lena Luthor, qui est morte y'a plus de 13 ans !!! En plus, elle a été retrouvée morte enceinte, tout le monde croit qu'elle avait un seul enfant !!"
- "Julia... On en a déjà parlé... Prendre des risques... Ne sert à rien... Tu dois... Rester cacher..." souffla-t-elle, avant de tousser à nouveau.
- "Mais qu'est-ce que ça change, hein ?!" s'écria Julia, en serrant les dents, les larmes aux bords des yeux "J'm'en fous ! J'm'en fous de rester cachée, j'm'en fous que quelqu'un sache qui je suis, j'm'en fous de tout ça !! Moi tout ce qui m'importe, c'est que tu vas mourir!!!"
Jess leva une main faible et tremblante, posa ses doigts osseux sur la joue de Julia. Ses yeux étaient humides, fatigués, mais cela n'empêchait pas Julia de voir l'amour inconditionnel qu'elles se portaient l'une à l'autre se refléter.
- "Ta mère était l'une des femmes les plus puissantes au monde.... Et elle s'est faite tuer.... Tu sais... que j'ai pas le choix..." dit-elle, sa voix devenant de plus en plus faible. "Si jamais... Des gens découvraient... Qui tu es... Je ne me le pardonnerais... Jamais..."
- "Mais moi je veux juste que tu vives..." murmura Julia, la gorge nouée.
Jess ferma les yeux un instant, sa respiration saccadée, avant de finalement les rouvrir, l'air encore plus fatiguée qu'avant, tandis que sa respiration semblait s'être encore affaiblie en a peine une minute.
- "Je sais, chérie... Mais j'ai pas d'autres choix.... Tu le sais... N'est-ce pas?"
Julia, incapable de répondre baissa les yeux, les larmes tombant sur la couverture, et Jess serra alors la main de sa fille adoptive, du mieux qu'elle le put.
- "J'ai peur... de te laisser seule. J'ai tellement peur... Mais je t'aime. T'es ma fille. Tu l'as toujours été. Tu le seras toujours..."
- "Je t'aime aussi..." murmura Julia, incapable de retenir les sanglots qui lui montaient à la gorge. "Je veux pas... Je veux pas que tu partes... Je peux pas..."
Jess laissa un petit sourire flotter sur ses lèvres, un sourire douloureux, résigné.
- "T'es plus forte que tu crois..." souffla-t-elle. "Je le sais.... Tu es tellement... Tellement plus forte, mon ange...."
- "C'est faux..."
- "Ne dit pas ça... Tu... Tu te rappelles... bien... De ce que... Tu dois faire...?"
- "Oui..." souffla l'adolescente, secouée par un sanglot "Rester discrète... Rester chez le shérif... Toujours reste sur mes gardes..."
- "Bien... C'est... Bien...."
La toux reprit soudainement, violente, viscérale. Jess se plia de douleur, son corps tremblant tout entier, les veines saillantes sous la peau fine, tandis que Julia lui agrippa la main avec force, presque désespérément.
- "S'il-te plaît... Reste..."
Jess força son regard à remonter vers elle.
- "Je t'aime, Julia..." souffla-t-elle d'une voix erratique, brisée "Je t'aime... Et... Je t'aimerai toujours..."
- "Moi aussi..." sanglota-t-elle. "Moi aussi je t'aime..."
A ces mots, Jess répondit d'un simple sourire, un sourire sincère, presque apaisé. Puis ses yeux se voilèrent, son souffle s'arrêta, et sa main, celle que Julia tenait toujours, devint inerte.
Julia la serra plus fort. Elle ne voulait pas lâcher. Pas encore. Pas maintenant. Elle reposa sa tête contre le corps de Jess, son visage inondé de larmes.Et elle pleura. Encore. Et encore. Et encore. Longtemps. Des heures, assurément. Les souvenirs défilaient dans son esprit. Chaque rire, chaque repas, chaque instant passé dans cette maison. Chaque moment où Jess l'avait protégée, aimée, soutenue. Et dans son ventre, un vide immense se creusait.
Puis ce fut la colère qui s'installa en elle. Une colère noire, silencieuse, brisée. Une colère contre cette vie injuste. Contre ce monde qui l'avait arrachée à sa mère biologique, qui lui avait arraché sa mère adoptive, qui l'avait laissée seule, à chaque étape... Toujours seule.
Lorsqu'elle s'était finalement levée de sa chaise, elle vit qu'il faisait nuit noir dehors, montrant à quel point elle avait passé du temps à pleurer contre le corps de Jess. Il lui fallu encore un certain temps avant de finalement se rendre chez le shérif, bien qu'elle n'en avait absolument aucune envie.
Le shérif Woodrue était un homme grand, buriné, avec cette odeur d'eau de Cologne qui flottait autour de lui. L'entrée de sa maison, elle, avait une odeur de cuir et de bois sec. Il l'avait reconnue aussitôt, et il l'avait laissée entrée, avant de la laisser chez lui auprès de sa famille, tandis qu'il allait au funérarium de la petite ville. Sa femme, une brune douce à la voix chaleureuse, lui avait préparé un lit d'appoint dans la chambre d'amis, tandis que leur deux enfants l'avaient regardée avec curiosité depuis les escaliers, sans pour autant qu'ils osent l'approcher.
Elle était restée là quelques jours, attendant les funérailles. Il fallut qu'elle attende 5 jours avant que Jess ne soit enterrée. La cérémonie était modeste. Il n'y avait pas foule, vu qu'elle n'avait pas vraiment essayée de se faire des amis. Un vieux prêtre récita quelques mots enroués dans l'air frais de l'après-midi, tandis que la terre tombait lourdement sur le cercueil de bois brut. Julia était restée droite, impassible, les joues creuses, et le cœur vidé de toutes émotions.
Pendant les 5 jours ou elle avait attendue, le shérif et sa femme avaient fait de leur mieux. Chaque matin, ils tentaient de l'impliquer, ne serait-ce que pour une promenade, un aller-retour au marché, un repas partagé, ou encore une après-midi à la bibliothèque. Ils lui répétaient qu'elle devait vivre, qu'elle était jeune, qu'elle devait pas laisser la mort de Jess l'abattre, qu'elle avait le droit de respirer, d'être libre, d'être heureuse.
Mais ces mots... c'étaient l'inverse de tout ce que Jess lui avait appris. Rester discrète, ne jamais se faire remarquer, ne jamais faire confiance... Elle savait au fond d'elle qu'au stade ou elle en était, c'était impossible... Alors, le soir de l'enterrement, sans un mot où bruit, elle partit, sans manquer de leur voler un bouquet de fleur. Elle marcha jusqu'à sa vieille maison, celle où elle vivait avant.
Lorsqu'elle poussa la porte, l'odeur familière lui écrasa la poitrine. Une fine couche de poussière s'était déposée sur les draps et les meubles, mais tout était resté exactement comme avant. Elle s'agenouilla dans le salon, avant de déplacer le canapé, puis d'écarter la planche, révélant une petite boîte en fer, qui contenait 150 000$ en liasses de billets, laissée ici par Jess, au cas ou Julia en aurait besoin.
Julia glissa la boîte dans son sac à dos, avec quelques vêtements, une couverture et une photo d'elle, devant un lac. Puis elle se leva, traversa le seuil une dernière fois, et referma la porte derrière elle, marchant vers le cimetière.
Elle marcha un moment, jusqu'à arriver sur la tombe de Jess. Elle y posa le bouquet de fleur sur la tombe de Jess, avant de se recueillir un moment. Puis, une heure après son départ de la maison du shérif, elle quitta le cimetière, prenant la direction de la sortie de la ville. Et c'est ainsi qu'elle quitta Opal City, sans plan, sans destination.
Elle marcha la plupart du temps. Parfois elle faisait du stop, d'autres fois, elle prenait un bus en payant en cash. Elle ne restait jamais au même endroit, et était constamment en mouvement, sans jamais savoir où aller.
Les arbres bordaient la route à côté d'elle, tels des spectres figés, et seules les quelques animaux qui passaient parfois accompagnaient son silence. Elle faisait du stop depuis des heures. Levant le pouce chaque fois qu'un véhicule passait. Mais personne ne s'arrêtait, ou alors ces gens étaient des types louches, avec des vitres teintées, et le visage fermé, avec des des regards qui la déshabillaient avant même qu'elle ait pu ouvrir la bouche. Le genre de gars qu'elle évitait à tout prix.
La nuit, elle dormait dans des motels pourris, infestés d'insectes et au papier peint moisi, où elle payait toujours en liquide. Elle n'avait pas d'autres choix. C'était le genre d'endroits où on dormait d'un œil, avec un couteau dans la main.
Manger devenait secondaire. Ce n'était plus une priorité. Respirer, se cacher, continuer, voilà ce qui comptait réellement maintenant.
Un jour, alors que la pluie menaçait et que ses jambes tremblaient, elle leva encore le pouce sur le bord d'une route bordée de champs humides. Finalement, une voiture de luxe ou de sport, elle ne savait pas trop, s'arrêta, conduite par un type, d'environ trente-cinq ans peut-être. Rasé de près, avec un sourire charmant, et une voix reposante. Il portait une chemise claire et une montre brillante. Il semblait normal, sympathique.
Au fond d'elle, son instinct hurla que quelque chose n'allait pas. Quelque chose sonnait faux, et son instinct lui criait de rester loin de lui, de ne pas l'approcher. Mais elle était exténuée, à moitié trempée, et elle n'en pouvait plus de marcher.
Alors elle monta.
Une fois qu'elle fût montée, il mit la radio, et engagea la conversation. Il parla de lui, posa quelques questions sur elle, auxquelles elle ne voulait pas répondre. Et alors que les kilomètres défilaient, il posa la main sur sa cuisse, doucement, comme si de rien n'était. Mais lentement, il commença à la remonter, sous prétexte de l'aider à « se détendre ».
Lorsqu'elle le regarda, elle remarqua que son sourire était figé, et son regard changea. Il y avait quelque chose dans ses yeux. Quelque chose de froid, de terrifiant, qui lui hurlait qu'elle était en danger de mort imminent.
Elle le repoussa violemment, et il perdit le contrôle de la voiture, qui dérapa avec un crissement de pneus, fonçant et percutant une barrière métallique. Elle ouvrit la portière immédiatement, et elle en sortit en courant vers la forêt, sans oublier son sac. Il hurla quelque chose qu'elle ne comprit même pas, alors qu'elle courait à travers la végétation, traversant les ronces, les branches, et les buissons mouillés, s'enfonçant dans les bois, sans regarder derrière elle.
Elle trébucha à plusieurs reprises, s'écorcha contre des branches ou des ronces, mais à chaque fois, elle se releva, et continua de courir, jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de force. Lorsque cela arriva, la nuit était déjà tombée.
Alors, elle resta là, recroquevillée sous une souche, le sac contre sa poitrine, les doigts agrippés à la terre humide. Des égratignures parsemaient ses bras, ses jambes, son visage. Elle tremblait de froid et de rage. Un étant dans lequel il lui était impossible de dormir.
Et puis, au petit matin, lorsque les oiseaux commencèrent à chanter, elle sortit enfin de sa cachette. Elle avait les cheveux en bataille, les genoux sales, et son regard était plus dur que la veille.
Elle erra encore pendant des jours, fatiguée, le visage fermé, le cœur au bord de l'explosion. Elle arriva finalement dans une petite ville du nom de Whitesplates, dans le Nevada. Elle s'était réfugiée dans un vieux hangar désaffecté, à l'écart de tout.
C'est là qu'ils sont arrivés. Ils étaient cinq, jeunes, environ 18 ans, et ils semblaient être le genre de petits cons à qui personne n'avait jamais dit non. Lorsqu'Ils la virent, accroupie, seule, le visage sale, et les fringues trouées, ils flairèrent une opportunité.
- "Alors, t'as fugué, princesse ?" siffla l'un d'eux.
- "T'as perdu ta poupée fillette??" cracha un deuxième.
Elle les ignora, étant parfaitement consciente qu'ils essayaient de la provoquer. Alors, elle se leva. Son regard, noir se posa lentement sur eux.
- "Ta maman t'a donné la permission de minuit ?"
Soudain, son souffle se coupa, et ses mains se mirent à trembler. Puis, dans la seconde qui suit, elle se jeta sur le plus proche, le plaquant au sol de manière hystérique, avant de commencer à le frapper. Ses coups étaient désordonnés, pleins de haine, impulsifs, mais sans la moindre technique.
Les autres profitèrent du fait qu'elle se concentrait sur l'un d'eux pour l'attraper et la plaquer au sol, avant de lui voler son sac et de la rouer de coups. Elle recevait des coups de pied dans les côtes, dans le dos, dans les jambes. Elle se replia sur elle-même, se protégeant comme elle pouvait. Elle hurlait, sans voix. Elle pleurait sans larmes. Elle ne pouvait rien faire, tandis qu'eux, riaient, la traitaient de tous les noms. Et puis...
- "Lâchez-la." tonna une voix derrière eux "Maintenant !"
Ils se figèrent à peine, mais ils cessèrent malgré tout de la frapper. L'un d'eux l'approcha avec un rictus.
- "Va te faire foutre, le vieux, c'est pas tes oignons."
L'homme fit deux pas. Il était bien plus grand que les cinq jeunes, d'environ 2 têtes. C'était à peu près tout ce qu'elle pouvait distinguer, étant donné qu'elle voyait floue.
- "Lâchez-la."
- "Et sinon quoi, mec, hein?"
- "Sinon je compte jusqu'à trois."
- "Non mais il a cru qu'on avaient 5 ans ou quoi, ce connard?" s'écria l'un des jeunes, indignés.
- "Et quand je serais à trois... Je vous démonterais brutalement tout les 4..." finit-il calmement, ce qui envoya un léger frissonnement dans leur colonnes vertébrales.
- "On est cinq, tête de con" railla malgré tout l'un d'entre eux.
- "Tu crois que tu nous fais peur ?" ajouta un autre "Tu sais même pas compter !!"
- "Faut bien que j'en laisse un intact pour qu'il transporte le cul des autres à l'hosto" déclara-t-il.
Quelque chose, dans le ton froid de sa voix, dans son regard, fit alors trembler les jeunes, sans compter qu'une voiture de police passa devant rapidement, gyrophares à fond. L'un d'eux commença alors à reculer, et en quelques secondes, ils quittèrent les lieux, en crachant des insultes à mi-voix.
L'homme s'approcha lentement de Julia, toujours recroquevillée au sol, et s'agenouilla devant elle. Il tendit une main, sans forcer.
- "Tu veux que je te ramène chez toi ?"
- "J'ai plus de maison..." fût tout ce qu'elle réussit à murmurer.
Alors, sans poser plus de questions, il l'aida à se relever. Elle peinait à marcher. Pendant le trajet, aucun d'entre eux ne parlèrent. Ils arrivèrent finalement jusqu'à un petit motel miteux, en bordure de la ville. L'homme loua une chambre pour deux.
La fameuse chambre était en sale état. L'une des lampes était cassée, le papier peint était en parti arraché, et le miroir de la salle de bain était fissuré. Mais il y avait malgré tout deux lits en bon états.
Il la fit s'asseoir, avant de verser quelques gouttes d'alcool sur un mouchoir, pour désinfecter ses plaies. Il lui posa quelques questions, sur son nom, sur ce qu'elle faisait ici, et pourquoi elle était seule. Mais elle ne répondit jamais. Alors, lui, n'insista pas.
Lorsqu'elle s'effondra de sommeil, il la couvrit d'un plaid, puis se coucha dans l'autre lit, sans un mot de plus.
Le lendemain matin, lorsqu'il se réveilla, la chambre était silencieuse. D'un simple regard sur l'autre lit, il remarqua qu'elle n'était plus là. Il se doutait qu'elle y était retournée. Chaque pas ravivant les douleurs de la veille.
Elle avait mal partout. Ses côtes la lançaient, sa lèvre était gonflée, sa pommette tuméfiée. Mais elle s'en fichait. Tout ce qui l'animait désormais, c'était la rage, la rage contre ces types. Elle savait ce qu'elle voulait. Récupérer ce qui lui appartenait, et faire payer ces types pour l'avoir humiliée, alors qu'elle n'avait rien demandée.
Quand elle arriva à l'arrière du vieux hangar, les cinq étaient là, assis sur des caisses renversées. Chacun avaient des bouteilles de bière à la main, et des mégots de cigarette jonchaient le sol. La vision d'eux fit monter une bouffée de colère dans son ventre, si intense qu'elle en eut presque le vertige.
- "Eh les mecs, regardez qui est de retour" dit l'un d'eux en la pointant du doigt
- "Eh, t'en as pas eu assez hier, petite chienne ?" ajouta un autre en ricanant
- "Vous avez quelque chose à moi" dit-elle d'une voix froide.
- "Tu viens nous supplier pour ton argent ? Tu rêves, on le garde ! On a déjà une grosse commande de coke qui arrive."
- "C'est mon argent... Pas le votre... Alors rendez-le moi, avant que je ne vous bute, dans de sales connards de merde"
- "Regardez le caniche montre les dents !"
- "T'avais qu'à pas te balader avec tout ce fric, pauvre connasse."
- "C'est ta mère t'a appris à être aussi conne ? Enfin, si elle est pas morte de honte avant."
A cet instant, elle poussa un hurlement sauvage, et se jeta sur eux comme une furie. Elle ne pensait plus. Elle ne ressentait plus rien d'autre que cette rage brute. Elle les frappa, elle mordit même l'un d'eux au bras, griffa, tapa avec ses poings, ses coudes, son front, son genou. Tout ce qu'elle pouvait utiliser pour faire mal.
Mais elle n'était pas de taille. Ils étaient cinq, et ils étaient bien plus grands et fort qu'elle. L'un la saisit par les épaules et la plaqua violemment contre le mur de tôle rouillée. Sa tête cogna. Elle vit flou. Et les coups recommencèrent. Des poings dans le ventre, dans les jambes, dans le visage. Elle s'écroula, mais ils continuèrent. Elle hurlait, encore, encore, le visage au sol, sa joue contre la poussière.
- "Laissez-là tranquille !" cria une voix.
Le silence retomba dans l'entrepôt, alors que l'homme de la veille s'approchait dangereusement d'eux, l'air menaçant. Mais cette fois, les gamins ne reculèrent pas.
- "Putain mais c'est quoi ton problème, vieux ?"
- "Mec tu crois qu'on va se chier dessus parce que t'as une grande gueule ?"
- "La ferme."
- "Toi la ferme sale con" s'écria l'un des mecs en sortant un flingue.
- "Je vais compter jusqu'à trois."
- "Va te faire foutre."
- "Un."
- "Dégage d'ici putain !"
- "Eh, Danny, colle lui en une dans la face !"
- "Deux."
Puis subitement, l'homme assena un violent coup de boule dans la tête de l'un d'entre eux, avant d'enchaîner avec un coup de pied qui le poussa vers le dénommé "Danny", qui lâcha l'arme.
Un autre gamin essaya de le frapper au visage, mais l'homme saisit facilement le poing de son agresseur, avant de cette fois lui foutre un coup de boule dans le bras. Un craquement sinistre résonna alors, suivi immédiatement du cri de douleur du garçon.
Le premier garçon et le dénommé Danny revinrent alors à la charge, alors l'homme, qui tenait toujours fermement le poing du gamin, le projeta directement dans le visage du premier gamin, qui s'effondra, la mâchoire brisée à cause de la force du coup.
Le quatrième tenta de frapper l'homme, mais ce dernier pivota, avant de lui faire une balayette qui le cloua au sol, avant de lui asséner un coup violent qui lui brisa la clavicule.
Danny, terrifié, se jeta sur le flingue, mais en une fraction de seconde, l'homme saisit le quatrième garçon, et le projeta violemment sur Danny, qui se cogna violemment la tête contre le sol. Il en resta un seul, tétanisé, les jambes tremblantes.
- "Rends lui son sac" ordonne-t-il au 5ème garçon "Et après, tu les emmèneras à l'hôpital."
Le gamin hocha la tête, paniqué. Il n'osa même pas discuter. Il ramassa le lac de l'adolescente et le jeta aux côtés de Julia, qui, malgré la douleur, s'en empara, avant qu'il n'aide ses amis à partir.
Julia, elle, resta assise, ses bras serrés autour de son ventre, le souffle court. Elle serrait du mieux qu'elle le pouvait son sac contre son abdomen.
- "T'aurais pas dû revenir" dit L'homme en s'approchant d'elle "Ces connards t'ont salement amochée."
- "Je m'en fous..." murmura-t-elle en tentant de se relever.
- "Attends-" dit-il Il en s'avançant, prêt à l'aider, après avoir vu ses jambes fléchirent.
- "J'ai pas... Besoin d'aide..."
- "Arrête tes bêtises, tu devrais aller à l'hôpital."
Elle ne répondit pas, elle voulait juste s'en aller. Mais autour d'elle, le monde tournait. Le béton ondulait sous ses pieds. Elle serra les dents, mais son corps ne suivait plus. Tout devenait flou devant elle. Et puis, elle s'effondra sur le sol, inconsciente.
L'homme la rattrapa de justesse avant qu'elle ne cogne la tête contre le sol. Il la souleva dans ses bras, doucement, avant de se diriger vers l'hôpital.
Quelques heures plus tard :
La lumière blanche des lampes d'hôpital traversaient ses paupières, ce qui l'a forcée à cligner des yeux. Une migraine battait dans son crâne, et les pansements tiraillaient sa peau. Elle avait l'impression que ses côtes étaient passées au broyeur, ce qui l'a fit gémir de douleur.
- "Alors, t'as apprécié ton vol plané de tout à l'heure, petite?"
Elle gémit à nouveau en tournant légèrement la tête, et c'est là qu'elle le vit, assis sur une chaise en plastique. Il la fixait avec un petit sourire narquois.
- "Allez vous faire foutre..." souffla-t-elle d'une voix rauque.
- "Charmant accueil" dit-il haussant les sourcils "Bon, et si on parlais de toi, hein?"
- "A quoi ça va vous servir...?"
- "Je fais que rendre service, moi."
- "Ouais bah j'ai pas besoin de ça" cracha-t-elle avant de détourner le regard, fixant le plafond et refusant de lui adresser un mot de plus.
- "Tu veux pas parler ? Très bien. Mais tu sais, t'as pas vraiment la gueule d'une fille qui va bien. T'es en deuil, ça crève les yeux. Et je comprends. J'te juge pas. Mais à continuer comme ça, tu vas finir dans une ruelle, morte, seule, le crâne explosé ou une lame dans le ventre. Et j'suis sûr que la personne que t'as perdue aurait jamais voulu ça pour toi."
- "Fermez-la... Vous savez rien de moi... Alors foutez-moi la paix..."
Il eux un léger rire, avant de se pencher en avant, et de la fixer dans les yeux, avec un regard dur et sévère.
- "Laisse moi te dire une chose. Rester enfermée dans ta douleur, et cracher sur tout le monde, ça va rien arranger. Et ça te ramènera en aucun cas cette personne que t'as perdue. Crois-moi" dit-il avant de se redresser "Faudra filer ton nom à l'infirmière avant de partir, histoire qu'ils préviennent ton où tes responsables légaux" finit-il avant de sortir, sans attendre de réponse, laissant derrière lui un silence pesant.
Elle resta là un moment, à ruminer. Puis, après une dose d'antalgiques, plusieurs pansement au visage et un garrot autour d'un poignet fêlé, elle profita du fait qu'une infirmière avait quitté la pièce pour s'occuper d'un autre patient, elle arracha les fils qui la reliaient aux machines.
Puis, elle se leva, les jambes flageolantes, et enfila ses habits rapidement. heureusement pour elle, il y avait eue un gros carambolage quelques minutes plus tôt, et donc le service était rapidement débordé, ce qui lui permit de se faufiler dans les couloirs, jusqu'à atteindre une porte de service.
- "Tu vas pas t'évanouir à nouveau?" demanda une voix derrière elle.
- "C-comment...??" demanda à son tour Julia, surprise de voir ce même homme adossé à un poteau, un sourire amusé au coin des lèvres.
- "T'es d'un prévisible... c'en est presque mignon."
- "Pourquoi vous me suivez ? Vous me voulez quoi, au juste ?"
- "Oh trois fois rien, juste éviter que tu meurs inutilement" répondit-il avec un léger sourire "Tu veux pas un vrai petit-déj' avant de disparaître à nouveau ?" propose-t-il.
- "J'ai pas faim..." dit-elle pour se débarrasser de lui.
Mais comme pour la trahir, son ventre se mit à grogner violemment, ce qui le fit rire légèrement. Ils finirent assis dans un dinner vieillot, aux néons bourdonnants et au carrelage taché de café.
- "Alors c'est quoi ton histoire ?" demanda l'homme en mangeant un morceau de bacon "Qui t'es ? Qu'est-ce que tu fais là ?"
- "Personne.... Et vous ?"
- "Moi? J'suis juste un gars lambda."
- "Pourquoi vous m'avez aidez sans raison?"
- "J'étais là. T'avais besoin d'un coup de main, alors j'suis intervenu. Ces sacs à merde ont eux ce qu'ils méritaient."
Elle fronça les sourcils. Il semblait dire la vérité, et il n'avait pas l'air dêtre un agent social, ou quelque chose dans le genre. Il avait trop l'air d'u clochard pour ça. Et finalement, elle prit sa fourchette et commença son petit-déjeuner.
Lorsqu'ils eurent finit de manger, il paya sans un mot, avant de sortir, comme si de rien était. Au bout d'une vingtaine de pas, elle sortit à son tour, et le suivit.
- "Julia..."
Ce simple mot le fit s'arrêter, et il se retourna lentement, avant de la regarder.
- "C'est mon nom.... Et... j'ai plus rien. Plus de maison. Plus de famille....Plus rien..."
- "Ok, Julia... Et alors ?" demande-t-il.
- "Et alors... J'aimerais savoir.. Si je peux venir avec vous...?"
Il resta silencieux un instant. Puis, enfin, il sourit.
"Reacher" dit-il avant de se retourner "Allez amène toi."
Julia lui emboîta immédiatement le pas, consciente que désormais, elle avait atteint un tournant dans sa vie.
Chapter 16: Nouveaux Alliés ?
Chapter Text
??? :
Letha ouvrit subitement les yeux, comme si elle venait d'être frappée par la foudre, pour réaliser immédiatement que quelque chose n'allait pas, vraiment pas. La sensation suffocante de ne plus pouvoir respirer correctement s'installa. Elle essaya de bouger, mais que ce soit son bras, ses jambes, où encore sa tête, rien ne répondait. Alors Letha bougea les yeux du mieux qu'elle le pouvait, mais son son champ de vision limité, tremblant et brumeux, ne pouvait que lui montrer un endroit qu'elle ne reconnaissait pas.
La panique monta aussitôt en elle. Elle tenta encore une fois de bouger, mais son corps ne répondait pas. Ni ses mains, ni ses jambes, pas même un doigt. Son souffle se fit plus erratique, entrecoupé, difficile, douloureux. L'angoisse la submergea.
Une troisième tentative de faire ne serait-ce qu'un mouvement, mais en vain. Aucun signal ne semblait parvenir à ses muscles. Elle sentait la peur s'installer, mais après un moment, Elle repris finalement son calme, et se mit à réfléchir. Il était tout à fait probable, même quasiment sur et certain qu'elle avait été kidnappé par son agresseur. En y repensant, des souvenirs de l'affrontement lui revinrent en mémoire.
Elle analysa l'environnement autour d'elle, du mieux qu'elle le pouvait. Elle se rendit alors rapidement compte qu'elle se trouvait dans une chambre de motel bon marché, en voyant le papier peint sur le mur, ainsi qu'une porte menant à une petite salle de bain, typique d'un motel. Et à sa connaissance, une seule personne correspondait à un tel style.
- "Letha ?" demanda soudainement qui la prit par surprise, alors qu'une main se posait doucement sur son épaule "Tu m'entends ?"
- "R... R-Rea... C-Cher..." souffla-t-elle avec une extrême difficulté.
- "Putain de merde... Toi t'es vraiment un cas" dit-il sur un ton léger, avec un soupir de soulagement.
Elle essaya de parler, mais sa bouche bougea à peine. Il se pencha alors, jusqu'à entrer dans son champ de vision, et à plonger son regard dans le sien.
- "Eh, eh, du calme. t'es en vie, t'es consciente, c'est super. Maintenant, écoute-moi attentivement, d'accord ? Tu dois surtout pas paniquer, ok, reste calme. Je sais pas ce qu'il s'est passé, mais quand je t'ai retrouvée, on aurait dit que t'avait fait une grosse chute. Et là, t'as la nuque brisée, alors tu dois surtout pas faire de mouvement brusque. Tu comprends ?"
Letha hurla, intérieurement. Elle se mit à revivre l'instant précis où cet homme, ou cette chose, lui avait brisé le cou. Ce souvenir résonna dans son crâne comme une explosion, alors qu'elle réalisa la gravité de ses blessures.
Elle voulait parler, hurler, exprimer sa terreur, mais elle n'y parvenait pas. Alors, paniquée, elle tenta de bouger à nouveau, désespérément, sans succès, alors que sa respiration s'accélérait, et que les battements de son cœur s'emballaient.
- "Wow wow wow, non, bouge pas. Je sais que c'est terrifiant pour toi, mais écoute, il faut que tu restes calme, à tout prix, ok ?"
- "R-Reacher..." murmura-t-elle "R-Ramène-moi... chez moi... P-p-pitié..."
- "Non, hors de question, si tu bouges, ça pourrait empirer ton état."
- "P-p-pitié..."
- "Letha, tu as la nuque brisée, tu es paralysée. Tu dois à tout prix rester allongée."
Soudainement, le corps de la jeune fille commença à trembler légèrement, puis violemment. Elle était secouée de convulsions, et ses veines devenaient noirs. D'un geste précipité, Reacher saisit le cou de Letha, en essayant de faire de son mieux pour maintenir la nuque de la jeune fille en place.
Une autre crise la frappa, alors que son regard vitreux devint noir, comme le charbon. Elle essayait de crier mais aucun son ne sortait.
- "Putain, il se passe quoi bordel ??"
- "H-Ha..... Run...E-El.... Chez.... M-Moi... P-p-pi-t-t-tié....."
- "D'accord..." souffla-t-il en serrant les dents "D'accord... Mais laisse moi un peu de temps" dit-il en sortant.
10 minutes plus tard, Reacher entra à nouveau dans la chambre, avant de la prendre dans ses bras et de la porter avec un soin méticuleux, tenant fermement sa nuque entre ses doigts, soutenant sa tête pour qu'elle ne vacille pas, jusqu'à la déposer dans une camionnette. Il s'assura qu'elle soit bien placée, pour au final fermer les portes, et monter au volant.
- "Ou on va ?"
- "20ème.... Et... A-Ada-a...Adams.... M-m-mais.... E-égouts..."
- "Ok..." souffla Reacher, en sachant pertinemment ce qu'il devait faire.
Il conduisit un bon moment jusqu'à arriver aux égouts. Pas ceux qui s'ouvrent sous les plaques d'égout classiques, ceux que les habitants ignoraient volontairement, non. Il était allé aux grandes sorties bétonnées en forme de tuyaux horizontaux, à moitié dissimulées dans la végétation, à la périphérie de la ville. Des tuyaux assez grands pour que son mètre 98 puisse y entrer facilement, tout en tenant Letha.
Reacher s'y engouffra, sans lâcher l'adolescente. Le sol était glissant, les murs froids et couverts d'humidité. L'obscurité complète ne le ralentit pas. Il avançait en se repérant grâce au téléphone crypté de Letha, qu'il avait récupérer dans sa poche, et qui lui affichait l'itinéraire à suivre.
Et puis, enfin, ils débouchèrent dans l'allée qui menait bunker. Reacher ouvrit la porte sécurisée grâce au code donné avec son téléphone, puis il allongea la jeune fille doucement sur le matelas, sur le côté gauche.
- "Le... socle... blanc..." souffla-t-elle difficilement.
Il la regarda, légèrement perplexe, puis jeta un œil au bureau. Il vit alors le petit objet cylindrique posé là. Il l'attrapa et le posa à côté d'elle, toujours sans comprendre.
- "Hope..." murmura-t-elle, les lèvres tremblantes, alors que le socle émit une lumière bleutée.
- "Bonjour Mlle Luthor" dit la voix numérique.
- "S-Scan... M-Méd..."
- "Scan en cours" dit Hope alors qu'une lumière bleue scanna Letha des pieds à la tête "Fracture de la colonne cervicale détectée. État critique."
- "F-F-Fait... C-C-Com...ment...S-S-Soin...?"
- "Rétablissement impossible via des moyens conventionels. Je suggère une injection d'Harun-El."
- "C'est quoi cette merde ?" demanda Reacher fronçant les sourcils.
- "B-Boîte...N-Noire... H.... L..." murmura Letha.
Reacher se leva alors à nouveau et saisit la boîte entrouverte, ou il y trouva plusieurs fioles alignées, avant d'en prendre une au hasard et de se ragenouiller auprès d'elle.
- "T'es sûre ?"
Elle ne put répondre que par un râle étranglé, alors il ôta le capuchon, et lui injecta dans la veine du bras. Quelques secondes passèrent, et puis une douleur fulgurante explosa dans sa nuque. Letha poussa un cri guttural, brisé. Toutes ses veines virèrent au noir, et pendant quelques secondes, Reacher se maudit d'avoir fait cette injection.
Sa colonne vertébrale vibra en elle, signe qu'elle se réalignait. Ses nerfs se reconnectaient, dans un chaos nerveux d'une violence inhumaine. Et puis, enfin, un craquement retentit, et Letha se redressa, haletante, tremblante.
- "C'était quoi ça ?" demanda Reacher en la fixant.
- "Ca... Ca s'appelle du Harun-El... C'est... une drogue. Créée par ma mère. Ça donne des pouvoirs."
- "Sérieusement ?" il fronça les sourcils, contrarié "De la drogue. Pas mal. Et... tu t'injectes ça comme si c'était du caféine ?"
- "Comment tu sais que je m'en suis injecté plusieurs doses?"
- "T'as pas jeter les fioles vides. Julia, tu réalises à quel point c'est débile, et surtout dangereux? T'es déjà addict-"
- "Non je suis pas addict !! C'est... Des fois, le Harun-El provoque une douleur atroce dans tout mon corps, et je perd le contrôle de mes pouvoirs. Et le seul moyen de stabiliser mon état, c'est une autre injection."
- "Et tu trouve ça normal ?"
- "Non, mais j'ai pas le choix ! Quand ça m'arrive, j'suis littéralement incapable de faire quoi que ce soit d'autre. J'arrive à peine à me l'injecter !"
- "Quand bien même, il faut que tu arrêtes de prendre ce truc !"
- "Je te dis que j'ai pas le choix !! Sans cette drogue je serais déjà morte depuis un bail !!" s'écria Letha "Ecoute je sais pas pourquoi, mais-"
- "Analyse supplémentaire : le Harun-El présente une instabilité moléculaire inhabituelle. Il semble qu'au fil du temps, il se soit dégradé. Son efficacité est compromise, et ses effets secondaires augmentent."
- "Tu vois ? C'est pas juste dangereux. C'est du suicide. Alors arrête. Si ça ce trouve, si tu te sèvres, ça ira mieux."
- "Reacher, je peux pas m'arrêter... Ceux que j'affronte... ce sont pas juste des humains... Ils ont des pouvoirs. L'un d'eux avait des bras bioniques en formes de tentacules ! Moi, sans ça, j'ai rien."
- "Donc tout ce que je t'ai appris à servi à rien ?" cracha sèchement l'ancien militaire.
- "Comment tu veux que je puisses frapper un gars qui peut encaisser des roquettes si j'ai aucun pouvoirs ?! Reacher je me bats avec les armes que j'ai à ma dispositions. J'y peut rien si c'est le prix à payer."
- "Et quand tu seras à court ??"
- "J'improviserais... J'en sais rien, Hope à accès à toutes les données de ma mère, j'veux dire ça devrait être facile d'en recréer..."
- "Impossible" déclara Hope "Toutes tentative de reproduction du Harun-El est impossible si vous ne possédez pas de Harun-El brut"
- "De quoi tu parles, j'en ai, non?"
- "Je ne parlais pas du sérum, mais de la pierre éponyme qui sert à la mise au point du sérum. Sans cette pierre, il est impossible de recréer du Harun-El. Cependant, en utilisant les notes scientifiques de votre mère et avec un bon laboratoire, peut-être que vous pourriez tenter de stabiliser le sérum."
- "Ok..." souffla Letha "Ok, affiche-les."
Soudain, des centaines de lignes, de formules, et de graphiques s'affichèrent sur les écrans de Letha. Mais il était clair pour Reacher qu'elle n'y comprenait rien. C'était impossible à ne pas lire.
- "Julia, arrête... Tu peux rien faire, alors arrête de t'injecter ce truc. Je peux tout à fait t'aider. Mais cette chose, j'ai pas confiance."
- "C'est une drogue, créée par ma mère. J'ai aucune raison de m'en mêler. C'est un peu comme mon héritage, comme Hope. Et, par ailleurs... Non..."
- "Non quoi?" demande-t-il en croisant les bras.
- "Sur le fait que je peux rien faire..."
- "Et pourquoi ?"
Elle ne répondit pas tout de suite. Ses yeux se fixèrent sur une note en bas à droite de l'écran. Une annotation manuscrite, numérisée.
- "Parce que je sais... qui peut m'aider."
- "Ah ouais vraiment ?" enchaîna Reacher, d'un air cynique
- "Mouais" dit-elle en se tournant vers lui "T'as déjà fait évader quelqu'un d'une prison super sécurisé?"
A cet simple question, Reacher, intrigué, ne put retenir un sourire en coin.
Prison de Stryker, 2 jours plus tard :
Deux choses se déroulaient à Stryker, que personne ne pouvait voir venir. D'abord, dans les conduis d'aérations, se glissait une silhouette masquée, petite, agile. Letha. Elle avançait lentement, sans faire de bruit. Personne ne la remarqua.
De l'autre côté de la prison, à l'entrée du bâtiment administratif, Reacher, vêtu d'un uniforme vert-de-gris poussait un chariot de nettoyage. Il ne tarda pas à atteindre le bureau du directeur. Bien évidemment, il était fermé à clé. Rien de bien problématique pour l'ancien policier militaire, qui crocheta sans difficulté la serrure en moins de vingt secondes.
Une fois à l'intérieur, il balaya la pièce des yeux, avant de se diriger vers la console de contrôle, dont l'interface affichait l'ensemble des plans de la prisons, notamment l'emplacement de toutes les cellules.
Il commença à chercher le numéro précis qu'il cherchait, mais la porte s'ouvrit brusquement, et un homme blanc entra dans la pièce, tenant un sandwich dans la main. Le directeur, Reacher le savait.
- "Hé, qu'est-ce que vous foutez là ?!"
- "Entretien d'urgence," répondit l'ex-militaire.
- "L'entretien à été fait il y a moins d'une heure !! Sécurité !" hurla le directeur, en appuyant sur un bouton d'urgence.
Des sirènes stridentes déchirèrent le silence, et moins de 20 secondes plus tard, trois gardes jaillirent dans le couloir, armes en main. Reacher ne perdit pas une seconde. Il poussa le chariot d'entretient sur le premier garde, avant d'esquiver puis d'attraper le poignet d'un second pour le projeter contre le mur. Puis, il saisit le dernier garde, et dans un geste sec et précipité, il le jeta de toutes ses forces sur la console de contrôle.
Un fracas métallique accompagna l'impact, et des étincelles jaillirent de l'appareil. L'écran principal se mit alors à clignoter, grésiller, avant de finalement devenir noir. Au même moment, un son de verrou déverrouillé se fit ententre dans tous les couloirs de la prisons. Partout dans le bâtiment, les cellules s'ouvrirent, une à une.
- "Mon Dieu... Qu'est-ce que vous avez fait ?" s'écria le directeur, paniqué, jusqu'à ce que Reacher ne l'assome d'un coup de poing.
- "On a un problème" dit-il en se dirigeant sur l'ordinateur du directeur, qui par chance ne l'avait pas éteint.
- "Tu te l'es joué brute épaisse?" demanda Letha, sur un ton cynique "Tu m'explique l'émeute générale?"
- "Disons qu'il aurait pas dû appeler les gardes" dit-il sur un ton similaire en pianotant sur le clavier "Ok, cellule B-16"
- "En route. Bonne chance."
- "J'en aurais pas besoin."
Reacher se débarrassa de la veste d'entretien, avant de s'emparer des pistolets et des chargeurs des gardes inconscient, et sortit du bureau. Rapidement, il tomba sur des détenus libérés, et n'hésita pas à passer à l'action. Chaque détenu qu'il croisait, il le neutralisait, brutalement.
Au même moment, au-dessus de la prison, deux sifflements supersonique fendirent le ciel et les nuages, pour qu'au final, Supergirl et Brainy, chacun tenant Dreamer et Alex, atterrirent dans la cour principale. Chacun prend un bloc, pour contenir l'émeute : Brainy choisissa le Bloc A, Alex, le bloc B, Dreamer le Bloc C, ne laissant que le Bloc D à Supergirl.
Reacher atteignit finalement les couloirs du Bloc B, le bloc des femmes. Ici, les prisonnières émergèrent de leurs cellules, hystériques. Elles se jetaient absolument toutes les unes sur les autres. Le bloc était devenu un champ de ruines, et Alex devait à tout prix y remédier. Pour la plupart d'entre elles, il suffisait qu'elle tirs des rayons paralysants, avec son arme modifiée.
Elle tira deux rafales précises, assommant net deux détenues qui fonçaient sur elle avec des tuyaux métalliques. Une autre tenta de la prendre à revers, mais elle la neutralisa d'un tir paralysant à bout portant.
À mesure qu'elle progressait, les détenues tentaient de s'échapper, d'escalader les grilles, d'ouvrir d'autres sections, mais heureusement, Alex les rabattait sans pitié, une par une. Jusqu'à ce qu'elle entende des coups de feu. Jusqu'à ce qu'elle voit la silhouette d'un homme aux larges épaules, qui avançait en ligne droite dans le Bloc. Il tirait sut tout ce qui bougeait, et il semblait abattre sans hésiter tout ceux qui osaient se dresser devant lui.
- "Eh !! Vous arrêtez ça immédiatement" ordonna Alex en pointant son arme droit sur lui.
Reacher ne se stoppa même pas. Il se tourna en une fraction de secondes dans la direction d'Alex, et il ouvra le feu sur la directrice du DEO. Alex se jeta à couvert immédiatement dans un renfoncement, avant de riposter. L'ex-militaire courut dans une cellule et retourna le lit pour en faire un abris de fortune.
- "Inconnu armé dans le bloc B ! Demande renfort urgent !!!" cria-t-elle dans son oreillette.
Leur échange dura quelques secondes intenses, alors qu'Alex avançait du mieux qu'elle pouvait. Une fois assez proche, profitant d'une ouverture, elle tendit sa main droite vers son ennemi, enclenchant le dispositif d'attraction magnétique intégré à sa paume.
Le pistolet de Reacher quitta sa main dans un sifflement métallique et vola vers elle. Mais il réagit immédiatement, et attrapa l'un des chargeurs qu'il avait dans sa poche, et il le jeta en plein dans la tête d'Alex, qui fût surprise par le coup sec et violent.
Moins d'une seconde plus tard, il se jeta sur elle, l'attrapant de ses deux bras par la taille avant de la plaquer au mur. Gémissant de douleur, Alex le frappa à l'arrière de la tête avec son coude, et il la lâcha. D'une roulade, elle esquiva le coup de l'homme, et elle effectua une pirouette qui envoya son pied dans la mâchoire de l'ex militaire.
Juste après elle saisit un tuyau de métal sur le sol, pour le frapper avec. Il se redressa rapidement, saisit à main nue le tuyau, avant de la désarmer, et de lui flanquer une baffe violente qui la fit chanceler. Alex eu a peine le temps de réaliser ce qu'il s'était passé qu'il en profita pour lui assener un violent coup dans l'abdomen, suivi par un coup de tête qui lui brisa le nez, pour finir avec un coup de poing surpuissant qui la fit s'écrouler, inconsciente, alors Reacher reprit sa route.
Finalement, il rejoignit rapidement la cellule B-16. Celle de Lillian Luthor. Malgré le chaos, elle était toujours assise sur son lit, comme si de rien était. Il ouvrit la porte enfoncée d'un coup de pied.
- "Qui êtes-vous ?!?"
- "La ferme" ordonne-t-il sèchement "Debout, on y va."
- "Mais je..."
- "Fermez-là, on part maintenant" dit-il en la saisissant brusquement par le bras.
Sous le choc, elle se leva. Il l'entraîna avec force à travers le chaos du bloc B, la faisant slalomer entre les prisonnières qui couraient et hurlaient. Reacher les repoussa sans ralentir. Puis, ils atteignirent rapidement la cour extérieure, dans une zone en travaux, qui donnait un accès direct à la falaise.
Mais au même moment plusieurs agents du DEO arrivèrent, fusils pointés sur eux. Ils furent forcés de s'arrêter mais Reacher n'avait pas dit son dernier mot. Il plaça immédiatement son pistolet contre la tempe de Lillian, afin de s'assurer qu'ils n'avancent pas.
- "Vous avancez, elle meurt."
- "Vous allez restez ainsi sans rien faire ?!? Tirez lui dessus" s'écria Lillian.
- "Arrêtez !" dit une voix entre les agents.
Soudain, la silhouette de Dreamer apparut entre les agents. Reacher n'hésita pas pour ouvrir le feu, visant les agents, ce qui força Dreamer à réagir. Elle leva instantanément ses bras et généra un dôme d'énergie bleue translucide, bloquant les balles dans une pluie d'étincelles. Mais au même instant, Reacher poussa violemment Lillian, la projetant brutalement dans le vide.
- "Non !!!" cria Dreamer, brisant la concentration de son bouclier pour s'élancer.
Elle généra un lasso qui arracha son arme à Reacher et le projeta au pieds des agents qui le neutralisèrent. Mais trop tard. Là où elle se tenait, le vent hurlait sur la falaise. La mer en contrebas était déchaînée.
Lillian avait disparu dans les flots. Personne ne pouvait survivre à une chute pareille. Reacher, lui, finit par coopérer. Il se laissa emporté vers l'intérieur de la prison, tout en restant silencieux, imperturbable.
Chapter 17: Soutien Familial
Chapter Text
Prison de Stryker :
Juste avant que son corps ne percute la mer, une force l'attrapa en plein vol. Lillian eut à peine le temps de crier que l'eau disparut sous elle, remplacée par une obscurité artificielle, un éclair blanc, puis un sol dur qui lui cassa le souffle. Elle atterrit violemment sur une dalle froide en roulant sur le côté, la douleur aiguë dans son épaule lui arracha un gémissement.
Lorsqu'elle redressa enfin la tête, haletante, elle réalisa qu'elle se trouvait dans un petit laboratoire souterrain faiblement éclairé par des néons vacillants. Les murs suintaient d'humidité, et l'odeur métallique était légèrement désagréable. Et au milieu de tout ça, se trouvait Letha, qui la fixait, impassible
- "Eh bien..." souffla Lillian en se relevant tant bien que mal, frottant ses genoux écorchés. "On peut dire une chose, c'est que tu as du styles, très chère" s'exclame-t-elle en riant, alors qu'elle avança vers Letha "Tu m'as bien surprise, j'ai vraiment crue que j'allais mourir."
- "La ferme" répondit Letha d'un ton froid et tranchant.
- "Alors, qu'as-tu prévue pour cette jolie évasion?" demanda la matriarche Luthor
- "Aucune évasion."
Lillian se retourna, interloquée, quoiqu'un peu moqueuse.
- "Si ce n'est pas pour une évasion, de quoi s'agit-il donc?" demanda Lillian, intriguée.
- "Tout ça, c'était juste pour que tu m'aides."
- "Et pourquoi je t'aiderais, au juste ?" demande-t-elle en arquant un sourcil.
- "Je suis la fille de Lex, rappelle-toi, donc ta petite fille. Tu pourrais quand même rendre ce service à ta petite-fille, non?"
Le silence retomba dans la pièce. Lillian cligna des yeux, et fixa Letha, longuement, avant de finalement prendre une inspiration, et de soupirer longuement
- "D'accord" dit-elle finalement "Tu veux quoi ?"
- "Que tu résolve un problème. C'est pour ça que je t'ai amenée ici, dans l'ancien labo de mon père, quand il était à Stryker."
- "Ainsi c'était ici" ricana Lillian en balayant la pièce du regard.
Au lieu de répondre, Letha se pencha vers le bureau et brancha une clé USB noire dans l'un des vieux ordinateurs encore fonctionnels. Les écrans crépitèrent quelques secondes, avant d'afficher des fichiers étiquetés L-Corp.
- "J'ai volé ça à L-Corp. Les notes de ma tante sur le Harun-El. J'en ai aussi volé plusieurs fioles. Je m'en suis injectée, pour mon plan."
- "Et alors, c'est parfait, va juste tuer la Kryptonienne."
- "Je ne peux pas ! Le Harun-El est instable. J'ai fréquemment des crises, genre des douleurs ultra violentes, je perd le contrôle de mes pouvoirs. Je pense que c'est à cause du temps, après tout, ces doses ont près de dix-sept ans."
- "Oui, en effet, c'est une possibilité" concéda Lillian en s'approchant des écrans, analysant rapidement les données "Mais je ne comprends pas le rapport avec moi"
Letha activa un autre écran, affichant des notes personnelles de Lena. Certaines lignes étaient surlignées en rouge.
- "Pour vaincre Lex, j'ai dû racheter Stryker, pour y faire sortir Lillian pendant 24 heures, afin qu'elle m'aide à construire un moyen extraire l'Harun-El du corps de Lex." lit-elle "T'as déjà aidé Lena, tu connais le Harun-El, alors maintenant, si tu veux que je tue Supergirl, tu dois m'aider moi aussi."
- "Tu veux que je t'aide à extraire le Harun-El ? Pourquoi pas t'en injecter une nouvelle dose afin de stabiliser ton état?"
- "Parce que je peux pas, je suis presque à court !!" s'écria Letha en ouvrant la boîte de Harun-El osée sur le bureau, révélant quatre fioles soigneusement rangées "C'est tout ce qu'il me reste."
- "Je vois.... Donc... tu veux que je stabilise le Harun-El pour que tu n'aies plus besoin de t'en injecter..."
- "C'est ça."
- "Tu sais ce que ça signifie, n'est-ce pas ?"
- "Bah ouais tu m'aides, et voila, y'a pas besoin de plus"
- "Eh bien si, justement. Il va falloir que j'extraie l'Harun-El de ton corps. Cela signifie plus de pouvoirs."
- "Sérieusement??"
- "Oui, j'ai besoin de voir précisément ce qui ne va pas, et pour ça je dois te l'extraire."
Letha se mordit la lèvre en détournant légèrement le regard, avant de finalemnt planta ses yeux dans ceux de Lillian.
- "Ok. Mais je te surveille constamment. Et j'ai ça" dit-elle en déployant le gantelet de son Lexosuit "Donc si tu essaie de me la faire à l'envers, je te bute. Compris ?"
- "Parfaitement. Alors mettons-nous au travail, petite-fille" répondit-elle, avec un sourire lent, malicieux, qui s'étirait sur ses lèvres.
Prison de Stryker :
Après avoir été arrêter, Reacher avait été placé dans une salle de visite de Stryker, en attente de son interrogatoire. Il était assis seul, menotté à une table en acier, avec deux agents armés qui se tenaient de chaque côté de la porte. Après une longue attente, la porte métallique s'ouvrit avec un grincement, et Alex entra la première, suivie par Brainy.
- "Comment va votre nez ?" demanda Reacher, avec un léger sourire en coin.
- "Fermez-la." râla Alex en tirant la chaise avant de s'y asseoir lentement, tandis que Brainy resta en retrait "Qui êtes-vous ?"
Reacher ne répondit pas. Il resta de marbre, en la fixant, sans afficher la moindre émotion.
- "Qui êtes-vous ?" répéta Alex, avec un ton plus sec.
- "Je, je peux parler ? Non, parce que, je croyais que je devais la fermer" dit Reacher en penchant légèrement la tête, l'air faussement curieux.
- "Arrêtez de jouer au plus malin" Alex soupira profondément, se mordant la lèvre inférieure pour se contrôler.
- "En tout cas, j'le suis plus que vous" lâcha-t-il simplement. "Et surtout, je connais mes droits. Aucun de vous n'est du FBI, vous ne m'avez pas lu mes droits à l'arrestation, donc cette détention... Est techniquement illégale."
- "On est du DEO. Le Département des Opérations Extranormales. Et vous êtes retenus ici-"
- "Encore plus flagrant !" la coupa Reacher "Je suis pas un alien, donc techniquement, votre petit département n'a pas le droit de me retenir ici."
- "Peut-être. Mais vous venez de tuer Lillian Luthor, qui était une terroriste anti-Alien de haut niveau, et ce, devant une bonne demi-douzaine de témoins, ce qui fait de vous une personne d'intérêt pour nous. Alors maintenant veuillez répondre à ma putain de question !"
- "Non" dit-il simplement, en la fixant froidement, sans réagir.
- "Vous êtes qui bordel ??"
- "Ca y est" dit subitement Brainy "Major Jack Reacher. Ancien commandant de la 110ème unité d'enquête spéciale de l'armée. Nationalité américaine, à quitté l'armée après 13 années de service exemplaire. De nombreuses médailles, dont 2 Silver Stars, 1 Bronze Star, et aussi 1 Purple Hearts. Aucun parent vivant."
- "Comment vous avez eu accès à mon dossier aussi vite ?" demande-t-il en haussant un sourcil, légèrement déstabilisé.
- "C'est pas vos affaire. Mr. Reacher, pourquoi avoir tué Lillian Luthor ?"
- "Reacher. Et je ne dirais plus un mot." annonça-t-il en baissant la tête, fixant la table.
- "OK...." gronda Alex "Vous voulez jouer au con ? Très bien ! Reste là à pourrir quelques heures, on verra si ça va vous déboucher le cul"
Elle se leva d'un bond, et quitta la pièce tel une véritable furie, avec Brainy qui la suivait. Reacher, lui, resta seul, les poignets attachés à l'acier froid, l'expression fermée.
Ancien laboratoire de Lex, plusieurs heures plus tard :
Plusieurs heures s'étaient écoulées dans l'ancien laboratoire souterrain de Stryker. Le silence était à peine troublé par le bourdonnement régulier des machines d'analyse. Lillian alternait entre l'établi et l'ordinateur, tout en surveillant les résultats de la stabilisation du Harun-El. Assise plus loin, les bras croisés, Letha fixait la matriarche Luthor, jusqu'à ce qu'elle cède, et brisa finalement le silence.
- "C'est fini ?"
- "Pas encore... Et sinon, ta chasse à Supergirl, ça en est où?" demanda-t-elle sans détour, les yeux toujours rivés à l'écran.
- "J'avance" répondit Letha avec froideur.
- "Vraiment?" demande-t-elle, feignant la surprise "Et pourquoi tu fais tout ça, au juste ? Rappelle-moi tes grandes motivations."
- "Je veux tuer ceux qui m'ont rendue orpheline...." avoua Letha.
- "Vraiment ?" demanda Lillian en haussant un sourcil, comme si elle attendait cette réponse.
- "Oui" répondit Letha, sur un ton froid.
- "Donc tu veux venger Lex... Pourquoi?" questionne-t-elle, feignant un air curieux.
- "Bah parce que c'était mon père" rétorqua Letha, durement.
- "Ah oui" s'écria Lillian, dans un rire sarcastique "Tu sais, Lex était peut-être un mégalomane narcissique et sociopathe, enfin selon l'opinion publique, mais une chose est sûre, il ne donnait clairement pas dans l'inceste" ajoute-t-elle, avec un sourire narquois.
- "Quoi ?" demanda Letha en fronçant les sourcils "Ca veux dire quoi ça?"
- "Tu as utilisé l'ADN de Lionel pour faire ton test génétique. Logique. Il y a rien à récupérer du corps de Lex depuis l'explosion. Mais la chambre forte à Washington, là où tu as récupéré le Lexosuit ? Elle ne s'ouvre qu'avec l'ADN d'un Luthor..."
- "Tu vois, c'est bien la preuve que je suis sa fille !!"
- "Oh non" corrigea Lillian, calmement "C'est la preuve que tu es une Luthor. Pas que tu es la fille de Lex."
- "Qu'est-ce que ça veut dire ?" gronda Letha, la voix tremblante "Si j'suis une Luthor, c'est que j'suis sa fille !!"
- "Tu es indiscutablement une Luthor, ça, c'est clair" nargua Lillian "Mais nous savons toutes les deux que tu es la fille de Lena."
- "De quoi tu parles ?" demanda Letha sèchement.
- "Regarde-toi..." souffla Lillian en repoussant une mèche de cheveux de l'adolescente derrière ses cheveux "Ton visage... Tu es le portrait craché de Lena à ses quinze ans."
Letha resta muette, pétrifiée. Elle chercha d'abord une explication plausible à sortir, pour que Lillian cesse penser cela, mais son esprit lui remémora subitement les paroles d'Andrea : "Quiconque a connu Lena à cet âge pourrait la reconnaître immédiatement en toi."
- "Tu mens, lâcha-t-elle en se mordant la lèvre.
- "Oh, arrête cette mascarade, je le vois clairement en toi."
- "Ferme-la" menaça Letha, la voix tremblante. "Je te jure, si tu continues..."
- "Je ne veux pas te faire de mal, ma chère..." dit Lillian, sincèrement.
- "Pourquoi je te croirais ? Tu es une putain de criminelle. Tu disais que Lex était un sociopathe, mais t'es pas mieux, alors pourquoi je devrais te croire ?!?"
- "Parce que j'aimais Lena" répondit-elle en fixant l'adolescente, le regard sérieux.
Letha ne dit rien. Elle détourna le regard, mâchoires contractées, puis pointa le doigt vers le dispositif.
- "Termine l'analyse."
- "Très bien... Mais, pendant ce temps, tu pourrais me parler un peu de toi."
- "Pourquoi ça t'intéresse ?" demanda Letha, méfiante, toujours avec ce ton amer.
- "Eh bien, je pense avoir le droit de me renseigner sur qui est ma petite-fille" répondit Lillian, un demi-sourire au coin des lèvres.
- "Je suis pas ta petite-fille. Lena est pas ta fille, pas biologiquement, donc ton petit jeu familial... oublie."
- "Adoptée ou pas, j'ai été sa mère. Alors?"
- "J'ai rien à dire..."
- "Par pitié." soupira Lillian, faussement agacée.
Un soupir échappa à Letha, plus agacé que résigné. Elle passa une main dans ses cheveux avant de parler.
- "Je suis née quelques secondes avant que Lena meure..." un silence s'installa, et Lillian cessa ses activités pour se concentrer sur Letha "C'est son assistante qui m'a sortie de là. Elle m'a emmenée à Opal City, et m'a adoptée. Elle est morte quand j'avais treize ans. J'ai fui, j'ai erré pendant des semaines, et puis j'ai rencontré quelqu'un... Celui qui t'a libérée. Il m'a appris à me battre, à survivre. Et après ça, je suis revenue à National City. Pour venger ma mère..."
Un silence s'installa, à nouveau brisé par le son des machines, jusqu'à ce qu'au bout de quelques minutes, Lillian laissa échapper un rictus moqueur, léger.
- "Tu ne comptes pas vraiment tuer Supergirl, je me trompe ?"
- "Je m'en fiche de Supergirl... J'veux dire, elle a pas sauvée ma mère, mais... Au fond j'arrive pas à lui en vouloir... C'est pas elle la responsable..."
- "Et alors ? Tu en es où ?"
Letha ne répondit pas tout de suite. Elle s'éloigna de Lillian, qui avait repris son travail, et son regard explora le laboratoire, tombant finalement sur le plan de travail couvert d'éprouvettes.
- "J'ai retrouvé l'enfoiré qui a appuyé sur la gâchette..."
Lillian se stoppa immédiatement, ses yeux s'écarquillant légèrement, avant qu'elle ne dévisage Letha, au loin.
- "Tu l'as tué?"
Letha hocha lentement la tête, et Lillian prit alors une grande inspiration, comme une bouffée d'air frais.
- "Justice à été rendue, alors..." souffla la matriarche Luthor.
- "Non..."
- "Quoi?"
- "Justice n'a pas été rendue... Pas encore..."
- "Comment ça??"
- "William Clyde..."
- "Ce prof de sport brutalement assassiné le mois dernier ?"
- "Ouais... C'était lui le meurtrier, un ancien militaire à qui le FBI avait refilé une nouvelle identité... Il s'appelait Samuel Dixon.."
- "Dixon... Le sale enfoiré, c'était lui le meurtrier...!!!" râla Lillian en repensant au tueur à gage qu'elle avait déjà employé, plus de 20 ans auparavant.
- "Ouais... Je l'ai traqué pendant deux ans. Et quand je l'ai trouvé, je l'ai tué... Il s'est nargué d'avoir reçu 5 putains de millions pour la tuer... Et puis j'ai découvert qu'il avait été engagé par une organisation bizarre, Leviathan. J'ai pas beaucoup d'infos. Juste que c'est une organisation très bien cachée. Très efficace. Ils utilisent des aliens. Des cyborgs. Ils n'hésitent pas à kidnapper des PDG pour faire leur sale boulot. Comme Andrea Rojas, avec Obsidian North."
- "La petite Rojas ?" demanda Lillian en se rappelant l'amie d'enfance de Lena "Tu crois qu'ils l'ont tuée?"
- "C'est sur à 100%, j'était là quand c'est arrivé..."
- "Wow... Si de tels gens existent, tu peux être sûre qu'ils ont pris le contrôle d'Obsidian North. Ils doivent être vraiment puissants."
- "Ils le sont. Et chaque fois que j'approche de la vérité, chaque fois que je mets la main sur l'un d'eux... y'a des morts, ou alors je perds des ressources qui auraient pût m'être utile..."
- "Tu as l'air d'être vraiment dépassée... Tu as des alliés ?"
- "Juste l'homme qui t'as libérée."
- "Et qu'as-tu prévu de faire?" demanda Lillian, avec une pointe de curiosité morbide.
- "Je compte bien les faire payer, tous jusqu'au dernier. C'est pour ça que je me suis entraînée..."
- "Bien... Et le DEO, tu y as pensé ?"
- "C'est quoi le DEO ?" demanda Letha en fronçant les sourcils.
- "Tu n'as pas bien fait tes devoirs" se moqua Lillian "C'est une organisation gouvernementale chargée de la défense contre les Aliens. Ils travaillent main dans la main avec Supergirl. Ils combattent le crime, surveillent les menaces... Tu risques de les avoir dans les pattes."
- "Ouais bah c'est en partie pour contrer Supergirl que j'ai récupéré le Lexosuit, et la Kryptonite."
- "Tu as vraiment prévue tous les scénarios possible..." dit Lillian en esquissant un sourire sincère "Tu es bien une Luthor."
- "Non. Ca c'est Reacher qui me l'as enseigné..."
- "Il t'as peut-être appris à le faire, mais... C'était dans tes gènes, depuis toujours..." déclara Lillian en se dirigeant vers l'établi.
Elle saisit une fiole qui contenait l'Harun-El stabilisé. Elle vérifia les dosages, puis elle prit un pistolet injecteur, et y transféra le contenu de la fiole dans l'appareil, avant de le tendre à Letha.
- "Tiens."
Sans attendre, elle saisit le pistolet et s'injecta la dose dans le bras. L'aiguille s'enfonça dans sa peau, diffusant l'Harun-El dans son système. Une chaleur violente envahit son corps, ses muscles se tendirent, son cœur accéléra. Ses veines se noircirent sous sa peau, tout comme ses yeux, qui devinrent entièrement noirs avant de revenir à leur couleur normale, quelques secondes plus tard. Lillian l'observait attentivement, cherchant à détecter le moindre problème.
- "Tu vas bien ?"
- "Ouais."
- "Bien. Ca prouve donc que j'ai réussit."
- "Ouais... Mais pense pas que tu vas t'en tirer... je peux pas te laisser t'évader..." annonça Letha en fixant sa grand-mère dans les yeux "Navrée"
- "Je m'en doutais. Et ce n'es pas grave. Et puis, si je m'évade, qui va orienter les agents du DEO sur des fausses pistes ?"
- "Tu ferais ça? Pourquoi?"
- "Nous sommes des Luthor. On se soutient les coudes" dit-elle en se dirigeant vers le bureau, de récupérer un morceau de papier et e gribouiller des coordonnées dessus "Lex était prévoyant. Voici l'emplacement de certaines de ses chambres fortes dans le monde. Tu trouveras peut-être de quoi t'aider dans ta traque."
- "Et maintenant ?" demanda Letha, après avoir récupérer le papier.
- "Maintenant... tu vas devoir me blesser. Histoire que cette histoire d'enlèvement tienne debout. Mais avant... J'aimerais que tu me dises comment tu t'appelles, réellement ?"
- "Ma mère adoptive..." Letha baissa la tête avant de la redresser "Elle m'appelait Julia. Mais cette personne est morte avec elle. Aujourd'hui, je suis Letha... J'ai choisis ce nom au début de ma croisade..."
- "Bien... Letha... Maintenant, frappe moi" ordonna l'ancienne docteure.
Letha hésita, puis donna un coup sec dans les côtes de Lillian, qui fût projetée au loin. Un craquement sinistre retentit, suivi d'un grognement douloureux. Elle enchaîna avec deux coupures nettes, à l'aide d'un petit scalpel, sur le flanc et le bras, avant de lui briser la main gauche, et de lui casser le nez.
- "Si jamais tu as besoin de moi, Letha... demande..." dit Lillian, le souffle court, avec un regard rempli de douleur et de fierté.
Letha la fixa longuement, puis acquiesça en silence. Elle lui prit le bras droit, avant de s'envoler. Arrivée au-dessus de la cour intérieure de Stryker, elle descendit en rase-motte, avant de larguer le corps ensanglanté de Lillian au milieu de la court, avant de disparaitre, sans laisser la moindre trace.
Chapter Text
Prison de Stryker :
Après de longues heures d'attentes, et la surprise d'avoir vu Lillian Luthor tomber du ciel, en vie, cette dernière fût placée en soins intensifs au sein du service médical de la prison, avant d'être finalement transférée dans une salle de visite pour son interrogatoire. Et finalement, c'est Kara, vêtue de son costume de Supergirl, qui entra dans la pièce.
Lillian était assise sur une chaise en fer, enchaînée. Elle avait des ecchymoses violacées sur ses bras, ainsi que les bandages qui recouvraient sa main gauche. Grâce à sa Vision à Rayons X, Kara pût clairement voir ses côtes cassées, ainsi que les nombreuses autres blessures sur l'ensemble de son corps les os brisés de sa main.
Malgré tout cela, le visage de la matriarche Luthor affichait ce même demi-sourire méprisant qui avait fait frémir des centaines de gens, que ce soit le public, ou encore les jurés, lors de son procès. Ce regard-là, il ne faisait pas frémir Kara. Il l'énervait. Il l'énervait au plus haut point, et elle peinait constamment à se retenir. Mais elle voulait vraiment s'occuper de cet interrogatoire elle-même.
- "Supergirl" lança-t-elle comme si elle l'accueillait pour une réunion amicale. "Tu tombes à pic, Kryptonienne, je commençais à me sentir seule."
Son regard brillait d'une intensité glaciale. Elle faisait absolument tout ce qu'elle pouvait pour contenir sa colère, et ses pulsions. Elle avança d'un pas lent, jetant son regard froid sur la Luthor, jusqu'à se planter de l'autre côté de la table, debout, bras croisés.
- "La ferme. Où est-ce que vous étiez ?" demande-t-elle d'une voix froide et tranchante.
- "J'avoue ne pas savoir" répondit Lillian, toujours avec ce demi-sourire
- "Répondez" répéta Supergirl, sur un ton encore plus froid "Comment vous avez accompli ce tour de passe-passe ??"
- "Oh, tu crois donc que c'était un coup monté? Tu ne vois donc pas mes blessures ? Mes côtes cassées ? Mes contusions ? Je croyais que tu avais une vision à rayons X, non ?"
- "Arrêtez les faux-semblants, et parlez ! Maintenant !!" ordonna Kara en se penchant vers elle.
Lillian ne cilla pas. Elle conserva cet air moqueur, presque amusé, comme si elle jouait à un jeu d'échecs où elle connaissait déjà le coup suivant. Et ce maudit regard, il donnait tellement envie à Kara de céder à ses pulsions, mais elle faisait appel à tout son self-contrôle pour que cela ne se produise pas.
- "Mais, je dis la vérité."
- "Qu'est-ce qui s'est passé !?!?" s'écria Kara en frappant la table "Après que ce taré vous ai poussée, qu'est-ce qui s'est passé ?!??!?"
- "Aaah, à ce moment-là? Eh bien, j'ai été rattrapée par un homme, masqué. Il pouvait voler, comme toi."
- "Vraiment? Et qu'est-ce qu'il voulait, hein ?! Encore une personne que vous avez brisée dans le passé ??"
- "Pas du tout. Il voulait des informations sur Cadmus. Et je dois admettre... Qu'il était très persuasif... Surtout avec ses poings" dit-elle en poussant un gémissement de douleur, et en se tenant les côtes.
- "Non... Vous mentez" cracha Kara, dont les mains creusèrent davantage le métal de la table "Dites-moi la vérité...!"
- "La vérité ?" dit Lillian, dont le sourire s'élargissait, avec un ton faussement adoucit. "Très bien. La vérité, c'est que tu es en train de perdre ton sang-froid, petite Kryptonienne."
- "La ferme...."
- "Tu gaspilles toute cette énergie à me haïr, alors que tu devrais l'utiliser pour retrouver le véritable assassin de ma fille" cracha l'ancienne docteure à la Super, sur un nouveau ton, empli de haine et de poison.
- "Tu comptes donc enfin faire ce que tu désires depuis tout ce temps, hein? Eh bien vas-y... Tue moi..." sussura Lillian, son visages à quelques centimètres de celui de Kara.
La pièce sembla se rétracter autour d'elles. Une onde de chaleur s'échappa du regard de Kara. Ses pupilles brillèrent, puis ses yeux s'embrasèrent entièrement. Deux disques orange flamboyant, brûlants... Instables, comme l'héroïne. Il ne suffisait que d'un seul mot de travers, et Lillian aurait été réduite en cendres.
- "Son véritable assassin est assis juste devant moi..." cracha à son tour la Kryptonienne, en arrachant ses mains de la table, révélant la forme de ses mains creusée dans le métal, avant de sortir de la pièce précipitament de la pièce pour éviter de commettre l'erreur fatale.
En parralèlle, Alex s'était à nouveau rendue dans la salle de visite où avait été installé Reacher, des heures plus tôt. Cette fois-ci, elle resta seule avec l'ancien militaire, qui comme tout le monde avait bien entendu l'alarme de la prison retenir 2 heures auparavant.
- "Vous revoilà. Je commençais à me demander si on m'avait oublié" dit-il alors qu'Alex s'asseyait en face de lui.
- "Pourquoi, vous voulez enfin vous confier à nous?"
- "Non, j'ai faim" dit-il sans détour, comme si c'était normal.
- "Pourquoi vous agissez comme un gros con, au juste ?" demande-t-elle après un soupire exaspéré
- "C'est dans ma nature depuis toujours."
- "On reprend" dit-elle après un long soupire "Pourquoi êtes-vous venu ici ?"
- "Je n'ai pas à vous répondre"
- "Vraiment ? Et pourquoi donc ?"
- "De un, parce que c'est mon droit en tant que citoyen Américain, et de deux, vous me retenez ici pour le meurtre de Lillian Luthor. Qui a été retrouvée vivante, il y a environ 2h. Donc votre mobile, est caduq. Et vu que, pas de cadavre = pas de crime, votre argument pour me retenir ici, est illégal."
- "Ainsi vous espérez qu'on va vous relâcher... Je me trompe ?"
- "Non c'est bien ma requête."
- "J'entends. Et c'est vrai, vous avez raison, techniquement, on à plus de légitimité pour vous retenir... Sauf que vous avez commis pas moins de 7 homicides aujourd'hui. Sans compter que vous avez agressés le directeur, plusieurs gardes, ainsi qu'une agente fédérale, et que vous vous êtes introduis illégalement dans une prison fédérale.."
- "Et alors ?"
- "Et alors ? Vous vous attendez réellement à être blanchis et pouvoir partir comme si de rien était ?? Soyons honnêtes, vous allez faire au moins 10 ans de prison."
- "Oh non rassurez vous, je m'en doute bien. Mais ce que je souligne, c'est que tout ça n'est plus de votre ressort. Et que, me retenir ici, fait que techniquement je pourrais porter plainte contre vous."
- "Je le sais, c'est pour ça que je vous fait transférer aux bureaux du FBI. Vous pourrez les emmerder eux, et me laisser bosser sur des affaires qui ont vraiment de l'importance pour moi" cracha sèchement Alex, avant de sortir de la pièce, laissant 3 agents entrer pour s'occuper du transfert.
15 minutes plus tard, le van du DEO dans lequel il avait été installé filait sur la route secondaire. L'air à l'intérieur du véhicule sentait la sueur, la poudre et le métal. Reacher était assis entre deux agents en armure. Il portait des menottes épaisses, qu'il ne pourrait jamais casser avec sa seule force brute. Son restait calme, alors qu'il observait et analysait la situation autour de lui.
Ils étaient cinq en tout, dans le van. À l'avant, il y avait le chauffeur, ainsi qu'un soldat à côté de lui, tous deux concentrés sur la route. À l'arrière, il y avait deux autres gardes, lourdement armés. L'un était à la gauche de Reacher, tandis que l'autre était assis en face de lui.
Puis, lorsqu'ils eurent parcourut une dizaine de kilomètres, Reacher décida que le moment était venu. Son regard se durcit une fraction de seconde, puis il leva son pied et écrasa son talon gauche de toutes ses forces sur le pied du soldat assis à sa gauche. Il sentit l'os craquer, et avant que le cri de douleur ne sorte, il prit appuie sur sa jambe gauche pour assener un violent coup de son pied droit dans le casque de l'autre garde, en face de lui pour le distraire.
D'un geste rapide, il arracha le pistolet dans l'étui du premier soldat, avant de le jeter par terre. Une seconde plus tard, il leva son genou, et percuta l'abdomen de l'agent avec une violence implacable, avant de le saisir par l'épaule, et de le projeter de toutes ses forces contre son camarade. Les deux corps s'écrasèrent l'un sur l'autre dans un fracas métallique.
Reacher ne leur laissa pas le temps de reprendre leurs esprits, ou de réaliser ce qu'il se passait, et il bondit sur eux. Joignant ses mains, il abattit ses poings sur le casque du deuxième soldat, encore et encore, chaque coup fissurant davantage la visière renforcée, jusqu'à ce qu'un craquement sec annonce la rupture du plexiglass qui composait la visière.
Le premier agent tenta de se dégager, se tortillant sous le poids de son camarade, mais Reacher le frappa violemment de l'arrière de son poing gauche, l'envoyant s'écraser contre la paroi qui était à environ 2 mètres de distance. Dans la seconde qui suivit, alors que le soldat à l'avant frappa violemment la grille, l'ex-militaire arracha les clés accrochées à la ceinture du soldat. Il se libéra de ses menottes, mais à peine libre, l'autre soldat lui jeta son casque à la figure, avant de le frapper, tandis que le premier, à terre, essaya de saisir ses jambes.
Reacher riposta en enfonçant son pouce dans l'œil du soldat face à lui, le faisant hurler, tout en levant brusquement son pied droit et en l'abattant sur le tibia de l'agent au sol. un craquement sec retentit, mais il n'eut même pas le temps de hurler que Reacher lui assena un coup encore plus violent à la tête, qui l'assomma immédiatement. Sans perdre son élan, l'ancien militaire saisit la tête du deuxième soldat, avant de la fracasser contre la parois. Un craquement plus tard, le soldat s'effondra sur le sol.
Sans perdre de temps, Reacher saisit l'arme du soldat, et n'hésita pas à tirer vers l'avant du camion. Les balles frappèrent le tableau de bord ainsi que le pare-brise. Le camion, qui zigzaguait déjà depuis la rébellion de Reacher, dérapa, et dans un grondement monstrueux, le véhicule bascula. Le verre éclata, et la carcasse s'écrasa sur l'asphalte, roulant sur plusieurs mètres avant de s'immobiliser dans une gerbe d'étincelles.
Environ 2 minutes plus tard, Reacher ouvra les yeux, la douleur irradiant son corps. Son visage était recouvert de coupures, et son crâne sonnait, mais il était en vie. Contrairement aux soldats. Le 1er soldat gisait au sol, la nuque tordue dans un angle impossible, tandis que le deuxième soldat, lui, avait l'avant-bras brisé, net, l'os transperçant la chair. Il alternait entre conscience et inconscience, poussant de faibles gémissements de douleur.
Reacher saisit le soldat mort comme un fétu de paille, le souleva et le propulsa violemment contre la porte arrière du camion. L'impact fut si brutal que la serrure éclata, la porte s'ouvrit sous le choc, projetant le corps à moitié hors du véhicule.
Reacher sortit, titubant, couvert de sang, un mélange du sien et de celui des autres. Après avoir analyser les alentours pour s'assurer que personne ne pourrait l'attaquer, il reprit sa route, à pied.
De longues minutes plus tard, il aperçut enfin au loin une moto noire mate attendait, ainsi que la silhouette d'une jeune fille, appuyée nonchalamment contre la moto, les bras croisés et le regard planté sur l'horizon. De son point de vue, elle distingua facilement la silhouette massive de Reacher, qui avançait à pied, au loin.
- "Alors, ils ont finalement lâché le géant?" demande-t-elle, avec un sourire narquois qui étirait ses lèvres.
- "Disons qu'ils ont pas eue le choix. Ca à fonctionné?"
- "Bien sur, sinon je serais pas là"
Esquissant un sourire, elle saisit un casque posé sur le siège de la moto, et le lui lança, lorsqu'il fût à bonne distance. Il l'attrapa sans effort, sans pour autant s'arrêter de marcher.
- "C'était pas le FBI. C'était un truc qui s'appelle le DEO."
- "Tient, j'viens d'en entendre parler. T'aurais pu m'en parler, franchement."
- "Si je l'ai pas fait, c'est que j'ignorais leur existence."
- "Si tu le dis..." répondit Letha, avant de laisser s'installer un silence lourd.
- "Quoi?" demande-t-il en voyant son visage.
- "Lillian sait qui je suis."
- "Merde..." lâcha l'ex-militaire, en se mordant la lèvre "Ça risque de poser problème, ça."
- "Non, j'pense pas" répondit Letha "Au contraire j'ai l'impression qu'elle essaie d'être dans notre camp."
Reacher ne répondit pas tout de suite. Il ajusta le casque sur sa tête, sans détacher ses yeux d'elle, avant de se diriger vers la moto et de s'assoir à la place conducteur.
- "Et comment tu peux en être aussi sûre ?"
- "Je le sens... Y'a un truc chez elle, dans la discussion qu'on a eue...Qui me donne cette impression."
- "Depuis quand t'agit sur un coup de tête, et depuis quand tu es aussi peu prudente ?"
- "La ferme" dit Letha avec un sourire en coin, tout en grimpant derrière lui, passant ses bras autour de sa taille.
- "Si ça nous retombe dessus, on sera pas dans la merde" dit Reacher en démarrant "Tu as une nouvelle piste ?"
- "Ouais, Hope à trouver un truc, alors faut vite rentrer."
Sur ces mots, le moteur poussa un gros rugissement, et la moto fendit l'air, s'élançant à toute allure, disparaissant sur la route déserte. Ce n'est que 2 heures plus tard que le duo arriva enfin au Bunker.
- "Alors, qu'est-ce tu as trouvé ?"
- "Des choses... Flippantes... Regarde" Letha afficha une liste de visage sur l'écran "Au cours des neuf dernières années, beaucoup de PDG de grandes entreprises sont morts. Et à chaque fois, ils ont été remplacés par des gens qui n'auraient jamais dû être là. Des inconnus, des individus sans expérience, ou alors des carrières fulgurantes, montées de toutes pièces."
- "Donc tu penses que c'est Leviathan qui met ses pions en place ?"
- "Bah si c'est pas ça, je vous pas ce que ça peut être."
- "Et en quoi ça nous aide, ça ?"
- "Aujourd'hui, il n'y a qu'une seule entreprise qui n'a pas encore été touchée. L-Corp."
- "L'entreprise de ta famille."
- "Ouais. Hope et moi on en est arrivés à la conclusion que Leviathan ne tardera pas à cibler la PDG actuelle, Sam Arias."
- "Théorie intéressante. Mais isolée."
- "Pardon ?" s'exclame-t-elle, offensée.
- "Dans une enquête, les suppositions tuent. Et toi, tu suppose qu'elle est leur prochaine cible, mais tu ne considère pas la possibilité qu'elle puisse être leur tout premier pion."
- "Non, c'est impossible. Elle était l'amie de ma mère-"
- "Ca ne prouve rien. Tu crois que ces gens sont arrivés à leur poste juste grâce aux meurtres de Leviathan?" demanda Reacher en pointant l'écran "Ces gars se sont fait passer pour leurs alliés, pour mieux les poignarder dans le dos. C'est une astuce vieille comme le monde !"
- "Hautement improbable" déclara Hope en s'activant "Cela faisait partie des dernières volontés de Mlle Luthor. Elle a tenu à ce que Sam prenne la présidence d'L-Corp après elle" explique-t-elle en projetant un extrait du testament de Lena, où il était spécifiquement écrit que la société devait revenir à Sam Arias.
- "Tu vous, c'est une preuve indiscutable, donc ta théorie tient pas !" affirma l'IA.
- "A l'armée, on a arrêter un mec, un général 3 étoiles, carrière exemplaire pendant 45 ans, jusqu'à la mort de son supérieur. Il à prit sa place, parce qu'ils étaient devenus meilleurs amis, et que son supérieur lui faisait totalement confiance, et soudain, il est devenu le pire enfoiré qui soit, au point que son nom soit apparut dans pas moins de 24 rapports en a peine 1 mois. Et quand on l'a arrêter, il a pas hésité à faire sauter 3 grenades. 7 personnes sont mortes, et 22 autres ont étés blessés."
- "Reacher-"
- "Maintenant, imagine qu'elle soit pourrie depuis longtemps ? Ça expliquerait pourquoi Leviathan l'a laissée tranquille depuis 16 ans, parce qu'elle est des leurs"
- "Hypothèse peu probable. Lena Luthor connaissait Sam Arias depuis leur adolescence, au point que Lena soit devenue la marraine de la fille de Sam Arias. Quand Reign à fait son apparence, Mlle Luthor à tout fait pour les séparer, jusqu'à y arriver. Elles se sont toujours soutenue. Les données et antécédents de Sam ne présentent aucune anomalie."
- "Ca prouve pas qu'elle est innocente, si ça se trouve ils la tiennent d'une autre manière !!" s'exclama l'ex-militaire.
- "Alors, on à qu'à la surveiller de près" proposa l'adolescente "Suffit d'attendre que Leviathan bouge, et là, on frappera."
- "Ok... Ok on fait comme ça..."
- "Bien ! En attendant..." elle sortit un bout de papier de sa poche "On pourrait en profiter pour renforcer notre arsenal."
- "C'est quoi?" demande-t-il en prenant le papier en main.
- "Cadeau de Lillian. Une liste des anciennes cachettes de Lex, où on pourraient récupérer du matériel."
- "Fiable ?"
- "Y'a de fortes chances."
- "Ok... Mais avant ça, j'ai un truc à faire. On se retrouve à la sortie de la ville."
- "Ok" dit-elle d'un air interrogatif, alors qu'il quittait subitement la pièce.
Reacher remonta rapidement à la surface, et marcha, traversant les différentes rues de la ville, jusqu'à entrer dans une petite boutique crasseuse. Il en ressortit quelques minutes plus tard avec un téléphone prépayé. Là, il s'écarta, composa un numéro qu'il connaissait par cœur.
- "Salut, Neagley"
- "Non d'un chien il est en vie !" s'exclama la voix féminine de son amie "Ca fait environ 1 an que je me demande si tu t'étais pas fait renversé sur la route."
- "T'as du retard, c'était y'a 3 ans, 4 mois et 17 jours."
- "Misère" dit-elle avec un soupir amusé "Bon, t'appelais pas pour prendre des nouvelles je suppose?"
- "Exact. J'aimerais que tu me donnes ton avis sur une PDG, Samantha Arias, tu pourrais creuser un peu?"
- "Mouais bien sûr" dit-elle en prenant un stylo "Je dois chercher quoi?"
- "Tout ce qui peut indiquer qu'elle est corrompue. Fouille tout, passé, comptes, emploi du temps, etc... Je veux savoir qui ils sont réellement. Et le plus vite possible."
- "Samantha Arias ? La PDG d'L-Corp?"
- "Oui. Et si tu trouve rien de négatif, ça peut vouloir dire qu'elle est en danger de mort, alors essaie de faire au plus vite, s'il te plait."
- "Bordel, dans quoi tu t'es encore fourré, Reacher?"
- "Je te le dirais si il le faut. je dois te laisser, Neagley."
- "Fait gaffe, Reacher, ok?"
- "Tu me connais" dit-il en raccrochant.
Après cette appel, il continua sa marche, rapide pour essayer d'éviter de se faire repérer, rejoignit la sortie de la ville, où Letha l'attendait, adossée contre la moto. Sans plus d'explications, ils reprirent la route ensemble.
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Rodrigo (Guest) on Chapter 18 Sat 23 Aug 2025 12:08AM UTC
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