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L'académie Alicante

Summary:

L'Enclave, dans un effort de
paix et de coopération inter-espèces, a fondé l'Académie Alicante, une école de haut niveau où sorciers, chasseurs d'ombres, vampires, loups-garous et fées peuvent apprendre ensemble à protéger leur monde contre de nouvelles menaces surnaturelles.

(Cette histoire se passe dans le monde "The Mortal Instruments", mais n'a que peu de rapports avec l'histoire originale : cette histoire se déroule des années plus tard, avec des personnages principaux différents.

 

Bonne lecture

Xo, l'autrice.)

Chapter Text

— PAPA ! je cris exaspérée à travers la maison, Président Miaou est encore rentré dans ma valise !

 

Je fixe le chat, dormant confortablement sur mes vêtements tout juste pliés, il a à peine levé la tête à l'entente de ma plainte. Je n'ai pas le temps pour ses bétises, j'ai un portal à prendre, une école à rejoindre, et de préférence sans retard. Je m'approche doucement de Président Miaou, qui n'a toujours pas bougé d'un iota, je l'attrape et, malgré sa tentative griffante d'échappement, le prend dans mes bras, loin de ma valise qu'il a défait pour la dixième fois ce matin. Je sors de ma chambre avec ce petit démon, je finirai mes bagages plus tard. . . quand il aura fini son caprice.

 

— Beurk, franchement DÉ.GOU.TANT. je m'exclame en arrivant dans le salon, où mes pères étaient en train de s'embrasser. Tu es d'accord Président Miaou ?

 

Il acquiese mes propos par un miaulement, ma main posée sur ses yeux, faisant râler, pour différentes raisons, les deux adultes. 

 

— Si on ne peut même plus faire... commence Magnus, prétendant être ennuyé par notre interruption.

 

— Vocabulaire ! le coupe Alexander avant de me regarder avec une petite gêne. Angélique, tu as fini d'emballer tes affaires ? 

 

J'évite le regard de mon père, lui donnant malgré moi la réponse sur l'état de mes affaires. Voyant sa mine changer en exaspération, je décide de me comporter en adulte responsable et de prendre les conséquences de mon retard. . . Nan, vraiment pas. 

 

— C'est pas de ma faute ! C'est de la sienne !Président Miaou refuse de me laisser partir ! Il a encore défait mon sac ! je m'insurge en accusant le chat, qui jouait, sans aucun remord, avec un coussin du canapé. 

 

Mon explication n'a pas vraiment l'air de les convaincre bien qu'un léger sourire apparaît sur le visage de Magnus tandis qu'Alexander reste exaspéré. 

Je me dépêche de remonter dans ma chambre pour finir ma valise avant que l'un de mes deux pères ne se mettent en colère.

 Je sais qu'ils sont tendus, tout comme moi, c'est la première que je pars aussi loin aussi longtemps et toute seule. . . d'après mes souvenirs, ce qui correspond approximativement à depuis que je les connaîs.

 

 

Je quitte finalement ma chambre accompagnée de mes deux bagages. Je descends difficilement les escaliers avec ces deux poids, jusqu'à ce que Magnus leur fasse dévaler les marches avec ses pouvoirs.

Je le rejoins en bas avec un sourire, on sait tous les deux qu'il est bientôt temps pour moi de partir. Mon deuxième père, Alexander, se joint à nous peu après. Tiens, il a changé de chemise. . . bizarre. . .

 

Ils me rappellent une dernière fois les consignes à suivre.

 

— N'utilise pas tes «pouvoirs», sauf en extrême urgence, et n'en parle à personne. me rappelle pour la énième fois Magnus. Et ne laisse personne te dicter quoi faire, ou te rabaisser, tu es une Lightwood-Bane, ne l'oublie jamais.

 

— Dans la limite du raisonnable. précise Alexander, ne voulant probablement ce faire convoquer par la direction de l'académie. Et, le plus important, pas de petit-ami ou de petite-amie. Tu y vas pour t'entraîner pas pour flirter. Compris ?

 

— Je sais, je sais... pas besoin de le répéter. . . encore une fois. Papa, papa, tout va bien se passer. Et je promets de vous appeler, vous ou tante Izzy ou Clary, ou oncle Jace ou Simon, au moindre problème. 

 

Ils semblent un tout petit peu plus détendu. Je les enlace en silence, mes pères vont me manquer. Je dis ensuite aurevoir à Président Miaou, ayant déjà fait mes adieux à mes tantes et oncles. Magnus m'ouvre alors un portail, je leur jette un dernier regard accompagné d'un sourire avant de le traverser, valises à la main.

 

 

J'arrive quasi-instantanément devant mon école : l'Académie Alicante. 

L'académie Alicante se situe près de Rome, en Italie, dans un château GIGANTESQUE, protégé par des charmes...bla bla bla, ce qui le rend invisible au yeux des humains. L'académie a été fondée il y a quelques années, dans le but d'unir les Chasseurs d'Ombres et les habitants de monde Obscur avec une unité spéciale où ils combatteront tous ensemble, côte à côte. L'idée est bien... s'il y avait plus de diversité, d'après mes recherches 80 % des élèves sont des Chasseurs d'Ombres... contre seulement 20 % pour les habitants du monde Obscur, toutes races confondues. 

 

Je passe les grilles de l'entrée et me dirige vers l'accueil pour recevoir les informations pratiques du style : où est-ce que je dors. Une femme me salue avec le sourire, sourire que je lui rends.

 

—Bonjour, je suis Angélique Ligh-, Wang, Angélique Wang. je me reprends.

 

Elle vérifie mon nom sur sa liste puis me donne tous les documents dont j'ai besoin : emploi du temps, carte du château, clé de ma chambre, dépliants pour les activités supplémentaires... 

Il va vraiment falloir que je m'y fasse, à mon nouveau nom "Wang". Le nom de mes pères "Lightwood-Bane" est trop célèbre pour passer inaperçu, chose que je souhaite être dans cette école... et dans la vie en général : je suis introvertie et pas super sociable. C'était donc une mesure nécessaire pour ma tranquillité.

 

Soudain un énorme bruit retentit, un jeune homme, je dirais un elf d'après ses oreilles, est au sol, une valise ouverte et ses affaires par terre. Je regarde les autres élèves rirent de lui sans gêne. Personne ne va aller l'aider ? Je lâche mes affaires et dirige vers lui, ramassant sur le chemin quelques objets ou vêtements lui appartenant. 

 

— Tommaso Bellini, Tommi pour les intimes. me dit-il en tendant la main, une fois son sac de nouveau complet et fermé.

 

— Angélique Wang... ma famille m'appelle Lili. je lui réponds en serrant sa main. Tu ne t'es pas fait trop mal ?

 

— Non... juste mon ego, mais il devrait survivre. me rassure Tommi avec humour.

 

Je ris à sa réponse, contente qu'il ne soit pas blessé.  On discute encore un peu avant de finalement se séparer pour rejoindre nos chambres respectives. 

Je monte CINQ étages avec mes valises pour rejoindre la partie fille de l'internat. Heureusement que j'ai ma télékinésie pour monter mais affaires sans trop de difficultés, l'avantage d'être une sorcière je suppose.

Je traverse tout le couloir et m'arrête devant la dernière porte, que j'ouvre avant d'entrer dans la pièce. La chambre est plutôt grande, avec un lit, un bureau et une armoire sans oublier un ou deux tapis. Il faut croire que j'ai la chambre pour moi toute seule, parfait.

 

Je déballe mes affaires, rangeant mes livres, mes vêtements, mes effets personnels, jetant le "cadeau" de Président Miaou, et cachant le stock de nourriture en sachets, qu'oncle Simon m'a secrètement donné, en dessous de mes sous-vêtements. Personne n'ira chercher à cet endroit. 

 

J'envoie ensuite un message sur le groupe familial "Lightwood & cie", disant que je suis arrivée et que tout va bien, j'ajoute aussi une photo du magnifique présent que le chat avait laissé dans ma valise, je me vengerai en rentrant.

 

 

Ciao, salvatrice. dit une voix appartenant à l'elf de tout à l'heure. 

 

Il s'installe en face de moi, qui était assise seule à une table, avec son plateau. La cantine commence à se remplir peu à peu.

 

— Ça veut dire "Salut, ma sauveuse"... par rapport à l'accident dans le hall... m'explique t'il voyant que je ne réponds pas. Tu parles pas italien ?

 

Je secoue la tête, confirmant son hypothèse, mais vu son accent, que je n'avais pas remarqué plus tôt, lui doit être italien.

 

— Américaine, de New York. j'ajoute.

 

— Une compatriote ! Je suis américaino-italien. De Floride. s'exclame t'il alors avec enthousiasme. 

 

Je suppose que cela explique son léger accent et sa fluidité dans les deux langues. Je lui adresse un bref sourire pour répondre à sa joie débordante. Il m'a l'air d'être du genre très bavard... 

 

— Dit, est-ce qu'on devient automatiquement amis, vu que tu m'as sauvé d'une humiliation sévère dont mon ego n'est toujours pas remis ? Ou il y a un formulaire à remplir ?

 

Je pouffe de rire face à ses questions. J'ai pas l'impression qu'il me laissera tranquille même si je lui dit non. . . Faut croire qu'il m'a déjà adoptée comme amie.

 

— Ça dépend, je lui réponds en rentrant dans son jeu, tu as un CV ?

 

— Bien sûr ! me lance t'il avec un sourire encore plus grand. Tommi Bellini, âge : 21, profession : tomber avec style, qualités : charmant, beau, drôle... la liste est longue, hobby : juger les choix alimentaires discutables des gens.

 

— Tu parles toujours autant ?

 

— D'après les chercheurs, c'est un mécanisme de défense... ou un mal incurable... ils hésitent encore. continue Tommi.

 

— Un mal incurable. Sans aucun doute. je conclue.

 

On se met alors à rire ensemble. Au final, je sens qu'on va plutôt bien s'entendre : candidature acceptée. 

Chapter Text

— Chers et chères élèves, j'espère que votre installation c'est bien passée et que vous commencez à créer des liens. [...] Les classes, mixtes autant en genre qu'en race bien évidemment, vous sont indiquées sur les feuilles derrière moi, vos professeurs principaux vous prendront ensuite en charge et votre année pourra alors officiellement débuter. Bonne rentrée à tous et toutes et merci d'être venus et venues dans notre académie. finit le directeur. 

 

À la fin de son interminable discours, tous les élèves et professeurs applaudissent puis, tandis que les professeurs partent, probablement rejoindre leur classe, la plupart des élèves se ruent sur l'affichage des classes. Certains se bousculent même, comme si l'avenir de l’humanité dépendait de ce bout de papier accroché au mur... sérieusement... Une jeune chasseuse d'Ombres a même failli tomber à cause de l'agitation de la foule, heureusement que son ami châtain l'a rattrapée.

Tommi et moi, après un regard, attendons que la foule se disperse pour aller vers les feuilles.  

On peut dire que les noms des classes sont originaux... Fairchild, Herondale, Graymark... On est dans un établissement scolaire ou dans un musée voué à ma famille ?

 

— Je suis en.... Lightwood ! Et toi aussi ! On est dans la même classe ! m'annonce joyeusement Tommi.

 

— Et moi qui pensais pouvoir te fuir... je le taquine. N'empêche, on peut voir la diversité des figures choisies. Pas de Lewis.

 

— Ou de Bane. 

 

Je me tend inconsciemment en entendant le nom d'un de mes pères, il va falloir que je m'habitue... surtout que je suis en Lightwood. Quand je vais leur raconter ça... Le destin a un sens de l'humour terrible... pour rester polie. Je regarde le collier que mon père m'a offert il y a des années, quand Magnus a du se rendre en Enfer pour nous sauver et qu'il est parti le rejoindre pour le sauver lui. Ce collier appartenait d'ailleurs à ce dernier. 

Je suis une Lightwood-Bane après tout, que pourrait il m'arriver ? À part perdre ma couverture, devenir populaire, et être entourée de gens qui ne s'intéressent qu'à ma famille... 

 

— On va être en retard... fait alors remarquer Tommi.

 

On se dépêche de rejoindre notre salle qui est, HEUREUSEMENT, au rez-de-chaussée, on s'installe côté à côté en quatrième vitesse, juste avant que notre professeur n'entre. 

 

Il se présente rapidement : M. Aerwyn, notre professeur principal et de combat... Il nous demande ensuite de nous présenter un par un. La première élève se lève sur directive du professeur, une brune au air sophistiquée. Elle ressemblerait presque à tante Izzy si elle paraissait gentille.

 

— Je m'appelle Eleonora Blackthorn, fille de Lucian Blackthorn, membre du Conseil. Je suis donc une chasseuse d'Ombres de lignée. J'ai fait partie de l'escouade... se présente Elonora.

 

— Tu crois qu'elle va nous faire tout son CV ? me murmure Tommi. À ce rythme, elle va finir par nous réciter son arbre généalogique jusqu'à Adam et Ève.

 

J'esquisse un sourire avant de me concentrer de nouveau sur Eleo... sur la fille qui fait un monologue.

 

— Sans oublier que je suis éloquente, brillante et ambitieuse. conclut elle au bout d'environ cinq minutes.

 

De nombreuses personnes l'applaudissent pendant qu'elle s'assoie. Je sais pas pourquoi, mais je sens que je ne vais pas l'aimer, celle-là.

M. Aerwyn appelle ensuite Tommi, qui me jette un regard de détresse avant de se lever avec un grand sourire.

 

- Tommaso Bellini, c'est mon nom. Je suis un bâtard : mi-fée mi-chasseur d'Ombres. dit t'il d'un ton si léger qu'on est quelques uns à rigoler. Je suis un spécialiste en matière d'illusions mineures... et j'ai une forte capacité à me ridiculiser avec élégance.

 

Il se rassoie après une révérence qui provoque un fou rire que M. Aerwyn a du mal à calmer. Les présentations s'enchaînent rapidement : Salvatore, un chasseur d'Ombres mexicain avec une étincelle guerrière dans son regard, Vittoria, une brune aux yeux couleurs miel, chasseuse d'Ombres elle aussi, tout comme son ami Matteo, un châtain aux yeux noisettes tout deux italiens.... 

Attendez ! Vittoria, c'est pas la fille qui a failli rencontrer le sol du hall ?! 

 

— Il est trop parfait pour être honnête ce type. chuchote mon ami en fixant Matteo, qui venait juste de se présenter. 

 

Après lui, Enea, un sorcier de 39 ans, c'est vrai qu'il paraît jeune.... Par les Anges, je ne suis pas la seule sorcière ! 

 

M. Aerwyn fait ensuite signe au garçon assis à côté de Matteo et de Vittoria de se lever qui s'exécute en soufflant et levant les yeux au ciel... comme si ça lui coûtait... Ses cheveux sont d'un noirs profonds qui, accompagnés de ses yeux d'un marron profond et de son, au moins, mètre quatre-vingt, lui donne une allure de "bad boy" mystérieux... Le genre de type que les parents n'aime pas avoir comme gendre... Mais qu'est-ce que je raconte moi ?! 

 

— Je suis Damiano Valente, chasseur d'Ombres.

 

De nombreuses réactions se font alors entendre, en passant par des murmures jusqu'à des gloussements plutôt prononcés. Mais qui est ce type ? Je regarde Tommi, cherchant des réponses, celui-ci ne me répond que par un haussement des épaules. 

 

— En tout cas, il a le genre de tête qui dit ‘je t’ai déjà jugée, minus, et je ne t’aime pas du tout. me murmure de nouveau Tommi.

 

Cette fois-ci j'ai plus de mal à rester sérieuse et concentrée, un sourire se trace sur mon visage malgré mes tentatives pour le contenir. 

Le regard de Damiano s’arrête un instant sur moi, me dévisageant de la tête au pied... façon de parler vu que je suis assise derrièreune table, avec une sorte de.... rancune ?... comme si mon sourire l'avait dérangé au plus profond de lui-même, puis, aussi rapidement qu'il avait posé ses yeux sur moi, son regard se détourne comme si j’étais invisible.

 

Je suis la dernière à me présenter. Je le fais claire et concis. 

 

— Je m'appelle Angélique... Wang. J'ai un peu plus d'un centenaire et suis une sorcière. 

 

Je me rassis rapidement. Aucun regard intrusif ? Ni question dérangeante ? Ça ressemble à ça ? Être une personne lambda et non la fille de deux légendes ? 

 

— Plus de cent ans ? Angélique, t'es plus vielle qu’Instagram !!! s'exclame Tommi à voix basse tout en regardant, l'air juger.

 

Merci du compliment... 

Le reste de l'après-midi sert à nous familiariser avec l'école. On soupe vers 19h puis on nous invite à retourner dans nos chambres respectives.

 

 

Je finis de ranger mes vêtements, ceux qui ont reçu de présent de Président Miaou puis je fais mon lit. Soudain, mon téléphone sonne... un appel visio de Magnus. Depuis quand mon père sait utiliser un téléphone ?! Je décroche rapidement tout en m'allonger sur la couette. Le visage de mes grand-parents apparaissent alors.

 

— Maryse ! Luke ! je m'exclame surprise.

 

Utiliser leur prénom est maintenant normal pour moi, la dernière fois que j'ai utilisé les termes grands devant eux, Maryse a fait un long monologue expliquant qu'elle était trop jeune pour se faire appeler Grand-mère, c'était il y a 10 ans...

 

— Lili ! Comment s'est passé ton premier jour ? me demande Luke pendant que Maryse appelle les autres.

 

Quelques secondes plus tard, mes parents, tantes et oncles apparaissent à l'écran, me bombardant de questions simultanément. 

 

— Tout va bien ici, et j'ai une chambre pour moi toute seule ! je m'exclame en faisant tournoyer le téléphone pour leur montrer ma pièce. 

 

— Tu as repéré toutes les sorties du bâtiment ? demande Alexander. 

 

— Et celle de secours ? ajoute Jace.

 

Honnêtement, je ne sais pas si c'est par habitude ou inquiétude... sûrement les deux...

 

— Deux sorties principales, cinq de services et onze de secours, je réponds.

 

J'ai compté par habitude... et parce que je savais qu'ils me poseraient la question. 

Tante Izzy me pose alors une question qui met, en quelque sorte le feu aux poudres.

 

— Ils sont comment les garçons où tu es ? Un qui te plaît ? pose t'elle la question avec un grand sourire. 

 

Les dramas commencent ! Équipe 1 : oncle Jace, Luke, et mes deux pères. Équipe 2 : tante Clary, bien évidemment tant Izzy, oncle Simon et enfin Maryse. Que le combat commence ! 

 

— Non personne, mais je me suis fait un ami... je déclare... Faites pas ces têtes, j'ai pas choisi, il m'a adopté. 

 

Je m'explique face à leurs expressions de choque, d'incompréhension et d'étonnement... faut dire que je suis pas du genre social.

 

— Toi. Un ami. répète oncle Simon. Tu es malade ? Mourante ?

 

— C'est une chose que je n'aurais jamais cru entendre dans ma vie. en rajoute Mangus. Il va neiger à Tahiti.

 

— Maryse ! Papa se moque de moi ! je me plains feignant pleurer. 

 

Elle lui attrapé l'oreille et le force à s'excuser... qui aurait pu croire que ce qui terrifie le plus le célèbre Magnus Bane... soit sa belle-mère.

 

— Vous devinerez jamais le nom de ma classe.... je commence avant de leur raconter en détail toute ma première journée à l'Académie.

 

Au bout d'une vingtaine de minutes, on se dit aurevoir avant de raccrocher. Il est temps d'aller dormir... et comme me l'a si gentiment rappelé mon père :《— Quand elle ne dors pas assez, elle est insupportable, le portrait craché de Magnus.》Merci du compliment...

 

Bon, si on résume cette journée :

Faire du social, check

Garder mon identité secrète, check

Trouver un plan de vengeance contre Président Miao...., en cours.

 

 

Après un petit-déjeuner énergique en compagnie de Tommi, nous arrivons à notre premier cours de l'année : un cours d'histoire. Le professeur, un ancien Chasseur d’Ombres, commence à présenter l'activité du jour, une petite compétition sur une période que nous connaissons tous : celles des guerres de l'Alliance a.k.a la guerre contre les Morgenstern. 

 

— Les règles sont simples. Un point par bonne réponse et l'équipe perdants devra... explique le professeur avant de s'interrompre à l'entrée d'un retardataire. Merci de nous faire l'honneur de votre présence M. Valente. Les perdants devront recopier l’arbre généalogique de l’Enclave à la main.

 

Le dit Damiano Valente ne sourcille même pas au reproche qui lui sont adressé et va s'installer dans le plus grand des calme, comme si tout lui appartenait. 

 

Tommi et moi, nous décidons de nous mettre en groupe avant qu'une louve et un Nephilim (chasseur d'Ombres) grincheux ne nous rejoignent. 

La compétition démarre quand tout les groupes sont constitués. Les questions posées sont basiques... peut-être parce que j'ai vécue avec les personnes concernées : Qui était à la tête du Cercle ? Quel est le lien entre Jonathan Morgenstern et Clary Fairchild ? Qui a mené les forces terrestres pendant l’assaut final d’Alicante ? Qui était l’allié démoniaque principal de Jonathan ? Quel événement a marqué le début officiel de l’Alliance ? Quelle créature Obscure a joué un rôle majeur dans la guerre ?... 

 

Lorsque la compétition arrive à la moitié, il y a un décompte des points. Trois groupes sont ex æquo : celui de M. Je suis en retard mais je m'en fiche royalement, celui que Tommi a surnommer " Sang-Pur" car composé totalement de Chasseurs d’Ombres et enfin notre groupe dont les réponses viennent essentiellement, pour ne pas dire totalement des autres membres, participer serait en quelques sortes tricher pour ma part... surtout que je souhaite éviter les projecteurs...

 

— Pour les dernières questions, commence le professeur d'histoire a.k.a Historyman d'après Tommi, seuls les représentants de nos trois groupes ex æquo pourront répondre, j'ai nommé : Salvatore, Damiano... et Angélique. 

 

Je regarde mon équipe avec effarement, je n'ai pas participé depuis le début, je n'ai pas prononcé un SEUL mot, et c'est à moi de représenter mon groupe ET de répondre ?! Karma, encore toi ?! Je ne suis pas la seule surprise, déjà des réflexions naissent chez mes camarades.

 

— On sait déjà qui finiront troisième. 

 

— Personne ne sait mieux notre histoire que nous même.

 

— Je plains ses coéquipiers !

 

Encourageant... Tommi prend ma main comme pour me dire tout va bien, peu importe le résultat. 

 

— En même temps, vous les avez vu ? C'est déjà un miracle qu'ils aient réussi à finir dans les premiers, surtout qu'en y en a qu'un qui est potable. rit discrètement une personne que j'identifie facilement comme être Eleonora. 

 

Je la vois me fusiller du regard du genre "tu respires, et c’est déjà trop pour moi".

Je lève les yeux au ciel. Une exception à la discrétion, je vais pas laisser mon groupe se faire insulter ainsi ! On va voir si c'était un vraiment miracle. Je me tourne vers le professeur attendant la question. Ce n'est plus le premier qui répond à le point, mais des questions tour à tour à chacun de nous trois... Et je commence.

 

— Quelle était la faiblesse principale de Jonathan Morgenstern ?

 

Des nombreux chuchotements émergent tentant de répondre à la question, je sens aussi le regard de mon équipe et de mes concurrents, en particulier son regard, un mélange de mépris, de dédain et d'ennui aristocratique, mais j'ignore le tout et réponds facilement. 

 

— L'humanité qu'il continuait de ressentir grâce au lien qui le lier à sa sœur, Clary- ssa Fairchild. 

 

Ma réponse est annoncée comme bonne, le contraire m'aurait choqué, surprenant certains... et certaines. Mon équipe me félicite rapidement avant de se reconcentrer.

La question suivante, celle de Damiano, est : Quel est le titre officiel donné à Alexander Lightwood dans l’Enclave ?

Simple, Cons-

 

— Consul de l'Enclave. Répond t'il, coupant ma pensée. 

 

J'allais le dire. D'ailleurs papa a failli refuser le poste car le Consul doit normalement résider à Idris... l'atmosphère était tendue à la maison à cette époque.

Question suivante : Quel est le nom complet de l'époux de Alexander Lightwood ?

 

— Magnus Bane. répond le représentant du dernier groupe... Salvatore, je crois.

 

Réponse pas assez précise... et c'est pas que moi qui le dit. 

 

— Son nom complet est Magnus Lightwood-Bane, dit « Grand Sorcier de Brooklyn ». je dis alors, répondant à la question. 

 

Question suivante... pour Damiano... pourquoi on passe mon tour ? Ah nan, j'ai répondu à la question de l'autre... Quel était le rôle précis de Maryse Lightwood dans la signature des Nouveaux Accords, et quelle clause controversée a-t-elle négociée ?

 

Ça étonne qui qu'il ait la bonne réponse ? Avec tous les détails ? Beaucoup de filles faut croire vu les gloussements de poules qu'elles font pour le féliciter. Il a juste dit une évidence... Maryse a agi en tant que représentante du Conseil, négociant l’inclusion officielle des Créatures Obscures dans l’Académie sous conditions strictes de contrôle magique.

 

— C'est grâce à elle qu'on peut être là, en gros. résume à voix basse Tommi.

 

La dernière question est posée à tout le monde : Pendant la guerre, quel rituel Magnus Bane a-t-il dû effectuer pour renforcer le portail magique permettant le passage rapide entre New York et Alicante ?

 

...

 

...

 

...

 

Il y a un silence tel qu'on entendrait presque les mouches voler. On n'est que deux à lever la main, Enea et moi, même Valente semble ignorer la réponse, idée qui me plaît plus que je ne voudrais l'admettre. Enea est le premier interrogé.

 

— M. Bane a utilisé un rituel d'ancrage.

 

Historyman le félicite pour sa réponse, mais curieux de la réponse que j'aurais donné, m'interroge aussi.

 

— Il s'agit bien d'un rituel d'ancrage. Mais pour être plus précise, le rituel utilisé était un rituel d’ancrage dimensionnel nocturne... utilisant la magie lunaire et les énergies du Nexus, si je me souviens bien.

 

Un silence, plus lourd et bien plus long que le précédent, suit ma réponse. Les regards sont des aller-retours entre le professeur et moi. Celui-ci me fixe, immobile, comme si son cerveau avait besoin d’une seconde pour enregistrer ce que je venais de dire.

 

— Eh bien, voilà une précision que je n’attendais point, dit-il calmement en redressant légèrement ses lunettes avant de ma regarder avec une attention nouvelle. Je dois admettre que… je suis agréablement surpris, Mademoiselle Wang.

 

Je lui souris, appréciant son compliment. Point positif : je suis toujours une Wang. Point négatif : tout le monde me regarde... 

pas qu'avec bienveillance et gentillesse... 

Félicitations à moi-même, je suis passée d’élève fantôme à sujet de rumeurs en deux minutes chrono. Record battu. Adieu cher invisibilité...

 

— Je doute que beaucoup de membres du Conseil auraient fait mieux. ajoute t'il même avec un demi-sourire.

 

Sa remarque fait crisper quelques Chasseurs d’Ombres bien qu'ils n'osent pas contredir notre professeur d'histoire, cela me vaut de nouveau des regards pas très amicaux et notamment de la part d’Eleonora. 

La sonnerie annonçant la fin du cours retentit, tout le monde se dépêche de ranger ses affaires. Il passe à côté de moi sans un mot, suivi de ses deux amis, Matteo et Vittoria. Son regard me traverse comme un éclair silencieux. Pas d’hostilité. Pas de respect non plus. Juste... quelque chose. Et même s'il semble prétendre le contraire à ses amis, je sens que son regard m'a pas totalement quittée.

Chapter Text

— Tu viens officiellement de mettre un High Kick dans l’égo de tous les Chasseurs d'Ombres, s'exclame Tommi. Je suis fan.

 

Nous sommes assis côte à côte sur la pelous. La cour de l’Académie contraste avec le côté ancien du bâtiment, elle est verdoyante et pleine de vie, autant par sa flore que par ses élèves.

Je lève les yeux au ciel avec sourire, j'ai un peu déconné pendant le cours d'histoire.... nan, pas qu'un peu... honnêtement... Mais bon, mon père serait fier, et l'autre me dirait que je suis trop brillante pour rester discrète... ce qui après aujourd'hui, ne semble pas totalement faux...

 

De nombreux élèves passent devant nous, me dévisageant comme si j'étais un spécimen rare : une sorcière qui jetterait autre chose que des sorts et des potions. Je sens leurs regards furtifs pour certains, curieux, méfiants voir remplis de mépris pour d'autres. Ils ne se donnent même pas la peine de cacher leurs commérages...

 

— C'est elle, un élève dit à un autre en me désignant sans prendre la peine d'être discret, elle a parlé comme si elle avait vu la guerre...

 

— Mec ! l'interpelle Tommi en se redressant, l'air ennuyé. Elle a plus de cent ans... donc ouais, elle a connu la guerre, et peut-être même ton arrière-grand-père, alors sois plus respectueux ! 

 

Il le remet à sa place devant ma mine effarée, c'est la première fois que quelqu'un prend ma défense... en même temps, à la maison, aucune situation ne s'y prête.... Le garçon en question s'excuse en quelques mots avant de littéralement fuir avec son ami, probablement humilié. 

 

— Tu as connu la guerre ? J'ai oublié de te le demander... Tommi retourne ensuite à sa position initiale.... allongé sur l'herbe, les bras sous sa tête, admirant le ciel.

 

— Avant de le crier dans toute la cour ? je finis la phrase de mon ami. Ouais... C'était une sale période... Sombre et instable, pour tout le monde..., je réponds doucement, prenant le temps de me remémorer ce passage de ma vie. Sans exception. La peur régnait, chacun se méfiait de son voisin... Beaucoup ont disparus, beaucoup ont changé, par tristesse, vengeance, folie... Ça a touché tout le monde, mes parents... pas biologique, je nuance en voyant Tommi froncer les sourcils, ceux qui m'ont adoptée... et appris la magie... ils se sont séparés, de nombreuses fois, à cause de cette guerre... à cause de malentendus stupides ou de peur de blesser l'autre... De nombreux sacrifices ont été fait, mais au final, on a tous perdu au moins une pesonne à qui on tenait. 

 

Je me souviens de toutes leurs séparations, de comment Magnus était quand Alec l'a quitté, de comment Alec était quand il est parti au Enfer... De comment j'étais quand ils me disaient que l'autre ne rentrerait pas... De comment nous étions quand Max Lightwood, le frère de mon père et d'Izzy, mon tout premier ami, a été assassiné par Jonathan devant nous à travers un appel vidéo... S'il savait combien il me manque, combien nos bêtises me manquent, combien notre complicité me manque. J'espère qu'il est heureux où il est et qu'il veille sur nous, qu'il veille sur mon petit frère, dont le nom lui rend hommage : Max Lightwood-Bane, un petit chasseur d'Ombres. 

 

Mon regard erre plusieurs secondes, me laissant me remémorer mon ami. Tommi, lui, me regarde les yeux écarquillés probablement secoué par mon récit. Un silence paisible s'installe pendant plusieurs minutes, chose rare avec lui. Je me suis peut-être laissé emporter...

 

— Je savais que c'était une mauvaise période... mais... souffle t'il, à peine audible, pas à ce point là... Tu...

 

Il me prend la main, me regardant avec une sorte de respect mêlé d'effroi. Sa légèreté et son humour habituels semblent être remplacés par une prise de conscience plutôt brutale de mon passé.

Je lui souris, comme pour lui dire silencieusement que tout va bien maintenant, que j'ai, en quelque sorte, tourné la page sur ses horreurs... 

 

— Et moi qui pensais pensais que mes dîners de famille étaient traumatisants, lâche-t-il finalement, avec un sourire un peu crispé.

 

Je pouffe à sa tentative, réussie mais inattendue, d'éclaircir l'atmosphère. Un sourire se forme sur mon visage en voyant son air gêné. Mon regard se perd dans la cour, passant d'élèves aux arbres et de l'herbe à mes camarades, sans réel but, me rappellant simplement que la paix règne maintenant. 

Mes yeux rencontrent alors deux pupilles marrons, des pupilles qui lui appartiennent. Son expression est difficile à déchiffrer, le sourire moqueur qu'il arborait jusqu'ici à totalement disparu, et la lueur dans ses yeux ressemblent étrangement à... une sorte de respect ? Et de... gravité ? 

 

Un message de feu arrive alors, me forçant à détourner le regard et à l'attraper. Je jurerais avoir vu Damiano froncer les sourcils... 

J'ouvre le papier : 

 

《 Rendez-vous tout de suite dans mon bureau. Ne soyez pas en retard. 

 

— M. Le Directeur 》

 

Je montre le message à Tommi qui me regarde confus. Je sens les problèmes arriver.

 

— T'as tué quelqu’un et tu m'as rien dit ? 

 

— Nan... Enfin, pas encore... attend, les souris, ça compte ? je demande en pensant à celle qui squattait ma chambre... jusqu’à ce matin. 

 

— Ça sent la mise à mort... une dernière volonté ?

 

— Dis à mes parents que j’ai essayé d’être sociable, et que ça m'a pas trop réussie.

 

 

Je n'ai même pas le temps de toquer à la porte que celle-ci s'ouvre, m'invitant à entrer. La pièce est impressionnante, à la fois moderne et traditionnelle, contrastant avec le reste de l'école... On dirai presque le bureau de Dumbledore, de la saga Harry Potter.

 

— Mlle Wang, je vous en prie, asseyez-vous. 

 

Rowan Carstairs, célèbre chasseur d'Ombres pour ses combats, même si Jace reste le meilleur, et directeur de cette Académie, est assis derrière un imposant bureau, en train d'écrire. Il a les cheveux gris avec une bonne calvitie... et un costume visiblement bien plus vieux que moi. Il ne lève ses yeux foncés qu'au moment où j'arrive devant lui.

 

— Ravi de vous rencontrer enfin. Vous ressemblez à votre père. J'ai eu la chance de les connaître durant la guerre. s'explique t'il devant mon expression tendue et méfiante. Avoir ici la fille du Consul est un immense honneur en plus d'accueillir la fille d'hommes courageux. Si vous avez le moindre problème, venez me voir. Quant à votre "secret", n'en soyez pas inquiété, je veillerai à ce qu'il reste ainsi, un secret. Mais n'oubliez pas que les noms, surtout ceux comme le vôtre, ne sont pas invisibles. J'espère que vous seriez attentive par rapport à qui vous accorder votre confiance.

 

J'aquiese simplement gardant un visage aussi neutre que je le peux, il ne fait pas ça pour moi, ou par amitié ou respect envers ma famille, il espère probablement recevoir des faveurs du Consul de l'Enclave qui se trouve être un de mes pères, pour bon traitement envers moi, rien de plus.

 

— Si je peux vous conseiller quelqu'un de fiable, Damiano Valente. Sa famille est presque aussi célèbre que la vôtre, il est loyal et il sait se battre.

 

Sous-entendrait-il que je ne sais pas me battre et que j'ai besoin d'un homme qui ne sait même pas arriver en cours à l'heure pour me protéger ? Ai-je vraiment l'air d'une demoiselle en détresse ?!!! Je ne sais peut-être pas la meilleure des combattantes, mais j'ai les bases ! Je lui adresse un sourire forcé avant de me retirer. 

 

 

J'ai envie de crier ! Pourquoi tout le monde ne me voit qu'à travers mes parents ?! Qu'à travers leurs exploits ?! Pourquoi personne ne me voit, moi ?! Pourquoi suis-je obligée de toujours mentir, de toujours me cacher ?! Pourquoi-

 

— Tu pourrais pas regarder où tu vas, l'Historienne ? m'apostrophe une voix grave... qui vient du mur que je viens de me prendre...

 

— Je pourrais te retourner la question, Valente. 

 

Il ne bronche pas. Il me fixe, les bras croisés, avec toujours ce même regard impénétrable, agacé... et concentré ? Un silence tendu s'installe entre nous, un silence qu'il est le premier à rompre. 

 

— C'était bien ? Ton tête-à-tête avec le directeur ?

 

Il prononce ces mots avec un ton presque ironique. Et je ne sais pas pourquoi mais cela me donne franchement envie de lui casser le nez... 

Je plisse les yeux et le dévisage sans gêne de la tête au pieds.

 

— M. J'arrive-en-retard-en-cours-mais-j'en-ai-rien-à-faire connaît mon emploi du temps ? Quel honneur. je lui réponds avec mon ami le sarcasme et un sourire traduisant toute mon affection pour lui.

 

Son regard se noircit, il n'a pas l'air d'avoir souvent été contredit... Malgré tout, une sorte de rictus se dessine sur ses lèvres. 

 

— Je remarque simplement ce que les autres choisissent d'ignorer. dit-il avant de me bousculer pour entrer dans la pièce que je viens de quitter. 

 

Mais quel gentleman cet homme ! Il faut croire que tous les Chasseurs d'Ombres ne sont pas aussi bien élevés que ceux de New York. 

 

 

Je rejoins Tommi dans le réfectoire, j'ai hâte que la journée se termine. Ce Valente me tape franchement sur les nerfs. 

 

— Sérieux ? Tu lui es rentrée dedans ?! s'exclame mon ami.

 

— C'est tout ce que tu as retenu ? Le fait que je me suis prise cet énergumène ? 

 

Je le regarde les yeux ronds, exaspérée par sa réaction. Je peux comprendre que ma rencontre avec le Directeur pour "accueillir une espèce peu représentée à l'Académie" ne soit pas excitante... mais quand même ! 

 

Un son sec se fait soudaine entendre, comme une chaise qu'on reculerait bruyamment, interrompant le bourdonnement habituel de la pièce. Mes doigts se crispent autour de ma cuillère, ils ne savent pas lever leur siège ?!

Une chasseuse d'Ombres se lève... Nora... Storm ? Non, c'est pas ça... mais je dois pas être loin...celle du monologue.... Ah oui !Eleonora Blackthorn ! La fille de je ne sais plus quel membre haut placé de l'Enclave... Elle s'approche félinement d'un garçon, assis tout seul à une table éloignée, avec un bol dans les mains.

Je croise le regard de Tommi, pourquoi toute cette agitation pour ç-

 

Un sourire sans joie se dessine alors sur mon visage quand je comprends. La scène est facile à lire. Surtout quand cette garce lève ses bras, d'un geste plutôt rapide mais trop large pour passer pour un accident. Trop théâtral pour être involontaire. 

 

Et puis tant pis. Adieu chère discrétion adorée. Je lève le bras, le tendant devant moi, lentement mais délibérément. Ma main ouverte, la paume vers elle, je canalise ma magie avant de l'envoyer. La télékinésie est comme une extension de soi, un lien temporaire entre l'objet et la personne, qui doit s'entretenir s'il ne veut pas se briser.

 

 La soupe se fige brutalement quelques centimètres au-dessus de la tête d'Enea. Elle flotte dans les airs, suspendue, comme maintenu dans une bulle invisible. Invisible, oui, pas inexistante. Quelques gouttes tremblent aux extrémités, mais elles ne peuvent aller plus loin, prisonnières de ma magie... d'une certaine façon. Je maintiens la pression sur le liquide.

Mon cœur bat calmement, trop calmement pour le dégoût et la haine qui l'habite en ce moment. 

 

Un lourd et épais silence s'abat sur le réfectoire. Tous les regards convergent vers moi, les uns après les autres comme une vague. Tous ? Non, pas le sien. Ils s'accrochent à mon expression, à mon bras levé, à la lueur rougeâtre qui danse au creux de ma paume tendue.

 

Eleonora a l'air furieuse... tant mieux. Je baisse doucement la main, mes yeux dans ceux de cette.... personne sans aucun attrait. Et, suivant mon mouvement, la soupe s'écrase sur le sol, évitant Enea. Mais malheureusement pas les chaussures de notre très chère chasseuse d'Ombres. Elle recule aussitôt, la mâchoire serrée, les lèvres pincées, une lueur de vengeance dans le regard. 

 

Je détourne les yeux, me reconcentrant sur la chose la plus importante pour l'instant : mon repas. Tommi me fixe avec un grand sourire, joignant presque son oreille gauche à la droite, retenant visiblement, et difficilement, un fou rire. 

 

— C'est la première fois que je vois un chasseur d'Ombres se faire humilier de la sorte. Je suis fan. me murmure-t-il pas très discrètement. 

 

Une pomme passe soudainement entre Tommi et moi, le faisant sursauter, et termine son vol par terre à un bon vingt centimètres de mon ami. Et moi qui pensait qu'on leur apprenait à viser juste... Honnêtement, y a quoi dans leur manuel ? "Comment devenir une personne méprisable et détestée en dix leçons" ?

 

— Tes parents ne t'ont jamais appris à respecter une personne ? Ni à ne pas l'interrompre... oh, désolée. C'est vrai qu'une mère morte et qu'un père démon ne doivent pas être les meilleurs professeurs dont un enfant ait besoin pour apprendre les bonnes manières. me dit Eleonora d'un ton faussement désolé. 

 

Je me lève d'un coup, la surprenant elle comme tous les autres, ayant des difficultés à contenir ma magie, à garder mes yeux humains. Les émotions sont la base de nos pouvoirs, à nous sorciers, les comprimer est dur. Mais nécessaire pour garder notre marque cachée.

Qu'elle m'insulte est un chose, qu'elle insulte mes origines aussi, mais qu'elle ose cracher sur l'éducation que mes parents m'ont fait... non, elle peut toujours rêver. 

 

— Tu serais étonnée de savoir tout ce que l'Enfer peut apprendre, et en particulièrement à un sorcier, je lui dit en souriant, y sous-entendant clairement un menace. Quant à mes parents, ils seront ravis d'entendre ton point de vue sur mon éducation, surtout la partie où tu leur expliquera mon "interruption" dans ton envie de jeter de la soupe sur l'un des nôtres. C’est fascinant, vraiment, de voir une néphilim arriver à oublier si facilement à quel point l’Enclave est liée à ces Créatures Obscures, elle dit protéger mais les laisse se faire cracher dessus .

 

Je la fixe, ne détournant pas le regard du sien, avec toute la sympathie que j'ai pour elle. Je suis une Lightwood-Bane, je casse des nez et assume les conséquences. 

Un silence encore plus dérangeant que le précédent s'installe, personne ne bouge, c'est à peine s'ils respirent. Pour ce qui est de Mme Je-suis-mieux-que-tout-le-monde, elle reste figée, encore une qui a entendu ce qu'elle voulait toute sa vie et qui ne connaît pas les autres points de vue. Dommage pour elle, je ne suis pas douée dans les flatterie.

Sans un mot, d'elle ou de moi, je tourne les talons et quitte la pièce. Mes pas résonnent dans le silence, seuls mon écho et la satisfaction de l'avoir remise à sa place m'accompagnent.

 

 

 Je marche dans dans long couloir. Tout est sombre et froid, comme si la vie avait quitté cet endroit. Il y a du sang au sol... beaucoup de sang. Je suis les traces d'un pas rapide, peu importe qui cette personne est, elle a besoin d'être soignée, avant qu'il ne soit trop tard.

Je déboule dans une pièce encore plus ténébreuse et glaçante que le couloir. Le sang s'arrête juste à l'entrée de la pièce, aucun blessé ne semble être ici... juste deux silhouettes, face à face. Leurs voix sont basses, presque comme des murmures, on dirait qu'ils se disputent. Le plus âgé de deux attrape brutalement le col du manteau sombre de l'autre, dont le visage reste caché sous le capuchon. 

 

Mon sursaut, causé par la violence soudaine, n'est aussi discret que je l'aurais souhaité, je me fige, attendant que les hommes ne se tournent vers moi. Chose qu'ils ne font pas, ni l'un ni l'autre, ils ne m'ont pas entendu ?! Mon souffle s'accélère, encore plus lorsque le plus âgé s'immobilise pour regarder légèrement les alentours... Heureusement, il ne va pas jusqu'à moi. Dans quels ennuis je me suis encore mise ?!

 

Il relâche finalement l'autre homme. Son bras est recouvert de traces rouges, comme des sortes de veines lumineuses parcourant sa peau pâle. Sa présence reste menaçante, autant pour moi que pour l'homme à la capuche dont il est clairement très proche.

 

— Le moment approche, murmure-t-il d'une voix glaciale et menaçante. Personne ne doit l'empêcher. Personne. Est-ce bien compris ? L'ombre suivra le voile noir de la nouvelle lune, et par sa lumière discrète, le destin s’accomplira.

 

Un silence s'installe, lourd et chargé de promesses funestes. Peu importe de quoi ils parlent... ça ne me semble pas bienveillant et généreux. 

 

Mon souffle se fait plus court, mon cœur se serre, comme une douleur sourde se réveillant, comme un poid invisible m'écrasant. Il faut que je parte avant qu'ils ne me voient, il faut que je parte, maintenant. Ma gorge est sèche, j'ai l'impression d'étouffer... Ma vision se floutte, la scène devant moi semble se déchirer, se fondre, être engloutie par un brouillard. Seul ma voix arrive à s'exprimer.

Chapter Text

Je me réveille en criant, allumant dans la et la peur ma lampe de chevet.

Ma respiration est rapide, haletante, mon souffle est court, mon cœur battant comme un tambour.

On se calme, ce n'était qu'un rêve. J'essaie de contrôler ma respiration, jusqu'à ce qu'elle revient à la normale. Le silence autour de moi me semble bien plus bruyant que le bal annuel des sorciers...

Je sors du lit, enfile rapidement un jogging de la même couleur que mon T-shirt, prend mon sac et quitte la pièce. Je n'arriverai pas à me rendormir... autant aller m'entraîner.

 

Je me faufile hors de ma chambre en silence, personne n'est sensé se balader la nuit dans les couloirs. Heureusement pour moi, je suis là seule à ignorer cette règle à cet instant. Je traverse ainsi l'Académie sans croiser personne sur le chemin.

J'ouvre sans bruit la porte de la bibliothèque, tentant de contrôler les tremblents de mes mains, et entre en toute discrétion, digne d'une espionne de l'Enclave...

 

— Du mal avec les ténèbres, Sorcièrette ?

 

... ou de Président Miaou tentant de s'infiltrer dans la cuisine...

Je sursaute, laissant échapper un petit cris de terreur. Mais qui est assez fou pour venir à la bibliothèque en pleine nuit !

Je me tourne vers la voix...

 

...

 

...

 

...

 

Sur TOUS les élèves de l'académie, pourquoi lui ?

 

— Et toi avec les ombres, Valente ? je réponds avec sarcasme en le fusillant du regard. Besoin d'une veilleuse ?

 

La lampe à côté de lui éclaire légèrement la pièce. La bibliothèque est grande, composée de rayons sur chaque créature du monde Obscur, les livres reposent sur des étagères sombre, sentant le papier... et la poussière. N'y a-t-il donc personne pour nettoyer ?

 

Il est assis à une table, un livre devant lui. Il affiche son habituel (et insupportable) sourire coin. La rune de l'ange, celle qui fait d'un chasseur d'Ombres un chasseur d'Ombres, est légèrement visible sur le haut de son bras gauche, à peine cacher par son tee-shirt noir.

Il ne répond pas, m'inspectant simplement du regard avec un air jugeur.

 

Je dois ressembler à une folle : les yeux gonflés et rouges, les cheveux emmêlés, toute tremblante, les chaussettes dépareillées... un ensemble rose fuchsia...

 

— Beau pull. dit-il finalement, d'un ton moqueur.

 

Je ferme les yeux pour me calmer avant de les rouvrir avec une pointe d'agacement : en plus d'être rose pétant, mon haut contient une phrase 《I’m not a Shadowhunter. I’m what they fear in the dark.》: Je ne suis pas une Chasseuse d'ombres, je suis ce qu'ils redoutent dans l'obscurité. Et il fallait que ce soit lui qui puisse la lire.

 

Mes points toujours serrés, je le contourne, le rayon sorcier, qui est presque inexistant au vu du peu d'œuvres qu'il y a, se trouve sur sa gauche.

 

Le sang des sorciers, un livre d'histoire barbant sur la création de notre espèce jusqu’à aujourd'hui... Les cendres d'Idris, une fiction sur les périples d'un jeune sorcier, le livre préféré de mon enfance... L'héritage des ombres, c'est LA référence en ce qui concerne les sorts...

 

Comment se fait-il qu'il n'y ait pas Les flux des Arcanes ? Ça explique le mouvement et les échanges d'énergie... papa m'a forcée à l'apprendre par cœur ! C'est LE livre de base des sorciers !

Je secoue la tête exaspérée, ça se voit qu'il n'y a pas eu foule de sorciers à l'Académie...

 

Je trouve finalement le grimoire que je voulais : Milles et une fioles, un ouvrage comprenant quasiment toutes les potions existantes. Il pèse son poids.

 

Je m'apprête à retourner à la table quand mon regard est attiré par un livre.

 

— Par tous les Anges... je jure choquée, manquant de faire tomber mon grimoire.

 

Qu'est-ce que ce bouquin fait là !!! C'est... mais... pourquoi ?... Il va falloir que j'en touche quelques mots au professeur...

 

Je sens le regard de mon camarade non-désiré sur moi. Je me retourne, reprenant tant bien que mal une attitude normale et je vais m'asseoir à la table, à quelques chaises de lui, en prenant bien soin d'éviter son regard, mon sac à mes côtés.

 

J'ouvre Mille et une fioles assez brusquement, et les bruissements que font les pages sont clairement des reproches. Je tourne les pages jusqu'à trouver la potion qui m'intéresse : Potio Salutis, une sorte de baume pouvant protéger les blessures, éviter les infections ou les sur-blessures... assez pratique quand les sorts de soin ne fonctionnent pas sur soi... et qu'on a un entraînement physique avec des Chasseurs d’Ombres écervelés.

 

Bon, d'après la recette, il me faut :

 

• Des pétales de roses blanches.

J'en ai cueillies hier dans la cour.

 

• Une racine de valériane.

Il doit m'en rester une ou deux dans mon sac.

 

• De l'aloe vera

Aussi dans mon sac.

 

• De la grâce divine

... ... ... Du sang d'ange ? Où est-ce qu'on peut trouver ça ?! C'est n'importe quoi !

 

... ou pas. Mon regard se pose, une nouvelle fois, sur Damiano. Après tout, les Chasseurs d'ombres sont bien les héritiers des anges, non ?

 

Je sors les ingrédients que j'ai de mon sac et commence à préparer la mixture : je broie les pétales, puis la racine... mixe ensuite les deux poudres ensemble, j'ajoute la sève de l'aloe vera et mélange les trois ingrédients à la main... ça fait une sorte de baume transparent rempli de paillettes blanches et noires.... très loin du rendu final...

 

Une page se tourne : Valente. Je l'avais presque oublié celui-là, avec son air détendu. J'ai pourtant la sensation qu'il n'a pas regardé que son livre...

Mais ce n'est que quand je sors ma dague de mon sac, qu'il relève réellement la tête en ma direction, faisant se croiser nos yeux.

 

Depuis combien de temps je le fixais !?

 

Je détourne rapidement le regard pour me reconcentrer sur ma potion. Je m'ouvre légèrement le doigt avec la dague et fais couler quelques gouttes de mon sang sur la mixture.

 

Même s'il ne dit rien, le regard de l'autre est interrogatif, voire suspicieux.

 

— Le sang de sorcier renforce les propriétés des potions. je me sens obligée d'expliquer.

 

Et, les Anges savent que j'en ai besoin avec les écervelés que je vais devoir combattre dans quelques heures...

 

La mixture est presque prête. Je ferme le grimoire et part le ranger. En revenant à mon siège, je passe derrière Damiano.

 

J'ai besoin de grâce divine... sans réfléchir plus, je lui arrache un cheveu.

Damiano se fige, mais sa réaction est instantanée : sa main se referme autour de mon poignet avant que je ne puisse reculer. Je perds temporairement l'équilibre, nos visages ne sont plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre.

 

Je m'éloigne encore plus rapidement qu'il ne m'avait tirée, et jette son cheveu dans ma mixture sans un mot. Celle-ci s'illumine d'un éclat doré avant d'aborder une couleur blanche sans imperfection. Parfait. Je referme le flacon, satisfaite...

 

Je sens son regard brûler dans mon dos alors que je range ma potion dans mon sac. Il ne dit rien, mais son silence est on ne peut plus éloquent.

 

— Tu viens de m’arracher un cheveu, Sorcièrette. sa voix est calme... trop calme.

Est-ce une agression ? Ou bien c’est une nouvelle façon de flirter ?

 

Je me retourne vers lui choquée et surprise, il est debout, les bras croisés, un sourcil levé comme attendant ma réaction.

 

MAIS IL VA PAS BIEN CE... CE.... CE MEC !!!!!!!

 

Je lui lance un regard plus noir que son tee-shirt.

 

— Je préfère largement donner un bain à Président Miaou qu'à ne serait-ce qu'imagin-... Non.

 

Je fais mine d'être écœurée.

 

— J’avais besoin d’un ingrédient. Rien de personnel.

 

— Président Miaou ? Il répète incrédule.

 

Je lui adresse un énorme sourire teinté de malice.

 

— Mon chat.

 

Sur ce, je récupère mon sac et le laisse seul dans la bibliothèque.

Je dois aller me changer avant que quelqu'un d'autre ne voit mon ensemble... et pour aller en cours, accessoirement.

 

 

Je suis la dernière arrivée dans la salle d'entraînement, ce qui me vaut un regard rempli de reproches de la part du professeur. Je me dépêche de m'installer près de Tommi, écoutant les consignes.

 

La pièce est grande et austère. De nombreuses armes sont accrochées aux murs, des tapis jonchent le sol... C'est peut-être la salle qui me fait le plus penser à l'Institut.

 

— Tu sais qu'on va se battre ? m'interroge Tommi en chuchotant. Pourquoi tu es en jupe ?

 

Je réponds par un sourire. J'ai mis du temps à trouver avec quoi accorder ma longue jupe carmin. Il était hors de question que je mette autre chose. Et encore moins un de ces hideux survêtement.

 

— Porter.... ça, j'hésite sur la façon la moins offensante de désigner cette chose, est un crime contre l'élégance. Plutôt brûler dans les flammes de l'Enfer.

 

Il me regarde.. effaré, avant de se lever, chose que je fais aussi, pour aller s'échauffer suivant la directive du professeur.

Deux groupes distincts se forment alors, les Créatures Obscures et les autres.

Je m'arme d'un long bâton en bois et suis mon ami sur l'un des tapis. Nos mouvements sont fluides. Le but n'est pas de gagner mais de travailler... ou de passer le temps dans mon cas.

 

La différence entre les camps sont tout simplement énormes. Ils se battent comme des soldats, on se bat comme des survivants...

Mon regard s'arrête sur deux Chasseurs d’Ombres. Ils font les même attaques, en même temps, sans changer... Ce n'est même plus un problème de technique... c'est un problème d'apprentissage. Oncle Jace m'a appris à me battre comme un des leurs mais jamais il ne m'a dit d'apprendre des combo d'attaque... et ils osent dire qu'ils sont meilleurs que nous...

 

— Aïe !

 

Oh merde, Tommi. Dans ma divagation, je me suis laissée emporter et l'ai tapé dans les côtes. Je lui tends la main pour l'aider à se relever.

 

— Désolée, vraiment désolée.

 

— Je te pardonne... si tu me dis quel genre de trucs vous aimez, vous les filles.

Je me stop totalement. Quoi ? De quoi ? Pourquoi ?

 

...

 

...

 

...

 

Erreur 404. Mon cerveau s'est débranché.

 

— Ça fait même pas deux mois qu'on est à l'Académie, et tu a déjà un crush ? Je m'exclame.

 

Et moi qui pensait que la rumeur était fausse et que les fées étaient des lapins...

 

— Okay. Je t'aiderai. Mais sache que ça implique une implication totale en tant que fangirl de votre possible future couple.

 

Il acquiese... avec un peu de résignation. Je l'aide à s'asseoir sur un des bancs de la salle puis sors chercher de la glace que je récupère à la cantine auprès d'une cantinière vampirique absolument A.Do.Rable.

 

Avant de revenir, je passe au vestiaire. Je prend mon Potio Salutis et en applique une fine couche sur la glace. Ça devrait enlever la douleur.

 

Tandis que je m'apprête à ouvrir la porte de la salle d'entraînement, des bruits aiguës retentissent... comme des armes qui seraient tombés.

Un groupe d'écervelés s'en prennent à... Enea ? Ils ne peuvent pas le laisser tranquille ?!

 

Tommi s'interpose. Il semble dire quelque chose aux néphilims... L'un d'eux réagit au quart de tour et le projette à plusieurs mètres, comme un vulgair mannequin d'entraînement.

 

Un souffle chaud traverse alors mon corps, pour se concentrer dans mes doigts en une lueur presque assortie à ma jupe. La chute de Tommi s'arrête nette tandis que je le dépose sur le sol avec attention. J'aimerais éviter de le blesser plus que je ne l'ai déjà fait. Il pèse son poids le mec....

 

Je me précipite vers lui, le forçant à rester par terre. Je pose la glace que ses côtes douloureuses. À son visage, la potion semble faire effet.

Mes mains sont tremblantes, mais par à cause de l'effort, c'est de la colère.

 

Je lance un regard noir à ces écervelés de Chasseurs d’Ombres. Il aurait pu blesser gravement quelqu'un ! Et pourquoi le professeur n'est jamais là quand on a besoin de lui ?!

 

— Assez.

 

Un silence presque religieux envahi la pièce. Il ne crie pas, il n'en a pas besoin. Sa voix est bien plus tranchante qu'une lame de séraphin.

 

— Eh, mec. Depuis quand tu défend un démon ?

 

— Un démon ? Répète-t-il dangereusement, comme un avertissement avant la tempête. Vous vous croyez supérieurs parce que vous portez une rune ? Vous attaquez un élève désarmé, à plusieurs contre un. C'est ça pour vous le destin sacré des Chasseurs d’Ombres ? De l'Enclave ? Si vous voulez vous battre, faites-le avec honneur. Sinon, sortez, vous n’avez rien à faire ici.

 

Je n'aurai jamais cru penser cela un jour, mais Valente a raison.

 

— Dans ce cas, c'est réglé ! s'exclame le professeur. Angélique, Théodore, en piste.

 

Pardon ? Donc, si je résume bien : cet énergumène a agressé deux personnes et on lui donne la possibilité de le faire pour une troisième (moi) ? Vive la supériorité des Chasseurs d’Ombres....

 

Je me lève sous les regards des autres élèves et de mes camarades. Je ramasse mon long bâton de bois et suis l'autre nigaud jusqu'au tapis.

 

Je hais me battre. Cela n'a aucun sens, la discussion est, par bien des égards, bien plus efficace, surtout qu'il n'y a jamais de gagnant à un combat, alors pourquoi vouloir surpasser l'autre ?

Le combat n'est intéressant que lorsque qu'on le pratique avec partenaire, comme une danse en parfaite symbiose avec l'autre... un tel partenaire est rare et très précieux... trop pour laisser une dispute entacher notre amitié... j'irais le voir dès que je rentrerai.

 

— Tu es sûre de toi ? dit-il d'une façon dédaigneuse en me voyant le suivre puis en désignant Tommi. Regarde comment tu vas finir.

 

...

 

...

 

Je me reconcentre immédiatement sur le présent, laissant de côté des remords et,

même si l'idée est très alléchante, le battre ne servirait à rien : perdre est humiliant, mais ne pas pouvoir gagner l'est encore plus et en particulièrement face à un "démon". Et c'est exactement ce que je veux.

 

Et dire que je pensais que cet endroit serait comme l'Institut... J'aurais dû écouter mon père.

 

Je ne répond rien à sa provocation, les actes valent plus que les mots.

Je me met en garde tout comme lui. Il est le premier à attaquer d'un large coup vertical de son bâton, probablement destiné à me faire reculer... je l'évite avec une facilité presque enfantine. Son bâton s'écrase sur le sol d'un bruit sourd.

 

Je ne contre-attaque pas, me contentant de le dévisager. Et sa frustration en vaut largement le prix.

 

— Tu comptes vraiment te battre dans cette tenue ? M'apostrophe t'il agressivement.

 

Il a l'air énervé... 3... 2...

 

— Une sorcière en habillon, c'est comme un Chasseur d’Ombres poli et respectueux : en voie d'extinction.

 

1...

 

Je recule d'un pas, évitant une fois de plus son attaque.

Toujours le même schéma : vertical, latéral, bas...

 

Je saute, esquivant son coup au niveau de mes chevilles. Et alors qu'il allait enchaîner sur un coup droit, comme un bon petit soldat, je m'écarte, attrape son bâton et le désarme d'un seul geste, sans lui avoir porter ne serait-ce qu'un seul coup.

 

 

Je regarde Théodore dans les yeux, presque déçu pour lui, mais avec un air de défi.

Je quitte le tapis pour aller ranger nos armes en bois. Je croise le regard reconnaissant d'Enea, auquel je réponds d'un sourire.

 

Une douleur explose soudainement dans mon bras gauche, chaude et brutale. Je me retourne et, par réflexe, envoie valser mon agresseur, qui atterri lourdement à l'autre bout de la salle.

 

Je baisse la tête pour observer mon bras, du sang perle sur ma peau, à l'endroit exact où la lame de Théodore vient se l'entamer. Je presse ma main contre ma blessure, elle profonde... et douloureuse. Quelques gouttes s'échappe et tombe sur ma jupe.

 

— Putain de...

 

Le professeur s'interpose enfin.

 

— Assez. dit-il sévèrement. Toi, continue t'il en désignant Théodore, Bureau du directeur. Tout de suite.

 

Son visage pâlit légèrement tandis qu'il se relève d'un bond. Le professeur le coupe lors de sa tentative d'explication et réitère son ordre d'aller voir le directeur, rajoutant tout de même que Damiano l'accompagne jusque là-bas.

 

Il me jette un dernier regard venimeux avant de suivre son "baby-sitter".

 

— Et toi, se retourne le professeur en ma direction, toi, tu vas à l'infirmerie.

 

Sa voix ne laisse aucune discussion.

Je n'argumente pas : je récupère simplement mes affaires puis sors.

Je monte directement dans ma chambre, je suis une sorcière pas une elfe ! Je sais me soigner seule.

 

Je m'assoie sur le sol au centre de la chambre. J'attrape un tissu et enlève le sang de ma main. Mon sang coule abondamment. Il m'a pas ratée.

Je prends finalement mon Potio Salutis, après avoir nettoyer ma blessure, et étale le baume blanc dessus, celui-ci se mélangeant à mon sang, devient rosé.

 

Une sensation de brûlure émerge alors, m'empêchant le moindre mouvement de mon bras gauche. Au moins, ça ne saigne plus. Je me laisse tomber, m'allongeant par terre après avoir rapidement ramassé le sang avec mon autre main. Cette "allergie" contre les soins est insupportable.

 

Je ramène mon bras douloureux sur ma poitrine, laissant échapper une larmes. Ça devrait passer en une heure, tout au plus. Je sert de ma main libre le pendentif de mon collier. Tant qu'il est là, tout va bien.

 

— Tant que tu le porte, Magnus et moi serons avec toi. murmure mon père en me serrant dans ses bras retenant ses larmes. Je le ramènerai. Et nous fêterons tes 110 ans en famille, comme promis.

 

Ce collier m'accompagne depuis 7 ans... et ceux qu'il représente depuis 8.

 

Je ferme les yeux, heureusement que j'avais prévu...

 

...

 

《 L'ombre suivra le voile noir de la nouvelle lune, et par sa lumière discrète, le destin s’accomplira. 》

 

...

 

...

 

Pourquoi les mots glacials de cet homme sont-ils la seule chose dont j’arrive à me souvenir de cette nuit-là ?!

Chapter Text

Je me regarde dans le miroir, finissant mon maquillage, j'ai toujours préféré faire mon maquillage à la main plutôt que d'utiliser la magie, c'est... en quelques sortes reposant.

 

PAR. FAIT.

 

Un mois pile après le coup de poignard dans mon bras, des dizaines de rendez-vous avec le directeur à ce propos, de nombreuses (très nombreuses) discussions avec mes tantes sur la robe que je vais porter pour la cérémonie, des centaines de rumeurs à mon sujet allant de l'utilisation de sortilèges interdits dans l'enceinte de l'académie en passant par mon appartenance à une secte de sorciers allumés pour terminer en beauté avec ma soi-disante capacité à envoûter les hommes... et des milliers d'appels et de messages à tous les membres de ma famille sans exception pour les convaincre de ne pas débarquer à la cérémonie alors que je vais pratiquement parfaitement bien... affirmation dont ils ont eu besoin d'un autre millier de messages pour croire, le jour de la cérémonie de passage est finalement arrivé. 

 

Ce bal est organisé pour "fêter" la fin de la phase 1 : les bases. Ce soir, nous serons réunis en équipe, et nous ne ferons plus qu'un : nous travaillerons ensemble, nous entraînerons ensemble, partiront en mission ensemble, serons noté comme un tout indissociable... et nous emménageons dans un des studios réservés au élèves de la phase 2 et plus... Ça promet...

 

Bon, mon eye-liner est digne de celui de mon père. Un tigre à des rayures, et un Bane de l'eye-liner. Et mon rouge à lèvres, offert par mes tantes à mon anniversaire, semble bien tenir. 

J'enfile enfin ma robe de soirée. Elle est la plus... sobre et la plus... et la moins "sorcière" de mon armoire. Elle s'arrête à quelques centimètres au-dessus de mes genoux, un peu moulante avec un léger décolleté, rien de trop choquant pour les yeux sensibles des Chasseurs d’Ombres mais définitivement pas assez Too Much pour ceux d'un sorcier, sans oublier sa couleur noire pour rappeler à tous que cela va tout aussi bien au teint des Créatures Obscures. 

 

On toque soudainement à ma porte. J'attrape alors mon petit sac à main assortie à ma robe, réajuste mes manches puis ouvre la porte à mon cavalier. 

 

J'ai du choisir une robe à manche longue et opaque pour cacher la cicatrice encore rougeâtre de mon bras... heureusement, elle devrait disparaître totalement dans quelques temps.

 

— Très élégant, je m'exclame en voyant Tommi après lui avoir ouvert, presque autant qu'un sorcier.

 

Il porte un costume et une cravate noirs avec une chemise rose très pâle, alliant son côté Chasseur d’Ombres à celui elfique. Ses oreilles légèrement pointues dépassent ses cheveux pour une fois coiffés. 

 

— Et toi, très... magica.

 

Je lui réponds d'un sourire sincère, c'est LA première fois que l'on me complimente de cette façon. 

Je ferme la porte de ma chambre et nous descendons au réfectoire, où se déroule l'événement. Sur le chemin, nous discutons des nouvelles rumeurs à mon sujet... toutes plus folles les unes des autres... 

 

— Honnêtement ? J'ai arrêté de nier après la troisième fois où on m’a demandé si je sacrifiais des poulets à minuit. Maintenant, je souris et je laisse planer le doute.

 

Mon ami explose de rire, entraînant le mien. 

Son humour et sa joie me rappelle mes amis... d'avant... enfin, mon ami...

 

Nous entrons finalement dans le réfectoire, la salle est totalement différente : des napes claires habillent les tables, des centaines plats ornent ces dernières, et des décorations reprenant chaque espèce présente à l'Académie ont été installées. Mes parents auraient adoraient...

 

Nous sommes les derniers à arriver, ce qui fait tourner quelques têtes, certains d'admiration, d'autres de mépris à peine dissimuler. 

Déjà qu'il y avait suffisamment de Chasseurs d’Ombres... leurs parents devaient-ils vraiment venir eux aussi ?

Tommi fait un petit signe de main... à Eleonora, qui est assise avec Théodore. Pourquoi cela ne me surprend pas, mais alors pas le moins du monde. Elle me lance un regard qui aurait pu geler le feu des Enfers, avant de chuchoter quelque chose à l’oreille de Théodore. Celui-ci éclate de rire, un peu trop fort pour être réel ou sincère. 

 

Je secoue la tête, exaspérée. Un jour, il va pousser le bouchon trop loin...

 

— Tu attends quelqu'un ? Me demande t'il alors en me regardant avec un sourire, fier de lui.

 

— Non. je réponds simplement, un peu gênée.

 

Cette cérémonie est sensée rassembler les familles autour de la fin de la phase 1... mais avoir ma famille avec moi aurait détruit mon anonymat déjà entaché... surtout qu'ils seraient allés "discuter" avec mon agresseur. Papa et Jace lui auraient fait la peau... 

 

Ils me manquent énormément, mais, au moins, je sais qu'ils sont fiers de moi.

 

— Dans ce cas-là, je te kidnappe. Mon père sera ravi de te rencontrer... enfin.

 

— Enfin ?

 

— Disons qu'il arrive que je sois bavard... répond t'il avec un sourire à moitié désolé. 

 

Je suis Tommi, sans ayant réellement d'autres choix puisqu'il me tient le bras, jusqu'à la table où son père est assis : un elf au cheveux bleutés avec une tâche de naissance ressemblant à une feuille sur sa joue.

Alors que nous nous asseyons, mon ami fait les présentations. Pourquoi le visage de son père ne m'est pas étrangé ? Voire même familier ?

 

— Enchantée Méliorn. 

 

Je le salus en lui serrant la main.

... les seuls elfs que j'ai rencontré en dehors de Tommi, c'était la garde de la reine, lors d'une visite de leur part à l'Institut pendant la guerre... Leur chef était super sympa (il avait eu une relation avec tante Izzy) et il-

 

Je regarde l'elf en face de moi. Il s'appelait Méliorn, lui aussi... et il avait la même tâche de naissance.. au même endroit.

 

— Ça faisait longtemps, n'est-ce pas ? Me dit-il doucement devant l'interrogation de son fils.

 

— Vous vous connaissez ?! S'exclame mon ami.

 

— C'est la nièce d'une ancienne connaissance, durant la guerre. Lui répond-t-il. Comment va Isabelle ? 

 

...

 

J'avais oublié que les elfs ne pouvaient pas mentir... 

 

— Elle va bi-

 

— Attendez. T'ES LA FILLE D'ALE-

 

Je claque ma main sur sa bouche pour l'empêcher de terminer sa phrase, mon cœur battant à cent à l'heure. Non mais sérieusement ! Il est obligé de crier ?! 

Il dégage sa bouche de ma main et nous regarde tour à tour, yeux écarquillés. 

 

— Attends, attends, attends, attends, attends. Tu... tu es la fille de... il baisse la voix, comme s'il venait de réaliser. Tu es une Lightwood ?!

 

Tommi me regarde avec des yeux aussi ronds que des soucoupes.

 

...

 

...

 

Eh merde. 

 

Pourquoi fallait-il que mon seul ami ici soit le fils d'un ami de ma famille ?! Et POURQUOI fallait-il qu'il soit un ELF !

Je ferme les yeux pour me calmer, avant de les rouvrir et de lancer un regard légèrement assassin à mon ami. On est passé à deux doigts de la catastrophe. Et bizarrement, je sens que quelque chose de pire se prépare. 

 

— Si quelqu'un l'apprends, tu finira en... larve. Je soupire en le menaçant.

 

Tommi m'en fait là promesse... d'une façon assez maladroite tout en s'excusant de sa réaction "légèrement" exagérée.

 

C'est alors que plusieurs coups sourds retentissent, ordonnant le silence pour le discours du directeur. 

 

— Chers élèves et chères familles, commence-t-il d'une voix solennelle. Ce soir marque le début d'une nouvelle étape pour nos précieux étudiants....

 

— Les représentants de l'Enclave sont toujours aussi ennuyant à ce que je vois. nous murmure Méliorn avec un sourire à peine dissimuler. 

 

Je me mors les lèvres, me retenant de répondre à son sourire tandis que le discours du directeur rappel "nos" exploits des derniers mois.

Après énormément de bla-bla sur la loyauté, la justice, l'honneur.... et d'autres synonymes du même style sensés définir les néphilims même si la plupart d'entre eux ne semblent pas connaître leur signification, ou du moins oublier de la mettre en application, la partie la plus cruciale et intéressante arrive ENFIN : la répartition des équipes.

 

— Nos chers et chères élèves, pour valider leur parcours ici, vont devoir apprendre à travailler en équipe malgré les différences, à se faire confiance, à se....

 

Et non... pas encore.... c'est quand même fascinant de le voir autant tourner autour du pot, il est payé au temps ?

 

Je reçois un petit coup de coude dans le bras : Tommi.

 

— Si je dois entendre une fois de plus le mot ''honneur'', je vais commencer à croire que c’est une insulte.

 

Je laisse échapper un rire léger, totalement d'accord avec mon ami.

Et finalement, les équipes commencent à être annoncées ! 

 

Plusieurs sont uniquement composées de Chasseurs d’Ombres... Le but de l'académie n'est elle pas d'en créer des mixtes ?! 

Enea tombe avec des Créatures Obscures, c'est bien. 

Les groupes vont de 4 à 10. Avec un peu de chance je serai avec Tommi.

 

— Ensuite, viens notre équipe qu'on pourrait appeler Élite. Ils sont les meilleurs de l'académie, tous dans le top 15. J'ai nommé Damiano Valente, Matteo Morreti, Tommaso Bellini...

 

Rectification, faîtes que je ne sois PAS avec Tommi. Tout sauf cette équipe... Pitié. Mon cœur accélère sous l'attente.

 

— Salvatore Niccolas, Vittoria Caravelli et Angélique Wang.

 

...

 

...

 

Pas de commentaire. 

 

...

 

...

 

...

 

Le directeur finit d'énoncer les équipes, beaucoup sont contents ou heureux, d'autres sont dégoûtés comme moi. Dire que je vais devoir supporter cet énergumène, j'aurais encore préféré Eleonora.

 

La cérémonie se termine plus ou moins sans problème : quelques loups ont peut-être un peu trop abusés sur la boisson mais bon... rien de choquant.

 

Je dis aurevoir au père de mon ami, tout comme les autres auprès de leur famille respective, puis, et à mon plus grand malheur, suis contrainte de rejoindre ma désormais équipe pour découvrir notre dortoir collectif... 

 

C'est plutôt spacieux : un grand salon où se trouve toutes nos valises (QUI a touché à mes affaires?!), une cuisine ouverte, un bureau avec un ordinateur de l'Enclave, 3 chambres... mais qu-

 

— IL Y A QU'UNE SALLE DE BAIN ?!! s'écrit la seule autre fille du groupe, Vittoria. 

 

Wow... et moi qui la pensais plutôt introvertie... en même temps ce n'est pas comme si j'avais déjà discuté avec elle, de près ou de loin. Toutefois, le reste de mes illusions à son propos disparaissent à la réaction de Valente et de.... ce qui ressemble fortement à son parabatai. Ils semblent... presque habitués à ce genre de réaction venant d'elle.

 

Les duos de chambre se forment assez facilement et naturellement... Les parabatais dans une, Tommi et le dernier Chasseurs d’Ombres ensemble et Vittoria et moi dans la plus grande (qui est aussi celle se trouvant à l'opposée des deux autres). 

 

J'attrape mes valises, qui sont les plus grandes et surtout les plus imposantes de toutes, et suis ma colocataire. On se réparti rapidement la pièce, puis, après un coup d'œil à l'heure tardive qu'il est, nous allons nous coucher. 

 

 

Le lendemain, m'étant réveillée assez tôt, je lis dans la cuisine une romance humaine. L'autrice de ce roman est juste Fan. Tas. Tique.

 

J'entame le dix-septième chapitre quand du bruit venant des chambres des garçons se fait entendre. Ils se lèvent enfin.

 

Tommi et Salvatore sont les premiers à rejoindre la cuisine. Alors que je m'apprêtais à les saluer, je me fige, surprise, les yeux écarquillés, me pinçant les lèvres pour empêcher mon rire : il n'y a rien de plus inattendue que de regarder un elf en combinaison pyjama koala et un chasseur d'Ombres avec un t-shirt ridicule.

 

Je les regarde tour à tour, un sourire se dessinant de plus en plus sur mon visage mais le véritable choc est l'apparition de 

Damiano, torse nu. Je suis ses mouvements du regard, il est pas trop mal... ... ... Physiquement ! ... ... Il n'est pas trop mal physiquement, mentalement ce n'est qu'un Nephilim irrespectueux et prétentieux. 

 

— Je ferais mieux d'aller chercher Vittoria. 

 

J'énonce simplement en me levant brusquement, mon livre dans les mains. Je fonce directement dans notre chambre à Vittoria et moi. Je ferme doucement la porte, une fois à l'intérieur, et m'appuie légèrement sur elle.

 

MAIS QU'EST-CE QUI VIENS DE CE PASSER AU JUSTE ?

 

— Tout va bien ? demande alors une voix féminine.

 

Je me retourne vers ma colocataire, le laissant tomber par terre, appuyant mon dos contre la porte. Je secoue doucement la tête, dire que je suis traumatisée serait un euphémisme. 

 

— Salvatore en t-shirt stupide, Tommi en combinaison Koala et Valente qui ne semble pas connaître l'existence des hauts, j'énumère en la regardant.

 

La journée vient seulement de commencer...

Vittoria est abasourdie, me regardant comme si j'étais folle... je préférerais. Plutôt que d'avoir son image gravé sur mes rétines !

 

— Par les Anges, ils quoi ?! S'exclame t'elle en explosant de rire. 

 

Son rire contagieux fait naître un sourire sur mon visage encore empreint de choque. Pendant plusieurs minutes le seul bruit venant de notre chambre est nos rires entremêlés. 

Je n'ai jamais réellement eu d'amie, probablement car la plupart n'étaient là que pour mon nom... ou pour Ash... Mais je pense qu'on pourrait s'entendre, elle et moi. Enfin, je l'espère.

 

— LES FILLES ! ARRÊTEZ VOS COMMÉRAGES ET VENEZ DANS LE SALON ! ON VIENT D'AVOIR NOTRE PREMIERE MISSION !!! nous apostrophe une voix qui n'est ni celle de Damiano ni celle de Tommi.

 

On se dépêche de sortir de la pièce, Vittoria arrangeant ses manches en marchant.

 

— Vous foutiez quoi ? Nous apostrophe Salvatore avec jugement. 

 

— On discutait de vos tenues vestimentaire... ou de leur absence pour certains.

 

Je réponds du tac au tac, partageant un regard complice avec ma colocataire devant un Tommi indigné. Valente ne lui laisse pas la possibilité de répondre et nous expose la mission qui nous à été attribuée. Il a finalement enfilé une chemise noir. Dommag-

 

Non.

 

Pas dommage. Pas du tout dommage. Au contraire. Très très bien. Peut-être trop-

 

— Chère équipe, votre première mission est de récupérer des informations auprès d'une Créatures Obscures dont la photo est ci-joint, pour cela vous aurez à disposition les ressources nécessaires à la bonne conduite de cette mission. Bonne chance. M. Le directeur. Lit-il, coupant heureusement mes réflexions internes. 

 

Il fait alors circuler la photo. Celle-ci est centrée sur une louve-garou aux cheveux roses pétants avec un sourire en coin... comme si elle savait qu’on l’observait. Elle est assise entre ce qui semble être 2 autres membres de sa meute dans un genre de club de nuit pour créatures obscures assez restrictif.

 

— Notre mission, c'est du baby-sitting... résume Salvatore avec une pointe de déception.

 

Mes yeux se lèvent au ciel presque instinctivement, c'est bien partie, notre esprit de groupe et d'entraide. 

 

— C'est un test. Lui explique... Matteo ? en le dévisageant. Pour s'assurer de nos capacités...

 

— Vit et Salvatore, le coupe Valente, vous vous occuperez de savoir qui cette louve est, Tommaso et Angélique, trouvez nous ce lieu, Mat et moi on se charge de trouver son rapport avec l'académie. 

 

Tout le monde semble être d'accord. Cela ne m'empêche toutefois pas de le regarder de travers, la politesse ? Il connaît ?

 

Je récupère la photo tandis qu'ils se dispersent vers leur mission respective. On se donne rendez-vous à la pause du repas à la cantine puis, avec mon ami, quittons l'appartement. Tommi a proposé d'aller utiliser l'espace informatique de la bibliothèque puisque les autres utilisent celui de notez dortoir. 

 

L'espace est plutôt désert, ce qui nous laisse la possibilité de nous étaler. Le temps passe vite alors que nos avancées sont lentes... voire inexistante...

 

 

— Aucune place ne correspond. finit de résumer Tommi, après avoir manger son entrée. 

 

— Il doit s'agir d'un club restrictif. j'ajoute.

 

Le repas n'est franchement pas très bon aujourd'hui... à peine comestible. 

 

Je relève la tête, regardant mes coéquipiers, qui me fixez dans un parfais silence.

 

— Un club restrictif. Genre une boîte de nuit super sélective où les photos et vidéos sont surveillées ?... ... Ce qui explique pourquoi il n'y a pas de correspondance... ... Sérieusement ?

 

Comment ils peuvent ne PAS connaître !? 

Je resors la photo pour leur montrer.

 

— Regardez, je leur dis en désignant la photo. Vous voyez des caméras de surveillance ?

 

La réponse est simple : non. Il n'y en a pas.

 

— Les gars ? C'est quoi en haut à gauche de l'image... Ça ressemble à un symbole. demande Vittoria, le nez sur l'image. 

 

Elle la donne aux Parabatais... enfin, ils lui arrachent presque des mains, pour regarder. 

 

— C'est un soleil. énonce finalement le moins sympathique des deux, après un court silence. 

 

Un soleil ? En quoi une décoration est sensée nous aider à retrouver ce lieu... À ce rythme, on n'y arrivera jamais...

 

Heureusement que les autres duos ont été un peu plus productif. Notre louve "mystère" s'appellerait Alice Lopez et ferait partie d'une meute nomade, elle a 33 ans et sa dernière localisation connu était à Xi'An, en Chine, il y a 7 mois. Il y a peu de chance qu'elle y soit encore.

Du côté du lien avec l'académie, rien. Elle n'a jamais mis les pieds ici.

Pourquoi le directeur s'intéresse-t-il à elle alors ?

 

Cette question, ainsi que les autres, devront attendre pour les membres de mon groupe car la phase 2, en plus de donner des missions visiblement impossible, offre des cours spéciaux à chaque espèce avec des professeurs spécifiques, sauf pour nous, les sorciers, ce qui veux dire que j'ai quartier libre jusqu'à ce soir.

Chapter Text

J'ai passé mon après-midi sur le réseau de l'académie, traquant tout ce qui pourrait ressembler à un indice. J'arrête la vidéo qui se lisait sur l'écran : rien d'utile, juste de un groupe d'amie tentant d'oublier un ex... 

 

— Tu fais quoi ? m'interrompt soudainement une voix désagréable.

 

Je fais tourner ma chaise en sa direction, pour le regarder dans les yeux, lui et les quatre autres. Ils faut croire qu'il est déjà tard...

 

— Ton travail, Valente. je réponds avec une pointe d'insolence.

 

Ce type est franchement insupportable, dans sa manière d'être, d'agir, de me dévisager, de parler, de déglutir....

 

— Et visiblement, je le fais mieux que toi. 

 

Je finis, retournant ma chaise dans sa position initiale, face au bureau, avec un grincement de mécontentement de la part de cette dernière... presque du Valente.

 

Juste derrière l'Autre, Matteo laisse échapper un rire, qui s'éteint assez rapidement. On ne doit pas avoir l'habitude de lui tenir tête. Salvatore, en tout cas, semblait vraiment amusé par notre duel verbal, tout comme Tommi. Vittoria, de son côté, semblait prendre du plaisir à regarder la scène. 

 

Je peux presque sentir le regard noir de Damiano dans mon dos. Aussi noir que la cendre des Enfers, absolument charmant.

 

J'affiche plusieurs photos que le grand écran. Des photos d'Alice, mais aussi d'une autre louve. Puis, je me remet face à eux. 

 

— C'est Mia. Sa meilleure amie. j'explique en désignant la seconde louve. J'ai traqué ses publications, ainsi que ceux de la femme sur la photo qu'on nous a fourni. 

 

— Et ?

 

Je lui lance un regard pas très sympathique avant d'afficher un sourire en coin.

 

— Et le club se trouve en France, à Paris plus probablement. Elles y sont toujours, d'après ses publications. Quant à son lien avec l'académie, je continue, aucun direct. Mais plusieurs des connaissances des connaissances d'Alice sont des membres de L'Enclave. 

 

— De l'Enclave ? répète Vittoria. 

 

J'aquiese, cette relation change l'ampleur de la mission. 

 

— Bon travail, Sorcièrette. 

 

Pardon, quoi ? Ça sonnait presque comme un compliment... où est le mais ?

Je le reluque d'haut en bas, les yeux écarquillés. Est-il malade ?

 

Et il utilise encore ce surnom... c'est pas comme si mon prénom était difficile ou exotique ! Surtout que de sa bouche, ce terme ressort condescendant.

 

J'éteins les ordinateurs, range mes papiers puis suis les autres hors de la pièce. Il est l'heure de manger. 

 

Tommi me raconte son après-midi si précisément que c'est comme ci j'y avais participé. D'ailleurs, il ne suit que les cours de Chasseurs d’Ombres... pas ceux des elfs... Dans tous les cas, ceux-là semblent Passionnant : ils ont commencé de la "biologie" des Créatures Obscures puis de l'entraînement physique. Heureusement que je ne suis pas l'une des leurs.

 

Plusieurs pizzas sont sur la tables. Elles viennent de la cantine ? Il y a de la pizza à la cantine ? 

Je prend la quatre fromages, regardant avec un dégoût extrême celle de Tommi contenant de l'ananas. Et il semble être le seul à trouver ce crime normal. 

 

Après ce festin plutôt silencieux, nous partons dormir, espérant que la suite de la mission se déroulera mieux que son début. 

 

Le lendemain se passe de manière assez similaire ainsi que le jour suivant : le matin des recherches sans réelles avancées, un repas silencieux, l'après-midi des tentatives de reliées les indices tandis que les cinq autres font mumuse avec des bâtons sont les yeux admiratifs de leur entraîneur. 

 

Trois coups retentissent soudain. Ils ne sont pourtant pas sensés finir avant... encore deux heures vingt. Si Tommi a une nouvelle fois oublié quelque chose, je vais lui-

 

— Oh, Enea ? je m'exclame, surprise, après avoir ouvert la porte du dortoir. Tout va bien ?

 

— Oui. dit-il simplement. 

 

Un silence s'installe alors entre nous. Ses cheveux sont d'un noir pur, et dans ses yeux aussi bleus qu'un ciel sans nuage je peux lire de l'hésitation. Sa voix est plus grave que je l'imaginais. Il semble peser le pour et le contre, comme s'il n'était pas certain de sa question, de comment la formuler... ou de ma réponse. 

 

— Pourrais-tu m'aider à utiliser mes pouvoirs ?

 

L'aider à utiliser ses pouvoirs ? À la façon dont son expression change, mon visage doit exprimer mon choc.

J'attrape son bras alors qu'il allait faire demi-tour. 

 

— Oui. Dis moi juste où, quand et ce que tu veux apprendre. 

 

Je lui adresse un sourire, sourire qui est habituellement réservé à mon plus proche ami. 

 

— Si tu es libre, on peut même commencer tout de suite. je lui propose, disant tout haut ce qu'il n'osait demandé. 

 

Il acquiese avec un faible sourire. Il n'a pas l'air très bavard. Je ferme l'appartement après avoir récupéré quelques affaires. Nous descendons côte à côte les nombreuses marches jusqu'à trouver une salle d'entraînement libre.

 

Je pose mon sac dans un coin et lui demande de me montrer ce qu'il sait déjà faire.... il arrive avec un peu de difficulté à créer une flamme avec son flux. 

 

Je l'observe avec une attention nouvelle tandis qu'il me raconte avec pudeur des brides de son passé. Personne ne lui a jamais rien appris. Il avait l'habitude de cacher sa magie, pour rester avec ses proches mais dès qu'ils l'ont découvert, Enea a été chassé. Un sorcier l'a alors recueilli et l'a envoyé ici, pour apprendre. 

 

Comment peut-on rejeté son enfant de la sorte ?! 

 

Je dis ça mais... suis-je vraiment bien placée pour en parler ?

 

— Je ne me souviens pas de mes parents biologiques. je lui avoue.

 

De la surprise traverse son expression. Il est vrai que notre espèce parle rarement de ce sujet là : notre "père" est un démon et notre "mère" souvent morte en couche ou décédée depuis des décennies. Pas une famille idéale.

 

— J'ai été accueillie par un sorcier, il y a une dizaine d'années. C'est lui qui m'a tout appris. je continue, un sourire étirant mes lèvres en me rappellant ces années là. Je comprends.

 

Alec et Magnus m'ont sauvées. S'il n'avaient pas été là, durant tout ces années... je ne sais pas ce que je serais devenue... 

 

— Commençons par quelque chose de simple : des boules d'énergie. je m'exclame finalement en le rejoignant.

 

 

Enea apprend plutôt vite. Je me souviens avoir eu besoin de plusieurs semaines pour faire une boule d'énergie qui ne détruise pas la pièce entière... Il lui a fallu deux heures.

On s'est donné rendez-vous lundi après-midi, dans trois jours, à la même heure. 

 

Mais comment, par les Anges, vais-je réussir à lui apprendre des sortilèges que je ne peux pas réaliser ? Les sortilèges de protection, de feu, de traque... Je l'ai connais en théorie mais... ce n'est pas la même chose.

 

J'entends de l'agitation dans le dortoir, ils doivent être rentrés. J'ouvre la porte de l'appartement, enlève mes chaussures et-

 

Pourquoi l'ambiance me semble étrange... comme emplie de tension. Alors que je m'avance, Tommi évite mon regard, Salvatore paraît à l'ouest, Matteo n'affiche plus son habituel sourire. Même les yeux marrons de Valente sont animés par une lueur... étrange, que je ne pourrais définir. Pourtant, je jurerais que c'est la première fois qu'elle les traverse.

Un silence pesant remplace celui habituel.

 

Je traverse le salon d'un pas léger, mais qu'est-ce qui ce passe ? 

Vittoria s'interpose soudainement entre moi et la cuisine. 

 

— Je suis désolée. s'excuse-t-elle, l'air penaud. 

 

S'excuser ? ...

 

...

 

Qu'est-ce qu'ils ont fait ?!

 

Je la pousse doucement pour regarder la pièce qu'elle "protéger". Rien ne semble détruire, brûler ou même partiellement endommagé... sauf une boîte en bois, posée sur la table, qui est littéralement explosée.

 

Ils attendent tous ma réaction. Pourquoi sont-

 

Elle m'appartient, cette boîte. C'est mon ancienne boîte à bijoux. Qu'est-ce qu'ils lui ont fait...?

Je me retourne vers eux, pas réellement énervée mais plutôt surprise voire choquée. Que fait ma boîte ici ? Pourquoi est-elle dans cette état ? Et surtout comment ?!

 

— Désolée, répète Vittoria, je l'ai fait tomber et... heureusement, ton bracelet n'a rien.

 

Mon bracelet ? J'observe la table, et là je le vois. Je pensais pourtant l'avoir laissé dans ma chambre à New York. Et pourtant le voilà en un seul morceau, à Rome.

 

Je le prends doucement dans ma main, le pendentif en forme de loup dans la paume de ma main. C'est Asher qui me l'a offert il y a quelques mois, pour mon anniversaire... mais il s'est cassé quelques jours avant ma rentrée à l'Académie, lors d'une dispute. 

 

Je peux sentir du doigt la rune parabatai gravée à l'arrière du pendentif. Il avait tout organisé, du shopping à la boite de nuit à Paris, Le Roi Soleil . C'était un club restrictif, avec des cocktails délicieux et une boule à facettes en forme de soleil.

 

...

 

Un soleil.

 

...

 

Je serre le bijou dans ma main. Sur la photo d'Alice, il y avait un soleil sur le mur. J'ouvre la porte du bureau, sous le regard effaré des mes colocataires. 

Le même soleil que dans le club de mon anniversaire. Comment ne l'ai-je pas remarqué plus tôt ?! Cette photo à été prise au Roi Soleil.

 

— Tu ne m'en veux pas ? demande alors la seule autre fille de notre groupe d'une petite voix.

 

Lui en vouloir ? De quoi ? 

Oh, de la boîte ?

 

— Non, ce n'était qu'un vieil objet. je la rassure. En revanche, je sais précisément où le club de la photo se trouve.

 

Bon, ils doivent probablement me prendre pour une folle, au vu de mes réactions. Mais au moins, la mission avance. 

Je mets le bracelet à mon poignet gauche, le côté du cœur, où il se trouvait originellement tout en leur expliquant brièvement ma découverte. 

 

— Tu es sûre de toi ? 

 

Je le regarde dans les yeux avant d'acquieser, ce club est celui qu'on cherchait. 

 

— J'irai voir le directeur demain. conclut Damiano, s'exprimant pour la première de la soirée. Passons à table.

 

Ses derniers mots sont plus un ordre qu'autre chose. Je débarrasse la table, jetant ce qui reste de mon ancienne boîte à bijoux à la poubelle. Je ne l'utilisais plus du tout mais, malgré ce que j'ai dit, elle avait une valeur sentimentale. 

 

Ce sont les parabatais qui ont cuisiné le repas de ce soir... pas trop mal. 

 

La nuit suivante est assez courte, ce que Valente considéré comme "aller voir le directeur demain" signifiait en réalité le croiser dans le couloir pour lui parler de notre avancée... 

 

Nous voilà donc à 5h30 du matin à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, avec nos valises, essayant de trouver un taxi pour se rendre à notre "nouveau dortoir". Un portail aurait plus rapide mais il faut croire que cette option à été rejeté. Encore une preuve de confiance aveugle en les Créatures Obscures. 

 

Bref, après une bonne heure de recherche et de traduction car, surprise, je suis là seule à parler français. Nous arrivons finalement devant l'immeuble où nous logerons pour les prochains jours, avec un appel hebdomadaire au secrétariat de l'académie... pour être sûr qu'on soit encore en vie, je suppose.

 

Nous posons rapidement nous affaires et, contre l'avis d'un certain chasseur d'Ombres, je pars finir ma nuit. Il n'y a rien de plus terrible qu'un sorcier en manque de sommeil, disons que ça fait ressortir notre mauvais côté. 

 

Je me jette sans aucun douceur sur le lit. Je préfère le matelas du l'académie, il est plus moelleux. 

 

Mais malgré mon sommeil, mes yeux refusent de se fermer, mon bracelet pesant étrangement contre mon poignet. 

 

Asher me manque.

 

Et je m'en veux.

 

J'aurais dû rester près de lui, au lieu de venir ici. Il avait besoin de moi... Je l'ai laissé tomber autant que ce-

Son âme-sœur l'a abandonné et tout ce que j'ai fait, c'est la même chose. 

 

Et je suis convaincue que même malgré notre forte dispute à ce propos qui a fini par mon bracelet brisé, c'est lui qu'il l'a réparé. 

Il est le seul à savoir à quel point j'y tiens, encore une fois, il est là pour moi même lorsqu'il me déteste. 

 

Et moi, je suis simplement égoïste.