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Salle de réunion du Kazekage
"Puisque nous avons fini en ce qui concerne les échanges commerciaux avec Kumo, je suggère que nous fassions une pause... déclara Gaara sur un ton qui n'admettait aucune réplique. Je vous retrouve dans une heure pour passer à la situation avec Kiri."
Il hocha brièvement la tête vers les conseillers - en particulier Baki - puis sortit de la pièce, suivit par son frère. Il accéléra le pas dès qu'il fut certain de pouvoir le faire, au grand désespoir de Kankurô, l'estomac noué d'appréhension.
"Gaara ! Tu ne sais même pas s'ils sont toujours là, pourquoi autant te presser !?"
L'Omega ignora la question de son frère, intimement persuadé qu'ils pourraient rattraper l'escouade de Konoha avant leur départ.
Son regard s'illumina quand il vit sa sœur à l'entrée du village, étant celle tenue d'accompagner leurs invités pour leur départ en tant qu'ambassadrice. Il y avait également Shikamaru - alias son futur beau-frère - Neji Hyuga, et enfin...
"Lee !" s'exclama-t-il, tout en agrippant la manche du Konoha-Nin, afin de le retenir.
Il reprit difficilement son souffle et leva les yeux vers l'Alpha, dont la mine indiquait qu'il avait été pris au dépourvu par son geste.
"Je..."
“Ne t'en vas pas..."
Non, il ne pouvait pas le supplier de rester, quand bien même il se sentait malade de le voir partir. Surtout après en avoir parlé avec lui lorsqu'ils étaient...
"Gaara Kun? Quelque chose ne va pas?"
Il sortit de son débat intérieur au ton dégoulinant d'inquiétude de Lee, sentit également l'odeur épicée de l'Alpha ressortir davantage. Il se mordit nerveusement les lèvres, secoua négativement la tête, afin de le rassurer.
"Ce n'est rien. Fais attention à toi et reviens vite."
Il vit les pupilles sombres s'illuminer, de larmes retenues ou de joie bien que les deux soient tout à fait possibles, connaissant le caractère émotif de Lee.
"Je... je serais vite de retour, je te le promet ! s'écria l'Alpha. Autrement, je ferais dix mille pompes, avec une main attachée dans le dos!"
Gaara eut du mal à ne pas sourire, amusé par la tirade de son fiancé, au contraire de sa fratrie et des deux autres Konoha-Nins.
Il ferma les yeux en sentant la main bandée effleurer ses cheveux, roucoulant presque quand son compagnon commença à le recouvrir de ses phéromones.
"J'y vais."
Son cœur rata un battement au chuchotement de l'homme, auquel il eut du mal à répondre sans laisser ses émotions prendre le dessus.
"Sois prudent."
Il laissa Lee s'éloigner pour rejoindre ses camarades, bien que ce fut à contrecœur, entendant à peine la remarque de Shikamaru.
Le voir lui tourner le dos et avancer en même temps que les deux autres Konoha-Nins, lui fit plus de mal qu'il ne l'aurait cru. Il avait l'impression qu'une partie de lui-même était en train de lui être arraché, chose qui lui semblait incompréhensible.
Il toucha nerveusement sa nuque, couverte d'un bandeau de cuir vert, tout en se détournant finalement de l'entrée du village après de longues minutes à dévisager l'horizon, troublé.
"Comment est-ce possible ? Nous n'avons pas encore..."
"Gaara? Tout va bien?"
Le roux reprit ses esprits à la question - et au ton alarmé - de sa sœur. Il leva les yeux vers elle et hocha lentement la tête, ne voulant pas l'affoler davantage. D'autant plus qu'elle aussi, s'était retrouvée séparée de son compagnon.
"Rien que je ne puisse surmonter. Je dois retourner au bureau, il y a encore des réunions de prévu pour la journée."
"T'es sûr que tu pourras gérer ? intervint Kankurô. T'as pas l'air au top de ta forme. Coupe-au-Bol ne va pas..."
Il couina au coup de coude que Temari lui mit dans l'estomac, sous le regard indifférent de leur petit frère.
"Ce que veut dire Kankurô... rectifia Temari, ignorant les plaintes du concerné. C'est que nous pouvons parfaitement te remplacer pour aujourd'hui, si tu as besoin de temps pour te remettre de son départ."
Gaara cligna des yeux, interdit, face à la proposition de la jeune femme. Il ne pensait pas qu'il cachait si mal que ça son désarroi, face au départ de son Alpha. Mais il lui était impossible de tromper sa sœur d'une quelconque manière, il en était plus que conscient.
Il déclina la suggestion - bien que très tentante - de la blonde d'un petit signe de tête, renchérit quand il vit qu'elle fut sur le point de protester.
"Si vous y allez à ma place, ce sera juste une raison de plus pour les vieux du Conseil pour chercher à reporter la venue de Lee. Je risque de rentrer dans leur jeu si je leur montre que son départ m'affecte et peut perturber mon poste."
Temari et Kankurô grimacèrent, bien trop au fait de la cruelle vérité des propos de leur petit frère. Les anciens du Conseil du village n'étaient pas très ravis du choix en matière de compagnon de l'Omega, un shinobi étranger, d'une famille ordinaire et de surcroit incapable de manier le chakra.
Gaara ne comptait plus le nombre de fois où ils avaient tenté de lui présenter des prétendants Alphas - hommes ou femmes - issus de la noblesse du Pays du Vent.
La possibilité que ça se reproduise à deux mois de leur mariage...
"Très bien... soupira Temari, le sortant de ses sombres réflexions. Mais si tu as le moindre problème, n'oublie pas que nous sommes là pour t'aider, ok?"
Le cœur du plus jeune Omega se réchauffa, rasséréné par le soutien sans faille que lui offrait son frère et sa sœur.
Avec eux à ses côtés, il ne pouvait que tenir le coup pendant les nombreuses semaines d'absence de son futur mari.
En tout cas, c'est ce qu'il espérait.
Quelques semaines plus tard…
"Kazekage Sama ? Vous nous avez bien entendu, n'est-ce pas ?"
Gaara sursauta à la question du Jônin - et de son équipe de Genin - qui lui faisait face et mis de côté le rouleau qu'il lisait, fit un petit signe de tête.
"Je n'ai plus de missions de rang D à vous confier pour aujourd'hui, je suis navré. Le village est plutôt calme, en ce moment, et..."
"Alors, vous pouvez nous confier des missions de plus haut rang non?"
Le roux fronça ses sourcils glabres au ton empressé de l'un des Genins, un jeune Alpha pas encore éveillé, le dernier né d'un de ses plus jeunes conseillers. L'attitude d'un de ses élèves ne plut guère à son professeur, ainsi qu'à ses camarades.
"C'est le Kazekage, tu n'as pas à lui parler de cette manière ?! gronda aussitôt le Jônin, forçant l'effronté à s'incliner. Excuse-toi immédiatement !"
"Dé-désolé, Kazekage Sama... grommela l'enfant, ou plutôt adolescent vu qu'il devait avoir au moins douze ans, avec toute la mauvaise volonté du monde. Je ne recommencerai pas..."
Gaara eut un sourire au bord des lèvres, à l'impatience évidente du trio, bien que les deux autres ne soient pas aussi directs, pour des missions plus intéressantes.
"Ce n'est rien. Je comprends qu'à votre âge ça peut devenir lassant d'effectuer des missions de routine de cette envergure."
"Vous pouvez partir, on en a fini pour aujourd'hui... renchérit le Jônin. On se donne rendez-vous demain, même heure et même endroit que d'habitude."
Les trois Genins obtempérèrent de vive voix, non sans saluer Gaara avant de partir au passage.
Gaara reprit le rouleau qu'il avait mis de côté, leva les yeux vers l'homme face à lui, fronça le nez au parfum qu'il perçut dans l'air.
"Je suis vraiment navré pour le comportement de mon élève, Kazekage Sama... s'excusa l'homme, ajoutant tout en avançant pour donner son compte rendu à Gaara. Il a encore du mal à comprendre la notion de patience et d'efforts, même si ça fait près de six mois que nous avons débuté les entraînements."
Gaara secoua la tête, nullement déboussolé, tendit la main pour récupérer le rouleau de compte-rendu de son subordonné. L'odeur des phéromones de l'homme - un Alpha réalisa-t-il tardivement - lui retourna immédiatement l'estomac.
"Un problème, Kazekage Sama? Vous êtes pâle..."
"Tout va bien pour lui, sortez d'ici ! intervint sèchement Temari, restée en retrait durant tout l'échange. Tout de suite !"
Le regard - et les phéromones - lourds de menaces de la blonde convainquit le Jônin de partir sans demander son reste, conscient de leur écart de force.
Gaara se leva dès que l'homme fut hors de la pièce, les jambes tremblantes, se pencha tout contre la corbeille la plus proche pour rendre son maigre déjeuner.
Il entendit à peine sa sœur l'appeler, ayant l'impression de ne plus pouvoir faire quoi que ce soit, tant il avait été dégoûté par ce qu'il venait de sentir. Il eut un nouveau haut le cœur, voulant absolument se débarrasser de ce parfum encore trop ancré dans ses narines à son goût.
"Gaara !? Qu'est ce qu'il se passe !? Pourquoi tu..."
La jeune femme vit le signe de main que faisait son frère, attrapa rapidement son éventail, qu'elle avait déposé tout contre le mur. Elle l'ouvrit vivement, non sans voir reculer de quelques mètres avant, pour s'installer non loin de l'entrée.
Son regard coula un court instant sur son petit frère, puis elle secoua son éventail, lui permettant ainsi de générer du vent, afin de faire évacuer les phéromones.
Une fois qu'elle fut certaine qu'il n'y avait plus une trace de l'odeur du Jônin, elle déposa son arme et courut s'agenouiller à proximité de Gaara. Elle lui caressa silencieusement le dos pendant de longues minutes, son regard débordant d'inquiétude.
Au bout d'un moment…
"Comment est-ce que tu te sens, petit frère ? Veux-tu que j'appelle un médecin?"
Le plus jeune déclina l'offre, se releva lentement, incertain quant à l'idée de pouvoir tenir debout.
"C'est juste un truc qui n'est pas passé au déjeuner, Temari. Pas besoin de faire déplacer quelqu'un pour une broutille."
Il retourna à son siège et s'y installa confortablement, ignorant les douleurs qui lui picotaient l'estomac, et l'arrière goût dans sa bouche.
"Tu as plein de choses qui ne passent pas en ce moment... lui fit remarquer sa sœur. Pourtant, je ne te vois pas manger grand-chose, à part peut-être du riz nature. Ça ne devrait pas être si indigeste, ça."
"Qu'importe... rétorqua Gaara, soudainement épuisé par tant d'agitation. Kankurô a bientôt terminé avec son inspection du côté des portes, n'est ce pas?"
Il soupira intérieurement à la réponse négative de Temari, ennuyé par la lenteur des événements.
"Je dois aller voir comment se passent les réparations du côté du quartier Ouest. Tu peux t'occuper de signer les derniers comptes-rendus de missions, s'il te plaît ?"
Il repoussa les rouleaux et se leva de sa chaise après plusieurs minutes à lutter contre l'envie de dormir. Ses sourcils se froncèrent quand il s'aperçut que la voix de Temari lui paraissait lointaine, en dépit de leur proximité. Sa vue devint rapidement trouble, puis finalement, ce fut le trou noir...
"Gaara !"
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La première chose qu'il vit lorsqu'il ouvrit les yeux fut le plafond ainsi que ses multiples lumières, bien trop aveuglantes à son goût. Il grogna doucement, gêné par tant de clarté à son réveil, entendit brièvement quelqu'un bouger à proximité.
Il tourna la tête vers l'endroit d'où provenait le bruit, cligna des yeux quand il reconnut...
"Kankurô... bredouilla-t-il faiblement. Où est ce qu'on est?"
"On est à l'hôpital, p'tit frère... répondit le susnommé, tout en l'aidant à s'installer plus confortablement. Tu nous as fait vachement flipper, enfin surtout Temari, vu que c'est elle qui..."
La culpabilité gonfla dans les entrailles de Gaara, n'aimant guère inquiéter inutilement sa famille, pour un simple coup de fatigue. Il grimaça à la sensation de tiraillement dans son bras gauche, remarqua tardivement qu'il y avait une intraveineuse, alors qu'il prit le verre que son frère lui tendait.
Il but d'une traite le verre, savourant la sensation de l'eau fraîche coulant dans sa gorge, le posa quand fut complètement désaltéré.
"Je suis désolé. Je suis resté... inconscient pendant combien de temps?"
"Vous êtes ici depuis plusieurs heures, Kazekage Sama."
Gaara tourna la tête vers l'entrée de la chambre, de laquelle il put apercevoir sa soeur accompagnée d'un médecin-ninja, une femme Beta.
Cette dernière s'approcha lentement du lit, s'inclina brièvement vers Gaara, l'inspecta d'un petit coup d'œil avant de déclarer.
"Il va falloir que vous restiez avec nous au moins deux jours de plus, en guise de précaution, et par crainte d’une rechute."
"Je ne peux pas m'absenter ! refusa immédiatement Gaara. Je dois rentrer, j'ai juste eu un petit coup de mou, je vais bien maintenant."
"Tu t'es évanoui, Gaara, tu ne vas pas bien ! répliqua vivement Temari. Ce n'est pas qu'un petit coup de mou comme tu le dis si bien ! Et vu le peu de nourriture que tu manges en ce moment, pas étonnant que ça ait fini par arriver !"
L'inquiétude était à peine voilée dans ses reproches, Gaara en était particulièrement conscient. Il leva les yeux vers le médecin-ninja, qui semblait à peine surpris d'entendre les propos de Temari, lui faisant réaliser qu'elle était déjà au courant.
"Votre sœur nous a expliqué que ça faisait trois semaines que vous dormiez et mangiez peu... confirma la Beta. Et que vous sembliez être atteint d'une indisposition aux phéromones Alphas, d'où ma présence au lieu de celle d’un de mes collègues de ce sous-genre. Nous avons fait des analyses pour voir ce qu'il en retournait.”
Elle cessa de parler, observa tour à tour la fratrie des Sables, une lueur d'hésitation illuminant son regard.
"Temari Sama, Kankurô Dono, je vais devoir vous demander de sortir... finit elle par dire. Je souhaiterais discuter des résultats seule avec mon patient, vous ne pouvez pas être présent. À moins que leur présence ne vous gêne guère, Kazekage Sama."
Le roux regarda pensivement les deux susnommés, incertain de ce qu'il devait penser de la possible annonce de la praticienne. Fermement convaincu qu'il ne s'agissait de rien de bien dramatique, il acquiesça vivement, les yeux rivés sur la Beta.
"Inutile de les faire partir. Je finirais par leur parler, quoi que vous me disiez."
La surprise s'afficha un court instant sur la mine du médecin-ninja, à la décision de l'Omega.
"Très bien, si c'est ce que vous souhaitez... céda-t-elle, ajouta en direction de Temari et Kankurô. Il serait préférable que vous alliez vous asseoir, c'est un sujet qui est assez... délicat."
L'inquiétude commença à se pointer dans l'esprit de Gaara, tandis qu'il regardait son frère et sa sœur obtempérer au conseil de la Beta. Cette dernière, une fois qu'elle vit que la fratrie était correctement installée, se concentra de nouveau sur Gaara.
"On a vérifié plusieurs fois pour être sûr de ne pas être induit en erreur. Mais entre vos symptômes et la prise de sang, aucun doute n'est permis. Kazekage Sama, vous êtes enceint."
Il y eut le bruit d'une chaise qui chuta, celle de Kankurô, attirant ainsi le regard des autres personnes présentes dans la pièce.
"Il... mon petit frère est... bredouilla l'Alpha, à court de mots. Mais ce n'est pas possible ! Et depuis quand..."
"Kankurô ! le coupa sèchement Temari. Il n'y a pas moyen que les résultats aient été... faussés ou échangés avec celui de quelqu'un d'autre ?"
Le regard outré que lui lança la Beta fit aussitôt regretter à Temari sa question.
"Comme je l'ai dit, Temari Sama, on a procédé à de multiples vérifications. Et, avec tout mon respect, je trouve particulièrement vexant que vous pensiez que nous ne faisions pas attention avec les dossiers de tous nos patients."
Elle ignora les excuses, qu'elle savait sincères, de la jeune femme pour se concentrer de nouveau sur Gaara.
"Une échographie nous précisera plus en détails la date de conception. Mais avec la prise de sang, nous pouvons supposer que vous en êtes entre la onzième et treizième semaine."
Gaara pouvait sentir le regard choqué de son frère, et celui pas si surpris de Temari, sur lui à la date évoquée.
"Pendant notre passage à Konoha, sérieusement ? intervint le marionnettiste. Alors, toutes ces fois où tu as dormi hors de notre hôtel..."
"Il aurait été idiot de ne pas en profiter, justement ! rétorqua Temari. Mais les protections, à base de jutsu ou non, ce n'est pas pour rien qu'ils existent petit frère."
Le plus jeune ouvrit la bouche pour protester à la remarque de la jeune femme, fut coupé dans son élan par Kankurô.
"Non, s'il te plaît ne dit rien, Gaara ! Je n'ai absolument pas envie d'entendre la moindre chose de ce qu'il se passe entre Coupe au Bol et toi, dans ces moments-là! Et ça vaut aussi pour le flemmard et toi, Temari !"
"Quoi qu'il en soit, Kazekage Sama... intervint vivement la praticienne. Il va falloir vous reposer le plus possible, et confier les travaux les plus lourds à votre sœur ou votre frère. Savez-vous quand aura lieu le retour de votre compagnon ?"
Le cœur de Gaara fit une légère embardée à l'évocation, bien que brève, de Lee.
"Il est censé revenir pendant la semaine qui précède notre cérémonie de mariage."
La Beta plissa les yeux, nullement satisfaite de la réponse de l'Omega.
"Je suppose qu'il n'est pas possible de le faire revenir plus vite? s'enquit-elle, soupira face au refus du roux. C'est dangereux de rester seul, sans votre partenaire à vos côtés pour vous aider à supporter tous les désagréments de la grossesse. Par ailleurs, comment avez-vous même pu vous en sortir aussi longtemps sans lui ? D'ordinaire, les choses ne se passent pas aussi bien pour les Omegas seuls aussi tôt pendant la gestation."
"Il y a son nid, à la maison, il y a mis toutes les affaires de Lee... intervint aussitôt Temari. Il est dans sa chambre, et il reste dedans dès qu'il rentre, sauf pour manger. Enfin pour le peu qu'il mange..."
"Il refuse littéralement de nous laisser entrer dans sa chambre... grommela Kankurô. La dernière fois que j'ai essayé d'aller le récupérer là-bas et que j'ai eu le malheur d'effleurer un bout de couverture du nid, il a failli utiliser le sable pour me faire sortir."
Son aveu ne manqua pas de décontenancer Gaara, ce dernier n'ayant pas réalisé à quel point il s'était emporté, ce jour-là.
Un tel comportement ne sembla pas surprendre outre mesure la médecin-ninja, qui hocha lentement la tête, l'air compréhensive, en direction de l'Alpha.
"Les Omegas sont très sensibles quand il s'agit de leur nid, surtout pendant la grossesse. Ce sera pire lorsqu'il sera près de la date d'échéance. Mais avec autant de temps sans voir votre compagnon, son odeur a dû se dissiper dans le nid, non?"
Gaara acquiesça silencieusement, la mine renfrognée, à la question de la Beta.
"Je vois... marmonna cette dernière, comprenant à quel point son patient était troublé par sa question. Je vais voir si je peux récupérer l'échographe pour vous examiner plus en détails. Je reviens dans peu de temps."
Elle s'inclina respectueusement face à la fratrie des Sables, puis sortit de la pièce peu de temps après, non sans refermer derrière elle.
Temari eut du mal à ne pas se jeter sur son petit frère dès que la porte fut close, tant la nouvelle l'avait surprise.
"Eh ben, on peut dire que vous n'avez pas perdu votre temps ! fit remarquer Kankurô, dans le but d'alléger l'atmosphère. Aïe ! Temari !"
La jeune femme lui avait mis un bon coup de coude dans le ventre, non sans le fusiller du regard, ennuyée par son commentaire.
"Ce n'est pas drôle, Kankurô ! rétorqua-t-elle sèchement. Gaara, comment tu te sens ? Pas trop secoué par la... nouvelle ?"
Gaara se figea à la question de sa sœur, baissa les yeux sur son ventre, bien caché par les vêtements fournis par l'hôpital.
"Je... je sais pas, avoua-t-il en posant nerveusement une main sur son abdomen. C'est que... c'est si soudain. Je n'ai rien remarqué d'anormal comparé à d'habitude. Je pensais juste que mes chaleurs ne venaient pas à cause du stress. Même le chakra..."
"Peut-être que t'étais trop crevé pour capter quelque chose, fit remarquer Kankurô. Entre tes devoirs de Kazekage, ton mariage avec Gros Sourcils à préparer, et les vieux croutons du Conseil..."
Gaara eut presque envie de vomir à la mention des conseillers, sa main se resserrant instinctivement sur le drap. Il savait que l'arrivée prochaine d'un héritier - ou une héritière - était une chose qui risquait de les intéresser.
Il se mordit la lèvre inférieure, le trouble s'infiltrant dans son cœur, à l'idée qu'ils puissent faire quoi que ce soit à leur petit.
"Ils ne doivent pas savoir ! cracha-t-il. Au moins, pas avant que Lee ne soit rentré, grand minimum."
"C'est à se demander si tu ne tiens pas à le cacher jusqu'à ce que tu lui aies donné naissance…”
Gaara eut un petit sourire en coin à la réflexion de Kankurô qui, bien qu'elle soit peu réaliste, lui donnait vraiment envie d'essayer. Mais il ne pouvait prendre un tel risque, pour le bien de toute sa famille.
"Arrête de dire de telles bêtises, Kankurô ! se moqua Temari. Comment veux tu qu'il se cache? Au bout d'un moment, ça finira par se voir, tu sais bien !?"
Kankurô était sur le point de lui répondre, ennuyé par le ton qu'elle avait employé, mais la porte de la chambre s'ouvrit au même moment sur la médecin Beta.
"Je vous prie de m'excuser du temps que j'ai mis, Kazekage Sama... intervint cette dernière, tout en poussant appareil qu'elle avait ramené avec elle. C'est la machine qui va nous servir à regarder à l'intérieur de votre corps... ajouta-t-elle, en voyant la mine interrogative du roux. Allongez vous, et relevez votre chemise, s'il vous plaît."
Gaara obtempéra sans attendre aux instructions de la praticienne, le cœur battant à mille à l'heure, à la fois impatient et nerveux de ce qu'il pourrait voir. Son attitude si permissive surprit un court instant Temari et Kankurô, restés debout près du lit de leur petit frère, sans rien faire.
"Kankurô Dono, Temari Sama, vous pouvez vous asseoir près de votre frère si vous le souhaitez... proposa la médecin. Tant que vous restez silencieux le temps de l'examen, bien sûr.”
La fratrie, en particulier Temari, accepta avec une joie non dissimulée la suggestion de la Beta. Kankurô, néanmoins, recula de quelques pas pour laisser sa sœur se tenir près de leur petit frère, non sans regarder avec curiosité la machine apportée par la médecin.
Gaara sourit presque à la mine intriguée de l'unique Alpha de la famille, bien que ça ne l'empêcha pas de devenir plus nerveux, chose dont s'aperçut Temari. Elle posa sa main sur celle de son plus jeune petit frère, laissa échapper des phéromones apaisantes.
Le parfum doux, familier, de cannelle et de poire détendit rapidement Gaara, qui resserra sans mot dire la main de Temari. Il leva les yeux vers elle, la remerciant à voix basse pour son geste, puis annonça en direction de la médecin.
“On peut commencer.”
La Beta fredonna en guise d'accord et fit sortir du chakra vert, signe de l'utilisation du ninjutsu médical, via ses deux paumes.
“Vous ressentirez probablement une petite gêne au début, Kazekage Sama.” prévint-elle.
Elle posa une main sur le creux destiné à cet effet sur le tableau de bord de l'appareil, posa précautionneusement l'autre sur le bas du ventre de Gaara.
Le calme régna plusieurs minutes, bien trop longues aux yeux du roux, alors qu'il sentait la main à la lueur verdâtre se déplacer lentement sur son ventre et appuyer dessus par moments. Il mourait d'envie de demander de quoi il en retournait, de presser la femme de lui donner ne serait-ce qu'une petite chose à savoir. Il n'aimait pas cette attente si lourde de tension, et il se doutait qu'il en était de même pour sa sœur et son frère.
“Le voilà… murmura finalement la Bêta, s'attirant l'attention de la fratrie des Sables. Il est encore suffisamment petit pour se cacher, mais je l'ai enfin trouvé. Kazekage Sama, vous voyez juste au milieu de l'écran cette forme?”
Gaara plissa les yeux pour observer plus attentivement l'endroit indiqué par la praticienne, où il aperçut une forme presque similaire à un petit fantôme, pourvu de petits appendices. Ses yeux s'écarquillèrent quand il réalisa ce que c'était, sous le regard indulgent de l'unique Beta de la pièce, à sa réaction.
“C'est lui, Kazekage Sama... opina cette dernière, un petit sourire aux lèvres à la réaction du roux. C'est votre bébé.”
Le cœur de Gaara bondit à son affirmation, malgré son Omega intérieur qui lui criait déjà qu'il s'agissait de leur progéniture, à leur partenaire et lui.
“Oh Gaara... murmura Temari, la gorge nouée par l'émotion. Alors il est vraiment là.”
Son petit frère l'avait à peine écouté, le regard rivé sur l'écran opaque, interdit. Il ne s'était pas rendu compte de quoi que ce soit, jusqu'à maintenant…
Gaara reprit contenance, attentif aux explications de la médecin-ninja, sur tout ce qui concernait le petit.
“... et au vu de sa taille… conclut la femme. Vous en êtes bel et bien à la treizième semaine. Il y a la possibilité - bien qu'infime - de connaître le sexe du bébé également. Mais je suppose que vous préférez en discuter d'abord avec votre partenaire.”
Gaara hocha la tête en guise d'affirmation, ignorant au mieux le petit pincement au cœur à l'évocation de son Alpha. Il fut soulagé qu'elle n'insiste pas davantage, l'écouta religieusement poursuivre ses explications sur l'examen du fœtus.
“Le fœtus est en pleine forme, Kazekage Sama… conclut la Beta, alors qu'elle désactiva son chakra. Mais il est vraiment petit pour son âge, il ne faudrait pas que ça continue sur cette lancée.”
Elle sembla remarquer aisément l'expression coupable sur la mine de Gaara, de nouveau installé en position assise, car elle ajouta peu après, sur un ton plus doux.
“Si vous parvenez à manger un peu plus, et équilibré si possible, il pourra vite retrouver une taille plus adéquate, Kazekage Sama. Cependant, je maintiens à ce que vous restiez au moins pour les deux prochaines nuits sous haute surveillance. Comme je vous l'ai dit, vous avez eu beaucoup de chance qu'il ne soit rien arrivé. Le fait que vous ne soyez pas liés aggrave vos symptômes, j'en ai bien peur. Votre indisposition à l'égard des Alphas le prouve. Si on doit ajouter vos phéromones perceptibles par tous à l'équation…”
Une boule enfla dans la gorge du roux craignant que n'importe qui - hormis ses proches et le personnel hospitalier - sache avant son fiancé pour l'arrivée prochaine de leur enfant.
“Il doit bien y avoir un moyen sûr de bloquer l'odeur de mon frère ! s'invectiva Temari. Il a affaire à des Alphas une bonne partie de la journée entre les hauts placés et les Jônins…”
Le soulagement envahit Gaara au hochement de tête positif de la médecin.
“Il existe des patchs anti-phéromones spécifiques aux cas comme celui de votre frère, Temari Sama. Cependant, il est vivement conseillé de ne pas en mettre plus de deux par jour, avec une limite à cinq heures d'utilisation. Il faut également un écart de deux heures minimum entre chaque changement de patch.”
“Pourquoi tant de restrictions si c'est censé être fait pour les Omegas enceintes? s'étonna Kankurô. C'est complètement absurde !”
La Beta, affairée à griffonner sur une feuille, leva à peine les yeux vers Kankuro à son commentaire.
“C'est par mesure de précaution, Kankurô Dono. Des collègues travaillent sur des moyens de faciliter le travail aux Omegas sensibles aux phéromones Alphas, en particulier celles et ceux enceintes. Pour le moment, c'est le moyen le plus sécurisé de protéger à la fois le parent Omega et le fœtus de toute gêne extérieure.”
“Si c'est ce qui est le plus adéquat, alors je ne suis pas contre… opina Gaara, ajouta en voyant Kankurô sur le point de protester à nouveau. Je ne vais pas contredire les indications du médecin, Kankurô, elle est bien plus au fait que toi pour ce genre de choses.”
L'unique Alpha de la fratrie des Sables se renfrogna, conscient de la véracité des propos de son petit frère.
“Il n'a pas le choix ! intervint Temari. Il ne peut pas rester enfermé jusqu'au retour de… jusqu'à son retour, tu le sais bien ! Il a des obligations à remplir, et même si nous voulons le remplacer ou l'aider, ça ne va faire qu'attirer l'attention des membres du Conseil.”
“Ben, Baki peut faire quelque chose pour les occuper, ou j'sais pas quoi, non?”
Gaara secoua négativement la tête à la proposition de son frère.
“Ils savent quels liens nous lient, avec Baki, autant ne pas empirer les tensions avec eux plus qu'elles ne le sont déjà… dit-il, sans cacher son amertume. Je ne pourrais pas sortir avant deux jours, c'est bien ça ?” ajouta-t-il en direction du médecin.
“Comme je vous l'ai dit à mon arrivée, et après l'examen, ce serait plus sûr pour vous et votre foetus, confirma la Beta. Nous verrons selon le prochain contrôle si vous avez besoin de rester plus longtemps ou non.”
Le désarroi - ainsi que la déception - dû facilement se voir en dépit de son flegme habituel, autrement son frère ne serait pas intervenu.
“Ne t'en fais pas, p’tit frère, on va bien s'occuper du bureau pendant que tu te reposes !”
“Tu n'es pas une machine, et avec ou sans Jinchûriki, tu as droit de te reposer.”
“Votre frère et votre sœur ont raison, Kazekage Sama, Suna peut s'en sortir sans vous pour quelques jours. Si vous le souhaitez, pour votre tranquillité d'esprit, je peux vous fournir une excuse plausible à donner aux conseillers.”
Gaara cligna des yeux, un court décontenancé par la proposition de la médecin-ninja, jeta un coup d'œil sur Temari et Kankurô. Il ne mit pas longtemps à se décider, rasséréné qu'il y ait une personne - hors de sa sphère privée - de son côté.
“Je ne suis pas contre.” finit-il par dire, son regard de nouveau tourné vers la médecin-ninja.
Cette dernière hocha silencieusement la tête, semblant se douter que l'Omega ne refuserait pas sa suggestion.
“Ce sera prêt dès que possible, Kazekage Sama. Temari San, Kankurô Dono, l'heure des visites se termine dans une heure. Après, il vous faudra partir de l'hôpital. Si vous voulez bien m'excuser, il faut que j’aille m’occuper de mes autres patients.”
Elle s’inclina respectueusement devant la fratrie des Sables puis elle sortit de la chambre, emportant avec elle la machine qu'elle avait emmenée une vingtaine de minutes plus tôt.
Gaara se rassit sur le lit dès qu'elle sortit, fusilla le cathéter planté dans son bras du regard, la gêne s'étant rappelé à lui.
“On ne peut pas l'enlever sans accord du médecin Gaara ! prévint Temari. Tu as… vous avez besoin de ces perfusions pour reprendre des forces ! Tu dois les garder jusqu'à la sortie de l'hôpital, pour le bien de ma nièce et du tien !”
Gaara posa instinctivement une main sur son ventre, à la mention du bébé, un brin ennuyé que sa sœur ait deviné ses intentions.
Mais elle avait raison, il le savait pertinemment. Il ne pouvait pas mettre en danger la vie de son enfant à naître plus qu'il ne l'avait déjà fait. Il hocha silencieusement la tête et laissa son regard couler du côté de la fenêtre, d'où il pouvait apercevoir les lueurs orangées du soleil.
Il écouta distraitement Kankurô se moquer de leur sœur, indifférent à la petite chamaillerie, lui rappelant presque les interactions dont il avait été témoin avec l'équipe de Lee.
Son Omega intérieur hurla de douleur, rien qu'à l'évocation même minime de leur Alpha. Lui qui pensait que ce serait aisé de supporter son absence, il s'était fortement fourvoyé.
Il baissa les yeux sur son ventre, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres, partagé entre de multiples émotions, aussi indescriptibles les unes que les autres.
Il avait tellement hâte que Lee sache pour le bébé, et sa réaction quand il lui dirait.
Allait-il se mettre à pleurer ou tout simplement crier sa joie sur tous les toits? Serait il surprotecteur, du moins encore plus que d'habitude, maintenant que leur progéniture grandissait en lui ?
Quelque chose lui souffla que ça risquait d'être tout ça à la fois…
“Gaara? T'en penses quoi, toi?”
Le roux sortit de ses rêveries à l'entente de son prénom, et leva la tête du côté de son frère et sa sœur.
Il cligna des yeux, interdit, à la mine empreinte de curiosité de Temari et celle circonspect de Kankurô.
“T'en dis quoi, petit frère ? répéta la jeune femme. À ton avis, fille ou garçon ?”
“Laisse tomber, Temari tu vois bien qu'il nous a pas du tout écouté… rétorqua Kankurô, ajouta en direction de Gaara. Je parie qu'il réfléchissait à comment Gros Sourcils allait prendre la nouvelle, n'est-ce pas, p’tit frère?”
Gaara haussa les épaules, pas si ennuyé d'avoir été si facilement démasqué par le marionnettiste. Tout comme il n'était pas désolé de ne pas avoir pris part à la conversation - chamaillerie - de Temari et Kankurô.
Même si, il devrait bien l'admettre, il était impatient de le savoir.
“Tant qu'il - ou elle - vient au monde en bonne santé, c'est tout ce qui m'importe. Lee et moi, on fera le maximum pour que ce petit ait une enfance heureuse.”
Une drôle de lueur illumina les yeux de sa sœur, tandis que son frère souriait maladroitement à ses propos.
La blonde lui ébouriffa affectueusement sa chevelure rousse, ses phéromones sortant de manière sporadique, pour montrer davantage son affection.
“Je n'ai pas le moindre doute là-dessus, Gaara… murmura-t-elle. Tu dois être encore fatigué, on va te laisser te reposer. Oh d'ailleurs…”
Gaara la regarda s'écarter pour sortir un rouleau de sa poche, et le dérouler de quelques dizaines de centimètres. Ses pupilles s'écarquillèrent de surprise quand il vit apparaître un bout de tissu vert, reconnaissable entre tous.
“Je suis passé vite fait à la maison dès que la médecin a évoqué la possibilité que tu restes, avant que tu ne te réveilles. Je me suis dit que ça te ferait du bien d'avoir au moins un truc de Lee avec toi, loin de la maison. J'ai fait ce que j'ai pu pour ne pas perturber ton nid, alors…”
Gaara hocha silencieusement la tête, tout en prenant le t-shirt tendu par sa sœur. Il effleura du bout des doigts les motifs cousus sur le vêtement, se retenant difficilement de le fourrer tout contre son nez, pour le sentir.
Il savait que son frère ne laisserait pas passer une occasion supplémentaire de le taquiner.
“Je vais t'en ramener un ou deux de plus demain quand on passera te voir… ajouta Temari, inconsciente de ses troubles intérieurs. Tu veux qu'on te prenne autre chose ?”
Gaara leva les yeux vers elle, déclina d'un simple signe de tête. Il tint plus fort le haut de Lee en voyant la mine déçue de sa sœur, certain qu'elle allait insister davantage.
“Laisse tomber, Tem… intervint Kankurô, arrivé à la même conclusion que lui. Au pire, il peut se servir d’un clone de sable pour nous dire s'il change d'avis. La doc a recommandé du repos et qu'il aille pas au bureau, mais elle a rien dit pour une petite utilisation de son chakra.”
Gaara cacha difficilement sa surprise, ne s'attendant pas à ce que Kankurô soit aussi attentif que leur sœur aux propos du médecin.
Chose dont s'aperçut tout de même l'Alpha, au regard faussement outré qu'il lui lança.
“Ton manque de confiance en moi me briserait presque le cœur, p'tit frère. Dire que je ne fais que…”
“Bon ça suffit avec tes bêtises, Kankurô, on rentre ! le coupa Temari, ajoutant en direction de Gaara. On part, mais on nous a promis qu'on serait prévenu si tu avais le moindre problème. Et t'en fais pas, on va tout gérer pendant ton absence, même les vieux schnocks ne pourront pas faire grand chose !”
L'ombre d'un sourire fleurit sur les lèvres de Gaara au surnom peu flatteur de sa sœur envers les conseillers, son emprise sur le haut de Lee se renforçant instinctivement à leur évocation.
“Je vous fais confiance sur ce point. Surtout toi, Temari.”
Sur ces dernières paroles, et après une énième recommandation de l'Omega féminine, il la regarda s'en aller avec leur frère dans un joyeux brouhaha, non sans refermer la porte derrière eux.
Il profita d'être enfin seul pour se rallonger sur le côté, là où sa perfusion avait été installée pour ne pas être gêné, fourra son visage tout contre le haut rapiécé. Il en huma longuement le parfum épicé, bien qu'à peine perceptible, sa main libre glissant maladroitement sur le bas de son ventre.
Il avait encore du mal à réaliser, même s'il l’avait vu, qu'il ne serait plus tout à fait le maître de son corps pendant les six prochains mois. Il éloigna le tshirt de son visage et ferma les yeux pendant un court instant, pour se concentrer sur le flux de chakra qui coulait à l'intérieur de son corps.
Son cœur battit un peu plus vite quand il parvint à percevoir, même si ce n'était que très faiblement, la source d'un chakra étranger, celui du bébé.
“Eh… chuchota-t-il doucement, les yeux rivés sur son abdomen. Désolé, j'aurais dû me rendre compte plus tôt que tu étais là. Ton père n'est pas encore avec nous, mais dès qu'il saura pour toi, je suis sûr qu'il sera aussi impatient que moi de te rencontrer.”
Son regard coula de nouveau vers le haut de son compagnon, rapiécé par les innombrables entraînements de ce dernier, la question de Temari lui revenant à l'esprit.
Est-ce que ce serait un garçon, aussi énergique que Lee et un subtile mélange de l'Alpha et lui ? Ou bien une petite fille, avec les yeux ronds et sombres de son compagnon, avec sa force surhumaine ?
Même si cette dernière possibilité ne lui déplaisait pas, il pressentait que ça ne serait pas le cas.
Ses réflexions furent perturbées par la montée d'une nouvelle nausée, le forçant à se faufiler hors du lit pour filer aux toilettes attenantes à la chambre.
Il en ressortit peu de temps après, non sans s'être rincé et gargarisé la bouche, marchant faiblement pour retourner dans le lit. Il fit bien attention à ne pas tirer sur le tuyau de la perfusion quand il se réinstalla sous la fine couverture, repris le t-shirt de Lee, qu'il avait lâché quand il était descendu du lit.
Il soupira intérieurement quand il sentit une fois de plus l'odeur, tout en caressant doucement le bas de son ventre, ayant la vague impression que ça calmait ses maux de ventre.
Est-ce qu'il saurait supporter tous les symptômes, et désagréments extérieurs, liés à la grossesse le temps du retour de Lee sans se faire prendre?
Il restait encore un mois avant qu'il ne revienne…
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“C'est l'heure de déjeuner, Gaara, tu veux que j'aille nous chercher un truc à manger?”
Le susnommé détourna son regard du parchemin qu’il était en train de lire, celui concernant les détails des prochaines dates des examens de Sélection des Chûnins. Son estomac grogna bruyamment à la mention de la nourriture par sa sœur, lui faisant réaliser qu'il n'avait pas pu grignoter quelque chose depuis le petit déjeuner, plusieurs heures plus tôt.
Il déclina la proposition de sa sœur et se leva de son fauteuil, une grimace d’inconfort apparaissant sur son visage quand il sentit le tiraillement dans le creux de son dos. Il lança une œillade rassurante en direction de Temari, qui s'était précipitée vers lui en le voyant mal en point.
“Je préfère aller dehors, j'ai besoin de me dégourdir les jambes… déclara-t-il. On doit m'apporter ma tenue pour l'essayer, cet après-midi, mais…”
Il baissa les yeux sur son ventre, bien caché derrière son ensemble ample, bien que ça ne soit plus pour très longtemps. Un sourire débordant d'affection illumina son visage, tandis qu'il posa une main sur le bas de son abdomen.
“Je vais être obligé de demander à ce qu'on modifie quelques détails… continua-t-il. Je ne sais pas combien de temps ça prendra, tu pourras…”
“Je m'occuperai de la paperasse, t'en fais pas. On va chercher Kankurô pour venir avec nous? Ça fait un bail qu'on a pas pu manger tous les 3, entre les missions et tout le reste.”
Gaara fredonna en guise d'accord, sortit nonchalamment de la pièce, suivi par sa sœur. Ils se dirigèrent d'un pas tranquille vers l'atelier de marionnettes, situé à un étage inférieur du bureau, certain d'y trouver l'Alpha.
Ils étaient arrivés dans le couloir menant à l'atelier, débattant sur le lieu où ils allaient déjeuner quand…
“Kazekage Sama ! Je vous trouve enfin !”
Gaara se tourna vivement vers l'homme qui venait de l'appeler, imité par Temari, cachant difficilement sa surprise.
Que venait faire l'un des conseillers ici ? Il n'y avait pas de réunions avec le Conseil avant la semaine prochaine, il en était certain.
Il ravala la remarque acerbe alors que le Beta se rapprocha d'eux, s'immobilisa à quelques mètres pour s'incliner respectueusement devant Temari et lui.
“Je suis navré de vous déranger, Kazekage Sama, Temari Sama… intervint le conseiller. Mais je n'ai toujours pas reçu votre réponse quant à la proposition que je vous avais envoyée, il y a quelques jours…”
Gaara fronça les sourcils au rappel de la lettre contenant le profil d'une femme Alpha, de la famille du dit conseiller, et les multiples caractéristiques dont elle était pourvue.
“Mon frère n'y a pas donné suite pour des raisons tout simplement évidentes, intervint sèchement Temari. Il a été clair sur les demandes de fiançailles, aux dernières nouvelles. Et puis, les préparatifs du mariage sont pratiquement achevés, vous pensez vraiment qu'il va tout laisser tomber pour ça ?”
Le Beta tourna la tête vers Temari, l'air étonné qu'elle soit au courant, mais reprit rapidement contenance.
“Temari Sama, rien ne nous empêche de les garder et de les utiliser pour que votre frère ait un partenaire digne de son rang, pas comme…”
Il ne put finir sa phrase, une main de Sable étant apparue pour l'attraper, et le retenir contre le mur le plus proche.
“Gaara ?! s'exclama Temari. Qu'est-ce que tu fais ?!”
Gaara entendit tout juste l'intervention de sa sœur, alors qu'il s'avança vers le Beta, les bras croisés contre sa poitrine. Il cligna à peine les yeux en le voyant glisser du mur, toujours coincé par le Sable.
Il ne prêta pas attention au glapissement surpris de l'homme, leva les yeux vers lui, sans cacher l'agacement qui l'habitait.
Son Omega intérieur hurlait de rage à l'insulte proférée envers leur compagnon, réclamant une punition pour le Beta. Ses hormones en pleine ébullition n'arrangeaient en rien son état, même si son contrôle du Sable demeurait toujours intact.
“Je ne vais plus me répéter... annonça-t-il avec froideur. Le seul avec qui je vais me lier et me marier, ce sera Lee et personne d'autre. Et la moindre insulte ou marque d'irrespect envers lui sera désormais considéré comme une attaque envers ma personne. Me suis-je bien fait comprendre ?”
“Je… je suis désolé, Kazekage Sama ! bredouilla vivement le Beta. Je peux vous assurer que ça n'arrivera plus ! Laissez-moi descendre, je vous en prie…”
Gaara le dévisagea quelques secondes, la méfiance brillant dans ses pupilles, puis le relâcha. Il le regarda courir dans le couloir sans demander son reste, direction la sortie opposée à leur position.
Il se désintéressa du Beta et se tourna vers Temari, restée silencieuse durant toute la scène.
“Ce n'est pas très prudent ce que tu viens de faire, Gaara… le réprimanda-t-elle. Bon il le méritait, cet idiot, mais tu sais comment ça se passe si tu utilises trop ton chakra.”
Le roux hocha silencieusement la tête, la culpabilité gonflant dans ses entrailles, à la perspective d'avoir fait souffrir le bébé.
“Nous ne sommes plus très loin de l'atelier… ajouta Temari. Allons chercher Kankuro pour manger un morceau, tu dois être affamé et faut que tu reprennes des forces pour le… pour ce que tu sais.”
Gaara, reconnaissant que sa sœur ait décidé de ne pas insister davantage sur ce qu'il venait de faire, acquiesça à la suggestion de la blonde.
Le duo de frère et sœur reprirent leur marche peu après, pour enfin retrouver le membre manquant de la fratrie des Sables.
Plus tard…
“Je dois m'absenter un instant, Kazekage Sama, si vous voulez bien m'excuser…”
Gaara hocha la tête à l'annonce de la femme, une Omega ayant une soixantaine d'années, dont la famille était responsable des tenues officiels de la sienne depuis des générations. Il alla s'asseoir sur l'un des fauteuils mis à disposition dans la pièce le temps de son retour, sa main se posant machinalement sur son ventre.
Ça faisait quelques jours que ses nausées - pas du tout matinales - avaient cessé de l'incommoder, lui permettant ainsi de retrouver son appétit. Son envie - très envahissante - de curry épicé avait pu être assouvie lors de leur passage au restaurant, mais maintenant, le besoin de manger quelque chose de sucrée se faisait sentir.
Son regard se mit à scintiller quand il aperçut sur la table basse, située face au fauteuil où il s'était installé, quelques plats remplis de friandises.
“Tu as encore faim, Gaara? s'étonna Temari, restée pour le surveiller. Tu as pourtant mangé deux assiettes de curry et du riz il y a moins d'une heure. Tu ne manges pas autant d'habitude.”
Gaara haussa les épaules à la remarque de sa sœur, assise sur l'un des fauteuils à proximité du sien, les yeux rivés sur les sucreries. Il en attrapa un après une minutieuse inspection, sous la mine décontenancée de la jeune femme, en particulier quand elle aperçut ce qu'il avait choisi.
“Du Yôkan ? Tu n'en manges jamais normalement. À chaque fois qu'il y en a aux réunions ou pendant qu'on prend le thé à la maison, tu refuses d'en prendre…”
Il se figea à la remarque, plus que pertinente, de Temari. À l'instar du marron glacé, le Yôkan ne faisait habituellement pas partie de ce qu'il préférait manger, en termes de pâtisseries.
Il le mit à la bouche sans réfléchir davantage, les pupilles écarquillées de surprise, quand il réalisa qu'il ne trouva pas le goût si désagréable. Il caressa son ventre tout en récupérant un second morceau pour le manger plus lentement, sous le regard songeur de sa sœur.
“Il paraît que les goûts peuvent changer pendant la grossesse… marmonna-t-elle. Quand je t'ai proposé de te chercher de la langue salée, la dernière fois, tu avais l'air sur le point de vomir alors que c'est ton plat préféré.”
“Probablement… opina Gaara, une fois qu'il eut avalé sa bouchée. On m'en avait parlé pendant le dernier rendez-vous, pour vérifier l'état du bébé.”
Il entendit Temari fredonner doucement, son odeur ressortant par vagues, au rappel de son dernier examen hebdomadaire, pour lequel elle avait pu être présente. Elle n'avait pas eu le loisir d'assister à ceux qui avaient eu lieu après son passage à l'hôpital, occupée par ses missions de liaisons entre tous les villages.
Elle avait pu lui ramener de son passage éclair à Konoha une lettre de Lee et des vêtements - sans compter ceux que Gaara lui avait laissés - imbibé des phéromones épicées de l'Alpha.
Bien que, évidemment, il aurait préféré que Temari puisse le ramener avec elle.
Toc toc toc
Temari et lui levèrent la tête vers la porte, interdits, ne s'attendant pas à recevoir de la visite. Gaara jeta brièvement un coup d'œil vers sa sœur et autorisa la personne, un Jônin Beta, à entrer. Ce dernier s'avança de quelques pas dans la pièce et s'inclina, déclarant dès qu'il eut leur complète attention.
“Je vous prie de m'excuser pour mon intrusion, Kazekage Sama. Vous êtes demandé au district de…”
“Il ne peut pas venir dans l'immédiat, il est occupé… le coupa Temari. Ce n'est pas une urgence qui requiert explicitement mon frère, n'est-ce pas ?”
L'homme cligna des yeux, troublé d'avoir été interrompu, secoua négativement la tête sous le regard satisfait de la blonde.
“Eh bien parfait, je viens avec vous alors ! s'exclama cette dernière, continua en direction de son petit frère. Ça doit être une petite broutille. Repose toi le temps que la couturière ou moi revenions, d'accord ? Et envoie moi un clone, ou à Kankurô, au moindre problème ! ”
Gaara acquiesça d'un bref signe de tête et regarda sa sœur sortir de la pièce avec le Beta.
Une fois qu'il fut seul, il s'affala un peu plus sur le fauteuil, la fatigue commençant à se faire sentir, enleva le morceau de parchemin collé à sa nuque. Il se la massa pensivement, soulagé d’être libéré des patchs pour les deux prochaines heures.
Il avait beau savoir que ce n'était que temporaire, et avoir donné son accord pour les mettre, il ne sentait pas très à l'aise quand il en portait…
Il soupira longuement, l'envie de tout envoyer balader pour aller se pelotonner dans son nid fraîchement parfumé devenant de plus en plus tentante.
Même si, au fond, ce n'était plus suffisant pour complètement combler le manque de son compagnon. Tout comme les lettres, qu'ils s'envoyaient autant qu'il était possible, ne remplaçait pas sa présence.
Il songea brièvement à la dernière missive que lui avait envoyée Lee, via Temari, une main posée sur son ventre, là où le renflement était plus évident.
“Il ne reste plus beaucoup de temps avant son retour… murmura-t-il doucement, tout en caressant son abdomen, là où il savait que sa progéniture se situait. J'espère juste qu'il n'a pas été blessé, ou…”
Il se tut en sentant un léger mouvement, sous sa paume, ne s'attendant pas à recevoir une réponse de la part du petit. Les quelques fois où il l'avait senti bouger, c'était dans le nid, quand il s'entourait du parfum de Lee.
Un long frisson le parcourut, suivit d'un pressentiment, alors qu'il se leva précipitamment du fauteuil, sans avoir de vertige fort heureusement, les yeux rivés sur la porte close.
Des nouveaux mouvements foetaux, ponctués d'un coup plus puissant, renforcèrent son intuition. Il n'hésita pas plus, se précipita hors de la pièce, située à côté de son bureau, le cœur battant à mille à l'heure.
Il parcourut le long couloir, regardant partout à la fois, son Omega intérieur hurlant le nom de leur compagnon, qu'il pressentait ne plus être loin. Il fit bien attention quand il descendit les escaliers menant à l’étage inférieur, en dépit de son immense envie de faire plus vite, pour ne pas avoir un accident.
Il se stoppa à mi-chemin, percevant pour la première fois depuis des jours, hormis sur des vêtements, les phéromones épicées. Il se tint au mur en sentant l'odeur devenir de plus en plus forte, la gorge nouée par l'émotion, quand il le vit.
Lee était enfin de retour à Suna.
“Gaara Kun ! s'exclama vivement ce dernier, ses sourcils se fronçant d'inquiétude quand il vit comment il se tenait, vint tout près de lui. Que se passe-t-il, Gaara Kun? Tu es malade ? Dois-je aller…”
Gaara ne le laissa pas parler plus longtemps, se jetant presque dans ses bras, s'accrochant vivement à la tenue couverte de diverses saletés. Son souffle se coupa quand il sentit l'Alpha lui rendre son étreinte, bien qu'avec plus de retenue, pour ne pas le blesser.
Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, sans qu'il n'y ait personne pour les interrompre, à profiter l'un de l'autre. Gaara finit par rompre le silence, aussi bénéfique soit il, leva les yeux vers Lee, clairement surpris.
“Tu m'avais écrit dans ta dernière lettre que tu ne pourrais pas rentrer avant la semaine prochaine… Comment ça se fait que tu sois déjà là ?”
Il ferma les yeux lorsque Lee posa sa main sur sa tête pour lui caresser les cheveux, humant sans vergogne le parfum si addictif que son partenaire dégageait.
“Kakashi… Rokudaime Sama m'avait déjà donné l'autorisation de partir plus tôt, quand Temari San est venue au village. Je devais finaliser quelques détails de ma mission, je n'ai pu le faire avant la fin de la semaine dernière. J'ai mis plus de temps que d'habitude pour venir, Gai Sensei, ma mère, ainsi que Neji et Tenten m'ont accompagné. D'ailleurs, Naruto m'a demandé de te dire qu'il viendrait avec Iruka Sensei et Rokudaime Sama, dans quelques jours. J'ignore ce qu'il en est pour nos autres invités de Konoha.”
Gaara hocha silencieusement la tête, sentant le sommeil commencer à pointer le bout de son nez, complètement détendu maintenant que son compagnon était avec lui.
“Temari San m'a fait comprendre que ce n'était pas si simple pour toi, pendant que je n'étais pas là… ajouta Lee. Je lui avais laissé une lettre et mes vêtements le temps que j'arrive, mais je ne lui avais pas dit pour mon départ anticipé, je voulais te faire la surprise.”
Gaara se doutait que sa sœur allait intervenir pour faire connaître - bien que pas en détails - son état à Lee, vu comme elle s'inquiétait pour lui. Mais il devait avouer que Lee avait bien fait de ne pas lui dire pour son départ anticipé, vu comme elle se serait pressé pour le prévenir.
“Toutes ces semaines sans toi ce n'était pas facile… reconnut-il, sans lever les yeux, ses doigts glissant sur le bras rempli de cicatrices de l'Alpha. J'ai… non, nous avions hâte de te revoir.”
“J'ai beau être apprécié par Temari San et Kankurô San… fit remarquer Lee. Je doute qu'ils soient aussi ravis que toi de me voir, Gaara Kun…”
Le susnommé rit doucement au commentaire de son partenaire et leva les yeux vers lui, un sourire se dessinant sur ses lèvres en voyant sa mine confuse. Il s'écarta à contrecœur du Konoha-nin, bientôt Suna-Nin d'adoption, et tendit la main pour prendre celle couverte de bandage.
“Il faut que je te montre quelque chose…”
Son cœur se réchauffa lorsque la main plus large serra la sienne, tandis qu'il emmena Lee avec lui, pour retourner dans la salle attenante à son bureau.
Le trajet se déroula dans un silence paisible, bien que Gaara avait l'impression que Lee pouvait entendre son cœur tambouriner dans sa poitrine, tant il était nerveux et impatient.
Le couple parvint en à peine quelques minutes dans la pièce, restée tel que l'Omega l'avait quitté, Temari et la couturière n'étant pas encore revenues. Gaara laissa Lee s'engouffrer à l'intérieur, tandis qu'il scella la porte, pour qu'ils aient plus d'intimité.
Il se tourna vers Lee une fois que ce fut fait, s'avança lentement jusqu'à lui, ses phéromones s'échappant en petite quantité. Quand il fut à quelques pas de l'autre homme, il leva la tête vers lui, puis posa ses mains sur sa tenue pour dénouer son haori, sous le visage écarlate de son partenaire.
“Ga-Gaara Kun ! Nous n'allons pas faire…”
Le roux cessa de se déshabiller et posa deux doigts sur les lèvres de Lee, calmant ainsi l'Alpha.
“Détends toi, Lee, ce n'est pas ça du tout. Je pourrais te l'expliquer avec mes mots, mais je pense que ce sera plus facile à comprendre si tu le ressens de toi-même.”
Il continua de desserrer le nœud des cordons de son haori, puis l’enleva avant de le poser sur l'un des fauteuils, suivi du montsuki, celui utilisé chez les Omegas masculins. Il desserra son hakama, du même acabit que le précédent vêtement, pour le glisser sous son abdomen, révélant la rondeur qui commençait à apparaître.
Il leva de nouveau la tête vers Lee, ne fit pas de commentaire quant à sa surprise si visible, et prévisible. Il lui prit lentement la main, pour la déposer avec toute la délicatesse du monde sur le bas de son ventre, là où il savait que leur progéniture se situait, dans un silence quasi religieux.
Il ne fallut pas longtemps avant que le petit ne fasse connaître sa présence à Lee, qui glapit bruyamment quand il ressentit les mouvements fluides, sous sa paume.
Son regard croisa celui de l'Alpha, brillant d'émotions, alors que ce dernier demanda, avec difficulté vu les tremblements de sa voix.
“Mais alors… C'est… c'est bien ce que je crois? Quand…”
“Je ne l'ai découvert que trois semaines après ton départ… répondit aussitôt Gaara. Je n'étais pas au meilleur de ma forme, on m'a hospitalisé une semaine le temps que je reprenne des forces. J'en suis à la dix-septième semaine, c'est un petit plein d'énergie. Il est aussi têtu que toi quand il s'agit de s'accrocher.” ajouta-t-il, l'air attendri.
Les pupilles rondes de Lee s'élargirent davantage, ses joues se réchauffant lorsqu'il fit le lien de quand ça avait pu se produire.
“Est-ce qu'ils… est ce que quelqu'un d'autre sait ? Hormis Temari San et Kankurô San…”
Gaara fredonna en guise de négation, son odeur laiteuse et fruité s'épaississant dans les airs, pour le plus grand bonheur de l'homme qui lui était cher.
“Il n'y a que certains membres de l'hôpital, et probablement la couturière vu la tête qu'elle a fait quand je lui ai demandé les retouches, qui sont au courant. On m'a donné des patchs pour cacher mon odeur, le temps que tu reviennes.”
Il cligna des yeux, décontenancé en voyant Lee s’agenouiller devant lui, n'ayant pas manqué les larmes qui coulaient silencieusement sur les joues de l'homme. Son cœur se réchauffa quand celui-ci posa, avec une prudence incommensurable, sa tête sur le bas de son ventre.
Il resta calme, attentif au moindre mouvement à l'intérieur du ventre, les yeux scintillants d'une émotion difficilement contenue.
Puis finalement, sous le regard empli de tendresse de Gaara…
“Hey salut, c'est papa… chuchota le Konoha-Nin. Tu ne m'as pas entendu souvent, mais je te promets que je serais plus souvent avec maman et toi maintenant. Sinon, je grimperai trois cent fois ce bâtiment, et avec une main attachée dans le dos.”
Gaara leva les yeux au ciel, l'air faussement ennuyé, par les dernières paroles de Lee. Il l'écouta raconter diverses choses au bébé, ses doigts glissant machinalement dans la chevelure sombre.
Il enleva sa main de la tête de Lee lorsque ce dernier se releva au bout de quelques minutes, pleurant toujours tant la surprise l'avait ému. Il posa ses mains sur les joues humides, essuyant du bout des doigts les larmes restantes dans le coin des yeux de l'Alpha.
“Ce n'était pas prévu, tout comme ton retour... déclara Gaara. Disons que c'est ton petit cadeau de mariage en avance. Qu'en dis tu?”
Il sourit tendrement au petit hochement de tête affirmatif de Lee, ne protesta pas lorsque ce dernier le prit dans ses bras avec une infinie précaution, de crainte de gêner leur progéniture. Il posa ses mains sur le dos large de l'Alpha et lui rendit doucement son étreinte, son Omega intérieur roucoulant de bonheur, du retour de leur compagnon.
Il frissonna en entendant Lee faiblement chuchoter au creux de son oreille, sur un ton plus apaisé qu'auparavant.
“Merci, Gaara. Je te promets que je prendrais bien soin de vous deux. Personne ne s'en prendra à vous sous ma garde, je te le garantis.”
La gorge de Gaara se serra alors qu’il acquiesça d'un petit signe de tête, les larmes menaçant de rouler sur ses joues, chose qu'il incomba à ses émotions exacerbées par les hormones.
Il huma une fois de plus l’odeur, beaucoup plus authentique maintenant qu'il était en sa présence, des phéromones de son fiancé.
“Gaara Kun, je suis rentré.”
La phrase, sortie de nulle part, fit presque rire Gaara, tant elle avait été dite de façon fortuite. Ce qui ne l’empêcha pas de répondre, sur un ton empreint d'affection.
“Bienvenue à la maison, Lee.”
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