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Je haïs la douleur (car elle m'empêche de t'aider)

Summary:

En mission vers Chartres, les Inséparables sont confrontés à un problèmes épineux quand l'un d'entre eux est blessé lors d'une escarmouche contre des bandits.

Whumptober Invit 25 : Chirurgie / Points de suture / Être surveillé / «  C’est pour ton bien »

Work Text:

Les médecins sont les pires patients.

C’était l’analyse détaillée de D’Artagnan après une semaine de surveillance d’un Aramis blessé.

- C’est pour ton bien Aramis.

- J’ai assez de connaissances médicales pour savoir que mon bien n’est pas de rester allongé dans ce lit.

D’Artagnan détourna son attention de la dispute journalière entre Aramis et Porthos.

Il y a quelques jours, les quatre mousquetaires inséparables avaient écopé d’une mission d’arrestation de bandits sur la route menant à Chartres. Lors de la bataille contre les malfrats, l’un d’eux a réussi à mettre un coup d’épée entre les côtes d’Aramis. La lame s’est enfoncée profondément, obligeant le reste de l’équipe à battre en retraite pour traiter la blessure avant que le tireur d’élite ne saigne à mort. Le groupe s’est rapidement installé dans une auberge à Chartres et a réclamé un médecin pour traiter la profonde plaie. Le médecin du pratiquer une opération chirurgicale pour retirer un morceau de lame profondément enfoncé entre les côtes d’Aramis et sutura la plaie sur plusieurs centimètres avant d’imposer au soldat une semaine au repos pour permettre une bonne cicatrisation de la blessure.

Mais voilà, au bout de trois jours à peine, Aramis commença à se plaindre de l’inactivité et soutient, contre l’avis de tous, qu’il était prêt à reprendre du service. Porthos s’y opposa fermement et les deux amis se disputaient à ce sujet plusieurs fois par jour.

- Tu es un idiot inconscient et immature, grogna le grand homme sombre en quittant la pièce, laissant la surveillance du blessé à D’Artagnan.

- Et toi, une mère-poule surprotectrice, répliqua Aramis, une moue agacée déformant son beau visage.

La porte de l’infirmerie claqua avec fracas et d’Artagnan soupira d’agacement. Les mousquetaires étaient dévoués à leur travail à l’excès alors surveiller un soldat blessé n’était pas une tâche facile. Athos et Porthos ont rapidement délégué ce travail fatiguant au cadet du groupe. Le jeune homme avait soif de prouvé sa place au sein des Inséparables mais il se trouva bientôt face à un dilemme frustrant : d’un côté Aramis insistait sur sa guérison, sa reprise de service et l’inutilisé de la surveillance mais de l’autre, Athos et Porthos avaient prévenus le gascon que le tireur d’élite avait tendance à minimiser ses blessures et ses temps de guérison et n’appliquait jamais à lui-même les conseils médicaux qu’il prodiguait pourtant fréquemment à ses frères d’armes.

Et donc au bout d’une semaine, d’Artagnan en avait plus que marre des combats puérils et inutiles entre les mousquetaires plus âgés. Il se doutait que la vie de soldats ne comportait pas que des tâches glorieuses et stimulantes mais pour l’instant, il se sentait davantage comme la nourrice d’un enfant capricieux que comme un mousquetaire du roi.

- D’Artagnan, mon cher ami, mon frère … gémit le blessé en étirant volontairement les syllabes des mots.

- De quoi as-tu besoin Aramis ? Soupira le gascon, bien décidé à ne pas se laisser influencer par le ton pitoyable.

- De liberté, de marcher, de sentir le vent souffler dans mes cheveux et caresser ma peau, me promener et sentir l’effervescence de la ville. Je n’en peux plus de rester confiné dans ce lit comme un prisonnier enchaîné dans sa cellule…

- Tu ne crois pas que tu exagères ? Tu dois juste rester au calme le temps de guérir. Ce n’est pas si compliqué.

- Mais j’en ai marre …

Et voilà, la complainte journalière recommençait. Le gascon y avait droit tous les jours. Aramis débuterait en se plaignant, listant tout ce qu’il avait raté en laissant dans ce lit, du plus innocent au plus tendancieux. Puis il suppliait le plus jeune de le laisser partir, à grand renfort de négociation, marchandage ou corruption pour attiser la sympathie, la compassion ou la pitié du plus jeune.

- Aramis, si tu te lèves encore une fois sans l’aval du médecin, on t’attache à ce lit, menaça Athos pour couper court aux protestations d’Aramis.

Mais l’épéiste n’avait pas pressenti l’effet d’une telle menace sur un tireur d’élite s’ennuyant et plein d’esprit.

- M’attacher au lit ? Cher Athos, je ne t’imaginais pas avec de tels penchants. Dans ce cas, choisis une corde de soie je te pris, j’ai les poignets sensibles, répondit Aramis, un air mutin et sensuel sur le visage.

La réaction d’Athos ne s’est pas fait attendre et le visage habituellement impassible du chef a pris une teinte rosâtre à l’insinuation vulgaire de son frère d’armes.

- … Aramis … tu es un imbécile …

Le tireur d’élite ne put contenir un rire devant le visage gêné et frustré de son chef. Très vite, le rire se transforma pourtant en gémissements douloureux car la simple action tirait sur les points de suture en cours de guérison du bel homme.

- Si tu as mal juste en riant ça veut dire que tu n’es certainement pas prêt à reprendre du service, assomma Athos sans pitié. Bon, je vais rejoindre Porthos, nous avons une mission à finir.

Et l’épéiste quitta à son tour la pièce, laissant le blessé et son surveillant à leur attente de guérison.

Aramis devait encore attendre au moins deux jours pour se lever sans provoquer trop de douleur au niveau de ses côtes. Bien sûr, cela ne l’a pas empêché d’essayer encore et encore de réduire son temps de convalescence, au point de pousser la patience du jeune gascon à son maximum. Et l’explosion plusieurs fois repoussée fini par se produire.

- Quand vas-tu cesser de faire l’enfant Aramis ? Grogna le gascon excédé. On agit pour ton bien et tu le sais. Tu as tout de même subi une opération chirurgicale, le repos est de mise. D’ailleurs, tu le conseillerais à n’importe qui dans ta situation.

- Certes, mais maintenant, je vais beaucoup mieux, donc je peux parfaitement reprendre la mission.

- C’est le raisonnement le plus stupide que je n’ai jamais entendu…

- Imagine que Porthos ou Athos se blessent en chassant les bandits. Il n’y aurait personne à leurs côtés pour leur donner les premiers soins et je culpabiliserais terriblement d’avoir failli à ma tâche, théorisa Aramis en affichant un air coupable et attristé sur son visage.

- Et si tu te blessais encore plus parce que tu n’es pas en pleine possession de tes capacités, tu ne penses pas qu’Athos et Porthos s’en voudraient eux aussi ? Explosa d’Artagna, lassé des jérémiades du beau mousquetaire.

Les mots durs et la perte de calme du gascon ont, cette fois, cloué les lèvres du tireur d’élite. Mais le plus jeune n’avait pas encore fini.

- Et dire que je pourrais aller aider les autres… Mais non, je suis bloqué à t’éviter de faire des conneries parce que tu refuses de reconnaître que tu es un homme comme les autres, qui a aussi besoin de se reposer quand il est blessé.

Une fois franchie sa limite de calme, d’Artagnan ne semblait pas vouloir s’arrêter. Il déversa une semaine de frustration sur le convalescent, qui prit en pleine face l’agacement et l’inquiétude que le jeune mousquetaire avait pour ses frères d’armes.

En fait, Aramis avait bien conscience de son attitude irritante des derniers jours. Pourtant, il détestait profondément rester coincé quand ses amis étaient potentiellement en danger sans qu’il ne puisse rien y faire. Comme les autres, il avait un rôle important à tenir dans l’équipe et craignait qu’en son absence, un malheur atteigne ses frères sans qu’il ne puisse protéger leurs arrières. Pourtant, il devait se rendre à la raison : en agissant de manière aussi réticente, il bloquait aussi d’Artagnan, privant le reste des Inséparables d’un précieux renfort.

- Bon, tu as gagné, soupira le tireur d’élite à la grande surprise du gascon. Je vais rester ici et toi, tu vas aller aider Athos et Porthos.

- Tu ne me mens pas ? S’étonna le plus jeune, avec un soupçon légitime. Tu ne vas pas tenter de quitter cette chambre dès que j’aurais le dos tourné ?

- Non, je te jure que je ne vais rien d’autre que de me reposer, promit Aramis, vaincu par le sentiment de protection de ses amis. Porthos a raison, mon comportement de ces derniers jours est égoïste, je mets l’équipe encore plus en danger en retenant ici.

Le soulagement envahit l’esprit de d’Artagnan. Enfin, Aramis devenait raisonnable ! Le jeune soldat réunit ses armes et s’équipa rapidement. Il avait hâte d’aider ses frères d’armes.

- Va protéger Athos et Porthos, je refuse de partager ma chambre avec un autre blessé, recommanda le mousquetaire plus âgé.

- Oh, crois-moi, je n’ai pas l’intention de surveiller un autre mousquetaire blessé pendant longtemps, se moqua le gascon.

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