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'Tis the Season

Chapter 19: Aurores

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— La catégorie est : retirer tous tes vêtements le plus rapidement possible ? Challenge accepté, Lupin, lança Sirius après avoir ouvert sa porte.

Avec un sourire, il tendit une main vers Remus et attrapa sa veste pour l'attirer vers lui. Le cœur palpitant, et avec un sourire, Remus prit la parole.

— Non. La catégorie est : habille-toi le plus vite possible. On va essayer d'aller voir des aurores.

— J'ai pas eu de notification ! 

— Habille-toi, lui répondit Remus. 

— J'me bouge, acquiesça Sirius en rigolant.

Remus le vit reculer puis se tourner pour ouvrir sa penderie. Sur le lit de Sirius, il aperçut un carnet ouvert et un crayon. L'envie d'aller observer les dessins se trouvant à l'intérieur fut grande.

— N'oublie pas ton téléphone. 

— Il est sur ma table de nuit. Prends le. 

Remus ferma la porte derrière lui et partit récupérer le téléphone de Sirius qu'il glissa dans sa veste.

— Frontale ? demanda Sirius alors qu'il lançait des habits sur son lit.

— J'en ai deux, lui répondit-il en glissant un sourire en voyant le livre sur sa table de chevet. « L'espérance », il avait adoré le découvrir et ne s'était toujours pas très bien remis de la fin.

— Il fait froid ? 

— Oui. 

— On doit marcher longtemps ? 

— Oui, couvre-toi.

— On va où ? 

— Ta seule mission est de t'habiller, Sirius, rigola Remus. 

— Sauf que je panique, là, lui répondit-il sèchement.

Remus retira sa veste et la pendit au dos d'une chaise. Sirius avait beau s'agiter dans tous les sens, et avoir sorti tous ses habits de sa penderie, il était toujours en pantalon de jogging et t-shirt Era's Tour. Remus s'approcha du lit devant lequel Sirius se tenait et enroula ses bras autour de sa taille. Les mains de Sirius trouvèrent les siennes et Remus déposa un baiser contre sa joue. Sirius se blottit rapidement contre lui, et Remus eut envie de faire valser les aurores boréales pour rester là, avec lui entre ses bras. A la place, il déposa un baiser contre son cou puis attrapa le bas de son t-shirt pour le faire passer au-dessus de la tête. Il embrassa son épaule puis se décala pour attraper le premier sous pull qu'il avait remarqué sous le lit. Il l'aida à l'enfiler, puis s'assit sur le lit et fit descendre le jogging de Sirius le long de ses jambes, prenant le temps d'embrasser sa hanche, avant d'attraper le premier pantalon thermique qui lui tomba sous la main. 

— C'est pas assorti. 

— On s'en fiche, répondit Remus en rigolant alors qu'il se débattait à faire entrer les pieds de Sirius dans le pantalon polaire. 

Il se saisit ensuite d'un pull polaire et se redressa. Sirius l'attrapa et passa ses bras dedans et Remus tira doucement dessus pour l'ajuster. Puis il déposa un baiser contre sa joue et Sirius pivota la tête pour trouver ses lèvres. 

— Te voir m'habiller est peut-être encore plus sexy que de te voir me déshabiller, dit-il quand il s'écarta. 

—Je ne sais pas comment je dois le prendre, rigola-t-il en se décalant de Sirius pour aller récupérer sa veste. 

— Quand on rentre, je t'arrache tes fringues. Voilà comment tu dois le prendre, Remus, répondit-il en enfilant deux paires de chaussettes, puis son pantalon de snow. Il attrapa ensuite sa veste et un bonnet. 

— J'suis prêt ! 

— Gants ? 

— Accrochés à ma veste, lança-t-il en glissant ses pieds dans ses chaussures. J'suis prêt. 

— Parfait ! 

Quand ils se retrouvèrent dehors, le silence fut étourdissant. La neige était bien tombée, il était tard, plus personne n'était dehors. La seule lumière provenait des bars et restaurants qui étaient en train de ranger leurs tables. Sirius, lui, avait les yeux rivés vers le ciel. 

— Pourquoi j'ai l'impression qu'on va faire un truc qu'on a pas le droit de faire ? demanda-t-il, la tête toujours relevée.

— Parce que c'est le cas. 

Il pivota sa tête vers lui, et Remus esquissa un sourire.

— Depuis quand Remus Lupin ne suit pas le règlement ? 

— À chaque fois que ça vaut le coup, dit-il en attrapant le poignet de Sirius pour le faire pivoter vers la droite, dans ce chemin qui menait au chalet des motoneiges. 

— Toi, moi, une station déserte la nuit, la forêt, l'interdit... j'aurais pas rêvé mieux en mettant un pied ici, rigola Sirius en liant ses doigts aux siens, ce qui eut le ton de faire palpiter son cœur. Dis, tu prévois pas de me tuer ? 

— C'est une possibilité. Je donnerai ton corps à Kuna pour pas qu'il y ait de traces. 

— Ah. Ah. Ah. lança-t-il platement en le poussant. 

Le rire de Remus raisonna dans la nuit, puis il porta la main de Sirius à ses lèvres pour l'embrasser avant de glisser leurs mains dans la poche de sa veste. 

— C'est moi ou tu nous emmènes voler des motoneiges ? 

— Emprunter, corrigea-t-il, et on en prend qu'une seule. 

— J'peux conduire ?! questionna-t-il joyeusement. 

— Ça te convient de conduire au retour ? Comme je sais où on va et qu'il ne faut pas trop traîner... 

— Parfait! J't'ai dis que j'avais une moto ? À Londres ? 

— Non, jamais, répondit Remus en inclinant la tête vers lui. 

— C'est James et Fleamont qui me l'ont déniché et retapé. Je t'amènerai faire un tour. 

— Avec plaisir. Attends-moi là. 

— Putain, j'aurais jamais cru te voir entrer par effraction quelque part. 

— J'ai les clés ! dit-il fièrement en sortant le trousseau de sa poche. Ce n'est pas une effraction, ajouta-t-il en haussant les épaules. 

Il se faufila dans le chalet et se dirigea vers le coffre fort pour se saisir de la clef de la motoneige qu'il comptait utiliser. Il se mit à espérer qu'elle ait suffisamment d'essence. Au pire, il demanderait à Fabian de les rapatrier. Il attrapa deux casques au passage, et sortit du chalet qu'il verrouilla.

Remus était toujours vigilant quand il s'agissait de sécurité. Plus particulièrement en montagne. Encore plus dans la nuit, sur une motoneige. Mais, ce soir, il avait décidé de passer outre les limitations de vitesse. Les aurores boréales n'attendraient pas, et il ne voulait pas les manquer. Il avait rigolé quand, à mi-chemin, Sirius s'était penché vers lui pour lui dire qu'il avait définitivement l'impression qu'il allait le tuer dans cette forêt, avant de serrer ses bras autour de sa taille. 

Arrivé au bas du sentier, Sirius n'avait pas attendu que Remus coupe le contact de la motoneige pour en descendre et retirer son casque.

— C'est le sentier des cimes ! s'était-il exclamé en passant une main dans ses cheveux pour les démêler. 

— Précisément, répondit Remus en retirant son propre casque, et en le déposant sur le siège de la moto, à côté de celui de Sirius. Il l'attrapa par le coude et le faire se diriger vers le pont recouvert d'une fine couche de neige.

— On n'a définitivement pas le droit d'être là.

— Non, du tout, confirma Remus en enjambant la cordelette.

Sirius porta son regard vers le ciel, et Remus jura qu'il ne l'avait jamais vu avec un sourire aussi resplendissant. Il passa devant lui en sautillant et trottina sur le ponton en lançant « le premier arrivé en haut offre le restau ? ». 

Remus avait arrêté de courir à mi-chemin. Sa veste de ski autour de son bras, sa hanche qui avait décidé de l'embêter. Sirius était revenu vers lui, avait déposé ses mains autour de son visage et avait déposé ses lèvres sur les siennes, de la manière la plus spontanée qu'il ne l'avait fait. Puis il avait glissé son bras sous le sien, demandant quand est-ce qu'il serait au sommet.

Ils n'avaient pas retiré les guirlandes lumineuses qu'ils installaient en période de Noël, et cela rendait l'endroit encore plus magique. L'air était pur, l'odeur des érables et des sapins douce, presque enivrante, les étoiles étaient éclatantes. Au sommet, Sirius fit le tour des planches, tâchant de distinguer quelque chose dans l'obscurité, tandis que Remus enfilait de nouveau sa veste tout en s'installant déjà sur le filet en plein centre de la structure. 

— Tu déconnes ? 

— Ne me dis pas que tu as peur d'un peu de hauteur ? rigola Remus en s'allongeant. 

— On est à 40 mètres de hauteur, Remus. L'entendit-il répondre alors qu'il sentit le filet légèrement bouger avant que Sirius ne s'installe à ses côtés. 

—Tu fais de l'escalade.

— C'est pas pareil.

Remus sortit le téléphone de Sirius de sa poche et le lui tendit.

— Tu vas en avoir besoin.

Pour le moment, il n'y avait pas l'ombre d'une aurore en vue, mais le ciel était dégagé. Les conditions étaient optimales. Remus écouta Sirius lui raconter des histoires sur les étoiles, des anecdotes qu'il avait avec son frère, la hâte qu'il ressentait à le voir dans quelques jours. Remus lui demanda son programme, et réalisa qu'il ne lui restait plus que quelques semaines ici. Le temps était une chose abstraite qui, souvent, passait bien plus rapidement que prévu. Il n'avait pas envie de le voir partir. Est-ce qu'il le retrouverait, une fois à Londres ? Il l'espérait. Il était convaincu que oui, parce que Sirius le lui avait dit. Plusieurs fois. Mais, Remus avait une fâcheuse tendance à se méfier de l'espoir. 

Il tendit son bras vers le ciel et Sirius dégaina son téléphone.

— Bordel. 

Pour les prochaines minutes, plus rien ne comptait. Seulement la danse des aurores et étoiles dans le ciel, le silence autour d'eux, les quelques flocons qui venaient doucement caresser leurs joues, et la joie de Sirius.

Elles étaient belles, ces aurores. Les couleurs étaient saisissantes, hypnotisantes. Mais les expressions de Sirius étaient plus belles encore. Plus que le ciel, Remus passa la majeure partie de son temps à scruter le visage de Sirius. À imprégner son sourire dans sa mémoire, à voir les plis autour de son œil se former quand il rigolait, à voir son grain de beauté sur sa pommette danser à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, et ses yeux scintiller. Il ne put s'empêcher de caresser sa joue, et quand Sirius tourna son visage vers lui, sa respiration se coupa. Il se perdit dans son regard avant que Sirius ne bascule sur lui et l'embrasse.

— Tu es en train de tout rater, rigola Remus quand, enfin, leurs bouches se séparèrent.

— Pas grave, répondit-il en déposant un baiser contre sa joue, puis un autre contre ses lèvres, avant de se laisser rouler à côté de lui.

Sirius déposa sa tête contre l'épaule de Remus, et ouvrit de nouveau son appareil photo pour observer le ciel.

— Moony ? 

— Hum ? 

— J'crois que tu réalises pas que ce que tu viens de faire, là, c'est quelque chose de super important pour moi.

— Ce n'est pas grand chose, Sirius...

— Si. Je t'ai dit une fois tout ce que j'aimerais faire ici. Une seule. Non seulement tu t'en es souvenu, mais en plus, tu m'as emmené exactement là où je voulais. Dans des conditions incroyables. J'aurais pas voulu voir cet endroit autrement que comme ça, dans la nuit avec toi. Pareil avec les grottes. C'était ton idée que je demande à Jörgen pour les glaciers. Donc, si, c'est important. Parce qu'on a jamais vraiment fait ce genre de choses pour moi.

Sans crier gare, et sans laisser le temps à Remus d'analyser ce qui venait de lui être dit, Sirius pivota l'objectif de son téléphone pour le mettre en mode selfie. Il murmura « souris », puis l'écran jaune les éblouis. Une fraction de seconde, avant qu'il ne retourne son objectif de nouveau pour observer le vert et rose des aurores boréales.

— Tu n'aurais jamais dû me dire ce genre de chose... souffla Remus en décalant sa tête de façon à la poser contre celle de Sirius.

— Je sais. J'aurais dû le garder dans ma tête. Mais j'crois que le froid me fait agir bizarrement.

— Ne l'interprète pas de la mauvaise manière. Je suis heureux que tu me le dises. C'est juste que ça confirme le fait que je t'apprécie plus que ce que je devrais.

Le silence fut assourdissant. Remus scruta la danse des aurores au travers de l'écran de Sirius. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et sonnait dans ses oreilles. Sirius prit une énième photo, puis verrouilla son téléphone avant de se tourner vers Remus 

— Redis ça, pour voir.

— Non, rigola Remus. Tu as très bien entendu la première fois.

— Non... je crois que j'ai entendu « Sirius tu es incroyablement magnifique, tes cheveux sont d'une brillance incomparable, tes yeux hypnotisants », mais tout le monde dit ça, donc... 

Remus donna un coup d'épaule à Sirius en roulant les yeux au ciel. Puis, il s'assit sur le filet, le regard vers le ciel tandis que Sirius, lui, rigolait. Il sentit sa main glisser sous sa veste et tirer sur son pull. Remus le regarda par-dessus son épaule.

— J'ai entendu, lui dit-il. Je sais juste pas très bien comment gérer ça.

— Ça tombe bien, moi non plus, avoua Remus avec un sourire.

— Comme on le fait, là. C'est pas trop mal.

— Je suis d'accord. Tu nous ramènes à la maison, ou tu veux que je te fasse une lecture des étoiles pendant que tu te moques de moi ?

— J'nous ramène à la maison, lança Sirius en se redressant. J'ai des fringues à t'enlever, ajouta-t-il en tendant une main à Remus qui s'en saisit en rigolant.