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IMPACT 「𝐉𝐈𝐘𝐎𝐍𝐆 𝐗 𝐃𝐀𝐄𝐒𝐔𝐍𝐆」

Chapter Text

Jiyong tourna lentement le carnet entre ses doigts, planté au milieu du studio silencieux. La lumière pâle des néons glissait sur les pages froissées, et il fronça les sourcils en relisant les premières lignes. Un souffle lui échappa, à mi-chemin entre la réflexion et la perplexité.

 

— Franchement… pourquoi t’as paniqué comme ça ?

 

Sa voix résonna doucement dans la pièce, pas forte, pas moqueuse — juste vraie, spontanée. Il continua à feuilleter, effleurant du pouce un coin du papier.

 

— C’est un très bon début, Daesung. Vraiment. Je vois pas ce qu’il y a de traumatisant là-dedans.

 

Derrière lui, Daesung se tenait raide près de la porte, comme s’il envisageait encore de disparaître par le minuscule interstice entre le battant et le mur. Ses mains étaient crispées sur la lanière de son sac, son souffle court, ses joues brûlantes.

 

Jiyong leva finalement les yeux vers lui, la tête légèrement inclinée, l’air sincèrement intrigué.

 

— T’écris ça, tu chantes… et tu t’enfuis comme si j’allais te gronder pour avoir respiré trop fort.

 

Il referma doucement le carnet, le tapota contre sa paume.

 

— Je comprends pas. Vraiment pas.

 

Daesung, lui, sembla se liquéfier sur place. Il haussa vaguement les épaules, un geste minuscule, pas vraiment une réponse, juste le réflexe d’un garçon qui n’a jamais appris à défendre ce qu’il crée. Ses doigts se resserrèrent sur la lanière de son sac.

 

— Je suis… pas un compositeur, murmura-t-il, la voix basse, incertaine. Pas une star. Je sais pas faire ce genre de trucs. Et mes parents… ils ont jamais voulu que je…

 

Il s’arrêta, inspira trop vite, les yeux fixés sur le sol comme si chaque mot risquait de se briser en sortant.

 

— Ils m’ont jamais vraiment pris au sérieux. Pas avant que… je parte.

 

Un aveu glissé entre deux respirations, fragile, presque honteux. Jiyong resta immobile un instant, le carnet toujours entre ses mains, avant d’incliner légèrement la tête sur le côté, observant Daesung comme on observe une équation qui commence enfin à faire sens. Une ombre de compréhension passa sur son visage.

 

— Hm. Donc c’est ça.

 

Puis il fit un signe bref de la main.

 

— Viens là.

 

Daesung releva la tête d’un sursaut, les yeux écarquillés.

 

— Quoi…?

 

— Approche, répéta Jiyong, un ton plus doux, mais sans la moindre marge de négociation. Si on doit voir les modifications et tout le reste, tu vas pas le faire coincé contre une porte.

 

Il tapota la console du bout des doigts, patient.

 

— Allez. Viens.

 

Le studio semblait soudain plus petit, les lumières plus basses, l’air plus chargé. La grande vitre reflétait les deux silhouettes comme un tableau suspendu, un espace hors du temps. Daesung avança d’un pas hésitant, puis d’un deuxième, son cœur martelant si fort qu’il avait l’impression qu’il résonnait entre les murs capitonnés.

 

Jiyong l’observait sans bouger, et plus il s’approchait, plus le moindre détail du visage de l’aîné devenait net : la légère ride entre ses sourcils quand il se concentrait, la tension discrète de sa mâchoire, la façon dont la lumière glissait sur la courbe calme de sa joue.

 

Quand Daesung arriva à sa hauteur, Jiyong tourna légèrement le carnet pour qu’ils puissent le regarder ensemble.

 

— Ce que t’as là, expliqua-t-il en effleurant la première ligne du bout de l’ongle. C’est pas juste un début. C’est un angle. Une piste. Tu sens déjà où tu veux aller.

 

Le plus jeune devint immobile, hypnotisé par la voix basse qui vibrait tout près de lui.

 

— Mais, continua Jiyong. Y’a des trucs à solidifier. Le rythme des phrases. La manière dont tu poses la syllabe longue. Et surtout…

 

Il leva les yeux. Leur regard se croisa. Daesung sentit sa gorge se serrer.

 

— … faut arrêter d’avoir peur de tes propres idées, il rebaissa les yeux vers la page, pencha un peu la tête. On va voir ce qu’on peut améliorer. Ensemble.

 

Autour d’eux, le studio semblait retenir son souffle : les écrans en veille renvoyaient des halos bleutés, la console clignotait par intermittence, et derrière la vitre, la cabine d’enregistrement se découpait comme un espace flottant, témoin silencieux de cette proximité nouvelle.

 

Daesung inspira, tremblant. Jiyong sentit le mouvement, un frémissement presque imperceptible juste à côté de lui, et il esquissa un sourire discret, celui d’un mentor qui commence à comprendre comment fonctionne son élève — et peut-être aussi celui d’un homme intrigué par la fragilité lumineuse qui vibrait sous la peau du plus jeune.

 

Ils plongèrent ensemble dans les pages, puis dans les idées, puis dans tout ce qui n’existait encore qu’en fragments éparpillés dans la tête de Daesung. Ce qui, au départ, ressemblait à une simple révision devint peu à peu une navigation instinctive entre impulsions, mélodies naissantes et pensées décousues. Jiyong posait des questions, relevait des mots, des bruits, des images. Et Daesung… parlait.

 

D’abord timidement. Puis moins. Puis plus du tout. Il disait tout. Absolument tout. La moindre image qui lui traversait l’esprit, même fugitive. Une expression qu’il avait entendue dans un vieux trot de son père. Une sensation de vent pendant une chorégraphie. Une couleur qu’il associait à un son. Même les idées qu’il jugeait stupides, ridicules, inutiles — tout sortait. Parce que Jiyong insistait à chaque fois qu’il s’arrêtait : un signe de tête, un « continue », un regard ouvert qui ne jugeait rien.

 

Les heures passèrent sans qu’ils s’en rendent compte. Le studio, d’abord froid, devint une capsule chaude et presque intime, où les halo bleutés des écrans se mêlaient à la respiration croisée de leurs échanges. Jiyong, concentré, les sourcils froncés lorsqu’il réfléchissait, notait parfois quelque chose directement sur le carnet. Parfois il raturait. Parfois il ajoutait juste un point d’interrogation avec un léger sourire.

 

Daesung, lui, n’avait jamais autant parlé de musique de sa vie. Et plus il parlait, plus son visage s’animait. Ses mains dessinaient des gestes nerveux, ses épaules se relâchaient, sa voix gagnait en assurance. À chaque fois qu’il lançait une idée qu’il pensait idiote, Jiyong l’écoutait vraiment, pesait ses mots, les retournait, puis trouvait un angle auquel Daesung n’avait jamais pensé. Il ne se moquait pas. Jamais. Il pointait ce qui était bon. Ce qui pouvait devenir meilleur.

 

— Tu vois ? Ça, c’est intéressant, souffla Jiyong en soulignant une phrase. Même si tu croyais que c’était n’importe quoi.

 

Daesung rougit légèrement, mais un sourire nerveux étira ses lèvres.

 

L’air autour d’eux vibrait de cette collaboration improvisée, puissante, presque hypnotique. À mesure que les idées se succédaient, une sorte de fil invisible semblait les relier : Daesung qui parlait trop vite, Jiyong qui rattrapait, reformulait, poussait plus loin. Leurs voix se chevauchaient parfois, leurs doigts se frôlaient lorsqu’ils pointaient la même ligne, et aucun d’eux ne s’en éloignait.

 

Plus le temps avançait, plus Jiyong observait Daesung avec une lueur nouvelle — non plus seulement celle du mentor, mais d’un artiste qui reconnaît, dans l’étincelle fragile d’un débutant, quelque chose qui mérite d’être façonné. Quelque chose de vrai. Et Daesung, absorbé par l’élan, ne se rendait même pas compte que Jiyong le regardait parfois plus longtemps qu’il ne regardait la page.

 

Lorsque enfin ils levèrent les yeux de leur travail, la montre digitale sur la console affichait une heure indécente. Ils avaient tout simplement perdu la notion du temps. C’est précisément à ce moment-là que Daesung flancha.

 

Au début, Jiyong ne remarqua rien. Il était penché sur le carnet, les lèvres légèrement entrouvertes tandis qu’une idée nouvelle prenait forme dans son esprit.

 

— Attends, j’ai peut-être une variation sur ce passage… Si tu veux donner un effet un peu rétro, on peut—

 

Il leva la tête pour vérifier que Daesung suivait. Silence. Pas le silence d’un garçon qui réfléchit. Celui d’un garçon qui ne répond plus. Daesung était affalé sur la table, le bras plié sous sa tête, les yeux mi-clos — pas tout à fait endormi, mais plus vraiment éveillé. Les mèches de ses cheveux retombaient devant ses paupières lourdes, sa respiration s’était ralentie, et il clignait des yeux comme quelqu’un qui s’était juré de rester conscient encore deux secondes… puis deux autres… avant de perdre la bataille. Jiyong arrêta complètement de parler. Une seconde passa. Deux. Puis il redressa légèrement la tête, ses sourcils se haussant d’une incrédulité douce.

 

— Yah… tu dors ?

 

Aucune réponse. Daesung ne dormait pas profondément, mais il oscillait dangereusement entre les deux mondes, incapable de lutter davantage contre l’épuisement qui lui tombait dessus comme un manteau lourd. Ce n’était pas surprenant : ils travaillaient depuis des heures, intensément, et le plus jeune avait enchaîné répétitions, entraînements et stress accumulé depuis des semaines.

 

Jiyong posa lentement son crayon. Un souffle amusé, presque imperceptible, lui échappa.

 

— Tss… tu vas me lâcher comme ça, sérieux ?

 

Il s’approcha un peu, juste assez pour voir le visage détendu de Daesung, ses joues encore colorées par la concentration, sa bouche entrouverte dans une demi‑respiration assommée. Il ressemblait à un gosse tombé de sommeil sur ses devoirs. Mais ce n’était pas ça qui retint Jiyong. C’était l’abandon. Cette manière qu’avait Daesung de lutter contre tout — puis de s’écrouler complètement quand la fatigue frappait. Un contraste brut, honnête, presque attendrissant.

 

Jiyong resta silencieux un moment, l’observant avec un mélange de surprise et d’une douceur qu’il ne se serait pas avoué. Puis il glissa une main dans ses cheveux, se frotta la nuque.

 

— Bon… je suppose que c’est la fin de séance la plus radicale que j’ai jamais eue.

 

Il s’attendait à voir le plus jeune relever brusquement la tête, s’excuser, paniquer comme toujours. Rien. Daesung, littéralement, était en train de s’endormir sur la table de SON studio, et pour la première fois de la soirée… Jiyong ne trouva rien à redire.

 

Il souffla un rire discret, presque silencieux, l’air de quelqu’un qui admettait sa défaite devant une situation à laquelle il n’était absolument pas préparé. Puis, lentement, il se redressa, repoussa sa chaise en silence pour ne pas le réveiller, et tendit la main vers l’épaule du plus jeune.

 

— Hé… Daesung…

 

Il secoua doucement, juste assez pour qu’un humain normalement constitué ouvre un œil. Rien. Le corps entier de Daesung restait en mode extinction totale, comme si son cerveau avait signé un traité de paix définitif avec le sommeil. Une mèche retomba encore plus bas, effleurant sa joue.

 

— Yah… t’es incroyable, murmura Jiyong, un sourire qui ne voulait pas s’avouer glissant au coin de ses lèvres.

 

Constat sans appel : impossible de le réveiller gentiment.

 

Alors Jiyong soupira, mais c’était un soupir amusé, résigné, presque tendre. Il se mit à ranger méthodiquement : refermer le carnet, rassembler les feuilles, éteindre les machines, replacer les câbles. Chaque geste précis, habituel, presque automatique. Sauf qu’à chaque fois qu’il jetait un regard à Daesung, affalé comme un chaton épuisé, il sentait une chaleur étrange lui remonter dans la poitrine.

 

Quand tout fut rangé, il s’approcha du plus jeune, passa un bras sous ses jambes, un autre dans son dos, et le souleva— non sans lever les yeux au ciel.

 

— Tu vas finir par me tuer, sérieux… souffla-t-il, mais sans colère.

 

Le poids de Daesung, pourtant léger, se cala naturellement contre lui, sa tête venant tomber mollement contre l’épaule de Jiyong. Une respiration tranquille, chaude, presque confiante, glissa contre son cou. Jiyong sentit son propre cœur faire un battement étrange avant de reprendre son rythme normal. Il attrapa au passage leurs sacs, les coinça tant bien que mal sur son bras libre, puis éteignit la dernière lumière du studio d’un coup de coude.

 

Dans le couloir sombre, il avança lentement, Daesung endormi sur son dos, la tête posée contre lui comme si cela avait toujours été naturel.

 

— Tu me dois au moins un café demain, murmura-t-il, même si Daesung dormait trop profondément pour entendre.

 

Il prit la direction du parking, portant avec lui un garçon qui n’avait définitivement aucune idée du danger qu’il représentait pour le cœur des autres.

 

Le froid nocturne de Séoul glissa aussitôt contre leurs peaux lorsqu’il poussa la porte extérieure. L’air mordant fit frissonner Daesung malgré son sommeil profond, et Jiyong, dans un réflexe presque instinctif, resserra sa prise autour de lui. Le parking était désert, baigné de halos laiteux projetés par les lampadaires, et leurs pas résonnaient faiblement sur le bitume comme une présence trop fragile dans l’immensité silencieuse de la nuit.

 

Sa Bentley Continental GT noire l’attendait un peu plus loin, ses courbes lisses reflétant la lumière d’une manière presque irréelle, comme un animal sombre tapi dans l’ombre. Jiyong la déverrouilla d’un mouvement du poignet et, avec une habileté née d’une habitude qui ne concernait pourtant jamais le fait de transporter un trainee endormi, il ouvrit la portière passager du coude.

 

Il se pencha pour installer Daesung à l’intérieur, le maintenant d’un bras solide tandis que l’autre réarrangeait la position de sa tête pour éviter qu’elle ne heurte le montant de la portière. Le jeune homme ne se réveilla pas, seulement un léger souffle échappa de ses lèvres entrouvertes lorsqu’il toucha le siège. Jiyong prit même le temps d’ajuster la ceinture, glissant un doigt entre la sangle et la clavicule de Daesung pour être certain qu’elle ne le gênerait pas.

 

— Tss… tu dors comme une pierre, murmura-t-il, incapable de retenir un sourire.

 

Il referma la portière avec douceur, chargea leurs sacs à l’arrière, puis s’installa derrière le volant. Le moteur ronronna dans un grave profond qui sembla vibrer jusque dans ses côtes. Jiyong jeta un dernier regard vers Daesung avant de quitter le parking. Le jeune homme dormait, complètement abandonné, ses cheveux retombant en désordre sur son front, la buée de sa respiration dessinant des halos fugaces sur la vitre.

 

La route jusqu’à son loft ne dura que quelques minutes, mais Jiyong conduisit plus lentement que d’habitude. Une part de lui savourait ce calme inattendu, l’étrangeté de transporter chez lui quelqu’un qu’il n’avait jamais imaginé voir dans ce genre de contexte. Une autre part observait Daesung, encore et encore, comme pour confirmer qu’il dormait vraiment — et qu’il lui accordait une confiance involontaire mais totale.

 

Le loft était situé dans un quartier discret, non loin de YG. Une fois garé, Jiyong coupa le moteur et soupira, presque en riant, avant de contourner la voiture pour ouvrir la portière passager. Daesung n’avait pas bougé d’un millimètre.

 

 

— Bon… round two, chuchota-t-il en se penchant pour le soulever à nouveau.

 

Cette fois encore, le corps du plus jeune se moula contre lui avec une facilité désarmante. Sa tête vint se loger contre son épaule, son souffle effleurant la base de son cou. Jiyong sentit une vague étrange — un mélange de chaleur et de trouble — lui remonter le long de la colonne, qu’il balaya aussitôt d’un claquement mental.

 

Il referma la portière du pied, récupéra leurs sacs, puis se dirigea vers l’entrée du bâtiment. Les couloirs étaient silencieux, éclairés seulement par quelques appliques murales qui diffusaient une lumière chaude. À chaque pas, il ajustait le poids de Daesung, prenant soin de ne pas le cogner contre un mur ou une poignée.

 

Lorsqu’il entra dans son loft, les détecteurs allumèrent automatiquement les lumières tamisées, révélant un espace vaste, moderne, aux lignes épurées, où dominaient le noir, le bois sombre et les touches de lumière douce. Une odeur légère, entre agrume et vanille, flottait dans l’air — celle de la bougie qu’il allumait presque chaque soir.

 

Sans perdre de temps, il emmena Daesung jusqu’à sa chambre. Le lit king-size, aux draps impeccablement tirés, sembla l’endroit le plus logique pour déposer un garçon qui tenait debout depuis des heures uniquement par force mentale.

 

Jiyong écarta la couette d’une main, puis déposa Daesung sur le matelas. Celui‑ci s’enfonça légèrement, un soupir échappant de ses lèvres comme une plainte douce. L’aîné prit le temps de retirer la veste du plus jeune, la posant sur une chaise à côté, puis rabattit la couverture sur lui.

 

Pendant un instant, il resta là, immobile, observant le visage détendu de Daesung, bien différent de celui qu’il connaissait en studio — concentré, tendu, incandescent de volonté. Là, il ressemblait à une version beaucoup plus jeune, presque enfantine, vulnérable, paisible.

 

— Tu vas te réveiller demain en croyant que t’as rêvé, souffla-t-il avec un léger sourire.

 

Il se détourna, attrapa une serviette propre dans le placard, et disparut dans la salle de bain. La porte se referma derrière lui, laissant Daesung endormi, profondément, dans un lit qui n’était pas le sien, dans un endroit qu’il n’aurait jamais imaginé atteindre. Et Jiyong, sous la douche chaude qui ruisselait sur sa peau, ferma les yeux un instant, laissant la tension de la soirée se délier lentement le long de ses épaules. Il se lava rapidement, gestes précis, mécaniques, ses pensées toujours tournéees vers Daesung.

 

Une fois sorti, serviette nouée autour des hanches, il jeta un dernier regard vers sa chambre. Le jeune homme dormait profondément, immobile, parfaitement paisible dans son lit. Jiyong hésita une seconde, songeant à se coucher à côté de lui, puis secoua doucement la tête et se détourna. Pas ce soir. Il attrapa une couverture fine dans le placard, traversa le loft silencieux et s’installa sur le canapé du salon, s’y allongeant sans un bruit. Les lumières automatiques s’éteignirent peu à peu, et il ferma les yeux, une pensée fugitive lui traversant l’esprit : il n’avait pas ramené quelqu’un ici depuis longtemps.